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26/11/2025

encore faire payer aux autres ce qu'il doit

... Eviva le Sénat ! ;-( Il va y avoir encore du rousqui dans Landerneau : https://www.tf1info.fr/politique/budget-de-la-securite-sociale-2026-plfss-le-senat-rejette-la-suspension-de-la-reforme-des-retraites-2408899.html

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

24è juin 1770 à Ferney 1

Mme Denis n'a rien acheté de Pasteur, et ne doit rien au sieur Vernet . Le champ de la Planche et le pré des Fontaines ont toujours été compris dans la vente du domaine nommé l'Ermitage situé à Colovrex , acheté par Mme Denis du Genevois Choudens .

Le Genevois Pasteur réclamait ces deux morceaux de terre sur Choudens qui fut obligé de payer audit Pasteur le prix convenu entre eux pour pouvoir vendre la totalité six mille livres à Mme Denis .

C’est sur cette totalité de six mille livres que Mme Denis a toujours payé les vingtièmes jusqu'à présent, et qu'elle est imposée à l'article 42 pour la somme de 41ff 1s . Ce serait une vexation inouïe de faire payer à Mme Denis, outre cette totalité, les parcelles de terrain qui la composent . Cette absurdité a été imaginée par le Genevois Vernet qui ayant eu pour rien les autres biens de Pasteur veut encore faire payer aux autres ce qu'il doit au roi . C'est ce que Mme Denis ne souffrira pas, et elle va sur-le-champ porter sa plainte à monsieur l'intendant 2 .

Mme Denis d’ailleurs est prête à payer les 44ff 18s pour ce qu'elle doit pour les articles 39,40,42 et 43 comme elle a toujours été imposée. »

1Original ; éd. Lettres inédites, 1946, qui amalgame malencontreusement (sans doute par accident ) la présente lettre et celle du 8 juillet 1770 à Fabry pour en faire une lettre datée du 24 juin en tête et du 8 juillet à la fin .

2 Amelot de Chaillou .

J’ai raisonné beaucoup avec Pigalle sur le veau d’or qui fut jeté en fonte, en une nuit

... mais je n'ai pas lu le moindre livre de comptes concernant ma campagne de candidat à la présidentielle, que je devais, je devais dis-je bien, gagner à tout prix, évidemment !" aurait pu dire pour sa défense le retraité Bismuth qui vit bien mal une nouvelle confirmation de culpabilité  : https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/11/26/affaire-bygmalion-nicolas-sarkozy-definitivement-condamne-pour-le-financement-de-sa-campagne-2012_6654856_823449.html

La soif de pouvoir, ou plutôt la faim (Sarkozy n'étant pas buveur de vin) ne doit pas passer par les voies hors-la-loi , justement réprimées .

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« A Gottlob Louis , comte de Schomberg

23 juin 1770

Mon aimable commandant 1 est ici, monsieur ; ma consolation aurait été parfaite, si vous étiez venu avec lui. Pigalle a déjà modelé 2 le squelette dont l’âme subsiste encore, et vous sera très attachée jusqu’au moment où elle sera dissipée et rendue à la matière subtile dont elle est venue.

Je vous sais bien bon gré de ne point aimer du tout ce fanatique de Joad 3. Je bénis Dieu de ce que le petit-fils de Henri IV 4 pense comme vous sur ce barbare énergumène.

J’ai raisonné beaucoup avec Pigalle sur le veau d’or qui fut jeté en fonte, en une nuit, par cet autre grand prêtre Aaron 5. Il m’a juré qu’il ne pourrait jamais faire une telle figure en moins de six mois. J’en ai conclu pieusement que Dieu avait fait un miracle pour ériger le veau d’or en une nuit, et pour avoir le plaisir de punir de mort vingt-trois mille Juifs qui murmuraient de ce qu’il était trop longtemps à écrire ses deux tables 6.

Agréez toujours, monsieur, ma tendre reconnaissance de toutes les bontés que vous me témoignez. »

1 Le chevalier de Jaucourt .

3 Ici, il est question du Joad d'Athalie de Racine et non celui de l'Exode, XXXII, 4 . Voir : https://theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/RACINE_ATHALIE.xml

et : https://www.biblindex.org/fr/bible/bible-de-jerusalem/ex-32,4

4 Condé .

5L'Exode, XXXII, 4 .

