11/10/2025
Voici une autre affaire qui pourra vous amuser, en attendant le mariage
... Comme dit la chanson "quand c'est fini, fini Nini ça recommence !
https://www.lemonde.fr/politique/live/2025/10/11/en-direc...
Allons d'un bon pas joyeux : https://www.youtube.com/watch?v=hFsAwKS6DuU
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
4è mai 1770 1
Mon cher ange, je me plaignais à tort de l’indifférence de M. le duc de Choiseul pour ma manufacture. Il a eu plus de bonté et d’attention que je n’osais en espérer. J’ai poussé l’injustice jusqu’à gronder Mme la duchesse de Choiseul, qui ferait tout pour moi ; j’étais, sans le savoir, le plus ingrat des hommes et le plus difficile à vivre.
Voici une autre affaire qui pourra vous amuser, en attendant le mariage de votre prince 2. Vous êtes supplié de lire ce mémoire 3, et de nous dire si nous n’avons pas raison ; et, en cas que nous ayons prodigieusement raison, comme je le crois, de recommander l’affaire à M. le duc de Praslin, qui est un des juges.
À propos, j’ai une fluxion horrible de poitrine qui m’empêche de faire usage de l’ordonnance de M. Bouvart. M’est avis, mes anges, que je m’en vais à tous les diables, avec mon cordon de saint François.
Portez-vous bien, et ne faites ce voyage que le plus tard que vous pourrez. »
1 Original ; éd. Supplément au recueil . Le même jour, Hennin écrit à Choiseul : « La position incertaine où se trouvent les Natifs retirés à Versoix ou dans les environs commence à leur devenir très onéreuse . On se flatte ici à les engager à revenir, on a même fait offrir aux huit bannis d'anéantir leur jugement s'ils voulaient présenter une requête soumise . On tente les autres par toutes sortes de moyens, et il est fort à craindre qu'ils ne s'y déterminent en plus grande partie . Je ne doute pas même que presque tous ne l'eussent fait si M. de Voltaire n'avait établi la manufacture de Fernex à laquelle il a prêté soixante mille livres et qui occupe une cinquantaine d'ouvriers genevois sans compter les habitants du pays de Gex . » ( ministère des Affaires étrangères, Correspondance politique, Genève, LXXVIII, 191).
2 Ferdinand , duc de Parme, qui a épousé Marie-Amélie, sœur de Marie-Antoinette .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Am%C3%A9lie_d%27Autri...)
3 Ce doit être l’écrit intitulé Au Roi en son conseil, pour les sujets du roi qui réclament la liberté en France : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome28.djvu/363
Voir lettre du 30 janvier 1770 à Christin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/07/06/il-faudra-craindre-les-oppositions-de-ceux-qui-sont-interess-6554052.html
08:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
10/10/2025
C'est un plaisir que je veux faire
.... Ainsi va la vie d'un président qui s'est fichu dans la panade ( pour ne pas dire pire ) en dissolvant une assemblée où le grenouillage régnait et d'où il doit élire un énième premier ministre : pénible !
« A Gaspard-Henri Schérer, Banquier
à Lyon
2è mai 1770 1
Pour peu que vous ayez, monsieur, de pistoles d'Espagne, je vous prie de me les envoyer, quelles qu'elles soient pourvu qu’elles ne soient pas marquées à deux colonnes . Soit péruviennes soit mexicaines, il n'importe . Je vous prie de m'en marquer le prix en monnaie de France . C'est un plaisir que je veux faire à ma petite manufacture que j'ai établie à Ferney , et que M. le duc de Choiseul prend sous sa protection .
J'ai reçu le vin que vous avez eu la bonté de m'envoyer, je vous en remercie .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Original signé, cachet […] . Le manuscrit porte la mention « Reçue le 3 mai ».
09:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
09/10/2025
C’est le meilleur diable qui soit parmi les hérétiques
... A l'heure où je mets cette note en ligne, confusion chez les pronostiqueurs, et silence radio de M. Lecornu : https://www.franceinfo.fr/politique/gouvernement-de-sebastien-lecornu/direct-crise-politique-sebastien-lecornu-recoit-les-socialistes-mercredi-matin-apres-avoir-ouvert-la-voie-a-une-suspension-de-la-reforme-des-retraites_7539262.html
Petite actualisation : https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/celebrites/l%C3%...
Lecornu 6 : jeu et set . La balle est chez le président .
