15/12/2010
Vous ne trouverez pas une femme dans Paris qui se tue pour n'être pas violée
Titre provocant ! Tape à l"oeil !!
J'assume ce choix, style revue people, car mon but est de faire mieux connaitre Voltaire par ses écrits, et donc titre accrocheur (c'est à vous de me le dire ! )
Par ailleurs je suis de tout coeur avec Ni pute ni soumise, et je suppose que Volti soutiendrait ce mouvement de défense des femmes .
Note écrite le 28 juillet 2011 pour parution le 15 décembre 2010 .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
15è décembre 1776
Mon cher ange, il y a environ soixante ans passés que vous êtes occupé à me consoler et à m'encourager . Je commence à croire que ni l'Ancien 1 ni le Nouveau 2 Testament ne troubleront mes derniers jours , et qu'on a autre chose à faire à la cour que de persécuter un vieux rimailleur pour des sottises dont personne ne se soucie .
Je démêlerai peut-être des affaires très embrouillées et très mal conduites de notre pauvre petit pays de Gex, 3 mais je ne me tirerai pas si bien de l'entreprise dont Mme de Saint-Julien vous a donné si bonne opinion 4. Si ce n'est pas elle qui vous en a parlé, c'est l'abbé Mignot . Le commencement de l'ouvrage me donnait à moi-même de très grandes espérances, mais je ne vois sur la fin que du ridicule . J'ai bien peur qu'on ne se moque d'une femme qui se tue de peur de coucher avec le vainqueur et le meurtrier de son mari , quand elle n'aime point son mari , et qu'elle adore ce meurtrier . Cela ressemble aux vierges chrétiennes de la légende dorée qui se coupaient la langue avec leurs dents , et la jetaient au nez des païens pour n'être pas violées par eux . Il y a quelque chose de si divin dans ces catastrophes qu'elles en sont impertinentes . D'ailleurs, la pièce roulant uniquement sur le remords continuel d'aimer à la fureur le meurtrier de son mari ne pouvait comporter cinq actes . J'étais obligé de me réduire à trois, et cela me paraissait avoir l'air d'un drame de M. Mercier 5 . C'est bien dommage, car il y avait du neuf dans cette bagatelle, et les passions m'y paraissaient assez bien traitées ; il y avait quelques peintures assez vraies, mais rien ne répare le vice d'un sujet qui n'est pas dans la nature . Vous ne trouverez pas une femme dans Paris qui se tue pour n'être pas violée . Bérénice, qui est le plus mince et le plus petit sujet d'une pièce de théâtre, était beaucoup plus fécond que le mien, comme beaucoup plus naturel ; cela me fâche et m'humilie . Un père n'est pas bien aise de se voir obligé de tordre le cou à son enfant . Voilà trois mois entiers de perdu, et le temps est cher à mon âge .
Je reçois dans ce moment une lettre de M. de Thibouville, il augmente mes regrets . Il me dit surtout des choses si intéressantes sur Mlle Saint-Val, que je suis homme à mourir de chagrin de n'avoir pu rien faire qui soit digne d'elle .
Je suis de votre avis sur Rodogune . Il n'y a pas de sens commun dans toute cette pièce qu'on a regardée comme le chef-d’œuvre de Corneille . La dernière scène même qui semble demander grâce pour le reste n'est nullement vraisemblable, mais il y a tant d'illusion théâtrale d'un bout à l'autre que le public a été séduit . Nous n'avons point une pareille ressource dans une petite pièce qui ne consiste qu'à dire : J'aime mon amant comme une folle, mais je suis dévote, et j'aime mieux me tuer que de coucher avec lui .
M. de Thibouville m'apprend qu'on va jouer Oreste 6 et qu'elle sera très bien remise au théâtre . Je crois qu'elle réussirait mieux si nous étions en Grèce, mais j'ai peur que des déclamations grecques ne réussissent point à Paris .
Je me mets à l'ombre de vos ailes, mon très cher ange .
V. »
1 Allusion aux Lettres de quelques juifs … à M. de Voltaire, de l'abbé Guénée ; voir lettre du 8 décembre à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/09/a-tetes-chaudes-marrons-chauds.html
L'oeuvre fut bien accepté tant par ses détracteurs (Voltaire, D'Alembert) que le public. L'auteur y fait montre d'une argumentation nourrie et érudite, ce que Voltaire applaudit lui-même. Les Lettres ne sont pas une défense de l'Eglise, mais de la religion ; l'abbée Guenée établit un dialogue avec Voltaire ; http://biblioweb.hypotheses.org/2689
3 Voir lettre à Mme de Saint-Julien du 5 décembre :
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/06/g...
