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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

vous n’ignorez pas tous les bruits qui ont couru

... Eh bien , moi , si !

Je me garde précieusement à l'écart des réseaux sociaux chronophages et m'offre le luxe de n'avoir pas à purger à longueur de journée ma boîte aux lettres . Des amis en chair et en os sont bien préférables, et à tous ceux qui se flattent d'avoir des kyrielles de followers , je rappelle ce que chante le Grand Jacques : " il est plus humiliant d'être suivi que suivant " https://www.youtube.com/watch?v=XVWaGlpOPnY

VIDEO. Réseaux sociaux: Notre addiction résumée en 99 secondes

Ce n'est pas faute d'avoir été prévenus : https://www.20minutes.fr/high-tech/1833499-20160425-video...

 

 

« A Jean-François de La Harpe

17 septembre 1766

Mon cher confrère et mon cher enfant, je vous remercie bien tard, mais j’ai été malade. J’ai pris les eaux, et pendant ce temps-là on n’écrit point. Vous savez aussi peut-être combien j’ai été affligé d’une aventure 1 dont vous avez entendu parler à Hornoy ; vous n’ignorez pas tous les bruits qui ont couru . Je suis sûr enfin que vous me pardonnerez mon silence . Comptez que je n’en ai pas moins été sensible à vos succès 2 et à votre gloire. Je suis persuadé que vous avez achevé actuellement votre tragédie, car vous travaillez avec la facilité du génie. Je ne sais si vous aurez des acteurs, . Je ne suis sûr que de vos beaux vers. Votre ami M. de Chamfort m’a envoyé sa pièce académique 3. Vous avez un frère en lui, vous êtes l’aîné ; mais ce cadet me paraît fort aimable, et très digne de votre amitié. Votre union fait également honneur au vainqueur et au vaincu . Je voudrais vous tenir l’un et l’autre dans ma retraite. Je vois que vous n’y viendrez que quand les beaux jours seront passés, mais vous ferez les beaux jours. Vous me trouverez peut-être vieilli et triste ; vous me rajeunirez, et vous m’égaierez. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

V. »

1 Le supplice de La Barre.

3 Sébastien-Roch-Nicolas de Chamfort : L’Homme de lettres, discours philosophique en vers, 1766, envoyé à l'Académie en même temps que le poème de La Harpe pour le concours du prix de poésie.

: Voir : https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/11895962/te/page1

 

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24/12/2021 | Lien permanent

ceux qui rient sous cape persécutent quelquefois ceux qui ont ri trop fort, et qui ont réveillé leurs voisins par leurs

... Superman et Zorro sont-ils de ceux-là ?

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 - Hey James ! cherche un autre titre !...

 

« A Jacob Vernes

à Sélégny

par Copet

Aux Délices 24è mai 1763

Non, assurément, Jean-Jacques n’est pas ce que vous savez, et peu d’êtres pensants sont ce que vous savez. S’il y a une bonne morale, dans les Mille et une Nuits, on adopte cette morale, et on rit des contes bleus. Les uns rient tout bas, les autres rient tout haut ; ceux qui rient sous cape persécutent quelquefois ceux qui ont ri trop fort, et qui ont réveillé leurs voisins par leurs éclats. Voilà le monde, mon très cher curé ; et vous savez bien .1 On dit que Jean-Jacques fait actuellement des fagots , comme le Médecin malgré lui 2. Il en a tant conté qu’il est bien juste qu’il en fasse. A l’égard de son abdication 3, il se croit un Charles-Quint qui abdique l’empire.

La Tolérance ne servira de rien, à moins qu’on ait des protections très fortes. Il est difficile de persuader de si loin des âmes occupées de leurs intérêts, et entraînées par le torrent des affaires. Je ferai mes efforts, mais j’ai peu d’espérance . Je n’ai qu’un violent désir, parce qu’à Pékin et à Meaco 4 ce serait une bonne œuvre.

C’est bien dommage qu’on n’ait pas fait une histoire des conciles, dans le goût naïf du Précis du Concile de Trente 5. Il faut espérer que quelque bonne âme rendra ce service aux honnêtes gens. Tout vient dans son temps, et un temps arrivera où l’on n’enseignera aux hommes que la morale qui vient de Dieu, et qu’on laissera là les dogmes qui viennent des pères . Car quels enfants que ces pères ! ou quels radoteurs !