« A Gabriel-Amable Sénac de Meilhan
Monsieur,
Si vous vous souvenez encore de moi, permettez que je recommande avec la plus vive instance, à vos bontés, un citoyen de la Rochelle 1, qui, à la vérité, a le malheur d’être ministre du saint Évangile à Genève, mais qui est le plus doux, le plus honnête, le plus tolérant des hommes. Il ne vient dans sa patrie pour quelque temps que pour les intérêts de sa famille, et compte repartir dès qu’il les aura arrangés. Il ne s’agit ici en aucune manière de la parole de Dieu, qu’il prêche le plus rarement qu’il peut à Genève, et qu’il ne prêchera certainement point à la Rochelle. Il a été pasteur d’une église où j’avais un banc ; et nous l’appelions brebis plutôt que pasteur. C’est le meilleur diable qui soit parmi les hérétiques. Je vous prie, monsieur, de lui accorder votre protection, et point d’eau bénite de cour, attendu qu’il n’aime l’eau bénite d’aucune façon. Je regarderai comme des faveurs faites à moi-même toutes les bontés que vous voudrez bien avoir pour lui.
J’ai l’honneur d’être avec respect,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Au château de Ferney par Lyon et Versoix 1er mai 1770. »
1 Jean Perdriau, né à Genève en 1712, auteur de quelques Éloges et de quelques Sermons, fut ami de J.-J. Rousseau, qui en parle dans le livre VIII de ses Confessions, et lui adressa deux lettres, en novembre 1754 et janvier 1756. Voir : https://archives.bge-geneve.ch/archive/catalogue/correspondants/perdriau--jean--1712-1786-/n:101
et : https://gw.geneanet.org/rossellat?lang=fr&p=jean&n=perdriau
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/10/2025
Je suis persuadé qu'un mot de votre part les déterminera à une opération si nécessaire
... Telle est la consigne du Président donnée à la hâte à son Premier ministre démissionnaire pour tenter de raccrocher les wagons , et que l'Etat reprenne le train-train nécessaire qui mène à l'étape du sacro-saint BUDGET avant la fin 2025 !
A suivre ...
« Voltaire et Marie-Louise Denis
à Louis-Gaspard Fabry
A Ferney 1er mai 1770
Monsieur,
Voici le moment de saigner le marais de Magny . Tout est prêt de notre côté . J'ai vidé et approfondi tous les fossés qui sont prêts à recevoir l'eau . Les habitants de Magny s'offrent à travailler . Il ne s'agit plus que d'enjoindre aux riverains de faire leur devoir . Ces riverains, comme vous le savez, sont :
M. Mallet
M. Rollet
M. le curé d'Ornex
Et les frères Maréchal, dits Guenands 1
Je suis persuadé qu'un mot de votre part les déterminera à une opération si nécessaire . Ce marais est pestilentiel . Quand M. de Boisy me vendit Ferney, il avertit Mme Denis et moi qu'il ne fallait jamais ouvrir à midi les fenêtres qui regardent ce marais .
Il s'en est formé un autre dans le village de Ferney par la négligence des nommés Brillon et Durant, habitants de Ferney ; et ce marais commence à être plus dangereux que l'autre . Il occasionne des fièvres putrides toutes les années . Brillon est tout prêt de travailler ; il n'y a que Claude Durant , étranger dans le pays, qui fait le difficile, et qui ne veut pas donner d'écoulement aux eaux . Il aime mieux exposer sa famille à la peste que de travailler deux ou trois jours . Nous vous prions, Mme Denis et moi, de le contraindre par toutes les voies qui sont en votre pouvoir. Le moment presse .
Nous avons l'honneur d'être avec tous les sentiments que nous vous devons,
monsieur,
vos très humbles et très obéissants serviteur et servante
Voltaire . Denis. »
1 La plupart de ces personnes sont mentionnées dans des actes reproduits par Th. Besterman dans divers appendices (D 235, D 250, D 256).
10:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/10/2025
il ne serait pas possible de deviner qu’il y a deux religions chez moi...[ce] qui démontre combien l’intolérance est absurde et abominable
... Je pense que Voltaire aurait mérité de Nobel de la Paix plus justement que ne réclame le trublion Trump, pacifiste (en peau de lapin ) autoproclamé .
« A Charles-Léopold Chazel, marquis de Jaucourt
[avril-mai 1770]1
Mon très généreux et très cher commandant, je suis votre sujet plus que jamais. J’ai établi dans le hameau Ferney Les-Versoix 2 une petite annexe de vos manufactures de montres de votre capitale de Bourg-en-Bresse. Cette salle de théâtre que vous connaissez est changée en ateliers . On fond de l’or, on polit des rouages, là où on déclamait des vers . Il faut bâtir de nouvelles maisons pour les émigrants . Tous les ouvriers de Genève viendraient, s’il y avait de quoi les loger. Il faut songer que chacun veut avoir une montre d’or, depuis Pékin jusqu’à la Martinique, et qu’il n’y avait que trois grandes manufactures, Londres, Paris et Genève.
