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01/01/2019

Personne ne doute de la justice de votre cause

... M. Aboubakar Kamara, insulté racialement cette fin d'année . Ce qui prouve que tous les voeux de paix ont encore bien du mal à être exaucés et que la lâcheté humaine est un boulet qu'on va devoir subir encore

http://www.football365.fr/premier-league-racisme-fulham-p...

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Ah oui ! au fait , avant que j'oublie ...

 

 

« A Louis-Amable Deprez de Crassier 1

30è décembre 1763 à Ferney

Monsieur,

Personne ne doute de la justice de votre cause . C'est une famille qui veut rentrer dans son bien paternel, je crois même qu'il ne s'agira que d'une simple formalité et ni vous ni messieurs vos frères n'aurez rien à débourser, attendu que la jouissance de ceux qui ont possédé votre bien par antichrèse va bien au-delà des fonds qu'ils avaient reçus, et des arrérages de ces fonds .

Vous n'avez assurément besoin, monsieur, du crédit de personne pour réussir dans une affaire si juste .

J'ai l'honneur d'être avec des sentiments bien respectueux,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

un beau mandement bien chrétien, bien séditieux, bien intolérant, bien absurde

... A l'exact opposé des voeux présidentiels, on trouve l'oeuvre d'un évêque parisien, bien connu de Voltaire , prédécesseur froqué d'un Laurent Wauquiez , simple cul béni et  auteur de  prêches intolérants qui donnent envie de le battre comme plâtre si on n'a pas peur de se salir les mains .

Les trois voeux d'Emmanuel Macron vont avoir du mal à se réaliser avec des zozos de cet acabit  .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

30è décembre 1763

Je mets sous les quatre ailes de mes anges ma réponse à notre ami Lekain et aux comédiens ordinaires du roi . Je les supplie de donner au féal Lekain ces deux paperasses 1. Si je croyais que mes anges les conjurés eussent le dessein de faire passer Olympie avant les Roués, j’y travaillerais sur-le-champ, quoique je ne sois guère en train . C’est à mes conjurés à me conduire, et à me dire ce qu’il faut faire. Je ne suis que l’instrument de leur conspiration ; c’est à eux de me manier comme ils voudront.

Je fais toujours des contes de ma mère l’Oye, en attendant leurs ordres. Il y a, je crois, une sottise dans le récit en petits vers de Théone la gaillarde :

Les dieux seuls purent comparaître

A cet hymen précipité ;

Il faut

Les dieux seuls daignèrent paraître .

car les dieux ne comparaissent pas. Je vous supplie donc de corriger cette sottise de votre aimable main blanche. Vous m’allez demander pourquoi, étant lynx sur les fautes de mes contes à dormir debout, je suis taupe sur les défauts des tragédies ? Mes anges, c’est qu’une tragédie est plus difficile à rapetasser qu’un conte. Il faut, pour une tragédie, un extrême recueillement ; et j’ai à présent mon curé en tête 2 ; il ne ressemble point du tout à l’hiérophante d’Olympie, qui négligeait le temporel . Mon prêtre me poursuit avec une vivacité tout à fait sacerdotale, et je ne sais trop que répondre au parlement de Dijon. J’ai pris la liberté d’exposer ma doléance en peu de mots à M. le duc de Praslin 3.

La Tolérance me tient aussi un peu en échec. Il y a un homme qui travaille à la cour en faveur des huguenots, et qui probablement ne réussira guère. On me fait craindre que la race des dévots ne se déchaîne contre ma Tolérance . Heureusement mon nom n’y est pas, et vous savez que j’ai toujours trouvé ridicule qu’on mît son nom à la tête d’un ouvrage ; cela n’est bon que pour un mandement d’évêque : par monseigneur, Cortiat , secrétaire 4.

On dit que l’archevêque de Paris avait préparé un beau mandement 5 bien chrétien, bien séditieux, bien intolérant, bien absurde, et que le roi lui a fait supprimer sa petite drôlerie 6. Cela passe pour constant ; mais vous vous gardez bien de m’en dire un mot. Vous oubliez toujours que je suis bon citoyen ; vous croyez que je n’habite que le temple d’Éphèse 7 et la petite île de Reno 8, auprès de Bologne, où mes trois maroufles firent leurs proscriptions.

Comment va la Gazette littéraire ? Il me vient d’Angleterre des paquets énormes ; mais qu’en ferai-je avec mes pauvres yeux ? je ne sais où j’en suis. Dieu vous donne santé et longue vie !

Respect et tendresse.

V. »

2 Pour l'affaire des dîmes .

3 Cette nouvelle requête à Praslin, si c'est de cela qu'il s'agit, n'est pas connue .

4 Ou Cortial .V* cite également cette formule tirée du mandement de Pompignan, au début de la Lettre d'un quakre, et de nouveau plus tard dans le Supplément du discours aux Welches : https://fr.wikisource.org/wiki/Suppl%C3%A9ment_du_Discours_aux_Welches/%C3%89dition_Garnier

6 Formule en rappelant une du Bourgeois gentilhomme , I, 2 : http://www.toutmoliere.net/acte-1,405363.html

7 Lieu où se déroule la scène d'Olympie .

8 Allusion au Triumvirat .

31/12/2018

je vous réponds de mes efforts mais non pas de mes succès

... Telle pourra être la conclusion du discours de voeux présidentiels ce soir, s'il est réaliste .

