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18/09/2024

Le Parlement commença son cercle d’imbécillité en

... menaçant le président d'une procédure de destitution " ,  telle sera écrite l'histoire de cette fin 2024, et j'ose espérer que notre mémoire retiendra de préférence les belles images et performances des J.O. , handicapé.e.s et valides .

On dit que l'histoire se répète : oui , on a un air de déjà vu : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/procedure...

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

15 de mars [1769]

J’ai vu votre Suédois 1, mon cher ami ; et quoique je ne reçoive plus personne, je l’ai accueilli comme un homme annoncé par vous méritait de l’être ; c’est un de vos bons disciples. Que le bon Dieu nous en donne beaucoup de cette espèce ! La vigne du Seigneur est cultivée partout ; mais nous n’avons encore à Paris que du vin de Suresnes 2.

Vous devez vous consoler actuellement avec M. Turgot, que je crois à Paris ; c’est un homme d’un rare mérite. Quelle différence de lui à un conseiller de grand-chambre ! Il semble qu’il y ait des corps faits pour être les dépositaires de la barbarie, et pour combattre le sens commun. Le Parlement commença son cercle d’imbécillité en confisquant, sous Louis XI, les premiers livres imprimés qu’on apporta d’Allemagne, en prenant les imprimeurs pour des sorciers : il a gravement condamné l’Encyclopédie et l’inoculation. Un jeune homme, qui serait devenu un excellent officier, a été martyrisé pour n’avoir pas ôté son chapeau, en temps de pluie, devant une procession de capucins. On doit m’envoyer son portrait ; je le mettrai au chevet de mon lit, à côté de celui des Calas. Comment les hommes se laissent-ils gouverner par de tels monstres ? Du moins je suis loin de la ville qui a vu la Saint-Barthélémy, et qui court au singe de Nicollet et au Siège de Calais.

Je suis devenu bien vieux et bien infirme ; mais sachez que mes derniers jours seraient persécutés sans la personne 3 à qui je ne puis reprocher autre chose, sinon de m’avoir assuré que La Bletterie n’avait pas pensé à moi. J’envoie mon Testament 4 à Marin pour vous le donner ; il est dédié à Boileau.

Je n’ai pas besoin d’un codicille pour vous dire que je vous estime et que je vous révère. »

1 Johann Jennings recommandé à V* dans la lettre de d'Alembert du 19 janvier 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7459

Ce personnage que d’Alembert présente comme un « philosophe républicain » est chambellan du roi de Suède .

2 Un vin de qualité fort médiocre que l'on consommait beaucoup à Paris, à cette époque le vin ordinaire se transportant mal .

3 Le duc de Choiseul.

17/09/2024

À qui dois-je m’adresser pour la fin du mois où nous sommes ?

... Telle est la question dans tous les ministères veufs de leurs ministre de tutelle . Michel Barnier rame, à contre-courant, pas loin de couler ; n'est pas Tony Estanguet qui veut !

 

 

« A Sébastien Dupont, Avocat

au Conseil souverain d'Alsace

à Colmar

13è mars à Ferney

Mon cher ami, il faut que je vous dise que je ne sais ce qu’est devenu M. Rosé 1. Ce fut un avocat, nommé M. Surleau, qui me paya le dernier quartier. Rosé est-il encore chargé de la régie de Riquewihr ? ne l’est-il plus ? est-il dans le pays ? est-il mort ? est-il vivant ? À qui dois-je m’adresser pour la fin du mois où nous sommes ? Je vous prie de vouloir bien m’en informer.

Je crois que M. le duc de Choiseul va faire bâtir, dans mon voisinage, une ville où la tolérance sera établie 2. Je verrai enfin les fruits de ma prédication. Les jésuites n’étaient pas de si bons missionnaires que moi. Les choses ont bien changé. Que ne puis-je avoir la consolation de causer avec vous !

Je vous embrasse, mon cher ami.

V. »

16/09/2024

Pourquoi les carpes vivent-elles plus que les hommes ? cela est ridicule

.... Plouf !

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

12 mars 1769

Mon cher ange, j’ai envoyé à ma nièce une espèce de testament, moitié sérieux, moitié gai. C’est une Épître à Boileau , dans laquelle je fais mes remerciements à M. de Saint-Lambert 1. J’attends la décision de mes anges pour savoir si mon testament est valable . J’y ajouterai tous les codicilles qu’ils voudront.

