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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Faites beau bruit, vous et les frères

... de Charlie Hebdo !

Trop de silence tue : https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/charlie-hebdo...

Il faut persévérer contre l'infâme et non simplement l'oublier : https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/charlie-hebdo...

Où en est l'enquête sur les attentats de « Charlie Hebdo » et de l'Hyper  Cacher ?

Disparus mais vivifiants

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

20è mai 1765

Voici, mon cher frère, deux petits croquis de Donat Calas. J’aurais désiré qu’on l’eût fait un peu plus ressemblant, et qu’on n’eût pas sacrifié une chose si importante à l’idée de le représenter dans une attitude douloureuse qui défigure son joli visage. Si vous voulez vous servir de ce dessin, recommandez au peintre de faire Donat le plus joli qu’il pourra. Vous saurez d’ailleurs, mon cher frère, que vous avez carte blanche pour mettre votre frère au rang de ceux qui contribuent à la façon de cette estampe. Ce monument éternisera la plus horrible des injustices, la plus belle réparation, et la générosité de votre zèle vertueux.

Il semble que plus les philosophes font de bien, plus on s’efforce de les persécuter. On a saisi le ballot qui contenait le bel ouvrage de notre cher Archimède . L’autre aura le même sort . La Philosophie de l’Histoire, que tous les gens sensés trouvent très sage, ne sera pas épargnée. Tout est suspect de la part de ceux qui rendent à la nation de vrais services. Je crains bien de n’avoir jamais l’Encyclopédie . Mon âge, ma mauvaise santé, et la fureur des jansénistes, me priveront de la consolation de lire ce grand ouvrage. Ne pourrais-je pas, par votre crédit, obtenir qu’on m’en fît parvenir trois tomes ? je garderais religieusement le secret.

Si vous voyez le véritable prophète Élie, dites-lui, je vous en prie, que nous sommes réduits à faire signer dans Gex une procuration aux filles de Sirven, pour sommer le greffier du parlement toulousain de délivrer copie de l’arrêt qui confirme l’injuste sentence ; et si le greffier refuse, nous enverrons acte de son refus.

Je trouve que cette cause peut faire au moins autant d’honneur à l’éloquence de M. de Beaumont que la cause des Calas. Cette fureur épidémique, qui a persuadé tous les tribunaux d’une province que la loi des protestants est parricide, est un sujet digne d’un citoyen tel que lui. Quiconque arrache une branche du fanatisme fait une plaie à l’arbre dont il se sent jusque dans ses racines.

Rendons encore ce service à l’humanité dans l’affaire des Sirven, et demeurons inébranlables dans celle d’écr. l’inf.

Je pense que désormais il est à propos que vous m’écriviez à Lyon, sous l’enveloppe de  M. Camp, banquier ; la curiosité des méchants sera trompée. Dites à frère Archimède qu’il en fasse autant. Nous pourrons jouir de la consolation de nous ouvrir nos cœurs ; le mien est à vous jusqu’au dernier moment de ma languissante vie.

Ècr l'inf. 

N.B. – Soutenez constamment que l’abbé Bazin est le véritable auteur de la Philosophie de l’Histoire. Comment n’en pas croire son neveu ? quelle fureur de m’imputer jusqu’à l’ouvrage d’un théologien antiquaire ! persécutera-t-on toujours l’auteur de la chrétienne Zaïre ? Faites beau bruit, vous et les frères. »

 

 

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10/09/2020 | Lien permanent

il faut rire, et rire souvent aux dépens des petits persécuteurs et de leurs petits émissaires

... E per fine, je vous aime, révère, admire et regrette, mon très cher Voltaire dont on célèbre la mort ce jour .

 Vos conseils font du bien et méritent d'être suivis, ils éloignent la désespérance et rendent plus forts . Votre voix/voie doit être entendue/entretenue encore et toujours .

 

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 Una lacrima ...

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

Aux Délices 31 mai [1760] 1

Mon cher philosophe de la secte de Démocrite et qui valez assurément mieux que Démocrite ,

1° Je vous prie de me faire avoir un exemplaire du petit recueil en papier couleur de rose 2 des quand, des si, des pourquoi que je n'ai point vu . Ayez la bonté d'envoyer l'exemplaire à l'Arsenal chez l'ami Thieriot .

