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15/12/2011

Zadig = Voltaire = Joie

Zadig : le retour

Mam'zelle Wagnière, j'ai ri pour deux . Si jamais cette pièce est jouée près de chez vous ...

Je ne regrette pas d'être sorti par un temps à ne pas mettre un politic(h)ien dehors .

Spectacle très agréable, très enlevé, humour, clins d'oeils, moments de reflexion, texte de Voltaire et surtout esprit de Voltaire respectés .

En un mot comme en cent, à tous ceux qui veulent passer un bon moment, allez voir cette pièce .

Pour les Ferneysiens, et gens d'alentour, il reste deux soirées pour en profiter ; excellente idée de sortie pour se mettre en joie avant les fêtes .

Si pas contents, je rembourse !*

*Parole de Grec !

 

Zadig---les-quatre-pretendants.JPG

 

En recherche d'image, je suis arrivé sur un blog qui confirme mon opinion présente et future :

http://parisbutteauxcailles.over-blog.com/article-zadig-d...

Vous voyez, je n'ai pas menti !

Mam'zelle Wagnière aime Zadig, et moi aussi

zadig a ferney 15_12_2011.jpg

http://www.monsieurdevoltaire.com/article-conte-zadig-ou-la-destinee---partie-1-68775925.html

 

A l'heure où vous lirez cette note, je serai au spectacle pour voir Zadig, à Ferney-Voltaire, ce qui clot la saison Voltaire . 

Ou alors, j'en serai revenu .

J'ai une affection particulière pour Zadig, - je parle du conte, - car j'en possède une édition unique au monde, celle que m'a donnée Mam'zelle Wagnière lors de notre première rencontre ; je revis encore avec plaisir et émotion ce premier instant .

Pour vous donner une idée de ce que je vais voir/j'ai vu :

http://www.ferney-voltaire.fr/TPL_CODE/TPL_EVENEMENT/PAR_...

 

11/12/2011

mener une vie patriarcale,..., c'est le hochet de la vieillesse.

 

chene-le-patriarche-3.jpg

Patriarche végétal .


Volti , lui, au contraire, fut un patriarche d'une activité débordante, remarquable, modèle . Ce "hochet" fut agité et fit du bruit, et nous l'entendons encore ; les Ferneysiens le voient aussi en parcourant leur ville .

 

 

 

« A madame Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg


Aux Délices, 24 mars [1755]

Comment luttez-vous contre la queue de l'hiver, madame, avec votre maudite exposition au nord ? Vous êtes sur les bords du Rhin, et vous ne le voyez pas. Vous êtes à la campagne, et à peine y avez-vous un jardin. Vous avez une amie intime,i et il faut qu'elle vous quitte. Ni la campagne ni Strasbourg ne doivent vous plaire. Monsieur votre fils n'est-il pas auprès de vous ? il vous consolerait de tout. Que ne puis-je vous avoir tous deux dans mes Délices , c'est alors que mon ermitage mériterait ce nom. Nous sommes du moins au midi, et nous voyons le beau lac de Genève. Mme Denis n'a pas heureusement de prébende qui la rappelle. Nous oublions, dans notre ermitage, les rois, les cours, les sottises des hommes, nous ne songeons qu'à nos jardins et à nos amis.

Je finis enfin par mener une vie patriarcale, c'est un don de Dieu qu'il ne nous fait que quand on a barbe grise, c'est le hochet de la vieillesse. Si j'avais autant de santé que je me suis procuré de bonheur, je vous dirais plus souvent, madame, que je vous aimerai de tout mon cœur jusqu'au dernier moment de mon existence. Mme Denis et moi sommes à vous pour jamais, ne nous oubliez pas près de la branche qui préside à Colmar. »

 

i Mme Zuckmantel de Brumath, sœur de l’envoyé de Prusse à Mannheim, que V* appelle « sœur Broumath ».

Voir lettre du 23 octobre 1754 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/10/05/concluons-que-les-femmes-valent-mieux-que-les-hommes.html

 

Si, après cela, vous avez le courage de venir chez moi, il faut que vous ayez encore celui d'y être très-mal logé et très-mal couché

 

sens dessus dessous novembre2011.JPG

Au pays de Gex, sens dessus dessous .

