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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Nous espérons que ce prince nous donnera la paix, et que la Russie deviendra la bienfaitrice de l'Europe

... Raté ! au moins pour l'instant ... On est plutôt enclins à jouer Casse Noisettes à guichet fermé dans nos ambassades, et le temps est à la neige : https://www.youtube.com/watch?v=anIkwFNHVvc

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Un des rares bienfaits de nos voisins orientaux ...

 

 

« A François-Pierre Pictet

A Ferney 12 mars 1762 1

Mon cher géant je suis très édifié que vous vouliez bien vous ressouvenir de moi au milieu de vos belles neiges, et que le voisinage du cercle polaire n'ait pas refroidi votre amitié . Vos compatriotes célèbrent comme vous les louanges de votre nouvel empereur : la plus grande louange qu'on puisse donner à un souverain tout puissant est celle d'être aimé d'un peuple libre . Nous espérons que ce prince nous donnera la paix, et que la Russie deviendra la bienfaitrice de l'Europe . En attendant nous en goûtons les fruits par avance dans notre petit château de Ferney . Nous y jouons des pièces nouvelles sur un assez joli théâtre ; nous donnons le bal à vos dames et nous vous regrettons au milieu de nos plaisirs . J'ai dit aux Cramer que leur liste devait s’honorer du nom de Strogonof pour trois exemplaires . À l’égard de M. le chambellan Ivan de Shouvalof je lui ai écrit trois lettres, et il y en avait une toute entière à votre honneur et gloire . Il ne m'a fait réponse ni sur vous, ni sur le second volume de Pierre le Grand qu'il avait tant à cœur ni sur les compliments que je lui ai faits . Vous voyez que je ne suis pas vain, et que je conviens très naïvement du peu de cas qu'on fait des seigneurs de Ferney à la cour de Russie . Si vous voyez M. de Shouvalou je vous prie de lui dire que je n'ai point de rancune . Toute la troupe du château vous embrasse de tout son cœur . »

1 La Revue de littérature comparée, Paris avril-juin 1931, donne pour destinataire « le comte Strogonof » . Pictet avait écrit une longue lettre à V* le 2 mars 1762 : voir page 12 : http://www.archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documents/VoltaireetRousseau.pdf

 

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24/02/2017 | Lien permanent

Vous demandez des détails sur mon triomphe de gente jésuitica

...

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

[15 janvier 1761] 1

Reçu une feuille du Censeur hebdomadaire 2, et l'histoire de la nièce d'Eschyle 3. Je voudrais voir de quel poison se sert l'ami Frelon pour noircir le zèle, l'ode, et les soins de M. Le Brun . Comment sait-il que L’Écluse est venu dans notre maison, et que peut-il dire de ce L’Écluse ?4 Il finira par s'attirer de méchantes affaires ; vous ne pouvez avoir encore le chant de La Capilotade . Il faut bien constater l'aventure de Grisel avant de le fourrer là .

J'ai voulu avoir le recueil h 5, parce que j'avais les précédents ; voilà comme il s'enferre souvent .

Il n'y a pas moyen de vous faire tenir encore l’Épître à Mlle Clairon ; il faut attendre qu'elle se porte bien, qu'elle rejoue Tancrède et que certaines gens approuvent les petites hardiesses de cette Épître . Je suis convaincu que l'acharnement de Fréron contre un homme du mérite de M. Diderot, fera grand bien au Père de famille .

Vous demandez des détails sur mon triomphe de gente jésuitica 6. Ce triomphe n'est qu'une ovation 7, nul péril, nul sang répandu ; les jésuites s'étaient emparés du bien de MM. de Crassy, parce qu'ils croyaient ces gentilshommes trop pauvres pour rentrer dans leur domaine . Je leur ai prêté de l'argent sans intérêt, pour y rentrer , les jésuites se sont soumis, l'affaire est faite ; s'il y a quelques discussions on fera un petit factum bien propre, que vous lirez avec édification . Voilà, mon ancien ami, tout ce que je peux vous mander pour le présent . Interim vale 8 .

V. »

 

1 Date endossée deux fois par Thieriot sur le manuscrit, avec 1760 par erreur, reprise par l'éditeur Supplément au recueil, I, 301-303, et corrigée par la suite .

2 Voir la lettre du 22 décembre 1760 à d'Aquin de Château-Lyon : en ligne 23/12/2010

3 La Petite-nièce d'Eschyle : histoire athénienne, 1761, du chevalier Jean-Florent-Joseph de Neufville de Brunaubois-Montador, si l'on en croit Barbier, qui conte sous un déguisement transparent l'histoire de la petite nièce de Corneille .

