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19/01/2025

Ces titres invitent le lecteur à lire ce que sans eux ils ne liraient pas

... Et à l'occasion n'écouteraient pas , comme par exemple Richard Malka à propos en particulier de la liberté d'expression, inspiré qu'il est par Voltaire : Voltaire, Dieu et les hommes avec Richard Malka | France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-...

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Malka

 

 

« A Gabriel Cramer

[juillet 1769]

Dans le triste état où je suis, n'en pouvant plus, et dégoûté de mes ouvrages autant que de la vie, je n'ai ni le temps, ni la force, ni le courage de relire et de corriger ce malheureux Précis du Siècle de Louis XV , lequel ne formera jamais un Siècle . Mais puisque M. le chevalier de Fautras veut absolument être cité par moi, et par conséquent oublié par le public, dans l’attaque d'un fort nommé Ballard, voici ce qu'il faudrait mettre à la page 253 de l'in-quarto .

Cependant, comment passer sous silence le fort Ballard, pris en plein jour par quatre officiers seulement, M. de Launay aide-major, M. d'Amère capitaine dans Champagne, M. le chevalier de Fautras alors officier d'artillerie, et M. de Clamourge jeune Portugais, qui sautant seul dans les retranchements fit mettre bas les armes à toute la garnison 1.

Je ne sais pas pourquoi on a supprimé dans ce pauvre in-quarto les titres courants, prise de Madras, voyage d'Anson, conquêtes des Anglais, assassinat du roi, etc. Ces titres invitent le lecteur à lire ce que sans eux ils ne liraient pas.

Mille tendres amitiés à mon voisin que j'irai voir dès qu'il sera à Tournay, et que j’existerai . »

1 Ce passage existait déjà dans le Précis, mais ne comportait que trois noms, voir édition de Genève , 1768 du Siècle de Louis XIV . L'addition du nom de Fautras ne fut pas faite dans l'édition quarto . Elle le fut enfin dans l'édition encadrée où trois officiers subsista sans que trois fut corrigé en quatre . Le récit le plus exact de l’événement est donné par Fautras dans une lettre à V* conservée . D'après Fautras deux compagnies de grenadiers du régiment Champagne participèrent à la prise du fort Ballard, et non quatre officiers seulement .

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Pr%C3%A9cis_du_si%C3%A8cle...

18/01/2025

on ne peut tirer des gens que ce qu'ils ont . Il serait bon de se voir quelquefois pour mieux s'entendre

... Sage proposition, fort peu mise en pratique ces temps-ci , que ce soit pour gouverner la France ou pour trouver un semblant de paix au Moyen-Orient .

 

 

« A Gabriel Cramer

[juillet 1769]

Je renvoie les deux feuilles où il y a bien des fautes.

Est-ce que monsieur Cramer n'a pas mis des titres courants au Siècle de Louis XV comme il y en a dans les petites éditions ?

Est-ce qu'outre les titres courants il n'a pas mis des notes marginales ? C'est très grand dommage, car ces titres courants et ces notes marginales sont des sentinelles qui appellent le lecteur . Il peut chercher à l'ouverture du livre ce qui lui convient . J'ai toujours eu cette attention .

Je viens d'ouvrir Le Siècle de Louis XIV, et je vois que dans la liste des enfants de ce monarque on rapporte un vieux proverbe qui avait couru autrefois sur le père de Philippe de Valois ; on a pris Philippe pour son père ; c'est une faute grossière que j'avais déjà recommandé de corriger .

Je pourrai ajouter un chapitre au Siècle de Louis XV pendant que Bigex fera la table des matières .

Je prie monsieur Cramer de m'envoyer le discours préliminaire des Guèbres qui doit être imprimé .

Voici la tragédie . Si le peintre graveur n'a pas son dessin prêt nous nous en passerons . Je tâcherai de lui inspirer un peu de diligence ; mais on ne peut tirer des gens que ce qu'ils ont . Il serait bon de se voir quelquefois pour mieux s'entendre . »

17/01/2025

il prie monsieur le Résident d'y venir dîner avec lui aujourd'hui

... Ce jour le président Macron est au Liban et sera évidemment avec Hervé Magro , ambassadeur de France : https://www.elysee.fr/agenda  et voir : https://www.la-croix.com/politique/emmanuel-macron-sera-e...

