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26/09/2025

lui permettre de poursuivre l'action judiciaire, en vue d’être dispensé des droits de purgation de contumace

... On croirait bien, à peu de chose près, que le Patriarche s'adresse à Sarkozy !

 

 

« A Marie Anne Ramond

[ vers le 20 avril 1770 ] 1

[Lui dit qu'il a envoyé à son père , trente louis , en deux versements, pour lui permettre de poursuivre l'action judiciaire, en vue d’être dispensé des droits de purgation de contumace .]

1 Ce que l'on sait de cette lettre provient de ce que Mme Ramond, fille de Sirven, en apprend à son mari dans une lettre du 27 avril ; voir Camille Rabaud, « Une des dernières victimes de l'intolérance. », Bulletin historique et littéraire : Société de l'histoire du protestantisme français, 15 octobre 1891, 3è série, X, 517. Voir : https://books.google.fr/books?id=SE80AAAAMAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=avril%201770&f=false

Les mots ne sont que des mots. Ce qui est essentiel, c’est que les juges ne fassent pas rouer un innocent, quand les avocats ont démontré son innocence

... Oui M. Sarkozy vous n'êtes pas reconnu innocent, toute votre armada d'avocats n'a pas pu transformer la vérité accablante en innocence mensongère , et c'est bien . Ce que vous qualifiez "d'humiliation pour la France" est ridiculement dramatique, bien digne de vos talents de tricheur, et vos paroles n'effacent pas vos actes délictueux . Il est heureux que l'indignation de Voltaire contre le recrutement des juges par achat de leur charge ait été suivie d'effet à la Révolution , et l'indépendance de la justice que vous niez quand ça vous arrange subsistera bien encore après vos propos de délinquant en col blanc . "La tête haute " en prison, je n'en doute pas, "comédie, comédie, la comédie d'un jour, la comédie toujours !" ( comme chantait Paolo Conte : https://www.youtube.com/watch?v=-EAV4U7y7jA&ab_channe... ).

 

 

« A Théodore Sudre, Avocat

au Parlement, etc.

à Toulouse

Par Versoix pays de Gex

pour le château de Ferney 20 avril 1770 1

Monsieur,

Quarante lieues de neige qui m’entourent, soixante-seize ans sur ma tête, ma vue presque entièrement perdue, trois mois de suite dans mon lit, m’ont privé de l’honneur de vous répondre plus tôt.

Il me semble qu’il est fort peu important que messieurs les avocats fassent un corps ou un ordre. Les ducs et pairs, les maréchaux de France, font un corps ; on dit le corps du Parlement, et non pas l’ordre du Parlement. Les mots ne sont que des mots. Ce qui est essentiel, c’est que les juges ne fassent pas rouer un innocent, quand les avocats ont démontré son innocence ; c’est qu’un gradué de village n’ait pas l’insolence de condamner à mort la famille de Sirven, sur les présomptions les plus absurdes ; c’est qu’on respecte plus la vie des citoyens, et que nos barbares usages, qu’on appelle jurisprudence, ne déshonorent pas notre nation. Dieu merci, la française est la seule, dans l’univers entier, chez qui l’on achète le droit de juger les hommes, et chez qui les avocats ne parviennent pas à être juges par leur seul mérite. Nous avons été Gaulois, Ostrogoths, Visigoths, Francs, et nous tenons encore beaucoup de notre ancienne barbarie dans le sein de la politesse. Ce sont là mes griefs ; et je souhaite passionnément que votre corps ou votre ordre puisse les corriger. Si cela était, ma lettre serait à M. le président de Sudre.

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.  »

Je ne sais pas à quoi aboutiront toutes les secousses que l’on donne aux fortunes des particuliers. J’imagine toujours que le gouvernement sera prudent et équitable

... Comment imaginer que ces propos si actuels ont été déjà dans le vif du sujet au XVIIIè siècle . Vous voulez un auteur actuel, lisez Voltaire !

L'histoire bégaie .

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

Par Versoix, pour le château de Ferney, 20è avril 1770

Je suis enchanté quand vous avez la bonté de m’écrire, mais je ne me plains point quand vous me négligez. Il faudrait que je radotasse cent fois plus que je ne fais pour exiger que mon héros, vice-roi d’Aquitaine, premier gentilhomme de la chambre, entouré d’enfants, de parents, d’amis, d’affaires considérables domestiques et étrangères, eût du temps à perdre avec ce vieux solitaire qui vous sera attaché jusqu’à son dernier moment.

