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12/12/2025

J’ignore ce qu’il faut faire et ce que je dois répondre à ceux qui s’adressent à moi

... Et oui, le doute m'habite, dit Mme Brigitte Macron. Toi qui ne manques pas de vocabulaire ( oui, je te tutoie ) pourquoi insulter si bassement des femmes qui croient un homme coupable et l'expriment même si c'est à tort . Les ors de l'Elysée viennent de se décoller et l'époux président n'avait pas besoin de ce caillou sur la tête pour être insomniaque . Le "Casse-toi pov'con!" gueulé par Sarkozy n'avait pas besoin d'une version féminine, l'inclusion a ses limites . Quoi que tu fasses, tu ne sera plus respectée que comme une femme ordinaire, vulgaire même . Dur d'entrer dans la petite Histoire, je dirai même c'est con .

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« A Pierre-Michel Hennin

4è juillet 1770 à Ferney

Le nommé Tourte, horloger de Genève, dont on saisit plusieurs montres à Collonge, il y a trois semaines, s’adressa sans doute à vous, et on me mande de Lyon que son affaire a été accommodée 1. C’est ce que j’ignore. Mais un négociant nommé Maroy, domicilié à Lyon, était celui à qui les montres appartenaient. Il a déjà payé 1400 livres argent comptant à Tourte, et lui a donné pour 2000 livres de lettres de change ; mais il n’a reçu aucune montre, et il n’est pas juste qu’il paye une marchandise qu’il n’a point reçue.

Je vous supplie de vouloir bien me mettre au fait de cette affaire ; elle m’est recommandée très vivement. J’ignore ce qu’il faut faire et ce que je dois répondre à ceux qui s’adressent à moi.

Êtes-vous dans votre maison de campagne ?

Mille respects à Mme Le Gendre 2.

V. »

2 Sœur de M. Hennin. On entendra de nouveau de parler de cette dame qui habitait chez Hennin, il sera aussi question de son mari ; voir lettre du 17 juin 1770 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/11/20/racas-et-bougres-6571243.html

11/12/2025

Vous auriez bientôt fait de cette prison le lieu le plus délicieux de la terre. Daignez, je vous en conjure, me dire si vous espérez y parvenir

... Oui, Nico, encore quelques semaines et tu aurais rendu ta cellule digne d'un quatre étoiles et tu aurais cantiné avec Fauchon ! Tu as pris tes marques pour ton prochain séjour ?

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

A Ferney, 4 juillet [1770]

Madame,

J’ai reçu la lettre dont Votre Majesté Impériale m’honore, en date du 20 mai 1. Je vous admire en tout . Mon admiration est stérile, mais elle voudrait vous servir . Encore une fois je ne suis pas du métier, mais je parierais ma vie que, dans une plaine, ces chars armés, soutenus par vos troupes, détruiraient tout bataillon ou tout escadron ennemi qui marcherait régulièrement . Vos officiers en conviennent le cas peut arriver. Il est difficile que dans une bataille tous les corps turcs attaquent en désordre, dispersés, et voltigeant vers les flancs de votre armée . Mais s’ils combattent d’une manière si irrégulière, en sauvages sans discipline, vous n’aurez pas besoin des chars de Tomyris . Il suffira de leur ignorance et de leur emportement pour les faire battre comme vous les avez toujours battus.

Je ne conçois pas comment Votre Majesté n’est pas encore maîtresse de Brahilow et de Bender 2, au moment que je vous écris ; mais peut-être ces deux places sont-elles prises, et nous n’en avons pas encore la nouvelle.

Les gazettes me font toujours une peine égale à mon attachement . Je crains que les Turcs ne soient en force dans le Péloponnèse.

Je n’entends plus parler de la révolution prétendue arrivée en Égypte 3 ; tout cela m’inquiète pour mes chers Grecs, et pour vos armées victorieuses, qui ne me sont pas moins chères.

La France envoie une flotte contre Tunis ; j’aimerais encore mieux qu’elle envoyât trente vaisseaux de ligne contre Constantinople.

Votre entreprise sur la Grèce est sans contredit la plus belle manœuvre qu’on ait faite depuis deux mille ans ; mais il faut qu’elle réussisse pleinement . Ce n’est pas assez qu’elle vous fasse un honneur infini. Où est le profit, là est la gloire, disait notre roi Louis XI, qui ne vous égalait en rien.