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

[15 juillet 1769] 1

M. le marquis de Jaucourt est arrivé dans son château de Ferney et il prie monsieur le Résident d'y venir dîner avec lui aujourd'hui samedi 15è juillet à une heure . »

1 Original . Pour la date voir lettre du 9 juillet 1769 à Mme Denis , faisant allusion à l'arrivée de Jaucourt . C'est à tort que Hennin a porté sur le manuscrit la date de « 1768 » . du reste, le seul samedi tombant un 15 juillet dans cette période est bien celui-ci.

Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/01/13/je-ne-garderai-pas-le-silence-6530747.html

demande si les deux derniers quartiers de la rente ont été payés

... Souci de retraité . A quelle sauce sera-t-il accommodé ?

 

« A Charles-Henri-Chrétien Rosé

[15 juillet 1769] 1

[Lui demande si les deux derniers quartiers de la rente ont été payés .] »

1 L’existence de cette lettre et son contenu sommaire se déduisent de la réponse de Rosé du 28 juillet 1769 .

Sur cette correspondance, voir aussi : https://obtic.huma-num.fr/elicom/voltaire/doc.jsp?id=1770-01-04_49853

16/01/2025

Un trésorier doit avoir ses comptes en règle... Il faudra bien qu’il remplisse tous ses engagements ; il ne voudra pas rougir devant vous 

... Paroles de l'opposition qui est brave en paroles et inepte en comptabilité . Donner plus à tous, y compris les retraités, en amputant la durée de cotisation de deux ans . Il faudra qu'on m'explique ! Comment partager une galette plus petite entre davantage de parts et en conclure que tous seront plus comblés qu'aujourd'hui ?

 

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« A Sébastien Dupont, Avocat

au Conseil souverain d'Alsace

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à Colmar

Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 9 juillet 1. Lorsque je vous écrivis, je fis mes remontrances à Jeanmaire par le même ordinaire ; et, dans ces remontrances, je lui dis que, si son affaire était manquée avec Dietrich, si le duc, son maître, avait besoin d’argent pour la consommer et pour se libérer, j’offrais de lui chercher, sur mon crédit, à Genève, la somme dont S[on] A[ltesse] pourrait avoir besoin, que je me tiendrais trop heureux de la servir, etc. Je me suis flatté qu’avec de pareils procédés je m’assurais l’estime et les bonnes grâces du prince . Je crois ne m’être pas trompé.

J’ai reçu enfin une lettre de Jeanmaire ; il me mande qu’il s’est nanti de quatre-vingt-seize mille livres à moi appartenant, savoir : vingt-six mille en argent comptant, et soixante et dix mille livres que S[on] A[ltesse] me doit par des billets à ordre signés d’elle-même. Mais il a si peu de soin, il est si négligent, il traite cette affaire si cavalièrement, qu’il ne m’a pas seulement expliqué comment, en quoi, de qui il a reçu ces vingt-six mille livres. Un trésorier doit avoir ses comptes en règle ; il paraît qu’il n’emploie pas avec moi cette méthode. J’ignore encore quelle conduite il aura. Tout ce que je sais, c’est qu’il a mon argent, et qu’il faut ou qu’il me le rende, ou qu’il m’envoie des mandats pour recevoir en quatre années la somme dont il est convenu avec vous, payable par quartiers, à commencer du 1er avril dernier.

Je vous prie, mon cher ami, de me mander ce qu’il vous aura répondu. On ne peut guère être plus embarrassé que je le suis ; mes arrangements avec ma famille en souffrent. Mandez-moi, je vous prie, ce que c’est que cette terre dont Dietrich s’était emparé, ce qu’elle vaut, et si elle est bâtie ; je vous serai très-obligé.

N. B. Voici les propres mots que m’écrit Jeanmaire, du 2 juillet : Notre bonne foi et notre reconnaissance égaleront la générosité avec laquelle vous vous êtes prêté à nos arrangements. Cela est positif, et il n’y a plus moyen de reculer ; mais, en pareil cas, la reconnaissance est de l’argent comptant, et Jeanmaire doit comprendre qu’on me doit un quartier commençant au 1er avril. Il faudra bien qu’il remplisse tous ses engagements ; il ne voudra pas rougir devant vous.

