27/06/2025
la renvoyer avec la protestation
... C'est ce qu'ont fait les députés en renvoyant aux oubliettes le projet de loi d'Eric Ciotti, mouche du coche et mouche à m... du RN qui voulait sauver de l'inéligibilté sa divine Marine , reprise de justice réputée : https://www.youtube.com/watch?v=1vUmsPVl6pM&ab_channe...
« A Gaspard-Henri Schérer
19è janvier 1770 à Ferney 1
Je vous prie, monsieur, de vouloir bien faire payer cette lettre de change de 2488 livres 8 sols à son échéance et de prier vos correspondants de la protester si elle n'est pas payée . En ce cas vous auriez la bonté de me la renvoyer avec la protestation . Il se pourrait que dans quelques jours on vous envoyât une lettre de change de six mille livres pour mon compte . En ce cas je vous prie de m'en donner avis quand vous l'aurez reçue .
J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Original signé, endossé « Reçue le 20 janvier .»
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26/06/2025
tout est entièrement dans la règle la plus étroite
... Telle est la conclusion de Netanyahou pour sa "victoire historique" sur l'Iran . Qu'est-ce que ça serait si on n'était pas dans la règle !
« A Jean-Charles Girod , Notaire
à Gex
Monsieur Girod sait sans doute qu'on ne peut constater l'état de la forêt que par des experts délégués de part et d'autre 1. Ce bois ayant été estimé par M. le président De Brosses cinq cents livres de revenu ; et M. de Voltaire n'y ayant jamais rien touché pendant neuf années entières ; ayant seulement la première année fait couper quelques sapins à l'entrée de ce bois pour les réparations du château selon son marché, et ayant fait seulement ébrancher cette année quelques chênes pour son chauffage, en vertu de ce même marché, tout est entièrement dans la règle la plus étroite .
Il n'y a qu'à compter les arbres . M. de Voltaire, propriétaire pendant sa vie, doit en laisser soixante par arpent à sa mort . Il faut voir s'ils y sont . Les ingénieurs envoyés par le roi pour lever la carte du pays ont mesuré ce bois, ils l'ont trouvé de vingt-trois arpents et demi, mesure de Bourgogne . Leur plan est signé de leur main, ainsi, on doit laisser quatorze-cent dix arbres .
M. de Voltaire et Mme Denis ne demandent qu'à satisfaire en tout M . le président De Brosses . Ils ont eu l'attention de faire garder à Ferney les vieux fauteuils de velours vert élimés, de peur qu'ils ne dépérissent entièrement à Tournay . M. de Voltaire n'a laissé que quatre chaises de damas à M. et Mme Cramer, auxquels il a donné en pur don la jouissance du château dans lequel il ne va jamais, ne pouvant sortir de son lit .
M. et Mme de Farges sont instruits de ce que M. de Voltaire et Mme Denis certifient à monsieur Girod ; et monsieur Girod est supplié d'envoyer cette déclaration à M. le président De Brosses .
Voltaire .
A Ferney 19 janvier 1770 2. »
1 En réponse à la lettre du 14 janvier 1770 Girod a répondu brièvement qu'il a envoyé le garde des forêts, puis est allé voir lui-même l'état des choses .
2 Original signé, daté par V* ; éd. Émile Deberre, La Vie littéraire à Dijon au XVIIIè siècle, 1902 .
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25/06/2025
je vois que vous réussissez à tout ce que vous entreprenez . Vous ne cessez de faire du bien ; c’est votre vocation : on ne peut mieux la remplir
... Non !! it's a joke François ! Tu es incontestablement roi de la gaffe, premier ministre de la bourde, estupido cretinos des Pyrénées capable de s'offrir un vol privé pour brasser du vent à Pau alors qu'il n'y a aucune éolienne à l'horizon . Candidat à la présidentielle ! Redescends sur terre canard boiteux . Tu es maire de Pau et tu finiras maire de Pau [maybe ]?
« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont
A Ferney 17è janvier 1770 1
Mon cher Cicéron, je vois que vous réussissez à tout ce que vous entreprenez 2. Vous ne cessez de faire du bien ; c’est votre vocation : on ne peut mieux la remplir.