Enfin l’infâme procédure des infâmes juges de Toulouse est partie ou part cette semaine. Nous espérons que l’affaire sera jugée au Grand Conseil, où nous aurons bonne justice, après quoi, je mourrai content.

N.B. – Le parlement de Toulouse ayant roué 6 le père a écorché la mère. Il a fallu payer cher l’extradition des pièces ; mais tout cela est fait par la justice. Ah, manigoldi !7 »



1 Plusieurs mots ont été biffés, et au-dessus de la ligne V* a écrit : Je raie ceci par excès de discrétion .

2 Dans la pièce de Molière, Ac. I, sc. 5 : http://www.toutmoliere.net/IMG/pdf/medecin_malgre_lui.pdf

. JJ Rousseau fait des lacets . La phrase qui suit est une allusion à un quolibet connu, qui joue sur les deux sens et les deux formes du mot conter/compter .

3 Le 12 mai 1763, JJ Rousseau a renoncé à son droit de citoyenneté de Genève, à cause de la suppression dans cette ville de la réponse à l'archevêque Christophe de Beaumont .Voir : http://www.cosmovisions.com/Rousseau.htm

4 Sans doute pour Macao, erreur bizarre .

5 La lettre du 25 mai 1763 à Damilaville montre que V* fait ici allusion au chapitre CLXXII de l'Essai sur les moeurs : https://fr.wikisource.org/wiki/Essai_sur_les_m%C5%93urs/Chapitre_172

6 V* a d'abord commencé par écrire jug .

7 Canailles !

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25/05/2018 | Lien permanent

Je ne crois pas que nos philosophes veuillent empêcher nos vignerons et nos laboureurs d'aller à la messe, mais je crois

...

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Au château de Ferney 2 avril 1762

Puisque vous avez la bonté, monsieur, d'abreuver notre troupe du Roman comique, je vous supplie de vouloir bien m'envoyer tout ce que pourra contenir la plus énorme charrette . Le vin d'ordinaire des vignes de Mme Le Bault sera pour les assistants et le meilleur s'il vous plait sera pour moi . Une petite futaille de ce meilleur, contenant environ deux cent quarante pintes sera mon affaire .

Imbecilla volet tractari mollius aetas 1.

Je ne crois pas que le curé de Moens tâte de votre bon vin . Ce n'est pas qu'il ne l'aime infiniment, mais il ne mérite que de l'eau du Styx, et il devrait bien aller boire avec votre fripon de curé qui m'a vendu un tonneau de mauvais vinaigre .

L'affaire du roué de Toulouse devient très problématique . On prétend que le fanatisme est du côté de huit juges qui étaient de la confrérie des pénitents blancs . Cinq conseillers qui n'étaient pas pénitents ont absous entièrement l'accusé , les autres ont voulu sacrifier un hérétique . Voilà ce que l'on écrit . Il est après tout fort étrange, qu'un père accusé d'avoir pendu son propre fils soit condamné sur des preuves si légères, que de treize juges il y en ait cinq qui le déclarent innocent . Le testament de mort de l'accusé vaut encore pour le moins trois juges . Enfin cette affaire est épouvantable de part ou d'autre . Je souhaite que votre petite tracasserie avec le roi 2 finisse bientôt et que vous réprimandiez au moins le curé de Moens, car il n'y a pas moyen de le rouer .

Si Calas et les huit pénitents blancs avaient été philosophes, notre siècle ne serait pas déshonoré par ces horreurs . Je ne crois pas que nos philosophes veuillent empêcher nos vignerons et nos laboureurs d'aller à la messe, mais je crois qu'ils voudraient empêcher les honnêtes gens d'être les victimes d'une superstition aussi absurde qu'abominable qui ne sert qu'à enrichir des fripons oisifs et à pervertir des âmes faibles . Ceux qui veulent que leurs amis pensent comme Cicéron, Platon, Lucrèce, Marc Antonin, etc.3 n'ont pas tant de tort . Pour la canaille il n'y faut pas penser .

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Son âge tendre réclame un traitement plus doux ; Horace, Satires, II, 2, 85-86 .

