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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Oh ! je crierai pendant ma vie, si on ne veut pas brailler pour moi après ma mort

... Il est des cris qui valent mille fois mieux que des braiements, éructés sur un pauvre mort qui n'en peut mais, au nom d'Allah, Jehovah, Vichnou, Jésus, Nanabozo le Grand Lapin et tutti quanti . Je me passerai bien de la pompe funèbre religieuse, et nul ne sera tenu pour moi de prendre en main les cordons du poèle du corbillard sur lequel j'ai eu l'occasion de jouer à l'attaque de la diligence avec frères et cousins : blasphèmions-nous sans le savoir ? Si oui, tant mieux !

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Et pour quelques dollars de plus ....

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

4 août [1762] 1

Mes divins anges, voici ce que je dis à votre lettre du 27 juillet 2. C’est une lettre descendue du ciel ; mes anges sont les protecteurs de l’innocence, et les ennemis du fanatisme. Ils font le bien, et ils le font sagement. J’envoie au hasard des mémoires, des projets, des idées. Mes anges rectifient tout . Il faudra bien qu’ils viennent à bout de réprimer des juges de sang, et de venger l’honneur de la France. J’ai toujours mandé qu’on ne trouverait jamais d’huissier qui osât faire une sommation au greffier du parlement toulousain, après que ce parlement a défendu si sévèrement la communication des pièces, c’est-à-dire de sa honte. Comment trouverait-on un huissier à Toulouse qui signifiât au parlement son opprobre, puisque je n’en ai point trouvé en Bourgogne qui laissât présenter un arrêt du conseil au sieur de Brosses, président à mortier ? J’en aurais trouvé dans le Siècle de Louis XIV.

Mes anges sont adroits ;  ils ont gagné le coadjuteur 3. Hélas ! Il est bien triste qu’on soit obligé de prendre des précautions pour faire paraître deux lettres 4 où l’on parle respectueusement des moins respectables des hommes et où la vertu la plus opprimée s’exprime en termes si modestes !

Enfin nous sommes environ cent mille hommes qui nous remettons de tout aux deux anges.

Les Anglais commencent une magnifique souscription dont les Calas ont déjà ressenti les effets.

On a écrit 5 à Lavaysse père une lettre qui doit le faire rentrer en lui-même, ou plutôt l’élever au-dessus de lui-même.

Il faut qu’il abandonne une ville superstitieuse, et barbare, aussi ridicule par ses recueils des Jeux floraux que par ses pénitents des quatre couleurs. Il trouvera des secours honorables qui l’empêcheront de regretter son barreau.

Je supplie mes anges de vouloir bien envoyer le paquet ci-joint à M. le maréchal de Richelieu.

Je me jette aux pieds de madame d’Argental, et je la remercie du bateau 6 qui parera la table de Tronchin . Elle est trop bonne. C’est de madame d’Argental dont je parle, et non de la table du docteur 7.

J’ai lu un factum d’Elie 8 pour des Bourguignons contre un médecin irlandais. Depuis ma maladie, j’aime assez les médecins ; mais ce factum ne me fait pas aimer les Irlandais. Je prie mes anges de vouloir bien dire à Élie le moderne que je le préfère à Élie l’évêque de Jérusalem l’infâme, et à l’Elie évêque de Paris la folle.

Mais est-il bien vrai que l’Elie de Paris, ce Beaumont à billets de confession, ait osé mettre au séminaire, pour deux ans, le curé de Saint-Jean de Latran, pour avoir prié Dieu ? Quoi ! il ne sera pas même permis aux acteurs pensionnés du roi de faire dire des psaumes pour un homme qui les a fait vivre ! et que deviendrai-je donc ? quoi , il n’y aura point pour moi de libera ! Oh ! je crierai pendant ma vie, si on ne veut pas brailler pour moi après ma mort.

Mes divins anges, je ne vous parle ni de Cassandre ni du Droit du Seigneur . Il fait trop chaud.

J’ai Crébillon sur le cœur. Ses vers étaient durs  mais Beaumont l’archevêque l’est davantage.

V.»



1 Date complétée par d'Argental .

2 Lettre non connue .

3 L'abbé Chauvelin .

4 Les Pièces originales .

5 Voir plus loin  lettre à David Lavaysse .

7 Phrase ajoutée par V* entre les lignes .

8 Élie de Beaumont ; c'est le Précis pour dame Reine Cortelot, veuve de messire Hugues de Mézières […] contre le sieur Jean-Baptiste Macmahon, 1762.

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28/06/2017 | Lien permanent

Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la

... Heureux Voltaire, tu n'as pas connu le Nouveau Front Populaire ! La guéguerre y règne, les égos sont survoltés, et le bien public ignoré en vue d'une place qui rapporte pouvoir et pseudo-gloire : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault...

