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14/04/2025

Quiconque ose penser n’est pas né pour me croire

...  Une mention spéciale à Laurent Wauquier et quelques autres penseurs de haut niveau : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-du-lundi-14-avril-2025-3532181

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Et dire qu'ils sont payés pour ça !

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

27è septembre 1769 à Ferney

Mon héros voit bien que, lorsque j’ai sujet d’écrire, je barbouille du papier sans peine, et que je l’ennuie souvent : mais quand je n’ai rien à dire, je respecte ses occupations, ses plaisirs, sa jeunesse, et je me tais. Il y a quarante-neuf ans que mon héros prit l’habitude de se moquer de son très humble serviteur ; il la conserve et la conservera. Je n’y sais autre chose que de faire le plongeon, et d’admirer la constance de monseigneur à m’accabler de ses lardons.

Je n’étais pas informé de la circonstance du brayer 1 ; il y a mille traits de l’histoire moderne qui échappent à un pauvre solitaire retiré au milieu des neiges.

S’il était permis de vous parler sérieusement, je vous dirais que je n’ai jamais chargé M. de Chimène de vous parler des Guèbres, ni de vous les présenter. Il a pris tout cela sous son bonnet, qui n’est pas celui du cardinal de Ximénès, dont il prétend pourtant descendre en ligne droite. Je lui suis très obligé d’aimer les Guèbres, mais je ne l’ai assurément prié de rien. J’ai eu l’honneur de vous envoyer un autre exemplaire, et on en fait encore actuellement une édition bien plus correcte. Tous les honnêtes gens de Paris souhaitent qu’on représente cette pièce. On la joue en province. Une société de particuliers vient de la représenter à la campagne 2  avec beaucoup de succès ; on la jouera probablement chez M. le duc d’Orléans. Il n’y a pas un seul mot qui puisse avoir le moindre rapport ni à nos mœurs d’aujourd’hui, ni au temps présent. S’il y a quelque chose qui fasse allusion à l’Inquisition, nous n’avons point d’Inquisition en France : elle y a toujours été en horreur. Le Tartuffe, qui était une satire des dévots et surtout de la morale des jésuites, alors tout-puissants, a été joué par la protection d’un premier gentilhomme de la chambre, et est resté au théâtre pour toujours.

Mahomet, où il est dit :

Quiconque ose penser n’est pas né pour me croire ;3

Mahomet, dans lequel il y a un séide, qui est précisément Jacques Clément, est joué souvent sans que personne en murmure. M. de Sartines ne demande pas mieux qu’on fasse aux Guèbres le même honneur ; mais il n’ose pas se compromettre. Il n’y a qu’un premier gentilhomme de la chambre, ayant le droit d’être un peu hardi, qui puisse prendre sur lui une telle entreprise. Quelques sots pourraient crier, mais trois à quatre cent mille hommes le béniraient.

J’ai bien senti que mon héros, qui a d’ailleurs tant de gloire, ne se soucierait pas beaucoup de celle-ci : aussi je me suis bien donné de garde de lui en parler, et encore plus de lui en faire parler par M. de Chimène ; je lui ai seulement présenté les Guèbres pour l’amuser. Il viendra un temps où cette pièce paraîtra fort édifiante ; ce temps approche, et j’espère que mon héros vivra assez pour le voir.

Au reste, il sait que j’ai juré, depuis longtemps, d’obéir à ses ordres, et de ne jamais les prévenir ; de lui envoyer tout ce qu’il me demanderait, et de ne jamais rien lui dépêcher qu’il ne le demande, parce que je ne puis deviner ses goûts ; je ne dois rien lui présenter sans être sûr qu’il le recevra, et je ne veux rien faire qui ne lui plaise. Voilà mon dernier mot pour quatre jours que j’ai à vivre. Je vivrai et je mourrai son attaché, son obligé, et son berné.

V. »

1 Allusion obscure en l'absence de la lettre de Richelieu qui permettrait de l'éclairer . Un brayer est un bandage destiné à con,tenir une hernie ; mais le mot s'employait, plus largement, pour désigner une ceinture supportant les braies ; voir Robert Challe, Journal d'un voyage aux Indes ; Ed. De F. Deloffre et M. Menemencioglu, Mercure de France, 1979 , n°779.