5 Louis-Sébastien Mercier, qui écrivit entre autres ,
La Brouette du vinaigrier, 1755, drame en 3 actes : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108522c/f1.image
ainsi que Chilpéric premier, 1774 : http://books.google.com/books?id=H2sGAAAAQAAJ&printse...
Le faux ami, 1772 : http://www.youscribe.com/BookReader/EmbedPreview/303105?w...
Jean Hennuyer, 1772 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108519p
Le Juge, 1774 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108525h/f3.image.r=...
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Il a vu Mandrin à Nyon. J'espère avoir bientôt cet honneur
Volti n'aura pas "cet honneur" de voir Mandrin qui s'attaqua si fort aux fermiers généraux, grands voleurs légaux devant l'éternel (notre fisc n'a changé que la qualification de ses prélèvements ! ). Volti affiche clairement ses sympathies et luttera pour sa part contre ces percepteurs, au moins dans le pays de Gex, avec l'aide de quelques uns de ses amis bien placés et en payant de sa poche.
http://www.youtube.com/watch?v=uBGWkxwL7vU&NR=1
http://www.youtube.com/watch?v=Hegtu7bSLZE&feature=re...
Silence of a candle : http://www.youtube.com/watch?v=I6FNcN7KXRU&feature=re...
De Marie-Louise Denis
et
Voltaire
« A Jean-Louis-Vincent Capperonnier de Gauffecourt
Ce 15 décembre [1754] à Prangins i
Bon Dieu que tous les Tronchin ii sont aimables, et que nous vous sommes obligés de nous les avoir fait connaitre ! Nous avons été reçus à Genève à merveille, on a même eu l'attention de nous garder les portes de la ville jusqu'à six heures et demie, ce qui ne se fait pour personne iii. Mais ces messieurs ont eu la politesse de dire qu'ils tenaient toujours leurs portes ouvertes au mérite . Mlle de Choisy iv est venue, Monsieur, me voir de votre part, elle m'a fait tous [sic] les offres possibles de service. Je conviens du meilleur de mon cœur que nous vous avons bien des obligations, et que nous sommes très fâchés d'être si loin de vous . Mon oncle vous aime passionnément et nous vous regrettons tous deux bien sincèrement.
J'écris à Mme de Fleurieux et à l'abbé Pernetti v. J'espère les revoir cet hiver dans cette belle ville où ils nous ont donné tant de marques de leur amitié .
Mlle de Choisy se plaint de ce que vous ne venez presque plus à Genève vi, mais nous nous plaindrions bien plus qu'elle si vous ne veniez pas nous rechercher dans le pays de Vaud comme vous nous l'avez promis au mois de juillet . Adieu Monsieur. L'oncle par dessus tous les maux que vous lui connaissez a une grosse fluxion sur la joue . Cependant il a pris un appartement qui n'est pas sur le lac et qui commence à être chaud.
Adieu. N'oubliez pas vos ermites et comptez sur leur tendre amitié.
DENIS.
Nous sommes partis trop tôt de Lyon, mon cher Monsieur, il fallait attendre que vous n'y fussiez plus. Mme Denis est devenue garde-malade ambulante. Et moi je suis un perclus qui court la prétentaine . Je souffre beaucoup, et je suis plus sensible à vos bontés qu'à mes maux. Je ne puis accuser la nature puisqu'elle a fait des cœurs comme le vôtre.
Le major Rock vii chez qui je n'ai pu aller sort de chez moi . Il a vu Mandrin à Nyon. J'espère avoir bientôt cet honneur viii.
Adieu cœur noble et tendre . J'ai pris la liberté de vous adresser par M. Tronchin . Mes remerciements à M. le marquis de Rochebaron ix et à madame . On ne peut les voir sans les respecter, et les quitter sans être attendri. Je vous supplie de les assurer de ma vénération et de ma reconnaissance.
