Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/10/2025

Mais, si on fait une sottise dans Paris, tout aussitôt on me l’attribue. Je ne doute pas que votre amitié et votre zèle pour la vérité ne s’opposent à ce torrent de calomnies

... Avis à la population : Anne Hidalgo cherche soutien(s), désintéressé(s) (qualité qui est absolument inconnue dans le monde politique ), pour finir son mandat en beauté . Chercher un ami qui aime la vérité , peine perdue . Qu'elle continue à chercher du côté de l'ONU, on y travaille comme "Les Municipaux" ( Les Chevaliers du Fiel , bien sûr ). Au fait, Enrico Macias n'est plus disponible, il s'est rallié à Rachida Dati powpowpow .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

21è mai 1770

Mon cher ange, les bonnes actions ne sont jamais sans récompense, car Dieu est juste. On ne peut vous donner un prix qui soit plus suivant votre goût qu’une tragédie : en voici une qui m’est tombée entre les mains, et dont je viens de corriger moi-même toutes les fautes typographiques. C’est à vous à juger si M. Lantin 1 était aussi bon réparateur de Sophonisbe 2 que M. Marmontel l’a été de Wenceslas 3. Il y aura des malins qui diront que M. Lantin se moque du monde, et qu’il n’y a pas un mot dans Sophonisbe qui ressemble à celle de Mairet ; mais il faut laisser dire ces gens-là, et ne pas s’en embarrasser.

Au reste, je serais au désespoir qu’on pût m’accuser d’avoir la moindre correspondance avec les héritiers de M. Lantin. M. Marin, qui a fait imprimer cette pièce, dont l’original est chez M. le duc de La Vallière, peut me rendre la justice qui m’est due . Mais, si on fait une sottise dans Paris, tout aussitôt on me l’attribue. Je ne doute pas que votre amitié et votre zèle pour la vérité ne s’opposent à ce torrent de calomnies.

On a bien eu la cruauté de m’imputer Le Dépositaire. Il faut que ce soit l’abbé Grizel qui ait débité cette imposture, et c’est ce qui m’empêche de donner la pièce. Je ferai écrouer l’abbé Grizel comme calomniateur impudent. Il avait volé cinquante mille francs à Mme d’Egmont 4, fille de M. le duc de Villars, lorsqu’il la convertit. Je ne sais pas au juste ce qu’il a volé depuis, pour la plus grande gloire de Dieu ; mais je le tiens pour damné s’il dit que Le Dépositaire est de moi.

Voici un tarif très honnête des montres que M. le duc de Praslin a bien voulu demander 5. On ne peut mieux faire que de s’adresser à nous, nous sommes bons ouvriers et très fidèles. Si quelqu’un de vos ministres étrangers veut des montres à bon marché, qu’il s’adresse à Ferney. Secourez notre entreprise, mes chers anges ; nous avons vingt familles à nourrir.

À l’égard des humeurs scorbutiques, je plains bien Mme d’Argental si son état approche de mon état. Portez-vous bien tous deux, jouissez d’une vie douce, conservez-nous vos bontés, protégez nos manufactures ; mais protégez aussi celle de feu M. Lantin. Nous vous présentons nos cœurs, Mme Denis et moi.

V. »

2 A partir de cette lettre, on entendra souvent parler de la version modernisée de la Sophonisbe de Mairet par ce « Lantin » qui n’est que V* lui-même . La pièce est présentée sous le titre :  « Sophonisbe, tragédie de Mairet, réparée à neuf » ; l'approbation est du 10 avril 1770.

3 Sur ce rajeunissement du « Venceslas » de Rotrou par Marmontel , peut avoir donné à V* l'idée de rajeunir la Sophonisbe ; voir lettre du lettre à Marmontel 13 janvier 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/08/le-nonce-s-est-enfui-la-queue-entre-les-jambes-pour-l-aller-6455926.html

5 On a une liste de ce genre, reproduite par Th. Besterman, app. D329 ; voir lettre du 4 juin 1770 à d'Argental : https://www.monsieurdevoltaire.com/2015/12/correspondance-annee-1770-partie-16.html

23/10/2025

De pareils excès arriveront fréquemment si on n’y met pas ordre

... Voir par exemple ce qui est relaté ici : https://www.courrierinternational.com/reveil/2025-10-23#a...

On est loin du long fleuve tranquille !

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Je suis fâché de troubler vos fêtes 1 par des plaintes 2. Le sieur Pierre Dufour Vincent, domicilié à Ferney, sous la protection du roi, allant aujourd’hui à Genève pour les affaires de son commerce, a été insulté assez près de la porte, et battu outrageusement par le nommé La Lime fils, dit Vernion, à la tête de quelques séditieux ; il n’a pu pénétrer chez vous, craignant d’être massacré dans la rue.

