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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

probablement je ne vivrai et ne mourrai ailleurs que chez moi

... Statistiquement vrai selon les données corrigées saisonnières .

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« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime et historiographe

de Son Altesse Électorale

à Manheim

28 juin [1763]1

Mon cher ami, je ne puis trop vous remercier de vos instructions sur les monnaies de Rome . Il me serait fort doux de chercher avec vous de vieilles vérités dans votre bibliothèque électorale, mais l'âge avance , la faiblesse augmente ; et probablement je ne vivrai et ne mourrai ailleurs que chez moi .

La médaille de Jules III n'est pas modeste 2, mais je voudrais qu'on eût mis dans le revers il cardinale suo bardassa […] colla suo simia .3

Adio caro . Je vous écrirai plus au long quand j'aurai de la santé et du loisir, deux choses qui me manquent .

V. »

1 Manuscrit daté par Collini dont la lettre n'est pas connue .

3 le cardinal son bardache […] avec son singe . Ce passage a été biffé par Collini ce qui a rendu quelques mots illisibles ; Collini avait corrigé en il ragazzo[« le garçon »] suo bardassa colla scimia . On se souviendra que dans ses Annales V* écrit de Jules III : « C'est lui qui fit cardinal son porte-singe, qu'on appela le cardinal Simia ; il passait pour fort voluptueux. ». Voir  page 27 : https://books.google.fr/books?id=FRo-AAAAYAAJ&pg=PA457&lpg=PA457&dq=voltaire+Annales+jules+III&source=bl&ots=Y_qq_6g6au&sig=N-EQKiw-k3OhOIP5aL4hDpz3iJ8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjNy_Lw59vbAhXHORQKHac4DWsQ6AEIMTAB#v=onepage&q=voltaire%20Annales%20jules%20III&f=false

et : https://fr.wiktionary.org/wiki/bardache

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18/06/2018 | Lien permanent

Il faut espérer qu'une paix devenue nécessaire à tout le monde fera cesser enfin le malheur public dont il n'y a guère d

 ... Hors les marchands d'armes, cela va sans dire , en tout temps et en tout lieu .

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« A Louise Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Aux Délices près de Genève

6 septembre [1758]

Madame, dans mon ermitage suisse le cœur pénétré de douleur de n'avoir pu faire ma cour à Votre Altesse Sérénissime, je n'ai point trouvé le baron genevois 1 qui est actuellement dans sa magnifique baronnie. Je suppose, madame, qu'il a consommé entièrement l'affaire en question . S'il y avait quelque difficulté (ce que je ne crois pas ) j'irais le trouver dans son beau château au premier ordre de Votre Altesse Sérénissime et je lui laverais la tête d'importance . Si je m'étais trouvé en Hollande plutôt qu'en Suisse, madame, j'aurais pu donner plus d’étendue à mon zèle, et vous procurer une somme plus forte . Il me semble que le peu qu'on a trouvé à Genève n'est guère digne de vous être offert .

Il faut espérer qu'une paix devenue nécessaire à tout le monde fera cesser enfin le malheur public dont il n'y a guère de particulier qui ne se ressente . Par quelle fatalité, madame, faut-il que toute votre prudence, toute la sagesse de votre administration ait été inutile, et que n'ayant rien à gagner dans ces secousses de l'Europe vous y ayez tant perdu ?

La dernière victoire du roi de Prusse sur les Russes nous apportera-t-elle une paix tant désirée ? Sa gloire sera-t-elle inutile au genre humain ?

