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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

J'espère que vous verrez incessamment à Marseille, un petit Traité sur la tolérance, qui n'est pas fait pour scandaliser

... Ni pour donner des excuses aux voyous de tous ses  quartiers dont on doute qu'ils sachent lire et comprendre quoi que ce soit , hors-la-loi dont, curieusement ne parle jamais le Jean--Luc Mélenchon, qui s'en soucie comme d'une guigne, Marseille n'étant pour lui qu'une planque rentable . Ô Bonne Mère ! tu as bon dos !

 

 

« A Dominique Audibert l'aîné et Cie à Marseille

13 décembre 1763 à Ferney 1

Je n'ai, monsieur, que des grâces à vous rendre . Il est vrai que j'ai toujours été beaucoup plus occupé de ma reconnaissances envers vous que de ma petite rente sur M. de Saint-Tropez 2. Agréez mes remerciements et ceux de Mme Denis . Je me souviendrai toute ma vie que vous fûtes le premier, monsieur qui me parlâtes des Calas . Vous avez été la première origine de la justice qu'on leur a rendue, et de celle qu'on va bientôt achever de leur rendre . J'espère que vous verrez incessamment à Marseille, un petit Traité sur la tolérance, qui n'est pas fait pour scandaliser les honnêtes gens .

J'ai l'honneur d'être avec bien de l’attachement et de la reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire."

2 Jean-Joseph-Baptiste de Suffren, marquis de Saint-Tropez : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=jean+joseph+baptiste&n=de+suffren

 

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11/12/2018 | Lien permanent

on n'est pas de fer, quoiqu'on soit dans un siècle de fer

... Et Charles Pasqua , quoique n'ayant pas été en tôle, vient de finir sa carrière dont l'épisode politique (trop long ) n'est pas la meilleure partie . Que d'affaires louches pour démontrer s'il en était encore besoin que le pouvoir corrompt . Qui se souvient de tes quelques succès ? Je me marre déjà en entendant les louanges de ceux qui auraient tout fait pour te piquer ta place .

A toi, comme à tous ceux qui cassent leurs pipes, ce chant que j'aimerais voir entonné par tous nos papes, popes, imams, bonzes, pasteurs,...

https://www.youtube.com/watch?v=8FMFxaT-n7U

Allez, je me sers un petit 102, il fait soif .

Et pour toi, Charles  ? une bière !

Tchin tchin !

 pastis-102_design.png

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.

Envoyé de

Parme,

conseiller d'honneur du parlement

rue de la Sourdière

à Paris
27è juin 1760 1
Mon cher ange pardonnera si je n'écris pas de ma main ; on n'est pas de fer, quoiqu'on soit dans un siècle de fer. M. Tronchin est étonné que vos médecins de Paris n'aient pas prévu la pierre bilieuse; je lui ai donné 36 livres 2; je l'ai consulté sur le rhumatisme; il demande des détails, et alors il dira son avis.
Il faudrait, mon divin ange, refondre l'Écossaise, changer absolument le caractère de Frelon, en faire un balourd de bonne volonté qui gâterait tout en voulant tout réparer, qui dirait toutes les nouvelles en voulant les taire, et qui influerait sur toute la pièce jusqu'au dernier acte. Cette pièce a été faite bonnement et avec simplicité, uniquement pour faire donner Fréron au diable; elle ne pourrait être supportée au théâtre qu'en cas qu'on la prît pour une comédie véritablement anglaise. Elle ressemble aux toiles peintes de Hollande, qui ne sont de débit que quand elles passent pour être des Indes. Je vous enverrai, je crois, demain cette misère, avec quelques légères corrections. Il est impossible de rien changer aux deux derniers actes, à moins de faire une pièce nouvelle. Je me trompe peut-être, mais je crois que le Droit du Seigneur vaut infiniment mieux. Vous aurez le petit embellissement de la fin de Tancrède en son temps, afin de ne pas mêler les espèces.
Pour Médime, j'en ai par-dessus la tête ; je ne puis rien faire pour elle; je suis son serviteur, et lui souhaite toutes sortes de prospérités. Vous devriez bien donner un Pauvre Diable à votre ancien portier; peut-être trouverait-il quelque honnête typographe qui s'en chargerait pour l'édification publique. Tout le monde admire la modestie de Lefranc de Pompignan, et on voit combien le roi et tout l'univers prennent le parti de ce grand homme ; je crois que Mlle Vadé lui en dira deux mots 3. J'ai pris la liberté de vous adresser ma seconde réponse à la seconde lettre du sieur Palissot. Cette lettre le met si fortement et si honnêtement dans tout son tort, elle justifie si pleinement Diderot; elle doit faire tellement rougir M. Joly de Fleury sans l'offenser, elle est si mesurée et si vraie dans tous ses points, que je crois que c'est une très-bonne œuvre de se la laisser dérober en ôtant votre nom.
Vous êtes un véritable ange d'avoir fait cette démarche auprès de Mme la comtesse de La Marck ; rien n'est plus digne de vous que de protéger Diderot, qui le mérite d'autant plus qu'il est malheureux. Je suis toujours émerveillé du silence de M. le maréchal de Richelieu ; s'il refuse un passeport à un huguenot, il faut au moins écrire à un catholique . Je suis bien affligé de la maladie de Mme d'ArgentaI . Je baise le bout de vos ailes .