A tous ceux qui estiment qu'il est plein de mépris pour  eux, Français qui prennent cette excuse pour manifester et détruire, je dis " pensez-vous être respectables quand vous incendiez , menez à la ruine et mettez au chômage des concitoyens ?".

Gilets jaunes de malheur, moutons qui se croient lions, manipulés par les syndicats et les partis d'opposition de tous bords, qui a fait imprimer pour vous tant de banderoles , affiches et tracts qui sont loin d'être gratuits? le père Noël ? Un seul voeu pour vous : rentrez chez vous , vous nous avez assez enfumés !

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Ca se tient !

 

 

« A Henri-Louis Lekain

A Ferney 30è décembre 1763

Vous verrez mon cher Guariges de France 1, par ma réponse à ces messieurs vos confrères, et à mesdames vos consœurs 2, combien j'ai été touché de l’attention qu'ils ont bien voulu avoir pour moi . Il me faut à présent autant de talent que de zèle, et c'est ce qui est fort difficile . N'allez pas croire, mon cher ami, qu’à soixante et dix ans on soit bien échauffé par les glaces du mont Jura et des Alpes . Un vieillard peut faire des contes de ma mère l'Oye, mais les tragédies en cinq actes et en vers alexandrins, demandent le feu d'un jeune homme ; je n'ai plus malheureusement, que celui de ma cheminée ; peut-être que le souffle de mes anges pourra ranimer en moi encore quelques étincelles ; je vous réponds de mes efforts mais non pas de mes succès ; je vous réponds surtout de la tendre amitié que conservera pour vous toute sa vie le vieux de la montagne

V. »

1 Le « Garrick » français .

2 Voir lettre du même jour aux comédiens français : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/30/la-retraite-que-mon-etat-me-rend-absolument-necessaire.html

Noter le mot consœur, dont - on a ici peut-être le premier emploi attesté .

30/12/2018

La retraite, que mon état me rend absolument nécessaire

... est entachée de quelques soucis distribués larga manu par les différents gouvernements tant actuels que passés .

Comment et quand prendre sa retraite ? Joli casse-tête pour le retraité futur et abominable effort législatif pour unifier des régimes de retraites aussi nombreux et inégaux que les fromages français que chacun défend mordicus , incapable d'appliquer le principe de fraternité, et encore moins celui d'égalité . Les favorisés, pleurant comme des Madeleine, veulent rester dans la caste des nantis et braient à tout vent qu'on veut les spolier : ça suffit !

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« A la Comédie-Française

Au château de Ferney 30 décembre 1763

Je suis aussi sensible au mérite de messieurs et de mesdames les pensionnaires du roi et aux témoignages de leur bienveillance, que je me sens incapable de faire des ouvrages dignes de leurs talents. Je les prie d’agréer mes sincères remerciements. Si mon âge, ma mauvaise santé, et la perte des yeux dont je suis menacé, me permettent de travailler à la tragédie d’Olympie, je ne manquerai pas de la leur envoyer incessamment . La retraite, que mon état me rend absolument nécessaire, me laisse le regret de n’être pas le témoin de leurs talents, et de ne pouvoir mêler mes applaudissements à ceux qu’ils reçoivent du public. Ils savent que j’ai toujours regardé leur art comme un de ceux qui font le plus d’honneur à la France et qui méritent le plus de considération. Les obligations que j’ai à leurs grands talents ont augmenté en moi ces sentiments que je conserverai toute ma vie . Je me flatte qu’ils sont persuadés de l’estime, du zèle et de la reconnaissance avec lesquels j’ai l'honneur d'être leur très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

29/12/2018

Si ce texte, mal entendu... inspire malheureusement quelque indifférence, cette indifférence peut produire du moins un très grand bien,car on se lasse de persécuter pour des choses ont on ne se soucie point, et l’indifférence amène la paix

... Je vous laisse le choix , ci après, du projet de loi qui vous fait vous brosser le nombril avec le pinceau de l'indifférence

http://www.senat.fr/dossiers-legislatifs/textes-recents.h...

J'ai un faible , par exemple , pour le projet déposé par Bruno Retailleau qui atteint un sommet d'inutilité à l'heure actuelle et ne passionne que lui : http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppr18-156.html .

A vous la joie de découvrir ce qui se mijote au sénat et à l'assemblée nationale, ainsi qu'au parlement européen, c'est du lourd(dingue) .

Et puis, ne négligeons pas les sacro-saints Groupes d'amitié parlementaires, grands pourvoyeurs de gueuletons et de voyages plus ou moins exotiques , et amusez-vous à voir la composition de ces groupes selon les pays : surprises garanties, si tant est que des politicards puissent encore nous surprendre : http://www2.assemblee-nationale.fr/europe-et-internationa...

 

 

« A Élie Bertrand, Premier pasteur de l’Église

française, membre de plusieurs académies etc.

