15/12/2024
Trouvez-moi un vieux pénard qui vous en fasse autant
...Telle a dû être la conclusion de Bayrou pour pousser Macron à le nommer au poste de premier ministre .
Voir, pour preuve [sic] : https://www.ladepeche.fr/2024/12/14/nouveau-premier-minis...
« A Gabriel Cramer
[vers le 15 juin 1769] 1
Tout en Dieu 2, oui sans doute, saint Paul l'aurait signé ; cela est par Dieu très théologique . Point de Pediculose 3, point de Dagon auprès de l'arche 4.
Pour Dieu, faites-moi avoir la Géométrie de Clairaut 5. Il y aura dans un mois plus de soixante gros articles 6 de faits par A et par B, et vous pourrez commencer dans six semaines . Trouvez-moi un vieux pénard qui vous en fasse autant . Mais je vous renonce à jamais si vous ne m'envoyez pas demain ou après-demain ou dans trois jours la Géométrie de Clairaut et les autres livres dont j’ai besoin . Fi, ! que cela est vilain de laisser manquer d’outils son premier garçon ! Il est si aisé d'envoyer quelqu'un fourrager dans la boutique de Bardin ! Je ne peux y aller moi-même ; je ne sors point, et vous courez toujours . Vous ne courrez pas tant quand vous aurez mon âge .
Je vous demande en grâce de faire chercher ces livres .
E des Guèbres va bien . »
1 Copie contemporaine . Ed. Gagnebin qui place la lettre en mai 1769 . La référence aux Guèbres amène à reculer quelque peu cette date puisque la pièce ne parut qu'à la fin juin ou début de juillet .
2 Tout en Dieu, commentaire sur Malebranche , 1769 , fut publié vers la mi-août : https://fr.wikisource.org/wiki/Tout_en_Dieu/%C3%89dition_Garnier
3L'Instruction du gardien des capucins de Raguse à frère Pediculoso, partant pour la Terre Sainte, fut publié à la fin de l'ouvrage De la paix perpétuelle [de V* ] qui parut en juillet 1769 : http://www.monsieurdevoltaire.com/search/FAC%C3%89TIE%20-%20Instruction%20du%20gardien%20des%20capucins%20de%20Raguse/
4 Lorsque l’arche d'alliance fut prise par les Philistins après leur victoire et portée dans leur temple elle fut placée à côté de leur dieu , Dagon, qui perdit la tête et les mains (Samuel, I, 4-5 : https://www.biblegateway.com/passage/?search=1%20Samuel%204-5&version=NIV )
5 Sur les Éléments de géométrie de Clairaut, 1741, voir https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=http://ghys.perso.math.cnrs.fr/exposes/Clairaut-oral.pdf&ved=2ahUKEwiY_4LU9aeKAxW88rsIHauGDXkQFnoECBwQAQ&usg=AOvVaw2nvan38Ybsn30wDLBmG27A
6 A savoir les articles des Questions sur l'Encyclopédie qui paraîtront en 1771 .
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/12/2024
c’est un être fort singulier ; il ne lâche point prise ; il se retourne dans tous les sens. Je vous ferai savoir de ses nouvelles dans quinze jours
... Jolie description de François Bayrou , promu premier ministre. Qui va-t-il racoler pour former son gouvernement et qui va-t-il jeter aux oubliettes ?
« A Nicolas-Claude Thieriot
14è juin 1769
Je n’ai pas été assez heureux, mon ancien ami, pour que l’ouvrage de M. de Mairan sur le feu central 1 parvînt jusque dans mes déserts glacés 2. Tout ce que je sais, c’est que le feu qui anime sa respectable vieillesse m’a toujours paru brillant et égal. Il me semble que M. de Mairan possède en profondeur ce que M. de Fontenelle avait en superficie. Faites-moi l’amitié de me chercher son Feu central, et d’ajouter ce petit déboursé à ceux que vous avez déjà bien voulu faire pour moi.
Il y a longtemps que je suis très certain que le feu est partout : mais je pense qu’il serait difficile de prouver qu’il y eût un foyer ardent tout au beau milieu de notre globe ; il faudrait pour cela creuser ce grand trou que proposait ce fou de Maupertuis.