2 À Orangis  .

13/04/2025

Il y a eu, dit-on, des tables pour mille personnes. Les dépenses qu’on a faites pour cette fête enrichiraient tout le Parnasse français

... Pourvu qu'on   ne le voie jamais en France : https://www.lesinrocks.com/actu/pourquoi-les-fetes-du-spr...

Au pays de la disproportion, on voit évidemment qu'au fond, dès que la bride est lâchée, le plus dégueulasse arrive, drogue, sexe, alcool et ... taxes douanières à la Trump .

 

 

 

« A Nicolas-Sébastien Roch, dit De Chamfort , Libraire 1

au Palais

pour faire tenir s. l. p. 2à Monsieur

de Champfort

à Paris

27è septembre 1769 à Ferney

Tout ce que vous dites, monsieur, de l’admirable Molière 3, et la manière dont vous le dites, sont dignes de lui et du beau siècle où il a vécu. Vous avez fait sentir bien adroitement l’absurde injustice dont usèrent envers ce philosophe du théâtre des personnes qui jouaient sur un théâtre plus respecté. Vous avez passé habilement sur l’obstination avec laquelle un débauché refusa la sépulture à un sage. L’archevêque Champvallon 4 mourut depuis, comme vous savez, à Conflans, de la mort des bienheureux, sur Mme de Lesdiguières 5, et il fut enterré pompeusement au son de toutes les cloches, avec toutes les belles cérémonies qui conduisent infailliblement l’âme d’un archevêque dans l’Empyrée. Mais Louis XIV avait eu bien de la peine à empêcher que celui qui était supérieur à Plaute et à Térence ne fût jeté à la voirie . C’était le dessein de l’archevêque et des dames de la halle, qui n’étaient pas philosophes.

Les Anglais nous avaient donné, cent ans auparavant, un autre exemple ; ils avaient érigé, dans la cathédrale de Strafford, un monument magnifique à Shakespear 6, qui pourtant n’est guère comparable à Molière ni pour l’art ni pour les mœurs. Vous n’ignorez pas qu’on vient d’établir une espèce de jeux séculaires en l’honneur de Shakespear en Angleterre 7. Ils viennent d’être célébrés avec une extrême magnificence . Il y a eu, dit-on, des tables pour mille personnes. Les dépenses qu’on a faites pour cette fête enrichiraient tout le Parnasse français.

Il me semble que le génie n’est pas encouragé en France avec une telle profusion. J’ai vu même quelquefois de petites persécutions être chez les Français la seule récompense de ceux qui les ont éclairés. Une chose qui m’a toujours réjoui, c’est qu’on m’a assuré que Martin Fréron avait beaucoup plus gagné avec son âne littéraire 8 que Corneille avec le Cid et Cinna ; mais aussi ce n’est pas chez les Français que la chose est arrivée, c’est chez les Welches.

Il s’en faut bien, monsieur, que vous soyez welche ; vous êtes un des Français les plus aimables, et j’espère que vous ferez de plus en plus honneur à votre patrie.

Je vous suis très obligé de la bonté que vous avez eue de m’envoyer votre ouvrage, qui a remporté le prix et qui le mérite.

J’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

2  S'il lui plaît .

Original, initiale autographe, cachet « de Lyon ». On dispose aussi de la minute corrigée par V*. Ed. Kehl .

3 Dans l’Éloge de Molière, ouvrage couronné par l’Académie française. Voir lettre du 7 août 1769 à Chabanon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/02/13/il-ne-faut-jamais-tuer-sur-le-theatre-que-des-gens-que-l-on-aime-passionnem.html

4  Archevêque de Paris lorsque la sépulture religieuse fut refusée à Molière .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Harlay_de_Champvallon

6 En réalité le monument à Shakespeare dans l'église de la Trinité à Strafford-on-Avon est, comme l'église elle-même , très modeste .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_de_la_Sainte-Trinit%C3%A9_de_Stratford-upon-Avon