4 Allusion à la feuille de L’Année littéraire mentionnée à propos de la lettre du 14 janvier 1761 aux d'Argental : …. Après avoir fait une allusion ironique à la générosité de V*, Fréron continuait : « … il y a près d'un an qu'il a fait le même bien au sieur L’Écluse, ancien acteur de l'Opéra-Comique, qu'il loge chez lui, qu'il nourrit, en un mot qu'il traite en frère . Il faut avouer qu'en sortant du couvent, Mlle Corneille va tomber en de bonnes mains . »

5 De L’Année littéraire .

6 Sur la gent jésuitique .

7 Dans les triomphes, les prisonniers étaient sacrifiés en grande pompe ; l'ovation était une action de grâce non sanglante, célébrée après un succès de moindre importance .

8 En attendant porte toi bien .

 

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15/01/2016 | Lien permanent

Paris est, l'hiver et l'été, le centre du ridicule

... Je confirme !

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin , comtesse de

Lutzelbourg

à l'île Jard

à Strasbourg

Vous m'avez envoyé, madame, la plus grosse face qui soit à Strasbourg . Oh que ce Flocart a bien l'air du secrétaire d'un intendant ! Je l'ai reçu de mon mieux . Il m'a paru enchanté de mon pays . En effet c'est la plus jolie nature du monde, et personne ne se vante d’avoir une plus belle situation que moi . Je voulais cependant la quitter , mais je suis arrêté par mes bâtiments jusqu'au mois de septembre . J'espère bien avoir l'honneur de vous faire ma cour à l'île Jard . Je ne sais pas encore bien positivement si on a repris la ville de Québec . En tout cas cela n'est bon à reprendre que l'été . Je ne vois pas ce qu'on peut faire de ce vilain pays en hiver .

Paris est, l'hiver et l'été, le centre du ridicule . Ramponneau, cabaretier de La Courtille, a occupé la cour et la ville . Les convulsionnaires qui se crucifient ont un grand parti , et La Tournelle ne sait pas trop comment les juger . Les jésuites sont poursuivis par les apothicaires pour avoir vendu du vert-de-gris 1, et sont accusés d’empoisonner les corps après l'avoir été jadis d'empoisonner les âmes . On s'est mangé le blanc des yeux pour une mauvaise comédie . Tout cela est bon, mais il nous faudrait la paix et de l'argent .

Portez-vous bien madame, et vivez pour voir des temps plus heureux et moins sots .

V.

Aux Délices 2 juillet [1760] »

1 On avait saisi des drogues, à la requête des apothicaires , chez les jésuites de la rue Saint-Antoine le 14 mai 1760 ; V* fait état de ce fait dans le Pot pourri .

 

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02/07/2015 | Lien permanent

moi qui suis très tolérant je trouve très bon que chacun se réjouisse à sa mode

...  Si on me laisse dire merde je laisse dire amen !

https://www.youtube.com/watch?v=gWRzopyZBSA

 

 

« A Jacob Vernes

à Selegny par Copet

6è auguste 1764 à Ferney

Mon cher prêtre de Baal 1, Olympie est tout à fait de votre ressort . Il me semble que l’hiérophante est un fort honnête homme qui pense à peu près comme vous, et qui est fort tolérant . Au reste chacun peut à son gré jeter Olympie dans le feu ou la sauver , et moi qui suis très tolérant je trouve très bon que chacun se réjouisse à sa mode . Au reste ce n'est point dans le temple qu'Olympie se brûle mais dans la place qui est au-devant du temple . La fumée gâterait les belles voûtes du sanctuaire . Il est vrai que cela est assez difficile à exécuter par des décorateurs ordinaires . Je vous prie de vouloir bien assurer de mon estime, de ma reconnaissance et de mes respects les traducteurs .

L'affaire des Calas va bien , et ira très bien . On aura justice entière : mais on ne l'aura pas en un jour . Il est plus aisé de rouer un pauvre homme que de condamner un parlement . Nous avons déjà beaucoup obtenu, et nous gagnerons bien davantage . Adieu, le malade vous embrasse .

V. »

1de Baal est fortement biffé sur le manuscrit ; ces mots sont assez compromettants en effet pour Vernes puisqu'ils s'opposent implicitement à Dieu d'Israël, par allusion au vers célèbre d'Athalie de Racine : « Je ne sers ni Baal, ni le dieu d’Israël. » Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Athalie/modernis%C3%A9e

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05/10/2019 | Lien permanent

Vous voulez donc, madame, que je prenne la liberté de vous appeler Pâté

... Me revient alors au galop le souvenir du nom de baptême de la fille d'André Courrèges dans les années soixante : "Clafoutis" ! Heureusement que le plat préféré de ce couturier déjanté n'était pas le boudin !

