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24/11/2023

Il est triste qu'on cherche à transformer les nouvelles publiques et d'autres écrits plus sérieux en libelles diffamatoires . Chaque citoyen est intéressé à prévenir les suites d'un abus si funeste à la société

... Ce qui attriste Voltaire à l'époque du simple écrit est multiplié par millions au temps de l'internet, et des réseaux dits "sociaux", vastes poubelles où un peu de bon est inondé de merdouilles . Je plains les modérateurs  . Les capacités de nuisance sont infernales . Il y a urgence à former chacun à savoir trier le vrai du faux , c'est vital si on ne veut pas voir exploser des guerres nouvelles tant les humains sont faciles à berner : la terre est certainement plate !

"Lao Tseu a dit "Il faut trouver la voie !" , et "Pour la trouver il faut vous couper la tête !" selon Didi son disciple (Le Lotus Bleu). On en est trop souvent là .

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Retour de flamme, c'est maintenant le Chinois qui est méchant et le Japonais gentil

 

 

« Au « Mercure de France » 1

J'ai appris dans ma retraite qu'on avait inséré dans la Gazette d'Utrecht du 11 mars des calomnies contre M. de La Harpe, jeune homme plein de mérite déjà célèbre par la tragédie de Warwick et par plusieurs prix remportés à l'Académie française avec l'approbation du public . C'est sans doute ce mérite-là même que lui attire les imputations envoyées de Paris contre lui à l'auteur de la Gazette d’Utrecht . On articule dans cette gazette des procédés avec moi dans le séjour qu'il a fait à Ferney 2. La vérité m'oblige de déclarer que ces bruits sont sans aucun fondement et que tout cet article est calomnieux d'un bout à l’autre . Il est triste qu'on cherche à transformer les nouvelles publiques et d'autres écrits plus sérieux en libelles diffamatoires . Chaque citoyen est intéressé à prévenir les suites d'un abus si funeste à la société .

Fait au château de Ferney, 30 [31] mars 1768.

Voltaire. »

1 Minute olographe ; édition « Article envoyé par M. de Voltaire pour être inséré dans les papiers publics », Mercure de France, avril 1768 . La lettre parut aussi dans d'autres journaux de l'époque, à la date du 31 dans tous les textes imprimés bien qu'elle soit sans aucun doute rédigée le 30.

2 Dans son numéro du 18 mars 1768, la Gazette d'Utrecht, dans une « nouvelle de Paris » datée du 11, déclare que La Harpe a été expulsé de Ferney parce qu'il trahissait la confiance de son bienfaiteur « en lui enlevant furtivement différents manuscrits précieux » . V* fera souvent allusion à ce vol, dont Dupuits avait été témoin.

23/11/2023

le montant ne m'est pas présent à l'esprit . Il sera aisé de faire ce compte

... dit Rachida Dati au juge qui la poursuit pour « corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public ». Pour mémoire, il s'agit de 900 000 euros, touchés en "honoraires" de Renault-Nissan, à forte odeur de pot-de-vin : https://www.20minutes.fr/justice/4055076-20230927-affaire...

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Plus menteuse qu'elle et plus bêcheuse que ça, tu meurs !

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu 1

1768 30 mars

Le séjour, monsieur, que Mme Denis doit faire à Paris exige que je profite de vos bontés pour faire quelques arrangements nécessaires .

Vous savez que ni M. de Richelieu ni les héritiers de la maison de Guise, ni M. de Lézeau ne m’ont payé depuis longtemps .

Cela fait un vide de 8800 livres de rente .

Le reste de mes revenus que M. Le Sueur doit toucher se monte à 45 200 livres sur lesquelles je paye 400 livres au sieur Le Sueur, 1800 livres à M. l'abbé Mignot, et 1800 livres à M. d'Hornoy à compter de ce jour au lieu de douze cents livres qu'il touchait . C'est donc 3400 à soustraire de 45 200 livres, reste net : 41 800 livres .

