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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il eût mieux fait de se désister entièrement qu’en partie

... Ce bruit court au sein du cabinet de guerre de Netanyahou : https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-pa...

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Visiblement c'est le grand amour !

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

À Ferney, ce 11 novembre 1768.

Mon cher président, vous ne recevrez que dans quelque temps un petit hommage que je vous dois. C’est la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, avec le précis de celui de Louis XV. J’allais le faire porter aux voitures qui partent quelquefois de mon voisinage pour Lyon et Dijon ; le paquet était fait, lorsqu’on m’avertit qu’un petit ballot, déjà porté aux mêmes voitures pour monsieur le premier président du parlement et M. Legouz, irait de Lyon à Paris. J’en donnai sur-le-champ avis à M. Legouz ; mais on m’avait trompé. Les paquets iront en droiture. Le vôtre arrivera donc, quoique un peu tard ; notre commerce du pays de Gex n’est pas encore trop bien établi. Je suis toujours bien tenté de venir vous embrasser à Dijon ; mais j’ai bien peur que ma santé languissante ne me laisse que des désirs inutiles.

M. Legouz a obtenu, comme vous savez, du président De Brosses la moitié de ce qu’on désirait 1. Il eût mieux fait de se désister entièrement qu’en partie. Il faut espérer qu’on l’engagera peu à peu à en agir généreusement. L’opiniâtreté qu’il met à soutenir une clause que tous ses amis et tous ses parents trouvent injuste et inadmissible suffirait seule pour m’empêcher d’aller à Dijon, où j’aurais le malheur de trouver un homme dont ma famille et moi nous avons tant de sujets de nous plaindre.

Il ne me reste, dans le triste état où je suis, que de vous renouveler, mon très cher et très généreux président, les tendres et respectueux sentiments que je conserverai pour vous tant que je vivrai.

V. »

1 Le président de Brosses se départit de la clause qui lui donnait les meubles mis par Voltaire à Tournay. Mais il refusa de renoncera son droit sur les effets d’agriculture et sur les bestiaux, objets qui venaient de lui, et qui devaient lui faire retour en toute équité. ( Théophile Foisset)

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20/05/2024 | Lien permanent

affermir ses oreilles contre toutes les sottises qu'on dit

... et ses yeux contre tout ce qui parait sur nos écrans déformants et insultants .

La peste soit de ces milliards de messages inutiles et malsains, de création humaine, ou de l'IA qui n'a d'intelligence que le nom .                     

 

 

« A Joseph-Jérôme Le François de La Lande , de

l'Académie des sciences de Paris, etc.

à Bourg-en-Bresse

A Ferney 19è octobre 1768 1

Vous pardonnerez, mon cher philosophe, à un pauvre malade sa négligence à vous répondre, car un vrai philosophe est compatissant. Ce pauvre Ferney a été un hôpital. Si Mme de Marron 2 l’honore de sa présence, elle sera comme Philoctète, qui vint à Thèbes en temps de peste. Il est vrai que rien n’est plus étrange pour une dame que de faire trois tragédies en quatre mois, et de composer la quatrième. Il est très difficile d’en faire une bonne en un an. Phèdre coûta deux années à Racine. Mais quand il y aurait des défauts dans les ouvrages précipités de Mme de Marron, cette précipitation et cette facilité seraient encore un prodige. J’irais l’admirer chez elle, si je pouvais sortir ; mais si elle veut que je voie ses pièces, il faudra bien qu’elle vienne à Ferney. Vous savez bien que les déesses prenaient la peine autrefois de descendre sur leurs autels pour y recevoir l’encens de leurs adorateurs. Elle me verra malade, mais je suis le malade le plus sensible au mérite et aux beaux vers.

Je ne sais si vous êtes actuellement occupé avec les astres . Pour moi, je suis fort mécontent de la Terre  . Nous ne pouvons semer . On n’aura point de récolte l’année prochaine, si Dieu n’y met la main.

Je crois à présent M. le marquis de Jaucourt à Paris . Il a été aux eaux à Aix pour affermir ses oreilles contre toutes les sottises qu'on dit dans la bonne ville .

Permettez-moi de vous embrasser sans cérémonie . Les plates formules des gens du monde ne sont pas faites pour les gens qui pensent.