2° Je vous jure que jamais Mme du Deffand 3 ne m'a 4 écrit un mot pour vous déplaire .

3° M. Palissot de Montenoy 5 et M. Patu vinrent aux Délices il y a plus de deux ans . M. Palissot me montra une pièce qu'il avait fait jouer à Lunéville ou à Nancy , et qui n'était point celle qu'il vient de donner à Paris . Je l'exhorterai à ne point blasphémer contre la philosophie .

4° Il m’écrivit 6 deux ou trois fois .

5° Il m'a donné un petit coup de patte dans sa comédie au sujet de Socrate .

6° Il ne m'a point envoyé sa pièce .

7° Je vous supplie de recommander à l'ami Thieriot de m'envoyer la préface que je ne connais pas .7

8° Je soutiens qu'il faut rire, et rire souvent aux dépens des petits persécuteurs et de leurs petits émissaires .

9° Patience, patience, ridiculum acri soepius et melius 8. Ce sont intermèdes agréables, et puis il faut le coup de foudre .

10° Je recommande l'union aux frères .

E per fine,9 je vous aime, révère, admire et regrette .

V. »

1 V* avait d’abord écrit 30 .

2 Du pite recueil... rose est ajouté en marge .

3 D’Alembert écrivait le 26 ami 1760 : « Je sais que cette vieille putain de Du Deffand vous a écrit, et vous écrit peut-être encore contre moi et mes amis . Mais il faut rire de tout, et se foutre des vielles putains, puisqu'elles ne sont bonnes qu'à cela . »

4 Suivi de jamais biffé .

5 Sur le manuscrit le nom est écrit très gros, de même qu'à la ligne suivante .

6 V* a d'abord commencé plusieu, rayé .

7 « On dit que Palissot vous a envoyé sa pièce avant qu'elle fût jouée . Il vient d'imprimer une préface où il vous loue à tour de bras [...] . Il ajoute dans cette préface qu'il est en commerce de lettres avec vous, et qu'il s'en fait gloire . Mais, comme vous le dites fort bien il faut rire de tout ; aussi vous ne me verrez plus que rire » ; pour la correspondance avec Palissot, voir la lettre la plus récente du 12 janvier 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/19/tout-ce-qui-me-viendra-de-vous-monsieur-me-sera-toujours-tre.html

Sur la préface, voir la lettre du 31 mai 1760 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/29/faites-moi-le-plaisir-mon-cher-ami-5631086.html

8 Horace, Satires, I, x, 14-15 : la plaisanterie est souvent plus difficile que la hargne .

9 Et finalement .

 

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30/05/2015 | Lien permanent

dévot qui crut être badin

... or, on ne badine pas avec l'amour, encore moins l'amour d'Allah qui doit se sentir bien seul et ce n'est pas le "travail" du CFCM (Comité Français du Culte Musulman ) qui a pu le déranger un tantissoi-peu . Dévots musulmans vous me semblez bien loin d'être unis , tant pis et tant mieux .

 http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150612.OBS0660/francais-musulmans-cherchent-representants-pas-serieux-s-abstenir.html

 

arabe.jpg

 On a dit "Pas sérieux , s'abstenir !

 

« A Gabriel Cramer

[juin 1760]

Gresset dévot qui crut être badin

          corrigez

Gresset dévot qui fut un peu badin .

Gresset se trompe ; il est très peu coupable

          corrigez

Gresset se trompe, il n'est pas si coupable .1

Vous ferez plaisir à Mlle Vadé mio caro Gabriele d'envoyer au correspondant ces légers changements, en disant que le copiste s'est trompé , les mots étant mal effacés .

Au reste Catherine Vadé vous fait ses compliments et demande des nouvelles . »

1 La seconde des deux corrections fut retenue pour Le pauvre Diable, vers 198 . Quant au premier vers (203) il devint Gresset dévot, longtemps petit badin . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/satire-le-pauvre-diable-partie-2.html

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15/06/2015 | Lien permanent

Je ne perdrai au moins mon indépendance qu'en mourant

... Ce qui n'est pas le cas de ce truand Patrick Balkany et son épouse qui déshonorent la fonction de maire. Soutenus par Sarkozy, grand bien leur fasse , crabe parmi les crabes .

