17/10/2024
Si je me suis trompé dans quelques occasions, j’ai droit de m’adresser à vous pour être remis sur la voie
... On n'entendra jamais cette phrase de la bouche de Netanyahou . On pourra l'imaginer dite par Macron ou Barnier ou tout ministre actuel et à venir, dans un moment de crise, pour promouvoir un changement illusoire .
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
15è avril 1769 à Ferney
Après douze accès de fièvre dont je me suis tiré tout seul, je remplis, en revenant pour quelque temps à la vie, un des devoirs les plus chers à mon cœur, en vous renouvelant, monseigneur, un attachement qui ne peut finir qu’avec moi.
Je dois d’abord vous dire, comme au chef de l’Académie, que j’ai fait à l’égard de la religion tout ce que la bienséance exige d’un homme qui est d’un corps à qui le mépris de ces bienséances pourrait attirer une partie des reproches que l’on eût fait à ma mémoire. J’ai déclaré même que je voulais mourir dans la religion professée par le roi, et reçue dans l’État1. Je crois avoir prévenu par là toutes les interprétations malignes qu’on pourrait faire de cette action de citoyen, et je me flatte que vous m’approuvez. Je suis d’ailleurs dans un diocèse ultramontain, gouverné par un évêque fanatique, qui est un très méchant homme, et dont il fallait désarmer la superstition et la malice.
Si on vous parlait de cette aventure par hasard, j’espère que vous me rendrez la justice que j’attends de la bonté de votre cœur . Si vous savez railler ceux qui vous sont attachés, vous savez encore plus leur rendre de bons offices ; et je compte plus sur votre protection que sur vos plaisanteries, dans une occasion qui, après tout, ne laisse pas d’avoir quelque chose de sérieux.
Une chose non moins sérieuse pour moi est la dernière lettre dont vous m’avez honoré 2. Vous m’y disiez que vous aviez daigné commencer un petit écrit dans lequel vous aviez la bonté de m’avertir des méprises où je pouvais être tombé sur quelques anecdotes du siècle de Louis XIV. Si vous aviez persisté dans cette bonne volonté, j’en aurais profité pour les nouvelles éditions qui se font à Genève, à Leipsick, et dans Avignon.
Il y a à la vérité dans cette histoire quelques anecdotes bien étonnantes : celle de l’homme au masque de fer 3, dont vous connaissez toute la vérité ; celle du traité secret de Louis XIV avec Léopold 4, ou plutôt avec le prince Lobkovitz 5, pour ravir la Flandre à son beau-frère encore enfant, traité singulier qui existe dans le dépôt des Affaires étrangères, et dont j’ai eu la copie ; la révélation de la confession de Philippe V, faite au duc d’Orléans régent par le jésuite d’Aubenton 6, friponnerie plus ordinaire qu’on ne croit, et dont M. le comte de Fuentes 7 et M. le duc de Villa-Hermosa 8 ont la preuve en main ; la conduite et la condamnation de ce pauvre fou de Lally, d’après deux journaux très exacts 9. Enfin je n’ai écrit que les choses dont j’ai eu la preuve, ou dont j’ai été témoin moi-même. Je ne crois pas que jamais aucun historien ait fait l’histoire de son temps avec plus de vérité, et en même temps avec plus de circonspection . Mais, de toutes les vérités que j’ai dites, les plus intéressantes pour moi sont celles qui célèbrent votre gloire. Si je me suis trompé dans quelques occasions, j’ai droit de m’adresser à vous pour être remis sur la voie. Vous savez que Polybe fut instruit plus d’une fois par Scipion.
Il y aura incessamment une nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, in-4° 10. M. le comte de Saint-Florentin m’a mandé qu’il n’y aurait aucun inconvénient à la présenter au roi 11; mais je ne ferai rien sans votre approbation. Vous savez que je suis sans aucun empressement sur ces bagatelles ; je sais, il y a longtemps, avec quelle indifférence elles sont reçues, et qu’on ne doit guère attendre de compliments que de la postérité : mais daignez songer que j’ai travaillé pour elle et pour vous. Je touche à cette postérité, et vos bontés me rendent le temps présent supportable.
