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22/07/2009

. Il ne veut pas que les gens de lettres mêlent les dames dans leurs caquets. Et il a raison

En douceur, encourageant, planant, énergique, tenace, tendu, tout comme j’aime :

http://www.dailymotion.com/video/xqs3d_01-shine-on-you-cr...

 

 

 

 Mais "quid nuper evenit" ?

Où étiez vous dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969 ?

 

 

Moi, je me souviens très bien de ce "bond de géant pour l'humanité" et de la mauvaise humeur de ma fiancée qui lasse d'attendre la sortie de Neil s'était endormie avec consigne de la réveille r au bon moment. Elle était si jolie endormie que je me suis réservé ce double plaisirde voir deux lunes dont une à portée de ma main de terrien. Je vous laisse deviner vers laquelle allait ma préférence. Ah ! jeunesse... Je n'ai jamais regretté de l'avoir laissée assoupie ; elle m'en a beaucoup voulu ; tant pis !

 

 

 

 

 

Volti et ses soucis postaux préfigure ceux plus véniels d'aujourd'hui, où pour des raisons financières, il est question de supprimer la distribution du samedi, au grand dam des facteurs, et je les approuve ...

 

 

 

 

 

 

 

« A Claude-Nicolas Thiriot

 

 

                            Mon cher correspondant, quid nuper evenit ? [que vient-il de se passer ?] J’avais envoyé pour vous un gros paquet à M. de Villemorien [directeur de la poste à Paris] il y a environ huit jours, et M. de Villemorien m’écrit qu’il ne peut plus servir à la correspondance .Et il me signifie cet arrêt sans me parler du paquet, et comme je ne me souviens plus de la date, je ne sais s’il m’écrit avant ou après l’avoir reçu, et cela me fait de la peine, et c’est à vous de savoir si vous avez mon paquet, et à le demander si vous ne l’avez pas, et à me dire d’où vient ce changement extrême.

 

 

                            Et vous noterez que dans ce paquet était entre autres ma lettre au Palissot, [lettre du 12 juillet adressée à l’auteur des Philosophes] laquelle vous vouliez lire, et faire lire. Mais les notes du Russe à Paris  en disent plus que cette lettre.

 

 

                            Et vous noterez encore qu’il y avait dans mon paquet un billet pour Protagoras.[=d’Alembert]

 

 

                            On me mande de tous côtés que Lefranc de Pompignan est très mal auprès de l’Académie et du public, qu’on rit avec Vadé, [c'est-à-dire avec Le Pauvre Diable] qu’on bénit Le Russe, que le sermon sur la vanité plait aux élus et aux réprouvés [nombreux libelles]. Dieu soit béni, et qu’il ait la bonne cause en aide. Si on n’avait pas fait cette justice de Lefranc de Pompignan, tout récipiendaire à l’Académie se serait fait un mérite de déchirer les sages dans sa harangue. Je compte que M. Alétoph a rendu service aux honnêtes gens.

 

 

                            On dit qu’on imprime un petit recueil de toutes ces facéties.[Le Recueil des facéties parisiennes pour les six premiers mois de 1760 ; 1760.]. Hélas ! sans le malheureux passage du prophète [Melchior Grimm ; sur l’affaire concernant Mme de Robecq, voir lettres des 10 juin, 9 et 14 juillet 1760] sur Mme la princesse de Robecq on n’aurait entendu que des éclats de rire de Versailles à Paris.

 

 

                            A propos de l’édition vous noterez encore que dans le paquet Villemorien il y avait un paquet pour Corbi [libraire à Paris] .Est-il vrai qu’on va jouer l’Ecossaise ? Que dira Fréron ? Ce pauvre cher homme prétend, comme vous savez, qu’il a passé pour être aux galères mais que c’était un faux bruit .Eh ! mon ami que ce bruit soit vrai ou faux, qu’est-ce que cela peut avoir de commun avec l’Ecossaise ?

 

 

                            Jean-Jacques a-t-il signalé son crédit dans l’affaire de l’abbé mords-les ? [pour faire libérer l’abbé Morellet, auteur de La Vision]. S’il a échoué, je crois avoir plus de crédit que lui . Mais j’ai grand peur que le Roi en personne ne soit inflexible. Il ne veut pas que les gens de lettres mêlent les dames dans leurs caquets. Et il a raison .