2 Le différend du parlement de Dijon avec le roi . V* est depuis longtemps assez peu favorable aux parlements .

3 Etc. est ajouté au-dessus de la ligne .

 

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08/03/2017 | Lien permanent

Je ne vous réponds pas de ressembler à la Vierge Marie qui tire tous les samedis une âme du purgatoire, ... je ferai tou

... Pour le plus grand déplaisir de Satan , bête noire, et coupable idéal et tout trouvé par le pape et ses sbires . Satanas et Diabolo avaient au moins le don de nous faire rire, les calottés blanc, rouge, violet et noir sont de bien tristes sires à l'heure de la justice espérée .

Quant à l'ex-vierge Marie, elle n'est pas surchargée de travail puisqu'elle ne s'y colle que le samedi ; je suppose que c'est elle qui a inspiré Martine Aubry et ses 35 heures .

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Et ce serait eux les inspirateurs des prélats violeurs ?

 

 

« A Louis Necker , Négociant

à Marseille

15è février 1764 1

Ayez la bonté, monsieur, de m'envoyer les noms , surnoms, métiers, galères, numéros, de vos martyrs de la sottise, condamnés à ramer par le fanatisme ; il ne serait pas mal de spécifier en marge les mérites de chaque particulier . Par exemple , Isaac, pour être allé, armé, entendre la parole de Dieu. Jacob, pour avoir donné un soufflet à un prêtre . Daniel, pour avoir parlé irrévérencieusement de la présence réelle, etc.

Je ne vous réponds pas de ressembler à la Vierge Marie qui tire tous les samedis une âme du purgatoire, mais je vous réponds que j'enverrai la liste, et que je ferai tout ce qui dépendra de moi pour qu'on ne fasse plus de martyrs . On peut aller au ciel par tant de voies agréables, qu'il est ridicule d'y aller par celle-là . Je serai fort aise que l'ami Chaumont 2 vienne me faire une paire de souliers, et qu'il se souvienne surtout du proverbe, Ne sutor ultra crepidam 3.

L'affaire des Calas va à merveille . Cette cruelle aventure fera beaucoup de bien, en inspirant beaucoup d’horreur . Il y a encore quelques pédants et quelques hypocrites à Genève , mais il faut espérer que la race en finira . Celui qui vous écrit ces choses édifiantes est à vos ordres . »

1 Original avec cachet « Genève » ; l'édition d'Albert Rilliet « Deux lettres inédites de Voltaire », Journal de Genève du 25 février 1883, donne à tort Jacques Necker comme destinataire .

3 [Que le cordonnier] ne vise pas plus haut que la semelle ,( proverbe latin ).

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26/02/2019 | Lien permanent

il ne me reste que ma veste et ma culotte 

... Le fisc, l'EDF, les assurances , le loyer sont passés par là, pour ne parler que des principaux prélèvements obligatoires .

Pour l'alimentation d'une famille, les déplacements et les loisirs on se serre la ceinture ( pour ne pas perdre sa culotte ) .

 

 

« A Sébastien Dupont

Avocat au Conseil souverain

d'Alsace

à Colmar

À Ferney, près de Versoix, 18è octobre 1768

Mon cher ami, le sieur Rosé me paraît un virtuose. Il me mande que je suis fils d’Apollon et de Plutus 1; mais, s’il ne m’envoie point d’argent, Plutus me déshéritera, et Apollon ne me consolera pas. Il dit qu’il a dépensé son argent à fouiller des mines ; mais il allonge beaucoup la mienne. Il n’est point dit dans notre marché qu’il cherchera de l’or, mais qu’il m’en donnera ; et le vrai moyen de n’avoir pas à m’en donner, c’est d’imaginer qu’il y en a dans les montagnes des Vosges. Les véritables mines sont dans ses vignes bien cultivées ; elles font de fort bon vin, qu’on vend très bien à Bâle, où on le vendrait encore mieux s’il y avait encore un concile. Le chapitre seul de Porrentruy 2 en boit assez pour que M. Rosé ait de quoi me payer.

Puisqu’il est un bel esprit, j’implore auprès de lui la protection de Bacchus, le dieu des raisins, celle d’Apollon, qui doit me donner des lettres de recommandation pour lui, et point du tout celle de Pluton, quoiqu’il soit le dieu des mines ; j’implore surtout la vôtre, qui savez ce que vaut une délégation acceptée. Je ne vis plus que de ces délégations : j’ai donné le reste à ma famille . M. Rosé doit considérer que, m’étant dépouillé de mon justaucorps et de mon manteau, il ne me reste que ma veste et ma culotte ; que s’il m’en prive, j’irai tout nu, et que je mourrai de froid l’hiver prochain. Je lui demande en grâce qu’il m’envoie ce qu’il pourra au plus tôt, et que le reste ne vienne pas trop tard.