V. »

1 Original, cachet « Genève » ; l'édition Kehl omet les deux derniers paragraphes et bien entendu l'adresse.

2 Marie-Anne Carrelet de Marron, baronne de Meillonnaz, publia une tragédie « La Comtesse de Fayel », 1770 ( https://books.google.fr/books?id=QTiWORucXhcC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false). Elle en écrivit d'autres dont on ne connaît que les titres ; voir C. Brenner, n° 8871-8873.

Voir : http://litterature01.chez-alice.fr/Madame-Meillonnas2/Meillonnas.html

et : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01000819

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03/05/2024 | Lien permanent

Ils me donnent quelquefois des articles peu intéressants à faire; mais tout m'est bon, et je me tiens trop heureux et tr

 ... Also sprach Voltaire ! Modeste maçon de l'Encyclopédie .

Je vous donne parfois (souvent ? ! ) des commentaires à jeter au fond de l'eau directement, quelques fois bons à faire des ricochets, avec la même fin quand même .

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Ne retenez que les paroles de Voltaire et vous ferez une part de mon bonheur .

 

 

 

« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.

Lausanne, 5 janvier [1758].

Le cacouac 1 de Lausanne vous souhaite santé et prospérité. Je ne sais pas comment les supérieurs des jésuites, qui d'ordinaire réparent par la prudence la folie qu'ils ont faite de s'enrôler à quinze ans, peuvent souffrir de telles impertinences dans leurs bas officiers. Ils se font des ennemis irréconciliables; ils se rendent l'horreur et le mépris de tous les honnêtes gens. Voilà de plaisants marauds, de croire soutenir la religion par des libelles diffamatoires, et de mériter le pilori en prêchant les bonnes mœurs Les prédicants de Genève seront plus sages, et je crois qu'ils se garderont bien de s'exposer au ridicule en attaquant l'Encyclopédie.
J'attends avec impatience la tragédie 2 de l'homme à talent qui a eu le bon esprit de quitter les jésuites, et le courage de donner à vos dames une belle pièce sans amour. J'espère qu'il n'en sera pas de cette pièce comme de tant d'autres, qui ont paru avec éclat pour être plongées ensuite dans un éternel oubli. Il y a en effet, mon cher et ancien ami, de beaux articles dans le septième tome de l'Encyclopédie; mais ce ne sont pas les miens. Ce ne sont pas non plus les déclamations vagues et plates qui se trouvent là en trop grand nombre, mais les articles vraiment utiles concernant les sciences et les arts. Ce sera un ouvrage immortel, et si les entrepreneurs avaient mieux choisi leurs ouvriers, ce serait un ouvrage parfait. Ils me donnent quelquefois des articles peu intéressants à faire; mais tout m'est bon, et je me tiens trop heureux et trop honoré de mettre quelques cailloux à ce magnifique édifice. Je ne suis pourtant pas sans occupations dans ma douce retraite j'y passerai tout l'hiver. On n'a point une plus belle vue à Constantinople, et on n'y est pas si bien logé. J'irai ensuite revoir mes tulipes aux Délices. J'attends toujours le gros tonneau d'archives 3 qu'on m'emballe de Pétersbourg; mais il ne partira qu'après le dégel des Russes. c'est-à-dire au mois de mai. En attendant, j'ajoute à l'Histoire générale les chapitres de la religion mahométane, des possessions françaises et anglaises en Amérique, des anthropophages, des jésuites du Paraguai, des duels, des tournois, du commerce, du concile de Trente, et bien d'autres. C'est à M. de Richelieu et au roi de Prusse à terminer cette histoire. Je ne sais à présent où est mon disciple. Il disait, il y a quelque temps, à Mitchell, le ministre d'Angleterre, à propos de la cacata 4 de la flotte d'Albion « Eh bien que faites-vous à présent ? » « Sire, nous laissons faire Dieu. » « Ah je ne savais pas qu'il fût votre allié. » « Sire, c'est le seul à qui nous ne payons pas de subsides. » « C'est aussi le seul qui ne vous assiste pas. » Voilà une plaisante conversation.

Vale, scribe, et ama. »

1 Ce nom désigne les philosophes. J.-N. Moreau, mort en 1803, avait publié Nouveau Mémoire pour servir à l'Histoire des Cacouacs, 1757, petit in-8°. Le Catéchisme et Décisions des cas de conscience, à l'usage des Cacouacs, etc., publié en 1758, est d'un abbé de Saint-Cyr. (Beuchot.)

