01/05/2024
il ne me reste que ma veste et ma culotte
... Le fisc, l'EDF, les assurances , le loyer sont passés par là, pour ne parler que des principaux prélèvements obligatoires .
Pour l'alimentation d'une famille, les déplacements et les loisirs on se serre la ceinture ( pour ne pas perdre sa culotte ) .
« A Sébastien Dupont
Avocat au Conseil souverain
d'Alsace
à Colmar
À Ferney, près de Versoix, 18è octobre 1768
Mon cher ami, le sieur Rosé me paraît un virtuose. Il me mande que je suis fils d’Apollon et de Plutus 1; mais, s’il ne m’envoie point d’argent, Plutus me déshéritera, et Apollon ne me consolera pas. Il dit qu’il a dépensé son argent à fouiller des mines ; mais il allonge beaucoup la mienne. Il n’est point dit dans notre marché qu’il cherchera de l’or, mais qu’il m’en donnera ; et le vrai moyen de n’avoir pas à m’en donner, c’est d’imaginer qu’il y en a dans les montagnes des Vosges. Les véritables mines sont dans ses vignes bien cultivées ; elles font de fort bon vin, qu’on vend très bien à Bâle, où on le vendrait encore mieux s’il y avait encore un concile. Le chapitre seul de Porrentruy 2 en boit assez pour que M. Rosé ait de quoi me payer.
Puisqu’il est un bel esprit, j’implore auprès de lui la protection de Bacchus, le dieu des raisins, celle d’Apollon, qui doit me donner des lettres de recommandation pour lui, et point du tout celle de Pluton, quoiqu’il soit le dieu des mines ; j’implore surtout la vôtre, qui savez ce que vaut une délégation acceptée. Je ne vis plus que de ces délégations : j’ai donné le reste à ma famille . M. Rosé doit considérer que, m’étant dépouillé de mon justaucorps et de mon manteau, il ne me reste que ma veste et ma culotte ; que s’il m’en prive, j’irai tout nu, et que je mourrai de froid l’hiver prochain. Je lui demande en grâce qu’il m’envoie ce qu’il pourra au plus tôt, et que le reste ne vienne pas trop tard.
Voici une petite lettre 3 galante que je lui écris ; je vous supplie de la lui faire tenir. Vous avez dû recevoir des paquets pour vous amuser. Père Adam gagne toujours aux échecs ; il vous fait bien ses compliments.
Je vous aime de tout mon cœur.
V. »
1 Dans une lettre conservée : Besterman D 15249.
2 Toujours écrit Porentrou ; voir lettre du 15 octobre à Dupont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/26/il-faut-une-religion-au-peuple-mon-ami-mais-il-la-faut-plus-6495848.html
3 Lettre du 18 octobre 1768 à Rosé : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/05/01/je-crois-que-les-meilleures-sont-les-vignes-de-riquewihr-6496478.html
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je crois que les meilleures sont les vignes de Riquewihr
... Allons-y : https://i-love-riquewihr.com/fr/4-saisons-riquewihr-route...
et n'oublions pas les champions du pain d'épices depuis 1768 , les Fortwenger : https://www.fortwenger.com/our-expertise
Joyeux 1er Mai sans manifestations politiques ridicules !
« A Charles-Henri-Chrétien Rosé
A Ferney près de Versoix 18 octobre 1768 1
Je fais mes compliments à monsieur Rosé sur ses mines ; mais je crois que les meilleures sont les vignes de Riquewihr . Je lui réitère que je n'ai pour vivre que les rentes sur M. le duc de Virtemberg . Je le prie très instamment de m'envoyer ce qu'il pourra par le coche qui va de Strasbourg à Bâle, à Berne et à Versoix .
J'ai l'honneur d'être son très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Original signé, d'abord daté du 17 ; édition Mossmann.