Je ne sais pas un mot des affaires dans ma solitude . J'ai ignoré longtemps que ce jeune prince que j'avais eu l'honneur de voir élevé dans votre palais et dont monseigneur était le tuteur , s’était marié, avait eu un fils et était mort 2. J'ignore si la tutelle de l'enfant qu’il a laissé appartient à votre branche, tout ce que je sais c'est que personne au monde ne s'intéresse plus que moi madame à tous les avantages de Votre Altesse Sérénissime . J’ai vu des princes charmants qui doivent remplir toutes vos espérances . La princesse votre fille promettait de ressembler en tout à son auguste mère . Permettez, madame, tant de curiosité . Ces dignes objets de consolation sont présents sans cesse à mon souvenir . Mon cœur est toujours plein de Gotha . Je ne suis qu'un vieux Suisse, mais quand je serais un jeune Parisien, je regretterais votre cour et votre auguste famille et la grande maitresse des cœurs . Agréez madame mon profond respect .

V. »

1 Jean-Louis Labat , homme d'affaires , baron de Grandcour.

2 La duchesse répond le 16 septembre 1758 : « La mort du duc de Weimar [Ernest Auguste Constantin, mort le 28mai 1758] nous devait être très indifférente par les mesures qu’il avait prises [...] il avait déclaré d'abord le roi de Danemark et la jeune veuve tuteurs et administrateurs de son pays et de ses enfants, car [...] la duchesse vient encore d'accoucher d'un second prince [Frédéric Ferdinand Constantin , né le 8 septembre 1758]. quelque temps après [...] [il ajoute] un codicille par lequel il rend le roi de Danemark tuteur honoraire et exécuteur [...] , le duc de Brunswick père de la duchesse, administrateur et curateur jusqu'au temps de la majorité de cette princesse, et il exige en même temps de cette dernière de demander d'abord après le décès [...] veniam etatis chose inouïe pour une princesse [...] . La duchesse [...] demande veniam etatis à l'empereur, qui accorde sa prière mais lui adjoint comme tuteur et administrateur le roi de Pologne électeur de Saxe : ce qui fait un préjudice pour toute la maison de Saxe . Car de cette manière l'empereur rejette le testament , le codicille, et met en doute la faculté des princes de pouvoir disposer de la tutelle de leurs enfants et de l'administration de leurs États . »

Veniam etatis : voir page 83 : http://books.google.fr/books?id=GWtGAAAAYAAJ&pg=PA83&lpg=PA83&dq=veniam+etatis&source=bl&ots=xWGSOTuLnO&sig=vRSyCMiA1NPav95oGNartsiPJUo&hl=fr&sa=X&ei=kMplUoqwDdCR0QXu7IC4Dg&ved=0CDEQ6AEwAA#v=onepage&q=veniam%20etatis&f=false

 

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21/10/2013 | Lien permanent

Si j’étais plus jeune, je m’embarquerais sur votre vaisseau, et j’irais chercher quelque pays où l’on ne connût ni le fa

... Est-ce cela qui motive tous ces émigrants vers l'Europe ? Ce pays sans fanatiques ni calomniateurs serait-il le nôtre ? Je me le demande souvent maintenant .

 

 

« A Jean-Gabriel Montaudoin 1

Ferney, 2 Juin 1768 2

Jusqu’à présent je ne pouvais pas me vanter d’avoir heureusement conduit ma petite barque dans ce monde ; mais, puisque vous daignez donner mon nom à un de vos vaisseaux, je défierai désormais toutes les tempêtes. Vous me faites un honneur dont je ne suis pas certainement digne, et qu’aucun homme de lettres n’avait jamais reçu. Moins je le mérite, et plus j’en suis reconnaissant. On a baptisé jusqu’ici les navires des noms de Neptune, des tritons, des sirènes, des griffons, des ministres d’État, ou des saints, et ces derniers surtout sont toujours arrivés à bon port ; mais aucun n’avait été baptisé du nom d’un faiseur de vers et de prose.

Si j’étais plus jeune, je m’embarquerais sur votre vaisseau, et j’irais chercher quelque pays où l’on ne connût ni le fanatisme ni la calomnie. Je pourrais encore, si vous vouliez, débarquer en Corse ou à Civita-Vecchia, les jésuites Patouillet et Nonotte, avec l’ami Fréron ci-devant jésuite. Il ne serait pas mal d’y joindre quelques convulsionnaires ou convulsionnistes. On mettait autrefois, dans certaines occasions, des singes et des chats dans un sac, et on les jetait ensemble à la mer.