Dans sa lettre du 27 décembre 1757 Thieriot écrit à V* : « … les jésuites vont publier un écrit périodique intitulé La Religion vengée dans lequel ils combattent Milord Bolingbroke, M. de Montesquieu, M. de Buffon, d'Alembert, Diderot, Rousseau et l'essai sur l'Histoire universelle . Ils font précéder ce grand ouvrage d'une satire allégorique assez ingénieuse et assez piquante dans laquelle ils vous appellent des Kakouacs d'après la mot grec kakos, méchant, et tâchent de vous rendre aussi odieux qu'il leur est possible . Vous recevrez vraisemblablement un petit recueil d'injures presque en même temps que ma lettre . »

L'affaire avait commencé par une attaque dans le Mercure de France d'octobre 1757 contre les philosophes plus ou moins assimilés aux petits-maîtres esprits forts, où le mot cacouac s'appliquait à un monstre ayant sous la langue une poche de poison distillé à chaque mot et faisant le mal pour le plaisir .

2 Iphigénie en Tauride, par Claude Guymond de La Touche dont la reprise du 12 décembre 1757 était annoncée par la lettre du 27 de Thieriot .http://books.google.fr/books?id=pTZMAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4 Cagade en italien !

 

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13/03/2013 | Lien permanent

Je ne m’étonne point qu’il ait trouvé tout d’un coup le secret de se faire des ennemis





« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d’Hornoy
Conseiller au Parlement
rue d’Anjou, au Marais à Paris


30è mai à Ferney [1766]

Je vous suis sensiblement obligé des mémoires pour et contre Lally, et encore plus de l’espérance que vous me donnez de vous voir cet automne. J’avais fort connu ce Lally autrefois, [Lally et V* militaient ensemble pour le prétendant Charles-Edouard en 1745-1746 ; la France avait préparé un débarquement en Angleterre avec Richelieu comme commandant des troupes. Lally a été condamné à mort et conduit bâillonné au supplice le 9 mai 1766] et je l’avais connu pour un jeune homme violent et absurde. Je ne m’étonne point qu’il ait trouvé tout d’un coup le secret de se faire des ennemis de tous les officiers, et de tous les habitants de Pondichéry. Je ne doute pas qu’il n’ait été légitimement condamné, mais j’avoue que je ne vois pas pourquoi. Les mémoires ne contiennent que des injures assez vagues, et des récits confus d’opérations militaires dont un conseil de guerre aurait bien de la peine à juger. Il faut qu’il y ait eu des concussions, et cependant ses nombreux ennemis n’en articulent aucune. Le terme de concussion ne se trouve pas même dans l’arrêt. Vous avez, Dieu merci, Messieurs, la coutume de ne jamais motiver vos jugements, et vous êtes, je crois les seuls dans l’Europe qui soyez dans cet usage. Vous me feriez un extrême plaisir de me dire précisément sur quoi il a été condamné et à quoi se montait son bien. Je présume qu’il ne vous sera pas difficile de la savoir de vos confrères.

Je vous demande une autre grâce, c’est de vouloir bien m’instruire de l’édifiante affaire des capucins. [« Est-il vrai que les capucins ont assassiné leur gardien à Paris » demande V* à Damilaville le 23 mai ; déception quand il apprendra que le supérieur s’est simplement suicidé] J’ai un goût si décidé pour les gens de cette espèce que je m’intéresse vivement à tout ce qui regarde la sainteté de leur ordre, surtout quand il y a mort d’homme. Je souhaite que pareille aventure puisse arriver chez tous les moines ; on les rendrait tous à la charrue qu’ils ont quittée. Votre tante et moi, y gagnerions beaucoup; nous sommes au rang des meilleurs cultivateurs du royaume et nous manquons de manœuvres. Nous attellerions d’un côté six bœufs et de l’autre six moines, et nous verrions qui labourerait le mieux. On pourrait aussi trouver parmi leurs jeunes gens   quelques bons sujets pour la comédie. Les cordeliers, surtout, ont la voix forte et sonore, et on prétend que c’est-ce qui manque à vos acteurs.

Adieu, Monsieur, j’embrasse tendrement neveux [la mère et le beau-père du destinataire, marquise et marquis de Florian] et  arrière-neveux [le destinataire et le neveu du marquis de Florian, futur fabuliste, (« neveu par ricochet. »de V*) ; Alexandre habite chez le marquis]. Songez, je vous en prie à mes deux requêtes.