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30/04/2024
certainement je ne prendrai pas la liberté de combattre pour vous sans votre ordre . Je suis de ces officiers subalternes qui ne font rien sans l’agrément de leur général
... Déclaration d'un.e candidat.e LFI à Mélenchon le dictateur ? ou d'un.e RE à Macron l'omniprésent ? Je mets Marine et Jordan à part tant ces deux là éclipsent tous leurs affiliés qui n'ont même plus la parole .
« A Charles-Jean-François Hénault
Ferney, 17 octobre 1768 1
Vous négligez trop, mon cher et illustre confrère, une affaire importante et un ami qui prend vos intérêts plus que vous-même. Le petit livre en question 2 est débité sous le nom de M. le marquis de Bélestat, et non de Belloste . Le résident de France à Genève s’était trompé sur le nom 3. L’ouvrage passe pour être savant et écrit d’un style vigoureux, dans le goût de celui de La Bruyère. Il se fait des partisans par son audace, et par des anecdotes historiques inconnues jusqu’aujourd’hui : pour moi, je crois la plupart de ces anecdotes fausses, et le style plus insolent que ferme et ingénieux.
Je suis lié avec le marquis de Belestat, jeune homme de mérite, académicien de Toulouse et de Montpellier. Je puis vous assurer qu’il n’est point l’auteur de cet écrit, et qu’il en est incapable de toute manière 4.
Je crois connaître l’auteur : que vous coûterait-il de faire chercher, par l’abbé Boudot 5, à la bibliothèque du roi
1° si l’on trouve dans les premiers états de Blois que les états chargèrent leurs députés de dire au roi et à la reine mère que les parlements sont les états généraux du royaume au petit pied ;
2° s’il est vrai que, dans le contrat de mariage de Jeanne de Bourbon avec le père de Henri IV, elle prit le titre de majesté fidélissime ?
Je supprime les autres anecdotes, sur lesquelles je suis assez instruit. Encore une fois, ne méprisez ni mon zèle, ni ces points d’histoire . Vous savez combien votre gloire m’est chère, je l’aime presque autant que la vérité ; mais certainement je ne prendrai pas la liberté de combattre pour vous sans votre ordre . Je suis de ces officiers subalternes qui ne font rien sans l’agrément de leur général.
Je vous embrasse très tendrement, et vous souhaite toujours les jours les plus longs et les plus heureux, s’il y a du bonheur à nos âges. »
1 Original Musée historique, Moscou ; édition Pièces inédites, 1820, dont le texte , selon Lyublinsky est correct .
2 L’Examen de la nouvelle Histoire de Henri IV, dont il est parlé dans la lettre du 13 septembre 1768 à Hénault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/26/m-6491423.html
3 Voir lettre du 25 sptembre 1768 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/08/je-vous-remercie-de-tout-mon-coeur-monsieur-du-bon-gros-paquet-que-vous-ave.html
4 V* , ici, s'engage beaucoup ; voir lettre du 31 octobre 1768 à Hénault : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1768-partie-29.html
5 Pierre-Jean Boudot ; voir lettre du 28 décembre 1768 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1768-partie-37.html
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29/04/2024
J’ai cru devoir à votre mérite et à l’estime que vous m’avez inspirée les informations que je vous donne, et desquelles vous ferez l’usage le plus convenable
... L'information est à ce point vitale que nombre de gouvernements en privent leurs citoyens en priorité, le couvercle est mis et la machine au mensonge tourne à fond, et aucun continent n'y échappe ( même si c'est plus discret en Europe ) , comme on le voit au Burkina Faso où les forces armées tuent des civils : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/29/le-burkina-faso-suspend-l-acces-a-plusieurs-sites-d-informations-dont-celui-du-monde-ainsi-qu-a-la-chaine-tv5-monde_6230456_3212.html
https://rsf.org/fr/ces-dirigeants-qui-menacent-les-journa...
