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10/12/2018

Nous touchons au temps où les hommes vont commencer à devenir raisonnables : quand je dis les hommes, je ne dis pas la populace, la grand-chambre et l'assemblée du clergé, je dis les hommes qui gouvernent ou qui sont nés pour gouverner

... Il est grand temps de compter ces "hommes" capables .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

15 de décembre [1763] 1

Mon très aimable et très grand philosophe, ne faites point de reproches à votre pauvre ami presque aveugle . Il n'a pas eu un moment à lui . Ce bon quakre qui a voulu absolument écrire un mot d'amitié à Jean-Georges, ce rêveur qui a envoyé une ambassade de César à la Chine, et qui a fait venir en France un bramine du pays des Gangarides, cet autre fou qui trouve mauvais que les hommes se détestent, s'emprisonnent pour des paragraphes, quelques autres insensés de cette espèce, ont pris tout notre temps .

Vous ne savez pas d'ailleurs combien il est difficile de faire parvenir de gros paquets par la poste . Trouvez-moi un contresigneur 2 qui puisse vous servir de couverture, et vous serez inondé de rogatons .

Je hasarde, par cet ordinaire, une Tolérance que j'envoie pour vous à M. Damilaville qui a ses ports francs, mais dont on saisit quelquefois les paquets, quand ils sont d'une grosseur un peu suspecte . Les pauvres philosophes sont obligés de faire mille tours de passe-passe pour faire parvenir à leurs frères leurs épitres canoniques .

Que ces petites épreuves, mon cher frère, ne nous découragent point ; n'en soyons que plus fermes dans la foi, et plus zélés pour la bonne cause . Dieu bénira tôt ou tard nos bonnes intentions ; mais vous serez très coupable d'avoir enfoui votre talent 3, si vous ne faites pas à Jean-Georges une correction fraternelle à laquelle tous nos frères répandus dans différentes Églises se sont attendus .

Les deux frères Simon Lefranc et Jean-Georges , sont des victimes dévouées au ridicule, et c'est à vous de les immoler .

Je ne suis pas étonné qu'à votre retour de Berlin on vous ait fait tenir des discours dans lesquels vous vous moquez de Paris ; cela prouve que les frondeurs veulent s'appuyer de votre nom, que les frondés le craignent . On ambitionne votre suffrage, et il me semble que vous jouez un assez beau rôle .

Vous êtes comme les anciens enchanteurs qui faisaient la destinée des hommes avec des paroles .

Je ne crois pas que Moustapha s'avise de faire rebâtir le temple des Juifs ; mais quand vous voudrez , vous détruirez le temple de l'erreur à moins de frais . On m'a envoyé l'ouvrage de Du Marsais, attribué à Saint-Evremond ; c'est un excellent ouvrage très mal imprimé . Je vous exhorte, mon très cher frère, à déterminer quelqu’un de vos amés et féaux 4 à faire réimprimer ce petit livre, qui peut faire un bien infini . Nous touchons au temps où les hommes vont commencer à devenir raisonnables : quand je dis les hommes, je ne dis pas la populace, la grand-chambre et l'assemblée du clergé, je dis les hommes qui gouvernent ou qui sont nés pour gouverner, je dis les gens de lettres dignes de ce nom . Despréaux, Racine et La Fontaine étaient de grands hommes dans leur genre ; mais en fait de raison, ils étaient au-dessous de Mme Dacier .

Je suis enchanté que M. Marmontel soit notre confrère, c'est une bien bonne recrue ; j'espère qu'il fera du bien à la bonne cause . Dieu bénisse M. le prince Louis de Rohan ! J'envoie une Tolérance à M. le prince de Soubise, le ministre d’État, qui la communiquera à monsieur le coadjuteur . J'en ai très peu d'exemplaires ; l'éditeur a pris, pour envoyer à Paris ses ballots, une route si détournée et si longue, qu'ils n'arriveront pas à Paris cette année : c'est un contretemps dont Dieu nous afflige, résignons-nous . Conservez-moi votre amitié ; défendez la bonne cause, pugnis, unguibus et rostro 5, animez les frères, continuez à larder de bons mots les sots et les fripons .