Sur ces 41 800 livres, j'en prenais 36 000 livres pour faire aller la maison de Ferney . Vous avez eu la bonté de faire payer encore plusieurs petites sommes pour moi à Paris dont le montant ne m'est pas présent à l'esprit . Il sera aisé de faire ce compte .

M. de Laborde a la générosité de m'avancer tous les mois mille écus pour les dépenses courantes que vous voulez bien rembourser quand le sieur Le Sueur a reçu mes semestres . Je serai obligé de prendre ces trois mille livres encore quelques mois à Genève chez le correspondant de M. de Laborde, pour m'aider à payer environ 20 000 livres de dettes criardes .

Sur les 41 800 livres de rente qui me restent entre vos mains il se peut qu'il me soit dû encore quelque chose . En ce cas je vous supplie de donner à Mme Denis ce surplus, et de vouloir bien me faire savoir à quoi il se monte .

Outre ce surplus on a transigé avec M. de Lézeau à condition qu'il paierait 9000 livres au mois d'avril où nous entrons . Je compte encore que M. le maréchal de Richelieu lui donnera un acompte .

Tout cela lui peut composer cette année une somme de 20 000 livres, après quoi, lorsque les affaires seront en règle, je m'arrangerai de façon avec vous qu'elle touchera chez vous 20 000 livres de pension chaque année . Je me flatte que vous approuverez mes dispositions et que vous m'aiderez à m'acquitter des charges que les devoirs du sang et de l'amitié m'imposent .

Je vous souhaite une bonne santé .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur. »

vous n'êtes pas si arithméticienne, ... vous ne vous souciez guère de savoir si la France est riche ou pauvre

... C'est un avis à l'opposition  , ridiculement campée sur des négations, qui fait des bonds de cabri quand le budget national est adopté via le 49-3 (ce en quoi, ça confirme que notre première ministre sait compter au moins jusqu'à 49 ) : https://www.france24.com/fr/france/20230927-%C3%A9conomie...

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Puce, sans âme et mortelle aussi, comme l' I A sans l'homme est si proche du hi-han 

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

30è mars 1768 1

Quand j'ai un objet, madame, quand on me donne un thème, comme par exemple de savoir si l'âme des puces est immortelle, si le mouvement est essentiel à la matière, si les opéras-comiques sont préférables à Cinna et à Phèdre, ou pourquoi Mme Denis est à Paris, et moi entre les Alpes et le mont Jura, alors j'écris régulièrement, et ma plume va comme une folle .

L'amitié dont vous m'honorez me sera bien chère jusqu'à mon dernier moment, et je vais vous ouvrir mon cœur .

J'ai été pendant quatorze ans l'aubergiste de L'Europe , et je me suis lassé de cette profession . J'ai reçu chez moi trois ou quatre cents Anglais qui sont tous si amoureux de leur patrie que presque pas un seul ne s'est souvenu de moi après son départ, excepté un prêtre écossais nommé Broun 2, ennemi de M. Hume, qui a écrit contre moi, et qui m'a reproché d'aller à confesse, ce qui est assurément bien dur .

J'ai eu chez moi des colonels français avec tous leurs officiers pendant plus d'un mois . Ils servent si bien le roi qu'ils n’ont seulement pas eu le temps d'écrire ni à Mme Denis , ni à moi .

J'ai bâti un château comme Béchamel 3, e tune église comme Lefranc de Pompignan . J’ai dépensé cinq cent mille francs à ces œuvres profanes et pies . Enfin , d'illustres débiteurs de Paris et d'Allemagne, voyant que ces magnificences ne me convenaient point , ont jugé à propos de me retrancher les vivres pour me rendre sage . Je me suis trouvé tout d'un coup presque réduit à la philosophie . J'ai envoyé Mme Denis solliciter les généreux Français, et je me suis chargé des généreux Allemands.