Je m’attendais bien, monseigneur, que les Souvenirs de madame de Caylus 1 vous en rappelleraient beaucoup d’autres. Ils ne disent presque rien ; mais ils rafraîchissent la mémoire sur tout ce que vous avez vu dans votre première jeunesse. Tout est précieux du siècle de Louis XIV, jusqu’aux bêtises du valet de chambre La Porte 2. Je ne crois pas qu’il y ait un seul nom des personnes dont sa cour était composée qui ne puisse exciter encore de l’attention, non-seulement en France, mais chez les étrangers.

Il faut à présent aller en Russie pour voir de grandes choses. Si on vous avait dit, dans votre enfance, qu’il y aurait à Moscou des carrousels d’hommes et de femmes plus magnifiques et plus galants que ceux de Louis XIV ; si on avait ajouté que les Russes, qui n’étaient alors que des troupeaux d’esclaves, sans habits et sans armes, feraient trembler le Turc dans Constantinople, vous auriez pris ces idées pour des contes des Mille et une Nuits.

L’impératrice me faisait l’honneur de me mander, il n’y a pas quinze jours 3, qu’elle ne manquait et ne manquerait ni d’hommes ni d’argent. Pour des hommes, il y en a en France ; et pour de l’argent, votre contrôleur général doit en avoir, car il nous a pris tout le nôtre. La bombe a crevé sur moi : il m’a pris deux cent mille francs qui faisaient tout mon patrimoine, et que j’avais mis entre les mains de M. de Laborde. Si cet holocauste est utile à l’État, je fais le sacrifice sans murmurer.

J’avais déjà partagé mon bien comme si j’étais mort. Mes besoins se réduiront à peu de chose pour quelques jours que j’ai encore à vivre ; ainsi je ne regrette rien.

Vous avez eu trop de bonté de vous arranger si vite avec ma famille . Vous savez que j’étais bien éloigné de demander pour elle un paiement si prompt. Je serais extrêmement affligé que vous vous fussiez gêné.

Je ne sais pas à quoi aboutiront toutes les secousses que l’on donne aux fortunes des particuliers. J’imagine toujours que le gouvernement sera prudent et équitable.

Je ne m’attendais pas que mon neveu, qui a eu l’honneur de vous parler, fût jamais juge de M. le duc d’Aiguillon ; cela me paraît ridicule. Je suis entouré de ridicules plus sérieux. Vous savez sans doute qu’il y a eu du monde de tué à Genève, et que ces pauvres enfants de Calvin sont sous les armes depuis deux mois. Genève n’est plus ce que vous l’avez vue. Mon petit château, que vous avez daigné honorer de votre présence, et que j’ai beaucoup agrandi depuis, est plein actuellement de Genevois fugitifs à qui j’ai donné un asile. J’ai eu chez moi des blessés, la guerre a été à ma porte. La république a envoyé mon libraire 4 en ambassade à Versailles ; je m’imagine que le roi lui enverra son relieur pour mettre la paix chez elle.

Je conçois que vous avez des affaires qui doivent vous occuper davantage ; les tracasseries de ce monde ne finissent point tant qu’on est sur le trottoir. La Fontaine avait bien raison de dire :

Jamais un courtisan ne borna sa carrière 5.

On n’attrape jamais le repos après lequel tout le monde soupire ; le repos n’est que dans le tombeau. J’ai été sur le point de le trouver au milieu de mes neiges, il n’y a pas longtemps . J’en suis encore entouré l’espace de quarante lieues ; il y en a actuellement de trente pieds de hauteur dans les abîmes du mont Jura. La Sibérie est le paradis terrestre, en comparaison de ce petit morceau.

Franchement, j’aurais mieux aimé vous faire ma cour dans votre beau palais, qui est aussi brillant que votre Place-Royale était triste ; mais je vois bien que je mourrai sans avoir eu la consolation de vous revoir, et cela me fâche.

Si vous êtes le doyen de notre Académie 6, je suis, moi, le doyen vos courtisans ; il n’y a personne en France qui puisse me disputer ce titre.

Je suis enchanté que vous ayez rendu Mlle Clairon au théâtre 7. Je ne jouirais pas à la vérité de cette conversion, mais le public vous en saurait gré (si le public sait jamais gré de quelque chose). On passe sa vie à travailler pour des ingrats ; on voit deux ou trois générations passer sous ses yeux : elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau . J’entends pour les vices du cœur, car pour les beaux-arts et le bon goût, c’est autre chose. Le bon temps est passé, il faut en convenir. Enveloppez-vous dans votre gloire et dans les plaisirs, c’est assurément le meilleur parti. Vous pourriez très bien, quand vous serez dans le royaume du prince Noir 8, vous donner l’amusement de faire jouer Les Guèbres. Il y a là un jeune avocat général, M. Dupaty 9, qui pétille d’esprit, et qui déteste cordialement les prêtres de Pluton. Il est idolâtre de la tolérance. Mon apostolat n’a pas laissé de faire fortune parmi les honnêtes gens ; c’est ce qui berce ma vieillesse. Mais ce qui la bercerait avec plus de charmes, ce serait de vous apporter ma maigre figure, avec mon très tendre et très profond respect.

