10/11/2025
il dit que la providence l’appelait à voler la caisse
... Nos forces de police et de gendarmerie ont-elles un jour entendu cette excuse ?
En tout cas elles ont de quoi s'occuper , notre nation n'est pas idyllique , ni un long fleuve tranquille : https://www.interieur.gouv.fr/actualites/communiques-de-p...
Méfia't ! de jour comme de nuit , urbi et orbi .
« A Jean-François-René Tabareau
6è juin 1770 à Ferney 1
L’aventure d’Arrie-Petus 2 est bien étonnante pour des Welches. Je voudrais bien savoir au juste le véritable motif de ce coup fourré : car il me semble que les raisons qu’on en donne ne sont guère valables.
Je vous enverrai, monsieur, le mémoire de Billard 3, écrit de sa main, si vous ne l’avez pas. C’est dans ce mémoire qu’il dit que la providence l’appelait à voler la caisse.
Dès que nous aurons une petite pacotille de montres, nous la recommanderons à vos bontés.
Mille tendres compliments à M. Vasselier. »
1 Original ; éd. Cayrol donne Vasselier comme destinataire .
2 Marie-Thérèse Lortet et son amant Gian Faldoni se sont donnés la mort à Irigny ; la raison donnée était qu'ils ne pouvaient se marier ; voir le Journal étranger du 15 juin 1770 et Jean-Jacques Rousseau dans Œuvres complètes, 1961 . Voir : https://www.visseaux.org/amants1.htm
V* fait allusion au suicide de Caecina Paetus et de sa femme Arria, sous Claude, rapporté par Pline ; l'un des deux époux était atteint d'une maladie incurable .
3 Mémoire pour le sieur Billard, écuyer, contre M. le procureur du roi, 1770, signé Aubry : https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/004SEN015132
09:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous vous aurons une obligation essentielle si vous voulez bien nous défaire d'un pareil brouillon
... Le monde agricole rouspète contre le président Macron qui se satisfait de l'accord du Mercosur : https://www.ladepeche.fr/2025/11/09/toulouse-vers-une-act...
« A Louis-Gaspard Fabry
Monsieur,
Nous avons appris aujourd'hui, Mme Denis et moi, de nouvelles horreurs du nommé Raffo ; il est à craindre, si cet homme demeure plus longtemps à Ferney, que nos artistes ne se dégoûtèrent, et que les bontés de M. le duc de Choiseul ne deviennent inutiles . Nous nous joignons à notre village pour vous prier d'envoyer à monsieur l'intendant nos justes représentations s'il est nécessaire .
On nous a certifié aujourd'hui des crimes que ce malheureux a commis à Thoiry . Il est bien étrange que l'on ait reçu notaire . Probablement M. le marquis de La Tour du Pin vous enverra la lettre que nous lui avons écrite à ce sujet Mme Denis et moi, et que nous l'avons prié de vous communiquer 1. Nous vous aurons une obligation essentielle si vous voulez bien nous défaire d'un pareil brouillon.
J'ai l’honneur d'être avec les sentiments les plus respectueux,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
6è juin 1770 à Ferney.
J'envoie le mémoire 2 à M. de Chennevières. »
1 Lettre non connue .
2 Ce document de la main de V* est conservé . Le voici : « Mémoire des habitants de Fernex pays de Gex . Sa Majesté ayant daigné accorder asile et protection aux émigrants de Genève, qui sont venus s’établir parmi nous, leurs nombreuses famille et leurs travaux ayant porté l'abondance dans notre territoire ; une intelligence parfaite entre eux ayant en peu de temps fait fleurir ce petit canton, un nommé Raffo, savoyard, déserteur, devenu tabellion, et s'étant établi dans notre village de Fernex, a voulu s'opposer aux ordres du Roi pour empêcher de louer nos maisons aux ouvriers que le Roi protège . Il nous suscite seul des procès continuels, et ruine tout le village, de sorte que si cet étranger y reste encore plus longtemps nous serons obligés nous-mêmes de quitter nos habitations . Nous demandons tous d'une commune voix à être délivrés de ce boutefeu , qui met le désordre dans tout le pays, et nous supplions monsieur le subdélégué de faire parvenir nos justes plaintes à qui il appartiendra . Bernard Brillon, François Grandperret, Cavry (?). Nous nous joignons aux plaintes du village, à nous signifiées par le syndic Bernard Brillon et députés , et bien instruits d'ailleurs des mauvais déportements du nommé Raffo Savoyard ci-devant déserteur, nous supplions instamment monsieur le subdélégué de nous délivrer de cet homme. Voltaire . Denis. A Ferney, 6 juin 1770. »
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09/11/2025
Vous leur avez emmiellé les bords du vase
... M. Lecornu c'est bien ainsi que vous avez agi en renonçant au 49-3, le miel de la bonne (ou pas bonne ) volonté a été répandu suffisamment pour calmer ceux qui toussent dès qu'ils entendent "recettes-dépenses-taxes-budget" : https://www.bfmtv.com/politique/parlement/direct-budget-d...