À propos, puisque vous dînez avec Mme Du Pin 3 et M. de Mairan, dites-leur, je vous prie, que je voudrais bien en faire autant.
Vous avez bien raison sur le cardinal de Bernis ; c’est lui qui a fait le pape . Il fait ce qu’il veut dans Rome, il y est adoré.
Le petit magistrat m’est venu voir encore 4: c’est un être fort singulier ; il ne lâche point prise ; il se retourne dans tous les sens. Je vous ferai savoir de ses nouvelles dans quinze jours.
On a frappé en Angleterre une médaille de l’amiral Anson . C’est un chef-d’œuvre digne du temps d’Auguste. Le revers est une Victoire posée sur un cheval marin, tenant une couronne de lauriers. Les noms des principaux officiers qui firent avec lui le tour du monde sont gravés autour de la Victoire, dans de petits cartouches entourés de lauriers 5. Cela est patriotique, brillant, et neuf . La famille me l’a envoyée en or ; elle m’a fait cet honneur en qualité de citoyen du globe dont l’amiral Anson avait fait le tour 6.
Bonsoir, mon ancien ami, qui me serez toujours cher tant que je végéterai sur ce malheureux globe. »
1 Mairan a donné, dans les Mémoires de l’Académie des sciences, plusieurs mémoires sur la chaleur, où il parle d’un fonds de chaleur paraissant venir du centre de la terre ; les derniers de ces mémoires sont dans le volume de 1765, pages 1 et 143. (Beuchot.)
« Nouvelles recherches sur la cause générale du chaud en été et du froid en hiver, en tant qu'elle se lie à la chaleur interne et permanente de la terre » Histoire de l'Académie royale des sciences, année 1765 ; 1768.
Voir : https://data.bnf.fr/fr/see_all_activities/12395086/page1
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Dortous_de_Mairan
2 L'édition Garnier donne « l’enceinte de mes montagnes de neige » .
3 Bâtarde de Samuel Bernard ; voir lettre du 8 mai 1744 à Cideville , note 2 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome36.djvu/294
4 Toujours à propos du Dépositaire ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_D%C3%A9positaire/%C3%89dition_Garnier
5 Voir : https://auctions.cngcoins.com/lots/view/4-71VL53/hanover-admiral-george-anson-1697-1762-ar-medal-43mm-3084-g-12h-the-battle-of-cape-finisterre-and-ansons-circumnavigation-of-the-globe-by-t-pingo-dated-3-may-1747-in-roman-numerals-1740-and-1744-good-vf
6 Voltaire avait consacré à l’amiral Anson un chapitre entier de son Précis du Siècle de Louis XV ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome15.djvu/322
01:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/12/2024
Mais comment faire avec des nations chez lesquelles il n’y a d’autre éducation que celle de l’erreur ; où tous les livres nous trompent, depuis l’almanach jusqu’à la gazette ?
... Oui, comment faire de nos jours où le mensonge et la tromperie sont diffusés étatiquement par voie informatique à grand débit ? Et dire que la France même n'en est pas innocente !
Que faire quand on est à ce point bornés qu'on enrichit des "influenceurs.euses" qui dégoisent à flot continu ? On a changé d'échelle, ce ne sont plus des "nations" seulement, mais le monde entier qui fonce dans l'erreur plus vite que la lumière et nous oblige à perdre du temps pour chasser les arnaques .
Petit état des lieux par Reporters sans frontières : https://rsf.org/fr/classement
Comme le Patriarche j'ai hâte de connaitre le temps où on jettera au feu "cet amas inconcevable de bêtises dont on nous berce ."
« A Joseph Audra
à Toulouse
Le 14 juin 1769 1
Votre zèle, mon cher philosophe, contre les fables décorées du nom d’histoire, est très digne de vous. Mais comment faire avec des nations chez lesquelles il n’y a d’autre éducation que celle de l’erreur ; où tous les livres nous trompent, depuis l’almanach jusqu’à la gazette ? Il y aurait bien quelques petits chapitres à faire sur cet amas inconcevable de bêtises dont on nous berce. Le temps viendra où l’on jettera au feu toutes nos chronologies dans lesquelles on prend pour époques des aventures entièrement fausses, et des personnages qui n’ont jamais existé.