En attendant, je prierai Dieu pour vous, en qualité de bon capucin. Cette nouvelle dignité, dont je suis décoré, a beaucoup réjoui Ganganelli, qui est en vérité un homme de beaucoup d’esprit.

Daignez recevoir ma bénédiction, comme vous la reçûtes à Notre-Dame de Cléry 10.

Frère François, capucin indigne. »

2 V* a même inclus ce personnage dans les écrivains du Siècle de Louis XIV ; il aurait mieux fait de lui substituer Guilleragues qui fut à la fois auteur des lettres portugaises et « secrétaire de la chambre et du cabinet »  du roi .

Il y a un article tome XIV, page 95 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome14.djvu/115

5Dans son Élégie pour M. Fouquet, vers 29 , cité approximativement « Jamais un favori ne borne sa carrière » : https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/jean_de_la_fontaine/elegie_aux_nymphes_de_vaux

6 Il y a été reçu le 12 décembre 1721 ; voir lettre du 21 août 1757 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/02/ce-que-je-sais-c-est-que-vous-etes-dans-la-necessite-de-fair.html

7 La nouvelle était fausse ; Mlle Clairon joua seulement à Versailles pour les fêtes données à l’occasion du mariage du Dauphin . Ce passage depuis si vous êtes jusqu'à ingrats a été biffé sur la copie Beaumarchais-Kehl et imprimé ainsi puis rectifié bon quoique rayé et imprimé ainsi : « serais enchanté que vous pussiez rendre Mlle Clairon au théâtre »

8 La Guyenne, dont Richelieu était gouverneur.

9Sur Dupaty, voir lettre du 23 janvier 1769 à Gaillard : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/08/05/je-suis-charme-que-vous-ayez-eu-le-prix-et-qu-il-ait-eu-l-accessit-quiconqu.html

Le membre de phrase en italique est souligné dans l’original,on ne sait pourquoi .

10 Il existe à Cléry, près d'Orléans, une église du XVè siècle mais le rapport avec Richelieu nous échappe .

25/09/2025

Le peu qu'on en sait vient des catalogues

... Tel est l'avis des syndicats après leur entrevue jugée improductive avec le premier ministre Lecornu , et expliquerait leur mot d'ordre de mettre encore du dés-ordre sous peu : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/les-syndi...

 

 

« [Destinataire inconnu ]

Ferney 19 avril 1770 1

[Fait mention d'Anacréon et de Platon .]

1Le manuscrit olographe de cette lettre de deux pages signée est passée aux ventes Eliot Danforth à Philadelphie le 6 décembre 1912 et Gable à New York le 13 février 1924 . Le peu qu'on en sait vient des catalogues . Si on pouvait expliquer l'erreur de date, on en conclurait que cette lettre est la même que celle que l'on donne comme adressée à Laus de Boissy le 28 avril 1770 : https://www.monsieurdevoltaire.com/2015/12/correspondance-annee-1770-partie-13.html

 

24/09/2025

j’ai le plaisir de décupler les habitants de mon hameau, de faire croître du blé où il croissait des chardons, d’attirer des étrangers

... On est loin de la politique d'un Trump ( le plus exécrable bouffi de suffisance , d'ignorance et de mensonge ) ou de partis extrêmes  de tous pays .

 

 

« A Jean-Joseph de Laborde

A Ferney 16è avril 1770 1

 Je n’ai l’honneur de vous connaître, monsieur, que par votre générosité. Vous commençâtes par m’aider à marier la petite-fille de Corneille 2 ; vous avez eu toujours la bonté de me faire toucher mes rentes, sans souffrir que je perdisse un denier par le change ; vous avez bien voulu encore placer mon petit pécule : qu’ai-je fait pour vous ? Rien.

Si j’étais jeune je viendrais en poste vous embrasser à La Ferté ; mais j’ai bientôt soixante-dix-sept ans, et je suis très malade.