Je m’imagine que les Anglais me laisseraient librement passer sur toutes les mers ; car ils savent que j’ai toujours eu du goût pour eux et pour leurs ouvrages. Ils prirent, dans la guerre de 1741, un vaisseau espagnol tout chargé de bulles de la Cruzade, d’indulgences, et d’agnus Dei. Je me flatte que votre vaisseau ne porte point de telles marchandises ; elles procurent une très grande fortune dans l’autre monde, mais il faut d’autres cargaisons dans celui-ci.

Si le patron va aux grandes Indes, je le prierai de se charger d’une lettre pour un brame avec qui je suis en correspondance 3, et qui est curé à Bénarès sur le Gange. Il m’a prouvé que les brames ont plus de quatre mille ans d’antiquité. C’est un homme très savant et très raisonnable : il est d’ailleurs beaucoup plus baptisé que nous, car il se plonge dans le Gange toutes les bonnes fêtes. J’ai dans ma solitude quelques correspondances assez éloignées, mais je n’en ai point encore eu qui m’ait fait plus d’honneur et plus de plaisir que la vôtre.

Je n’ai pu vous écrire de ma main, étant très malade ; mais cette main tremblante vous assure que je serai jusqu’au dernier moment de ma vie, monsieur, votre, etc. »

 

 

 

 

 

2 Minute avec des corrections autographes ; copies contemporaines ( cette dernière copiée d'après l’original, dont le premier paragraphe était autographe ). D'après l'en-tête de la copie Darmstadt , il semble que la lettre aurait été adressée à Nantes . Ceci est confirmé par la lettre du 20 juin 1768 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-20.html

Nantes est à l'époque le port le plus actif pour le commerce au long cours .

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24/01/2024 | Lien permanent

je ne compte pas qu’elle soit sitôt prête, attendu la négligence et l’imbécillité des gens qui s’en sont chargés

... TPAMP n'est pas près d'instruire ou même simplement d'informer compte tenu de la médiocrité et la bassesse des pions , animateurs lèche-bottes d'un Cyril Hanouna bas de plafond et inculte, brasseur de m..., qui se pare de fidèlité à son patron Bolloré, quand ce n'est que de la lâcheté , pour garder un poste qu'on ne lui donnerait pas ailleurs ;  titulaire du "Gérard du pire animateur TV" à au moins cinq reprises , il continue à avilir son public  qui nage dans son fond de bidet .

https://www.20minutes.fr/politique/4009755-20221113-merde...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4 Mai 1767

Je vois, mon cher ami, qu’il y a dans le monde des gens alertes qui ont dévalisé les licenciés espagnols 1 que je vous avais envoyés . À l’égard de la seconde édition de la Destruction des Jésuites, je ne compte pas qu’elle soit sitôt prête, attendu la négligence et l’imbécillité des gens qui s’en sont chargés. J’envoie à M. d’Alembert un exemplaire de sa Lettres au Conseiller, par M .Necker. Il doit vous faire remettre aussi des chiffons qui ne valent pas cette lettre, deux Zapata et deux Honnêtetés. Je suis bien faible, bien languissant, mon cher ami ; c’est un grand effort d’écrire de ma main . Mon cœur vous en dit cent fois plus que je ne vous en écris. Ah ! qu’importe que les jésuites soient chassés d’Espagne, s’il n’est pas permis de penser en France ? »

1Les Questions de Zapata .