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"Il eut l'emploi, qui certes n'est pas mince,

Et qu'à la cour , où tout se peint en beau

Nous appelons être l'ami du prince;

Mais qu'à la ville et surtout en province

Les gens grossiers ont nommé maquereau ."

Voltaire

La Pucelle chant I.

 

 

« A Théodore Tronchin

Mardi 24 [juillet 1764] 1

Je vous prie mon cher Esculape de me mander si M. le duc de Lorges me fait l'honneur de venir dîner jeudi à Ferney et s'il est au régime . Je doute que M. de Lauraguais ait battu sa femme . Je sais qu'il est physicien et je n'ai jamais ouï dire qu'il fut philosophe . Les brouillons qui ont dit que vous aviez concerté chez moi la perte de Jean-Jacques ne sont pas plus philosophes que M. de Lauraguais . J'ai été affligé de la nouvelle infamie qu'ils ont faite, mais je ne les crains pas, et j'ai, en tout sens , de quoi les braver . Je me porte très mal, mais je sais souffrir . Je ne perdrai au moins mon indépendance qu'en mourant . Voilà ma philosophie, et vous aimer est mon devoir . »

1 L'édition Cayrol place cette lettre au début 1761 . Elle est ici datée par les allusions au duc de Lorges ( voir lettre du 21 juillet 1764 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/09/11/quoique-les-finances-de-la-france-soient-encore-plus-derangees-que-celles-d.html ), à Lauraguais, au retour à Ferney , le 24 juillet même, et au fait que ce jour est bien un jeudi .

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16/09/2019 | Lien permanent

à la bonne heure si cela peut nous donner une paix dont tout le monde a besoin, hors ceux qui font des fournitures aux t

... Et c'est là que le bât blesse ! La paix, soit, mais avec un stock d'armes épouvantable à portée de la main . Et quelles mains ? L'industrie de l'armement n'est pas près de péricliter, quelque soit le le fournisseur, démocrate ou dictateur . Et puis rendez-vous compte, chers pacifistes, de tous les chômeurs que ça ferait ![sic]. Les Ecritures demandent qu'on fonde les armes pour en faire des charrues ; ce n'est pas demain la veille .

 

Mis en ligne le 16/11/2020 pour le 14/8/2015

 

 

«A Jean-Robert Tronchin

13è août 1760 aux Délices

J'ai pris la liberté, monsieur, de vous demander de quoi peindre en vert mon château de Ferney ; Mme Denis prend bien d'autres libertés avec vous . Vous savez toutes les nouvelles . On assure que nous sommes dans Cassel, quoique notre réserve ait été un peu entamée . Les Autrichiens prétendent qu'ils tiennent le roi de Prusse et la Silésie ; à la bonne heure si cela peut nous donner une paix dont tout le monde a besoin, hors ceux qui font des fournitures aux troupes .

Voulez-vous bien, monsieur, avoir la bonté de faire mettre l'incluse à la poste ?

Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

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14/08/2015 | Lien permanent

La première chose qu’il faut faire quand on veut écrire, c’est de penser

... J'essaie ! Pour quelques essais transformés, combien de coups de botte en touche ? Ce n'est pas à moi d'arbitrer .

Bien écrire, c'est quoi au juste? | Les Mots clairs

1° - Y penser   2° - Passer outre   3°- Ecrire   4° Y repenser ....

 

 

« Au chevalier Pierre de Taulès

À Ferney, 5è avril 1766

Je n’oublierai jamais, monsieur, le discours de M. Thomas , mais j’ai oublié sa demeure, et d’ailleurs je ne peux m’adresser qu’à vous pour le remercier ; de tous ceux qui ont fait l’éloge du dauphin, il est le seul qui m’ait fait connaître ce prince. Je n’ai vu que des mots dans tout ce que j’ai reçu de Paris, en prose et en vers, sur ce triste événement. La première chose qu’il faut faire quand on veut écrire, c’est de penser ; M. Thomas ne s’exprime éloquemment que parce qu’il pense profondément.

À propos de penseur, puis-je vous supplier, monsieur, de présenter mes respects à Son Excellence ? Elle donne des indigestions à tout Genève avant de lui donner une paix inaltérable . J’ose me flatter que quand nous aurons des feuilles, et que vous aurez le temps de prendre l’air, vous voudrez bien donner la préférence à l’air de Ferney . Ce n’est pas assez de faire du bien à des hérétiques, il faut encore consoler les vieux catholiques malades. Je compte hardiment sur vos bontés et sur celles de M. Hennin.