De pareils excès arriveront fréquemment si on n’y met pas ordre. Les sujets du roi sont tous les jours insultés dans Genève, tandis que les Genevois sont reçus avec la plus grande honnêteté dans tout le pays de Gex.

Je vous supplie d’envoyer ma lettre au ministère, m’en rapportant d’ailleurs à votre prudence et à votre zèle.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. 

À Ferney 19è mai 1770.»

1 Fêtes données par le résident à l’occasion du mariage du dauphin .

2L'incident au cours duquel un « Natif », Dufour-Vincent avait été insulté par des « Bourgeois » ; voir Best., app. D325 ( Genève ARC, CCLXXI, 346).

Voir réponse de Hennin du 20 mai : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7887

22/10/2025

les nouvelles qu’on répand aujourd’hui m’accablent d’affliction. On parle de vicissitudes, et je n’en voulais pas

... Entre l'entrée en prison de Nicolas Sarkozy et l'exhumation des dépouilles d'otages israeliens, devinez ce qui fait le beurre des quotidiens ! Le crétinisme vit de beaux jours . Au fait, qui pense à ces deux malheureux fonctionnaires qui sont eux aussi entrés en prison pour assurer la sécurité du blingbling Sarko ? il est mieux protégé que le Louvre . 

Revenons à une actualité plus essentielle, n'en déplaise à tous les admirateurs du délinquant sus-nommé : https://www.franceinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/temoignage-le-probleme-du-desarmement-du-hamas-est-bien-trop-exagere-le-negociateur-entre-israel-et-le-hamas-estime-que-le-cessez-le-feu-a-gaza-va-tenir_7564873.html

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

À Ferney, 18 mai 1770

Madame,

Les glaces de mon âge me laissent encore quelque feu ; il s’allume pour votre cause. On est un peu Moustapha à Rome et en France . Je suis catherin 1, et je mourrai catherin. La lettre dont votre Majesté impériale daigna m’honorer, du 31 mars, me comblait de joie ; les nouvelles qu’on répand aujourd’hui m’accablent d’affliction. On parle de vicissitudes, et je n’en voulais pas . On dit que les Turcs ont repassé le Danube en force, et qu’ils ont repris la Valachie . Il faudra donc les battre encore . Mais c’était dans les plaines d’Andrinople que je voulais une victoire . Ils envoient, dit-on, une flotte dans la Morée ; on ajoute que les Lacédémoniens sont en petit nombre ; enfin on me donne mille inquiétudes. Pour toute réponse, je maudis Moustapha, et je prie la sainte Vierge de secourir les fidèles. Je suis sûr que vos mesures sont bien prises en Grèce, que l’on a donné des armes aux Spartiates, que les Monténégrins se joignent à eux, que la haine contre la tyrannie turque les anime, que vos troupes marchant à leur tête les rendront invincibles.

Pour les Vénitiens, ils joueront votre jeu, mais quand vous aurez gagné la partie.

Si l’Égypte a secoué le joug de Moustapha, je ne doute pas que Votre Majesté n’ait quelque part à cette révolution . Celle qui a pu faire venir des flottes de la Néva dans le Péloponèse aura bien envoyé un habile négociateur dans le pays des Pyramides. La mer Noire doit être couverte de vos saïques ; ainsi Stamboul peut ne recevoir de vivres ni de l’Égypte, ni de la Grèce, ni du fond du Cara Denghis 2. Vous assaillez ce vaste empire depuis Colchos jusqu’à Memphis.

Voilà mes idées ; elles sont moins grandes que ce que Votre Majesté a fait jusqu’ici. Le revers annoncé de la Valachie m’ôte le sommeil, sans m’ôter l’espérance .

Le roman des chars de Cyrus me plaît toujours dans un terrain sec comme les plaines d’Andrinople et le voisinage de Stamboul.

Je ne trouve point que les tableaux genevois soient trop chers, je trouve seulement Votre Majesté impériale trop généreuse . Mais j’oserais désirer cent capitaines de plus, au lieu de cent tableaux. Je voudrais que tout fût employé à vous faire triompher, et que vous achevassiez votre code, plus beau que celui de Justinien, dans la ville où il le signa.

Si Votre Majesté veut me rendre la santé et prolonger ma vie, je la conjure de vouloir bien me faire parvenir quelque bonne nouvelle qui ne plaira pas à frère Ganganelli, mais qui réjouira beaucoup le capucin de Ferney, tout prêt à étrangler les Turcs avec son cordon.

