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13/09/2025

il attend apparemment qu'il y ait quelque chose de décidé

... Qui donc ? Emmanuel Macron , qui a plus de questions sans réponses que d'heures de sommeil .

 

 

« A Jean-François-René Tabareau, Directeur

général des Postes etc.

à 1

Si vous êtes encore à Paris, monsieur, j'oserais abuser de vos bontés jusqu'à vous prier de me faire passer les édits enregistrés 2. Vous êtes à portée de faire contresigner le paquet .

J'avais écrit il y a six semaines à M. de Laborde 3 qui avait eu lui-même la bonté de placer en rescriptions toute la fortune dont je pouvais disposer ; je crois qu'il a été si embarrassé pour lui-même qu'il ne m'a point encore fait de réponse ; il attend apparemment qu'il y ait quelque chose de décidé .

Je suis sur cette affaire dans une ignorance digne d'un capucin tel que j'ai l'honneur de l'être .

Je ne sais s’il me serait permis de représenter à M. le contrôleur général 4 que c'est mon patrimoine que j'avais mis en rescriptions ; que ce n'est point une affaire de finances ; que c'est un bien dont je suis comptable à ma famille etc. Probablement il ne m'écouterait pas ; ventre affamé n'a point d’oreilles . Il faut en France souffrir et se taire .

Voici des Oremus de frère François capucin indigne .

1er avril 1770. 5 »

1 L’adresse n'a pas été complétée, V* ne sachant pas où toucher Tabareau .

2 Probablement ceux du 18 et 25 février 1770 concernant la rescription des bons d’État ; voir lettre du 7 mars 1770 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/08/20/oserai-je-vous-demander-ce-que-c-est-que-cette-equipee-de-sa-6559596.html

3Cette lettre n'a pas été conservée .

4 Terray.

5Original ; éd. Kehl ; cette édition amalgame en effet des extraits de la présente lettre et de plusieurs autres, celle du 24 avril 1769 et 3 mars 1770 et 7 mars et 6 avril 1770 pour en faire une « lettre » du 3 mars 1770 ; d'autres extraits de la présente lettre, déformés, avec les lettres du 14 avril 1770 et du 28 juin 1770 , également retouchées, composent une autre « lettre » du 14 avril 1770 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7855

rien ne sera plus capable d'accélérer tout ce qu'on se propose

... Et pourtant M. Lecornu va et vient , donc lui-même bouge, mais quand va-t-on avoir un nouveau gouvernement actif qui ne traîne pas la savate ? https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/sebastien-le...

 

 

« A François de Caire

Commandant etc.

à Versoix

Le vieux malade prend la liberté de faire une petite réflexion avec monsieur de Caire ; la voici .

Les pauvres diables qui ont signé 1 , et qui sont à Genève, sont encore fort incertains, et très chancelants dans leurs résolutions .

Si on envoie la liste de leurs noms au premier syndic pour l'intimider, ils seront intimidés eux-mêmes, et ils diront : notre protecteur est notre délateur . Mais si au contraire, monsieur de Caire en qualité de commandant donne un passeport, selon le droit qu'il en a, ou qu'il met simplement : Laissez passer un tel sujet du roi, au bas de la déclaration qui servira de passeport, alors il agit avec toute l'autorité légitime de sa place sans qu'on puisse lui rien reprocher .

Il se pourra faire qu'on soit assez fou à Genève pour mettre en prison l'émigrant muni du passeport, alors, monsieur le commandant sera en droit d'user de représailles, avec la permission de M. le duc de Choiseul qu’il obtiendra probablement ; et rien ne sera plus capable d'accélérer tout ce qu'on se propose .

Mille tendres respects .

1er avril 1770. »

1 Il est déjà question de ces dix huit familles dans une lettre se Jaucourt à V* du 20 février 1768 ; voir lettre du 18 février 1770 à Choiseul :

La garde qu'on monte à présent n'est qu'une farce de Scaramouche

... Telle celle qui a lieu, autour des barbecues, à la fête de l'Humanité : https://www.20minutes.fr/societe/4172695-20250913-fete-huma-2025-pourquoi-telle-hype-gauche-autour-merguez

ou comment se creuser la tête pour prouver son appartenance politique en se remplissant la panse de grillades  ( cancérigènes ! ). Dis-moi ce que tu grilles, je te dirai pour qui tu votes !

 

 

« A Gabriel Cramer

[mars-avril 1770] 1

Caro , je vous envoie Âme, je pense qu'il y a moyen de tout ajuster pour ne pas faire mourir de chagrin un homme qui vous aime depuis quinze ans . Il faut se voir, il faut renoncer au ridicule d'être sous les armes dans une ville qui ne pourra jamais à la vérité réparer la violence qu'elle a commise, mais qui est actuellement très paisible . La garde qu'on monte à présent n'est qu'une farce de Scaramouche .