Daignez, monsieur, être sans cérémonie avec votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

 

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10/07/2021 | Lien permanent

Vivez heureux, ..., si on peut l'être parmi les sots, les fous et les méchants

... On peut essayer , si on n'est ni sot, ni fou, ni méchant, mais alors c'est plus dur .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

Mon cher et vrai philosophe, vous avez dû recevoir la seconde lettre il y a longtemps . Je vous prie de me mander si M. Marmontel est aux eaux d'Aix-la-Chapelle 1 et avec qui il fait ce voyage . On a un paquet à lui faire remettre et on ne sait où il faut l’adresser . Mon petit La Harpe se recommande à vous . Il a fait un Éloge de Charles V qui me paraît éloquent et philosophique et qui, à ces deux titres,est digne de votre suffrage . Sa devise est

vim temperatam dii

quoque provehunt

in majus 2.

Il paraît que la raison a des ennemis qui n'ont pas vim temperatam, et que les cuistres vont in minus 3 .

Voici un ennemi de la raison et du genre humain, mais dans un goût différent, qui est à Vésel . Vous connaissez Vésel . Londres vaut un peu mieux, et rien n'est bon pour Jean-Jacques . Vivez heureux, mon cher philosophe, si on peut l'être parmi les sots, les fous et les méchants .

V.

25 juin [1767]. »

1 Oui, et même « avec des femmes fort aimables », selon la Correspondance littéraire (ed. Tourneux, VII, 419 ).

2 D'après Horace, Odes, III, iv, 66-67 ; la force bien réglée, les dieux eux-mêmes la font avancer toujours plus haut.

3 C'est-à-dire des ennemis qui ne n'ont pas une force bien réglée et les cuistres vont sur leur déclin .

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11/01/2023 | Lien permanent

comme il essuyait une espèce de petite persécution , il a cru devoir imiter Alcibiade, qui fit couper la queue à son chi

... C'est bien ce que font ces politiciens accusés de violences sexuelles .

Pour mémoire : https://information.tv5monde.com/terriennes/violences-sex...

 

 

« A Jean-François Marmontel, de

l'Académie française, etc.

à Paris

16è février. 1767

Bélisaire arrive ; nous nous jetons dessus, maman et moi, comme des gourmands. Nous tombons sur le chapitre XV ; c’est le chapitre de la tolérance 1, le catéchisme des rois ; c’est la liberté de penser soutenue avec autant de courage que d’adresse ; rien n’est plus sage, rien n’est plus hardi.

Je me hâte de vous dire combien vous nous avez fait de plaisir. Nous nous attendons bien que tout le reste sera de la même force, car vous ne pouvez penser qu’avec votre esprit, et écrire que de votre style. Je vous en dirai davantage quand j’aurai tout lu.

Je vous demande votre indulgence pour la tragédie des Scythes. Elle est d’un jeune homme qui ne devait pas faire de pièce de théâtre à son âge ; mais comme il essuyait une espèce de petite persécution 2, il a cru devoir imiter Alcibiade, qui fit couper la queue à son chien pour détourner les caquets.

Grand merci, encore une fois, de votre beau chapitre ; vous venez de rendre service au genre humain. Dieu vous préserve des regards malins !

V.

Je vous quitte pour entendre la lecture du reste. Bonsoir, mon très cher confrère. »

2 Dans l’affaire Le Jeune.

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07/07/2022 | Lien permanent

il se sent coupable puisqu'il fait agir un tiers au lieu d'agir lui-même

... Serait-ce le cas pour Beigbeder Frédéric ? https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/frederic-bei...

 

 

« A Charles Manoël de Végobre

Avocat

à Genève 1

Je souhaite me tromper, monsieur . Le cas où se trouve Sirven n'est point prévu par la loi de 1670 qui permet aux parents d'un condamné de présenter requête pour réhabiliter sa mémoire . On ne peut réhabiliter la mémoire de la défunte Sirven qu'en recommençant son procès, et ce procès est précisément celui de son mari et de ses filles . Il faut donc que Sirven et ses filles se présentent .

