28/08/2023
une si bonne cause défendue par de si mauvaises raisons
... Ce titre m'a permis, par recherche sur le net, de découvrir un texte remarquable d'Olympe de Gouges , femme défendant, elle, une juste cause avec d'excellentes raisons, mais dont les idées et prises de position l'ont menée à la guillotine . Les féministes contemporaines de bon nombre de pays courent les mêmes risques et les mêmes peines . Les hommes montrent qu'ils peuvent être de parfaits dégueulasses, lâches au delà de tout .
"Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et juste est considérée dans ce moment comme un paradoxe de ma part , et comme tenter l'impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette matière ; mais, en attendant , on peut la préparer par l'éducation nationale, par la restauration des moeurs et par les conventions conjugales ." Olympe de Gouges .
N. B. - Que le ministre Attal retienne et applique la consigne de cette révolutionnaire exemplaire .
« A André Morellet
Vous savez, monsieur, qu'on a donné six cents francs de pension à celui qui a réfuté Fréret 1 . En ce cas, il en fallait donner une de douze cents à Fréret lui-même. On ne peut guère réfuter plus mal. Je n'ai lu cet ouvrage que depuis quelques jours, et j'ai gémi de voir une si bonne cause défendue par de si mauvaises raisons. J'admire comme cet écrivain soutient la vérité par des bévues continuelles, et suppose toujours ce qui est en question. Il n'appartient qu'à vous, monsieur, de combattre avec de bonnes armes, et de faire voir le faible de ces apologies, qui ne trompent que des ignorants. Grotius, Abadie, Houteville, ont fait plus tort à notre sainte religion que milord Shaftsbury, milord Bolingbroke, Colins, Volston, Spinosa, Boulainvilliers, Boulanger, La Mettrie, et tant d'autres.
Je ne sais comment on a renouvelé depuis peu une ancienne plaisanterie de l'auteur de Mathanasius 2. Un de mes amis est au désespoir qu'on ose lui attribuer cette brochure, imprimée en Hollande il y a quarante ans. Ces rumeurs injustes peuvent faire un tort irréparable à mon ami et vous savez quels sont les droits de l'amitié. C'est au nom de ces droits sacrés que je vous conjure de détruire, autant qu'il sera en vous, une calomnie si dangereuse.
Au reste, je suis en tout à vos ordres, et vous pouvez compter sur l'attachement inviolable de votre très humble et très obéissant serviteur.
L'abbé Yvroie.3
22è janvier 1768. »
1 L'abbé Nicolas-Sylvestre Bergier a publié la Certitude des preuves du christianisme ou Réfutation de l'examen critique des apologistes d ela religion chrétienne, 1767 deux parties in-12. C'est une réfutation de l'Examen critique,etc. attribué à Fréret, qui est peut-être de Levesque de Burigny ; voir tome XXVII, page 35 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/43
et XLIV, 257 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome44.djvu/267
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6364
Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome31.djvu/139
Voir lettre du 16 octobre 1765 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html
et lettre du 23 novembre 1767 à Christin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/11/avant-de-faire-des-procedures-il-faut-que-j-aie-des-procedes-6447198.html
et 20 décembre 1768 à Villevielle .
2C'est-à-dire Le Dîner du comte de Boulainvilliers, œuvre prétendue de Thémiseul de Saint-Hyacinthe (auteur réel du Chef d'Oeuvre d'un inconnu, mis sous le nom du pseudo- « docteur Mathanasius » ; voir : https://data.bnf.fr/fr/11923358/themiseul_de_saint-hyacinthe/
et : https://wikimonde.com/article/Th%C3%A9miseul_de_Saint-Hyacinthe )
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Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ?
... Je ne connais aucun.e politicard.e assez modeste pour en dire autant, tous.tes se croyant infaillibles, perchés sur leurs ergots/egos, volailles piaillantes même pas bonnes à pondre autre chose que des invectives et des âneries ras les pâquerettes . Ségolène le coucou et Jean-Luc le vantard se la jouent Embrassons-nous Folleville , et dire qu'ils sont payés pour ça ! https://www.francetvinfo.fr/politique/nupes/elections-eur...