Je donnerais tout ce que j’ai au monde pour voir Votre Majesté impériale sur le sopha de Moustapha. Son palais est assez vilain, ses jardins aussi . Vous auriez bientôt fait de cette prison le lieu le plus délicieux de la terre. Daignez, je vous en conjure, me dire si vous espérez y parvenir. Il me semble qu’il ne faudrait qu’une bataille ; elle serait décisive.

Je ne reviens point de ma surprise. Votre Majesté est obligée de diriger des armées en Valachie, en Pologne, dans la Bessarabie, dans la Géorgie, et elle trouve encore du temps pour daigner m’écrire ! Je suis stupéfait et confus autant que reconnaissant.

Daignez toujours agréer mon profond respect et mon enthousiasme pour Votre Majesté impériale.

Le très vieux Ermite de Ferney. »

1 Et non du 2 comme le portent toutes les éditions . Il s'agit de celle-ci : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7886

2 Brailow ou Braila, est située sur le Danube, à environ 150km de son embouchure, dans l'actuelle Roumanie . Bender est sur le Dniester près d'Odessa ; la place a été rendue fameuse par Charles XII : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article2492

3 Ali Bey a songé à profiter de la situation pour proclamer l'indépendance de l’Égypte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_Bey_al-Kabir

10/12/2025

La malversation me paraît évidente

...Quoi qu'en dise le menteur patenté Nicolas Sarkozy qui aura beaucoup à se faire pardonner par ce dieu qu'il prie et dont il attend une clémence miraculeuse demandée à Lourdes . Salut aux gogos qui vont encore acheter sa prose inepte .

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry, Maire

et Subdélégué

à Gex

3è juillet [1770 ?] à Ferney

Monsieur,

Je vais écrire sur-le-champ, et ma lettre partira demain. Il faut que l'homme en question soit bien riche s'il n'est pas condamné . La malversation me paraît évidente ; et si M. l’intendant de Bourgogne a vu l'affaire par lui-même, et ne l'a pas renvoyée à d'autres, je ne doute pas que vous ne fassiez rende justice à la province .

Je suis d'ailleurs trop heureux, monsieur, de trouver une occasion de vous témoigner mon dévouement, et ma reconnaissance . J'ai l'honneur d'être pour toute ma vie avec des sentiments inviolables,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

cette affaire réussira et je la regarde déjà comme si elle était terminée

... Oui M. Lecornu voici ce que vous diriez si vous étiez ultra optimiste au moment de faire adopter le budget 2026 de la Nation sans écouter les menaces de tous les bords extrêmes qui unissent leurs forces de démolition habituelles, Marine et Jean-Luc enrageant de n'avoir pas réussi leur premier travail de sape avec le budget Assurances sociales . Gardez-vous bien de crier victoire , elle pourrait l'être à la Pyrrhus .

Voir de nos jours un premier ministre heureux, ça s'arrose : https://www.20minutes.fr/diaporama/diaporama-4190704-imag...  

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Aïe !

 

 

Marie-Louise Denis

et Voltaire

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy

Conseiller au Parlement

rue d'Anjou

à Paris

Vous nous apprenez mon cher neveu une nouvelle qui me fait autant de plaisir qu'à vous-même . Vous entrez dans une famille charmante qui fera l'agrément de votre vie comme la personne que vous épousez 1 en fera le bonheur . Mon cœur me dit que cette affaire réussira et je la regarde déjà comme si elle était terminée . Vous verrez par le petit mot que mon oncle doit joindre à cette lettre combien il approuve votre choix .

Je vous suis très obligée en mon particulier de vous être marié . Je le désirais depuis longtemps mais vous n'avez pas perdu pour attendre . Demandez à votre aimable prétendue un peu d'amitié pour une vieille tante qui vous aime tendrement et qui aura pour elle les mêmes sentiments puisqu'elle doit vous être unie . Je donne ma plume à mon oncle et je ne veux pas différer plus longtemps le plaisir que vous aurez à le lire .

 

Mariez-vous vite et faites des conseillers au Parlement philosophes ; permettez que l'entrepreneur des montres de Ferney vous assure cent mille francs par votre contrat de mariage . Ayez la bonté de lui envoyer un modèle de procuration .