Je ne suis point étonné que M. de Gerbier ait concouru avec vous à une bonne œuvre. Le triste état de M. Durey de Morsan a dû toucher un cœur aussi noble que le sien. Je le remercierai, lui et M. Boudot, à qui nous avons tant d’obligations, et qui s’est donné tant de mouvement dans cette affaire.
Le grand point est que M. Durey soit entièrement corrigé ; qu’il achève de payer toutes ses petites dettes dans ce pays-ci ; qu’il n’en fasse jamais ; qu’il remplisse tous ses devoirs ; qu’il ait de quoi se meubler honnêtement, et qu’il continue à mener une vie décente et irréprochable, digne des personnes auxquelles il tient par la naissance et par l’alliance. S’il négligeait une seule de ces choses essentielles, il serait perdu sans ressource. Il est bien nécessaire qu’il expie par la conduite la plus mesurée les fautes dont il porte très justement la peine.
Je crois, monsieur, que le meilleur parti est d’adresser la lettre de change de six mille livres pour mon compte à M. Schérer, banquier à Lyon ; j’en donnerai le reçu. Je payerai les dettes les plus pressantes, et j’arrangerai tout pour qu’il puisse aller passer ses jours doucement à Neuchâtel, de la manière la plus convenable. Mon reçu sera fait en son nom, et il m’en fera un pour ma décharge. Je lui ai servi de père depuis un an, et je lui en servirai encore ; mais c’est vous, monsieur, qui faites véritablement tout pour lui dans cette occasion ; c’est vous qui êtes son protecteur. Agréez encore une fois mes tendres remerciements.
Quant à Sirven je vous ai déjà mandé 3 que je ne sais plus où en est son affaire ; je n’ai nulle nouvelle de lui, et j’ai bien peur qu’il ne s’en tienne au premier jugement qui le délivre de la prison et qui le fait rentrer dans son bien. C’est un bon et honnête homme ; mais sa tête est un peu capricieuse, et ses deux filles sont un peu folles . Il faut prendre les gens comme ils sont.
Vraiment, je serai enchanté de voir tous les mémoires que vous voulez bien m’envoyer. Vous savez avec quel plaisir je les lirai. Je m’intéresse à vos clients plus qu’à Cluentius et à Roscius, défendus par votre ancien camarade 4.
Il y a longtemps que je connais l’affaire du sieur Beck . Je crois vous avoir mandé que j’arrivai à Strasbourg quelques jours après son aventure 5. Je ne sais pas bien précisément quel était le degré de sa probité ; mais je sais qu’il avait affaire à un grand fripon.
Je compte bien que vous ferez aussi triompher pleinement M. de La Luzerne 6. L’innocence opprimée est très à son aise avec vous.
Mme Denis et moi, nous remercions bien sensiblement madame de Canon de ses bontés . Nous vous sommes inviolablement attachés l’un et l’autre pour toute notre vie. »
1 Original ; éd. Cayrol . Malgré la copie établie par Beaumarchais la lettre ne figure pas dans l'édition de Kehl .
2 On n'a pas la lettre par laquelle Élie de Beaumont annonce à V* le succès de ses négociations concernant Durey .
3 Par la lettre du 10 janvier 1770 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/06/19/m-6552048.html
4 Cicéron , souvent comparé à Élie de Beaumont par V* .
5 On ne connaît aucune lettre de V* concernant cette affaire .
6 Voir lettre du 25 juillet 1769 à Élie de Beaumont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/01/29/jamais-on-n-a-tant-ecrit-qu-aujourd-hui-et-jamais-on-n-a-ecr-6533160.html
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mon chantre des héros de la France, comment diable aurais-je pu faire pour vous causer la moindre petite peine ?
... Mon Jean-Luc adoré, mon Mélenchon chéri, mon héros de la VIè république, empereur-dictateur de LFI autoproclamé comment aurais-je pu oser te froisser ?