V »

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30/05/2010 | Lien permanent

voilà donc notre siècle ! Ajoutez-y l'opéra-comique, et vous aurez le tableau complet

... http://candidat-2017.fr/candidats.php

 http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Act...

 

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Et chacun de tisser sa toile à ras les pâquerettes ...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 avril 1762

J'ai l'honneur de vous envoyer, monsieur, de la part de M. Frichebeaume 1, libraire, la brochure ci-jointe . Vous êtes assez affermi dans notre sainte religion pour lire sans danger ces impiétés , mais je ne voudrais pas que cet ouvrage tombât entre les mains de jeunes gens qu'il pourrait séduire .

On est toujours indigné ici de l’absurde et abominable jugement de Toulouse . On ne s'en soucie guère à Paris où l'on ne songe qu'à son plaisir, et où la Saint Barthélémy ferait à peine une sensation . Damiens, Calas, Malagrida, une guerre de sept années sans savoir pourquoi, des convulsions, des billets de confession, des jésuites, le discours et le réquisitoire de Joly de Fleury, la perte de nos colonies, de nos vaisseaux, de notre argent, voilà donc notre siècle ! Ajoutez-y l'opéra-comique, et vous aurez le tableau complet .

On m'a donné cette lettre pour M. Saurin 2; je vous supplie de vouloir bien la lui faire parvenir .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Ribienbote 3. »

1 Si Frichebeaume représentait Duchesne, on penserait que V* venait d'envoyer l’Éloge de M. de Crébillon (voir lettre du 4 avril 1762 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/11/criez-et-qu-on-crie-5920432.html ), mais ce qui est dit dans la lettre ne convient pas à cet ouvrage . Ce qu'il a envoyé doit être le Petit avis à un jésuite, 1762 . Frichebeaume représente une prononciation francisée de « Fritsch und Böhme », libraires à Francfort sur le Main .

3 Nom obtenu en ajoutant bien dans le nom Ribote, avec une allusion au fait que V* prétend toujours « bien rire » . Il y a aussi une réminiscence possible du nom de Ribote .

 

 

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18/03/2017 | Lien permanent

vous verrez que j'ai passé sous silence plus de deux cents fautes

... "Ce qui ne doit pas vous étonner , je suis normal !"  Fanfoué Hollande, 2016 .

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- Le mossieu il a tout planqué sou'l tapich' . Va falloir faire la ménach' !

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

2 décembre [1761] 1

Divins anges, si vous êtes difficiles je le suis aussi . Voyez s'il vous plait combien il est mal aisé de faire un ouvrage parfait . Si ces notes sur Héraclius ne vous ennuient point, lisez-les, et vous verrez que j'ai passé sous silence plus de deux cents fautes . Mme du Châtelet avait de l'esprit, et l'esprit juste . Je lui lus un jour cet Héraclius . Elle y trouva quatre vers dignes de Corneille 2, et crut que le reste était de l'abbé Pellegrin avant que cet abbé fut venu à Paris 3. Voulez-vous ensuite avoir la bonté de donner mes remarques à Duclos ? Je suis bien aise de voir comment l'Académie pense, ou feint de penser . Je sais bien que c'est avec une extrême circonspection que je dois dire la vérité, mais enfin je serai obligé de la dire . Je serai poli, c’est je crois tout ce qu'on peut exiger .

Vous avez sans doute plus de droits sur moi mes anges, que je n’en ai sur Corneille . Il ne peut plus profiter de mes critiques, et je peux tirer un grand avantage des vôtres .

Plus je rêve à Olympie, plus il m'est impossible de lui donner un autre caractère . Elle n'a pas quinze ans . Il ne faut pas la faire parler comme sa mère . Elle me paraît au 5è acte fort au-dessus de son âge .

J'ai relu Zulime, c'est du vin de Brie 4 en comparaison de Cassandre . Si on était honnête on jouerait Cassandre au lieu de Zulime .

Ces initiés, ces expiations, cette religieuse, ces combats, ce bûcher ! En vérité il y a là du neuf . Vous ne voulez pas jouer Cassandre, eh bien nous allons le jouer, nous .

Nous baisons le bout de vos ailes . »

1 L'édition de Kehl suivie des autres omet le paragraphe J'ai relu Zulime ...biffé sur la copie Beaumarchais . Wagnière par inadvertance a porté la date sur la troisième page de la lettre ; d'Argental a ajouté l'année .