 

 

« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux, Maîtresse des

comptes

à Lons-le-Saunier

Franche-Comté

25è mai 1765 à Ferney

Vous voulez donc, madame, que je prenne la liberté de vous appeler Pâté ; de tout mon cœur, assurément, ces petites familiarités que vous me permettez me rendent votre amitié bien précieuse . Non, ce n'est point pour François que j'aime Pâté, mais c'est pour Pâté que j'aime François . Il me semble que je le vois gros et gras ; il est bien fait, il a l'air noble et gracieux ; il ressemble à son père et à sa mère . En un mot, il y a quatre personnes dans la maison que je voudrais bien embrasser .

Je n'ai plus de santé depuis que vous nous avez quitté . Plus de pâté, plus de théâtre . Je ne veux pas renoncer à l'espérance de venir me ranimer auprès de vous, c'est une de mes plus grandes consolations . Soyez bien persuadée de la tendre et respectueuse amitié de Papa . »

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20/09/2020 | Lien permanent

Ces libelles sont plus dangereux dans ces temps de fermentation que dans tout autre

... Et il s'en pond plus d'un à la seconde dans notre chaud pays de France qui -ô merveille- a une Assemblée Nationale des plus hétéroclites . Superbe pétaudière . On laisse son cerveau au vestiaire .

Un bel avenir est promis par l'OPPOSITION, qui dans sa science infuse a trouvé la recette de la démolition par principe . Notre nation est internationalement reconnue comme nulle en mathématiques, les projets de NUPES le prouvent, l'argent va tomber du ciel comme des cailles rôties, rien à craindre Mélenchon est leur prophète .

Quant à Marine, elle pète de joie , souris croyant soulever autant de poussière qu'un éléphant .

https://www.vie-publique.fr/en-bref/285441-legislatives-2...

 

 

« A Albrecht Friedrich von Erlach

10è février 1767, au château de Ferney par Genève 1

Monsieur,

Je crois remplir mon devoir, et je satisfais en même temps mes sentiments respectueux pour votre gouvernement en avertissant Votre Excellence des libelles diffamatoires que quelques séditieux, partisans secrets de Jean-Jacques Rousseau, font imprimer journellement à Yverdon au mépris de toutes vos lois . Ces libelles sont plus dangereux dans ces temps de fermentation que dans tout autre . On m'avertit que c’est le professeur Felici 2 qui les fait imprimer .

Il m'est tombé une feuille d'un de ces libelles entre les mains avec une lettre d'un garçon imprimeur nommé La Roche, qui est employé par ce professeur Felici . Ce garçon, qui paraît honnête , semble indigné lui-même des manœuvres auxquelles on l'emploie, et mérite par là probablement votre protection .

Je me flatte que Votre Excellence me saura gré de ma démarche . Votre gouvernement et tous les particuliers ont intérêt que de tels délits soient réprimés . Je n'oublierai jamais les bontés dont j’ai été honoré dans vos États .

J’ai l'honneur d'être, avec beaucoup de respect, monsieur , de Votre Excellence, le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Original, signature autographe, Bibliothèque de Berne ; édition K. [Karl Georg König] : «  Rasche und gute Justiz », Zeitschrift des Bernischen Juristen-Vereins, avril 1872.

2 Le personnage que V* dénonce ici (lui qui paradoxalement se plaint de la censure sur les écrits ) est Fortunato Bartolomeo de Felice qui a publié des Étrennes aux désœuvrés, ou Lettres d'un quaker à ses frères et à un grand docteur . Le Conseil a examiné cet écrit et conclu qu'il ne contient rien de contraire à la religion, au gouvernement et aux mœurs ( note du premier éditeur ).

Voir page 5 https://www.aveg.ch/articles/BUL16_2006_42_52.pdf

Voir : https://stringfixer.com/fr/Fortunato_Felice

et : https://books.google.fr/books?id=At9XAAAAcAAJ&pg=PA1&lpg=PA1&dq=%C3%89trennes+aux+d%C3%A9s%C5%93uvr%C3%A9s,+ou+Lettres+d%27un+quaker+%C3%A0+ses+fr%C3%A8res+et+%C3%A0+un+grand+docteur&source=bl&ots=g9rm2dPNx3&sig=ACfU3U2rjQkMcsDvlzxNsQlR4iaaANcFJA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjCmPvRybv4AhUa_xoKHR2NA2AQ6AF6BAgPEAM#v=onepage&q=%C3%89trennes%20aux%20d%C3%A9s%C5%93uvr%C3%A9s%2C%20ou%20Lettres%20d'un%20quaker%20%C3%A0%20ses%20fr%C3%A8res%20et%20%C3%A0%20un%20grand%20docteur&f=false

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20/06/2022 | Lien permanent

Je crois qu'à la fin le parlement sera forcé d'envoyer des commissaires dans nos montagnes, en fin fond de barbarie

... Bis repetita ! nous revivons  sous Fanfoué le Gros les mouvements d'humeur connus sous Nicolas le Petit , hélas, mille fois hélas .

