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27/08/2025

Un point non moins principal étant de donner l'exemple aux étrangers de bâtir

... La consigne voltairienne est fort bien suivie en Pays de Gex, même trop diront ceux qui sont désireux d'acheter terrains et appartements et qui doivent concurrencer des Suisses aux bons revenus . Tarifs dignes de l'Ile de France et des stations huppées !

 

 

« A François de Caire, Commandant

à Versoix 1, Chevalier de Saint-louis, etc.

à Versoix

Je serai prêt, monsieur, à donner dix mille francs, et ma nièce trois mille livres, dès que vous aurez pu assembler sept mille francs, qu'il y aura un caissier nommé et un teneur de livres sur lesquels vous puissiez compter .

Ces vingt mille francs avec le peu que les émigrants pourront fournir sera suffisant pour commencer un commerce utile, et pour faire voir à M. le duc de Choiseul que la colonie mérite sa protection .

Un point non moins principal étant de donner l'exemple aux étrangers de bâtir à Versoix, voici ce que je propose .

Je demande un terrain à gauche en entrant dans la ville, exposé au midi et ayant vue sur le lac . Je ne peux mettre que dix mile francs à cette maison , M. Racle m'en doit six, qu'il en dépense quatre, j'en mettrai six, il aura deux mille francs pour sa peine ; il peut commencer à bâtir dès demain, et je paierai les six mille francs argent comptant, le jour qu'on me donnera la clef de la maison .

M. Racle a du bois, de la pierre, de la chaux, de la brique, il peut bâtir la maison en six semaines, il y faudra un petit jardin . Une seule maisonnette bâtie en fera bientôt élever d'autres .

Voilà monsieur, tout ce que je puis faire . Je ne bornerais pas là mes entreprises si ma situation présente était aussi favorable que mon cœur vous est dévoué . Mme Denis a les mêmes sentiments . Mille respects à madame de Caire .

Le capucin V.

14è mars 1770 au soir . »

1 De Caire vient de recevoir le 10 mars la patente de « lieutenant de Roi commandant de la ville de Versoix »

on ne bâtira de plusieurs mois ni hôpital ni maisons

... Est-ce bien ce que veut l'opposition au gouvernement ? Même si ce n'est pas voulu, c'est pourtant ce qui arrivera inévitablement .

Un zeste de réflexion avant de faire les malins et crier "na, c'est bien fait pour toi " au président , semble trop demander aux excités panurgiens . Le grand Yaka- Fautqu'on merluchonesque bave à tout va  : Tartuffe .

 

 

« A Jean-François Coste, Docteur

médecin 1

à Gex

[mars 1770] 2

Le malade de Ferney remercie monsieur Coste . Il est vraisemblable que monsieur Coste sera consulté quand on voudra bâtir un hôpital militaire, et qu'alors monsieur Coste dira son avis en peu de mots à M. de Borset . Il est a croire qu'on ne bâtira de plusieurs mois ni hôpital ni maisons, mais que M. l'abbé Terray enverra plusieurs familles à l'hôpital. »

2 Manuscrit olographe, sauf l'adresse ( Collection Charnwood) ; éd. Dorothea lady Charnwood, An Autograph collection and the making of it, 1930 .

26/08/2025

qu'on ne mette point du moins un certain nom à certaines sottises

... Mais quand il s'agit de plus que de sottises, comment ne pas les nommer conneries , comme l'appel au blocage du pays et le refus de confiance au gouvernement prôné par une gauche qui souffre de sa minorité et une droite de dégonflés .

 

 

« A Henri Rieu

à Genève

Mon cher ami est supplié de bien recommander dans Lausanne qu'on ne mette point du moins un certain nom à certaines sottises . Sans quoi, on serait forcé d'aller se plaindre à Berne.

On embrasse tendrement monsieur Rieu.

13è mars [vers 1770].

il ne s’agissait que d’un oui ou d’un non

... Constaterons nos gouvernants après le vote de confiance demandé par Bayrou , plus proche de la roulette russe que de la marelle : https://www.franceinfo.fr/economie/budget/direct-vote-de-...

De son côté, Merluchon ne se sent plus pisser, on parle de lui, il parle de lui, "je suis le maître du monde" et comme tous les maîtres du monde il mène au naufrage tous les gugusses qui le suivent, moutons de Panurge sur le Titanic ! L'Etat se contente de vous prendre la laine sur le dos, l'opposition vous mène à l'abattoir . 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

13è mars 1770

Le pauvre vieux malade est bien étonné de n’avoir point reçu de nouvelles de M. Hennin ; il ne s’agissait que d’un oui ou d’un non, pour savoir si une nouvelle était fausse ou vraie. 1

On m’a dit que c’était un nommé Mercier qui appelait toujours M. le duc de Choiseul le petit duc. Je ne sais si ce Mercier n’est pas un prêtre. Je vais loger deux familles dans mon château, qui l’appelleront le grand-duc.