« A Jean-François Marmontel
Voici, mon cher ami, un petit rogaton 1 qui m'est tombé entre les mains. Il ne vaut pas grand'chose, mais il mortifiera les cuistres, et c'est tout ce qu'il faut. Je vous demande en grâce de ne jamais dire que je suis votre correspondant, cela est essentiel pour vous et pour moi . On est épié de tous côtés.
J'apprends, avec une extrême surprise, qu'on m'impute un certain Dîner du comte de Boulainvilliers, que tous les gens un peu au fait savent être de Saint-Hyacinthe. Il le fit imprimer en Hollande en 1728 . C'est un fait connu de tous les écumeurs de la littérature. J'attends de votre amitié que vous détruirez un bruit si calomnieux et si dangereux 2. Rien ne me fait plus de peine que de voir les gens de lettres, et mes amis mêmes, m'attribuer à l'envi tout ce qui paraît sur des matières délicates. Ces bruits sont capables de me perdre, et je suis trop vieux pour me transplanter. Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ? Je vous supplie de dire et de faire dire à M. Suard, dont j'ambitionne l'amitié et la confiance, qu'il est obligé plus que personne à réfuter toutes ces calomnies.
Adieu, vainqueur de la Sorbonne, personne ne marche avec plus de plaisir que moi après votre char de triomphe.
Gardez-moi un secret inviolable.
22è janvier 1768.»
1 Il peut s'agir de l’Épître écrite de Constantinople aux frères, ce qui est douteux , ou de la Prophétie de la Sorbonne de l'an 1530, voire même le Sermon prêché à Bâle le premier jour de l'an, 1768 ,(voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/583 )
publié sous le pseudonyme de Josias Rossette ; voir lettre du 11 février 1768 à Moultou : « Mon cher philosophe, je vous envoie un Sermon prêché à Bâle et imprimé à Genève chez Pellet."
Voir : https://www.voltaire.ox.ac.uk/publication/writings-1768-iii/
2 Une fois de plus V* est bien renseigné par ses amis de Paris . Selon la Correspondance littéraire, VIII, 52, du 15 avril 1768, Pasquier « avait dit cet hiver à M. l'abbé Chauvelin qu'il n'était pas possible de souffrir davantage les entreprises de M. de Voltaire contre la religion, et que si Le Dîner du comte de Boulainvilliers lui tombait entre les mains il le dénoncerait au Parlement et ferait décréter M. De Voltaire de prise de corps » ; voir page 52 http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-23427&I=56&M=tdm
Il est vrai que cet ouvrage va plus loin dans le sens de l'athéisme que tous les autres écrits de V*, ou peu s'en faut .
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27/08/2023
il a disposé de ses fonds d'une manière avantageuse
... Mais où donc ? Comment placer ses fonds avant de toucher le fond ?
https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/epargne-...
« A Charles-Eugène, duc de Wurtemberg 1
A Ferney 22è janvier 1768
Monseigneur,
Je suis obligé d'informer Votre Altesse Sérénissime que le Genevois qui avait offert de vous prêter soixante mille livres, et qui même aurait été jusqu'à vingt mille, voyant que je n'avais aucune réponse de vous, est venu ce matin retirer sa parole, et m'avertir qu'il a disposé de ses fonds d'une manière avantageuse, attendu que les dissensions de Genève sont prêtes de finir par un accommodement .