Je ferai tout pour madame Gallatin mais faites quelque chose pour votre ami, il me semble que je le mérite . J'ajoute Ameriq : je finis l'envoi par Amitié. Songez à ce mot . »

1 Manuscrit olographe ( Léon Dufour) ; éd. Gagnebin . Théophile Dufour place la lettre en 1763-1764, mais « Amérique » n'apparaît pour la première fois que dans l'édition des Questions.

il y a un grand art dans le monde c'est celui de profiter des mauvais livres

... Autre art bien pratiqué, celui de profiter des mauvaises idées des prédécesseurs au gouvernement . M. Lecornu, juqu'ici je ne vous connais qu'une seule bonne action, celle de n'avoir encore rien fait . Cependant votre manière de saluer tête contre tête, complètement à l'ouest, n'est pas sans évoquer les combats de vaches que d'ailleurs certains ânes bâtés veulent faire interdire au nom de la santé animale . Un conseil, ne frappez pas trop fort, sinon vous vous rendrez compte que ça sonne souvent bien creux .

Si possible, et c'est diantrement possible, faites vite évacuer Rachida Dati . C'est une douée d'esprit de merde , merci François Morel : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-francois-morel/le-billet-de-francois-morel-du-vendredi-12-septembre-2025-5483852

 

 

« A Gabriel Cramer

[ mars-avril 1770 ]

Le Messie de Jaquelot est en effet bien ennuyeux 1; mais il y a un grand art dans le monde c'est celui de profiter des mauvais livres 2 . On demande donc un autre mauvais livre de Jaquelot 3 où il soit question de l'âme spirituelle ou immortelle ; car on prétend que l'article « Âme » de l'Encyclopédie a été pris mot pour mot de ce Jaquelot, et maître Joly de Fleury a cru qu'il était d'un athée . Cela se trouve sûrement dans les Dissertations sur l'existence de Dieu 4 en trois volumes .

Monsieur Cramer est supplié de les procurer à quelque prix que ce soit . On revoit l'A, on le repolit ; il est immense .

Monsieur Cramer a -t-il eu la bonté d'écrire à M. Des Franches ? »

2 C'est un art que V* a pratiqué avec habileté et parfois une mauvaise foi consommée .

3 V* songe sans doute au Système abrégé de l'âme et de la liberté , de Jaquelot ; voir lettre du 11 mai 1754 à Mme Denis :  « J'y joins un autre article sur l'Âme que j'avais fait il y a deux ou trois ans […] Ils en ont mis un qui n'a pas réussi parce que ce n'est qu'une copie de Jaquelot . »

4 Jaquelot, Dissertations sur l’existence de Dieu où l'on démontre cette vérité par l'histoire universelle, par la réfutation d’Épicure et de Spinosa, etc., 1697 : https://books.google.fr/books?id=qzhgAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

12/09/2025

Vous craignez, dites-vous, de manquer au public ; et moi je vous assure que vous ne consultez assez ni le public, ni vos intérêts

... Petit rappel pour plus de soins pour la nation, M. Macron .

 

 

« A Gabriel Cramer

31è mars 1770 à Ferney 1

Mon cher Gabriel je vous ai demandé mille fois de ne me point immoler au public 2 . Vous avez imprimé , sans me consulter, des sottises de ma jeunesse, et des pièces fugitives qui ne méritent pas de grossir des recueils . Je vous ai dit, je vous ai écrit, j'ai écrit à Panckoucke votre associé, que vous seriez tous deux tôt ou tard les dupes de cette rage de tant d'octavo et de quarto . Je vous répète qu’on ne va point à la postérité avec un si gros bagage . Il en est ( Dieu me pardonne ) des auteurs comme des rois . De même qu'il ne faut pas écrire toutes les actions des rois 3, mais seulement les faits dignes d'être écrits, il ne faut pas imprimer toutes les sottises des auteurs, mais le peu qui mérite d'être lu .

Je voudrais qu'on n'eut point grossi les œuvres du chancelier d'Aguesseau de je ne sais quelles Réflexions sur la tragédie 4 où il n'entendait rien du tout, et de quelques autres pièces très médiocres , qui figurent mal avec ses bons ouvrages .

Je voudrais qu'on n'eût point déshonoré la mémoire de l'illustre Bossuet en mettant à côté de ses Oraisons funèbres son Apocalypse 5 , sa Politique tirée de l’Écriture Sainte 6 et des écrits de controverse dans lesquels en vérité il y a plus de mauvaise foi que d’érudition .

Pourquoi imprimer les lettres de Bayle à madame sa chère mère 7 , et ses misérables disputes avec le détestable Jurieu 8.