6L'Exode, XXXII, 28, mais les différentes versions divergent sur le nombre de morts parmi les Juifs . Voir : https://saintebible.com/exodus/32-28.htm

Ceci est une galanterie toute française

... A tous ceux qui se vantent d'être galants, petite mise à jour nécessaire ; il en est encore temps :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/la-galanterie-ce-n-est-pas-ce-que-vous-croyez-5004669

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Mes hommages, madame 

 

« A Marc-Antoine-Louis Claret de La Tourrette 1

A Ferney 23è juin 1770 2

Vous savez peut-être, monsieur, qu’on a imprimé, dans la gazette de Berne, que Jean-Jacques Rousseau vous avait écrit une lettre par laquelle il souscrivait entre vos mains pour certaine statue. Je vous prie de me dire si la chose est vraie 3. J’ai peur que les gens de lettres de Paris ne veuillent point admettre d’étranger. Ceci est une galanterie toute française. Ceux qui l’ont imaginée sont tous ou artistes ou amateurs. M. le duc de Choiseul est à la tête, et trouverait peut-être mauvais que l’article de la gazette se trouvât vrai.

Mme Denis vous fait les plus sincères compliments. Agréez, monsieur, les assurances de mon tendre attachement pour vous et pour toute votre famille. »

1  Claret de La Tourrette, naturaliste, né à Lyon en 1729 ; l’un des membres de l’académie de cette ville, et de la Société économique de Berne. Voltaire était en correspondance avec lui depuis la fin de1754. (Clogenson.)

Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/03/11/des-hommes-lorsqu-ils-suivent-la-pure-nature-sont-pour-la-pl-5581127.html

2 Copie contemporaine, Lettres de J.-J. Rousseau, copies non autographes ; éd. Beuchot .

3 Voir réponse dans la lettre de Claret de La Tourrette du 26 juin 1770 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7938

Il est aussi bon homme que bon artiste . C’est la simplicité du vrai génie

... Je verrais bien Riad Satouf correspondre à cette description : 

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« A Jean Le Rond d'Alembert

22è juin 1770 à Ferney 1

C’est un beau soufflet, mon cher et vrai philosophe, que vous donnez au fanatisme et aux lâches valets de ce monstre. Vous employez l’art du plus habile sculpteur de l’Europe pour laisser un témoignage d’amitié à votre vieil enfant perdu, à l’ennemi des tyrans, des Ganganelli, des Pompignans et des Frérons . Vous écrasez sous ce marbre la superstition, qui levait encore la tête.

M. le duc de Choiseul se joint à vous, et c’est en qualité d’homme de lettres car je vous assure qu’il fait des vers 2 plus jolis que tous ceux qu’on lui adresse ; et soyez très certain que sans Palissot, fils de son avocat, et sans Fréron, qui a été son régent au collège des jésuites, il aurait été votre meilleur ami . Je le crois actuellement entièrement revenu.

Pour moi, je lui ai presque autant d’obligation qu’à vous. Vous savez dans quel affreux désordre est tombée cette malheureuse petite république de Genève. Les sociniens sont devenus assassins. J’ai recueilli vingt familles émigrantes ; j’ai établi une manufacture de montres chez moi ; M. le duc de Choiseul les a protégées, et a fait acheter par le roi plusieurs de leurs ouvrages. Vous voyez si son nom ne doit pas être placé à côté du vôtre dans l’affaire de la statue.

À l’égard de Federic 3, je crois qu’il est absolument nécessaire qu’il soit de la partie 4. Il me doit, sans doute, une réparation comme roi, comme philosophe, et comme homme de lettres . Ce n’est pas à moi à la lui demander, c’est à vous à consommer votre ouvrage. Il faut qu’il donne peu. Pour quelque somme qu’il contribue, Mme Denis donnera toujours vingt fois plus que lui . Elle est au rang des artistes les plus célèbres en fait de croches et de doubles croches.