P.-S . – Vous remarquerez que , si vous n'avez pas de Tolérance, c'est la faute de votre ami Bourgelat qui, dans son hippomanie 6, a rué contre les Cramer . Ces Cramer, éditeurs de l'ouvrage du saint prêtre auteur de la Tolérance , n'ont pu obtenir de lui qu'il laissât passer les ballots par Lyon . Vous pensez bien que dans ces ballots il y a quelques exemplaires pour vous . Les pauvres Cramer ont été obligés de faire faire à leurs paquets le tour de l'Europe pour arriver à Paris 7. Le grand écuyer Bourgelat s'est en cela conduit comme un fiacre 8. S'il est un de nos frères, vous devez lui laver la tête, et l'exhorter à résipiscence . Sur ce , je vous donne ma bénédiction, et vous demande la vôtre . »

1 V* répond à une lettre du 8 décembre où d'Alembert dit notamment : « J'ai entendu parler d'un Traité sur la tolérance […] ; je demande cet ouvrage à tout ce que je vois, comme Iphigénie demande à Achille, et je ne puis parvenir à l'avoir ; et j'apprends que votre ami l'a envoyé à des gens qu'il ne devrait pas tant aimer que moi […] . voilà donc enfin Marmontel de l'Académie […] M. le prince Louis de Rohan, tout coadjuteur qu'il est de l'évêché de Strasbourg, a bien voulu en cette occasion être le coadjuteur de la philosophie, et lui a rendu, sans manquer à son état, tous les services imaginables . C'est par lui que vous avez aujourd’hui dans l'Académie Française un partisan et un admirateur de plus […] Il faut mon cher maître, que chacun de nous serve à la bonne cause suivant ses petits moyens . Vous la servez de votre plume, et moi à qui on n'en laisserait pas une sur le dos si j'en faisais autant, je tâche de lui gagner des partisans dans le pays ennemi ; […] on m'a fait d'indignes et odieuses tracasseries au sujet de mon voyage de Prusse . On m'a prêté des discours que je n'ai jamais tenus, et que je n'aurais rien gagné à tenir . J'en ai appelé au témoignage du roi de Prusse lui-même, et ce prince vient de m’écrire une lettre qui confondrait mes ennemis s'ils méritaient que je la leur fasse lire . Vous savez apparemment qu'il y a actuellement à Berlin un fort honnête circoncis, qui en attendant le paradis de Mahomet, est venu voir votre ancien disciple de la part du sultan Mustapha [El Hajj Resmï Ahmed Effendi] . J’écrivais l'autre jour en ce pays-là que si le roi voulait seulement dire un mot, ce serait une belle occasion pour engager le sultan à faire rebâtir le temple de Jérusalem […] . »

5 Des poings, des ongles et du bec .

7 D'après Hume, un « très petit nombre d'exemplaires dérobés » avaient atteint Paris vers le 20 mars 1764 .

8 Moquerie, car les fiacres prenaient souvent le plus long chemin pour se rendre à destination [ce qui n'est pas sans rappeler la technique de certains de nos chauffeurs de taxis modernes !].

09/12/2018

des admirateurs qui font autant de cas de sa personne que de ses talents

... se pressent, en gilet jaune, dans sa capitale , en se fichant complètement de faire le lit aux vandales à côté desquels les Huns et les Sarrasins sont de doux pillards .

Une foule de petits caporaux et deuxièmes classes, met son gilet jaune et sème l'anarchie ; misérables Superduponts , ils veulent faire tomber des têtes et sont pourtant véritablement incapables d'assurer un vrai programme . Ils se gavent de mots et formules ronflants en méprisant le droit au  travail d'autrui, c'est assez !

 

 

« A Ami Camp

[vers le 12 décembre 1763] 1

[…] Je crains d'avoir oublié dans mes réponses l'article du célèbre Garrick ; vous me ferez un extrême plaisir de lui marquer que s'il a jamais la bonté de passer par Ferney il y trouvera des admirateurs qui font autant de cas de sa personne que de ses talents […]

08/12/2018

il est évident que le roi ne veut que ce qui est juste et raisonnable ; il veut payer les dettes de l’État, et soulager le peuple

... Si Louis XV ne fut alors ni compris ni soutenu, il serait diablement extraordinaire que notre président réussisse à ramener à la raison notre peuple de râleurs chroniques, rois , eux, du y'a qu'à et du faut qu'on .