« A François de Varagne-Gardouch, marquis de Bélestat
Ferney, 17 octobre 1768 1
Quoique je sois très-malade, monsieur, l’envie de servir, et l’importance des choses dont il s’agit, me forcent de vous écrire encore, dans l’incertitude si ma première lettre 2 vous parviendra. J’ai déjà eu l’honneur de vous dire qu’on débite à Genève, sous votre nom, un petit livre dont voici le titre : Examen de la nouvelle Histoire de Henri IV, de M. de Bury, par M. le marquis de B…, lu dans une séance d’Académie, ...
On trouve à la page 24 le passage 3 que je fais copier, et que je vous envoie. On sent aisément l’allusion coupable qui règne dans ce passage. Le président Hénault est d’ailleurs cruellement outragé dans une autre page 4 de ce libelle. Il y en a plusieurs exemplaires à Paris ; mais il passe pour être de vous ; cette calomnie peut vous faire des ennemis puissants, et vous nuire le reste de votre vie. Le nommé La Beaumelle est noté chez les ministres ; il lui est défendu de venir à Paris ; et, en dernier lieu, M. le comte de Gudanes, commandant du pays de Foix, où ce malheureux habite, lui a intimé les défenses du roi de ne rien imprimer. C’est à vous, monsieur, à consulter vos amis et vos parents sur cette aventure, et à voir si vous devez écrire à M. le comte de Saint-Florentin pour vous justifier, et pour faire connaître que ce n’est pas vous, mais La Beaumelle, qui a composé et imprimé cet écrit. J’ai cru devoir à votre mérite et à l’estime que vous m’avez inspirée les informations que je vous donne, et desquelles vous ferez l’usage le plus convenable. »
1 Copie ancienne d'après la première édition ; édition Antoine Sabatier de Castres , Tableau philosophique de l'esprit de M. de Voltaire, 1771.
2 Lettre du 15 octobre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/24/si-je-me-comptais-encore-au-nombre-des-vivants-je-desirerais-6495590.html
3 C’est celui qui est rapporté dans la lettre à Hénault du 13 septembre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/26/m-6491423.html
4 Ce passage est aussi rapporté dans la lettre du 13 septembre à Hénault.
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28/04/2024
on espère qu'il voudra bien y venir tout arranger comme il l'a promis
... Paroles de paysans après les promesses de Gabriel Attal : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/les-agriculteu...
« A Gabriel Cramer
Monsieur de Voltaire compte avoir l'honneur de voir aujourd'hui monsieur Cramer à Ferney ; viendra-t-il dîner ? On a des choses pressantes à lui communiquer et l'on espère qu'il voudra bien y venir tout arranger comme il l'a promis .
Ce dimanche matin 16 octobre 1768. »
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27/04/2024
pour le paiement d'août
...de la CAF c'est le 5 Août 2024 . Sera-ce suffisant pour tenir jusqu'à la fin des JO le 11 ? ou celle des Jeux Paralympiques le 8 septembre ? On espère avoir de l'or, avoir de l'argent, ou au pire du bronze qui a une cote intéressante chez les voleurs qui n'hésitent pas à piller SNCF et cimetières . J'espère que les médailles sont bien gardées : https://olympics.com/fr/paris-2024/les-jeux/la-marque/les...
« A Gaspard-Henri Schérer
Banquier,
à Lyon
Au château de Ferney 15 octobre 1768 1
J'eus l'honneur, monsieur, de vous envoyer lundi dernier 10 du courant une lettre de change de 1469 livres 6 sols sur M. Barberi
une sur le même de 795 livres,
une de 1030 livres sur M. François Pasquier, toutes trois pour le paiement d'août, et je suppliai de vouloir bien ajouter ces remises à celles que je vous ai déjà faites et d'en faire le même emploi . Je vous prie de vouloir bien m'accuser la réception du paquet . Je vous serai très obligé .