L'art de semer le soukh ne nous vient pas d'outre Grande Bleue, il semblerait plutôt inné dans notre pays où révolution rime avec déprédations, négociation avec négation, syndicat avec y'a qu'à . Basta !

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"Quand l'équipage se mutine, le rivage est détestable" : James,  2016 .

[NDLR : le livre de Mailer n'est choisi que pour son titre . ]

 

 

« A monsieur le président Germain-Gilles Richard

de Ruffey etc.

à Dijon

J'ai reçu mon cher président, votre belle épître morale . Je vous dirai d’abord qu'il n'est point vrai que l'abbé d'Olivet ait quitté l'Académie française, ni qu'on l'ait appelé maraud ; ce mot entre bien dans notre Dictionnaire, mais non pas dans nos séances . L'affaire de mon église de Ferney est plus sérieuse, car elle me ruine . Je me suis avisé de faire un portail d'une pierre aussi chère que le marbre, et plus difficile à tailler . L’official et le promoteur sont encore plus durs que cette pierre ; au lieu de me remercier et de m'encourager, ils ont commencé un procès avec autant d'ingratitude que d'impertinence . J'ai même des preuves, ou du moins des semi-preuves qu'ils ont suborné des témoins . Mais je n'ai certainement rien à craindre, puisqu'un homme tel que M. de Quintin est procureur général de Bourgogne 1.

Premièrement je n'ai rien fait que de concert avec mon curé et les habitants, ayant préalablement l'agrément de l'évêque , il y a plus d'un an .

2° Si on avait manqué à quelques formalités (ce que je ne crois pas ) c'était au promoteur et à l'official à en avertir amiablement . Ils ont manqué au devoir de l'honnêteté et au devoir de leur place .

3° Le prétendu official a instrumenté sans l'intervention du juge séculier, ce qui est un attentat contre les lois .

4° Il n'est pas plus official, et le promoteur n'est pas plus promoteur que vous et moi ; il est défendu par les canons, et par l'ordonnance du roi de 1627, article 14, Qu’un curé fasse les fonctions d'official ou de promoteur . La raison en est bien sensible, il serait alors juge de lui-même . Tout est donc irrégulier et répréhensible dans les procédés et procédures de ces Allobroges .

5° Toute cette affaire n'est que la suite des animosités qui ont divisé la province au sujet de l'assassinat dont un curé du pays a été accusé . Je crois qu'à la fin le parlement sera forcé d'envoyer des commissaires dans nos montagnes, en fin fond de barbarie . Venez me voir avec M. de La Marche . Il y aura toujours une messe pour lui, soit que mon église soit bâtie ou non . Mes respects à Mme de Ruffey . Nous aurons de quoi la loger si elle veut être du voyage .

Je vous parlerai dans quelque temps d'une entreprise où il s'agit de l'honneur de la nation et point du tout des barbares du pays de Gex .

Vale .

V.

J'ai pris la liberté d'envoyer des paquets sous l'enveloppe de M. de Varenne . Le permet-il ?

Aux Délices 24 juin [1761] »

 

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24/05/2016 | Lien permanent

Je suis plus capable de faire des sottises que des miracles

...Comme dit Rafael Nadal avant de tenter un dixième succès à Roland Garros, tout comme le pense (s'il pense encore ) notre M. Kinder Bueno-Tsonga national .

Pour le miracle, se reporter au dernier en puissance, celui d'une victoire de la France au GP de l'Eurovision avec une chanson cucul-gnangnan, bien chantée par Lisa Angell, mais parfaitement indigeste et franco-française à outrance . Nous ne sommes plus au Siècle des Lumières, mais à celui du clinquant , du rap qui qui me les brise menu et du bling-bling qui m'insupporte, et le Français est désormais bien une langue étrangère pour le reste de l'Europe .

Pour les sottises, la liste est trop longue pour être citée ; voir : journaux, et tous médias, vous n'aurez pas assez de toute une vie pour en espérer voir la disparition . 

 

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Ou une petite fin sans plaisir ?

 

 

« A François de CHENNEVIÈRES
Aux Délices, 26 mai 1760 1.