 

 

                            Tuus V.

                            Aux Délices 22 juillet. »

19/07/2009

la dissertation sur les monnaies runiques éclaircit un peu l’histoire triste et obscure des peuples du Nord

Sunday, sunday, belle journée .

Jour du Seigneur, pour certains, je vais officier sans doute trois fois ce jour en tachant de n'avoir pas un sermon soporifique devant un public attentif.

 

Scoop du matin, Volti est toujours vivant, JJ Rousseau peut en témoigner, ils ont encore passé la nuit ensemble (en tout bien tout honneur ! ) dans le vestibule du château . Le gardien de nuit n'est pas intervenu, la discussion est restée courtoise et je dois constater qu'une fois de plus ils restent campés sur leurs positions . A suivre ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

                    Si vous passez quelquefois chez Brisson, le libraire, vous me feriez bien plaisir d’examiner deux livres qui sont chez lui, l’un est une histoire universelle en 7 volumes du p. don Calmet,[Augustin Calmet, Histoire universelle, sacrée et profane….1735_1747, 8 volumes] que je ne connaissais pas, l’autre est une dissertation latine faite par Bayer [Gottlieb-Siegfried Bayer, Historia osrhoena ex numis illustrata, 1734 ] ou par quelque autre Allemand sur les monnaies runiques. Dites-moi, je vous prie, si l’histoire de don Calmet est pleine de recherches curieuses du Moyen Age, et si la dissertation sur les monnaies runiques éclaircit un peu l’histoire triste et obscure des peuples du Nord. Si vous croyez ces deux livres bons, je les achèterai.

 

 

                    Faites, je vous prie, mille compliments à M. de Maupertuis.[revenu en France après l’aventure de Molwitz (victoire de Frédéric II, où Maupertuis a été pris, dépouillé et envoyé à Vienne avec les prisonniers ; V*, dans ses Mémoires montre Maupertuis « suivant Sa Majesté sur son âne, du mieux qu’il pouvait « !), irrité contre V*, celui-ci lui se sentira obligé de lui envoyer une lettre de justification le 1er juillet, alléguant sa « franchise »].  Y-a-t’il quelque chose de nouveau sur vos affaires ? [pension promise par Frédéric] Je crois comme vous qu’il faut attendre la fin de la campagne.

 

 

                    Je vous embrasse de tout mon cœur.

 

 

                    V.

                    Ce 19 juillet 1741 à Bruxelles. »

 

 

 

15/07/2009

nous étions si unis que vous aviez le frisson quand j’avais la fièvre.

Hier soir , je me suis senti une âme de justicier, aussi j’ai applaudi aux exploits de Louis la Brocante qui plein d’astuces a lutté contre une forme moderne d’esclavagisme.

louis_la_brocante.jpg
Ci dessus, le vrai héros !

Je passe sous silence mets en avant un morceau de bravoure où Louis le débrouillard, devant deux gendarmes médusés (il est vrai qu’un rien les étonne, pas vrai ?) réussit à faire passer son fourgon chargé trop en hauteur en se contentant de dégonfler les roues arrières .

Moi je dis : « gonflé le mec ! mais un peu con-con ! si tu ne dégonfles pas aussi à l’avant, tu te retrouves avec une décapotable !! » .

Amis scénaristes et aussi acteurs, de la féérie oui, du réalisme aussi, SVP !. Une vraie histoire belge ou de fada que vous connaissez surement : « pourquoi tu dégonfles les pneus, c’est le haut du camion qui est trop haut ! ».

 

Comme l'animatrice, je fais du vent !helicoptere.jpg

Dans le domaine « Protégeons les candidats de jeux télévisés contre la torture », je m’élève bien haut (en hélicoptère, pour l’occasion !) contre les affreux tortionnaires de la Chasse au trésor !

Ces rois du bon goût et de la psychologie appliqués sont capables de remettre, sans sourire, un jeu et la console qui va avec à l’équipe perdante de la manche de sélection . Où est le mal me direz-vous ?

Tout simplement, à ces éliminés qui en gros sur la patate, qui viennent de voir s’envoler l’espoir de toucher 10000 euros, on offre un jeu « La Chasse au trésor », qui je cite, leur « permettra de revivre les aventures du jeu » !!!