Voici une petite lettre 3 galante que je lui écris ; je vous supplie de la lui faire tenir. Vous avez dû recevoir des paquets pour vous amuser. Père Adam gagne toujours aux échecs ; il vous fait bien ses compliments.

Je vous aime de tout mon cœur.

V. »

1 Dans une lettre conservée : Besterman D 15249.

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01/05/2024 | Lien permanent

rien n’arrive de ce qui est vraisemblable

... Alors, là, tout est à craindre pour les prochaines élections, tant aux  USA qu'en France .

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Fanfoué contre Nicolas, Hillary contre Donald, au fond, histoire de gros sous !

 

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Ferney 7 septembre 1761 1

Madame, j’ai aujourd’hui deux yeux. Je m’en suis servi bien heureusement pour lire la lettre dont Votre Altesse sérénissime m’honore, et ils conduisent ma main, que mon cœur conduit toujours quand j’ai l’honneur de vous écrire. Je me hâte de profiter de la grâce que me fait la nature de me rendre des yeux, car peut-être me les ôtera-t-elle demain.

On ne s’attendait pas, ce me semble, madame, que le roi d’Angleterre envoyât chercher si loin une femme 2 . Il en aurait trouvé de bien aimables et de bien élevées sur la route ; rien n’arrive de ce qui est vraisemblable. La plus belle chose qu’on ait jamais vue contre la vraisemblance, c’est un prince de l’Empire qui s’est défendu seul pendant six ans contre les trois quarts de l’Europe ; mais ce que tout le monde devait bien prévoir, c’est le rôle pitoyable que nous avons joué sur mer, la perte de nos colonies et la perte de notre argent. Je me console avec Corneille de nos désastres : nous commencerons incessamment l’impression des tragédies et du commentaire . Tout est examiné auparavant par l’Académie française. Il faut que cet ouvrage serve à fixer la langue, et qu’il ait une authenticité qui serve à jamais d’instruction et de règle. L’Académie seule pouvait donner une telle autorité à mes doutes, et c’est elle qui décide. Votre protection, madame, est mon plus grand encouragement. L’ouvrage sera donné tome à tome, et en contiendra plus de dix.

Le papier me manque pour dire à Votre Altesse sérénissime combien je suis pénétré de ses bontés, et pour me mettre à ses pieds. 

V.»

1 L'édition Voltaire à Ferney place la lettre en 1760, repris par Moland . La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .

2 George III devait épouser Charlotte de Mecklembourg-Strelitz le 8 septembre 1761 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_de_Mecklembourg-Strelitz#Mariage_avec_George_III

 

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13/08/2016 | Lien permanent

certainement je ne prendrai pas la liberté de combattre pour vous sans votre ordre . Je suis de ces officiers subalterne

... Déclaration d'un.e candidat.e LFI à Mélenchon le dictateur ? ou d'un.e RE à Macron l'omniprésent ? Je mets Marine et Jordan à part tant ces deux là éclipsent tous leurs affiliés qui n'ont même plus la parole .

 

 

« A Charles-Jean-François Hénault

Ferney, 17 octobre 1768 1

Vous négligez trop, mon cher et illustre confrère, une affaire importante et un ami qui prend vos intérêts plus que vous-même. Le petit livre en question 2 est débité sous le nom de M. le marquis de Bélestat, et non de Belloste . Le résident de France à Genève s’était trompé sur le nom 3. L’ouvrage passe pour être savant et écrit d’un style vigoureux, dans le goût de celui de La Bruyère. Il se fait des partisans par son audace, et par des anecdotes historiques inconnues jusqu’aujourd’hui : pour moi, je crois la plupart de ces anecdotes fausses, et le style plus insolent que ferme et ingénieux.

Je suis lié avec le marquis de Belestat, jeune homme de mérite, académicien de Toulouse et de Montpellier. Je puis vous assurer qu’il n’est point l’auteur de cet écrit, et qu’il en est incapable de toute manière 4.