Que de platitudes, que d 'inutilités dans la prétendue continuation de Bayle par un nommé Chaufepié 9 !

N'a-t-on pas imprimé des histoires de moines 10 en neuf ou dix volumes in-folio ? Les déclamations puériles qu'on trouve jusque dans l'Encyclopédie ne déshonorent-elles pas un dictionnaire utile dont elles augmentent la cherté ?

Quelle foule épouvantable de controversistes et de casuistes pourrissant dans la bibliothèque du roi et dans celle de Saint-Germain-des-Prés ! Si tout cela était avec la bibliothèque d'Alexandrie, il y aurait eu du moins à y gagner . Ces monceaux de paperasses dégoûtantes auraient servi à chauffer les bains .

Je vous le redis, mon cher Gabriel, vous vous ensevelissez Panckoucke et vous sous du papier et de l'encre .

Vous craignez, dites-vous, de manquer au public ; et moi je vous assure que vous ne consultez assez ni le public, ni vos intérêts .

Au surplus, puisque vous avez la maladie de vouloir faire un gros in-quarto plutôt qu'un petit ; puisque vous cherchez par tant de veilles puérilités qui courent sous mon nom, n'y fourrez pas du moins ce qui ne m'appartient pas, que chacun garde son bien, si ces pauvretés peuvent être appelées de ce nom .

Je n'ai point fait les Si 11, que vous avez imprimés sans me consulter ; je vous ai dit de qui ils sont .

Le Préservatif 12 est d'un petit abbé de Lamarre que j'avais recueilli à Cirey . Il le fit en présence de Mme la marquis du Châtelet ( qu'on a trop tôt perdue ) et de Mme de Champbonin qui vit encore .

Je me souviens qu'à l'âge de dix-neuf ans j'essuyais des calomnies et des persécutions ( qui m'ont poursuivi jusqu’à mon extrême vieillesse ) pour une pièce intitulée Les13 J'ai vu , qui était d'un très mauvais poète nommé Le Brun, père d'un plus mauvais poète encore14, digne antagoniste de Fréron .

Il en est de même à présent d'un poème intitulé Michon et Michelle 15 que je n'ai jamais vu . On m'a imputé Le Balai 16, Les Jésuitiques 17, Compère Matthieu 18 . Je ne finirais pas .

En un mot, je tâcherai des vous rassembler quelques pièces utiles qui ne pourront ni déshonorer l'auteur, ni ruiner le libraire .

Je vous embrasse à la hâte comme je dicte ma lettre . Vale amice 19.

V. »

1 Original ; minute corrigée et augmentée par V* ; éd. Voltaire à Ferney . Il s'agit ici manifestement d'une « lettre ostensible » soigneusement mise au point . Les œuvres dont V* dénie la paternité ou bien ne sont pas de lui, ou bien sont celles qu'il veut et peut rejeter sans qu'on puisse le confondre de mensonge .

3 D'abord écrit que les rois ont fait, puis corrigé par V*.

4 Sur les Œuvres d'Aguesseau, voir lettre du 6 décembre 1769 à Servan :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/05/22/cet-inconcevable-fou-descend-en-droite-ligne-du-chien-de-dio-6548992.html

On y trouve (vol . III, p. 240-335 ) des « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l'imitation par rapport à la tragédie » .

5 Jacques Bénigne Bossuet , L'Apocalypse, 1689 :https://archive.org/details/bub_gb_s1Qcs4wuj1YC

6 Sur la Politique tirée de l’Écriture Sainte, voir lettre du 28 décembre 1768 à Saurin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/06/tout-ce-que-peuvent-faire-les-adeptes-c-est-de-s-aider-un-pe-6505853.html

V* possédait la première partie de l’édition de Bruxelles de 1710 :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103256m.image

7 Ces lettres de Bayle à sa mère parurent dans ses Œuvres diverses, 1737 ; V* les possédait .

8 Pierre Bayle, La Cabale chimérique, 1691 ; Nouvelle Hérésie dans la morale, 1684 ; etc.Voir :https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bayle

9 Jacques-George de Chaufffepié, Nouveau Dictionnaire historique et critique pour servir de supplément […] au Dictionnaire historique et critique de M. Pierre Bayle, 1750-1756 .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Georges_de_Chauffepi%C3%A9

et : https://books.google.fr/books?id=OkPQBz-BUK0C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

10 Plusieurs œuvres peuvent répondre à cette description ; V* pense peut être aux Acta sanctorum .

14 Ponce-Denis Ecouchard Lebrun qui est toujours en vie en 1770 . Voir : https://www.academie-francaise.fr/les-immortels/ponce-denis-ecouchard-lebrun

15 On a déjà vu que Michaut et Michel n'est pas de V*.

16Le Balai, poème héroïco-comique, 1762 , dédié à V* par Henri-Joseph Du Laurens . Voir ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Joseph_Dulaurens

17 Les Jésuitiques, ouvrage anonyme, 1761, dont de Du Laurens et Grouber de Groubentall de Linière . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Ferdinand_Grouber_de_Groubentall_de_Lini%C3%A8re

18De Du Laurens, comme on le sait ; voir lettre du 12 juillet 1766 à Damilaville :

19Porte toi bien, ami .