Quant aux lycéens-collégiens à genoux, mains sur la tête, il est bien dommage que ça ne soit pas plus souvent qu'on les voie calmés ainsi . Je n'ai aucune sympathie pour ces voyous habitués à tricher et détruire .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11è décembre 1763 1

Vous devez à présent, mon cher frère, avoir reçu quelques Tolérance. Il est vrai qu’elles ont été bien reçues des personnes principales 2 à qui les premiers exemplaires ont été adressés, dans le temps que M. Turrettin était chargé de votre paquet. Je crois même vous l’avoir déjà dit ; mais il faudra bien du temps pour que ce grain lève et ne soit pas étouffé par l’ivraie.

Vous savez sans doute que le livre attribué à Saint-Evremond est de Du Marsais, l’un des meilleurs encyclopédistes 3. Il est bien à désirer qu’on en fasse une édition nouvelle plus correcte. Je n’aime point le titre : Par permission de Jean, etc. L’ouvrage est sérieux et sage ; il ne lui faut pas un titre comique.

Je vous supplie de vouloir bien m’envoyer encore un exemplaire, car j’ai marginé tout le mien, suivant ma louable coutume.

Un libraire de Rouen, nommé Besogne, m’a bien la mine d’avoir imprimé cet ouvrage . Si on le lui renvoyait corrigé, il pourrait en faire une édition plus supportable.

Je reçois exactement ce qu’on m’envoie de Paris ; mais je crois m’apercevoir que le timbre de Genève n’est pas toujours respecté chez vous. Les livres vous arrivent très difficilement par la poste, à moins qu’ils ne parviennent sous l’adresse des ministres ; et c’est une liberté qu’on ne peut prendre que très rarement.

Vous avez dû recevoir, mon cher frère, un petit paquet pour amuser frère Thieriot.

Vous ai-je mandé que j’avais été fort content de Warwick 4, et que je conçois de grandes espérances de son auteur ?

Ne pourriez-vous pas, mon cher frère, charger Merlin de me faire avoir le Droit ecclésiastique 5, composé par M. du Boucher d’Argis ? On dit que c’est un fort bon livre, et qu’il y a beaucoup à profiter.

La nouvelle déclaration 6 du roi, que vous avez eu la bonté de m’envoyer, doit faire renaître la confiance, et rendre le roi et le ministère plus chers à la nation : il est évident que le roi ne veut que ce qui est juste et raisonnable ; il veut payer les dettes de l’État, et soulager le peuple. J’ose espérer que cette déclaration donnera du crédit aux effets publics.

Mon cher frère, recevez mes tendres embrassements, et embrassez pour moi les frères. Ecr. l’inf. »

1 L'édition Correspondance littéraire donne une version incomplète et sans nom de destinataire .

2 Praslin, Choiseul, Mme de Pompadour .

3 Il ne s'agit pas ici de l'Examen de la religion (voir lettre du 6 décembre 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/11/30/quand-on-peut-servir-son-prochain-sans-risque-on-est-coupable-devant-dieu-d.html ) , mais de La Vraie religion traduite de l’Écriture sainte, 1761 . Cet ouvrage est aussi de La Serre, mais la page de titre l'attribue à Gilbert Burnet, « par permission de Jean, Luc, Marc et Matthieu » . Au début du texte, on suggère aussi une autre attribution à Saint-Evremond , et V* a écrit en marge de ce passage, dans son exemplaire : « Jamais il est de Dumarsais. » De même en face du faux-titre, on lit : « Ce livre n'est et ne peut être de Saint-Evremond, il est très mal écrit, et aussi mal fait que scandaleux . »

Voir : https://data.bnf.fr/atelier/11910323/de_la_serre/

On observe la contradiction entre cette appréciation et celle qu'on lit dans la lettre à Damilaville : ce qui peut faire douter certains de la sincérité d'autres marginalia de V* .

