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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

j’y prends l’intérêt le plus tendre

... Oui, je suis ému et enthousiasmé en suivant les Jeux Paralympiques . Je viens de découvrir des sports et des performances tout à fait extraordinaires qui me laissent pantois d'admiration . Je ne peux qu'admirer ces humains abimés doués d'un courage surhumain . Bravo à tous les athlètes !

Par ailleurs, je ne peux m'empêcher de dire ici mon plus profond mépris pour tous ceux qui vont brailler dans un stade, puis se bagarrer pour des pousseurs de ballon rond qui font leur cinéma à la moindre chute, vous êtes minables .

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« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

chez M. de La Chevalerie

à Lyon

Je vous donne avis, mon cher confrère, que je vous renvoie par M. Tabareau votre très-belle esquisse 1. Vous trouverez peu de remarques . La principale est que cette pièce demande le plus grand soin. C’est une peinture qui exige une infinité de nuances. Vous vous êtes imposé la nécessité de développer tous les sentiments du cœur humain dans le rôle d’Eudoxie : tendresse maternelle, regrets de la mort de son premier époux, devoir qui la lie à son nouveau mari, horreur pour ce meurtrier, désir d’une juste vengeance, amour de la patrie, tout s’y trouve.

Si tant de mouvements tragiques sont bien ménagés, si l’un ne fait pas tort à l’autre, vous aurez certainement le succès le plus grand et le plus durable. Ce n’est pas là une de ces pièces que la singularité des événements multipliés et le prestige des coups de théâtre font réussir ; tout dépendra du style et de la chaleur des sentiments. Courage, mon cher confrère , enfermez-vous six mois, vous trouverez au bout de ce temps des lauriers pour toute votre vie ; j’y prends l’intérêt le plus tendre.

2è juin 1766. »

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26/08/2021 | Lien permanent

Nous avons plus de commentaires que de lois ; et ces commentaires se contredisent . Je ne connais qu'un juge équitable,

... Ce mal français perdure , hélas .

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

Le 19 auguste [1766] 1

Je ne conçois plus rien, mon cher Cicéron, à la jurisprudence de ce siècle . Vous rendez l'affaire de M. de La Luzerne claire comme le jour, et cependant les juges ont semblé décider contre lui . Je souhaite que d'autres juges lui soient plus favorables . Mais que peut-on espérer ? Tout est arbitraire .

Nous avons plus de commentaires que de lois ; et ces commentaires se contredisent . Je ne connais qu'un juge équitable, encore ne l'est-il qu'à la longue : c'est le public . Ce n'est qu'à son tribunal que je veux gagner le procès des Sirven . Je suis très sûr que votre ouvrage sera un chef-d’œuvre d'éloquence qui mettra le comble à votre réputation . Votre succès m'est nécessaire pour balancer l'horreur où me plongera longtemps la catastrophe affreuse du chevalier de La Barre qui n'avait à se reprocher que les folies d'un page , et qui est mort comme Socrate . Cette affaire est un tissu d'abominations qui inspire trop de mépris pour la nature humaine .

Vous plaidez, en vérité, pour le bien de madame votre femme comme Cicéron pro domo sua 2. Je ne vois pas qu'on puisse vous refuser justice . Vous aurez une fortune digne de vous, et vous ferez des Tusculanes après vos Oraisons .

Je croyais que Mme de Beaumont était entièrement guérie . Ne doutez pas, mon cher monsieur, du vif intérêt que je prends à elle . Je sens combien sa société doit vous consoler des outrages qu'on fait tous les jours à la raison . Que ne pouvez-vous plaider contre le monstre du fanatisme ! Mais devant qui plaideriez-vous ? Ce serait parler contre Cerbère au tribunal des furies . Je m'arrête pour écarter ces affreux objets, pour me livrer tout entier au doux sentiment de l'estime et de l’amitié la plus vraie . »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais et suivie des éditions place la lettre en 1769 ; Charrot a fait remarquer l'erreur .

2 Pour sa maison, ce qui veut dire, en fait pour lui .

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11/11/2021 | Lien permanent

Je ne doute pas que monsieur l'intendant ne fasse justice de la rapine des commis

... Au jour d'aujourd'hui [sic] maître Sarkozy, fabuleux avocat [re - sic] s'il en fut, et déplaisant président, traine encore ses vieilles casseroles financières à propos de son financement de campagne électorale .