V. »
i Ils sont au château de Prangins depuis deux jours. http://www.myswitzerland.com/fr/decouvrir_la_suisse/voyag...
ii Rapports avec Jean-Robert Tronchin, banquier genevois à Lyon ; François Tronchin, Conseiller à Genève ; Théodore Tronchin, médecin qui pratique l'inoculation .
iii Le 12 décembre, jour de la fête de l'Escalade à Genève . http://geneve.ialpes.com/escalade/escalade.htm
iv Peut-être une fille de Jean-Jacques Choisy, fonctionnaire de Genève .
v Mme de La Tourette de Fleurieux, femme du secrétaire de l'Académie de Lyon puis président qui sera nommé Directeur (4 décembre 1759) de l'Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, trois académies unifiées qui se réunissent et siègent à l'Hôtel-de-Ville. Jacques Pernetti est un érudit lyonnais : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Pernetti
vi Gauffecourt a une maison d'été à Montbrillant, près de Genève ; il n'est plus membre de la représentation française à Genève. Pages 174-175 : http://books.google.be/books?id=YbIFAAAAQAAJ&pg=PA174...
vii Il remerciera le 8 novembre 1755 le major Rochmondet, de Lausanne de lui avoir envoyé La Vue d'Anet de Lerber.
viii Ce personnage de Mandrin impressionne V* qui en parle à plusieurs reprises, entre autres à la duchesse de Saxe-Gotha, il écrit le 14 janvier 1755 : « Il y a trois mois il n'était qu'un voleur, c'est à présent un conquérant ... ce brigandage peut devenir illustre et avoir de grandes suites . Les révolutions de la Perse n'ont pas commencé autrement. » http://www.mandrin.org/campagnes-de-mandrin.html
Mandrin sera roué vif en 1755. http://www.mandrin.org/execution-de-mandrin.html
ix François de La Rochefoucauld, marquis de Rochebaron, commandant de Lyon.
En 1741, étant commandant pour le Roi en Lyonnais et Beaujolais, il vendit la terre de Rochebaron à Pierre François Joseph de Giry.
Il décéda à Lyon le 26 décembre 1766.
Il avait épousé en 1764 Marie Anne Joachim de Foudras.
Jeton en argent de 1740 à ses armes et celles de Lyon:
http://www.youtube.com/watch?v=KHvTWdkR1rw&feature=re...
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14/12/2010
Mon âme recommanda à mon corps de la suivre aux États . J'allai à Gex
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.tao-yin.com...
http://www.deezer.com/listen-1590883 : Nun freut euch !
http://www.deezer.com/listen-2571853 : Yedid nefesh !
http://www.deezer.com/listen-894819 : Je n'ai que mon âme ! Dédié à Mam'zelle Wagnière .
http://www.deezer.com/listen-2703589 : La couleur de mon âme ! LES couleurs ... de cette partie de nous-même que l'on dit éternelle .
Si mon âme en partant : http://www.deezer.com/listen-229965
J'ai vendu mon âme au diable : http://www.deezer.com/listen-4868416 ; marché de dupe !
« A Anne-Madeleine-Louise-Charlotte-Auguste de La Tour du Pin de Saint-Julien
A Ferney 14è décembre 1775
Je n'ai point encore eu un plus beau sujet d'écrire à notre protectrice i. C'était mardi, douzième du mois, que je devais lui mander notre triomphe sur ceux qui s'opposaient au salut du pays, et qui avaient mis les prêtres dans leur parti. Mon âme recommanda à mon corps de la suivre aux États . J'allai à Gex tout malingre et tout misérable que j'étais. Je parlai, quoique ma voix fût entièrement éteinte. Je proposai au clergé d'accepter la bulle Unigenitus de M. Turgot, c'est-à-dire la taxe de trente mille livres ii, purement et simplement, avec une reconnaissance respectueuse. Tout fut fait, tout fut écrit comme je le voulais . Mille habitants du pays étaient dans les environs aux écoutes, et soupiraient après ce moment comme après leur salut malgré les trente mille livres. Ce fut un cri de joie dans toute la province. On mit des cocardes à nos chevaux, on jeta des feuilles de laurier dans notre carrosse. Nos dragons accoururent en bel uniforme, l'épée à la main. On s'enivra partout à votre santé, à celle de Turgot et de M. de Trudaine. On tira nos canons de poche toute la journée iii.