A ceci, j’aimerais entendre répondre : « Sadiques, cruels animateurs, idiots !... Vous savez ce que je vais en faire de votre console de débile, de votre DVD pourri ? A coté de moi les champions olympiques du lancer du disque et du marteau réunis vont pleurer d’envie ; record du monde, satellisées vos saletés !

Vous êtes juste bons à offrir le film de l’accident d’un tétraplégique !

Revivre un échec, et puis quoi encore ? Dire merci ? Je suis heureux d’avoir participé et de m’être fait « boiter » et botter en touche ! ».

 

Je vous laisse le soin de figurer en bonne place dans les records du bétisier télévisuel, bande de zozos !

 

Personnellement, lorsque je ne fais pas un bon score au tir à l’arc, n’essayez pas de me consoler en me disant : « tu n’es quand même pas mal placé !» .Je ne vais pas en compétition pour me faire battre, sinon j’irais à la pêche, bande de moules !(à la pêche aux moules-moules…)

 

 

 

 

 

 

Remets-toi, Volti ! Ton ami Thiriot mène une vie de bâton de chaise et a des amours à géométrie variable, ne mets pas ton doigt dans l’engrenage . Nous sommes en été, et Emilie te fais bon accueil ! Profite …

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

           Je n’ai point été intempérant, mon cher Thiriot, et cependant j’ai été malade. Je suis un juste à qui la grâce a manqué. Je vous exhorte à vous tenir ferme car je crois être encore au temps où nous étions si unis que vous aviez le frisson quand j’avais la fièvre.

 

 

           Vous voilà donc vengé de votre nymphe [Mlle Sallé , maitresse de Thiriot, que V* appellera « votre putain »]. Elle a perdu sa beauté. Elle sera dorénavant plus humaine, et trouvera peu de gens humains. Vous pourrez lui dire :

 

Les dieux ont vengé mon outrage,

Tu perds à la fleur de ton âge

Taille, beautés, honneurs et bien.

 

           Mais avec tout cela je crains bien que quand elle aura repris un peu d’embonpoint, et dansé belle chacone, vous ne redeveniez son chevalier plus enchanté que jamais. J’ai reçu une lettre charmante de votre ancien rival, ou plutôt de votre ancien ami M. Balot [Balot de Sovot qui publiera l’Eloge de monsieur Lancret , peintre du roi (1743) et un acte du ballet Pigmalion (1748)]; mais vraiment je suis trop languissant à présent pour lui répondre.

 

 

           Quand je vous ai demandé des anecdotes sur le siècle de Louis XIV, c’est moins sur sa personne que sur les arts qui ont fleuri de son temps. J’aimerais mieux des détails sur Racine et Despréaux, sur Quinault, Lully, Molière, Lebrun, Bossuet, Poussin, Descartes, etc. que sur la bataille de Stinkerke. Il ne reste plus rien que le nom de ceux qui ont conduit des bataillons et des escadrons. Il ne revient rien au genre humain de cent batailles données, mais les grands hommes dont je vous parle ont préparé des plaisirs purs et durables aux hommes qui ne sont point encore nés. Une écluse du canal qui joint les deux mers, un tableau de Poussin, une belle tragédie, une vérité découverte sont des choses mille fois plus précieuses que toutes les annales de cour, que toutes les relations de campagnes. Vous savez que chez moi les grands hommes vont les premiers, et les héros les derniers. J’appelle grands hommes tous ceux qui ont excellé dans l’utile ou dans l’agréable. Les saccageurs de provinces ne sont que des héros. Voici une lettre d’un homme moitié héros, moitié grand homme que j’ai été bien étonné de recevoir et que je vous envoie. Vous savez que je n’avais pas prétendu m’attirer des remerciements de personne, quand j’ai écrit l’Histoire de Charles XII, mais je vous avoue que je suis aussi sensible aux remerciements de cardinal Alberoni, qu’il l’a pu être à la petite louange très méritée que je lui ai donnée dans cette histoire [V* dit d’Alberoni :  « puissant génie qui a gouverné l’Espagne assez longtemps pour sa gloire, et trop eu pour la grandeur de cet Etat »]. Il a vu apparemment la traduction italienne qu’on a faite à Venise. Je ne serais pas fâché que M. le Garde des Sceaux [Chauvelin] vît cette lettre,[Alberoni écrit :  « …avec votre style sublime vous avez dit plus en deux mots de moi que ce qu’a dit Pline de Trajan dans son panégyrique. Heureux les princes qui auront le bonheur de vous intéresser dans leurs faits ! Votre plume suffit pour les rendre immortels… »] et qu’il sût que si je suis persécuté dans ma patrie, j’ai quelque considération dans les pays étrangers. Il fait tout ce qu’il peut pour que je ne sois pas prophète chez moi.