Monsieur Hennin sera toujours mon cher Résident, titre que je ne donnerai pas à l’abbé Terray, qui m’a pris mon argent 2. »

2 Contrôleur général des finances, il lui avait pris deux cent mille francs ; voir note 3: https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome8.djvu/552

nous avons beaucoup d’émigrants dans le pays de Gex ; cela peuplera la colonie

... Ce n'est pas l'avis du RN, mais notre voisin suisse a bien besoin de nos têtes et nos bras pour survivre .

Au fait , faisons nos comptes : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212

et profitons-en pour voir ce qu'il en est à propos de retraites chez nos voisins , pierre angulaire de la colère entretenue savamment par l'opposition destructrice française : https://www.neoviaretraite.fr/actualites/retraite-jai-tra...

Comme il est facile à un Jean-Luc Mélenchon , nanti par l'argent de la République, à la retraite dorée, de passer son temps à semer le désordre sans souci du lendemain pour lui  : https://contribuablesassocies.org/2025/01/10/le-patrimoin...

 

 

 

« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally

A Ferney 12 mars 1770

Vous avez bien raison, monsieur, de demander ma bénédiction ; car enfin je suis capucin ; j’ai reçu mes patentes de notre général qui réside à Rome. J’ai le droit de porter le cordon de saint François, et j’aurais baptisé mademoiselle votre fille très proprement, et tout aussi bien qu’un curé, si j’avais été à Paris. J’ai prié Dieu avec ferveur pour la santé de l’accouchée, et pour la prospérité de toute la famille.

J’ai vu avec horreur mes voisins les Genevois s’égorger. L’Église abhorre le sang ! nous avons beaucoup d’émigrants dans le pays de Gex ; cela peuplera la colonie de M. le duc de Choiseul. On aligne aujourd’hui les rues de la ville qu’il fait bâtir. Je n’aurai pas la satisfaction de voir cette ville ; je suis dans toute la faiblesse de la décrépitude, et malade au lit ; mais mon cœur bat très fortement pour vous, et sera à vous deux tant qu’il battra.

Le paquet que je vous avais envoyé il y a trois mois n’est pas le seul qui ait été perdu. Dieu soit béni !

Recevez la bénédiction du frère François. »

25/08/2025

un Bourgeois de Genève étant dans un cabaret à Ferney, proféra des paroles injurieuses contre le roi ; un de mes gens l'étendit par terre et ne le punit pas assez

... Je conseille à Charles Kushner, ambassadeur des USA , d'éviter toute apparition dans quelque troquet ferneysien que ce soit, il pourrait subir le même sort qu'un Bourgeois genevois de 1770 . Insulter notre Président ; quelle idiotie , bien digne du gouvernement à la Trump: https://www.huffingtonpost.fr/international/article/charl...

 

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul

A Ferney 12 mars 1770

Notre bienfaiteur,

Je viens tout d'un coup au fait . Le sieur Micheli 1, ancien officier dans vos gardes suisses, sort de chez moi, et m'a laissé sa relation de trois assassinats dont il a été témoin à Genève le jour du tumulte .

Il est très certain que, le 7 mars, trois pauvres ouvriers ont été assaillis et blessés dès qu'ils eurent dit qu'ils étaient français . Le conseil de Genève en a fait des excuses à votre résident en disant que celui qui les avait poursuivis l'épée à la main était un fou ; mais que les Bourgeois plus fous que lui l'avaient laissé faire .

Lundi dernier un Bourgeois de Genève étant dans un cabaret à Ferney, proféra des paroles injurieuses contre le roi ; un de mes gens l'étendit par terre et ne le punit pas assez . Je n'ai su cette aventure qu'aujourd'hui . J'enverrai un peu garrotté à M. de Caire le premier qui aura la même insolence .

Le sieur Cramer, que le Conseil de Genève vous dépêche, n'est pas chargé de vous dire la vérité . Il a été mon libraire, et il est conseiller d’État dans la noble république de Genève . Tout glorieux que j'en suis, je ne vous réponds pas qu'il ne cherche à vous tromper si vous l'honorez d'une audience .

Je suis encore obligé de vous dire que malgré la défense rigoureuse faite par le roi de porter notre bois de chauffage à Genève, on en porte encore tous les jours . Nos habitants ont l'habitude d'aller tout vendre à Genève . Il ne restera rien pour Versoix, où les vivres sont très rares et très chers si vous ne daignez y mettre ordre .

Soyez persuadé, monseigneur, que votre colonie réussira . La gloire d'être fondateur est la première gloire . C'est là où l'argent est bien employé . Monsieur le contrôleur général m'a pris tout celui dont je pouvais disposer ; je l’en remercie, si c'est pour le bien de l’État , mais il m'a ôté le plaisir de l'offrir . Il a su apparemment qu’étant capucin je ne pouvait pas toucher d'argent . ( Daignez lire la page suivante .)