N. B. Je vous envoie, mon cher ami, la copie de la lettre que je lui écris 2; il faut tirer toute cette affaire au clair.

Je vous embrasse, mon cher ami, de tout mon cœur. 

V.

15è juillet 1769 à Ferney.»

1 Lettre encore inconnue .

2 Cette lettre est perdue .

15/01/2025

J’ai mieux réussi dans la profession de laboureur ; on risque moins, et on est moralement sûr d’être utile

... Si au moins le risque était moindre que celui des commerçants, les cultivateurs seraient bien heureux comme Voltaire et fiers à juste titre de leur utilité . Que va décider le gouvernement face à leur colère ?

Voir : https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/crise-agricole/

 

 

« A André Morellet

14è juillet 1769 à Ferney 1

J’ai reçu ces jours-ci, monsieur, le plan du Dictionnaire de Commerce 2: je vous en remercie. Il y aura, grâce à vous, des commerçants philosophes. Je ne verrai certainement pas l’édition des cinq volumes, je suis trop vieux et trop malade ; mais je souscris du meilleur de mon cœur : c’est ma dernière volonté. J’ai deux titres essentiels pour souscrire ; je suis votre ami, et je suis commerçant ; j’étais même très fier quand je recevais des nouvelles de Portobello et de Buenos-Aires 3. J’y ai perdu quarante mille écus. La philosophie n’a jamais fait faire de bons marchés, mais elle fait supporter les pertes. J’ai mieux réussi dans la profession de laboureur ; on risque moins, et on est moralement sûr d’être utile.

Avouez qu’il est assez plaisant qu’un théologien, qui pouvait couler à fond saint Thomas et saint Bonaventure, embrasse le commerce du monde entier, tandis que Crozat et Bernard 4 n’ont jamais lu seulement leur catéchisme. Certainement votre entreprise est beaucoup plus pénible que la leur ; ils signaient des lettres écrites par leurs commis. Je vous souhaite la trente-troisième partie de la fortune qu’ils ont laissée, cela veut dire un million de bien, que vous ne gagnerez certainement pas avec les libraires de Paris. Vous serez utile, vous aurez fait un excellent ouvrage :

Sic vos non vobis mellificatis, apes !5

Le commerce des pensées est devenu prodigieux ; il n’y a point de bonnes maisons dans Paris et dans les pays étrangers, point de château qui n’ait sa bibliothèque. Il n’y en aura point qui puisse se passer de votre ouvrage ; tout s’y trouve, puisque tout est objet de commerce.

Votre ami 6 et votre confrère en Sorbonne a donc quitté la théologie pour l’histoire, comme vous pour l’économie politique.

Vous savez sans doute qu’il fait actuellement une belle action. Je lui ai envoyé Sirven ; il a la bonté de se charger de faire rendre justice à cet infortuné. La philosophie a percé dans Toulouse, et par conséquent l’humanité. Sirven obtiendra sûrement justice, mais il a pris la route la plus longue ; il ne l’obtiendra que très tard, et il sera encore bien heureux : son bien reste confisqué en attendant. N’est-ce pas un objet de commerce que la confiscation ? car il se trouve qu’un fermier du domaine gagne tout d’un coup la subsistance d’une pauvre famille ; et, par un virement de parties, le bien d’un innocent passe dans la poche d’un commis.

On me fait à moi une autre injustice ; on m’impute une Histoire du Parlement en deux petits volumes. Il y a dans cette Histoire des anecdotes de greffe dont, Dieu merci, je n’ai jamais entendu parler. Il y a aussi des anecdotes de cour que je connais encore moins, et dont je ne me soucie guère. L’ouvrage d’ailleurs m’a paru assez superficiel, mais libre et impartial. L’auteur, quel qu’il soit, a très grand tort de le faire courir sous mon nom. Je n’aime point en général qu’on morcelle ainsi l’histoire. Les objets intéressants qui regardent les différents corps de l’État doivent se trouver dans l’Histoire de France, qui, par parenthèse, a été jusqu’ici assez mal faite.

Continuez, monsieur, votre ouvrage aussi utile qu’immense, et songez quelquefois, en y travaillant, que vous avez au pied des Alpes un partisan zélé et un ami.