Le RN se marre, bien content de n'avoir pas eu à trouver des ministres compétents , n'ayant que la peine de mettre en avant Bardella , lequel va pouvoir continuer à critiquer et jeter des anathèmes , travail de feignasse .

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« A François-Alexandre Gaubert Lavaysse 1

Du 5 janvier 1769 2

J’étais, monsieur, rempli d’estime pour feu monsieur votre père3 : je sais qu’il était aussi sage que vertueux. J’aurais voulu en pouvoir dire autant de votre beau-frère La Beaumelle 4.

La raison fait beaucoup plus de progrès que vous ne pensez . Voici ce qu’un homme constitué en dignité m’écrit de Toulouse : Vous ne sauriez croire combien augmente dans cette ville le zèle des gens de bien et leur amour et leur respect pour5. Quant au parlement et à l’ordre des avocats, presque tous ceux qui sont au-dessous de trente-cinq ans sont pleins de zèle et de lumières, et il ne manque pas de gens instruits parmi les personnes de condition… Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la raison ; mais leur nombre diminue chaque jour, et non-seulement toute la jeunesse du parlement, mais une grande partie du centre et plusieurs hommes de la tête vous sont entièrement dévoués. Vous ne sauriez croire combien tout a changé depuis la malheureuse aventure de l’innocent Calas. On va jusqu’à se reprocher l’arrêt contre M. Rochette et les trois gentilshommes : on regarde le premier comme injuste, et le second comme trop sévère. 6»

Montrez, monsieur, ce petit extrait à Mme Calas et à Mme Duvoisin 7, et ayez la bonté de leur faire mes plus tendres compliments.

Je ne mangerai pas des fruits de l’arbre de la tolérance que j’ai planté ; je suis trop vieux, je n’ai plus de dents ; mais vous en mangerez un jour, soyez-en sûr.

J’apprends que vous demeurez chez M. Bouffé . C’est lui qui paye la pension des ex-jésuites . J’en ai un auprès de moi, aussi bien que les Sirven : car il faut faire du bien aux malheureux, et même aux jésuites . Je vous prie de vouloir bien me mander dans quel temps à peu près il pourra payer la pension de l’ex-jésuite Adam et de l’ex-jésuite Philibert, à chacun desquels on doit deux cents livres au premier septembre, si je ne me trompe. Les certificats de vie ont été remis à M. Bouffé par M. Leblanc, qui demeure chez M. Necker.

J’ai l’honneur d’être très-sincèrement et du fond de mon cœur, sans compliments, monsieur, votre.

N. B. –  Je vous prie aussi de vouloir bien me marquer ce qu’on retient pour les droits de banque. »

2 L'édition Cayrol et François , par erreur, donne comme destinataire un frère de François-Alexandre : Etienne de Lavaysse Vidon ; voir : https://gw.geneanet.org/hparey?lang=fr&pz=julien+francois&nz=revault+d+allonnes&p=etienne&n=de+lavaysse+de+vidon

3 David Lavaysse est mort le 9 novembre 1768 .

David Lavaysse, père du jeune Alexandre Gaubert-Lavaysse, qui fut impliqué fortuitement dans tous les malheurs des Calas, pour avoir soupé avec eux le jour où Marc-Antoine se tua, était un homme faible et intéressé. Pendant la première procédure, on réussit à le tromper ; on lui persuada que le crime des Calas était prouvé et l’on ménagea une entrevue entre lui et son fils prisonnier, en présence de M. de Senaux, président au parlement, un des magistrats les plus fanatiques de Toulouse. Lavaysse, devant M. de Senaux, conjura son fils d’éviter la torture et la mort en avouant que les Calas avaient étranglé Marc-Antoine.

Plus tard il fallut que Voltaire gourmandât vigoureusement la faiblesse de Lavaysse pour qu’il se décidât à braver le parlement et à agir de nouveau en faveur de son fils.

Cette faiblesse trop connue de sa famille, et le fait que ce jeune homme n’avait aucun lien de parenté avec les autres accusés, expliquent les obsessions auxquelles il fut exposé à diverses reprises .