2 Les deux passages où Mme du Châtelet parle d'Héraclius dans sa correspondance sont très favorables à cette pièce, qu'elle appelle « le chef-d’œuvre de l'esprit humain » . V*, vingt-cinq ans plus tard attribue ses propres opinions à la marquise .

4 Le vin de Brie était de qualité fort médiocre ; même expression au sens propre dans sa lettre du 5 décembre 1761 à Le Bault .Voir : http://www.vin-vigne.com/commune/Brie-02870.html

 

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03/12/2016 | Lien permanent

Les perruques carrées de Genève ont trouvé cela mauvais ; elles ont dit que Calvin défendait le bal expressément

... Nous avons là une parfaite illustration de ce qu'on nomme des faux-culs ; ceux-ci sont du XVIIIè siècle, mais la race n'en est pas éteinte, chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs et autres sectes savent très bien édicter des interdits, des tabous, et se conduire pour leurs intérêts personnels comme de fieffés salauds . Allah, Yahwe, Vichnou, Bouddha et Nanabozo sont grands ! mais le portefeuille est encore plus grand et a horreur du vide .

 Caricature : on ne descend pas du singe... on descend de Calvin !

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

17 janvier 1763

Voyez, mes anges, si ceci vous amusera, et s’il amusera M. le duc de Praslin. Les laquais des Français et des Anglais, ou bien des Anglais et des Français, qui sont à Genève, ont voulu donner un bal aux filles en l’honneur de la paix. Les maîtres ont prodigué l’argent ; on a fait des habits magnifiques, des cartouches aux armes de France et d’Angleterre, des fusées, des confitures : on a fait venir des gélinottes et des violons de vingt lieues à la ronde, des rubans, des nœuds d’épaule, et Vive MM. les ducs de Praslin et de Bedfort  dessinés dans l’illumination d’un beau feu d’artifice. Les perruques carrées de Genève ont trouvé cela mauvais ; elles ont dit que Calvin défendait le bal expressément ; qu’ils savaient mieux l’Écriture que M. le duc de Praslin ; que d’ailleurs pendant la guerre ils vendaient plus cher leurs marchandises de contrebande . En un mot, toutes les dépenses étant faites, ils ont empêché la cérémonie 1.

Alors la bande joyeuse a pris un parti fort sage . Vous allez croire que c’est de mettre le feu à la ville de Genève, point du tout ; les deux partis sont allés célébrer leur orgie sur le territoire de France (il n’y a pas bien loin). Rien n'a été plus gai, plus splendide et plus plaisant . Cela ne vous paraîtra peut-être pas si agréable qu’à nous ; mais nous sommes de ces gens sérieux que les moindres choses amusent.

Je me flatte que mes anges ont reçu mon testament en faveur de Mlle d’Epinay 2, par lequel je lui donne et lègue les rôles d’Acanthe et de Nanine. Si elle veut encore celui de Lise, dans l’Enfant prodigue, je le lui donne par un codicille, révoquant à cet effet tous les testaments antérieurs.

Dieu vous ait, mes bons anges, en sa sainte et digne garde ! Respect et tendresse.

V.»

1 Les archives de Genève n'ont pas fait mention de cet événement , sans doute trop mineur .

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01/12/2017 | Lien permanent

Voilà déjà environ vingt mille hommes morts pour cette querelle, dans laquelle aucun d'eux n'avait la moindre part. C'es

... Ce qui me peine quand je pense à ces soldats (Français et autres ) envoyés se mettre entre l'arbre et l'écorce, entre les fanatiques et les partisans de la démocratie et de la liberté  , se faire trouer la peau en vain .

Mais comme dit Volti, c'est " l'un des agréments du meilleur des mondes possibles" ! Humour noir !

Le meilleur des mondes possibles voit le nombre de ses humains fantômes s'augmenter trop rapidement .

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« A Madame la duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, 22 octobre [1756].