V. »

1 L'édition de Kehl omet je lui ai donné 36 livres, et la fin à partir de Je suis toujours émerveillé ...

 

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30/06/2015 | Lien permanent

Un arrêt du Conseil n'est plus qu'une cérémonie

... tristounette ! Régal pour les avocats . Reste à voir ! Une idée sur le sujet : https://www.conseil-etat.fr/decisions-de-justice/jurispru...

Aujourd'hui les alouettes lui disent merci, et les chasseurs n'ont qu'à obéir, c'est le moindre des respects de la nature . Au nom de la tradition, n'oublions pas qu'on pratique l'excision , est-ce la tradition qui doit persister quand elle est sanglante et meurtrière ? : https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-conseil-d-et...

Alouette des champs — Wikipédia

Animal utile , à protéger de traditionalistes bornés

Droit en schemas schémas Conseil d'Etat état

https://droitenschemas.com/conseil-d-etat/

 

 

« A Pierre Cassen 1

A Ferney, 19 avril 1767

Monsieur,

Vous m'avez prévenu 2: j'aurais eu l'honneur de vous écrire, sans les maladies qui persécutent la fin de ma vie . Il ne me reste plus qu'un cœur aussi sensible à votre mérite et à votre générosité qu'au sort des malheureux . Les Sirven cessent déjà d'être infortunés depuis que vous avez pris leur défense . Leur principal objet était de mettre leur innocence en plein jour ; vous l'avez fait, l'Europe a prononcé , et les têtes couronnées à qui j'envoie votre mémoire ont jugé la cause avec le public . Un arrêt du Conseil n'est plus qu'une cérémonie . Il est vrai que cette cérémonie leur rendra leur bien, mais le public leur a déjà rendu leur honneur ! C'est à vous, monsieur, à qui nous en avons l'obligation, ainsi qu'à M. de Beaumont et aux dix-neuf avocats dont la consultation est déjà regardée comme un arrêt . Ma récompense, à moi, pour tous les soins que je me suis donnés, est d'avoir reçu le témoignage de vos bontés.

J'ai l'honneur d'être, avec l'estime la plus respectueuse, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. »

1 Pierre Cassen (vers 1727-1767), avocat au Conseil du roi . Voir les références à Cassen dans https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

Voir aussi page 194 : https://doc.rero.ch/record/10675/files/Bibliographie_Voltaire_Bengesco_volume2.pdf

2 Voir letre 6830. du 10 avril 1767 de M. Cassen : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

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22/10/2022 | Lien permanent

on vendra mes vaches par arrêt de parlement , et en vérité cela n'est pas agréable, la terre ayant produit cette année q

... Triste réalité pour de si nombreux paysans dont la vie est un constant parcours du combattant, sans trêve ni repos, avec la carotte des subventions CEE , pour beaucoup bouffées bien avant que d'être touchées, et le laminoir des prix imposés par la grande distribution . Difficile dans ces conditions de créer des vocations , l'industrialisation des productions agricoles est une dangereuse tentation .