Le présumé pourvoyeur de millions lybiens, -- Zyad Takiédine --, se sentant la tête sur le billot, rétropédale et d'un seul coup se disculpe et par ricochet innocente (presque) le petit Nicolas et garde la tête de Guéant au fond de la poubelle . Beau panier de crabes . Que le diable les patafiole !

 

Mis en ligne le 13/11/2020 pour le 28/7/2015

 

 

« Louis-Gaspard Fabry

Aux Délices 28 juillet [1760]

On ne peut être plus sensible que je le suis, mon cher monsieur, à toutes vos bontés . Je ne doute pas que monsieur l'intendant ne fasse justice de la rapine des commis . Je vois que les gens du sieur Sédillot imitent leur maître . Je ne sais pas si ce sieur Sédillot est en droit de refuser communication des titres en vertu desquels il prétend que certains champs de la terre de Ferney doivent des lods et ventes au curé de Dieppe, abbé de Prévessin . Il a reçu l'argent sans montrer aucun titre et a donné pour reçu Nous baron de Saint-Genier écuyer avons reçu etc. Ce nous est du style du roi quand il parle en son conseil . Je crois d'ailleurs que ce Sédillot n'est ni écuyer ni baron à moins que par écuyer il n'entende cuisinier selon l'ancien langage , et par baron il n'entende le barone des Italiens qui ne signifie pas honnête homme . On dit que c'est lui qui a fait la belle affaire des commis qui ont saisi le blé de mes fermiers . Je vous supplie de me faire savoir si on ne pourrait pas le désécuiser, le débaroniser 1 juridiquement et le forcer à montrer les titres de Prévessin .

Je vous remercie vous et monsieur votre frère de la pancarte auvergnaque 2. Je vous supplie de vouloir bien présenter mes remerciements à monsieur votre frère et de compter sur l'attachement inviolable de votre très humble obéissant serviteur .

V. »

1 Ces deux mots sont évidemment des formations plaisantes ; quant au fond, on observera qu'il n'est

pas sans risque de prendre le titre d'écuyer (qui comportait des exemptions d'impôts) ; on imagine mal que Sédillot l'ai trompé dans ces circonstances .

2 Féminin de un auvergnac, création plaisante du genre de « Pourceaugnac » . on ne sait ce qu'est cette « pancarte auvergnaque » .

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28/07/2015 | Lien permanent

Je ne puis regarder la défense que comme une folie passagère qu'on aura honte de soutenir

... La défense d'aller au cinéma, au théâtre, et tous lieux où on sait pourtant dispenser les précautions anti-contagion et qui malgré tout sont encore mis sous cloche , alors que les transports en commun vont leur train-train quotidien [NDLR - blague SNCF] .

Il est vrai que la honte d'un ministre est aussi fréquente que mes gains au loto . Comment notre cher ministre de l'Intérieur s'est-il fait berner par une bande de 2000 jeunes cons fêtards à  Lieuron dans le même temps que les forces de police et gendarmerie verbalisaient dans le reste du pays les "dangereux"  contrevenants au couvre-feu ?

https://www.20minutes.fr/societe/2944783-20210104-rave-pa...

✏️DADOU (@davidbuonomo) | Twitter

Clin d'oeil : https://www.francebleu.fr/emissions/l-humeur-de-willy-rovelli

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

6 septembre 1765

Mon cher frère, je croyais l'affaire de l'estampe accommodée . J'avoue qu'il s'est passé dans le monde des choses plus barbares, comme par exemple les massacres de Josué, les proscriptions de Sylla , celle du Triumvirat, la Saint-Barthélémy , etc., etc., etc., mais je n'ai jamais entendu parler d'une chose si injuste, si ridicule .

J'ai déjà fait une cinquantaine de souscriptions dans ma masure, et M. Tronchin doit en avoir fait quatre fois autant . Je ne puis regarder la défense que comme une folie passagère qu'on aura honte de soutenir .

Le philosophe qui est chez moi 1 et qui n'est pas philosophe de Môtiers-Travers, s'est emparé de tous les exemplaires des petits versiculets faits à l'honneur de Mlle Clairon . Il vous en fera tenir ou il vous en portera lui-même .