Petite chose fragile tu ne manques pas une occasion pour montrer ton adorable caractère : https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/actu-tele/accrochage-avec-melenchon-barbara-lefebvre-acclamee-dans-les-coulisses-des-grandes-gueules-a-l-assemblee-nationale-20250620
Toi président ? Il faut être cinglé pour voter pour toi !
« A Pierre-Laurent Buirette de Belloy
À Ferney 17 janvier 1770
Eh, mon Dieu ! monsieur ! eh, mon Dieu ! mon cher confrère en Melpomène, mon chantre des héros de la France, comment diable aurais-je pu faire pour vous causer la moindre petite peine ? Le jeune auteur inconnu de La Tolérance ou des Guèbres n’avait jamais pensé à être joué ni devant ni après personne. La pièce était imprimée longtemps avant qu’on se fût avisé de la lire très imprudemment aux comédiens, pour qui elle n’est point faite. Peut-être dans cent ans pourra-t-on la jouer, quand les hommes seront devenus raisonnables, et qu’il y aura des acteurs. Je sais positivement que le jeune inconnu n’avait songé, dans sa petite préface 1, qu’à faire civilité à ceux qui daignaient travailler pour le théâtre. Si je n’avais pas détruit le mien pour y loger des vers à soie, je nous réponds bien que nous y jouerions le chevalier sans peur et sans reproche 2. On ne vous fait d’autre reproche à vous, mon cher confrère, que d’avoir privé le public du plaisir de la représentation ; mais on s’en dédommage bien à la lecture.
J’avoue que je serais curieux de savoir pourquoi vous, qui êtes le maître du théâtre, vous ne l’avez pas gratifié de votre digne chevalier 3.
Pardon de la brièveté de ma lettre. Je suis bien malade et bien vieux ; mais j’ai encore une âme qui sent tout votre mérite. Comptez, monsieur, que j’ai l’honneur d’être, du fond de mon cœur, avec tous les sentiments que vous méritez, votre très humble, très obéissant, et très étonné serviteur.
Le vieil ermite des Alpes. »
1 Il y est question des « tragédies plus théâtrales et plus dignes des regards du public, soit de M. Du Belloy, soit de M. Lemierre ou de quelques autres auteurs célèbres. »
2 Gaston et Bayard, tragédie de de Belloy, jouée deux fois à Versailles en février 1770, et imprimée la même année ; elle ne fut représentée à Paris que le 24 avril 1771.
Voir lettre du 21 mai 1767 à Du Belloy : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/12/12/des-mains-etrangeres-de-ces-debats-ont-profite-6416593.html
3 Les raisons de cette absence de représentation du Chevalier Bayard doivent être cherchées dans les différends entre Belloy et les Comédiens Français ; voir lettre du 1er janvier 1769 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/09/vous-ferez-l-usage-que-vous-croirez-le-plus-convenable-tout-6506351.html
09:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/06/2025
Dites-moi, je vous conjure, si je me trompe
... mais laissez-moi faire !" : prière de Bayrou menacé par une motion de censure des socialistes qui , eux, se fichent du tiers comme du quart de savoir s'ils se trompent ou non .
« A Denis Diderot
[janvier 1770] 1
On m'envoie de Paris, monsieur, un livre que vous connaissez sans doute . Il est intitulé Dialogue sur le commerce des blés . Je crois reconnaître les caractères et l'imprimerie de Lambert . À l'égard de l'auteur, je ne puis le reconnaître , car personne que je sache n'a encore écrit en France de ce goût . Ce livre achèvera de me faire perdre la vue . Il me semble que Platon et Molière se soient réunis pour composer cet ouvrage . Je n'en ai encore lu que les deux tiers . J'attends le dénouement de la pièce avec grande impatience . On n'a jamais raisonné ni mieux ni plus plaisamment . Je soupçonne un nom qui commence par I... Dites-moi, je vous conjure, si je me trompe [...] »
1 Ed. Fausto Nicolini, Amici e corrrespondanti francesi dell'abate Galliani, 1954 . La source n'est pas spécifiée .
Voir : https://data.bnf.fr/fr/see_all_activities/12056443/page1
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de belles fortifications, une belle église catholique, un temple protestant, une mosquée, une synagogue
... C'est ainsi que Voltaire concevait la construction d'une ville nouvelle . Il est loin de l'intolérance actuelle qui fait des levées de boucliers dès qu'il s'agit de bâtir un nouveau lieu de culte d'obédience minoritaire : musulmane ou juive . Résultat des courses : Israël contre l'Iran, Gaza, etc. https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_guerres_d%27Isra%...