"Bon appétit messieurs ! ô vous ministres intègres ...!" qu'allons nous trouver dans nos assiettes à cause de vos lois d'énarques ?

 lait équitable.jpg

 Est-ce trop demander ?

 

Au fait, doit-on faire des bonds de cabri au vu des résultats (provisoires ) des élections départementales ?

"01h40: 220 sièges pour la droite, 6 «divers», 52 pour la gauche et 8 pour le FN

Selon le décompte fourni par le ministère de l'Intérieur à 01h36, la droite a remporté 220 sièges dès le premier tour, la gauche 52 et le Front national 8."

Marine ! que d'âneries débitées pour te réjouir de ce gigantesque résultat (excuse mon qualificatif , ce doit être l'effet d'exagération provençale qui m'a contaminé ! ), piqure de morpion sur cul d'éléphant, voilà tout , ça démange mais ça n'empêche pas de vivre .

Beatings_450.jpg

 

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

24è mars 1760

Encore un petit mot, monsieur, sur le fétiche du bailliage de Gex 1 ; son fétiche est de l'argent comptant ; il m'immole à ce dieu que l'univers adore 2, et 600 livres pour six noix sont assurément le plus horrible abus de ce qu'on appelle justice ; le procureur que vous avez eu la bonté de me donner me dit qu'il trouve mes raisons bonnes, et il prétend que je dois m'adresser au Conseil, que c'est le Conseil qui règle les frais, que c'est à M. de Courteilles qu'il faut que j'écrive . J'écris donc à M. de Courteilles ; il me renvoie au parlement de Dijon, il se trouve en effet que le procureur Finot s'est moqué de moi, et que messieurs de Dijon sont des goguenards , qui redressent les pauvres Suisses de toute manière . Ce n’est point le Conseil qui a réglé les frais, c'est le Parlement ; l'exécutoire est signé par un conseiller au Parlement ; on vendra mes vaches par arrêt de parlement , et en vérité cela n'est pas agréable, la terre ayant produit cette année quatre fois moins que la culture n'a coûté, indépendamment de dix huit mille francs de réparation que j'y ai faites .

Comme je vais acheter Tournay à perpétuité, je vous avoue, monsieur, qu'il m'est fort indifférent d'être haut justicier de l'arpent et demi de La Perrière . On m'a assuré que cette prétendue haute justice n'a jamais été énoncée dans vos dénombrements . Il ne tient donc qu'à vous, monsieur, de faire voir que ce n'est point à moi de payer le procès de Panchaud ; on ne doit point me faire haut justicier malgré moi , quand il n'y a point de preuve que je le sois . Je donne volontiers de l'argent pour améliorer des terres, mais je n'en donnerai qu'avec regret et avec horreur, pour le paiement d'un procès qui monte à 600 livres et qui n'aurait pas dû coûter quatre écus si la justice de Gex ne traitait les seigneurs comme les hussards du roi de Prusse traitent les terres du comte de Bruhl 3.

Enfin, monsieur, voyez si vous pouvez avoir la bonté de me faire rendre justice à Dijon, et d'ordonner au procureur de faire les diligences nécessaires . Je sens bien que je vous importune, mais on me persécute, et je crie, et à qui crierai-je si ce n'est à vous qui siégez sur les fleurs de lys dans le grand banc, qui m'avez vendu Tournay, et qui ne m'abandonnerez pas ?

J'aurai incessamment la réponde définitive de Mgr le comte de La Marche . Je suis prêt, vous l'êtes sans doute , vous aurez la bonté de me faire tenir les papiers nécessaires pour connaître la terre, papiers 4 que je demande depuis trois mois, et vous serez mon fétiche .

Mille respects .