Mon âge de soixante et quatorze ans, et des maladies continuelles me condamnent au régime et à la retraite . Cette vie ne peut convenir à Mme Denis, qui avait forcé la nature pour vivre avec moi à la campagne . Il lui fallait des fêtes continuelles pour lui faire supporter l'horreur de mes déserts, qui de l'aveu des Russes sont pires que la Sibérie pendant cinq mois de l'année . On voit de sa fenêtre trente lieues de pays, mais ce sont trente lieues de montagnes, de neiges et de précipices . C'est Naples en été, et la Laponie en hiver . Mme Denis avait besoin de Paris ; la petite Corneille en avait encore plus besoin . Elle ne l'a vu que dans un temps où ni son âge, ni sa situation ne lui permettaient de le connaître . J’ai fait un effort pour me séparer d'elles, et pour leur procurer des plaisirs à la tête desquels je mets celui qu'elles ont eu de vous rendre leurs devoirs . Voilà, madame, l'exacte vérité sur laquelle on a bâti bien des fables, selon la louable coutume de votre pays, et je crois même tous les pays .

J'ai reçu de Hollande une Princesse de Babylone . J’aime mieux les Quarante écus que je ne vous envoie point, parce que vous n'êtes pas si arithméticienne, et que vous ne vous souciez guère de savoir si la France est riche ou pauvre . La princesse part sous l'enveloppe de Mme la duchesse de Choiseul. Si elle vous amuse je ferai plus de cas de l’Euphrate que de la Seine .

J'ai reçu une petite lettre de Mme de Choiseul ; elle me paraît digne de vous aimer . Je suis fâché contre M. le président Hénault ; mais j'ai cent fois plus d'estime et d'amitié pour lui que je n'ai de colère .

Adieu, madame, tolérez la vie ; je la tolère bien . Il ne vous manque que des yeux, et tout me manque . Mais assurément les sentiments que je vous dois et que je vous ai voués ne me manquent pas .

V. »

2 Sur ce Brown, voir de Beer-Rousseau, p. 49-50 .Robert Brown. Voyez une note du chap. Ier de la Guerre civile de Genève. (Georges Avenel.)

3 Louis de Béchamel, marquis de Nointel, surintendant des bâtiments sous Louis XIV, célèbre pour son hospitalité fastueuse et encore plus pour l'invention de la sauce de son nom . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_B%C3%A9chameil_de_Nointel

22/11/2023

Voici , mon cher ami, des lettres très importantes

... Ce sont les lettres de Voltaire, cher ami lecteur .

Aujourd'hui , faute de lecture on écoute et on regarde, plus ou moins attentivement/distraitement une foule d'informateurs/informations . Permettez-moi de vous diriger vers ceci , découvert au hasard (heureux ) : https://www.youtube.com/watch?v=6sCJlcmlA6Y

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

30 mars 1768

Voici , mon cher ami, des lettres très importantes que je vous supplie de faire tenir à ma famille . N'y a-t-il rien de nouveau dans la littérature que vous aimez ? On parle d’une relation de la mort du chevalier de La Barre que l'on dit très touchante . Je ne l'ai point vue . J’ignore si cela a été imprimé en Hollande ou à Paris . C'est apparemment quelque feuille volante que vous pourriez aisément me faire tenir si elle était tombée entre vos mains .

Voilà tout ce que peut vous écrire aujourd'hui un pauvre malade ermite . »

21/11/2023

Je me vois dans la nécessité de vous faire mes dernières représentations

... Ecoutons ce que dit Aurélien Pradié, député LR , à propos du projet de loi sur l'immigration : https://www.francetvinfo.fr/politique/les-republicains/re...

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« Au Conseil suprême de Montbéliard

29è mars 1768 à Ferney

Messieurs,

Le sieur Meivel, directeur des forges de Montbéliard m'a bien mandé en effet que vous lui aviez ordonné de me payer trente-quatre mille livres par année à partir du 1er avril ; mais il ne m'a point envoyé de soumission en forme portant qu'il s'engage à me payer à moi ou à mon ordre huit mille cinq cents livres sans frais .