Voir : https://gw.geneanet.org/pyl?lang=fr&p=francois+alexandre+gaubert&n=lavaysse

et https://gw.geneanet.org/pyl?lang=fr&p=david&n=lavaysse

5 V* omet ici, par modestie, les mots « le patriarche de la tolérance et de la vertu » qu'il cite seuelement dans une lettre à d'Argental du 23 janvier 1769 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1769-partie-3.html

6 On reconnaît la lettre de Joseph Audra fréquemment citée par V* ; voir lettre du 5 janvier 1769 au marquis de Bélestat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/15/que-le-parlement-commence-a-ouvrir-les-yeux-que-plusieurs-jeunes-conseiller.html

7 Anne Calas dite Nanette, épouse de Jean-Jacques Duvoisin, voir page 408 : https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1962_num_74_60_4076

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on disait qu'il était plus aisé de battre les Suisses que de leur faire entendre raison

... On le disait mon cher Voltaire, et on peut le dire encore, ils sont d'abord persuadés d'être les meilleurs au monde et ce sont d'incorrigibles coupeurs de cheveux en vingt deux (pour le moins ), toute décision demande une éternité : "y'a pas l'feu au lac ! debleu! debleueueu !! " ,

Ils ont cependant une énorme chance : une foule d'étrangers qui étudient , travaillent, font souche ; une belle quantité de Suisses qui eux s'expatrient sans crainte ; quatre langues officielles et un sens aigu des affaires .

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Et des idées politiques aussi nazes que dans tous les autres pays !

 

 

« A François-Etienne Devaux lecteur de Sa majesté le Roi de Pologne à Lunéville

Au château de Ferney, pays de Gex,

par Genève, 26 octobre [1761]1

Vous serez toujours mon cher Panpan, eussiez-vous quarante ans et plus ; jamais je n'oublierai ce nom . Il me semble , monsieur, que je vous vois encore pour la première fois avec Mme de Graffigny . Comme tout cela passe rapidement ! Comme on voit tout disparaître en un clin d’œil ! Heureusement le roi de Pologne se porte bien . Vous êtes donc son lecteur ? Je voudrais aussi que vous fussiez celui de toutes les diètes de Pologne, et que vous y lussiez La Voix du citoyen 2. S'il y a un livre dans le monde qui pût faire le bonheur d'une nation, c'est assurément celui-là .

J'ai vu dans mon ermitage jusqu'à des palatins qui trouvent que ce livre devrait être le seul code de la nation polonaise . Ah ! Mon cher Panpan, que n'êtes-vous venu aussi dans mes petites retraites ! Que n'ai-je eu le bonheur d'y recevoir M. l'abbé de Boufflers 3! J'entends parler de lui comme d'un des esprits les plus aimables et les plus éclairés que nous ayons . Je n'ai point vu sa Reine de Golconde 4, mais j'ai vu de lui des vers charmants . Il ne sera peut-être pas évêque ; il faut vite le faire chanoine de Strasbourg, primat de Lorraine, cardinal, et qu'il n'ait point charge d'âmes . Il me paraît que sa charge est de faire aux âmes beaucoup de plaisir .

N'est-il pas fils de Mme la marquise de Boufflers, notre reine 5? C'est une raison de plus pour plaire . Mettez-moi aux pieds de la mère et du fils . Je suis très touché de la mort de Mme de La Galaisière 6. J’aurai l'honneur de marquer à monsieur le chancelier toute ma sensibilité .

Je n'ai point vu le musicien dont vous me parlez, je le crois actuellement à Berne avec sa troupe, qui n'est pas mauvaise, et qui gagnera de l'argent dans cette ville, où il y a beaucoup plus d'esprit qu'on ne croit . Cette partie de la Suisse est très instruite ; ce n'est plus le temps où l'on disait qu'il était plus aisé de battre les Suisses que de leur faire entendre raison . Ils entendent raison à merveille, et on ne les bat point . Je suis plus content que jamais de leur voisinage . J'y vois les orages de ce monde d'un œil assez tranquille ; il n'y a que ce pauvre frère Malagrida qui me fait un peu de peine . J'en suis fâché pour frère Menoux ; mais j'espère qu'il n'en perdra pas l'appétit . Il est né gourmand et gai ; avec cela on peut se consoler de tout .

Pardon si je ne vous écris pas de ma main , mais c'est que je n'en peux plus .

Votre très sincère ami et serviteur

Voltaire. »

1 Edition Clogenson, dont Lyublinsky confirme l'exactitude, à l'exception de la date, donnée comme le 28, et en rajoutant l'adresse .

2 La Voix libre du citoyen ou Observations sur un gouvernement républicain, Stanislas, 1749. Voir : https://revolution-francaise.net/2007/03/16/117-republique-republicanisme-polonais-modeles-contre-modeles-lumieres

3 Stanislas-Jean, mieux connu comme le chevalier de Boufflers, fils de la marquise de Boufflers-Remiencourt, amie intime d’Émilie du Châtelet .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_de_Boufflers

et https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Fran%C3%A7oise-Catherine_de_Beauvau-Craon

4 De Stanislas-Jean de Boufflers , La reine de Golconde, 1761, est un conte imité de La Fontaine . Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108738m.r=Stanislas+De+Boufflers.langFR

5 Mme de Boufflers était la favorite de Stanislas .

 

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22/10/2016 | Lien permanent

ce point, qui, quoique frivole en lui-même, devient important dans un dictionnaire

 ... La taupe du Vatican !... Déterre les secrets du Vatican !