11/09/2025

pour le prieur ou le portier des chartreux de Dijon

... Paix à leurs âmes ! Voici les nouvelles : https://www.bienpublic.com/ 

 

 

« A Joseph Vasselier

Je recommande aux bontés de mon cher correspondant cette boîte de ma colonie pour le prieur ou le portier des chartreux de Dijon 1.

30è mars [1770]. »

1 Allusion qui nous échappe. Si c'est au premier degré, voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chartreuse_de_Champmol

10/09/2025

Je suis sûr de votre probité comme de tous vos autres mérites

... M. Lecornu, entendez bien ce que dit le président et n'en pensez pas moins : https://www.lemonde.fr/politique/live/2025/09/09/en-direc...

C'eût été bien que la journée de blocage fût annulée, il va y avoir de la casse, de la perte d'argent et possiblement des pertes humaines, pour rien, pour la gloriole de quelques-uns qui diront "j'y étais" et se prendront pour des révolutionnaires : boeufferies !

 

 

« A Jean-François de Saint-Lambert

A Ferney 30è mars 1770 1

Vous ne voulez point sans doute, monsieur, perdre votre admirateur et votre ami, qui vous a obligation, et à qui vous avez fait plus d'honneur qu'il ne méritait . Je suis sûr de votre probité comme de tous vos autres mérites . J'ajoute que mon âge et le triste état où je suis de plus d'une façon, me fait espérer quelque bonté de votre part .

Vous savez qu'avant votre voyage de Montpellier, on récita dans Paris, et on m'imputa quelques vers qu'on dit être faits contre trois conseillers au Parlement que je n'ai jamais connus, et dont j'ignore encor les noms, ayant presque toujours été absent de Paris, et surtout étant depuis vingt et un ans, sans interruption, éloigné de ma patrie .

Cette calomnie, et les suites qu'elle peut avoir me causa la douleur la plus vive et la plus juste .

Vous passâtes par Lyon vers le 1er décembre 1769 . Voici ce qu'on m’écrivit de Lyon le 4è décembre :

M. de … Mme de … et le chevalier de Saint-Lambert ont parlé avec beaucoup d'enthousiasme de quelques fragments de Michaut et Michette que M. le duc de Choiseul leur a communiqués . J'ai été chargé de vous en faire part etc.

Vous m'écrivîtes ensuite de Montpellier du 17è du même mois .

On m'a parlé, et on m'a même dit quelques vers charmants, d'un poème intitulé Michel et Michaut . C'est l'ouvrage d'un jeune homme de Lyon qui a les lus grands talents . Si ce poème parvenait jusqu'à vous, vous me feriez plaisir de me l'envoyer .

Vous sentez, monsieur, dans quelle inquiétude cruelle dut me jeter une telle accusation et une telle contradiction. J'ignore si c'est M. le duc de Choiseul dont on a voulu parler dans la lettre de Lyon, mais voilà son nom compromis, et me voilà accusé d’avoir insulté trois magistrats sous le nom de Michaut et de Michette, noms que je n'ai jamais sus, ni prononcés, ni écrits à personne .M. le duc de Choiseul me rendra bien la justice que de toutes les autres lettres que j'ai eu l'honneur de lui écrire , il n'y en a pas une seule où je lui aie parlé de Michette et de Michaut, ou Michaud et Michel, car j’ignore comment on écrit ces noms ridicules . J'ai un neveu conseiller au Parlement qui connaît parfaitement l'horrible injustice que j'essuie, ainsi que toute ma famille .

J'apprends dans ce moment par des hommes qui sont à la tête [de] la littérature, qu'il court des fragments de ce poème, et que la calomnie redouble contre moi .

Je vous conjure avec toute la franchise que vous me connaissez, de me rendre la justice qui m'est due . Si je finis mes jours en paix c'est à vous que je devrai cette consolation ; mon innocence vous est entièrement connue . J'attends dans une si cruelle conjoncture toutes les bontés que mon amitié, mon estime et mon malheur me mettent en droit de vous demander . Vous pouvez par vous-même et par vos amis étouffer un bruit si dangereux et si calomnieux . Ma douleur, quelque grande qu'elle soit, n'égalera pas la reconnaissance avec laquelle je serai jusqu’au dernier moment de ma vie, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original, légèrement endommagé ( comte de Foy, à Compiègne).