Agréez, monseigneur, mon tendre respect. »
1 Il est pratiquement impossible de s'y retrouver au milieu des nombreuses professions de foi de V*. L'évêque Biord lui en avait demandé une plus précise et surtout mieux rédigée que celle que rapporte le curé Gros (voir lettre du 30 mars 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/09/28/m-6516543-il-n-a-fait-que-m-inquieter-et-m-envoyer-des-billets-et-il-me-men.html ) et dont voici le texte d'après la copie minutée par Castin et envoyée par lui à Gros :
« [31 mars 1769]
« Je soussigné etc. pénétré des sentiments dont un vrai chrétien doit être animé pour recevoir avec fruit les sacrements, et du désir sincère de vivre et de mourir dans la foi de l’Église catholique ; je déclare que je crois purement et simplement, et d’une foi ferme et sincère toutes les vérités contenues dans la profession de foi du saint Concile de Trente . Je condamne, désavoue, et je rétracte au besoin tous les ouvrages écrits contre la religion lesquels m'ont été attribués ; condamnant de même tous les écrits et ouvrages tendant à établir le matérialisme, le déisme, le tolérantisme, tout système et opinion contraire à la précision des vérités de la foi orthodoxe, aux règles des mœurs, à l'autorité de l’Église catholique, apostolique et romaine . Je condamne et je rétracte les discours et tous propos qui m'ont échappé contre la religion . Et comme dans les pièces de poésie qui sont sorties de ma plume, il y a des pensées et des expressions qui méritent d'être réformées, mon intention est qu'elles le soient, et je promets de rien négliger pour faire ces corrections . Je déclare que je regarde et reconnais la religion chrétienne comme divine et la seule véritable, et l’Église catholique apostolique et romaine comme la seule dans laquelle on peut faire son salut . Touché d'un repentir sincère des scandales auquel j'ai donné lieu de quelque manière que ce soit je déclare que je suis déterminé à employer pendant le peu de temps qu'il me reste à vivre, les moyens qui dépendront de moi pour les réparer, et pour vivre en vrai chrétien . Et afin de commencer dès aujourd'hui de détruire les mauvaises impressions que le public a prises contre moi j'ai fait en présence de M. le curé de Ferney et des autres témoins soussignés la profession de foi dressée par le concile , et je veux de plus que les déclarations, condamnations et rétractations que j'ai faites avec une pleine liberté d'esprit, et signées de ma main devant mondit sieur curé et les autres témoins signés au bas, soient rendues publiques . Fait dans mon château de Ferney etc. »
D'autre part, un groupe de témoins a attesté que V* s'est exprimé dans les termes qui suivent , d'après une pièce conservée avec la précédente et qui sera imprimée dans les Lettres de Mgr l'évêque de G*** à M. de V*** :
« Du 15 avril 1769
« L'an mil sept cent soixante neuf, et le quinze avril, par-devant moi Claude Raffo, notaire royal au bailliage de Gex, résident à Ferney soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés sont comparus Révérend sieur Pierre Gros prêtre et curé dudit Ferney, Rd Père Claude-Joseph prêtre et capucin du couvent de Gex, Pierre Larchevêque syndic, Claude-Etienne Mauzié orfèvre bijoutier, Jean-Baptiste-Antoine-Guillaume-Louis Bugros chirurgien agréé à l'académie royale de Montpellier et juré en ce dit bailliage, et Pierre Jaquin maître d'école demeurant tous audit Ferney, lesquels ont déclaré avoir été présents, lorsque messire François- Marie Arouet de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, l'un des quarante de l'Académie française, seigneur de Ferney, Tournay, Prégny et Chambésy, demeurant à son château audit Ferney, a fait la confession de foi suivante, le premier avril présente année sur les neuf heures du matin, avant que de recevoir le Saint Viatique dudit sieur curé de Ferney : je crois, dit-il, fermement tout ce que l’Église catholique apostolique et romaine croit et confesse.
Je crois en un seul Dieu en trois personnes,père, fils et Saint-esprit, ayant la même nature, la même divinité et la même puissance, que la seconde personne s'est faite homme, s'appelle Jésus-Chris mort pour le salut de tous les hommes, qu'il a établi la Saint Église, à laquelle il appartient de juger du véritable sens des Saintes Écritures .
Je condamne aussi toutes les hérésies que la même Église a condamnées et rejetées, tous mauvais sens et interprétations qu'on y peut donner .
C'est cette foi véritable et catholique, hors de laquelle on ne peut pas être sauvé, que je professe et reconnais comme seule véritable . Je jure , promets et m'engage de la professer et de mourir dans cette croyance, moyennant la grâce de Dieu .