Voulez-vous ben envoyer à votre libraire Étienne le petit billet ci-joint ? »

1 Original ; éd. Kehl sans le dernier paragraphe et dont le début a été biffé sur la copie Beaumarchais .

2 André Morellet : « Prospectus d'un nouveau dictionnaire se commerce, 1769 . Le projet ne se réalisa pas ..Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k649599.image

3 A l'occasion de sa participation aux entreprises commerciales de Cadix, laquelle est encore enveloppée d'un mystère presque total .

4 Crozat et Bernard sont deux fameux financiers de la fin du siècle de Louis XIV . La duchesse de Choiseul descend de Crozat .

5 Ainsi, abeilles, faites-vous votre miel pour d'autres que vous ! Virgile dans Donat , Vie de Virgile .

6  L’abbé Audra.

Mon petit magistrat m’a enfin envoyé son œuvre dramatique ; je vous la dépêche

... Ainsi parle Bayrou à Macron pour présenter le mirifique projet de Darmanin concernant l'incarcération renforcée des trafiquants de drogues . Fumeux ! Combien ça coûte , qui va les garder, et où ?

https://rmc.bfmtv.com/actualites/police-justice/faits-divers/les-100-plus-gros-trafiquants-dans-une-meme-prison-ce-sera-un-bain-de-sang-ou-un-super-cartel_AV-202501130342.html

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

12è juillet 1769

Mon petit magistrat m’a enfin envoyé son œuvre dramatique ; je vous la dépêche, mon ancien ami. C’est actuellement la mode de faire imprimer les pièces de théâtre sans les donner aux comédiens ; mais de tous ces drames il n’y a que l’Écossaise qu’on ait joué.

Pourriez-vous, mon cher ami, me faire avoir les Mélanges historiques relatifs à l’Histoire de France, ouvrage qui a brouillé le Parlement avec la Chambre des Comptes 1 ?

La liste des livres nouveaux devient immense ; celle des livres qu’on m’attribue n’est pas petite. Il y a une Histoire du Parlement 2 qui fait beaucoup de bruit ; je viens de la lire. Il y a quelques anecdotes assez curieuses qui ne peuvent être tirées que du greffe du Parlement même : il n’y a certainement qu’un homme du métier qui puisse être auteur de cet ouvrage. Il faut être enragé pour le mettre sur mon compte. Il est bien sûr que, depuis vingt ans que je suis absent de Paris, je n’ai pas fouillé dans les registres de la cour . Scribendi non est finis 3. La multitude des livres effraie ; mais, après tout, on en use avec eux comme avec les hommes, on choisit dans la foule.

J’ai reçu la Piété filiale 4; l’auteur me l’a envoyée, je vais la lire . C’est encore une de ces pièces qu’on ne jouera pas, si j’en crois la préface que j’ai parcourue. Il en pourra bien arriver autant à notre petit magistrat de province ; j’apprends d’ailleurs qu’on ne joue plus à Paris que des opéras-comiques.

Je suis si malade qu’il ne me vient pas même dans la tête de regretter les plaisirs de votre ville. Quand on souffre, on ne regrette que la santé, et quelques amis qui pourraient apporter un peu de consolation. Je vous mets au premier rang, et je vous embrasse de tout mon cœur. »

1 Les Mélanges historiques et critiques, contenant diverses pièces relatives à l’Histoire de France (par Damiens de Gomicourt), 1768, deux vol.  in-12, avaient été supprimés par un arrêt de la Cour des comptes, du 23 décembre 1768. Le Parlement prononça aussi leur suppression le 3 février 1769, en déclarant que la Cour des comptes n’avait pas pouvoir et juridiction pour l’arrêt qu’elle avait rendu. 

V* réunit un certain nombre de documents sur cet incident.

Voir : tome I : https://www.digitale-sammlungen.de/en/view/bsb10418403?page=2,3

et tome II : https://books.google.be/books?vid=GENT900000038921&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false

Auguste-Pierre Damiens de Gomicourt : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/210-augustin-damiens-de-gomicourt

3 On n'a jamais fini d'écrire . LEcclésiaste, xii, 12, dit : « Faciendi plures libros nullus est finis. » : https://www.biblegateway.com/passage/?search=Ecclesiastes%2012%2CEccl%C3%A9siaste%2012&version=VULGATE;SG21;LSG

4 Courtial. — Son drame est en cinq actes et en prose et ne fut pas représentée .