Je prie Dieu plus que jamais pour vous et pour madame Gargantua avec le plus profond respect.

Frère François, capucin indigne .

 

N.B. – Si monsieur le contrôleur général voulait me rendre l'argent comptant qu'il m'a pris dans la caisse de M. d Laborde , sans que je l'en aie prié, je pourrais faire commencer un gros commerce et attirer beaucoup d'ouvriers de Genève . S'il a voulu économiser, pourquoi n'a-t-il pas pris quatre millions cinq cent mille livres qu'il paie tous les ans aux Genevois ? Pourquoi n'a-t-il pas suspendu d'un ou deux ans le paiement des rentes sur lesquelles ils ont tant gagné ? Pourquoi me prendre à moi mon argent comptant qui m'appartient, et sur lequel je n'ai rien gagné du tout ?

N.B. – M. de Laborde avait mis mon argent en rescriptions .

 

[Relation du tumulte ]

Le 11 février, j'ai ouï dire à Genève, environ midi, qu'il y avait une grande fermentation parmi la Bourgeoisie e t les Natifs, que l'on se proposait de faire prendre les armes à toute la bourgeoisie après midi du même jour, parce que l'on croyait que les Natifs avaient un projet qu'ils devaient mettre en exécution ce même jour-là.

À une heure, je suis allé à l'hôtel de ville où j'ai rencontré quatre des vingt-quatre commissaires qui en sortaient . Après eux était un de mes amis qui me dit : « Je porte l’ordre à la Porte Neuve de sonner l’alarme. » Je suis allé avec lui en raisonnant de ce qui se passait . Je l'ai quitté pour aller à Saint-Gervais où en arrivant j'ai rencontré nombre de Bourgeois armés qui couraient à leurs quartiers . Il se tira quatre à cinq coups de fusil sur les ponts du Rhône, dont l'un tua M. Olivier, Natif, qui n'était point armé . Un peu plus loin, je vis deux autres hommes tués, nommés , à ce que l'on me dit, Chevalier et Chatet, aussi Natifs . Je remontai ensuite au haut de la ville, dans une place appelée le Bourg du Four, où j'ai vu environ vingt-cinq ou trente Natifs qui , n'ayant pu être reçus dans leurs compagnies, montaient pour demander à y être reçus . Un syndic vint leur parler, ils le reçurent avec respect, et dirent qu'ils étaient prêts à se rendre à ses ordres . Je déclare avoir été témoin de tout ce que je viens d’écrire .

De Michieli

ancien officier aux gardes suisses du roi.

Au château de Ferney le 11 mars 1770. »

Le temps où le contrôleur général saisit l’argent des particuliers en France n'est pas le temps pour demander de l'argent pour des étrangers . Il faut attendre . On pourra trouver des secours

... L'impôt impopulaire n'est pas une invention de maître Bayrou et la solution imbécile de ceux qui veulent une grève et un blocage complet du pays n'est certes pas envisageable par un esprit sain et généreux tel que celui de Voltaire qui est prêt à donner de son argent quand bien même l'Etat ne le peut plus .  

On va avoir encore l'expression d'une colère destructrice, comme si on avait besoin de ça en ce moment . Ô semeurs de m... vous allez récolter sans mesure !

 

 

« A François de Caire

Chevalier de Saint-Louis, commandant

à Versoix

Je vous prie, monsieur, très instamment de ne point mander dans ce moment-ci à M. le duc de Choiseul 1 que les émigrants ont besoin d'argent . Ce serait décrier la colonie, qu'il faut présenter sous une face plus riante . Les émigrants ne paraîtraient que des gueux chassés de leur république qui viennent demander l’aumône .

Cramer est député du Conseil auprès de M. Le duc de Choiseul, et compte les faire passer pour des gredins séditieux qui n'ont ni feu ni lieu . La démarche que nous ferions pour favoriser les ouvriers en montres sortis de Genève, ne servirait qu'à les décrier et à les perdre . Le temps où le contrôleur général saisit l’argent des particuliers en France n'est pas le temps pour demander de l'argent pour des étrangers . Il faut attendre . On pourra trouver des secours et j'ai une idée que j'aurai l’honneur de vous communiquer .

On ne peut vous être plus tendrement attaché que le malade

V.

12è mars 1770 à Ferney. 2»

1 L'une des raisons de ce conseil est peut-être que Choiseul lui-même réduisait à l'époque son train de vie, tout riche que l'avait rendu son mariage avec une demoiselle Crozat . On lit une information de Paris, datée du 12 mars et publiée dans le Supplément aux Nouvelles de divers endroits du 17, ainsi rédigée : « Le duc de Choiseul a fait une grande réforme dans sa maison . Il a renvoyé un tiers de ses domestiques, s'est défait de plusieurs attelages de chevaux, et a réduit sa table à trente couvert, au lieu de 80, et même de cent, et souvent plus, qu'elle se trouvait être . »

2 Original ; éd. Wade qui donne une date inexacte .