Je crois aussi d'une foi ferme et je confesse tous et chacuns des articles qui sont contenus dans le Symbole des Apôtres, qu'il a récité en latin fort distinctement .
Je déclare de plus que j'ai fait cette même confession de foi entre les mains dudit Rd Père capucin, avant que de me confesser . Telle est l'audition desdits comparants qu'ils ont affirmée par serment véritable, et de laquelle ils m'ont demandé acte que je leur ai octroyé, pour leur servir et valoir ce que de raison : fait,lu, et passé dans le presbytère dudit Ferney, en présence de Bernard Jacquet manœuvre et Jean Larchevêque ancien syndic, demeurant audit Ferney, témoins requis, lesdits comparants et déclarant ont signé à la minute avec moidit Raffo notaire et non lesdits témoins, pour ne savoir écrire de ce enquis .
Contrôlé à Gex ledit jour 15 avril 1769, reçu vingt-et-un sols. Signé Delachault
Par première expédition audit Rd père capucin
Raffo notaire
approuvant deux mots interlignés »
D'après V* le texte de cette profession de foi aurait été composé par Gros et des amis de l'écrivain . Enfin V* produisit différents actes émanant des mêmes personnages que précédemment, et qui ne sont en fait que des attestations de moralité ; voir lettre du 3 août 1769 au cardinal de Bernis : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7619
Voir aussi : https://www.jstor.org/stable/40520328?read-now=1#page_sca... : https://www.jstor.org/stable/40520328?read-now=1#page_scan_tab_contents
2 Elle n'est pas connue .
3 Le Siècle de Louis XIV, chap. XXV : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Chapitre_25
4 Ibid, chap. VIII : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Chapitre_08
5 Prince Georg Christian von Lobkowitz, dont il est question page 174 : https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1986_num_5_2_1422
6 Précis du Siècle de Louis XV, chap. I : https://fr.wikisource.org/wiki/Pr%C3%A9cis_du_si%C3%A8cle_de_Louis_XV/Chapitre_1
Voir le cinquième des Articles extraits du Journal de politique et de littérature : « Mémoires d’Adrien-Maurice de Noailles, duc et pair, maréchal de France, ministre d’État ».
7 Juan Pignatelli de Aragon, comte de Fuentès, ambassadeur à Paris, père du marquis de Mora .
8 Le duc de Villa-Hermosa, recommandé à V*, cmme Mora, par d'Alembert .
9 Précis du Siècle de Louis XV, chap. XXXIV (1758 ) : https://fr.wikisource.org/wiki/Pr%C3%A9cis_du_si%C3%A8cle_de_Louis_XV/Chapitre_34
10 Formant les tomes XI et XII de l’édition in-4° de Cramer .
11 C'est ce qu'a en effet écrit Saint-Florentin dans une lettre du 3 novembre 1768 .
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16/10/2024
ce mourant tâchera de leur faire les honneurs de son tombeau autant qu'il lui sera possible
... Heureusement ce mourant a la vie dure et pourra évoquer son tombeau encore neuf ans, pour la plus grande gloire de l'esprit français et le plaisir de ceux qui aiment la liberté et la justice .
« A Gabriel Cramer
Je suis dans l'état le plus triste, j'ai la fièvre toutes les nuits ; M. Rieu m’amena hier un étranger à dîner, je ne pus me mettre à table . Je voudrais être en état de recevoir MM. les comtes de Schombourg 1 et de Goerts 2 comme je le dois . Mais s'ils ont la curiosité de voir un mourant, ce mourant tâchera de leur faire les honneurs de son tombeau autant qu'il lui sera possible .
Je prie monsieur Cramer d'avoir la bonté de leur présenter mon respect, je lui serai très obligé
Voltaire.
Ce 14 avril 1769. »
1 Gottlob Louis, comte de Schomberg, que l'on retrouvera à partir de juillet .
Voir : https://fr.findagrave.com/memorial/48875405/gottlob_louis-de_schoenberg
et : https://archives.bge-geneve.ch/archive/fonds/ms_imv_BK
et note 52 : https://collections.geneve.ch/gazette-delices/14/a_propos.html#_ftnref52
2 Comte Johann Eustach von Görtz : https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Eustach_von_G%C3%B6rtz
et https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb133379199
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15/10/2024
Il faut sans doute aimer sa maîtresse ; mais il ne faut pas abandonner tout le monde
... Demande , prière réservée aux célibataires !