à Berne

30è décembre 1763 à Ferney

Mon cher philosophe, tandis que le traité de la Tolérance trouve grâce devant les catholiques, je serais très affligé qu’il pût déplaire à ceux mêmes en faveur desquels il a été composé. Il y aurait, ce me semble, peu de raison et beaucoup d’ingratitude à eux de s’élever contre un factum fait uniquement en leur faveur. Je ne connais point l’auteur de ce livre ; mais j’apprends de tous côtés qu’il réussit beaucoup, et qu’on a même remis entre les mains des ministres d’État un mémoire qu’ils ont demandé pour examiner ce qu’on pourrait faire pour donner un peu plus de liberté aux protestants de France.

J’ai cherché dans ce livre s’il y a quelques passages contre la révélation ; non seulement je n’en ai trouvé aucun, mais j’y ai vu le plus profond respect pour les choses mêmes dont le texte pourrait révolter ceux qui ne se servent que de leur raison. Si ce texte, mal entendu peut-être par ceux qui n’en croient que leurs lumières, et à qui la foi manque, inspire malheureusement quelque indifférence, cette indifférence peut produire du moins un très grand bien, car on se lasse de persécuter pour des choses ont on ne se soucie point, et l’indifférence amène la paix.

Je crois qu’on a envoyé un exemplaire de cet ouvrage à M. de Correvon 1, qui l’avait demandé plusieurs fois. Il y a longtemps que je n’ai eu de ses nouvelles. Vous me ferez le plaisir de lui dire que cet ouvrage a fait la plus grande impression dans l’esprit de nos ministres d’État qui l’ont lu.

J’espère d’ailleurs que nous viendrons à bout de notre jésuite intolérant, qui ne veut pas qu’un huguenot réussisse dans une demande très naturelle et raisonnable 2 à un prince catholique.

Je vous supplie, mon cher monsieur, de compter pour jamais sur mon attachement inviolable . 

V.»

2Les mots réussisse [,,,] raisonnable remplacent une première version, biffée et indéchiffrable .

28/12/2018

Les dieux seuls daignèrent paraître A cet hymen précipité

... N'étant pas dieu, -enfin pas encore,- je n'ai rien vu ; ceux qui se prennent pour des dieux quand ils fréquentent des vedettes guère plus, et je vous laisse avec ce mariage sur les bras , rendez-vous dans ... 10 ans ?

https://www.voici.fr/news-people/actu-people/vincent-cass...

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You know what ?

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[29 décembre 1763]

Il y a une grosse faute dans le récit de Théone l'égrillarde, elle dit :

Les dieux seuls pouvaient comparaître

A cet hymen précipité .

Corrigez :

Les dieux seuls daignèrent paraître

A cet hymen précipité 1.

Je supplie monsieur Caro de ne donner aucune copie des Trois manières . Ce conte n'est pas si plaisant que celui de la vieille et de sire Robert, mais il est plus galant, et les dames honnêtes s'en accommoderont mieux .

Si monsieur Caro reçoit des nouvelles de Paris samedi matin, il est supplié de m'en faire part . »

27/12/2018

il est vrai que ce prêtre boit plus que toute notre maison ensemble . Il fait venir du vin de Champagne qu'il compte payer de notre dîme

... Il en est qui correspondent à cette description et notre période festive les confirment dans cette voie , croyez-moi . C'est humain . Les bergers et les rois mages se chargent du ravitaillement à la crèche pour que nos curés  fassent honneur au premier miracle de Jésus , celui de noces de Cana . A votre santé !

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault, Conseiller

au Parlement

à Dijon

28è décembre 1763 aux Délices

Monsieur,

J'ai reçu la feuillette 1, et je suppose qu'elle est de l'année passée, elle n'en vaudra que mieux . Au moins mon curé n'aura pas la dîme de cette feuillette, et nous la boirons toute sans lui à votre santé ; il est vrai que ce prêtre boit plus que toute notre maison ensemble . Il fait venir du vin de Champagne qu'il compte payer de notre dîme . Son maudit procureur nous persécute . J'ai supplié monsieur le premier président de vouloir bien ne nous point juger sitôt . Comme il y a cent ans que ce procès dure y aurait-il un si grand mal qu'il durât encore quelques mois de plus ? Pourriez-vous, monsieur, avoir la bonté de voir avec monsieur le premier président ce qu'il peut faire ? en attendant qu'il prenne les arrangements qui lui conviendront le mieux avec la cour , sur cette affaire, dans laquelle Berne et Genève interviennent .

J'ai pris la liberté d'envoyer à monsieur le premier président, et à monsieur le procureur général, un petit livre que je crois fait par un huguenot, et dont on n'a tiré que trente-six exemplaires ; j'en ai attrapé deux ; si j'en avais eu un troisième il eût été pour vous ; mais j'ai compté que monsieur le premier président ou monsieur le procureur général vous prêterait le sien .

Il me paraît que les jésuites restent à Besançon . Pour moi j'en ai un qui me dit la messe, et je me flatte que le pape m'en saura fort bon gré .

J'ai l’honneur d'être avec bien du respect, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur  Voltaire.

Je présente mes respects à madame Le Bault . »