Bien entendu, LFI et RN continuent leur travail de sape, il est vrai que ce sont des mouches à m.....
« A Jean-Baptiste-Claude Isoard Delisle de Sales
6 juin [1770] à Ferney
J’ai lu, monsieur, votre livre 1 avec enchantement. Je vous suis d’autant plus obligé que je le crois capable de faire le plus grand bien. Tous les gens sages le liront, et estimeront l’auteur ; mais c’est principalement aux malades à lire les bons livres de médecine. Vous leur avez emmiellé les bords du vase, comme dit Lucrèce 2. Vous ne vous contentez pas de leur parler raison, vous y joignez l’éloquence, qui est son passeport : utile dulci 3 est votre devise.
La lecture de votre ouvrage, monsieur, m’a fait oublier ma vieillesse et les maux dont je suis accablé. Vous êtes comme les anciens mages, qui guérissaient avec des paroles enchantées.
J’ai l’honneur d’être avec toute la reconnaissance et toute l’estime que je vous dois, etc. »
1 De la Philosophie de la Nature, 1770 ; 7è édition Paris, 1804 . Voir lettre du 25 novembre 1770 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_8093
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65235723.texteImage
2 Lucrèce, De natura rerum, Livre I, 935-938 et IV, 12-13 . Voir : https://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Lucrece/livre1.htm
et : https://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Lucrece/livre4.htm
3 [Mêler] l'utile à l’agréable . Horace, Art poétique, vers 343 : https://bcs.fltr.ucl.ac.be/hor/pisonstrad.html
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08/11/2025
il ne sait pas le bruit épouvantable que ce livre fait partout
... Affaire Babelio , truanderie de bas étage pour se faire mousser ! Qui est cet auteur, quel est ce livre qui mérite un silence assourdissant : https://www.brut.media/fr/articles/culture-lifestyle/litt...
Il doit sans doute être aussi nul pour ses écrits que pour ses talents de hacker minus abens .
« A Gabriel Cramer
[vers le 5 juin 1770]
Il appert par le billet de monsieur Cramer qu'il n'a pas lu le Système de la nature, et qu'il ne sait pas le bruit épouvantable que ce livre fait partout . Il est à présumer qu'on débiterait à Paris deux mille exemplaires d'une respectueuse remontrance à cet éloquent athée 1 , et qu'en y joignant une réponse honnête à messieurs les juifs, cela ferait une petite brochure qui se vendra beaucoup mieux que quinze volumes in-4° . Monsieur Cramer fera ce qu'il voudra .
On lui envoie le premier article. Il faut une belle marge, beau caractère, vignettes, agréments de toute espèce. »
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07/11/2025
on plaidera où l'on voudra
... Y compris à Belem, pour enfin s'accorder et être efficaces dans la course à la régulation climatique, où l'on est déjà trop handicapés par des boulets tels les producteurs d'énergie fossile qui se désistent de l'effort nécessaire . Voyons ce qu'on en dit dans un grand pays qu'un certain abruti voulait annexer : https://www.ledevoir.com/cop30

https://www.youtube.com/watch?v=sVjzLOst_Zw
« Marie-Louise Denis et Voltaire
à Joseph-Marie Balleidier
5è juin 1770 à Ferney
Mme Denis et M. de Voltaire prient monsieur Balleidier de faire tenir à Dijon au procureur qu'il voudra choisir l'assignation et le désistement dont il parle . D'ailleurs on plaidera où l'on voudra ; cela leur est indifférent.