Mais une époque bien vraie, bien agréable, sera celle où le parlement de Toulouse vengera l’innocence opprimée par ce misérable juge de village qui a outragé également les lois, la nature et la raison, en osant condamner les Sirven. Ce sera à vous que nous aurons l’obligation de la justice qu’on nous rendra. J’espère que cette affaire, que j’ai tant à cœur, finira au moins cette année. Si je pouvais aller à Toulouse, je viendrais vous embrasser.
J'ai envoyé à l'abbé Audra 2 , votre parent à Lyon, un paquet pesant trente-six onces par M. Tabareau . Vous lui avez sans doute donné les instructions nécessaires pour vous le faire parvenir . Je compte dans quelque temps vous envoyer d’autres paquets . Je compte surtout vous être bien tendrement attaché tant que je vivrai . »
1 Copie contemporaine ; éd. Kehl . Le dernier paragraphe biffé sur le manuscrit manque dans toutes les éditions .
2 Lettre du 14 novembre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/05/25/a-paris-comme-a-toulouse-tout-n-est-pas-encore-eclaire-6499979.html
et voir lettre du 15 janvier 1769 à Pomaret : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/29/le-sang-coulera-tant-que-les-hommes-auront-la-folie-atroce-de-penser-que-no.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/12/2024
je viendrais moi-même vous demander la personne que vous voulez bien me proposer
... Est-ce ainsi que le président Macron fait son choix du prochain premier ministre, en s'adressant à la Gauche et quelques autres brimborions de Droite ? N'oublions pas qu'il emploie ici le conditionnel , en grand amateur de portes de sortie qu'il est .
« Au marquis Francisco Albergati Capacelli, Senatore
di Bologna
à Vérone
Italie
14è juin 1769 à Ferney
Il est vrai, monsieur, que j’avais projeté, il y a deux ans, de faire un petit voyage en Italie. Vous en étiez le principal objet. Je voulais alors avoir avec moi quelque jeune homme italien instruit et sage, qui pût me rendre le voyage plus agréable . Mais la longue maladie qui m’a mis aux portes du tombeau ne m’a pas permis de remplir mes vues. Si j’étais assez heureux pour me pouvoir transplanter, je viendrais moi-même vous demander la personne que vous voulez bien me proposer ; mais il n’y a plus de plaisir pour moi, et je ne dois penser qu’à mourir au pied des Alpes, au lieu de les franchir pour venir vous embrasser. Conservez-moi des bontés qui feront ma consolation jusqu’à mon dernier moment. »
00:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/12/2024
et l'affaire serait consommée
... Tout simplement en faisant voter une "loi spéciale": https://podcasts.lemonde.fr/lheure-du-monde/202412110300-...
« A Gaspard-Henri Schérer, Banquier
à Lyon
J'ai l'honneur d'informer , monsieur Schérer et compagnie que s'il est plus commode pour eux de faire toucher l’argent à M. de Laborde à Paris, ils peuvent prendre ce parti, en avertissant M. de Laborde . En ce cas la lettre de change que j'ai donnée me serait renvoyée , et l'affaire serait consommée .
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
12è juin 1769,à Ferney.1 »
1 Le manuscrit est endossé «... reçue le 13 juin ».
17:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
Si je n’obtiens pas ce que je demande, je m’en prendrai à vous.
... Menaces non déguisées, envers le président, de prétendants au poste de premier ministre ?
Je n'ose le croire, c'est plutôt le ton des concurrents de tous les partis défendant leur part de territoire en Syrie, libérée d'un tyran, mais à l'avenir indiscernable . Il va y avoir encore bien des victimes de tous bords avant d'avoir un semblant de paix juste, dans ce chaudron moyen-oriental qui n'a rien de la caverne d'Ali Baba, même si on y trouve les quarante voleurs .
« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis
12 è juin 1769 à Ferney
Viva il cardinale Bembo e la poesia !1
J’ai lu, je ne sais où, que le cardinal Bembo était d’une très ancienne maison, et que, de plus, il était fort aimable ; mais que c’était la poesia qui avait commencé à le faire connaître, et que, sans les belles-lettres, il n’aurait pas fait une grande fortune. Il était véritablement très bon poète, car
Scribendi recte sapere est et principium et fons.2
Votre Éminence sait-elle que votre correspondant, M. le duc de Choiseul, est aussi notre confrère ? Il y a quelques années qu’étant piqué au jeu sur une affaire fort extraordinaire, il m’envoya une vingtaine de stances de sa façon 3, qu’il fit en moins de deux jours. Elles étaient nobles, elles étaient fières. Il y en avait de très agréables ; l’ouvrage en tout était fort singulier. Je vous confie cela comme à un archevêque, sous le secret de la confession.
Je ne crois pas que Clément XIV soit un Bembo ; mais, puisque vous l’avez choisi, il mérite sûrement la petite place que vous lui avez donnée. Or, monseigneur, comme dans les petites places on peut faire de petites grâces, il peut m’en faire une, et je vous demande votre protection ; elle ne coûtera rien ni à Sa Sainteté, ni à Votre Éminence, ni à moi ; il ne s’agit que de la permission de porter la perruque. Ce n’est pas pour mon vieux cerveau brûlé que je demande cette grâce ; c’est pour un autre vieillard (ci-devant soi-disant jésuite 4, ne vous en déplaise), lequel me sert d’aumônier.
Ferney est, comme Albi, auprès des montagnes, mais notre hiver est incomparablement plus rude que celui d’Albi. Je vois de ma fenêtre quarante lieues de la partie des Alpes qui est couverte d’une neige éternelle. Les Russes qui sont venus chez moi m’ont avoué que la Sibérie est un climat plus doux que le mien, aux mois de décembre et de janvier. Nos curés, qui sont nés dans le pays, peuvent supporter l’horreur de nos frimas ; et, quoiqu’ils soient tous des têtes à perruques, ils n’en portent cependant pas ; ils ont même fait vœu d’être chauves en disant la messe. Mon aumônier est Lorrain, il a été élevé en Bourgogne, il n’a point fait le vœu de s’enrhumer ; il est malade, et sujet à de violents rhumatismes ; il priera Dieu de tout son cœur pour Votre Éminence si vous voulez bien avoir la bonté d’employer l'autorité du vicaire de Jésus-Christ pour couvrir le crâne de ce pauvre diable.
Je ne vous cacherai point que notre évêque d’Annecy est un fanatique, un homme à billets de confession, à refus de sacrements. Il a été vicaire de paroisse à Paris, et s’y est fait des affaires pour ses belles équipées : en un mot, j’ai besoin de toute la plénitude du pouvoir apostolique pour coiffer celui qui me dit la messe. Je ne puis avoir d’autre aumônier que lui ; il est à moi depuis près de dix ans ; il me serait impossible d’en trouver un autre qui me convînt autant. Je vous aurai une très grande obligation, monseigneur, si vous daignez m’envoyer le plus tôt qu’il sera possible un beau bref à perruque.
Je ne sais si vous avez continué monsieur l’archevêque de Calcédoine dans son poste de secrétaire des brefs 5: je me doute que non ; mais, qui que ce soit qui ait cette place, j’imagine qu’il est votre secrétaire. Votre Éminence gouverne Rome et la barque de saint Pierre, ou je me trompe fort. Si je n’obtiens pas ce que je demande, je m’en prendrai à vous.
Ma lettre n’a rien d’un bref, elle est trop longue. Je vous supplie de me pardonner, et de conserver pour ma vieille tête et pour mon jeune cœur des bontés dont je fais plus de cas que de toutes les perruques possibles.
N. B. Voici un petit mémoire du suppliant . C’est trop abuser de votre charité que de vous supplier d’ordonner que la supplique soit rédigée selon la forme usitée.
N. B. M. le duc de Choiseul me fit avoir, haut la main, de la part de Clément XIII, des reliques pour l’autel de ma paroisse . M. le cardinal Bembo n’aura-t-il pas le pouvoir de me faire avoir une tignasse de Clément XIV ?