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20/11/2022 | Lien permanent

le chapitre de la tolérance, c'est le catéchisme des rois ; c'est la liberté de penser soutenue avec autant de courage q

 

 

 

« A Jean-François Marmontel

 

16 février [1767]

 

Bélisaire i arrive ; nous nous jetons dessus, maman ii et moi, comme des gourmands . Nous tombons sur le chapitre quinzième iii; c'est le chapitre de la tolérance, c'est le catéchisme des rois ; c'est la liberté de penser soutenue avec autant de courage que d'adresse ; rien n'est plus sage, rien n'est plus hardi . Je me hâte de vous dire combien vous nous avez fait de plaisir. Nous nous attendons bien que tout le reste sera de la même force , car vous ne pouvez penser qu'avec votre esprit, et écrire que de votre style . Je vous en dirai davantage quand j'aurai tout lu .

Je vous demande votre indulgence pour la tragédie des Scythes. Elle est d'un jeune homme iv qui ne devait pas faire de pièce de théâtre à son âge ; mais comme il essuyait une sorte de petite persécution , il a cru devoir imiter Alcibiade , qui fit couper la queue à son chien pour détourner les caquets.

Grand merci encore une fois , de votre beau chapître ; vous venez de rendre service au genre humain . Dieu vous préserve des regards malins !

Je vous quitte pour entendre la lecture du reste . Bonsoir, mon très cher confrère . »

 

i Roman publié en 1767 et censuré par la Sorbonne à cause du chapitre XV où on prône la tolérance religieuse, et condamné en 1768 par l'archevêque de Paris, Christophe de Beaumont .

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Marmontel

ii Surnom affectueux pour Mme Denis .

iv V*, bien sûr !  « Les Scythes sont un ouvrage médiocre », écrira-t-il le 5 avril à Frédéric II.

http://www.voltaire-integral.com/Html/06/04SCYTHE.htm

 

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16/02/2011 | Lien permanent

je suis obligé de vous supplier d'ordonner à votre homme d'affaires de me payer en argent ou en avoine, à votre choix

... Non, ce n'est pas pour la consommation personnelle de ce cher Voltaire, ce n'est pas un vieux cheval de retour, il est franc du collier .

Argotiquement parlant,  l'argent c'est du blé, de l'artiche, de l'oseille, du fourrage, des patates, des radis, de l'osier, du fourrage, tout un tas de trucs pour Végans !

Vendredi 18 octobre: Touchez pas au Grisbi de Jacques Beker au foyer de  Juzet à 20h30 | | Cinévallée

 

 

« A Catherine-Josephe de Loras du Saix, baronne de Monthoux

A Ferney, 19 juin 1765 1

Étant ruiné en bâtiments, je suis obligé de vous supplier d'ordonner à votre homme d'affaires de me payer en argent ou en avoine, à votre choix . Mais s'il me paie en avoine il faudrait qu'il l'envoyât à Ferney, l'état de mes affaires m'ayant obligé de me défaire des Délices .

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire. »

1 Le manuscrit était dans la collection de Camille Clermont, 1925.

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15/10/2020 | Lien permanent

On a du moins le plaisir de se plaindre et de crier contre tous ceux qui conduisent notre mauvaise barque.

... Sport national français dans lequel nous excellons, la grogne !

La concurrence est rude entre les grognons syndiqués, encartés, grognons de quartiers chics, grognons de comptoirs, grognons de tous poils et toutes plumes, grognons pelés, grognons du chaud, grognons du froid, grognons impénitents ,  grognons nés grognons .

 http://www.dailymotion.com/video/xanvea_alexis-hk-la-maison-ronchonchon_music

 grognon.jpg

 http://www.marclefrancois.net/article-grognon-104537928.html



« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.

Aux Délices près de [Genève vers le 27 août 1758] 1

Une lettre de vous, madame, que j'ouvre en arrivant à ma cabane des Délices, me rend mon séjour plus agréable; mais aussi elle me fait regretter l'ile Jard. Puissiez-vous, madame, n'être pas noyée une seconde fois dans votre île . Puissiez-vous n'y recevoir que d'agréables nouvelles de l'armée où est monsieur votre fils .