Il faut que deux neveux aient le diable au corps pour aller donner dix louis 2 quand la mise n'est que de deux . Vous gâtez le métier . Je vous embrasse tous deux . J'attends un arrière-petit-neveu dans dix mois .

V.

3 juillet [1770].3 »

1D'Hornoy épousera le 3 août 1770 Louise-Sophie Savalette de Flacourt de Magnanville, fille de Charles-Pierre Savalette de Magnanville et de Marie Joli de Choin ; le père ancien intendant de Tours était à l'époque garde du Trésor Royal .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Pierre_de_Savalette_de_Magnanville

et : https://gw.geneanet.org/jfnuger?lang=fr&n=de+savalette&oc=0&p=louise+sophie

2 Pour la statue de Pigalle .

3 Original, les deux premiers paragraphes de la main de Mme Denis, le reste, adresse comprise, de celle de V*, cachet « de Lyon ». ce manuscrit est passé à la vente Stargardt à Marbourg le 11 juin 1974 .

09/12/2025

On enverra incessamment l’Errata et les additions

... Politiciens.nes de tous bords votre prose est sans intérêt et vos errata sont superflus même s'ils sont justifiés par un premier jet erratique .

 

 

« A Gabriel Cramer

Je supplie instamment monsieur Caro de venir consoler le malade de Ferney. Il faut absolument que je lui parle avant d'écrire à Paris . Pourra-t-il avoir la bonté d'apporter deux exemplaires de la Réfutation du maudit théologien.

Jeudi [vers 1770]. »

 

 

« A Gabriel Cramer

[juin-juillet 1770]

On renvoie à monsieur Cramer A et Aa corrigées . On présume que la feuille z n'a pas encore été tirée . Il y a deux fautes très considérables à la page 365 :

les savants surtout, mis pour les Javans.

La demi-feuille Aa doit finir le premier tome . On enverra incessamment l’Errata et les additions qui compléteront cette demi-feuille .

Le titre doit être : Questions sur l'Encyclopédie par une société de gens de lettres .

C'est à monsieur Cramer à voir s'il n'est pas convenable de débiter le premier volume avant le second, attendu que ce volume paraît hors de toute atteinte par les ménagements et les expressions, et que malgré tous ces ménagements les tomes suivants traitent de matières qui pourraient donner quelque prise à la calomnie.1 »

1 On a corrigé les texte fautif de l'édition Besterman ( « les tonner suivants traitent de matières qui pouroisent », sic).

08/12/2025

c'est le sort de notre nation de tomber toujours d'une sottise dans une autre

... Ce qui n'est pas du tout étonnant, entre une droite imbécile et agressive et une gauche éclatée et irréaliste, on trouve un centre sans âme et impuissant ; c'est pire qu'un soukh , les politiquards tentent de fourguer leurs tapis mités pour des Aubusson . Pas étonnant dans un pays où un repris de justice, Sarkozy le malfaiteur, atteint de diarrhée littéraire est publié, payé, et sera lu par trop de monde à mon goût : cet homme là est franc comme un âne qui recule .

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers 1770]

Je fais ce que je peux pour ramasser des bribes qui puissent être utiles et agréables à monsieur Caro. Voilà onze 1 petites cahiers que je lui envoie numérotés . Je l’embrasse de tout mon cœur .

N.B. – Le caractère est bien serré, les lignes bien longues . Il sera extrêmement difficile de fournir un volume d'une telle impression . »

1 Le manuscrit portait d'abord neuf que V* a corrigé en onze .

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers 1770]

Je vous remercie mon cher Caro , de la bonté que vous avez eue de m'envoyer le vidimé . Je vous prie de me dire ce qu'il faut donner au déchiffreur, et au vidimeur 1, je vous serai très obligé .

Je vous ai déjà mandé qu'à Paris il faut s'adresser aux saints, et non pas à Dieu ; votre patron est actuellement saint Marin , mais j'ai bien peur que tous les saints du paradis ne vous servent pas [à] grand-chose dans les circonstances présentes . Le pédantisme règne, les Lettres sont écrasées . Malheur aux libraires, il faudra quitter bientôt le métier . Vous verrez qu’incessamment on regrettera les Jésuites , c'est le sort de notre nation de tomber toujours d'une sottise dans une autre . Je vous embrasse bien tendrement . »

1 Néologisme de V* . Vidimer signifie « collationner la copie d'un acte sur l'original et certifier qu'elle y est conforme » (Littré).