Je devais donc, Madame, vous écrire tout cela le mardi ; mais il fallut travailler à mille détails attachés à la grande opération. Il fallut envoyer des paquets à Paris. J'étais excédé, et je m'endormis. Ma lettre ne partira donc que demain vendredi 15è du mois. Et vous verrez par cette lettre qu'il n'y a point de joie pure dans ce monde, car pendant que nous passions doucement notre temps à remercier monsieur Turgot, et que toute la province était occupée à boire, les pandoures de la ferme générale, qui ne doivent finir la campagne qu'au 1er janvier, avaient des ordres secrets de nous saccager. Ils marchaient par troupes au nombre de cinquante, arrêtaient toutes les voitures, fouillaient dans toutes les poches, forçaient toutes les maisons, y faisaient le dégât au nom du Roi et obligeaient tous les paysans à se racheter pour de l'argent. Je ne conçois pas comment on n'a point sonné le tocsin contre eux dans tous les villages, et comment on ne les a point exterminés. Il est bien étrange que la ferme générale, n'ayant plus que quinze jours pour tenir leurs troupes chez nous en quartier d'hiver, ait pu leur permettre et même leur ordonner des excès si punissables. Les honnêtes gens ont été très sages, et ont contenu le peuple qui voulait se jeter sur ces brigands comme sur des loups enragés.
Puisse monsieur Turgot nous délivrer de ces monstres pour nos étrennes, comme il nous l'a promis.
Le palais Dauphin iv est bien loin d'être couvert. M. Racle nous avait flattés qu'il le serait au 1er novembre, mais tout s'est borné à des préparatifs, et à la piquer à coups de marteau de grandes pierres de roche, qui à mon gré ne conviennent point du tout à une maison de campagne. Il en a fini entièrement une pour lui, qui contient de grands magasins, et des appartements commodes, et qui coûte quatre fois moins. Tout le monde est persuadé que notre petit pays va s'enrichir et se peupler v. On s'empresse à me demander des maisons à toute heure. Mais je ne bâtis pas comme Amphion, et je n'ai plus de lyre. Tout va bientôt me manquer, mais j'aurai au moins achevé à peu près mon ouvrage, et je mourrai avec la consolation d'avoir été encouragé par vous.
Permettez-moi, Madame, de présenter mon respect à monsieur votre frère vi, et agréez l'attachement inviolable de votre protégé V, qui est à vous jusqu'à son dernier soupir. »
i Protectrice du pays de Gex, elle utilise ses relations pour aider V* à obtenir la liberté de commerce dans ce pays.Elle (1730-1820) a épousé François-David Bollioud de Saint-Julien, baron d'Argental (1713-1788), en 1754.
ii Chiffre fixé par Turgot pour le rachat du monopole des fermiers généraux ; cf. lettre du 8 décembre à Turgot.
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/08/q...
iii Hennin, résident de France à Genève, le 19 décembre, donnera à Vergennes le détail de ce qui fut un jour de triomphe pour V* : quand il arriva aux États « tout le monde se rangea autour de lui » ; le député du clergé le remercia ...; on adopta les conditions à l'unanimité ; ensuite « on pria M. de Voltaire d'aider les États de ses conseils dans la répartition de l'impôt et de continuer à s'occuper des avantages du pays dont il faisait le bonheur » ; à sa sortie le peuple rassemblé cria : « Vive le roi ! Vive M. de Voltaire ! », « orna ses chevaux de lauriers et de fleurs » ...; « il fut escorté par sa bourgeoisie de Ferney à cheval ; dans tous les villages où il passa mêmes acclamations, même profusion de lauriers » ; Hennin conclut : « Pour l'homme le plus sensible au bonheur de ses semblables, et à sa gloire personnelle, c'eût été certainement une journée bien brillante ; à plus forte raison pour M. de Voltaire qu'on peut dire qui réunit à l'excès ces deux sentiments »
iv Maison que Mme de Saint Julien se faisait construire et qui s'écroulera avant d'être finie.
v Ce qu'écrit effectivement le résident Hennin à Vergennes.