Je plains fort ceux qui ont des maisons de campagne à Louisbourg 2. Ils s'en sont défaits, comme vous savez, en faveur des Anglais, qui sont maîtres de l'ile, de la ville, de la garnison, de nos vaisseaux, etc. Il ne nous restera bientôt plus rien dans l'Amérique septentrionale. Mais afin de ne point faire de jaloux, ils vont caresser toutes nos côtes de France les unes après les autres. Vous savez que la désolation de Paris est grande, non parce que Louisbourg est pris, non parce que nous sommes battus partout, et que nous allons l'être encore, mais parce qu'on manque d'argent, et qu'on craint de nouveaux impôts. On a du moins le plaisir de se plaindre et de crier contre tous ceux qui conduisent notre mauvaise barque.

Je ne dois plus penser à Champignelle 3, madame, j'apprends que la terre est substituée 4. La maison du prince Esterhazy ou comte Esterhazy est, je pense, une maison de fille, un petit pavillon pour souper et pour ne point dormir. Ce n'est pas là mon fait; il me faut une belle et bonne terre, bien vivante. Mais on passe sa vie en projets, et on meurt au milieu de ses rêves. Je vous remercie bien vivement, madame, de la bonté que vous avez eue de faire mention de moi dans votre lettre à votre amie de Versailles 5; j'en suis d'autant plus aise que je ne lui demande rien, et je me bornais à souhaiter qu'elle sût que je conserverai toute ma vie de la reconnaissance pour elle. Un tel sentiment est toujours assez bien reçu mais il doit l'être encore mieux quand il passe par vos mains il en a l'air plus vrai. C'est un véritable service que vous m'avez rendu, et auquel je suis très sensible.

J'ai envoyé au margrave de Bade-Dourlach la note des tableaux de Van der Meulen et du beau Van Dyck1. L'immensité de ces tableaux ne leur permet de place que dans une galerie de prince. Les galeries genevoises ne sont pas faites pour eux.

Adieu, madame; je serai toujours fâché que Genève soit si loin de Strasbourg. Mme Denis vous assure de son attachement. Vous connaissez les sentiments de l'oncle, qui vous est dévoué pour la vie.

V. »

1 V* a laissée inachevée la ligne de la date .

2 Pris par les Anglais le 27 juillet 1738.

3 Ou Champigneulle., commune aux environs de Nancy.

4 « Substitution » : disposition par laquelle un testateur substitue un héritier à un autre qui n'a que l'usufruit et non pas la propriété du bien laissé .

5 Mme de Pompadour .

 

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07/10/2013 | Lien permanent

Je m'acquitte de la commission

... dit Emmanuel Macron qui l'avait promis (sans enthousiasme apparent ) : droit à l'IVG gravé dans la marbre de la Constitution : https://www.francetvinfo.fr/societe/ivg/emmanuel-macron-a... 

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« A Marc-Antoine-Louis Claret de La Tourette 1

A Ferney 12è mars 1768

Le vieux solitaire bien triste et bien malade fait les plus tendres compliments à monsieur de La Tourette, et à monsieur son frère . Si sa mauvaise santé et ses affaires lui permettaient de venir à Lyon il partirait sur-le-champ . Mais comme il joint, au gouvernement de ses quarante écus la fonction de procureur de Mme Denis, il n'est pas possible qu'il puisse venir faire sa cour aux deux frères avant deux ou trois mois .

Voici un paquet, monsieur, qu'on m'a adressé d'Yverdon pour vous remettre . Je m'acquitte de la commission . Je présente mes respects à toute votre famille, à madame de La Tourette et à tout 2ce que vous aimez .