7 Allusion au jubilé qui venait d'être organisé par Garrick, et qui devait avoir lieu régulièrement ensuite . Voir, de Garrick, la lettre Best. 15934 , de septembre-octobre 1769 qui est un mot d'accompagnement à l'Ode upon Dedicating à Building and Erecting a Statue to Shakespeare at Stratford-upon- Avon, 1769, laquelle fut déclamée par lui le 7 septembre . Voir : https://archive.org/details/odeupondedicatin00garr/page/n5/mode/2up

8 On sait que V* appelait ainsi par plaisanterie, l'intéressante Année littéraire de Fréron .

12/04/2025

Je ne croirai les Welches dignes d’être Français que quand on représentera, publiquement et sans contradiction, une pièce où les droits des hommes sont établis contre les usurpations des prêtres

... Peut-on compter sur une ministre de l'acabit de Rachida Dati pour que cela se réalise régulièrement ? Le doute m'habite . Elle est bien trop vénale et femme d'affaires, la culture n'est pas intéressante (au sens pécunier ) . Heureusement, bon coup de frein de l'Assemblée : https://www.liberation.fr/economie/medias/reforme-de-laud...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

27 septembre 1769

Voici encore une autre requête que Chabanon me prie de présenter à mes anges. Mais qu’a-t-il besoin de moi ? pourquoi prendre un si grand tour ? Je suppose qu’il a parlé lui-même. Il s’agit d’une place de garde-marine 1 que le chevalier de Vezieux sollicite auprès de M. le duc de Praslin. Le chevalier de Vezieux est neveu de M. de Chabanon, et recommandé par M. le duc de Nivernais. Un mot de mes anges, placé à propos, fera grand bien.

On attend à Lyon que M. de Sartines ait déclaré à un de ses amis qu’il ne se mêle point des spectacles de cette ville, et qu’il ne leur veut aucun mal. Tout se fait bien ridiculement dans votre pays welche. Si M. le duc de Richelieu avait voulu, Les Guèbres auraient été joués à Fontainebleau sans le moindre murmure. Vous n’avons actuellement de ressource que dans Orangis. Il se pourrait bien que M. le duc d’Orléans priât bientôt cette troupe de venir jouer à Saint-Cloud 2 ou à Villers-Cotterets . Ce serait un bel encouragement. Je ne croirai les Welches dignes d’être Français que quand on représentera, publiquement et sans contradiction, une pièce où les droits des hommes sont établis contre les usurpations des prêtres 3.

Le vieux solitaire malade lève de loin ses mains aux anges. »

1 Les gardes marines correspondaient aux cadets dans l'armée, ou aux midships de la marine anglaise .

2 Le château de Saint-Cloud appartenait alors à la famille d’Orléans.

3 Plusieurs mots de cette phrase se retrouvent dans le titre d’un opuscule publié par Voltaire l’année précédente ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/201

et lettre du 24 juin 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/07/il-s-imagine-que-c-est-moi-qui-ai-souleve-tous-les-esprits.html

11/04/2025

Les jeunes gens font très bien d’être amoureux ; mais il ne faut pas pour cela négliger ses talents ; au contraire, il faut les cultiver pour plaire encore plus à sa maîtresse

... Croyez-en le Patriarche, il sait ce que c'est qu'aimer . Cela est valable pour les jeunes gens, et aussi , réciproquement, pour les jeunes femmes , bien sûr .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

27è septembre 1769

J'ai l’honneur, mon cher confrère, d’être en aucune relation avec M. le duc de Nivernais, malgré la belle réputation que j’ai sur son compte. Il m’a un jour refusé tout net d’interposer son autorité pour une affaire de bibus au collège des Quatre-Nations 1, quoiqu’il soit aux droits du fondateur. Depuis ce temps-là, je me suis contenté de le respecter et de l’aimer, sans lui rien demander. M. et Mme d’Argental sont très en état d’appuyer votre demande, quoique vous n’ayez nul besoin d’appui. Je vais leur écrire, non pas pour me donner les airs d’animer leur zèle en votre faveur, mais pour les remercier, et pour prendre sur moi tous les bons offices qu’ils vous rendront 2. Je ne sais ce que fait La Borde ; je n’entends plus parler de lui : je crois qu’il oublie totalement la musique en faveur de la danse 3. Les jeunes gens font très bien d’être amoureux ; mais il ne faut pas pour cela négliger ses talents ; au contraire, il faut les cultiver pour plaire encore plus à sa maîtresse ; c’est l’avis de votre vieux confrère, qui vous sera toujours tendrement attaché.