 

 

           Continuez, je vous en prie, de faire ma cour aux gens de bien qui peuvent se souvenir de moi. Mille tendres compliments à Balot, c’est un aimable correspondant. Je voudrais bien que Pollio [par assimilation à Asinius Pollio, homme de lettre et mécène de Virgile] de La Popelinière pensât de moi plutôt comme les étrangers que comme les Français.

 

 

           On m’a écrit que ce portrait est imprimé [Portrait de Voltaire, attribué au comte Charost, à l’abbé de La Marre, à Ramsay, à Jean-Baptiste Rousseau, puis à Piron, lettre manuscrite en quatre pages, tout en antithèses]. Je suis persuadé que les calomnies dont il est plein seront crues quelque temps et je suis encore plus sûr que le temps les détruira.

 

 

           Adieu, je vous embrasse tendrement, le temps ne détruira jamais mon amitié p[ou]r vous.

 

 

           Voltaire

           Vers le 15 juillet 1735. »

 

 

          

17/06/2009

Je le plaindrai s’il est pendu, mais par pure humanité

Vu émission de Jean-Luc Delarue hier soir avec le don pour sujet : don de sang, plasma, plaquettes, moëlle osseuse, organes.

Mon avis : bon.

Orientée un peu sur le sentimental, cette émission (enregistrée le 10 juin)fait le point sur les besoins et appelle au(x) don(s) bénévoles qui traduisent un engagement personnel pour le bien d’autrui.

Un peu de soi pour une ou des vies sauvées, ce qui semble évident pour les donneurs de sang et autres engagés dans cette voie, doit le devenir pour le maximum des humains.

Je souhaite qu’aucun interdit -dit religieux- ne vienne freiner l’altruisme . Je dis bien –dit religieux- car je ne conçois pas un Dieu qui refuse qu’un humain porte assistance à un autre humain . Ces interdits concernant le sang sont l’œuvre d’humains peureux ou assoiffés de pouvoir, ridiculement attardés et imbéciles, sans capacité d’amour.

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert, des académies etc. rue Michel-le-Comte à Paris

 

 

 

           L’excès de l’orgueil et de l’envie a perdu Jean-Jacques [Omer de Joly de Fleury a dénoncé l’Emile ,le 9 juin, qui sera condamné par le parlement ; V* :  « C’est un fatras d’une sotte nourrice en quatre tomes, avec une quarantaine de pages contre le christianisme, des plus hardies qu’on ait jamais écrites, et par une inconséquence de cette tête sans cervelle, et de ce Diogène sans cœur il dit autant d’injures aux philosophes qu’à Jésus-Christ… » ;  « Il n’y a que lui qui soit assez fou pour dire que tous les hommes sont égaux et qu’un Etat peut subsister sans subordination. »], mon illustre philosophe. Ce monstre ose parler d’éducation ! lui qui n’a voulu élever aucun de ses fils, et qui les a mis tous aux Enfants trouvés. Il a abandonné ses enfants et la gueuse à qui il les avait faits. Il ne lui a manqué que d’écrire contre sa gueuse comme il a écrit contre ses amis. Je le plaindrai s’il est pendu, mais par pure humanité, car je ne le regarde personnellement que comme le chien de Diogène, ou plutôt comme un chien descendu d’un bâtard de ce chien.

 

 

           Je ne sais pas s’il est abhorré à Paris comme il l’est par tous les honnêtes gens de Genève [L’Emile a été saisi à Genève le 12 juin, condamné avec le Contrat Social et J-J. lui-même le 19 juin]. Soyez sûr que quiconque abandonnera les philosophes fera une fin malheureuse.