Je redouble mes vœux . Mon âme est aux pieds de Votre Majesté impériale.

V. »

2 Le manuscrit porte du Son Cara Denghis, et l'édition de Kehl du Voncara d'Enghis . Le texte donné ici a été proposé par Charrot, XX, 179, qui signale que dans La Défense de mon oncle, XIII ( page 43 : https://archive.org/details/ladefensedemonon00volt/page/4... ), V* nomme la Mer Noire de son nom turc de Cara-Denguis ; voir aussi l'édition de ce texte par J.-M. Moureaux (Slatkine, Genève, Champion, Paris, 1978 ).

21/10/2025

he can see and converse with no body

... No, no , no, dont cry ! it's not Nicolas Sarkozy

https://www.rtl.fr/actu/politique/nicolas-sarkozy-recu-a-...

Disgusting ! 

M. Macron : lâcheté ou idiotie, ou les deux, ou manoeuvre politique pour se garder les sympathies des sarkozystes qui pèsent sur la survie du gouvernement ?

Le délinquant, à cette heure, après avoir abusé du bling bling doré sur tranche se retrouve justement en tôle : https://www.franceinfo.fr/politique/nicolas-sarkozy/direct-incarceration-de-nicolas-sarkozy-l-ancien-president-de-la-republique-attendu-dans-la-matinee-a-la-prison-de-la-sante_7565842.html

 

 

« A William Jones

[16 mai 1770] 1

The worst of French Poets and Philosophers is almost dying : Age and Sickness have brought him to his last day ; he can see and converse with no body ; he desires Mr Jones to excuse and to pity him ; he makes him most humble respect 2. »

1 Copie par Henri Penruddocke ( Bibliothèque de l'université de Harvard, papiers Dodington) ; copie par Constable (Bodleian library Oxford ) ; éd. John Shore, Ier baron Teignmouth, Memoirs of sir W. Jones , 1806, I, 176.

2 Le pire des poètes et des philosophes français est presque mourant . L'âge et la maladie l'ont mis à son dernier jour ; il ne peut voir ni converser avec personne . Il prie monsieur Jones de l'excuser et d'avoir pitié de lui . Il lui présente ses très humbles respects .

Le manuscrit est précédé d'une remarque de Wyndham : « Mr Jones, maintenant sir William Jones, de passage à Genève, avait envoyé à Voltaire une épître pompeuse en latin ou en français pour lui signifier que lui Mr. Jones, homme de lettres,voudrait présenter ses respects au premier des poètes et philosophes français. »

La présente lettre constitue la réponse à cette requête.

J’aurais voulu surtout que le roi eût vu les montres qui sont ornées de son portrait en émail et de celui de monseigneur le dauphin

... Et zou ! il n'a rien vu . Hélas ! mille fois hélas ! c'est le Louvre qui se fait cambrioler dans les grandes largeurs et non pas Mme Dati dont les bijoux sont sûrement mieux gardés .

Retrouvera-t-on les trésors volés ?

Retrouvera-t-on les voleurs comme on a retrouvé ceux qui on volé Kim Kardashian ?

Retrouvera-t-on la statue "Premier désir", bronze sculpté par Emile Lambert au château de Voltaire à Ferney et volée début février 2014 ? Il est lamentable que nos musées soient pillés . Mme Dati arrêtez vos boniments et faites le nécessaire .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

16 mai 1770

Mon cher ange, je me hâte de vous remercier de votre lettre du 10 de mai. Je vous enverrai la copie de la lettre du beau-frère de Martin Fréron 1, dès que je l’aurai retrouvée dans le tas de paperasses que je mets en ordre : cela vous mettra entièrement au fait. Il est bon de rendre justice aux gens qui honorent le siècle et l’humanité.

Je suis bien fâché que les prémices de ma manufacture ne puissent être acceptées. J’avais envoyé à Mme la duchesse de Choiseul une petite boîte de six montres charmantes, et qui coûtent très peu ; ce serait d’assez jolis présents à faire à des artistes qui auraient servi aux fêtes. La plus chère est de quarante-six louis, et la moindre est de douze . Tout cela coûterait le double à Paris. J’aurais voulu surtout que le roi eût vu les montres qui sont ornées de son portrait en émail et de celui de monseigneur le dauphin. Je suis persuadé qu’il aurait été surpris et bien aise de voir que, dans un de ses plus chétifs villages, on eût pu faire, en aussi peu de temps, des ouvrages si parfaits . Mais le voyage de Mme la duchesse de Choiseul à Chanteloup dérange toutes mes idées. Elle va aussi prendre soin de ses manufactures. C’est une philosophe pas plus haute qu’une pinte, et dont l’esprit me paraît furieusement au-dessus de sa taille.