V. »

1 On ignore ce que c'est que cette affaire de bibus, c'est à dire sans importance . V* s'était adressé au duc comme à son confrère de l'Académie .

Voir : https://www.francegenweb.org/wiki/index.php?title=Coll%C3%A8ge_des_Quatre_Nations

3 La maîtresse de La Borde est une danseuse .

10/04/2025

J'avais toujours désiré que la gestion de mon bien ne dépendit de personne

... Et c'est uniquement pour ça que je n'ai pas révélé le montant exact de mon patrimoine " dit Rachida Dati, qui n'en est plus à une malversation près . Et dire que cette engeance est ministre ; le truandage paie encore en France , nous aussi nous connaissons la corruption à tous étages : https://fr.statista.com/infographie/8162/corruption-dans-...

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http://justice.cloppy.net/index.php/notes/2008/11/20/le-f...

Dati-Sarkozy, même but : fric et pouvoir

 

 

« A Marie-Louise Denis

On vous envoie, ma chère amie, ces rogatons 1 pour vous amuser si vous avez du temps de reste , ou pour amuser quelqu'un de vos amis .

Que dites-vous de Lekain qui s'est avisé de jouer Gustave à Toulouse, au lieu de paraître dans le rôle de Vandôme comme il l'avais promis ? M. de Chimène prétendait qu'il ferait jouer Les Guèbres à Fontainebleau, et qu'il en avait parole de M. le maréchal de Richelieu . M. de Richelieu m'a mandé tout le contraire, et je m'y attendais bien . On donnera à Fontainebleau Les Scythes, Mérope et Tancrède .

Je commence à craindre que l'affaire de Sirven ne soit point finie avant la Saint-Martin, et que ma santé ne me permette pas de faire le voyage de Toulouse, malgré les empressements qu'on me témoigne . Quelque chose qui arrive, je crois que vous devez conclure votre marché avec Mme d'Erlach, et que le plus tôt sera le mieux . C'est mon cœur qui vous parle, il n'y a point de meilleur conseiller que l'amitié . Si vous ne vous ennuyez pas à Ferney, ma vie y sera heureuse . Si nous allons dans un pays chaud, il faudra y essuyer l'embarras insupportable des nouvelles connaissances . Choisissez , encore une fois, je suis à vos ordres .

Puisque votre neveu d'Hornoy n'est point à Paris, ne pouvez-vous pas vous transporter chez M. de Laleu et lui demander le contrat passé avec le prince et la princesse de Guise ? Je ferais signifier en Lorraine au régisseur de Régicour . On ne peut, autant qu'il m'en souvient, demander que cinq années d'arrérages, et on nous en doit plus de dix ; cela est bien cruel . L'homme d’affaires nommé Le Sueur que M. de Laleu emploie ; et que je paie, n'a point fait apparemment les diligences nécessaires, quoique j'aie toujours recommandé qu'on les fit . Si toutes nos affaires vont de même nous n'aurons pas de quoi donner des spectacles .

J'espère un succès plus prompt dans les affaires de Montbéliard, malgré le guignon attaché aux vieux malades . Je crois que ce guignon se répand sur l'affaire proposée par Mme Lelong . M. de La Sourdière m'a fait entendre à demi-mot qu'elle ne réussirait pas . Si j'en avais cru ma façon de penser,je ne me serais pas remis entre les mains de votre notaire que je crois un homme très dur, et pour qui j'ai toujours eu le plus sincère mépris . J'avais toujours désiré que la gestion de mon bien ne dépendit de personne . Vous savez quel enchaînement m'a fait esclave des autres . Il faut se soumettre à la destinée et achever malgré moi ma pauvre vie dans la dépendance . Si vous m'aimez je me croirai libre, et je serai consolé ; l’amitié vaut mieux que tous les notaires . J'attends votre dernière résolution, elle réglera toutes les miennes . 