Pour le cas des couples, aimer sa maîtresse et ne pas abandonner son épouse, réclame une bonne santé et un fichu caractère de faux-jeton , détestable .
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon
13è avril 1769
J’apprends que le père d’Eudoxie donne à sa fille un beau trousseau dans une seconde édition . Heureusement le libraire de Genève n’a point encore commencé la sienne 1. Ainsi, mon cher ami, j’attendrai que vous m’ayez envoyé la nouvelle Eudoxie pour la faire mettre dans ce recueil ; plus vous aurez mis de beautés de détail dans votre ouvrage, plus il sera touchant . Ce n’est que par ces détails qu’on va au cœur ; ce n’est que par eux que Jean Racine fait verser des larmes. Les situations, les sentences, ne sont presque rien : il y en a partout ; mais les beaux morceaux qu’on retient malgré soi, et qui vont remuer le fond de l’âme, font seuls passer leur homme à la postérité.
Je suis très en peine de votre ami M. de La Borde. Il m’avait écrit, il y a deux mois, pour une affaire importante, et depuis ce temps je n’ai eu aucune nouvelle de lui, quoique je lui aie écrit trois lettres 2 consécutives. Je lui avais envoyé un paquet pour Mme Denis : point de nouvelles de mon paquet. Aurait-il abandonné Pandore, ses affaires, ses amis, pour une femme dans laquelle il est enterré jusqu’au cou ? Il faut sans doute aimer sa maîtresse ; mais il ne faut pas abandonner tout le monde . Vous avez pourtant la mine d’en faire autant que lui. »
1 Voir sur cette publication la lettre du 20 février 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/08/23/adieu-faites-des-cocus-comme-maxime-mais-ne-les-tuez-pas-6511517.html
2 Elles sont perdues.
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14/10/2024
Vous avez commencé, vous achèverez
... Mme la présidente du tribunal, nous vous faisons confiance pour ne pas vous laisser déstabiliser par cette jument de retour qu'est Marine Le Pen, impératrice de la mauvaise foi et reine des combinards malhonnêtes .
Voir : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/marine-le...
« A Joseph Audra
Le 13 avril 1769 1
Depuis votre dernière lettre, mon cher philosophe, j’ai été sur le point de finir ma carrière ; mais la nature me permet encore de faire 2 quelques pas. Vous devez à présent avoir vu votre protégé Sirven . Vous voilà chargé d’engager le parlement de Toulouse à faire une bonne action. Vous avez commencé, vous achèverez.
Je présente très discrètement ma sincère et respectueuse reconnaissance au magistrat compatissant 3 qui veut bien prendre en main la cause d’une famille si innocente et si malheureuse. Il est véritablement philosophe, puisqu’il veut faire du 4 bien et qu’il est votre ami 5.
Sirven ne m’a point écrit, et il a tort, à moins que ce ne soit sa circonspection qui l’ait retenu. J’attends tout pour lui de vos bontés ; il m’a bien promis qu’il ne ferait aucune démarche que par vos ordres. Vous devriez bien m’envoyer les noms des conseillers au parlement qui se piquent d’être citoyens et point du tout papistes. Quand vous aurez mandé au bon vieillard 6 Siméon que vous avez remporté la victoire pour Sirven, mon âme partira en paix.
V. »
1 Copie ancienne ; autres copies anciennes avec quelques variantes ; édition Cayrol.
L'original est passé à la vente Charavay le 17 avril 1880.
2 Ms 2 : de faire encore .
3 Pierre Firmin de Lacroix : https://data.bnf.fr/fr/ark:/12148/cb12239578w
4 Ed 1 : le .
5 Ce paragraphe manque sur Ms3.
6 Ms 3 : au bonhomme .
17:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous avez commencé, vous achèverez
... Mme la présidente du tribunal, nous vous faisons confiance pour ne pas vous laisser déstabiliser par la roublarde Marine Le Pen, impératrice de la mauvaise foi et reine des combinards malhonnêtes .
« A Joseph Audra
Le 13 avril 1769 1
Depuis votre dernière lettre, mon cher philosophe, j’ai été sur le point de finir ma carrière ; mais la nature me permet encore de faire 2 quelques pas. Vous devez à présent avoir vu votre protégé Sirven . Vous voilà chargé d’engager le parlement de Toulouse à faire une bonne action. Vous avez commencé, vous achèverez.
Je présente très discrètement ma sincère et respectueuse reconnaissance au magistrat compatissant 3 qui veut bien prendre en main la cause d’une famille si innocente et si malheureuse. Il est véritablement philosophe, puisqu’il veut faire du 4 bien et qu’il est votre ami 5.