Je perds la seule ressource que j’avais dans cet homme . Il m'aurait aidé dans mes besoins pressants si j'avais pu lui montrer une délégation sur vos fermiers . Je suppose que la rigueur de la saison n'a pas permis à votre chambre de Montbéliard de me rendre cette justice qu'elle m'avait promise ; mais j'espère toujours en votre bonté et en votre équité . Je suis sûr que vous ne laisserez pas languir dans l'indigence un vieillard de soixante et quatorze ans accablé de maladies, qui a mis entre vos mains toute sa fortune 2, et qui n'a que peu de mois à jouir d'une pension alimentaire . Je compte , monseigneur, sur la générosité de votre âme, et je mourrai avec les sentiments de l'attachement et du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,
monseigneur,
de Votre Altesse Sérénissime
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
2 Voltaire mourra avant que le prince ne puisse éponger le reliquat de ses dettes.
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26/08/2023
je compte pour rien ceux qui n'ont fait que vivre et vieillir, et dont l'histoire ne parlera pas
... Ô combien sont-ils tous ceux qui se croyant chênes ne sont que chiendent !
La foule des politicards et des navrants influenceurs [sic], les "people" des premières pages ne seront qu'un pet de lapin au fond de l'océan de la mémoire . Par exemple qui , autre qu'elle même , tiendra Ségolène Royal pour un personnage historique quand elle se promeut chef de file d'une liste d'union avec LFI ? Immanquablement revient sa "bravitude" mais surtout pas son intelligence dont on est en droit de douter . Mariage de la carpe et du lapin , contrat avec le divorce en codicille, "Sego et Jean-Luc ont l'honneur horreur de ... ": https://www.rtl.fr/actu/politique/europeennes-2024-segole...
Le crétinisme toujours présent a de l'avenir.
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
18è janvier 1768 à Ferney
Ce n'est aujourd'hui ni au vainqueur de Manon, ni au libérateur de Gênes, ni au vice-roi de la Guyenne, que j'ai l'honneur d'écrire ; c'est à un savant dans l'histoire, et surtout dans l'histoire moderne.
Vous devez savoir, monseigneur, si c'était votre beau-père ou le prince son frère qu'on appelait le sourdaud 1. Si ce titre avait été donné à l'aîné, le cadet n'en était certainement pas indigne.
Voici les paroles que je trouve dans les Mémoires de Mme de Maintenon :
« La princesse d'Harcourt n'osait proposer à Mlle d'Aubigné son fils aîné le prince de Guise, surnommé le sourdaud. Pour le rendre un plus riche parti, elle lui avait sacrifié le cadet, qu'elle avait fait ecclésiastique. Cet abbé malgré lui ayant depuis trahi son maître, la mère alla se jeter aux pieds du roi, qui, la relevant, lui dit de ce ton majestueux de bonté qui lui était particulier « Eh bien madame, nous avons perdu, vous, un indigne fils, moi, un mauvais sujet ; il faut nous consoler .2»
Je soupçonne que l'auteur parle ici de feu M. le prince de Guise, qui avait été abbé dans sa jeunesse, et dont vous avez épousé la fille. Je n'ai jamais ouï dire qu'il eût trahi l'État. Je ne conçois pas comment cet infâme La Beaumelle a pu débiter une calomnie aussi punissable. Je vous supplie de vouloir bien me dire ce qui a pu servir de prétexte à une pareille imposture. Je m'occupe, dans la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, à confondre tous les contes de cette espèce, dont plus de cent gazetiers, sous le nom d'historiens, ont farci leurs impertinentes compilations. Je vous assure que je n'en ai pas vu deux qui aient dit exactement la vérité.
J'espère que vous ne dédaignerez pas de m'aider dans la pénible entreprise de relever la gloire d'un siècle sur la fin duquel vous êtes né, et dont vous êtes l'unique reste car je compte pour rien ceux qui n'ont fait que vivre et vieillir, et dont l'histoire ne parlera pas.
M. le duc de La Vallière enrichit votre bibliothèque de l'histoire du théâtre . Ce qu'il a ramassé est prodigieux. Il faut qu'il lui soit passé plus de trois mille pièces par les mains . Cela est tout fait pour un premier gentilhomme de la Chambre.