Les âmes tolérantes et sensibles seront encore fort aises d’apprendre que soixante huguenots vivent avec mes paroissiens de façon qu’il ne serait pas possible de deviner qu’il y a deux religions chez moi . Voilà qui est consolant pour la philosophie, et qui démontre combien l’intolérance est absurde et abominable. La révolution s’est faite tout doucement dans les têtes les moins instruites comme dans les plus éclairées . Nous verrons la même chose dans dix ans en Turquie, si mon impératrice pousse sa pointe, comme dit le Père Daniel. Ma foi, le temps de la raison est venu, et j’en bénis Dieu, tout capucin que je suis . C’est dommage que je sois si vieux et si malade, car je me flatte que dans quelques années je verrais le vrai paradis de mon vivant.
Conservez-moi vos bontés, monsieur, elles sont un des ingrédients de mon paradis.
Frère François.
Je lis actuellement tous les articles de M. le chevalier de Jaucourt . Vous ne sauriez croire combien il me fait aimer sa belle âme, et comme je m’instruis avec lui. »
1 Minute olographe ; éd. Kehl . Cette lettre a dû être écrite peu de temps avant le premier voyage de Jaucourt à Ferney postérieur à l'établissement de la manufacture ; or cette visite de Jaucourt aura lieu le 23 juin 1770 .
2 C'est-à-dire « à côté de Versoix » suivant le sens bien connu du mot les ou lez dans ces expressions .
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/10/2025
Allez, allez, mon cher monsieur . Ne soyez point inconsolable ...On connaît votre mérite et vos services
... Au revoir M. Lecornu, et grand bien vous fasse si vous osez continuer politiquement à fréquenter de tels individus que ceux qui vous ont "cassé !"
« A Louis-Gaspard Fabry, Maire
et subdélégué Chevalier
de l'ordre du roi
Gex
Allez, allez, mon cher monsieur . Ne soyez point inconsolable . C'est à moi qu'on avait mandé que deux articles et entre autres celui de l’éducation pourraient écarter les nouveaux colons . C'est à moi qu'on a écrit depuis qu’il ne serait point question d'éducation ? C'est à moi qu'on écrit par une troisième lettre du 14 ( reçue seulement aujourd'hui de M. Hennin ) qu'on fera garder le port par des invalides . Ainsi vous n'êtes responsable que du bien que vous faites tous les jours au pays . On connaît votre mérite et vos services, et vous devez vous consoler .
Il est clair qu'il faudra un autre édit si on veut que la ville soit habitée . En pareil cas c'est à ceux qu'on veut attirer, à donner la loi ; on traite ses sujets comme on veut ; mais il faut composer avec ceux qu'on veut acquérir .
Mille très tendres respects .
V.
Dimanche matin [avril-mai1770] 1.»
1 Copie par Théophile Dufour. L'original a appartenu à Thérèse-Gabrielle-Suzanne-Emma de Laure, née Fabry ( 1870-1913).
17:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
Quelque parti qu'il prenne, on pense qu'il est très important pour lui d'achever le premier volume à tire-d'ailes
... Je ne pensais pas en conseillant à M. Lecornu de "taper dans le tas" qu'il nommerait un gouvernement éphémère qui n'a duré pas plus que ces restaurants ambulants à la mode . Retailleau peut jubiler , son orgueil et son ambition ont fait mouche . L R = Les Renégats est bien à jeter aux ordures avec les extrêmes de droite et de gauche . La Gauche avec les Ecologistes va pouvoir mettre ses motions de censure sous le coude en attendant le prochain gouvernement ; leur mauvaise foi ne connait pas la péremption.
Conseil au Président, bâclez l'ouvrage ou non, quoi que vous fassiez ça sera pisser dans un violon . Qui , un peu sensé, acceptera le poste de Premier Ministre et trouvera avec qui mener l'Etat ? Au secours Parcoursup et Chat GPT !
« A Gabriel Cramer
[avril-mai 1770]
On renvoie à monsieur Cramer, les feuilles auxquelles on a mis les grands alinéas nécessaires . Quelque parti qu'il prenne, on pense qu'il est très important pour lui d'achever le premier volume à tire-d'ailes .
On a rayé dans l’article « Adorer » un paragraphe qui était répété .
On revoit toujours deux fois l’épreuve .
Si monsieur Cramer est prié de recommander à l'imprimerie qu'on renvoie A et B avec les nouvelles feuilles, afin qu'on puisse voir s'il n'y a rien de répété, ce qui est essentiel .
Il faudra qu'on en use ainsi pour toutes les feuilles .
J'avais besoin de Dion Cassius ; je n'y pouvais rien comprendre parce qu’il était en feuilles entremêlées les unes dans les autres . Je l'avais envoyé relier chez Jacoby ; mais monsieur Cramer l'ayant redemandé je l'ai rendu sans en avoir profité . Je crois qu’il est chez Chirol relié . Il faudrait savoir combien Chirol veut le vendre . Monsieur Cramer alors aurait la bonté de le faire envoyer chez M. Souchay, et le messager me l'apporterait .
Pardon de tant de menus détails . »
16:49 | Lien permanent | Commentaires (0)