 

 

 

« A M. LEKAIN

Aux Délices, 24 mars[1755] .

Je reçois dans le moment votre lettre de Dijon, du 18 mars.i J'envoie ma réponse à Lyon, mon cher ami, chez Mlle Destouches ii. Vous allez sans doute recueillir à Lyon autant d'applaudissements et d'honoraires qu'à Dijon. Si, après cela, vous avez le courage de venir chez moi, il faut que vous ayez encore celui d'y être très-mal logé et très-mal couché. Mes Délices sont sens dessus dessous. Je suis entouré d'ouvriers qui m'occupent du matin au soir. Vous me verrez devenu maçon, charpentier, jardinier; il n'y a que vous qui puissiez me rendre à mon premier métier.
Vous ferez aisément le voyage de Lyon à Genève, par les voitures publiques. Ma maison est précisément à la porte de Genève, et je vous enverrai un carrosse qui vous prendra en chemin, le jour de votre arrivée. Vous n'aurez qu'à m'instruire du jour auquel la voiture publique se rend à Genève; mon ermitage est précisément sur le chemin qui conduit de Lyon à cette ville, Vous n'aurez pas la peine d'entrer dans Genève pour venir chez moi. Si mon carrosse ne vous rencontrait pas en chemin, vous n'aurez qu'à dire au voiturier d'arrêter à Saint-Jean, à deux cents pas de la porte de Genève.

Nous vous faisons, Mme Denis et moi, les plus tendres compliments.

 

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Je ne suis pas à Prangins songez bien que je suis chez moi, aux Délices, à Saint-Jean, aux portes de Genève, et que la maison méritera son nom quand vous y serez. »

 

 

ii Michelle Destouches, future Mme Destouches-Lobreau , Directrice du théâtre de Lyon.

Mlle Poncet , connue sous le nom de Mlle Destouches, et plus tard Mme Destouches-Lobreau vient de devenir directrice du Théâtre de Lyon ; on ne la confondra pas, comme l'a fait Léon Vallat, Un Siècle de théâtre et de musique à Lyon, 1932, avec sa demi-sœur, plus tard Mme Destouches-Dunant, et avec une actrice Jeanneton Destouches, qui n'est pas apparentée aux précédentes .

Voir page 70 : http://books.google.fr/books?id=-9RJAAAAMAAJ&pg=PA70&...

Page 63 : http://books.google.fr/books?id=Q37IqjVTN34C&pg=RA1-P...

 

 

09/12/2011

je fais déjà tailler mes vignes et mes arbres. Je m'occupe à faire des basses-cours

 

bassecour1.jpg

Voltaire n'était pas un paysan d'opérette, un jardinier du dimanche, un traine binette . Il sait parfaitement , en temps et lieux, faire exécuter les travaux nécessaires pour avoir de bonnes récoltes .

 

bassecour2.jpg


Il mène les hommes de l'art afin de rendre son logis agréable pour lui et ses amis et parents ;  sans faire appel à Valérie Damidot, lui  !

bassecour3.jpg

 


 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, près de Genève, 8 mars [1755].

Mes Délices sont un tombeau, mon cher et respectable ami. Nous voilà, ma garde-malade et moi, sur les bords du lac de Genève et du Rhône; je mourrai du moins chez moi. Il est vrai qu'il serait assez agréable de vivre dans une maison charmante, commode, spacieuse, entourée de jardins délicieux mais j'y vivrai sans vous, mon cher ange, et c'est être véritablement exilé.
Notre établissement nous coûte beaucoup d'argent et beaucoup de peines. Je ne parle qu'à des maçons, à des charpentiers, à des jardiniers; je fais déjà tailler mes vignes et mes arbres. Je m'occupe à faire des basses-cours. Vous croirez, sur cet exposé, que j'ai abandonné votre Orphelin; ne me faites pas cette cruelle injustice. Vous aurez vos cinq magots chinois incessamment, et tout ce que je vous ai promis. J'ai travaillé autant que l'a permis ma déplorable santé. Si vous l'ordonnez, le tout partira à l'adresse de M. de Chauvelini, l'intendant des finances, à votre premier ordre. Si vous voulez me donner jusqu'à Pâques, j'aurai encore peut-être le temps de limer, et l'envie de vous plaire pourra m'inspirer. Je ne vous parlerai plus de Lambert,ii quoique sa négligence m'embarrasse; je ne vous parlerai que de Gengis; c'est Arlequin poli par l'amouriii. C'est plutôt le Cimon de Boccace iv et de La Fontaine v.