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13/12/2010
Il serait bon que Mme l'abbesse fît tenir aussi quelques particularités dont on pût faire usage
Statue détruite en 1941, remplacée par celle ci-dessous
Mme l'abbesse vue par Juliette : http://www.deezer.com/listen-1161938
« A Charles-Joseph Dumaisniel, seigneur de Belleval i
13è décembre 1773
La personne à qui monsieur de Belleval a fait parvenir un papier signé de lui le 9è de novembre 1773 ii est obligé de lui dire que le journal en question iii est tout entier de la main de M. Casin, avocat au Conseil, écrit de sa main. Il a été imprimé dans les Questions encyclopédiques, auxquelles plusieurs gens de lettres ont travaillé. On en achève présentement une nouvelle édition dans laquelle le même article est déjà inséré iv. Si monsieur de Belleval a des instructions à donner, on les imprimera à la suite, et on corrigera l'article suivant ses intentions v. Il serait bon que Mme l'abbesse fît tenir aussi quelques particularités dont on pût faire usage.
Le roi de Prusse protège beaucoup le fils de M. d'Etallonde, et a promis d'avoir soin de son avancement. »
i Belleval : père d'un des co-accusés , -de Saveuse de Belleval,- dans l'affaire du chevalier de La Barre ; voir : http://gaelleju.free.fr/secret-public/IMG/pdf/TEXTE_14_Cl...
iii Relation de la mort du chevalier de La Barre, publiée par V* sous le nom de Cassen. http://www.voltaire-integral.com/Html/25/35_Relation.html
iv Voir note dans la lettre à Damilaville du 14 juillet 1766 où V* parle du rôle peu honorable attribué à Belleval dans l'affaire de La Barre par la prétendue lettre d'Abbeville du 7 juillet 1766. http://users.skynet.be/litterature/ressources/voltairelab...
v La rétractation concernant l'article « Justice » des Questions sur l'Encyclopédie où était imprimée la Relation ... parut seulement à la fin du dernier volume des Questions sur l'Encyclopédie dans l'édition encadrée en 1775. Voir billet à Cramer du 31 décembre 1773. Et page 361 - ... : http://books.google.fr/books?id=2R4tAAAAYAAJ&pg=PA361...
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12/12/2010
J'ai eu la hardiesse de prévenir l'arrêt du parlement.
Ci-dessus : Logo de : http://www.eurafecam.org/EURAFECAM/Bibliotheque/Crimes/so...
Pop crimes : http://www.deezer.com/listen-5918978 ; ne me demandez pas ce qu'il chante , mais c'est lourd, rythmé et gai comme une porte de prison .
Après les crimes du passé dont nous parle Volti, Crimes of the future : ça a l'air de faire mal ! http://www.deezer.com/listen-6267553
And now : 9 Crimes ! exactly ! Pas un de plus ! De ceux qu'on ne regrette pas ; à écouter sereinement : http://www.deezer.com/listen-697670 , ou à voir et écouter : http://www.youtube.com/watch?v=cgqOSCgc8xc
« A Joseph Vasselier
Vous avez dû, mon cher correspondant, recevoir trois volumes à votre adresse avec un petit billet, le tout sous une enveloppe à M. Tabareau. De sorte que vous avez chacun vos Questions encyclopédiques jusqu'au C.
Voici une feuille du quatrième volume, où il est question de Mme Lerouge 1, à la page 164. J'ai eu la hardiesse de prévenir l'arrêt du parlement. S'il ne confirme pas ma sentence je serai bien étonné.
Je vous prie, mon cher correspondant, de m'envoyer le mémoire pour Sirven 2.
Voici des Questions encyclopédiques que vous êtes supplié de vouloir bien faire remettre à M. de Bordes 3.
10è décembre [1770] à Ferney. »
1 Dans l'article « Des Crimes » des Questions sur l'Encyclopédie, Mme Lerouge, de Lyon, avait accusé à tort sa voisine Mme Perra d'avoir tué sa fille dont on retrouva le corps dans le Rhône, et on avait fait témoigner contre Mme Perra son propre fils âgé de cinq ans et demi.Pages 163 -166: http://www.archive.org/stream/questionssurlenc04volt#page...
2 Le 30 août 1769, V* a demandé à l'abbé Audra de lui faire parvenir par Vasselier le Mémoire pour le sieur Pierre-Paul Sirven ... appelant . Contre les consuls et communauté de Mazamet, de Pierre Firmin de La Croix. Le livre sera annoté par V* : note 832 : http://books.google.be/books?id=3W7IVGRHzAAC&pg=PA115...