Conservez vos bontés, cette année 1768, au plus ancien de vos serviteurs, qui vous sera attaché le reste de sa vie, monseigneur, avec le plus profond respect. »
1 Anne-Marie-Joseph de Lorraine, connu sous le nom de prince de Guise, qui, de notoriété publique était sourd ; c'est lui qui avait été abbé . De ses trois frères, l'un était mort dans la petite enfance, et les autres jeunes encore .
Voir : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+lorraine+harcourt&oc=0&p=anne+marie+joseph
et https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=alphonse+henri+charles&n=de+lorraine
2 Laurent Angliviel La Beaumelle : Mémoires pour servir à l'histoire de Mme de Maintenon : https://books.google.fr/books?id=-R1SAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
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25/08/2023
ni mes maladies, ni la rigueur du climat, ne me découragent.Quand je n'aurais défriché qu'un champ, et quand je n'aurais fait réussir que vingt arbres, c'est toujours un bien qui ne sera pas perdu
... Que tous les grands brasseurs de paroles, donc de vents, se le tiennent pour dit . Qu'ils fassent le tiers du quart du dixième de ce qu'ils réclament des autres et la planète s'en trouverait mieux, sinon je les tiens pour de dangereux branleurs impuissants , des faut-qu'on (les vrais c...) y'a ka dont la race se perpétue infiniment .
Il serait extraordinaire et pour tout dire inespéré que l'union de Marc Fesneau , ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité , gouvernants de fraiche date, réussisse à faire autre chose que de créer de sempiternelles commissions , suivies de banales résolutions incompréhensibles, donc inapplicables par vous ou moi . Savent-ils.elles seulement faire la différence entre un poireau et un peuplier ? Cette bande des cinq m'inquiète . Alors faisons comme Voltaire, retroussons nos manches et travaillons sur le terrain sans rien attendre de ces zozos .
P. S. :: Amicales salutations aux deux (+1) visiteurs.ses non virtuels.les qui resteront toujours les bienvenus.es ici ( le langage inclusif est décidément un grand bienfait pour l'entente entre les multi-sexes, non ? )
« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette
A Ferney, 18 janvier 1768 1
Je vous renouvelle, monsieur, cette année, les justes remerciements que je vous ai déjà faits pour les arbres que j'ai reçus et que j'ai plantés. Ni ma vieillesse, ni mes maladies, ni la rigueur du climat, ne me découragent. Quand je n'aurais défriché qu'un champ, et quand je n'aurais fait réussir que vingt arbres, c'est toujours un bien qui ne sera pas perdu. Je crains bien que la glace, survenant après nos neiges, ne gèle les racines car notre hiver est celui de Sibérie, attendu que notre horizon est borné par quarante lieues de montagnes de glaces. C'est un spectacle admirable et horrible, dont les Parisiens n'ont assurément aucune idée. La terre gèle souvent jusqu'à deux ou trois pieds, et ensuite des chaleurs telles qu'on en éprouve à Naples la dessèchent.
Je compte, si vous m'approuvez, faire enlever la glace autour des nouveaux plants que je vous dois, et faire répandre au pied des arbres du fumier de vache mêlé de sable.
Le ministère nous a fait un beau grand chemin, j'en ai planté les bords d'arbres fruitiers ; mangera les fruits qui voudra. Le bois de ces arbres est toujours d'un grand service. Je m'imagine, monsieur, que vous n'avez guère plus profité que moi de tous les livres qu'on fait à Paris, au coin du feu, sur l'agriculture. Ils ne servent pas plus que toutes les rêveries sur le gouvernement : Experientia rerum magistra.2
J'ai l'honneur d'être avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre, très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Édition « Correspondance »1801-1802 .
2L'expérience maîtresse des choses.
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24/08/2023
il n'a assisté aux grandes assemblées de la nation que sous le père de Charlemagne
... C'est ce que je pense d'Emmanuel Macron qui se lance dans ce qu'il croit être une grande consultation en dialoguant avec tous les groupes politiques, ce qui en flattera plus d'un , devoir de vacances tardif qui ne lui fera obtenir au mieux qu'un livre d'images : https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-macron-je-presi...