 


Chimon aima, puis devint honnête homme.
(La Courtisane amoureuse )


Voilà le sujet de la pièce. Vous aviez raison de découvrir cinq actes dans mes trois. Le germe y était reste à savoir si cette tragédie aura la sève et le montant d'Alzire; non assurément. J'y ai fait tout ce que le sujet et ma faiblesse comportent; mais ce n'est pas assez de faire bien, il faut être au goût du public il faut intéresser les passions de ses juges, remuer les cœurs, et les déchirer. Mes Tartares tuent tout, et j'ai peur qu'ils ne fassent pleurer personne. Laissons d'abord passer toutes les mauvaises pièces qui se présenteront ne nous pressons point, et tâchons que dans l'occasion on dise Cela est bien; et s'il était parmi nous, cela serait encore mieux.

In qua scribebat, barbara terra fuit. vi
(OVID., Taist., III, eleg. i, v. 18.)

Consolez-moi, mon cher ange, en m'apprenant que vous êtes heureux, vous et les vôtres. Je baise toujours le bout des ailes de tous les anges. »

 



 

i Jacques-Bernard de Chauvelin, intendant des finances et conseiller d'Etat, frère du marquis François-Claude de Chauvelin, et de l'abbé Henri-Philippe de Chauvelin.

Page 309 : http://books.google.fr/books?id=pmowAAAAYAAJ&pg=PA309&dq=Jacques-Bernard+de+Chauvelin&hl=fr&ei=r0XiTpqQC8iYhQerxo3bAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CF4Q6AEwBQ#v=onepage&q=Jacques-Bernard%20de%20Chauvelin&f=false

 

ii Imprimeur-éditeur qui a fait paraître une édition dénaturée des Œuvres de Voltaire .

 

 

 

 

 

Pourquoi des nations commerçantes se font-elles la guerre ? Elles y perdent l'une et l'autre

Il n'est pas toujours question de guerres avec troupes armées, sang à la une, tripes à l'air, comme Volti l'évoque ici .

De nos jours, bien sûr, ce type d'exercice existe toujours, et pas seulement sur console vidéo . Les nations commerçantes se font des guerres économiques , et puis, comme les pertes l'emportent sur les gains, tentent de trouver des solutions dans l'urgence .

Maître Sarko , que je vois diminué par sa récente paternité, lance des ultimatums avec dates butoirs pour pouvoir rentrer pouponner le plus tôt possible . Est-ce la bonne attitude ? Franchement, je ne pense pas que ce soit la plus mauvaise non plus . La partie de poker menteur continue .

Le sang coulera plus tard , anonymement , loin des responsables .

Aux dernières nouvelles, l'ennemi héréditaire, perfide Albion, joue solo pour ne pas toucher à ses avantages ; rien de nouveau sous le soleil , la City mène toujours le bal .

Voir , en 1776 :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Recherches_sur_la_nature_et_les_causes_de_la_richesse_des_nations

 

Wealth_of_Nations.jpg


 

 

 

 

« A M. le conseiller François TRONCHIN i

Délices, 5 mars [1755].

Les eaux du Rhône, monsieur, ne sont pas aussi dangereuses qu'on me l'avait dit; celles de la mer Atlantique et de la mer du Sud le sont un peu davantage ii. Je ne leur confierai plus mon bien; mais je me tiens très-heureux sur terre dans notre acquisition commune des Délices.

Voilà donc les Anglais qui vont prendre nos vaisseaux, si cela est, je renvoie mes maçons et mes charpentiers. Pourquoi des nations commerçantes se font-elles la guerre ? Elles y perdent l'une et l'autre. Il est honteux que les négociants de tous les pays n'aient pu établir entre eux la neutralité, comme faisaient autrefois les villes hanséatiques. Il faudrait laisser les rois se battre avec leurs grands diables de soldats, et que le reste du monde se mit enfin à être raisonnable. »

 



 

 

ii V* est actionnaire de la Compagnie des Indes orientales, et les nouvelles alliances France-Autriche d'une part et Prusse-Angleterre font craindre un début des hostilités très proche ; ce sera la Guerre de Sept ans qui débutera le 16 juin 1755.