3 Charles Bordes de l'Académie de Lyon.http://cths.fr/an/prosopo.php?id=100466
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11/12/2010
s'il se présente quelque évêque ou quelque balayeur du collège de Sorbonne
Balayeur : http://www.deezer.com/listen-2148635
Evêque : http://www.deezer.com/listen-628031
Balayeur : http://www.deezer.com/listen-2119137
Saint Nicolas , même après sa fête, ça compte encore : http://www.deezer.com/listen-3416201
Balayeur Yéyé : http://www.deezer.com/listen-1336294
Et, en ce temps hivernal, pour se réchauffer a "brandy for the bishop" (ou plus si affinité ! ) : http://www.deezer.com/listen-5857712
http://www.deezer.com/listen-2650147 vie d'un balayeur vue par un prince de la poésie, Prévert .
Cet évêque-ci est doublement utile ; comme son modèle de chair (ici, il ne reste que l'os ) il cure les oreilles (des pécheurs : qui abet audias audiat audiendi !) et les débarasse de leurs (ignorance ? ) crasse (sous-ongulaire) . Allez ! et ne grattez plus !
« A Jean Le Rond d'Alembert
Mon cher philosophe, mon cher ami, il est important que nous ayons i avec M. Gaillard un littérateur quel qu'il soit ii, attaché à l'Académie, philosophe, et intrépide ennemi des cagots. On m'a parlé beaucoup de M. de Malesherbes iii.
On dit aussi que le président de Brosses se présente. Je sais qu'outre les Fétiches iv et les Terres australes v, il a fait un livre sur les langues vi, dans lequel ce qu'il a pillé est assez bon, et ce qui est de lui détestable.
Je lui ai d'ailleurs envoyé une consultation de neuf avocats, qui tous concluaient que je pouvais l'arguer de dol à son propre parlement vii. Il a eu un procédé bien vilain contre moi, et j'ai encore la lettre dans laquelle il m'écrit en mots couverts que si je le poursuis il pourra me dénoncer comme auteur d'ouvrages suspects que je n'ai certainement pas faits. Je puis produire ces belles choses à l'Académie, et je ne crois pas qu'un tel homme vous convienne viii.
J'ignore s'il se présente quelque évêque ou quelque balayeur du collège de Sorbonne. Si on veut un homme de lettres, il me semble qu'il en faut un qui puisse servir la littérature et l'Académie. Il n'y en a peut-être pas de plus propre à remplir ces deux objets que M. Marin. Il a réussi dans quelques histoires bien écrites ix; il a fait de jolis vers ; il a obligé tous les gens de lettres x; il est dans un âge et dans une place qui répondent de sa conduite. Voyez ce que vous pouvez faire. Je crois que de tous les littérateurs c'est celui dont vous serez le plus content. Je devine très bien quelle est la souscription xi dont vous me parlez, cela serait charmant.
L'aventure de l'archevêque de Toulouse n'est que trop vraie, et vous ferez très bien de savoir qu'il a eu des ordres supérieurs xii. C'est un mystère qu'il faut absolument éclaircir.
Permettez-moi d'embrasser M. de Condorcet et vos autres amis.
V.
A Ferney ce 10 décembre 1770 »
http://www.deezer.com/listen-5247380
i = qu'on élise à l'Académie française.
ii Cf. lettre à Richelieu du 4 février 1771; et pour connaitre les titres de Gabriel-Henri Gaillard : http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...
Et lettres à d'Alembert au sujet de cette élection prévue : pages 518-... : http://books.google.be/books?id=HhJEAAAAYAAJ&pg=RA4-P...
iii Lamoignon de Malesherbes qui sera reçu à l'Académie le 16 février 1775. http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tien_Guillaume_de_L...
iv Du culte des dieux fétiches, ou parallèle de l'ancienne religion de l'Égypte avec la religion actuelle de Nigritie, 1760. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k106440f
De Brosses : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Brosses
v Histoire des navigations aux terres australes, 1756.http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k751404
vi Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l'étymologie, 1765. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50476b/f2.image.pag...
vii De Dijon . Voir les lettres de V* à Mme Denis du 6 avril 1768 et lettres de novembre 1761 pour les démêles de V* avec de Brosses à qui il a acheté le comté de Tournay en 1758.