 

 

           Avez-vous assisté aux assemblées [de l’Académie] où l’on a lu mes insolences sur Rodogune [dans ses commentaires sur Corneille]? Je dis la vérité et je la dirai, mais toujours avec un petit compliment. Je défie toute la démangeaison qu’on a  de n’être pas de mon avis, de m’apporter une bonne raison contre une seule  de mes remarques. Je me connais un peu au théâtre et j’ai malheureusement cinquante ans d’expérience. Quand vous voudrez rire, trouvez-vous aux séances où on lira l’Héraclius de Caldéron, et le Jules César de Shakespear traduit mot à mot en vers blancs [jugement dur sur sur ces deux pièces].

 

           Frère Thiriot dit que l’abbé mords-les [abbé Morellet] fait un excellent ouvrage. Écrasez tous l’Infâme sans qu’elle puisse vous piquer au talon. Si ce monstre de Rousseau avait voulu, il aurait servi utilement dans les troupes légères. Il se forme partout d’assez bons officiers, mais je trouve les généraux français un peu tièdes.

 

 

           Je vous embrasse avec la plus grande chaleur.

 

 

           V.

           17 juin 1762. »

30/05/2009

il faut défendre les vivants et les morts contre les gens d’Église

31 mai (joli anagramme : mai, ami) 1778 ,11h du soir : mort de Voltaire.

François-Marie va rejoindre des prédécesseurs illustres, de fieffés imbéciles , des génies, des malfaisants et des bienfaiteurs, etc...

Avant moi, il a la réponse à la question qui  angoisse tant certains qu'ils se mettent entre les mains de charlatans, de gourous, de meneurs d'âmes à la petite semaine qui ne prêchent que pour leur intérêt et celui de leurs séides.

Volti est resté un homme libre de penser qu'il y a  un dieu,(assurément pour lui ;-peut-être-; le peut-être me concerne ) et que ce dieu n'est ni vengeur ni bienfaiteur absolu. Cet homme a assumé son état et s'est délié de toute croyance religieuse dont il a montré  les exagérations et les sources de malheur.

Voltaire, en ce jour un peu particulier, je te dis encore merci....

 

céres bacchus.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai aussi une raison très personnelle de le remercier ; ce jeudi il m' a permis de faire la connaissance d'une charmante dame et de vivre une aventure peu commune . Je ne vous préciserai ceci que lorsque les évènements le permettront : les pronostics sont ouverts !... Oubliez vos pensées canailles, je suis prêt à parier ma paye (qui est fort maigre au demeurant !, avis au gouvernement ...) que vous ne trouverez pas avant que je vous l'indique ... A suivre.

De toute façon, Voltaire est toujours vivant, peu écouté certes ( la recherche de la vérité et sa défense fachent trop de gens), mais terriblement vivant .

Les visiteurs du château qu'il a fait bâtir à Ferney, où il a vécu 18 ans, viennent du monde entier . Rois du Top 50, qui se souviendra de vous dans 231 ans, et même sans aller jusque là, dans 30 ans ?

 

 

 

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville et à Nicolas-Claude Thiriot

 

 

 

                        Mes philosophes me donnent grande envie de voir cet ouvrage de M. Dardelle [La Conversation de M. l’intendant des menus en exercice avec M. l’abbé Grizel, 20 mai 1761,  est signée de Georges Avenger Dardelle, écrite par V* pour répondre au discours de Le Dains du 15 mai]. Je ne connais que l’eau d’ardelle, et je ne sais si elle est bonne pour la brûlure [allusion au fait qu’on pourrait brûler cette brochure comme celle de Huerne qui a été condamnée]. Au reste c’est à M. Dardelle à répondre de tout.

 

                        Pourrait-on déterrer dans Paris quelque pauvre diable d’avocat, non pas dans le goût de Le Dains, mais un de ces gens qui étant gradués et mourant de faim, pourraient être juges de village ? Si je pouvais rencontrer un animal de cette espèce, je le ferais juge de mes petites terres de Tournay et Ferney. Il serait chauffé, rasé, alimenté, porté, payé. [rappel de Le Joueur, de Regnard]

 

                        J’ai un besoin pressant du malheureux Droit ecclésiastique [ La pratique de la juridiction  ecclésiastique, volontaire, gracieuse, et contentieuse, fondée sur le droit commun et sur le droit particulier du royaume, de François Ducasse, édition 1718 qui se trouvera dans la bibliothèque de V*] qui ne devrait pas être un droit. J’ai un procès pour un cimetière [des os sont mis à jour lors du début de la démolition de l’ancienne église de Ferney que V* veut rebâtir : « des côtelettes de mouton » selon V* ; arrêt des travaux sur ordre de l’évêque d’Annecy] : il faut défendre les vivants et les morts contre les gens d’Église. Mille pardons de mes inopportunités, mes chers philosophes.