 

08/12/2011

si je ne peux vous entendre à l'église, je vous entendrai à table

 En ce jour lumineux entre tous dans la bonne ville de Lyon, la lumière du ciel a suppléé à la lumière des humains au pays de Gex, et m'a permis de planter le douzième représentant de la tribu des pommiers et poiriers que l'association du Verger Tiocan donne au château de Voltaire à Ferney , cette année .

L'ancien verger, qui est cependant assez récent (10-15 ans), a été ravagé par de stupides moutons, un peu excusables et  moins stupides que leurs maîtres qui les ont laissé sans pature il y a 3 ans, avec la conséquence prévisible : les affamés rongent l'écorce des arbres, et les arbres meurent . Plus de la moitié du verger a péri sur ces trois années, et ce n'est pas fini . Quelques survivants souffreteux sont juste conservés pour prélèvement éventuel de greffons .

http://www.verger-tiocan.asso.cc-pays-de-gex.fr/

 

POMMIER-api-étoilé.jpg


Mardi 6 décembre, par un temps d'hiver détestable, avec pluie et froid (neige sur les proches sommets du Jura), 11 arbres ont été plantés . Douze étaient prévus, douze avaient été préparés, mais si les bras et les jambes fonctionnent bien, mon cerveau a des lacunes, et j'ai oublié d'apporter le petit pommier Api étoilé . Le temps encore plus détestable de mercredi m'a contraint à continuer de promener ce jeune passger dans ma voiture jusqu'à ce midi où, enfin , il a trouvé sa place . 

Longue vie à ces jeunes de vieilles espèces sauvegardées, la plupart étant connues du temps de Voltaire . Il était plus gourmand de poires et de pêches que de pommes .

 

api étoilé 8_12_2011 verger voltaire.JPG


Voici une photo d'un jeune qui promet ; je vous tiendrai au courant de son avenir et celui de ses frères et cousins de verger .

 


 

 

 

 

« A M. POLIER DE BOTTENSi

A Prangins, 28 février [1755]

Je me félicite, monsieur, d'être enfin votre voisin ii, et je vous demande mille pardons, aussi bien qu'à M. de Brenles, de n'être pas venu chez vous deux vous remercier de m'avoir fait Lausannois mais j'étais si malade, j'avais si peu de temps, et j'étais si occupé des préparatifs de mon bonheur, que je n'ai pas eu un instant dont je pusse disposer. J'attends avec impatience le moment où je pourrai être votre diocésain, si je ne peux vous entendre à l'église, je vous entendrai à table. Nous parlerons, à mon retour, de la proposition que vous avez eu la bonté de me faire sur Bottens iii. Oserais-je vous prier, monsieur, de m'honorer de vos bontés auprès de Mlle de Bressonaz, de lui présenter mes respects, et de lui dire combien je m'intéresse à tout ce qui la touche?
Je fis un effort, en partant, pour grimper au château de votre bailli, de là il fallut aller à Prélaz, essayer de conclure un marché pour Mme de Bentinck iv. Elle est digne d'être votre diocésaine, et
je vous réponds qu'elle vous donnera la préférence sur le célèbre Saurin v, de la Haye.

Adieu, monsieur; si je ne crois pas absolument en Calvin, je crois en vous, et je vous suis attaché pour toute ma vie.
C'est de tout mon cœur.

 

V. »

 

iAntoine-Noé de Polier de Bottens : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-No%C3%A9_de_Polier_d... . Par la suite, pour l'Encyclopédie , il écrira un article Liturgie, qui sera amendé par V*, et Messie, de même .Voir lettre du 18 février 1755 à de Brenles : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/12/04/l...

 

ii Il vient de louer Monrion, près de Lausanne .

 

iii Bottens, commune du pays de Vaud : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bottens

 

 

vJacques Saurin, ancien pasteur en Hollande : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Saurin

Voir article à ce nom : http://flandres-hollande.hautetfort.com/histoire-hollande/http://flandres-hollande.hautetfort.com/histoire-hollande/