M. Pigalle m’a fait 5 parlant et pensant, quoique ma vieillesse et mes maladies m’aient un peu privé de la pensée et de la parole . Il m’a fait même sourire : c’est apparemment de toutes les sottises que l’on fait tous les jours dans votre grande ville, et surtout des miennes. Il est aussi bon homme que bon artiste . C’est la simplicité du vrai génie.

J’ai vu le dessin du mausolée du maréchal de Saxe 6; ce sera le plus grand et le plus beau morceau de sculpture qui soit peut-être en Europe. Il m’a fait l’honneur de me dire, avec sa naïveté dépouillée de tout amour-propre, qu’il avait conçu le dessin des accompagnements de la statue du roi, qu’il a faite pour Reims, sur ces paroles qu’il avait lues dans le Siècle de Louis XIV 7 :  C’est un ancien usage de sculpteurs de mettre des esclaves aux pieds des statues des rois ; il vaudrait mieux y représenter des citoyens libres et heureux. 8 Il communiqua cette idée à M. Bertin, qui, en qualité de ministre d’État, et plus encore de citoyen, la saisit avec chaleur, et doubla sa récompense . Ainsi c’est à lui que nous devons l’abolition de cette coutume barbare de sculpter l’esclavage aux pieds de la royauté. Il faut espérer du moins que cette lâcheté insultante à la nature humaine ne reparaîtra plus . Il faut espérer aussi qu’en figurant des citoyens heureux bénissant leurs maîtres, jamais les artistes ne mentiront à la postérité.

Adieu, mon grand philosophe, mon cher ami, et mon soutien. 

V.»

1 Original ; éd. Kehl qui place au début de la présente lettre les vers figurant en fait dans la lettre du 19 juin 1770 à Mme Necker, suivant en cela une copie contemporaine, (Th. D. N. B. , Lespinasse) à laquelle est ajoutée un post scriptum : « J'ai vu Panckoucke, tout ira bien . »

3 Nom sous lequel Frédéric II signait ses lettres à V*.

5 Arrivé le 17, Pigalle a déjà réalisé une maquette ; voir lettre du 23 juin 1770 à Schomberg : https://www.monsieurdevoltaire.com/2015/12/correspondance-annee-1770-partie-18.html

La statue faite par Pigalle est dans la bibliothèque de l’Institut. On lit au bas ces mots :

À Monsieur De Voltaire, / Par Les Gens de Lettres / Ses Compatriotes et ses Contemporains, 1776.

6 Il est conservé de nos jours dans la cathédrale de Strasbourg après avoir été terminé seulement en 1776.

25/11/2025

Je leur fais de grosses avances, sans aucune vue d'intérêt

... Se vante Donald-à-la-Houppe-Pisseuse dans le même temps qu'il accepte n'importe quoi venant de Moscou au grand dam des Ukrainiens  : https://www.lemonde.fr/international/live/2025/11/24/en-d...

 

 

 

« A Gaspard-Henri Schérer, Banquier

à Lyon

20è juin 1770 à Ferney 1

MM. Dufour et Ceret 2 ont répondu, monsieur, au marchand que vous avez eu la bonté de nous procurer . Ils vous présentent leurs remerciements et j'y joins les miens .

Comme ils attendent actuellement des pistoles de Cadix, ils m'ont prié de ne me pas presser de leur en faire venir d'ailleurs .

Je leur fais de grosses avances, sans aucune vue d'intérêt . M. le duc de Choiseul les protège et l'on saura toujours beaucoup de gré à ceux qui auront bien voulu favoriser leur manufacture .

J'ai l'honneur de vous envoyer leur tarif, en vous priant d'en donner copie aux marchands de Lyon, et à vos correspondants de Milan . J’ai l’honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

1 Original, cachet « Versoix » ; mention « reçue 21 juin ».

2 Une des principales compagnies confectionnant et vendant des montres : la Manufacture royale ; voir : https://www.osenat.com/lot/143817/23531533-dufour-ceret-a-ferney-montre-esearch=&

24/11/2025

Je frappe à toutes les portes pour parer ce coup, qui serait funeste aux habitants

... C'est ainsi que Volodymyr Zelensky continue inlassablement sa quête d'aides pour obtenir une paix honorable et non pas un dépouillement à la Poutine soutenu par un Trump qui se fiche du tiers comme du quart de la vie des autres, hableur de première classe, foutriquet au fond .