Je ne puis sur cet article avoir que des probabilités, et je ne puis que me rendre aux probabilités les plus fortes

... C'est tout à fait la situation constatée par chacun des chefs d'Etats pro-ukrainiens qui doivent se dépatouiller des manoeuvres trumpiennes favorisant les poutiniennes .

La paix reste à l'horizon qui comme chacun sait recule autant que l'on avance vers lui .

 

 

« [Destinataire inconnu

[vers 1770] 1

Le solitaire à qui vous avez écrit, monsieur, reçoit souvent des lettres de littérateurs ou d’amateurs qu’il n’a pas l’honneur de connaître. Rarement ces lettres valent la peine qu’on y réponde. La vôtre n’est pas assurément de ce genre ; votre écrit respire la plus saine métaphysique, et si vous n’avez rien puisé dans les livres, cela prouve que vous êtes capable d’en faire un très bon : ce qui est extrêmement rare, surtout dans cette matière.

La liberté, telle que plusieurs scolastiques l’entendent, est en effet une chimère absurde. Pour peu qu’on écoute la raison, et qu’on ne veuille point se payer de mots, il est clair que tout ce qui existe et tout ce qui se fait est nécessaire : car s’il n’était pas nécessaire, il serait inutile. La respectable secte des stoïciens pensait ainsi ; et ce qu’il y a de singulier, c’est que cette vérité se trouve en cent endroits dans Homère, qui soumet Jupiter au destin.

Il existe quelque chose, donc il est un être éternel ; cela est démontré, sans quoi il y aurait un effet sans cause : aussi tous les anciens, sans en excepter un seul, ont cru la matière immortelle.

Il n’en est pas de même de l’immensité ni de la toute-puissance. Je ne vois pas pourquoi il est nécessaire que tout l’espace soit rempli ; et je n’entends nullement ce raisonnement de Clarke : « Ce qui existe nécessairement en un lieu doit exister nécessairement en tout lieu. » On lui a fait sur cela, ce me semble, de très bonnes objections, auxquelles il n’a fait que de très faibles réponses. Pourquoi serait-il impossible qu’il y eût seulement une certaine quantité d’êtres ? Je conçois bien mieux la nature bornée que je ne conçois la nature infinie.

Je ne puis sur cet article avoir que des probabilités, et je ne puis que me rendre aux probabilités les plus fortes. Tout se correspondant dans ce que je connais de la nature, j’y aperçois un dessein ; ce dessein me fait connaître un moteur ; ce moteur est sans doute très puissant, mais la simple philosophie ne m’apprend point que ce grand artisan soit infiniment puissant. Une maison de quarante pieds de haut me prouve un architecte, mais ma seule raison ne peut m’enseigner que cet architecte ait pu bâtir une maison de dix mille lieues de hauteur. Il était peut-être dans sa nature de n’en bâtir une que de quarante pieds. Ma seule raison ne me dit point encore qu’il n’y ait que cet architecte dans l’espace ; et si un homme me soutenait qu’il y a un grand nombre d’architectes semblables, je ne vois pas comment je pourrais le convaincre du contraire.

La métaphysique est le champ des doutes et le roman de l’âme. Nous savons bien que plus d’un docteur nous a dit des sottises ; mais nous n’avons guère de vérités à substituer à leurs innombrables erreurs. Nous nageons dans l’incertitude ; nous avons très peu d’idées claires, et cela doit être, puisque nous ne sommes que des animaux hauts d’environ cinq pieds et demi, avec un cerveau d’environ quatre pouces cubes. Mon cerveau, monsieur, est le très humble serviteur du vôtre. »

1 Ed. Commentaires historiques qui intitule ce morceau « Réponse à de question métaphysiques » ; ce que Kehl transforme en « à M*** [...] sur des [...] » ( Th. Besterman BK 2685 ; éd. Kehl, LXIII) suivi des autres éditions . Celles-ci , comme Kehl placent la lettre à la mi-août 1776 (et non mi juillet ) ce qui correspond simplement à la date de publication du Commentaire historique . En fait, on suggère une période de quelques années antérieures.

Voir : https://www.monsieurdevoltaire.com/2016/09/correspondance-annee-1776-partie-23.html