Les juges pourraient trop aisément soupçonner que Sirven n'ose pas purger la contumace, et qu'il se sent coupable puisqu'il fait agir un tiers au lieu d'agir lui-même . Cette réflexion est si naturelle que je crains bien que les juges ne la fassent . Ce serait une faveur bien singulière que de déclarer sa femme innocente afin qu'il pût se présenter à la justice dans la sûreté d'être absout, mais enfin, il n’est pas métaphysiquement impossible que ce moyen très hasardé réussisse, et s'il ne réussit pas, comme je le crains, ce ne sera que du papier et de l'argent perdu .

J’ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. 

14è avril 1768 à Ferney.»

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14/12/2023 | Lien permanent

Adieu, réparez le passé, jouissez du présent, formez vous un avenir heureux et aimez

... Et laissez tomber cette course à l'investiture de la présidence, François H* . Cela vaut aussi pour l'excité avide Nico Ier sans oublier Marine fille indigne d'un père délabré. Vous voyez, je ne vous veux aucun mal, et pourtant les motifs d'insatisfactions sont plus nombreux que les nouvelles lois et décrets que vous avez pondus ces dix dernières années , ce qui n'est pas peu dire . Il fut un temps, très bref, où j'ai cru ouïr 'simplification', serais-je atteint de Jeanne d'Arc-éite aigüe ? 

Je viens juste de me rendre compte que je parle comme le Dalaï Lama [sic] qui se désole de voir mis au premier plan tout ce qui va mal et nourrit un pessimisme dégradant .

Oiseaux de mauvais augure, augures mensongers, circulez, on ne veut plus vous voir, ni vous entendre .

 GboxUpdate

Il est temps de débugguer le programme !

 

 

« A François-Pierre Pictet

À Ferney 24 octobre [1761]

Mon cher Russe, si Pierre le Grand et le grand Pierre Corneille, ne prenaient pas tous mes jours et une partie de mes nuits, si des histoires générales, et des tragédies nouvelles, et un théâtre que j'achève de bâtir et un jardin , que j'achève de planter, me laissaient un moment de loisir, il y a longtemps que j'aurais saisi ce moment pour vous répondre, pour vous dire combien je vous regrette, et même combien vous devez regretter notre petit pays, et notre manière de vivre, si libre, si franche, si faite pour l'homme .

Mettez-vous en état de la reprendre . Vous reviendrez à Varembey mais vous reviendrez quand je ne serai plus . Peut-être qu'alors vos prêtres sociniens n'auront plus l'insolence de croire ou de feindre qu'il n'est pas de la dignité d'un membre des quinze cents de jouer Cinna avec ses amis . Vous trouverez votre petite nation plus raisonnable que vous ne l’avez laissée, car la raison gagne de jour en jour et les prêtres perdent . Alors votre Genève sera la plus jolie ville de la terre . En attendant il faut que votre jeunesse vienne se former à Ferney . On vous aura mandé sans doute que vos cuistres de prédicants qu'on appelle la vénérable compagnie ont écrit à la sensée compagnie de Berne pour les conjurer d'empêcher que les histrions de Châtelaine ne soient reçus par Leurs Excellences, et qu'on s'est moqué prodigieusement de vos cuistres .

Mille tendres respects je vous prie à M. de Voronzof . Je viens de boire à la santé de M. de Loudon, et j'ai fait tirer l'artillerie de Ferney . Je trouve la prise de Shwednits la plus belle action de la guerre .

Mme de Bentinck devait venir à cheval me l'annoncer . Si vous approchez d'elle dites-lui je vous prie qu'elle ne méprise plus tant le pays d Gex, et que mon château est plus beau que celui de M. le baron de Thundertentrunchk en Wesphalie et que Mlle Corneille ne lavera jamais les écuelles comme Mlle la baronnette , quoi que M. de Caunits n'ait pas souscrit pour Pierre Corneille .

Adieu, réparez le passé, jouissez du présent, formez vous un avenir heureux et aimez .

V.

Je présente encore une fois mes très tendres respects à M. de Voronzof . Je lui suis attaché comme si j'avais eu l'honneur de le voir toute ma vie . Je lui demande la continuation de ses bontés . »

 

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14/10/2016 | Lien permanent

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