4 Sur cette tragédie de Marmontel, voir lettre du 19 novembre 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/11/12/ce-neveu-la-a-une-belle-vocation-pour-ecrire-l-histoire-des-6104597.html

5 L’Institution du droit ecclésiastique de France, de Claude Fleury, paru d'abord à Paris en 1677 sous le pseudonyme de Charles Bonel ; plus tard l'ouvrage paru sous le vrai nom de l'auteur sous la forme d'une Nouvelle édition revue […] par M. Antoine-Gaspard Bouchet d'Argis, 1762-1763. Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57537d.image et https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57538r.image

Et voir : https://data.bnf.fr/12247338/antoine-gaspard_boucher_d_argis/

6 Déclaration du 21 novembre 1763, enregistrée le 1er décembre, dans laquelle le roi annonçait une réforme des finances du royaume .

07/12/2018

S'il répand en effet ce bruit, nous en demanderons justice , ou nous la ferons nous-mêmes

... pourrait logiquement être la réponse du berger présidentiel à la bergère Eric Drouet fauteur de trouble qui veut péter plus haut que son col de gilet jaune

https://actu.orange.fr/france/le-gilet-jaune-eric-drouet-...

 

 

« De Voltaire et Marie-Louise Denis

à Philippe Debrus

[vers le 10 décembre 1763] 1

On nous avait proposé de nous amener dans notre château de Ferney un quakre anglais . Il se trouva que c’était un fugitif de Lyon .

Nous eûmes la bonté de le faire dîner avec nous . Si ce malheureux a dit qu'on avait tenu à table des discours impies, il est punissable comme un infâme calomniateur . S'il répand en effet ce bruit, nous en demanderons justice , ou nous la ferons nous-mêmes 2.

Voltaire, Denis . »

1 Une main contemporaine a noté sur le manuscrit la mention « Décembre 1763 », ce qui correspond bien avec la lettre du 9 à Végobre .

2 Certains s'étonnent de voir V* aussi inquiet si les propos qu'on lui prête n'ont pas de fondement, et supposent que la verve du patriarche excitée par l'  « enthousiasme » du quaker n'a pas ménagé le christianisme, particulièrement à cette période .

Je peux vous assurer qu’il y a des hommes en place qui sont aussi zélés que moi . Mais, plus cette affaire est importante, plus elle demande des ménagements extrêmes

... "Aussi me tais-je ."

Also sprach le président .

Que répondre à une foule d'aigris dangereux qui veut sa peau, moutons de Panurge prêts à suivre le premier camelot qui leur donnera du pain, du vin et des jeux ; ils ne savent plus que les ressources sont limitées, qui que ce soit qui tienne les rênes . Redistribuer les richesses, je ne connais que les tribus primitives qui y sont presque parvenues, alors ... redevenons simples, ou ... communistes ?

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Efficaces

 

 

« A Charles Manoël de Végobre

Je vous confie, mon cher monsieur, que M. Court est à Paris sous un autre nom . J’ai peur qu'il ne veuille précipiter le succès de ce que j'ai entrepris en faveur des protestants du royaume ; et ce que son zèle très louable ne demande trop tôt ce qu'on ne doit attendre que dans quelques années . Il m'a prié de lui faire avoir des audiences de quelques personnes qui peuvent beaucoup ; je l'ai fait . Je peux vous assurer qu’il y a des hommes en place qui sont aussi zélés que moi . Mais, plus cette affaire est importante, plus elle demande des ménagements extrêmes .

Si quelques jours vous pouviez venir chez moi, je vous montrerais des choses qui vous surprendraient beaucoup . Comptez que personne ne vous 1 a servi plus efficacement que moi depuis plus de soixante ans .

Laissons d'abord juger définitivement l'affaire des Calas, à laquelle mon avocat au Conseil travaille jour et nuit . C'est alors qu'on pourra agir avec plus de sûreté .

M. le maréchal de Richelieu me mande qu'il accorde toute sa protection à M. de Carbon, et que si on voulait lui faire la moindre peine, il l'en ferait avertir .