Mettez-moi, je vous prie, aux pieds de ma philosophe . Je suis assez barbare pour lui souhaiter une maladie qui la fasse revenir à Genève . Je ne peux vous écrire de ma main . Je suis bien faible mais mes sentiments pour vous ne le sont pas . »

1 Damilaville .

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05/01/2021 | Lien permanent

J'ai cru découvrir des idées neuves dans vos réflexions

... En dirai-je autant après l'allocution présidentielle de ce jour inaugural ?

... Ce 31 mai 1778, Voltaire fait un de ses derniers voyages, dans un carrosse, privé de son coeur et de son cerveau .

... Ce 31 mai 2018, Emmanuel Macron fait un de ses nombreux voyages, par avion et voiture officielle, nanti de son coeur et de toute sa cervelle, fort heureusement .

L'un va à son tombeau, l'autre au château du premier .

Un président va louer les qualités d'un royaliste qui lui-aussi avait quelques qualités républicaines .

Fête au château , officielle, avant qu'il reprenne son rôle de témoin-phare de la tolérance . Toutes les nationalités y sont bienvenues, comme au temps de l'Aubergiste de l'Europe, il n'est qu'à lire les livres d'or pour le vérifier .

 

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Il y a huit ans, au dessus du château, le soleil chasse la brume

 

 

« A Charles Palissot de Montenoy

J'ai tardé longtemps à vous répondre, monsieur, et à vous remercier ; mais je n'ai pas toujours les yeux : ils sont, comme l'imagination, sujets à la faiblesse et à l’inégalité . Je suis alternativement aveugle , borgne, et voyant : voilà ce que me vaut le climat des Alpes . Je veux lire vos ouvrages au plus vite, à présent que je suis dans l'intermittence de mes fluxions . J'ai déjà entrevu des beautés qui me donnent plus d'envie que jamais de n'être point aveugle .

J'ai cru découvrir des idées neuves dans vos réflexions sur les premiers temps de l'histoire romaine 1. Dès que le livre sera revenu de Genève, où je le fais relier dans le goût de ma petite bibliothèque ( car je n'en ai pas une si belle que celle du marquisat de Pompignan) , je lirai vos trois tomes avec le plaisir que tous vos ouvrages doivent donner : celui de les tenir de vous m'est bien plus précieux . Pardonnez à ma faible vue si je n'entre pas dans de plus longs détails, et comptez, monsieur, sur tous les sentiments , etc.

Aux Délices, 31 mai 1763. »

1Le troisième tome des Œuvres de M. Palissot consiste en une réédition de l'Histoire des rois de Rome, sous le titre d’Histoire des premiers siècles de Rome .

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31/05/2018 | Lien permanent

Oui jusqu'à ce moment ce traitre est épargné

...  Tel Liviu Dragnea, chef du Parti Social Démocrate roumain, condamné dans une affaire de corruption et d'emplois fictifs, s'accroche -je dirais même "morpionne"- à son poste : jusqu'à quand ? Nous aussi en France nous avons notre/nos Liviu : François Fillon , Marine Le Pen , ... qui ont l'art de faire trainer la justice .

https://www.20minutes.fr/monde/2294971-20180622-roumanie-...

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La corruption c'est le vol !

 

 

« A Henri-Louis Lekain

[6 juillet 1763] 1

Nous venons de jouer L'Orphelin , le rôle de Gengis Khan a paru très supérieur à celui d'Idamé, et plus rempli de grands mouvements . Les passages rapides de la fureur à la tendresse, et de la menace au désespoir, le mélange de ces sentiments ont fait un effet prodigieux . Pour les rendre plus sensibles j'ai coupé quelques morceaux, par exemple au cinquième acte je passe de ce vers :

Oui jusqu'à ce moment ce traitre est épargné

à celui-ci :

Tout couvert de son sang je devais sur sa cendre

A mes vœux absolus vous forcer de vous rendre .

Ces mots vous choisissez ma haine, vous l'aurez ont produit un contraste étonnant . On a prononcé vous l'aurez avec un désespoir aussi attendrissant que terrible . On a versé des larmes en menaçant . N'est-ce pas ainsi que mon grand acteur veut qu'on joue ?