V. »

2 On peut voir là une réminiscence de Mahomet, V,iv : « Je me sens condamné, quand l’univers m’adore . »

Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-maohomet-avertissement-des-editeurs-de-kehl-87416085.html

et : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-mahomet-acte-cinquieme-92991485.html

4 Mot que V* a ajouté au dessus de la ligne .

 

 

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23/03/2015 | Lien permanent

vous avez frémi ; ce n’est plus le temps de plaisanter ; les bons mots ne conviennent point aux massacres

...  A suivre Charlie Hebdo qui le prouve remarquablement : https://charliehebdo.fr/2021/10/proces-13-novembre-2015/j...

https://images.bfmtv.com/9QIU7HMdZAe3OfkDsd9-g8pfoEw=/0x28:768x460/640x0/images/Croquis-de-la-salle-d-audience-au-Palais-de-Justice-de-Paris-lors-du-premier-jour-du-proces-des-attentats-du-13-novembre-le-8-septembre-2021-1124714.jpg

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

18 juillet 1766 1

Notre frère 2 vous a communiqué sans doute la relation d’Abbeville, mon cher philosophe. Je ne conçois pas comment des êtres pensants peuvent demeurer dans un pays de singes qui deviennent si souvent tigres. Pour moi, j’ai honte d’être même sur la frontière. En vérité, voici le temps de rompre ses liens, et de porter ailleurs l’horreur dont on est pénétré. Je n’ai pu parvenir à recevoir la consultation des avocats . Vous l’avez vue sans doute, et vous avez frémi ; ce n’est plus le temps de plaisanter ; les bons mots ne conviennent point aux massacres. Quoi ! des Busiris en robe font périr dans les plus horribles supplices des enfants de seize ans ! et cela 3 malgré l’avis de dix juges intègres et humains ! Et la nation le souffre ! À peine en parle-t-on un moment, on court ensuite à l’opéra-comique ; et la barbarie, devenue plus insolente 4 égorgera demain juridiquement qui elle voudra , et vous surtout, qui aurez élevé la voix contre elle deux ou trois minutes. Ici Calas roué, là Sirven pendu, plus loin un bâillon dans la bouche d’un lieutenant général ; quinze jours après, cinq jeunes gens condamnés aux flammes pour des folies qui méritaient Saint-Lazare. Qu’importe l’Avant-propos du roi de Prusse 5 ? Apporte-t-il le moindre remède à ces maux exécrables ? Est-ce là le pays de la philosophie et des agréments ? C’est celui de la Saint-Barthélémy. L’inquisition n’aurait pas osé faire ce que des juges jansénistes viennent d’exécuter.

Mandez-moi, je vous en prie, ce qu’on dit, dit 6 du moins puisqu’on ne fait rien. C’est une misérable consolation d’apprendre que des monstres sont abhorrés, mais c’est la seule qui reste à notre faiblesse, et je vous la demande. M. le prince de Brunswick est outré d’indignation, de colère, et de pitié. Redoublez tous ces sentiments dans mon cœur par deux mots de votre main, que vous enverrez, par la petite poste, à notre frère 7. Votre amitié, et celle de quelques êtres pensants, est le seul plaisir auquel je puisse être sensible.

La méprise de l’avant-propos consiste en ce qu’on suppose que ces paroles, In principio erat, etc., ont été falsifiées 8, ce sont les deux passages sur la Trinité qui ont été interpolés dans l’épître de Jean 9. Quelle pitié que tout cela ! On perd à déterrer des erreurs un temps qu’on emploierait peut-être à découvrir des vérités.

N. B. Le théologien Vernet s’est plaint au conseil de Genève qu’on se moquait de lui ; le conseil lui a offert une attestation de vie et de mœurs 10, comme quoi il n’avait pas volé sur les grands chemins, ni même dans la poche. Cette dernière partie de l’attestation paraissait bien hasardée 11. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; le manuscrit olographe est passé à la vente Maulde et Renou, le 30 octobre 1856 . On suit ici la copie et on signale les variantes de l'édition de Kehl que reproduisent les autres éditions .

2 À la place, les éditions mettent frère Damilaville .

3 Mot remplacé dans les éditions par leur sentence est confirmée

4 Mot suivi de par notre silence .

5 Voir lettre du

6 Ce mot ne figure pas dans les éditions .

7 À la place, les éditions mettent frère Damilaville .