Je crois connaître l’auteur : que vous coûterait-il de faire chercher, par l’abbé Boudot 5, à la bibliothèque du roi 

1° si l’on trouve dans les premiers états de Blois que les états chargèrent leurs députés de dire au roi et à la reine mère que les parlements sont les états généraux du royaume au petit pied ;

2° s’il est vrai que, dans le contrat de mariage de Jeanne de Bourbon avec le père de Henri IV, elle prit le titre de majesté fidélissime ?

Je supprime les autres anecdotes, sur lesquelles je suis assez instruit. Encore une fois, ne méprisez ni mon zèle, ni ces points d’histoire . Vous savez combien votre gloire m’est chère, je l’aime presque autant que la vérité ; mais certainement je ne prendrai pas la liberté de combattre pour vous sans votre ordre . Je suis de ces officiers subalternes qui ne font rien sans l’agrément de leur général.

Je vous embrasse très tendrement, et vous souhaite toujours les jours les plus longs et les plus heureux, s’il y a du bonheur à nos âges. »

1 Original Musée historique, Moscou ; édition Pièces inédites, 1820, dont le texte , selon Lyublinsky est correct .

2 L’Examen de la nouvelle Histoire de Henri IV, dont il est parlé dans la lettre du 13 septembre 1768 à Hénault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/26/m-6491423.html

4 V* , ici, s'engage beaucoup ; voir lettre du 31 octobre 1768 à Hénault : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1768-partie-29.html

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30/04/2024 | Lien permanent

Je ne puis me consoler qu'en pensant que le même homme a imprimé plus d'impostures contre nos princes et nos ministres q

 http://www.youtube.com/watch?v=81Nirx3ypQQ

 

 

« A François-Alexandre Gaubert-Lavaysse


 

3 auguste 1767


 

Il est très certain que j'ai reçu plusieurs lettres anonymes remplies d'injures et toutes au nom du sieur La Beaumelle, ou concernant sa conduite envers moi. J'ai envoyé la dernière au ministère [« … la quatre-vingt-quinzième ...» ; cf. lettre du 11 juillet]. Je n'ai su que très tard que le sieur La Beaumelle avait eu l'honneur d'épouser la sœur de M. Lavaysse de Vidon [= soeur du destinataire de cette lettre]. Cette alliance n'a pas empêché le sieur La Beaumelle de me joindre au nombre prodigieux de personnes qu'il a outragées de gaieté de cœur dans ses écrits [V* dans sa défense des Calas a aussi défendu leur ami Lavaysse, présent le soir de la mort de Marc-Antoine]. Il a fait faire depuis peu une nouvelle édition, où toutes ces insultes sont renouvelées [*]. Il a outragé la maison de Saxe-Gotha [**], ainsi que toute la maison royale de France [lettre du 11 juillet]. J'ai écrit à un de mes amis [Lettre de M. de Voltaire, 1767, sur La Beaumelle , datée du 24 avril : « … il s'enfuit avec une servante après un vol fait à la maîtresse de cette servante. »] que cet auteur avait étudié en théologie, qu'il avait été chassé de Copenhague et qu'il était parti il y a quelques années de Gotha avec une servante qui avait volé sa maîtresse ; mais je n'ai point dit qu''il ait été complice du vol.


 

Il a écrit depuis peu à Gotha pour avoir une attestation, et voici le certificat qu'il a obtenu d'un conseiller de la cour, du 24 juillet 1767 : « On se rappelle très bien que vous étiez parti d'ici avec la gouvernante des enfants d'une dame de Gotha qui, après s'être rendue coupable de plusieurs vols, s'éclipsa furtivement de la maison de sa maitresse, ce dont tout le public est pleinement instruit ici ; mais on n'a point dit que vous eussiez la moindre part à ces vols. »[ce qu'a écrit en substance Jacob-Auguste Rousseau de la part de la duchesse qui pria le même jour V* de se tenir hors de cette affaire.]


 

Je ne l'ai point dit non plus ; mais j'ai représenté à beaucoup de personnes en place l'atrocité des calomnies répandues par le sieur La Beaumelle dans Le Siècle de Louis XIV , falsifié par lui et chargé des notes les plus infâmes [cf. lettre à Walther du 18 novembre 1752 concernant la « nouvelle édition (du Siècle) augmentée d'un très grand nombre de remarques par M. de B*** »].