J'ai l'honneur d'être,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Original signé sur lequel Schérer à noté « reçue le 15 ,,, »
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26/04/2024
Il faut une religion au peuple, mon ami ; mais il la faut plus pure et plus dépendante de l’autorité civile...Tout cela n’empêche pas qu’on ne doive être sage
... " pure et plus dépendante de l'autorité civile", entendez-vous bien fanatiques religieux de tout poil jusques et y compris les dits libres penseurs intolérants . Le laïcisme public est-il si difficile à concilier avec la religion privée, ou plutôt la religion avec le civisme ?
A ce propos, voir https://www.toupie.org/Citations/Civisme.htm avec une attention particulière pour une citation de Simone Veil à propos de Poutine, en 2008 : "Quand on cherche à séduire Poutine, on lui décerne volontiers des brevets de civisme, passant sous silence ses manquements aux sacro-saints droits de l'Homme." Nous sommes loin des déclarations d'amour d'une Marine Le Pen pour le dictateur , et le nez dans notre puante hypocrisie diplomatique pour sauver la livraison de gaz et pétrole ; pas de quoi être fiers .
« A Sébastien Dupont
Avocat au Conseil souverain à Colmar
Au château de Ferney, 15 octobre.
Je crois bien, mon cher ami, que les chiens qu’on a fessés aboient ; mais je vous assure que tous les honnêtes gens en rient, à commencer par ceux qui composent le Conseil du roi, et par le roi lui-même ; je pourrais vous en dire des nouvelles. Soyez sûr que d’un bout de l’Europe à l’autre il s’est fait depuis quelque temps dans les esprits une révolution qui n’est ignorée peut-être que des capucins de Colmar et des chanoines de Porrentruy 1. Le gendre du premier ministre d’Espagne 2, qui est venu chez moi, m’a appris qu’on venait de limer les dents et de couper les griffes à l’Inquisition . On lui a ôté jusqu’au privilège de juger les livres et d’empêcher les Espagnols de lire. Ce qui se passe en Italie doit vous faire voir combien les temps sont changés. On débite actuellement dans Rome la cinquième édition della Riforma d’Italia, livre dans lequel il est démontré qu’il faut très peu de prêtres et point de moines, et où les moines ne sont jamais traités que de canaille. Il faut une religion au peuple, mon ami ; mais il la faut plus pure et plus dépendante de l’autorité civile 3. C’est à quoi l’on travaille doucement dans tous les États. Il n’y a presque aucun prince qui ne soit convaincu de cette vérité, il y en a quelques-uns qui vont bien plus loin. Tout cela n’empêche pas qu’on ne doive être sage ; il ne faut triompher que quand la victoire sera complète. Les chiens qui jappent encore pourraient mordre. J’aurais plus d’une chose à vous dire si j’avais le bonheur de vous voir dans mon heureuse retraite avec celle que j’en ai fait la souveraine. Faites comme vous voudrez ; mais je ne veux point mourir sans vous avoir embrassé. En attendant, je vous prie, mon cher ami, de contribuer à me faire vivre, en voulant bien recommander à M. Rosé de me payer le quartier qu’il me doit . J’ai trente personnes à nourrir, et trente mille francs à donner par an à ma famille . Vous concevez bien qu’il faut que M. Rosé m’aide.
Je vous embrasse le plus tendrement du monde.
V. »
1 Écrit Porentrou dans le manuscrit ; c'est sans doute ainsi que le prononçait V*.
2 Le marquis de Mora , gendre du ministre Aranda .
3 On a dit que V* ne semblait pas voir que livrer entièrement le clergé et les dogmes à l'autorité civile aboutirait à une sorte de totalitarisme . N'oublions pas : « Le droit de dire et d'imprimer ce que nous pensons est le droit de tout homme libre, dont on ne saurait le priver sans exercer la tyrannie la plus odieuse. »[Questions sur les miracles]
Pour savoir de quoi on parle , voir : https://www.toupie.org/Dictionnaire/Totalitarisme.htm
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