On envoie à monsieur Balleidier cinq louis d'or qui est tout ce qu'on a à présent .
C'est M. Vuaillet, greffier au bailliage, qui doit des censes 1. »
07:52 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/11/2025
J’ai commencé à lire ce que vous avez bien voulu m’envoyer
... M. le premier ministre en colère contre SheIn qui est dans l'illégalité : https://www.msn.com/fr-fr/finance/autres/s%C3%A9bastien-l...
« Au marquis Francesco Albergati Capacelli, Senatore
à Bologna
Italie
Je ne commence que d’aujourd’hui, monsieur, à être débarrassé de mes neiges et à ouvrir un peu les yeux. Mon état est si triste que vous devez me pardonner mon silence. J’ai commencé à lire ce que vous avez bien voulu m’envoyer , c’est une nouvelle obligation que je vous ai. Mon estime et mon attachement pour vous ne diminuent point comme mes forces. La langueur extrême de mon état n’influe point sur les sentiments avec lesquels je serai jusqu’à mon dernier moment, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
A Ferney 5è juin 1770. 1»
1 Original signé, mention « franco Milano » ; éd. Cayrol qui date la lettre du 4 .
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05/11/2025
pardonner à la liberté que je prends, en considération de l’avantage qui en résulte pour le royaume
... Ainsi parle Jean-François Husson, rapporteur général du Sénat : https://www.franceinfo.fr/economie/budget/direct-budget-d...
« Aux ambassadeurs de France
Au château de Ferney pays de Gex en Bourgogne
par Versoix 5è juin 1770 1
Monsieur,
J’ai l’honneur d’informer Votre Excellence que les bourgeois de Genève ayant malheureusement assassiné quelques-uns de leurs compatriotes, plusieurs familles de bons horlogers s’étant réfugiées dans une petite terre que je possède au pays de Gex, et M. le duc de Choiseul les ayant mises sous la protection du roi, j’ai eu le bonheur de les mettre en état d’exercer leurs talents. Ce sont les meilleurs artistes de Genève ; ils travaillent en tout genre, et à un prix plus modéré qu’en toute autre fabrique. Ils font en émail, avec beaucoup de promptitude, tous les portraits dont on veut garnir les boîtes des montres. Ils méritent d’autant plus la protection de Votre Excellence qu’ils ont beaucoup de respect pour la religion catholique. C’est sous les auspices de M. le duc de Choiseul que je supplie Votre Excellence de les favoriser, soit en leur donnant vos ordres, soit en daignant les faire recommander aux négociants les plus accrédités.
Je vous supplie, monseigneur, de pardonner à la liberté que je prends, en considération de l’avantage qui en résulte pour le royaume.
J’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect,
monsieur,
de Votre Excellence,
le très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire
gentilhomme ordinaire
de la chambre du roi. »
1Original signé ; copie signée , envoyée à Bernis . Ce document ou un autre similaire est passé à la vente Robert Dumesnil à Paris le 19 décembre 1856 ; éd. Bourgoing . Les deux manuscrits sont de la même main, inconnue . Sans doute, V* avait il fait reproduire par un copiste le texte de cette circulaire ; voir lettre du même jour à Bernis.
« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis
[5 juin 1770] 1
Monsieur le cardinal de Bernis est très humblement supplié d'honorer de sa protection les artistes dont il s'agit. »
1 Original;éd. Bourgoing ; La présente note est portée sur le second manuscrit de la circulaire en même temps que les annotations de Wagnière : « du 5è juin 1770 à Ferney » et « Copie de la lettre circulaire envoyée à tous les ambassadeurs ». V* écrit ainsi aux ambassadeurs à un double titre : parce qu'ils représentent les intérêts commerciaux français ( notamment par l'intermédiaire des consuls ) ; parce que dans de nombreux cas les cadeaux présentés au nom du roi de France aux chefs d’États et hauts dignitaires étrangers consistaient en pendules, montres,etc., ainsi une horloge estimée 1800 livres faisait partie des cadeaux emportés par Guilleragues pour le Grand Maistre ( de Malte ; voir la Correspondance, éd. F. Deloffre et J. Rougeot, 1976, T. I, p. 72, note).
Voir : https://obtic.huma-num.fr/obvil-web/corpus/mercure-galant/MG-1679-11?q=horloge#MG-1679-11_014
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