V. »

1Conseiller à la cour des Monnaies.
Botaniste lyonnais, ami de Jean-Jacques Rousseau.
Frère de Claret de Fleurieu Charles-Pierre, géographe.
Il a commencé ses études chez les jésuites à Lyon avec l'Abbé Jacques Pernety qui était membre de l'académie de Lyon et naturaliste. Il fut ensuite Conseiller à la cour des Monnaies, une place enviée de la magistrature Lyonnaise
Après vingt années d'exercice il renonce à ses fonctions pour se consacrer entièrement à ses études sur l'histoire naturelle (zoologie, minéralogie) et surtout la botanique, en faisant une place à l'archéologie et à l'histoire.
Il créa un parc botanique à La Tourrette, à Eveux, Rhône et un jardin d'acclimatation de plus de 3000 espèces dans un clos à Fourvière, Lyon.
Il échangea une correspondance suivie avec Linné et avec Allioni.
Excursion dans les environs de Lyon avec J.J. Rousseau et Rozier du 18 juin au 6 juillet 1768, puis à la Grande Chartreuse du 7 au 10 juillet 1768 avec Rozier et l'abbé Prost de Grange-Blanche.
Organisateur avec l'abbé Rozier, du jardin botanique de l'école vétérinaire lors de sa création (1762) par Bourgelat.

Voir : https://gw.geneanet.org/samlap?lang=fr&n=claret+de+la...

Voir : https://data.bnf.fr/fr/12564846/marc-antoine-louis_claret_de_la_tourrette/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Antoine_Louis_Claret_de_La_Tourrette

2 Ces huit mots, depuis madame... sont tirés de l'édition Cayrol . Sur le manuscrit ils ont été biffés . Une chose apparaît pourtant : c'est que le nom que l'on a tenté de rendre illisible n'était pas celui de La Tourette .

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30/10/2023 | Lien permanent

Bonjour, je suis fatigué de plaisir

 Le Bernin, spécialiste des extases va bien avec Volti qui se dit "fatigué de plaisir", quoiqu'il ne s'agisse pas pour lui de plaisir charnel, ce en quoi je le copie ce jour .

 Fatigué , mais loin du plaisir : http://www.deezer.com/listen-3114332

Fatigué, fatigué : http://www.deezer.com/listen-5497628 : texte remarquable, digne de Volti .

 Eloge de la fatigue : http://www.deezer.com/listen-264970 : poête, humoriste, homme charmant, honnête homme, Robert Lamoureux, qu'il ne faut pas oublier .

Grosse fatigue, épuisement : http://www.deezer.com/listen-2178338

Enfin, une saine fatigue ?!     http://www.deezer.com/listen-2258647

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Conseiller au Parlement,

Grange-Batelière à Paris

 

 

Je n'ai que le temps de vous mander, mon cher ange gardien, que j'ai trouvé en arrivant ici votre affaire faite, mais faite à moitié. Cela veut dire que M. Argaloti [i] avait proposé vos douze Césars [ii] pour deux mille livres pièce , et que dans le même instant le roi reçut une lettre de l'ambassadeur Thiriot [iii] qui lui mandait qu'on les aurait pour mille . M. Algaroti vient de me dire qu'il vous a instruit de ce solécisme.

 

Nous partons dans l'instant . M. de Maupertuis suit le roi à Berlin . Le voyage de Clèves a été un peu plus agréable que celui de Strasbourg [iv]. Nous avons passé ici MM. Algaroti, Maupertuis et moi indigne trois jours charmants avec un roi qui pense en homme, qui vit comme un particulier et qui oublie entièrement la majesté pour les douceurs de l'amitié [v]. Réellement cela n'a point d'exemple . Il ne lui manque qu'une chose pour être parfait [vi]. Bonjour, je suis fatigué de plaisir, je retourne à Bruxelles par la Hollande. Je ne désespère pas encore de vous embrasser . Mille respects au cœur des anges .

 

V.