 Ressusciter est sans doute un grand cas ;
C'est un plaisir que je viens de connaître ;
Mais le plus grand, ce serait d'apparaître
A ses amis; je ne m'en flatte pas.
Pour ce prodige, il est quelques obstacles.
C'en serait trop pour les gens d'ici-bas
Que deux plaisirs, et surtout deux miracles.

 J'ai grande envie de ressusciter entièrement, c'est-à-dire de voir M. et Mme de C[hennevières], et votre ami, qui me fait d'aussi jolis compliments ; mais un maçon, un laboureur, un jardinier, un vigneron, tel que j'ai l'honneur de l'être, ne peut quitter ses champs sans faire une sottise. Je suis plus capable de faire des sottises que des miracles.
Bonjour, homme aimable. »

 

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24/05/2015 | Lien permanent

Les écailles tombent des yeux , le règne de la vérité est proche

... Médiapart en est-il un des souverains ? NON ! Ses à-peu-près ne sont pas tolérables à cette échelle d'information .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

17è juin 1764

Mes anges me permettent-ils de leur adresser ma réponse à Lekain ? ils verront quels sont les sentiments du jeune ex-jésuite.

J’oubliai, dans ma dernière lettre, de dire que j’avais écrit à M. le duc de Choiseul, pour l’École militaire 1; mais j’ai peur de n’avoir pas grand crédit. J’avais flatté le fondateur de la Guyane d’orner sa colonie d’une trentaine de galériens qui sont sur les chantiers de Marseille, pour avoir écouté la parole de Dieu en pleine campagne. Ils avaient promis de s’embarquer avec chacun mille écus. Croiriez-vous que ces drôles-là, quand il a fallu tenir leur parole, ont fait comme les compagnons d’Ulysse, qui aimèrent mieux rester cochons que de redevenir hommes ? Mes gens ont préféré les galères à la Guyane.

Gabriel Cramer arrive à Paris . Il jette quelquefois un coup d’œil curieux sur mon bureau ; il avise des fatras de vers, et de là il se met dans la tête que je fais quelque maussade tragédie. J’ai beau nier et le gronder, il a cette idée. Avouez-lui que je travaille à Pierre-le-Cruel, sans lui demander le secret.

Une chose bien plus intéressante, c’est ce procès de Calas, renvoyé aux requêtes de l’hôtel, c’est-à-dire devant les mêmes juges qui ont cassé l’arrêt toulousain. Cette horrible aventure des Calas a fait ouvrir les yeux à beaucoup de monde. Les exemplaires de la Tolérance se sont répandus dans les provinces, où l’on était bien sot . Les écailles tombent des yeux 2, le règne de la vérité est proche. Mes anges, bénissons Dieu. »

1 Lettre inconnue .

2 Actes des apôtres, IX, 18 : https://www.aelf.org/bible/Ac/9

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25/07/2019 | Lien permanent

on m’a dit être connu de vous

... Qu'en dites-vous Mam'zelle Wagnière ?

 

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

A Ferney, le 9 Septembre 1766 1

Vous m’avez écrit quelquefois, monsieur, et je vous ai répondu autant que ma santé et la faiblesse de mes yeux ont pu le permettre. Je me souviens que je vous envoyai, en 1762 , des vers fort médiocres 2, en échange des vers fort bons que vous m’aviez adressés.

On me mande qu’un homme de lettres, nommé M. Robinet, actuellement en Hollande, a rassemblé plusieurs de mes lettres toutes défigurées, parmi lesquelles se trouve ce petit billet en vers dont je vous parle.

Vous me feriez plaisir, monsieur, de m’instruire de la demeure de M. Robinet, qu’on m’a dit être connu de vous. Je vous prie aussi de me dire quand nous aurons le Racine, pour lequel j’ai souscrit entre vos mains. Je suis bien vieux et bien malade, et je crains de mourir avant d’avoir vu cette justice rendue à celui que je regarde comme le meilleur de nos poètes.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur . »

1 Minute avec cette note de V* : « A M. Blin de Sainmore . Sur mes lettres falsifiées, dit-on,par M. Robinet. » : édition Supplément au recueil, II, 14-45.

2 Ou plutôt en 1761. Voir aux STANCES. (Georges .Avenel.) : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome8.djvu/550

Voir lettre du 15 décembre 1761 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/12/13/les-damnes-sont-ceux-qui-n-aiment-rien-5886536.html

Ces vers parurent dans les Lettres à ses amis du Parnasse , p. 71-72 (page 6, https://voltaire-lire.msh-lse.fr/IMG/pdf/RV_11_1_4_CMervaud.pdf )

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10/12/2021 | Lien permanent

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