V.

25è septembre 1769.»

1Que sont ces rogatons ? Dieu et les hommes, 1769, en faisait peut-être partie .Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Dieu_et_les_hommes/%C3%89dition_Garnier

09/04/2025

c'est à vous, monsieur, que je dois avoir recours

... C'est du Sarkozy ? Ah l'amour du pognon et du pouvoir, jusqu'où ça mène : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/proc%C3%A8s-ka...

 

 

« A Jean-Gabriel-Amable-Alexandre Riquet de Bonrepos 1

24è septembre 1769 à Ferney 2

Monsieur,

Ayant écrit au juge des Sirven nommé par vous 3 une lettre dans laquelle il a fallu que votre nom se trouvât, j'ai cru qu'il était de mon devoir de vous en envoyer la copie ainsi que du billet que j’écris à Sirven 4, et si le juge subalterne n'ose pas faire rendre ce billet à un accusé qui est en prison, c'est à vous, monsieur, que je dois avoir recours, et je vous conjure de vouloir bien ordonner que ce billet lui soit rendu pour consoler et encourager un innocent très malheureux que l'horreur de la prison et la longueur des formes peuvent jeter dans le désespoir . Je n'ai aucune recommandation auprès de vous, mais votre équité me suffit .

Je ne prendrai point la liberté de vous parler du fond de l'affaire, vous la connaissez mieux que moi, et je ne pourrais que répéter ce que j'ai dit dans ma lettre à M. Astruc 5. Permettez-moi seulement de vous assurer que si mon âge et ma santé me permettaient d'aller à Toulouse je viendrais implorer vos bontés pour Sirven ; et je présume que je les obtiendrais d'un cœur aussi juste et aussi généreux que le vôtre .

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect . »

2 Minute corrigée par V*. Ed. M. C. , « Lettres diverses relatives à Voltaire », Revue rétrospective, 1828 .

3 Les juges nommés par Camille Rabaud étaient Pierre-Joseph Landes, à Mazamet, et Astruc , qui prit sa place .

5 Cette lettre à Jean-François-Antoine Astruc, que Besterman mentionne à la date du 24 septembre 1769 , sous le numéro D 15914 ne nous est connue que par les allusions qu'y fait ici V*.

08/04/2025

Avez-vous besoin d’argent ? Je vous en aurai

... Promesse trumpienne ? Trompeuse, à coup sûr ! 

USA rich again ? Illusion de démagogue . 

Les pays les plus pauvres encore plus pauvres, ça c'est certain dans un monde déséquilibré par un président qui ne l'est pas moins : https://www.ladepeche.fr/2025/04/08/editorial-droits-de-douane-de-trump-la-promesse-dun-chaos-mondial-12622901.php

1 Ramsés (Cuba) 7.jpg

https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20250314-actu-...

 

 

« A Pierre-Paul Sirven, Féodiste 1, chez M. d'Espérandieu, château d'Aiguefonde, près Mazamet

À Ferney, 24 septembre 1769 2

Consolez-vous, mon cher Sirven, ne perdez point courage. Je vous enverrai vos filles s’il le faut, et je viendrai moi-même si ma santé me le permet. Avez-vous besoin d’argent ? Je vous en aurai. Je suis sûr de votre innocence comme de mon existence. J’espère tout de la raison et de l’équité de votre juge. Je sais que monsieur le procureur général est très bien intentionné ; il a trop de lumières et trop de vertu pour ne pas vous faire rendre justice. Plus vous avez été malheureux, plus vous aurez de mérite devant Dieu et devant les hommes. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Voltaire. »

1 Un féodiste ou plutôt un feudiste est un « homme versé dans la matière des fiefs », Littré .

2 Le manuscrit olographe est passé à la vente Capelle, chez Laverdet à Paris le 6 juin 1849 . Ed. Beaune. L'adresse est prise des « Lettres inédites », 1878.