 

14 septembre [1740] à Clèves. »

 

i Argaloti = Algarotti.

ii Douze buste attribués au Bernin que d'Argental essayait de vendre à Frédéric.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gian_Lorenzo_Bernini

 

iii Thiriot servait d'intermédiaire.

iv Cf. lettre de Frédéric du 26 mai 1742 . Allusion au voyage incognito que Frédéric avait fait à Strasbourg et dont il fit un récit humoristique à V*

v Dans ses Mémoires, V* fait à Moyland le récit détaillé de cette rencontre.

vi A savoir, être généreux ! V* le 19 janvier 1741 est plus explicite : « Je vous avais écrit ...: il n'a qu'un défaut . Ce défaut pourra empêcher que les douze Césars n'aillent trouver le treizième. »

 

 Fatigués de naissance, ralliez vous à cette grande confrérie : http://www.deezer.com/listen-3737439

 

http://www.deezer.com/listen-7199252

 

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14/09/2010 | Lien permanent

La ville de Genève, qui n'a guère d'autre emploi que de gagner de l'argent et de faire des nouvelles

... Au point que je parierais volontiers qu'en jouant à colin-maillard en cette cosmopolite (et policée) ville   à la recherche non pas d'une partenaire en chair et en os, mais d'un partenaire qui banque, ou au pis d'une boutique de luxe, vous aurez peu de risque de vous tromper en toquant sur une vitrine au hasard . L'argent n'y a pas d'odeur , le blanchissage/blanchiment y est redoutablement efficace . Longue tradition genevoise en particulier et suisse en général .

Le seul vrai changement depuis le XVIIIè siècle est le jet d'eau de la rade .

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« A madame Louise Dorothée von MEININGEN, duchesse de SAXE-GOTHA
Aux Délices, 24 mai [1757].

Madame, je suis presque aussi malade qu'une armée autrichienne. Quand je surprends un petit moment de répit pour écrire à Votre Altesse sérénissime, je laisse la lettre sur ma table pour recevoir les ordonnances du docteur Tronchin, et puis je date tout de travers. Il n'en est pas ainsi de Mme la duchesse de Gotha. Les lettres dont elle m'honore arrivent avec exactitude, du jour de leur date. Elle est régulière dans les petites choses comme dans les grandes; je la remercie des relations dont elle a daigné me faire part.
La ville de Genève, qui n'a guère d'autre emploi que de gagner de l'argent et de faire des nouvelles, disait déjà que Prague était prise, et que les Prussiens allaient à Vienne. Peut- être tout cela est-il devenu vrai au moment que j'ai l'honneur d'écrire à Votre Altesse sérénissime peut-être aussi la perte des Autrichiens n'est pas aussi grande que le prétendent les vainqueurs ils disent que le prince Charles est dans Prague avec des forces suffisantes, et que le maréchal de Brawn 1, blessé légèrement, a rassemblé le reste de l'armée. Ce seront les suites de la victoire qui la rendront plus ou moins complète. J'imagine qu'un gourmand qui voudrait faire bonne chère ne devrait pas aller
dîner à présent à l'armée autrichienne.
Nous avons ici un Russe qui jure par saint Nicolas que ses compatriotes arrivent pour être de la partie; il y a des gens qui jurent par Frédéric qu'ils seront battus. Mais voilà bien du monde à battre et à force de tuer et d'être tué, il ne restera bientôt plus personne. J'ai bien peur encore que pour éclaircir le genre humain, le duc de Cumberland, renforcé de quelques Prussiens, n'aille faire, la baïonnette au bout du fusil, des propositions à l'armée française, qui s'avance pour le bien de la paix.
Je crois, madame, Dieu me pardonne, qu'il y a des troupes de Votre Altesse sérénissime dans l'armée hanovrienne en ce cas, madame, voilà mon cœur partagé entre ma fringante patrie et la Thuringe. Je n'ai qu'à souhaiter que tout le monde retourne chez soi honnêtement. Je plains seulement ce gros fiscal de l'Empire, qui a perdu à tout cela son papier et son encre. Plût à Dieu qu'il n'y eût que de l'encre de perdu 2! La race humaine est bien méchante et bien malheureuse; mais il faut l'aimer en faveur de Votre Altesse sérénissime, de votre auguste famille et de la reine des cœurs. Daignez, madame, accepter mon profond respect. 

V.»

2 On a aussi employé le masculin pour ce mot ; voir Histoire de la langue française de A. François .

 

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01/11/2012 | Lien permanent

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