8 Voltaire veut parler des versets 7 et 8 du chapitre v de la première épître de saint Jean, où l’on lit : « tres sunt qui testimonium dant in cœlo, Pater, Verbum, et Spiritus Sanctus ; et hi tres unum sunt. Et tres sunt qui testimonium dant in terra, spiritus, et aqua, et sanguis ; et hi tres unum sunt. »

9 Voir lettre du 13 juin 1766 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/01/ceux-qui-font-mourir-des-citoyens-sans-dire-precisement-pour-6335108.html

de d'Alembert du 26 juin 1766 : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6374

et du 1er juillet 1766 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/22/je-fais-bien-pis-je-crois-que-j-ai-raison-6339187.html

L'allusion porte sur le passage « Au début était [le verbe] » L’authenticité du prologue de l'évangile selon Jean, parfois contestée, est désormais admise, notamment pour des raisons stylistiques .

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13/10/2021 | Lien permanent

Pourquoi envoyer 15 ou 16 citoyens dépenser leur argent dans les pays étrangers ? Ce n’est pas les punir, c’est punir la

... NB. -- Note remise en ligne le 25/12 pour le 24/12/2018 suite à suppression de la première édition par je ne sais qui .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

26è décembre 1763 1

Je souhaite à mon cher frère, pour l’an de grâce 1764, une santé inébranlable, quelque excellente place dans la finance, qui lui laisse le loisir de se livrer aux belles-lettres. Je lui souhaite une vinée abondante dans la vigne du Seigneur, avec l’extirpation de l’infâme.

Je souhaite à mon frère Thieriot un zèle moins tiède. Que dites-vous de ce ronfleur-là, qui ne m’a pas dit seulement un mot du conte de ma mère l’Oye, que je lui ai envoyé !

On parle de l’Anti-financier 2 ; vaut-il la peine qu’on en parle ? Je supplie mon cher frère de vouloir bien me l’envoyer. M. de Laverdy a-t-il déjà changé tout le système des finances ? Il me semble qu’on a banni quinze ou seize personnes avec le sieur Bigot. Pourquoi envoyer 15 ou 16 citoyens dépenser leur argent dans les pays étrangers ? Ce n’est pas les punir, c’est punir la France. Nous avons une jurisprudence aussi ridicule que tout le reste ; cependant tout va et tout ira.

S’il y a quelque chose de nouveau, je supplie mon cher frère de m’en faire part. Il est surtout prié de faire commémoration de moi avec frère Platon.

N’y a-t-il pas deux volumes de planches de l’Encyclopédie que l’on distribue aux souscripteurs ? Briasson et Cie m’ont oublié. J’attends cette Encyclopédie pour m’amuser et pour m’instruire le reste de mes jours.

Je vous embrasse le plus tendrement du monde.

Ecr. l’inf. » 



1 L'édition Correspondance littéraire donne une version incomplète sans nom de destinataire .

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24/12/2018 | Lien permanent

Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes

... Avis à Eric Zemmour, ce guignol qui veut revenir à la peine de mort : aujourd'hui est le 40è anniversaire de l'abolition de la peine de mort en France, pas question de revenir en arrière .

https://www.ecpm.org/40-ans-abolition/40 ans d'abolition en France - Ensemble contre la peine de mort | ECPM -  Ensemble Contre la Peine de Mort

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23 juin 1766 1

Mon cher ami, j’ai chez moi actuellement deux bons prêtres, dont l’un est fort connu de vous, et fort digne de l’être : c’est M. l’abbé Morellet. Il est docteur de Sorbonne, comme vous le savez. L’autre n’est que bachelier ; mais l’un et l’autre sont également édifiants. J’espère que l’un d’eux, à son retour à Paris, pourra vous faire tenir quelques-unes des bagatelles amusantes qui ont paru depuis peu à Neuchâtel 2. Je vous envoie, en attendant, la lettre sur Jean-Jacques 3 que vous me demandiez, et que j’ai enfin retrouvée. Je me flatte que j’aurai incessamment le mémoire de notre cher Beaumont, ce défenseur infatigable de l’innocence. Le petit discours 4 qu’on a préparé pour seconder ce mémoire n’est fait absolument que pour quelques étrangers qui pourront protéger cette famille infortunée, il ne réussirait point à Paris, et n’y servirait de rien à la bonté de la cause ; c’est uniquement au mémoire juridique qu’il faut s’en rapporter ; c’est de là que dépendra la destinée des Sirven. On m’a mandé que le parlement n’avait point signé l’arrêt qui condamne les jeunes fous d’Abbeville, et qu’il avait voulu laisser à leurs parents le temps d’obtenir du roi une commutation de peine ; je souhaite que cette nouvelle soit vraie. L’excellent livre des Délits et des Peines 5, si bien traduit par l’abbé Morellet, aura produit son fruit. Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes.