« A Etienne-Noël Damilaville
18 janvier 1768
Je n'aurai point de repos, mon cher ami, que je ne sache l'issue de votre affaire. Je ne comprends rien à M. de Sauvigny. Je l'ai reçu de mon mieux chez moi, lui, sa femme, et son fils. Mme de Sauvigny m'a donné sa parole d'honneur qu'elle travaillerait à vous faire donner une pension, si vous conserviez la place que vous avez exercée si longtemps. Cela ne s'accorde point avec une persécution. Mme de Sauvigny d'ailleurs semblait avoir quelque intérêt de ménager mon amitié. Elle sait combien j'ai été sollicité par son frère1, qu'elle a forcé de se réfugier en Suisse ; elle sait que j'ai arrêté les factums qu'on voulait faire contre elle.
J'ai prévu, dès le commencement, que M. le duc de Choiseul ne se mêlerait point de cette affaire, puisqu'il m'a répondu sur quatre articles, et qu'il n'a rien dit sur celui qui vous regarde, quoique j'eusse tourné la chose d'une manière qui ne pouvait lui paraître indiscrète : en un mot, je suis affligé au dernier point. Mandez-moi au plus vite où vous en êtes 2.
M. Boursier demande s'il y a sûreté à vous envoyer l'ancien ouvrage de Saint-Hyacinthe 3.
Vraiment on serait enchanté d'avoir le petit livre qui prouve que le clergé n'est point le premier corps de l'État 4 . Il l'est si peu a qu'il n'a assisté aux grandes assemblées de la nation que sous le père de Charlemagne.
Je ne vous embrasserai qu'avec douleur, jusqu'à ce que je sache que vous ayez la place qui vous est due.
Adieu, mon cher ami. »
1 Joseph-Marie Durey de Morsan, né en 1717, frère de Mme de Sauvigny, dont le mari devint, en 1768, intendant de Paris, avait dissipé une belle fortune. Voltaire lui donna souvent asile. Il a publié quelques ouvrages, et est mort à Genève en 1795. Voir : https://data.bnf.fr/fr/13175013/joseph-marie_durey_de_morsan/
et : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/284-joseph-marie-durey-de-morsan
Voir: https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/%C3%89tats,_gouvernements
et aussi les lettres de Voltaire à Mme de Sauvigny, des 3, 20 et 30 janvier 1769.
2 Ici, dans quelques éditions, on avait inséré quelques phrases du second alinéa de la lettre du 15 janvier 1768 .
3 Le Dîner du comte de Boulainvilliers.
4 Discussion intéressante sur la prétention du clergé d'être le premier corps de l'État, 1767, in-12, attribué au marquis de Puységur, lieutenant général. Voir lettre du 17 janvier 1768 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/20/le-clerge-n-est-qu-une-compagnie-et-non-le-premier-corps-de-l-etat.html
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23/08/2023
la poste manque très souvent
... Et ces salopards d'émeutiers viennent encore aggraver le manque de bureaux de poste : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/emeutes-80-bureaux-de...
On survit grâce à des solutions bancales : https://www.challenges.fr/france/la-fermeture-des-bureaux...
« A François de Chennevières
18è janvier 1768
Mon cher ami, vous ai-je prié , de remercier M. de Sénac de la consultation qu'il a eu la bonté de m'envoyer par vous ? Il est bien étrange que ce jeune homme soutienne un état si cruel au milieu des glaces de la Sibérie où nous sommes . Pour moi je ne sais pas comment je puis y résister . Je vous écris cette lettre de mon lit dont je ne sors point depuis quinze jours . Je suis entouré d'un horizon de quatre-vingt lieues de neige . Nous sommes sans communication d'un village à un autre, et la poste manque très souvent.
Voici une lettre que je vous supplie de faire rendre sur-le-champs à M. de Taulès .1
Adieu, mon cher ami, nous embrassons la sœur du pot .
V. »
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