Mon ange ne me dit rien du tripot (je parle du tripot de la Comédie), de la nouvelle pièce de de Belloy 2, des querelles des acteurs et des auteurs, des talents de Mlle Vestris, de sa réception. Pour moi, je n’ai d’autre nouvelle à mander, sinon qu’il neige autour de moi, et que la neige me tue.

Vous avez lu sans doute les Saisons de Saint-Lambert . Je l’ai remercié dans mon testament adressé à Nicolas3. Je ne sais si ma tête est jeune, mais mon corps est bien vieux. Si je ne m’amusais pas à faire des testaments, je serais bientôt mort d’ennui. Votre amitié me fait prendre la fin de ma vie en patience. Portez-vous bien, vous et Mme d’Argental. On ne vit pas assez longtemps. Pourquoi les carpes vivent-elles plus que les hommes ? cela est ridicule.4 

V.»

1 Épître à Boileau, vers 113-116 : https://www.theatre-classique.fr/pages/theorie/VOLTAIRE_EPITREBOILEAU.htm

Oui, déjà Saint-Lambert, en bravant vos clameurs,

Sur ma tombe qui s'ouvre a répandu des fleurs ;

Aux sons harmonieux de son luth noble et tendre,

Mes mânes consolés chez les morts vont descendre.

2  Le Siège de Calais ; voir lettre du même jour à Mme Denis .

4 Le contenu de ce paragraphe est étrange : V* semble oublier qu'il vient de parler du même sujet au début de la lettre. Les éditeurs de Kehl auraient-ils emprunté ce passage à une autre lettre ? On sait que ce procédé ne leur est que trop familier .

15/09/2024

qui connaît très particulièrement la présidente et qui m'en a dit de bonnes

... Oui, qui ? Surement pas les deux femmes qui en savent tellement plus que nous pour oser diffamer connement Brigitte Macron

https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/fausses-informations-visant-brigitte-macron-deux-femmes-condamnees-pour-diffamation-2319299.html

 

 

« A Marie-Louise Denis

12è mars 1769

Il neige depuis trois jours, ma chère nièce ; que faire pendant la neige ? J'ai fait cette épître 1 qui est une espèce de testament moitié gai, moitié sérieux . J'ai fait bien d'autres choses depuis quinze jours . Prenez toujours cela à compte . Montrez-le aux anges pour les amuser, ou renvoyez-leur copie .

On dit que la pièce de Du Belloy a un grand succès, mais quelle pièce ?2 Est-ce Le Siège de Calais ? Est-ce La Dame de Vergy ?

Le prince Camille 3 est revenu chez moi de Malte, où il est général des galères, avec un brave chevalier normand très aimable, qui connaît très particulièrement la présidente et qui m'en a dit de bonnes .

Ne craignez point la banqueroute du notaire ; il a été beaucoup plus mal dans ses affaires .

À propos, il serait bon que Saint-Lambert vit le petit remerciement que j'ai glissé pour lui dans l’Épître à Boileau . Je lui enverrai un exemplaire ; mais je n'ai pas assez de mains pour copier ce que mon imagination me dicte .

Je vous embrasse bien fort, et le plus tendrement du monde .

Je me suis amusé ce matin à faire une épître contre le livre des Trois imposteurs 4. Je viens de la finir . Je vous l'enverrai . Je crois l'athéisme aussi pernicieux que la superstition . »

2 Le Siège de Calais qui vient d'être représenté à bureaux fermés .

3 Le prince Eugène-Hercule-Camille de Rohan Rochefort, chevalier de Malte, grand sénéchal des galères de l'ordre de Malte (1767), législateur de la langue de France de l'ordre de Malte (1776), maréchal des camps et armées du Roi de France (1780), émigré, sert dans l'armée de Condé, puis dans l'armée autrichienne (6 avril 1737 – 1795) 4. Sans postérité.

4 Épître à l'auteur du livre des Trois Imposteurs ; la phrase qui suit est très significative : elle ouvre la voie à l'Histoire de Jenni .

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56870299/f6.item.langEN

et : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Histoire_de_Jenni_ou_le_Sage_et_l%E2%80%99Ath%C3%A9e

14/09/2024

Voici de petites nonnoteries qui pourront ne pas déplaire

 ... Merci Voltaire . A l'heure où on dévoile les actes sexuels délictueux de l'abbé Pierre, voici quelques réflexions sur les apôtres dont la sexualité est parfaitement occultée par l'Eglise officielle , elle qui désire uniquement le célibat pour les prêtres   : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/02/dictionnaire-ph...

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin

Comment se porte notre cher philosophe ? Quand viendra-il chez nous faire ses Pâques ? On a écrit encore fortement à M. de La Borde .