Est-il vrai qu’on va donner Henri IV 6 sur le théâtre de Paris ? Son nom seul fera jouer la pièce six mois ; je l’ai toujours pensé ainsi. Mes tendres compliments à Platon, je vous en prie. »

1 L'édition C. L. n'identifie pas le destinataire ; une copie du XIXè siècle faite d'après l'imprimé, n'a pas d'autorité .On a ici le début de l'affaire du chevalier de La Barre .

2 Les Questions sur les miracles .

4 L’Avis au public sur les parricides […] ; voir lettre du 21 juin 1766 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/15/il-songe-a-se-rendre-a-cleves-6337617.html

5 Le Traité des délits et des peines, de Cesare Bonesana Beccaria, 1766 : https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/12/Des-d%C3%A9lits-et-des-peines-Cesare-Beccaria.pdf

6 La Partie de chasse de Henri IV, de Collé, représentée en 1762 sur le théâtre du duc d'Orléans, ne fut jouée à la Comédie Française qu'en 1774 ; voir lettres du 17 et 20 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html

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18/09/2021 | Lien permanent

Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes

... Avis à Eric Zemmour, ce guignol qui veut revenir à la peine de mort .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23 juin 1766 1

Mon cher ami, j’ai chez moi actuellement deux bons prêtres, dont l’un est fort connu de vous, et fort digne de l’être : c’est M. l’abbé Morellet. Il est docteur de Sorbonne, comme vous le savez. L’autre n’est que bachelier ; mais l’un et l’autre sont également édifiants. J’espère que l’un d’eux, à son retour à Paris, pourra vous faire tenir quelques-unes des bagatelles amusantes qui ont paru depuis peu à Neuchâtel 2. Je vous envoie, en attendant, la lettre sur Jean-Jacques 3 que vous me demandiez, et que j’ai enfin retrouvée. Je me flatte que j’aurai incessamment le mémoire de notre cher Beaumont, ce défenseur infatigable de l’innocence. Le petit discours 4 qu’on a préparé pour seconder ce mémoire n’est fait absolument que pour quelques étrangers qui pourront protéger cette famille infortunée, il ne réussirait point à Paris, et n’y servirait de rien à la bonté de la cause ; c’est uniquement au mémoire juridique qu’il faut s’en rapporter ; c’est de là que dépendra la destinée des Sirven. On m’a mandé que le parlement n’avait point signé l’arrêt qui condamne les jeunes fous d’Abbeville, et qu’il avait voulu laisser à leurs parents le temps d’obtenir du roi une commutation de peine ; je souhaite que cette nouvelle soit vraie. L’excellent livre des Délits et des Peines 5, si bien traduit par l’abbé Morellet, aura produit son fruit. Il n’est pas juste de punir la folie par des supplices, qui ne doivent être réservés qu’aux grands crimes.

Est-il vrai qu’on va donner Henri IV 6 sur le théâtre de Paris ? Son nom seul fera jouer la pièce six mois ; je l’ai toujours pensé ainsi. Mes tendres compliments à Platon, je vous en prie. »

1 L'édition C. L. n'identifie pas le destinataire ; une copie du XIXè siècle faite d'après l'imprimé, n'a pas d'autorité .On a ici le début de l'affaire du chevalier de La Barre .