Je voudrais bien faire quelque chose qui fût digne de lui .

Mais à 70 ans il faut plier bagage . Mes sentiments pour lui ne s'affaiblissent pas comme mes talents.

V. »

1 Il paraît plausible que cette lettre se trouvait enclose dans celle du même jour à d'Argental : « Permettez encore ce petit billet pour Lekain . Il vous apprendra que je suis le plus grand acteur qu'il y ait en Suisse. »

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23/06/2018 | Lien permanent

En vérité, je ne connais de pays vraiment libre, que celui où je suis

... Ce qui me rappelle les mots aigre-doux d'un Français qui pour des raisons pécuniaires  était en cours de naturalisation suisse et m'affirmait, avec la plus parfaite mauvaise foi, que la France n'était pas un pays démocratique, que seule la Suisse l'était, toutes les questions intéressant le peuple pouvant faire l'objet de "votations", oubliant au passage que le taux de participation y est généralement ridiculement faible . Vox populi etc. etc., le populo peut parfaitement, avec une minorité, décider de lois ineptes parfois (heureusement nos Suisses sont relativement sages en ne décidant la plupart du temps qu'à l'échelle de cantons ).

 

 

« Au comte Francesco Algarotti etc.

à Pise

Et s'il n'est pas à Pise à Venise, ou

à Bologna

5 mai [1763] aux Délices

Vous n'êtes pas homme à être encore à Pise, monsieur, à moins que vous n’y soyez amoureux, et dans cette incertitude, il faut que je vous demande où vous êtes . En vérité , puisque vous aimez tant à voyager par le monde, vous devriez bien me venir voir avant que je le quitte . Si j'étais jeune comme vous, je vous réponds que je viendrais vous relancer en quelque endroit que vous fussiez . Je fais actuellement le métier que Virgile a chanté, je suis agricola, mais je ne dirais pas felices nimium 1. Cela pouvait être vrai auprès de Mantoue, mais non pas auprès du lac de Genève où les terres ne rapportent rien depuis qu'elles ont été excommuniées . Ce sera quand je vous reverrai que je dirai felicem nimium .

Si vous voulez avoir le second tome de Pierre le Grand, mandez-moi où vous êtes, et comme je pourrai vous l’adresser ; je vous ferai une petite pacotille de livres, à condition que la sainte inquisition ne s'en empara point . En vérité, je ne connais de pays vraiment libre, que celui où je suis . Il me semble que dans l'Empire romain on ne demandait pas la permission de lire à un jacobin . Les Italiens sont des oiseaux à qui la nature a donné les plus jolies ailes du monde, mais les prêtres vous les coupent, sans cela mon cygne de Padoue, volerait par dessus le dôme de Saint-Pierre.

La riverisco, l'amo 2.

V. »

1 Reminiscence des Georgiques de Virgile , O fortunatos nimium agricolas , « trop heureux les laboureurs... ».

2 Je vous révère, je vous aime .

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29/04/2018 | Lien permanent

est-il vrai qu’on tient au parlement l’affaire de l’archevêque sur le bureau, et qu’on s’expose à l’excommunication mine

... Nous verrons le 7 mars si M. Barbarin (je ne supporte pas de le nommer monseigneur ! ) réussit à se défiler aux yeux de la justice comme il a réussi à le faire jusqu'à présent aux yeux de ses paroissiens . Pas d'absolution .

http://www.rfi.fr/france/20190110-france-fin-proces-cardi...

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Encore et toujours .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

18è janvier 1764

Je remercie mon cher frère du Droit ecclésiastique 1 qu’il m’a fait parvenir par l’enchanteur Merlin. On dit que Lambert est en prison, et, ce qui est étrange, ce n’est pas pour avoir imprimé les malsemaines de Fréron.

On a beaucoup parlé à Paris du retour du cardinal de Bernis . On l’a regardé comme un grand événement, et c’en est un fort petit. Mais est-il vrai que vingt-quatre jésuites du Languedoc se sont choisi un provincial ? est-il vrai que votre parlement demande au roi l’expulsion de tous les jésuites de Versailles ? est-il vrai qu’on tient au parlement l’affaire de l’archevêque sur le bureau, et qu’on s’expose à l’excommunication mineure et majeure ?