Je songe comme vous à Mlle Lecouvreur Daudet ; je frémis de l’envoyer en Russie  . Mais qu’en faire ? a-t-elle au moins quatre ou cinq cents livres de rente ? voilà ce que je voudrais savoir. J’aimerais mieux établir une manufacture de filles qu’une de montres ; mais la chose est faite, je suis embarqué. Votre prince 2 donne un plus bel exemple ; il établit une manufacture de comédies. Il faut que M. le duc d’Aumont 3 en fasse une d’acteurs . Cela devient impossible, on ne joue plus que des opéras-comiques dans les provinces. Il faut que tout tombe quand tout s’est élevé ; c’est la loi de la nature.

Vous êtes tout étonné, mon cher ange, que je me vante de soixante-dix-sept ans, au lieu de soixante-seize : est-ce que vous ne voyez pas que, parmi les fanatiques mêmes, il y a des gens qui ne persécuteront pas un octogénaire, et qui pileraient, s’ils pouvaient, un septuagénaire dans un bénitier ?

J’ai pensé comme vous sur frère Ganganelli, dès que j’ai vu qu’il ne faisait point de sottises.

N’allez-vous pas à Compiègne 4? attendez-vous à faire vos compliments à Versailles ?

Voudriez-vous bien faire parvenir à M. le duc d’Aumont ma respectueuse reconnaissance de toutes les bontés qu’il me témoigne ?

Je me doutais bien que Mme d’Argental se porterait mieux au mois de mai ; mais c’est l’hiver, le fatal hiver qui me désespère. J’en éprouve encore d’horribles coups de queue. Une maudite montagne couverte de neige fait le malheur de ma vie.

Mme Denis et moi, nous vous renouvelons à tous deux le plus tendre attachement qui fut jamais. »

1 Voir lettre du 18 mars 1770 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/08/31/m-6560967.html

2 Le duc de Parme, dont le comte d’Argental était ministre plénipotentiaire près la cour de France.

3 Il est à l’époque en charge des théâtres .

4 Louis XV et le dauphin sont allés au-devant de Marie-Antoinette le 14 mai et l'ont rencontrée dans la forêt de Compiègne .

20/10/2025

Ne faites plus la guerre à vos compatriotes ...Chacun y pourra exercer en paix ses talents et sa religion

... Sans doute est-ce ce qui fait de notre nation un pays attirant , en tout cas ce serait l'idéal .

 

 

« A Gabriel Cramer

[ vers mai 1770 ]

J'ai beaucoup de choses à vous dire, mon cher ami, sur votre édition in-4°, sur tous ces petits vers 1 qui vous tiennent tant à cœur , indignes du public, de vous et de moi . Il faudrait au moins les retoucher pour les rendre moins fades . Je voudrais bien que nous pussions nous parler ; votre métier de major est bien inutile et bien triste . Ne faites plus la guerre à vos compatriotes . Le roi prend sous sa protection tous ceux qui viennent s'établir au pays de Gex , syndics, Bourgeois, Natifs, Habitants . Quiconque voudra bien venir sera aussi bien reçu, aussi libre que vous l'êtes à Tournay . Chacun y pourra exercer en paix ses talents et sa religion . On sera exempt de tous droits, de toute imposition . On trace aujourd'hui les rues de Versoix . Si vous voulez y bâtir une maison, il ne tient qu'à vous . Prenez-vous-y de bonne heure .

En attendant, je vous demande en grâce de faire aller vite notre Encyclopédie . »

1 Les poèmes de V* paraissent pour la première fois dans le vol. XVIII (1771 ) de l'édition quarto .

19/10/2025

Il est nécessaire que l'auteur relise tout le premier volume de suite, avec des yeux attentifs

... Oui, M. Lecornu , faites comme il vous est conseillé par Eric Coquerel d'une part, ce qui est facultatif, et par Voltaire, ce qui est impératif ( ou vice-versa, c'est vous qui voyez ! ) : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/sebastien...

 

 

« A Gabriel Cramer

[mai 1770]

On envoie à monsieur Cramer l'article « Apocryphes » qu'on a un peu retouché . On enverra incessamment la suite . Le second volume doit commencer par cet article « Apocryphes ».

Il faudra pour le premier volume un petit avertissement, et des additions qu'on mettra dans l'errata .

Il est nécessaire que l'auteur relise tout le premier volume de suite, avec des yeux attentifs . »