Madame, il ne reste à moi, pauvre perclus, que la liberté de la main droite pour remercier Votre Altesse sérénissime. Je connais tous les manifestes du roi de Prusse. Le meilleur, à ce qu'on dit, est une bataille gagnée au commencement du mois, vers les frontières de la Bohême. Voilà déjà environ vingt mille hommes morts pour cette querelle, dans laquelle aucun d'eux n'avait la moindre part. C'est encore un des agréments du meilleur des mondes possibles. Quelles misères, et quelles horreurs! La meilleure de toutes les demeures possibles est certainement celle de Gotha, et je sais bien quelle est la meilleure des princesses possibles.
Conservez, madame, la paix de vos États, comme vous conservez celle de l'âme. Je suis toujours dans cet ermitage si précieux pour moi, puisqu'il a été habité par un prince 1 dont le souvenir m'est si cher. Je crois ses frères déjà en état de faire goûter à leur mère le plaisir de voir leurs progrès. Je serai attaché pour jamais à cette auguste famille. Je m'intéresse bien plus à Gotha qu'à Pirna 2.
Je supplie la grande maîtresse des cœurs de répondre de mes sentiments et de mon profond respect pour Votre Altesse sérénissime. »

1 L'un des fils de la duchesse .

2 Où les Saxons capitulèrent le 17 octobre .

 

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26/08/2012 | Lien permanent

mon amitié est bonne; elle est en vérité aussi sincère qu'inutile. Je compte cette inutilité parmi mes plus grands malhe

 

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« A M. DUPONT,

AVOCAT.

Octobre [1755]

Mon cher ami, les maladies découragent à la fin ; il y a trois mois que j'ai cessé tout commerce avec le genre humain. Mes amis de Paris ont fait jouer cet Orphelin sans que je m'en sois mêlé. Je serais plus sensible au plaisir de vous revoir que je ne l'ai été à ce petit succès passager. Je comptais aller à Monrion près de Lausanne: je vous aurais envoyé un carrosse sur la route pour vous enlever, nous aurions philosophé quelque temps avec notre ami M. de Brenles, mais un homme de Lausanne 1, à qui j'avais prêté ma maison, s'est avisé d'y tomber malade, et d'y être à la mort six semaines, il y est encore, tandis que je languis dans mes prétendues Délices.
J'ai ouï dire que des gens de Strasbourg, qui ont été un peu effarouchés d'un certain mémoire, vous ont plus nui que je n'ai pu vous servir. M. de Paulmy, en vous disant que je suis votre ami, vous a fait voir à quoi mon amitié est bonne; elle est en vérité aussi sincère qu'inutile. Je compte cette inutilité parmi mes plus grands malheurs; je vis toujours dans l'espérance de vous revoir. Mme Denis vous fait mille compliments, aussi bien qu'à Mme Dupont. Je me joins à elle; je vous embrasse de tout mon cœur. Voulez-vous bien présenter mes respects à M. et à Mme de Klinglin ?

 

V.

Si vous voyez le conseiller, de la maison de Linange, je vous supplie de lui recommander de faire honneur à ma lettre de change. »

 

1 De Giez, banquier à Lausanne qui mourra peu après .

 

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08/04/2012 | Lien permanent

Faites-moi le plaisir, mon cher ami ...

... Voltaire, de charmer encore pour très très très longtemps Mam'zelle Wagnière et  me permettre d'en être témoin . C'est la seule prière qui me vient spontanément et que je souhaite de tout coeur voir exaucée .

 

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 Vous et moi

 

« A François de Chennevières

[vers le 31 mai 1760]

Faites-moi le plaisir, mon cher ami , de m'envoyer la préface de la pièce contre les philosophes, je vous serai très obligé 1 .

Mme de Bazincour a une bien chétive santé . Vous me mettez du baume dans le sang en me donnant des espérances sur M. le duc de Bourgogne .

Voulez-vous bien épargner encore 24 sous à d'Alembert ? »

1 Il doit s'agir du libelle publié pour la première fois sous le titre de Préface de la Comédie des Philosophes, 1760 ; le sous titre, ou la Vision de Charles Palissot, figure sous le titre de tête . Cet ouvrage fut attribué à Diderot ou à Melchior Grimm . Le véritable auteur était l'abbé Morellet, à qui cette bonne œuvre valut la prison ; voir : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.1998.oferret&part=4814

. Voir lettre du même jour à d'Alembert :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/29/il-faut-rire-et-rire-souvent-aux-depens-des-petits-persecute-5631080.html

et : L’Affaire de l'abbé Morellet en 1760, de Daniel Delafarge, 1912 : pages102-103 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1913_num_4_19_3639_t1_0102_0000_3

 

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30/05/2015 | Lien permanent

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