Voici de petites nonnoteries 1 qui pourront ne pas déplaire . On l'embrasse bien tendrement.

11è mars 1769.

W. 2 vous prie d'en envoyer un à M. de Mailly 3. »

1 Il doit s'agir de la Lettre anonyme dont V* demandait l'impression le 7 février ; voir lettre du 7 février 1769 à Rieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/09/12/je-pense-d-ailleurs-que-la-reponse-vous-amusera-6514384.html

2 Wagnière, la lettre est de sa main .

3 Augustin-Joseph de Mailly (?) membre de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d'Amiens : https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin-Joseph_de_Mailly

13/09/2024

un pour lui, un autre pour M. Vasselier, et le troisième pour M. Des Bordes

... Que l'on peut actualiser par "une de Grande-Bretagne, une d'Allemagne, une d'Italie " en parlant de déclarations de ministres d'Affaires étrangères , qui , à ce jour, n'ont donné aucun résultat tangible ( comme toujours me direz-vous quand on parle de déclarations politiques ): https://france-allemagne.fr/fr/actualites/declaration-con... 

 

 

 

« A Jean-François-René Tabareau

10è mars 1769

Le bibliothécaire de monsieur Tabareau lui envoie ces trois volumes qu'il vient de recevoir d'Allemagne, l'un pour lui, un autre pour M. Vasselier, et le troisième pour M. Des Bordes .

On fait mille compliments à monsieur Tabareau et à M. Vasselier. »

12/09/2024

de la hauteur dans la façon de penser; mais les Parisiens sont-ils capables de goûter le mérite

...Certains ont semblé goûter et apprécier les J.O. et les athlètes et leurs performances ; qu'en penseront-ils encore dans trois mois, six mois, un an , usés par les embouteillages et la vie chère ?

 

 

« A Jean-François La Harpe

À Ferney, ce 10 mars 1769 1

Mon cher panégyriste de Henri IV, 

Et vitula tu dignus, et hic 2. Vous avez bien du talent en vers et en prose. Puisse-t-il servir à votre fortune comme il servira sûrement à votre réputation ! Je vous ai écrit, au sujet du tripot, la lettre ostensible 3 que vous demandiez : j’ai écrit aussi à M. le maréchal de Richelieu 4. Je crois à présent toutes choses en règle.

L’ouvrage de M. Lambert 5 me paraît, à plusieurs égards, fort au-dessus du siècle où nous sommes. Il y a de l’imagination dans l’expression, du tour, de l’harmonie, des portraits attendrissants, et de la hauteur dans la façon de penser; mais les Parisiens sont-ils capables de goûter le mérite de ce poème ? Ils ne connaissent les quatre saisons que par celle du bal, celle des Tuileries, celle des vacances du parlement, et celle où l’on va jouer aux cartes à deux lieues de Paris, au coin du feu, dans une maison de campagne. Pour moi, qui suis un bon laboureur, je pense à la Saint-Lambert.

Il m’est venu trois ou quatre A, B, C6 d’Amsterdam. Si vous voulez je vous en enverrai un. Je vous embrasse de tout mon cœur, sans cérémonie. 

V.»

1 Original ; éd. Mercure de France ( avril 1769 ), qui ne donne que le second paragraphe, introduit par cette note : « Ne pouvant placer dasn ce volume le compte que nous nous proposons de rendre du nouveau poème des Saisons ,par M. de S.-L., nous croyons au moins faire plaisir à nos lecteurs de rapporter à ce sujet l'extrait d'une lettre de M. de Voltaire à M. de La Harpe . »

2 C’est à Gaillard et La Harpe que Voltaire applique ces premiers mots du vers 109 de la 3e églogue de Virgile : Et toi, et celui-ci êtes dignes d'une jeune génisse […]

Voir lettre du 23 janvier 1769 à Gaillard : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/08/05/je-suis-charme-que-vous-ayez-eu-le-prix-et-qu-il-ait-eu-l-accessit-quiconqu.html

et celle du 5 janvier à La Harpe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/15/l-arret-porte-qu-on-lui-arrachera-la-langue-qu-on-lui-couper-6507108.html

3 Cette lettre ostensible est perdue.https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/319 Elle ne semble pas pouvoir être comme le propose M. Besterman, le second paragraphe de la présente lettre . Le « tripot » fait toujours allusion aux Comédiens-Français, or V* parle ici du poème des Saisons, qui n'a rien à voir avec le théâtre .

4 Cette lettre est aussi perdue ; car ce ne peut être celle du 27 février 1769 dont parle ici Voltaire.