Vous avez dans votre ville de Genève, une espèce de quakre 2, qui mériterait, au moins , d'être chassé, s'il était coupable de la calomnie qu'on lui impute . Je suis bien aise de vous envoyer la déclaration de Mme Denis et la mienne . Personne n'est plus indulgent que moi, mais ce n'est pas pour les calomniateurs . Je ferai saisir ce misérable par la maréchaussée, s'il reparaît sur les terres de France .

Je vous embrasse de tout mon cœur, et sans cérémonie.

V.

9è décembre 1763 à Ferney. »

1 Vous , c'est-à-dire les protestants .

2 Il s'agit d'un certain Claude Gay, venu d'Angleterre à Genève dans l'espoir d'y prêcher . Il n'en reçût pas l'autorisation, fut chassé, et alla vivre à Chatelaine, puis quitta le pays peu après . Voir Archives de l'Etat de Genève et la lettre du 10 décembre 1763 à Debrus .

06/12/2018

Ce délai qui dépend de vous sera pour moi le comble de vos bontés

... Dixit flavo vestiesque . Amen .

-- Praeses ait : ite missa est, amen .

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Gilet jaune angélique, d'avant les taxes

 

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

9 décembre 1763, à Ferney

Monsieur,

Quoique vous n'ayez point d'hérétiques dans votre ressort, permettez-moi de vous présenter cet ouvrage sur les hérétiques . Il m'est tombé entre les mains, et je crois qu'il ne peut être mieux que dans les vôtres . Il y en a très peu d'exemplaires ; les ministres n'en sont pas mécontents . Je me flatte que vous trouverez au moins que l'ouvrage est d'un bon citoyen .

Je ne sais pas encore si le roi vous enverra les anciens traités faits avec les ducs de Savoie, les Suisses et Genève, sur lesquels le droit des dîmes est fondé ; mais j'ose vous supplier, monsieur, de vouloir bien différer de mettre sur le rôle le procès des dîmes de Ferney, jusqu'à ce que M. le duc de Praslin ait pris avec vous les arrangements qui pourront vous agréer . Ce délai qui dépend de vous sera pour moi le comble de vos bontés .

J'ai l'honneur d'être avec beaucoup de respect et de reconnaissance,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

05/12/2018

Je m'en tiendrai à celle là, ou il n'y en aura point du tout .

... Telle est la conclusion du gouvernement,  après sa récente décision de sursoir à l'exécution des projets de lois  qui ont soulevé la colère .

Gilets jaunes et tous concitoyens, n'ayons aucune illusion, nous paierons "intérêts et capital" . La non violence d'un Gandhi n'a pas cours au pays qui a vu sévir Collot d'Herbois, Fouché, Lazare Carnot et autres vrais terroristes à côté desquels Robespierre fait figure de tendre . Combien de temps faudra-t-il pour qu'enfin on comprenne que la colère populaire actuelle n'est qu'une folie et que ceux qui l'entretiennent sont des malfaisants et des profiteurs ?

 

 

« A Gabriel Cramer

Jeudi [8 décembre 1763 ?] 1

Demain j'enverrai à monsieur caro le reste de l'errata .

Je le prie de m'envoyer une dédicace à l'Académie afin qu'elle lui soit présentée avant qu'elle soit publique . Je m'en tiendrai à celle là, ou il n'y en aura point du tout .

M. le duc de Choiseul est très content de la Tolérance ainsi que tous ceux qui l'ont lue . Je ne conçois pas pourquoi votre cheval de Lyon rue 2.

Souvenez-vous je vous en supplie de Madianite 3.

1 V* a d'abord écrit vendredi .

2 Ce « cheval » est l'ami de d'Alembert, Claude Bourgelat, vétérinaire et adjudicataire de la ferme des fiacres de Lyon ; voir lettre du 13 décembre 1763 à d'Alembert : « P.S. Vous remarquerez que, si vous n'avez pas de Tolérance, c'est la faute de votre ami Bourgelat qui, dans son hippomanie, a rué contre les Cramer . Ces Cramer […] n'ont pu obtenir de lui qu'il laissât passer les ballots par Lyon . […] Le grand écuyer Bourgelat s'est en cela conduit comme un fiacre . »