Je ne savais pas un mot des belles choses qui se sont faites, quand je vous écrivis le 5 de mars 3. Je n’ai encore vu ni édit, ni déclaration . Je suis enterré dans les neiges, où je meurs.

Je comprends un peu à présent, et je conçois qu’on a jeté sur votre maison une grosse bombe 4, dont un éclat est tombé sur ma chaumière.

Dans ce désastre, vous voulez encore rétablir mon toit, que les ennemis ont brûlé. C’en est trop, monsieur, il ne faut pas que vous payiez tous les frais de la guerre ; vous êtes trop noble. J’accepte tout ce que vous me proposez, excepté ce dernier trait de grandeur d’âme.

Oui, monsieur, votre idée des rentes sur la ville est très bonne, et je vous supplie de donner ordre qu’on l’exécute.

Vous savez les desseins de M. le duc de Choiseul sur la fondation d’une ville dans mon voisinage. Vous êtes instruit des meurtres commis à Genève, et de la protection que la cour donne aux émigrants.

Je n’ai pas déplu à M. le duc de Choiseul, en recueillant chez moi plusieurs habitants de Genève. En six semaines ils ont fait des montres, j’en ai envoyé une caisse à M. le duc de Choiseul lui-même. J’établis une manufacture considérable . Si elle tombe, je ne perdrai que l’argent que je prête sans aucun profit.

Les 16500 livres dont vous me parlez viendraient très bien au secours de notre manufacture au mois d’août .

Si vous pouviez m’indiquer quelque manière d’avoir de l’or d’Espagne, en lingot ou espèces, vous me rendriez un grand service . Il ne nous en faudra que pour environ mille louis par an. Les ouvriers disent que l’or est beaucoup trop cher à Genève, et qu’on y perd trop sur les louis d’or . On donnerait des lettres sur Lyon pour chaque envoi de matière.

Tout cela est fort éloigné de mes occupations ordinaires ; mais j’ai le plaisir de décupler les habitants de mon hameau, de faire croître du blé où il croissait des chardons, d’attirer des étrangers, et de faire voir au roi que je sais faire autre chose que l’Histoire du Siècle de Louis XIV, et des vers.

Je sais surtout, monsieur, sentir tout votre mérite et toutes les obligations que je vous ai. Je vous crois fort au-dessus des revers que vous avez essuyés. Toutes les âmes nobles sont fermes.

J’ai l’honneur d’être, avec une reconnaissance inviolable, avec l’estime qu’on vous doit, avec l’amitié que vous m’inspirez,

monsieur. »

1 Minute olographe ; éd. Kehl . Voir : https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vta707fb75c7b696c5f

2 Laborde, banquier de la cour,a sollicité et obtenu du roi, de Choiseul, etc., des souscriptions pour l'édition du Corneille ; il en parle dans une lettre à V* (Besterman, D 9877 ).

3 On n’a pas cette lettre. (G.Avenel)

4 La faillite de la banque d'escompte , dans laquelle Laborde est impliqué . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Joseph_de_Laborde

23/09/2025

il y a quelque chose de très important à corriger

... Tel est l'avis du RN qui encore une fois ne manque pas une occasion pour contrarier Emmanuel Macron, à un tel point que je verrais sans surprise ses militants s'opposer à Marine si jamais Emmanuel  demandait qu'elle soit élue !

Pour info : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/en-direct-reconnaissance-de-l-etat-palestinien-un-jour-historique-pour-le-ps-une-victoire-irr%C3%A9versible-pour-m%C3%A9lenchon/ar-AA1N6E3Y?ocid=BingNewsSerp

 

 

« A Gabriel Cramer

[ vers avril 1770 ]

Je m’attendais à voir une belle épreuve de l'imprimerie de monsieur Cramer, mais je vois qu'il fait trop froid . Je le prie de vouloir bien faire remettre au porteur, ou chez M. Souchay, l’article « Alphabet » où il y a quelque chose de très important à corriger .

S'il n'a pas fait imprimer l'A il serait aussi très essentiel qu'il le renvoyât, cela épargnerait la peine de remanier .

Au reste, monsieur Cramer peut être sûr qu'on ne le fera pas attendre un moment . »

 

22/09/2025

employer tous ses bons offices

... pour que revienne un peu de paix .

 

« A Joseph Vasselier

[ avril 1770] 1

Frère François bénit plus que jamais monsieur Vasselier ; il lui envoie cette lettre toute ouverte pour M. Tabareau, et le supplie d'employer tous ses bons offices pour que toutes les lettres adressées à frère François n'aillent point à Genève . »

1 Original passé en vente chez Charavay à Paris le 15 décembre 1879.