2 Les Questions sur les miracles .

4 L’Avis au public sur les parricides […] ; voir lettre du 21 juin 1766 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/15/il-songe-a-se-rendre-a-cleves-6337617.html

5 Le Traité des délits et des peines, de Cesare Bonesana Beccaria, 1766 : https://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/12/Des-d%C3%A9lits-et-des-peines-Cesare-Beccaria.pdf

6 La Partie de chasse de Henri IV, de Collé, représentée en 1762 sur le théâtre du duc d'Orléans, ne fut jouée à la Comédie Française qu'en 1774 ; voir lettres du 17 et 20 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html

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18/09/2021 | Lien permanent

Cette déclaration, mon cher ami, n’est que pour les journaux, et surtout pour les journaux étrangers

... Ainsi pourrait s'exprimer Antony Blinken ,  secrétaire d'Etat qui pousse des cris d'orfraie contre Vladimir Poutine , ce qui n'est pas la bonne attitude face à un tel  adversaire bluffeur :

https://www.20minutes.fr/monde/ukraine/3237167-20220217-c...

Biden a averti Poutine qu'il y aurait des «répercussions sévères et  rapides» si la Russie attaque l'Ukraine | JDM

Gare à tes fesses !

Sale temps sur la planète .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 novembre 1766 1

Mon cher ami, l’avocat de Besançon, auteur du Commentaire des Délits et des Peines 2, vous en envoie deux exemplaires par cette poste. J’y joins deux Lettres à M. Hume 3.

Je vous supplie de vouloir bien mettre à la page 8 des certificats un et au lieu des ni 4, Il faut :  que ce prétendu recueil de mes lettres, et un autre recueil, ne sont , etc. 

Cette déclaration, mon cher ami, n’est que pour les journaux, et surtout pour les journaux étrangers. Je vous demande en grâce d’en faire tenir un exemplaire au directeur du journal de Bouillon, avec contreseing, en mettant au bas de la page 8 qu’il est supplié de corriger la faute indiquée.

On dit que c’est Marc-Michel Rey, éditeur de Jean-Jacques, qui a imprimé le Recueil Nécessaire 5 Cela est très vraisemblable, puisqu’on y trouve une partie du Vicaire savoyard. Je n’ai pas vérifié si la traduction de milord Bolingbroke est fidèle. Les vrais philosophes, mon cher ami, ne font point de pareils ouvrages , ils respectent la religion autant qu’ils chérissent le roi.

Tout ceci est en réponse à votre lettre du 10 novembre. Dites à Mme de Beaumont que je serai le plus attaché de leurs serviteurs jusqu’au dernier moment de ma vie.

J’ai éclairci avec M. de La Borde la méprise du petit paquet qui vous est parvenu 6. Ma mémoire de soixante-treize ans me trompait ; ce n’est point M. de La Borde ; c’est M. le comte de Cucé, maître de la garde-robe du roi 7, qui avait eu la bonté de se charger de cette commission ; il pense en sage, et il agit en homme bienfaisant.

J’ai relu plusieurs fois la lettre de Tonpla : elle serre mon cœur, et m’entraîne vers le sien. Que ne puis-je vous entretenir tous deux ! Mon âme s’unit à la votre plus que jamais.

Voudriez-vous avoir la bonté de faire tenir l’incluse par la petite poste ? »

1 Copie contemporaine Darmstadt B.; l'édition Correspondance littéraire, plus complète que le manuscrit ( comporte la dernière phrase ) est sans destinataire

3 Margaret Hill Peoples, dans « La Querelle Rousseau-Hume », Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, 1927-1929, pense que la seconde de ces lettres est constituée par les Notes . Il peut s'agir aussi de deux exemplaires de la lettre du 24 octobre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/20/il-est-vrai-qu-a-la-sagesse-toujours-consequente-de-sa-conduite-et-de-ses-e.html

Voir : https://philotra.pagesperso-orange.fr/margaret.htm

4 Cette faute a été corrigée ; voir page 585 : https://fr.wikisource.org/wiki/Appel_au_public/%C3%89dition_Garnier

 Elle était à la page 136 du Journal encyclopédique, du 15 novembre 1766 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1523288w/f131.item

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18/02/2022 | Lien permanent

Il n'est pas juste de punir la folie par des supplices qui ne doivent être réservés qu'aux grands crimes .

" Mon cher ami, j'ai chez moi actuellement deux bons prêtres ..."

Bons ? Bons, comment ?