Suivre : https://www.20minutes.fr/monde/ukraine/4187448-20251124-direct-guerre-ukraine-kiev-washington-affichent-ligne-defendre-souverainete-ukraine

 

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin

19è juin 1770 au soir

Mon cher petit philosophe, nous avons donc été malades, éloignés l’un de l’autre, et c’est ce qui m’afflige doublement.

Il est vrai que le libraire de Genève avait vendu quelques exemplaires 1, quoiqu’il n’en dût pas vendre. On a pris alors le parti d’en faire une nouvelle édition. Vous verrez combien elle était nécessaire par la copie de ma lettre à M. de Cléry 2. Vous verrez combien on craint que vous ne soyez renvoyés au parlement de Besançon. Je frappe à toutes les portes pour parer ce coup, qui serait funeste aux habitants.

Il me semble qu’il y a un ancien édit qui porte : nulle servitude sans titre. N’est-ce pas au roi d’expliquer cet édit, émané de l’autorité royale ?

Bonsoir, mon cher philosophe ; je vous embrasse bien tendrement.

V.

On vous envoie quelques exemplaires de la nouvelle fournée, qui pourra adoucir un peu les chanoines.

Le sieur Bavard, dont vous me parlez, a voulu sans doute faire sa cour à ses maîtres aux dépens de ses concitoyens. »

1  Du mémoire au roi pour les serfs de Saint-Claude : requête Au Roi en son Conseil ; voir lettre du 30 janvier 1770 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/07/06/il-faudra-craindre-les-oppositions-de-ceux-qui-sont-interess-6554052.html

Destinée au Conseil, cette requête ne devait pas être rendue publique .

2 Cette lettre n'est pas connue.

J'ajoute à cette triste excuse l'avis que vous me donnâtes, que vous alliez pour longtemps hors de Paris

... Telle est la déclaration du premier ministre Lecornu au président Macron avant son départ pour le G20 en Afrique du Sud , tous deux étant au four et au moulin : https://www.info.gouv.fr/suivre-l-actualite-du-premier-ministre

et https://www.elysee.fr/toutes-les-actualites

A côté d'eux les VRP semblent des pantouflards !

 

 

« A [ Anne-Robert-Jacques Turgot ] Monsieur l'abbé de l'Aage

Des Bournais

à Paris

19è juin 1770 à Ferney 1

Monsieur,

Une vieillesse très décrépite, et une longue maladie, sont mon excuse de ne vous avoir pas remercié plus tôt de l'honneur et du plaisir que vous m'avez faits . J'ajoute à cette triste excuse l'avis que vous me donnâtes, que vous alliez pour longtemps hors de Paris .

J'emploie les premiers moments de la convalescence à relire encore votre ouvrage, et à vous dire combien j'en ai été content . Voilà la première traduction où il y ait de l’âme . Les autres pour la plupart sont aussi sèches qu’infidèles . Je vois dans la vôtre de l’enthousiasme, et un style qui est à vous . Qui traduit ainsi méritera bientôt d'avoir des traducteurs . J'applaudis à votre mérite autant que je suis sensible à votre politesse.

J'ai l'honneur d'être avec une estime respectueuse,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original signé . Le nom qu'on lit dans l’adresse -Aage- est celui d'une personne imaginaire inventée par Turgot, tant pour jouer un tour à V* que pour obtenir de lui une appréciation élogieuse de sa poésie . Turgot a en effet tenté une traduction de Virgile en vers mesurés qui est loin d'être sans intérêt ; voir F. Deloffre, Le Vers français, 1979, p. 103-106.

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Turgot_-_%C5%92uvres_de_Turgot%2C_%C3%A9d._Eug%C3%A8ne_Daire%2C_II.djvu/825

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Turgot_-_%C5%92uvres_de_Turgot%2C_%C3%A9d._Eug%C3%A8ne_Daire%2C_II.djvu/826