Je n'ai reçu aucune nouvelle concernant l'autre partie qui consi[s]te en vingt huit mille livres .

Je n'ai point reçu mon compte en forme . Le procureur de M. Jaquelot ne veut pas avancer un sou sans ces préliminaires . Je suis tout aussi mal que j’étais . Je me vois dans la nécessité de vous faire mes dernières représentations . Ma famille ne peut pas souffrir qu'on ait aussi peu d'égard pour mon âge et pour mes procédés .

J’ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

messieurs,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

Il y a six mois entiers qu'on me donne des paroles dont aucune n'a été exécutée

... J'espère bien qu'aucun sinistré de la tempête ou des inondations ne pourra dire cela face aux assurances et aux engagements financiers de l'Etat .

Voir : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A16...

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« A Charles-Eugène, duc de Wurtemberg

Au château de Ferney 29è mars 1768

Monseigneur,

Je suis obligé d'informer Votre Altesse Sérénissime qu'aucun de vos ordres n'a été exécuté à Montbéliard . Il n'y a qu'un maître de forges 1 qui m'ait mandé qu'il était chargé de me payer une somme cette année ; mais on ne m'a envoyé aucune délégation en forme .

On me doit actuellement environ soixante et sept mille livres . Le procureur du sieur Jaquelot ne veut pas prêter un denier sans voir des délégations . Les deux billets que Votre Altesse Sérénissime m'a fait l'honneur de me confier deviendront absolurent inutiles si le sieur Jeanmaire qui a contracté avec moi en votre nom ne se met pas en règle . Il est bien cruel qu'à mon âge de soixante et quatorze ans passés je sois obligé de me plaindre de lui soit devant Votre Altesse Sérénissime, soit devant la justice de France .

Je vous demande en grâce, monseigneur, de prévenir ce malheur par des ordres si précis qu'ils ne puissent être éludés . Il y a six mois entiers qu'on me donne des paroles dont aucune n'a été exécutée .

Je suis sans aucune ressource ; on me prive, moi et ma famille, du pain dont nous vivions.

Je suis avec un profond respect,

monseigneur,

de Votre Altesse Sérénissime

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

Il faut enfin que les hommes conçoivent que la religion ne doit servir qu'à unir les hommes et non à les diviser, que la morale ne peut faire que du bien et que le dogme a toujours fait du mal . C'est une vérité essentielle, dont il est temps de convenir

... Hélas, cette convention ne viendra que lorsque les poules auront des dents .

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« Au comte Alexandre Romanovitch Vorontsov

28 mars 1768

Monsieur, si la satisfaction dont j'ai vu M. Bourdillon pénétré a été un peu altérée par l'apostasie de cet évêque de Cracovie , il goûte d'ailleurs une joie pure en voyant les dissidents rétablis dans les droits de l'humanité , et les progrès de la raison qui s'étendent chaque jour du Nord au Midi . Il faut enfin que les hommes conçoivent que la religion ne doit servir qu'à unir les hommes et non à les diviser, que la morale ne peut faire que du bien et que le dogme a toujours fait du mal . C'est une vérité essentielle, dont il est temps de convenir . L'hydre des disputes théologiques a trop désolé la terre . Vous me feriez, monsieur, un sensible plaisir de me mander si votre auguste impératrice est d'accord avec le roi de Pologne . Ces deux têtes philosophiques me semblent faites pour être unies. Soyez sûr d'ailleurs que je vous garderai le plus profond secret . Il ne s'agit ici que de l'estime et de la confiance qu'ils se doivent l'un à l'autre . L’amitié n'est pas affaire d’État .

Conservez, monsieur, un peu de bonté pour un vieux serviteur qui est pénétré des plus respectueux sentiments pour votre mérite .

V. »