Sirven ne m’a point écrit, et il a tort, à moins que ce ne soit sa circonspection qui l’ait retenu. J’attends tout pour lui de vos bontés ; il m’a bien promis qu’il ne ferait aucune démarche que par vos ordres. Vous devriez bien m’envoyer les noms des conseillers au parlement qui se piquent d’être citoyens et point du tout papistes. Quand vous aurez mandé au bon vieillard 6 Siméon que vous avez remporté la victoire pour Sirven, mon âme partira en paix.
V. »
1 Copie ancienne ; autres copies anciennes avec quelques variantes ; édition Cayrol.
L'original est passé à la vente Charavay le 17 avril 1880.
2 Ms 2 : de faire encore .
3 Pierre Firmin de Lacroix : https://data.bnf.fr/fr/ark:/12148/cb12239578w
4 Ed 1 : le .
5 Ce paragraphe manque sur Ms3.
6 Ms 3 : au bonhomme .
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c'est un grand art que celui de rendre les hommes heureux pendant deux heures ...c'est être heureux que d'avoir du plaisir
... Merci M. Steven Spielberg pour tous ces moments d'évasion, et n'ayez plus de remords à propos de Hook que , comme des millions de spectateurs, j'ai bien aimé :
« A Michel-Jean Sedaine 1
Au château de Ferney 11è avril 1769
Je vous ai plus d'obligation que vous ne croyez, monsieur . J'étais très malade lorsque j'ai reçu les deux pièces que vous avez bien voulu m'envoyer 2. Elles m'ont fait oublier tous mes maux . Je ne connais personne qui entende le théâtre mieux que vous, et qui fasse parler ses acteurs avec plus de naturel ; c'est un grand art que celui de rendre les hommes heureux pendant deux heures ; car, n'en déplaise à messieurs de Port-Royal, c'est être heureux que d'avoir du plaisir . Vous devez aussi en avoir beaucoup en faisant de si jolies choses . Je suis bien fâché de n'applaudir que de si loin à vos succès 3.
J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime que vous méritez, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
2 Apparemment La Gageure imprévue, 1768 et certainement Le Déserteur ( et non Le Philosophe sans le savoir, 1765 , comme on l'a toujours dit ), représentée au Théâtre Italien le 6 mars 1769 et publiée peu après .
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Gageure_impr%C3%A9vue
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86261469
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_D%C3%A9serteur_(op%C3%A9ra)
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1165042z.image
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Philosophe_sans_le_savoir
3 Voir lettre du 22 novembre 1765 au marquis de Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/03/18/je-ne-sais-si-les-spectacles-ont-cesse-a-paris-dans-la-crise-6304229.html
10:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
13/10/2024
la vie est courte, l'art très long, et l'expérience incertaine
... Qu'ajouter ?
« A l’abbé Régley
11 avril 1769 au château de Ferney par Genève
Je vous dois, monsieur, les plus grands remerciements de l'honneur que vous m'avez fait de m’envoyer votre livre 1 dans lequel il y a beaucoup à s'instruire , et qui me paraît un monument précieux d'un esprit philosophique, et d'une persévérance infatigable à découvrir la vérité. Vous avez raison de vous y prendre de bonne heure . Vous savez que la vie est courte, l'art très long, et l'expérience incertaine […] Je ne doute pas que vous ne regardiez tous les systèmes avec défiance, à commencer par la manière subtile de Descartes, et à finir par les monades, et par tout ce qui ressemble à ces romans dont on nous accable . C'est le Soleil et la Lune qui ont dit à la mer : « Tu iras jusqu'ici, et pas plus loin . », et c'est Dieu qui en a dit autant à Newton et à Loke , les deux seuls philosophes qui aient véritablement instruit le monde 2.
J'ai l'honneur d'être avec reconnaissance et toute l'estime que vous méritez, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 La traduction de Spallanzani ; voir lettre du 5 janvier 1769 à Touraille : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/16/la-sottise-la-calomnie-et-la-renommee-leur-tres-humble-serva-6507264.html
Voir : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/669-charles-regley
2 Réminiscence de la fin de la XVè Lettre philosophique « Sur l'attraction » que V* termine aussi par la même citation du Livre de Job, XXVII, 11 . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_philosophiques/Lettre_15
11:25 | Lien permanent | Commentaires (0)