 

                        Mes compliments de condoléances à frère Berthier et à frère Lavalette [le père jésuite Lavalette, procureur général de l’Ordre de la Martinique, fondateur d’un établissement de commerce, fait faillite en 1760, suite à la prise de plusieurs navires par les Anglais ; les commerçants marseillais lésés portent plainte contre la Compagnie de Jésus qui exclut Lavalette et refuse de payer ; la Compagnie perdit son procès en 1761 ] , mille louanges à maître Le Dains qui traite Corneille d’infâme ; mais il ne faut montrer la Conversation de l’abbé Grizel et de l’intendant des menus qu’au petit nombre des élus dont la conversation vaut mieux que celle de maître Le Dains . On supplie les philosophes de ne montrer le cher Grizel qu’aux gens dignes d’eux, c’est-à-dire peu de personnes.

 

                        Je souhaite que M. Lemierre soit bien damné, bien excommunié, et que sa pièce réussisse beaucoup, car on dit que c’est un homme de mérite, et qui est du bon parti. Je prie les frères de vouloir bien m’envoyer des nouvelles de Terée.[tragédie de Le Mierre,  jouée le 25 mai 1761]

 

                        Courez tous sus à l’infâme habilement : ce qui m’intéresse c’est la propagation de la foi, de la vérité, le progrès de la philosophie et l’avilissement de l’Inf.

 

                        Je vous donne ma bénédiction du fond de mon cabinet et de mon cœur.

 

 

                        Voltaire

                        31 mai 1761. »

Il lui reste 17 ans de vie terrestre, les années les plus fécondes pour lui et pour nous, heureux héritiers .

15/05/2009

un ou deux Anglais pensants qui sont ici, et qui dit-on, s’humanisent jusqu’à parler

Don't worry, be happy!!

http://www.dailymotion.com/video/x2b3xk_bobby-mcferrin-do...

 

 

Charmant accueil pour un réveil, de la part d'un réveille-matin mutin ...

Journée pluvieuse (recherchée pour les mariages : mariage pluvieux, mariage heureux... qui peut encore croire à de telles niaiseries si ce ne sont les parents qui ont payé fort cher l'évènement . Méthode Coué...)

Du coup les visiteurs se font rares, vivement le soleil .

 

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

 

                            Mon cher correspondant, me voici dans une cour sans être courtisan. J’espère vivre ici comme les souris d’une maison qui ne laissent pas de vivre gaiement sans jamais connaitre le maitre ni la famille. Je ne suis pas fait pour les princes, encore moins pour les princesses. Horace a beau dire

 

Principibus placuisse viris non ultima laus est.[plaire aux premiers d’entre les hommes n’est pas la dernière des gloires]

 

Je ne mériterai point cette louange. Il y a ici un excellent physicien nommé M. de Varinge [Philippe Vairinge], qui  de garçon serrurier est devenu un philosophe estimable grâce à la nature, et aux encouragements qu’il a reçus de feu M. le duc de Lorraine qui déterrait et qui protégeait tous les talents. Il y a aussi un Duval bibliothécaire qui de paysan est devenu un savant homme, et que même le duc de Lorraine Léopold rencontra un jour gardant ses moutons et étudiant la géographie. Vous croyez bien que ce sont là les grands de ce monde à qui je ferai ma cour. Joignez-y un ou deux Anglais pensants qui sont ici, et qui dit-on, s’humanisent jusqu’à parler. Je ne crois pas qu’avec cela j’aie besoin des princes. Mais j’aurais besoin de vos lettres. Je vous prie de ne pas oublier votre philosophe lorrain qui aime encore les rabâchages de Paris surtout quand ils passeront par vos mains. Je prie instamment M. Thiriot le marchand [Thiriot frère, marchand de draps]de me mander s’il a reçu les réponses de la fermière de Belle-Poule, si mes lettres de change ont été acceptées, et s’il a bien voulu finir mon petit compte [ la rente due par d’Estaing est payée par les fermiers du domaine de Belle-poule].