Sale temps pour les humains ! A ce propos, j'ai entendu une brave [sic] dame qui , à la vue des cratères de bombes sur les sites nucléaires iraniens s'est indignée en pensant aux dégâts écologiques possibles, en se fichant complètement de savoir s'il y a eu des victimes humaines : plantes, petites bêtes et insectes , soyez heureux, on pense à vous . Entre son chien et son voisin elle sauvera plutôt son chien de l'incendie . Bravo !
« A François de Caire
Monsieur,
Supposez qu'il y ait jamais une ville de Versoix il sera bien flatteur pour elle que ce soit un de Caire qui en soit le premier citoyen 1. Son père en aura été le fondateur. Je voudrais de tout mon cœur m'y trouver sous vos ordres ; mais j'ai bien peur d'habiter le cimetière de Ferney avant que vous ayez posé la première pierre .
Je vous souhaite beaucoup d'argent de la part de M. l'abbé Terray 2; de belles fortifications, une belle église catholique, un temple protestant, une mosquée, une synagogue, et des couches très heureuses à madame de Caire . Vous verrez si vous voulez baptiser votre enfant, ou le faire circoncire ; la première opération est plus douce , mais l'autre a, dit-on , de meilleures suites .
Mme Denis joint ses souhaits aux miens.
On vient d'augmenter le bail des Postes de six cent mille livres ; ainsi probablement nous paierons plus cher les lettres qui ne sont pas contresignées .
On va vendre incessamment à l'enchère le cilice du sieur Billard, qui a fait une banqueroute de quatre millions, et qu'on espère voir pendre en place de Grève .
Mille respects à vous, monsieur, et à madame votre femme .
Le vieil ermite V.
15è janvier 1770.»
1 François de Caire et son épouse Marie-Elisabeth de Lebé auront un fils le 27 janvier 1770 ; voir Archives de l'Etat de Genève, état civil Versoix, 3. p 101, contenant le certificat de baptême de Charles-Henry-Jules-François-Marie de Caire : http://familleducret.chez-alice.fr/per00107.htm
11:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous êtes plus à portée que personne de certifier la vérité du fait
... Par exemple récent, voir : https://www.numerama.com/cyberguerre/1996181-on-est-dans-...
« A Jean-Charles Girod Notaire
Procureur
à Gex
A Ferney 14è janvier 1770 1
M. le président De Brosses, monsieur, me mande par sa lettre du 4 janvier 2, que je fais décimer les arbres du bois de Tournay par la tête, et que je vends les têtes de ces arbres à un paysan de Ferney pour les couper .
Je vous prie instamment de vous joindre à moi pour découvrir le calomniateur aussi absurde que méchant qui a pu faire ce rapport infâme à M. le président De Brosses, afin qu'on le punisse comme il le mérite . Vous rendrez également justice à M. le président De Brosses et à moi . Vous êtes plus à portée que personne de certifier la vérité du fait, puisque vous avez vu en dernier lieu les bois de Ferney et de Tournay, et vous êtes parfaitement convaincu par vos yeux que j'ai fait ébrancher des arbres pour les cheminées de ma maison, et qu'il n'y en a pas un seul qu'on ait étêté .
Je suis parfaitement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .
V. »
1 Original signé, d'abord daté du 15 ; éd. Émile Deberre, La Vie littéraire à Dijon au XVIIIè siècle, 1902.
2 Cette lettre n'est pas connue, mais on a conservé le rapport du garde Louis Jacquet pour le président De Brosses, relatif à une visite faite le 4 décembre 1769, dans laquelle Jacquet témoigne avoir vu que l'on avait ébranché « cent onze chênes de futaie, dont douze étaient couronnés » , et rencontré un chariot chargé de fascines de chênes tiré par quatre chevaux que l'on conduisait chez V*.
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