 

Quelques puissances étrangères [l'Autriche cf. lettre du 21 juillet à Thiriot] intéressées dans ces impostures en ont marqué leur mécontentement au ministère de France, plusieurs personnes de la cour sachant que leur maison a été insultée par le même auteur [dans les Honnêtetés littéraires, V* accuse La Beaumelle d'avoir attaqué la mémoire des maréchaux de Villeroy, de Villars, les marquis de torcy, de La Vrillière, Chamillard]. M. le marquis de Gudanes, commandant au pays de Foix, a été chargé de parler fortement au sieur La Beaumelle, sur cette licence dangereuse [***]. Le seul parti qu'il avait à prendre était de se rétracter, de demander pardon et de se corriger . J'ai été attaché et je le suis encore à la famille de M. de Lavaysse. Elle doit sentir combien il a été douloureux pour moi d'avoir essuyé pendant douze années de suite les calomnies d'un homme qui est entré dans une famille considérée. Je ne puis me consoler qu'en pensant que le même homme a imprimé plus d'impostures contre nos princes et nos ministres que contre moi. Si M. de Lavaysse de Vidon avait pu trouver quelque manière de réparer ces horreurs dans la lettre qu'il m'a écrite, j'aurais embrassé de grand cœur le parti qu'il m'aurait proposé.


 

Je le supplie d'être persuadé que les outrages réitérés du sieur La Beaumelle n'ont point altéré les sentiments que je conserverai toujours pour M. de Lavaysse et pour toute sa famille.


 

J'ai l'honneur d'être son très humble et très obéissant serviteur.


 

V. »

 

*Cf. lettre du 11 juillet ; en fait de réédition « récente » il ne parût que Mes pensées avec le supplément, 1761 .

Mais La Beaumelle en 1767, commence à préparer une édition critique des oeuvres de V*, qui ne parut pas .cependant il termina en août 1767 une critique de La Henriade, parue en 1769 et saisie à la demande de V*.


 

** A La Condamine, le 3 mai 1771, il signale qu'à la page 108 de Mes pensées, que V* a dans sa bibliothèque (1752) : « Je voudrais bien savoir de quel droit les petits princes, un duc de Gotha par exemple, vendent aux grands le sang de leur sujets pour des querelles où ils n'ont rien à voir. On s'est donné à eux pour être défendu, et non pour étre acheté. » 


 

*** Le marquis de Gudanes reçut cette lettre de Saint -Florentin : « Le sieur de La Beaumelle … a écrit une infinité de lettres anonymes à M. de Voltaire …; vous voudrez bien l'avertir de se tenir tranquille et de laisser en repos M. de Voltaire . Tous ces écrits anonymes ne pourraient que lui attirer des désagréments s'il les continuait. »

 

Quelques repères sur les Lavaysse:

http://books.google.be/books?id=xaEGAAAAQAAJ&pg=PA500...

http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/083062211

http://www.biu-toulouse.fr/num150/PPN083062211.pdf

 Sotto vocce : http://www.youtube.com/watch?v=s0WbgTOUQlY&feature=re...

 

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03/08/2010 | Lien permanent

l’avidité du public malin ...!

Qui emploie sa journée fait bien des choses, j'ajouterai, mérite un bon repos !

Volti n'aurait rien à changer dans sa manière de décrire le "public malin" (inspiré par le malin, ce fichu diable que certains tirent par la queue !) ; les revues people , le fameux "poids des mots" (poids plume, alourdi par un cadre publicitaire envahissant) et "choc des photos" ont un avenir radieux, la richesse des uns ébahissant la pauvreté des autres . "Les amateurs, un jour..." : mais quel jour et combien d'amateurs ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

                Mon cher ange, vous avez été bien étonné du dernier paquet de Zulime ; mais qui emploie sa journée fait bien des choses. Je travaille, mais guidez –moi.

 

                Primo, je persiste dans l’idée de faire un procès criminel à l’abbé Desfontaines. Je n’ai rien à craindre du Préservatif. L’auteur s’en déclare [Mouhy, V. écrit, les 19 et 20 février, « Le chevalier de Mouhy… avoue Le Préservatif »] preservatif.jpgJe n’ai rien à craindre non plus des Lettres philosophiques ; j’ai désavoué le livre. Il n’y a aucune preuve, aucun écrit de ma main.

 

                2° Je vous envoie les lettres pour M. l’avocat général, et pour M. le chancelier.