viii V* , ulcéré, écrira à d'Alembert le 28 décembre 1770 : « Je passe le Rubicon pour chasser le nasillonneur, délateur et persécuteur, et je déclare que je serai obligé de renoncer à ma place si on lui en donne une. »
ix Marin a écrit une Histoire de Saladin , 1758, http://books.google.be/books?id=98IGAAAAcAAJ&printsec...
et des pièces de théâtre, 1765, participé à des éditions et à la compilation de la Bibliothèque du théâtre français, 1768.
x Marin en temps que secrétaire général de la Librairie rend des services aux philosophes et à V* particulièrement en essayant de faire pénétrer ses ouvrages en France et lui faisant parvenir des lettres. Par la suite V* changera d'avis sur Marin. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Louis_Claude_M...
xi Pour la statue de V* par Pigalle.
xii Le 23 novembre, V* écrit déjà à d'Alembert : « ... votre archevêque de Toulouse, si tolérant, a fait mourir par son intolérance, le pauvre abbé Audra (qui enseignait l'Histoire de V* et en avait fait un manuel) ... Il a fait un mandement cruel contre lui, et a sollicité sa destitution de sa place de professeur en histoire ... Cette aventure a donné la fièvre et le transport au pauvre abbé, et il est mort au bout de quatre jours »(le 17 octobre). D'Alembert répondra : « ... L'abbé a forcé l'archevêque à donner son mandement, en manquant à sa parole, en retirant sa démission, en voulant compromettre un des grands vicaires ; l'archevêque avant ce temps-là avait résisté pendant un an aux clameurs du parlement, des évêques, de l'Assemblée du clergé . A la fin on lui a forcé la main. » L'abbé est mort d'une « fièvre maligne ». Voir aussi : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres...
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10/12/2010
J'ai goûté la vengeance de consoler le roi de Prusse ; et cela me suffit.
For Babet : http://www.deezer.com/listen-5129630 : ça laisse rêveur !
"Une" Babet qui me semble plus séduisante que "le" Babet-bouquetière de Volti : http://www.deezer.com/listen-7179858
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
conseiller d'honneur du parlement
rue de la Sourdière à Paris
Aux Délices 10 décembre [1757]
Mon cher et respectable ami, je reçois une lettre de Babet i qui a troqué son panier de fleurs contre le portefeuille de ministre . J'en suis enchanté. M. Amelot ni même M. de St Contest n'écrivaient pas de ce style. Je vous remercie de m'avoir procuré un bouquet de fleurs de la grosse Babet. Rengainez mes inquiétudes ii, mais si dans l'occasion on vous parlait encore de mes correspondances assurez bien que ma première correspondance est celle de mon cœur avec la France. J'ai goûté la vengeance de consoler le roi de Prusse iii; et cela me suffit . Il est battant d'un côté, et battu de l'autre iv. A moins d'un nouveau miracle, il sera perdu. Il valait mieux être philosophe comme il se vantait de l'être. »
i L'abbé de Bernis, surnommé Babet la bouquetière, était devenu ministre des Affaires étrangères en juin. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Joachim_de_Pie...
http://www.leguidedesconnaisseurs.be/article605.html
http://www.asmp.fr/fiches_academiciens/textacad/ladurie/l...
http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...
ii V* a fait part de ses inquiétudes à d'Argental le 2 et 3 décembre. On était mécontent en France de sa correspondance avec le roi de Prusse avec qui on était en guerre et on craignait que notre alliée autrichienne n'en prenne ombrage ; il avait conseillé Frédéric (qui voulait se suicider) de négocier et l'avait confié à Bernis. Bernis ne lui répondit même pas .On avait dû « penser que cette confidence était la suite de l'intérêt qu'il prenait encore au roi de Prusse »!
Pages 335-339 : http://books.google.fr/books?id=thNEAAAAYAAJ&pg=PA336...
iii Alors que Frédéric vaincu voulait se suicider ; cf. lettres du 2 septembre 1757 à JR Tronchin et du 15 octobre à Frédéric. http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/01/s...
iv Vainqueur à Rossbach le 5 novembre contre les Français et Autrichiens, Frédéric est battu par les Autrichiens à Breslau les 22-23 novembre. Rupture le 28 novembre de la convention de Closter-Seven entre Français et Anglais. Frédéric sera de nouveau vainqueur le 5 décembre. Cette guerre, vue d'outre-atlantique : http://amerindien.e-monsite.com/rubrique,guerre-de-sept-a...
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