Je ne peux plus que faire des vœux pour la tolérance . Il me paraît qu’il n’y en a plus guère dans le monde. Les ennemis sont ardents, et les fidèles sont tièdes. Je recommande notre petit troupeau à vos soins paternels.

Je vous suis très obligé de m'avoir recommandé à Briasson pour les volumes des figures .

J’ai toujours oublié de demander à frère d’Alembert ce qu’était devenu le pauvre frère de Prades 2  ; n’en savez-vous point de nouvelles ? Prions Dieu pour lui, et écr. l’inf... Priez aussi Dieu pour moi, car je suis bien malade. »

1 Annoté par Boucher d'Argis .

2 A la fin de la guerre de Sept ans, Frédéric II lui a permis de se retirer à Glogau où il vivra retiré jusqu'à sa mort en 1782. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Martin_de_Prades

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24/01/2019 | Lien permanent

Je vous souhaite, [ ...] des jours aussi heureux qu'on peut en avoir quand on n'a plus de passions

... Le minimum syndical, en quelque sorte ! A ce stade, c'est juste de la survie .

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

à Saint-Joseph

à Paris

Ah ! Madame, madame, qu'avez-vous fait ? Vous laissez courir une lettre 1 qui me brouille avec les gens que j'aime, et qui m'aimaient . Peut-on trahir ainsi son confrère ? Car dans les temps de neige vous savez que je suis votre confrère en aveuglement, et votre maître en souffrance ; soyez donc ma disciple en discrétion . S'il fallait laisser courir des lettres, ce serait les vôtres qu'il faudrait publier ; elles sont écrites avec cette imagination naturelle et charmante qui dit toujours beaucoup sans prétendre à rien. Si j'avais de la vanité je la mettrais à les avoir reçues . Je suis persuadé que les copies qui courent des miennes ne sont pas fidèles ; je le dirai hautement . Vous savez que vous m'avez déjà mis dans la disgrâce de Montcrif 2, voulez-vous me brouiller avec toute l'Académie et la philosophie ? Je commence l'année par vous gronder ; j'espère, si je vis, ne la pas finir de même . Je vous souhaite, à M. le président Hénault et à vous, des jours aussi heureux qu'on peut en avoir quand on n'a plus de passions .

1er janvier 1766 à Ferney. »

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21/04/2021 | Lien permanent

on connaît quels sont les liens des devoirs et des plaisirs

... L'amour ? L'argent ? La loi ? La foi ? L'altruisme ?

 

«A János Fékété, comte de Galánta 1

24 juin 1767

Celui qui a été assez heureux pour recevoir du noble inconnu un recueil de vers pleins d'esprit et de grâces présente sa respectueuse estime à l'auteur de tant de jolies choses. Il admire comment l'inconnu peut écrire si bien dans une langue étrangère. Il admire encore plus la générosité de son cœur. On serait heureux de pouvoir jouir de la conversation d'un jeune homme d'un mérite si rare. On n'ose pas s'en flatter, on connaît quels sont les liens des devoirs et des plaisirs. Il n'appartient qu'aux souverains et aux belles de jouir du bonheur de le posséder. Quand il voudra se faire connaître, on lui gardera le secret. En attendant, on bénira le ciel d'avoir produit des Messala et des Catulle dans le pays où l'on prétend que les compagnons d'Attila s'établirent. Il est prié d'agréer tous les sentiments qu'il inspire, et le respect d'un homme pénétré de son mérite. »

1 Le comte George de Fékété de Galantha, vice-chancelier de Hongrie, etc., a fait imprimer dans sa patrie, en 1781, deux volumes in-12, intitulés Mes Rapsodies, ou Recueil de différents essais de vers et de prose. Paul Wallaszky, auteur du Conspectus reipublicœ litterariœ in Hungaria, deuxième édition, 1808, in-8°, n'indique ni la naissance ni la mort de Fékété. (Beuchot). C'est à Fékété que sont adressées les lettres 6976, 7052, et trois antres des années 1768 et 1769 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

Un manuscrit n'est qu'une copie de l'imprimé faite au XIXè siècle et a donc été négligé. L'envoi et la lettre au comte de Galánta dataient de Vienne le 9 juin 1767 .

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09/01/2023 | Lien permanent

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