 

                3° J’ai écrit à M. Hérault aux étrennes, avec beaucoup de zèle et d’attachement.

 

                4° J’ai écrit à M. de Maurepas en général sur le même ton, mais encore plus vivement.

 

                5° Autant à M. d’Argenson – réponse affectueuse des trois.

 

                6° J’ai envoyé à M. d’Argenson mon dernier mémoire [ contre Desfontaines ], mais je ne compte le faire imprimer qu’avec permission tacite dans un recueil à la tête duquel on mettra les deux premiers chapitres de l’Histoire de Louis XIV, un écrit sur la manière de faire les journaux, les épîtres corrigées [ Discours sur l’Homme ], et quelques autres pièces. Mais alors, il me semble qu’il sera très convenable de laisser dans mon mémoire justificatif tout ce qui est littéraire, car si l’avidité du public malin ne désire actuellement que du personnel, les amateurs un jour préféreront beaucoup le littéraire. J’ai fait cet ouvrage dans le goût de Pellisson et peut-être de Cicéron. Je serais confondu si ce style était mauvais. Je vous demande en grâce de faire transcrire plusieurs copies de la lettre de Mme de Bernières, afin qu’elles soient montrées à M. le chancelier, à MM. d’Aguesseau, à M. d’Argenson, à M. Hérault. Il ne faut transcrire que jusqu’à l’article où elle demande le secret. Je vous prie aussi de m’en envoyer une copie. Je compte que vous en mettrez copie dans mes lettres que je vous renvoie.

 

                Mme du Châtelet rendra service à Linant, et moi aussi. Je ne sais pourquoi il ne m’écrit point ; Prault devait lui donner de l’argent de ma part, et il devait m’envoyer sa pièce.

 

                Qu’est devenu L’Envieux, qu’est devenu l’Œdipe ?

 

                Si vous voyez Prault, ordonnez-lui donc d’être plus exact.

 

                Adieu, mon cher ange gardien, le temps presse, adieu, je suis pénétré.

 

                V.

                Ce 26 (janvier 1739)

 

                Je vous envoie une lettre que je reçois dans ce moment ; elle vous fera voir encore ce que c’est que l’abbé Desfontaines.

                Je vous enverrai par le premier ordinaire une lettre pour M. Hérault si vous le trouvez bon. »

 

Je préviens tout de suite les malotrous qui feront les gorges chaudes en lisant "adieu, je suis pénétré "que le signataire, tout comme moi est pénétré d'innocence ! Honni soit qui mal y pense, quoi que ...

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25/01/2009 | Lien permanent

Je ne le connais pas, mais j'ai un ami qui le connaît

...C'est l'homme qui a vu l'ours, sur les réseaux sociaux, c'est vous dire si ses sources sont fiables et par conséquent les miennes s'il me prenait la folie d'en tenir compte .

Exposition L'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours au Musée des beaux-arts  de Sherbrooke - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=BCpGg5n9I_Q&ab_channel=Mus%C3%A9edesbeaux-artsdeSherbrooke

 

 

« A François-Louis-Henri Leriche

10 décembre 1767 1

Une maladie assez violente, mon cher monsieur, ne m'a pas permis de répondre plus tôt à vos bontés, et à celles de M. le marquis de Marnésia . Je crois qu'il est très aisé de trouver des protections auprès de M. de Calonne a qui on a donné depuis peu la place de premier président du parlement de Douai 2. Je ne le connais pas, mais j'ai un ami qui le connaît, et à qui j'ai écrit . Vous m'avez bien vivement intéressé pour cet honnête homme persécuté par des coquins . Je me flatte que vous voudrez bien m'instruire du succès de son affaire .

Comptez sur les sentiments, etc. »

1 Copie Beaumarchais-Kehl . La lettre a été finalement omise dans l'édition de Kehl .

2 Louis Dominique de Calonne est devenu premier président du parlement des Flandres, siégeant à Douai, le 5 décembre 1767 .Voir Maurice Braure, Lille et la Flandre wallonne au XVIIIè siècle, 1932 : https://www.persee.fr/doc/rnord_0035-2624_1933_num_19_76_1627_t1_0325_0000_3

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3347536x/f19.item

Et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Alexandre_de_Calonne

et : https://books.openedition.org/irhis/2034?lang=fr

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