Agréez les tendres respects du radoteur.
V.
N. B. Peut-être que le nom d’ex-jésuite n’est pas un titre pour obtenir des faveurs ; mais peut-être aussi, quand on abolit le corps, on ne refusera pas à des particuliers des grâces qui sont sans conséquence.
Daignez répondre à mon verbiage quand Votre Éminence aura un moment de loisir. »
1 Vive le cardinal Bembo et la poésie . On sait que le cardinal Bembo, né à Venise en 1470, mort en 1547, écrivit en latin et en italien des poèmes célèbres d'inspiration légère : https://en.wikipedia.org/wiki/Pietro_Bembo
2 Horace , De l'Art poétique, v. 309 : Avoir de l'esprit est le principe et la source .
3 Voltaire savait bien que l’ode contre le roi de Prusse, dont Choiseul se disait l’auteur, était d’un autre. (Beuchot.) — Voir note 1 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome40.djvu/429
V* fait allusion à des stances contre le roi de Prusse que le duc de Choiseul lui a envoyées en précisant qu'elles ne sont pas de lui ( elles sont en effet de Palissot et V* le sait ). En cette période de guerre avec la Prusse (la lettre est du 28mai 1759) et de batailles d'épigrammes, le thème en était fourni par les mœurs de Frédéric. L’avant-dernière strophe contient par exemple ces vers : « […] Souffre l'innocent badinage
De la nature et des amours.
Peux-tu condamner la tendresse,
Toi qui n'en as connu l'ivresse
Que dans les bras de tes tambours ? »
On retrouvera des allusions à cette affaire par la suite .
4 Le Père Adam . La demande fut accordée ; voir lettre du 19 juillet 1769 du cardinal de Bernis : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7601
Le bref autorisant le père Adam à porter perruque fut signé de l'évêque de Philippopolis, comme on le verra par la lettre du 3 août 1769 à Bernis : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7619#cite_note-1
5 Il paraît que non ; car dans la lettre du 3 août 1769 on voit que c’était l’évêque de Philippopolis qui avait signé le bref relatif à la demande du Père Adam de porter perruque en disant la messe.
10:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
10/12/2024
il faut que chaque chose soit à sa place
... Et chaque ministre aussi, M. le président Macron .
Dur dur ces consultations qui ne mènent qu'à un diagnostic désespérant , un traitement expérimental et un pronostic aléatoire . Les virus et bactéries de droite et de gauche sont du genre résistant à toute tentative de bonne volonté , plutôt crever avec la malade [ appelée France par les intimes] que laisser la place au concurrent .
Wait and see, vieille tactique anglaise pour laisser pourrir une situation souvent, assainir rarement, est actuellement en vigueur en France .
« A Pierre-Prime-Félicien Le Tourneur 1
Au château de Ferney par Genève le 7 juin [1769] 2
Vous avez, monsieur, fait beaucoup d'honneur à mon ancien camarade Young 3; il me semble que le traducteur a plus de goût que l'auteur . Vous avez mis autant d'ordre que vous avez pu dans ce ramas de lieux communs ampoulés et obscurs . Les sermons ne sont guère faits pour être mis en vers ; il faut que chaque chose soit à sa place . Voilà pourquoi le poème de La Religion du petit Racine 4, qui vaut beaucoup mieux que tous les poèmes de Young, n'est guère lu ; et je crois que tous les étrangers aimeront mieux votre prose que la poésie de cet Anglais , moitié prêtre et moitié poète .
J'ai l'honneur d'être, avec toute l'estime, et la reconnaissance que je vous dois, monsieur, votre etc.
Voltaire.»
1 Homme de lettres et traducteur . Voir : https://data.bnf.fr/fr/ark:/12148/cb11911818k
2 Ed. P.-P.-F. Le Tourneur, Le Jardin Anglais, 1788 : https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33996757j
Un manuscrit tardif et grossier a été laissé de côté .
3 Edward Young . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9608247v.texteImage
4 Louis Racine . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9608247v.texteImage
10:07 | Lien permanent | Commentaires (0)