 

                   Joue-t-on toujours l’opéra des Grâces ? que fait la Comédie Française ? comment gouvernez-vous votre maîtresse, ou si vous l’aimez mieux, votre putain [Mlle Salé]? Faites bien mes compliments à notre ami Sovot qui a en prose plus d’imagination qu’un poète. Dites lui qu’il n’oublie pas qu’il m’       a promis de m’écrire. Je suis bien fâché de n’avoir pu profiter des bontés que MM. des Alleurs et chevalier d’Aydie [Blaise-Marie d’Aydie] m’ont conservées, dites leur, je vous en prie, que si jamais je retourne à Paris, je compte bien leur faire ma cour. Vale.

 

                   V.

                   A Lunéville, ce 15 mai 1735

                   M. le bailli de Froulay vient de partir de Lorraine. Je l’ai manqué. J’en suis fâché.

 

                   Mon adresse à Lunéville chez Mme la duchesse de Richelieu. »

 

 

08/02/2009

Des armes contre les sots...

Point de messe pour moi ni de culte autre que celui que je rends au chocolat du matin. La grand'messe a été dîte, ou plutôt la messe basse tant elle m'a semblée baclée, vendredi 6 février. Point d'ite missa est, point de bénédiction. Bon thé, excellent gateau, café bienvenu, tout cela sur une langue de bois!Satisfaction du devoir accompli mais pour quel avenir ?

"Je suis bien fâché qu’on soit si bête en France" : cette réflexion est toujours d'actualité car j'ai eu la frustration de voir des projets de qualité ramenés à leur ombre et des buts commerciaux irréalistes mis en avant . Quelle inculture ! Je ne peux citer de nom maintenant, mais nom d'une pipe ( ne rêvez pas !! sots que vous êtes !!) en bois, le courriel a du mal trop souvent à transmettre des idées claires , quand ce n'est pas absence de réseau (quelques élus comprendront les lignes précédentes, mes plates excuses pour les non initiés que j'éclairerai un jour ).

Volti* est de bon conseil ce jour (encore).

 

 

 

 

 

 

 

« A François de Chennevières

 

                Vous me demandez, mon ami, des armes contre les sots. Votre sens commun doit vous suffire. Les petits vers que vous m’avez envoyés sur Lisbonne [« Vers sur les ruines de Lisbonne attribués à M. de Voltaire » signalés par Thiriot dès le 19 janvier] sont de quelque bel esprit de café ou d’antichambre. Permettez-moi de vous dire que les laquais des gens d’esprit ne m’attribueraient pas ces pauvretés. Ma nièce est très sensible à votre souvenir, je vous embrasse de tout mon cœur et vous remercie de votre attention. Je suis bien fâché qu’on soit si bête en France, mais du temps de Boileau, on lui attribuait des vers de Cotin.

 

                Je vous dirai pour nouvelle que le roi de Prusse vient de m’envoyer ma tragédie de Mérope mise par lui en opéra en vers français ; il travaillait à la fois cet ouvrage et à son traité.

 

                P.S.- J’apprends dans le moment que vos petits vers sont d’un jeune homme de condition [= noble] [le marquis de Ximenes, signalé par Grimm seulement le 1er février], je les croyais d’un jeune homme en condition [= domestique]. Vale [= portez-vous bien ].

 

                        Voltaire

                        De Montriond, 8 février 1756. »

 

 

Et demain 9 février1759  , roulez carrosse, direction Gex avec Mme Denis pour parapher les actes d'achat de la seigneurie de Ferney pour la coquette somme de 49000 livres pour la seigneurie et 40000 pour les fonds et biens ruraux [multiplier à peu près par 8 en euros pour avoir le prix actuel !].

 

 

 

 

 

 

 

Pour François de Chennevières :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_de_Chennevi%C3%A8res

Pour le marquis Augustin-Louis de Ximenes :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_Louis_de_Xim%C3%A9n%C3%A8s

Pour Cotin :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Cotin