Comme celui-ci, qui a la vocation, (- diffusé par une paroisse catho -):

http://paroissedegazeran-catholique-yvelines.cef.fr/lettr...

 

eglise-recrute.jpg

 

L'autre , qui fait partie de cette Eglise apostolique et romaine qui censure des dessins tels que le suivant, comme fit le dernier des mollahs ou imams imbéciles pour protéger l'image du super-sacro-saint-intouchable-parfait- merveilleux etc. prophête (à neuneux !), et que je me fais un malin plaisir de rapporter :

http://www.iconovox.com/blog/2010/04/21/au-nom-du-mix-et-...

mix-et-remix-pretre.jpg

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

23 juin 1766

 

 

Mon cher ami, j'ai chez moi actuellement deux bons prêtres, dont l'un est fort connu de vous, et fort digne de l'être ; c'est M. l'abbé Morellet . Il est docteur de Sorbonne, comme vous le savez . L'autre n'est que bachelier ; mais l'un et l'autre sont également édifiants . J'espère que l'un d'eux, à son retour à Paris, pourra vous faire tenir quelques-unes des bagatelles amusantes qui ont paru depuis peu à Neuchâtel 1. Je vous envoie en attendant la Lettre sur Jean-Jacques 2 que vous me demandiez, et que j'ai enfin retrouvée . Je me flatte que j'aurai incessamment le mémoire 3 de notre cher Beaumont, ce défenseur infatigable de l'innocence 4. Le petit discours qu'on a préparé pour seconder ce mémoire n'est fait absolument que pour quelques étrangers qui pourront protéger cette famille infortunée 5. Il ne réussirait point à Paris, et n'y servirait de rien à la bonté de la cause ; c'est uniquement au mémoire juridique qu'il faut s'en rapporter ; c'est de là que dépendra la destinée des Sirven . On m'a mandé que le parlement n’avait point signé l'arrêt qui condamne les jeunes fous d'Abbeville 6, et qu'il avait voulu laisser à leurs parents le temps d'obtenir du roi une commutation de peine ; je souhaite que cette nouvelle soit vraie . L'excellent livre Des délits et des peines, si bien traduit par l'abbé Morellet 7, aura produit son fruit . Il n'est pas juste de punir la folie par des supplices qui ne doivent être réservés qu'aux grands crimes .

 

Est-il vrai qu'on va donner Henri IV 8 sur le théâtre de Paris ? Son nom seul fera jouer la pièce six mois ; je l'ai toujours pensé ainsi . Mes tendres compliments à Platon, je vous prie . "

 

 

 

1 Questions sur les miracles (voir lettres aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/10/o...

et à Damilaville du 10 janvier 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/01/12/n... )

Les recueils intitulés Collection des Lettres sur les miracles écrites à Genève et à Neuchâtel, par M. le proposant Théro, Monsieur Covelle, M. Needham, M. Beaudinet et M. Montmolin etc, datés de 1765 et 1767 portent l'adresse de Neuchâtel . L’imprimeur Fauche de Neuchâtel semble avoir participé à l'impression .

http://www.voltaire-integral.com/Html/25/26_Miracles.html

2 Lettre ... au docteur Jean-Jacques Pansophe ; voir lettre du 2 juin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/06/02/c...

3 Pour la défense des Sirven .

4 Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven . http://www.voltaire-integral.com/Html/25/36_Avis.html

5 V* a demandé à Cramer d'en « faire tirer deux douzaines ... en grand papier de Hollande avec belle marge » . Il en enverra à Catherine II, Frédéric II, au landgrave de Hesse-Cassel, la duchesse de Saxe-Gotha, la margravine de Baden-Durlach, puis au comte de Kaunitz, au roi de Pologne par Mme Geoffrin , ...

6 Le chevalier de la Barre et ses amis ; voir la présentation de l’affaire dans la lettre du 14 juillet à Damilaville : page 19 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f24.image.r=...

8 La partie de chasse de Henri IV, de Collé, jouée en 1762 sur le théâtre privé du duc d'Orléans, ne sera représentée à Paris qu'en 1774.

 

 

 

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23/06/2011 | Lien permanent

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