 

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Ô mon dieu !! toutes ces taupinières sont prises pour des montagnes par les lilliputiens du parvullissime saint Siège .

Benoit flippe, les cardinaux ont les jetons, les gardes suisses ont des fuites (voyez les fentes de leurs culottes ), les bonnes soeurs jettent leurs strings au diable, les curés font la messe à la tequila .

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/27/1362919-fuites-de-documents-au-vatican-la-taupe-a-t-elle-ete-decouverte.html

 Quel évènement mondial , universel ! Jamais la papauté ne s'en remettra !

Moi, je vous le dis, j'y vois clairement un lien direct avec la reprise de Secret Story !*

LA VOIX a encore frappé !

Misère sur notre pauvre monde ...

 *NDLR : je me fiche aussi absolument des prétendus secrets de gugusses et de nanas décérébrés sur TF1 que des cacochymes du Vatican . 

 

« A M. BRIASSON,

Libraire à Paris.

A Monrion, 13 février [1756]

Avant de travailler à l'article France, il serait bon que quelque homme, zélé pour la gloire du Dictionnaire encyclopédique, voulût bien se donner la peine d'aller à la Bibliothèque royale et d'y consulter les manuscrits des Xè et XIè siècles, s'il y en a dans le jargon barbare qui est devenu depuis la langue française. On pourrait découvrir peut-être quel est le premier de ces manuscrits qui emploie le mot français, au lieu de celui de franc. Ce serait une chose curieuse de fixer le temps où nous fûmes débaptisés, et où nous devînmes sauvages français, après avoir été sauvages francs, sauvages gaulois, et sauvages celtes.
Si le roman de Philomena 1, écrit au Xè siècle en langue moitié romance, moitié française, se trouve à la Bibliothèque du roi, on y rencontrera peut-être ce que j'indique. L'histoire des ducs de Normandie, manuscrite, doit être de la fin du XIe siècle, aussi bien que celle de Guillaume au court nez. Ces livres ne peuvent manquer de donner des lumières sur ce point, qui, quoique frivole en lui-même, devient important dans un dictionnaire. On verra si ces premiers romans se servent encore du mot franc, ou s'ils adoptent celui de français.
En vérité, ils n'y a que les gens qui sont à Paris qui puissent travailler avec succès au Dictionnaire encyclopédique; cependant, quand je serai de retour à ma maison de campagne 2, près de Genève, je travaillerai de toutes mes forces à Histoire. Je ne doute pas que M. de Montesquieu n'ait profité, à l'article Goût 3 de l'excellente dissertation qu'Addison a insérée dans le Spectateur,4 et qu'il n'ait fait voir que le goût consiste à discerner, par un sentiment prompt, l'excellent, le bon, le mauvais, le médiocre, souvent mis l'un auprès de l'autre dans une même page. On en trouve mille exemples dans les meilleurs auteurs, surtout dans les auteurs de génie, comme Corneille. A propos de goût et de génie, l'Éloge de M. de Montesquieu, par M. d'Alembert, est un ouvrage admirable; il y a confondu les ennemis du genre humain.
Mille sincères et tendres compliments à M. d'Alembert, à M. Diderot, et à tous les encyclopédistes. »

 

1 M. Raynouard, dans son Choix des poésies originales des troubadours, 1817, tome II, page 293, prouve que ce roman est du XIIè siècle. Voir : http://books.google.fr/books?id=GAQ0AAAAIAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=philomena&f=false

Voyez ce qui en est dit dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions, tome XXI, pages 137 et 146, (Beuchot.)

2 Les Délices .

3 D'Alembert et Jaucourt ayant engagé Montesquieu à travailler à l'Encyclopédie, ce fut pour ce dictionnaire que l'auteur de l'Esprit des lois composa l'Essai sur le Goût, opuscule auquel la mort l'empêcha de mettre la dernière main. -Voir page 105 : http://books.google.fr/books?id=1SEvAAAAMAAJ&pg=PA140&dq=essai+sur+le+go%C3%BBt+montesquieu&hl=fr&sa=X&ei=p0_BT4auJ4Sd8gOXyajqCg&ved=0CE8Q6AEwBA#v=onepage&q=essai%20sur%20le%20go%C3%BBt%20montesquieu&f=false

La section première de l'article GOUT, du Dictionnaire philosophique, parut dans le tome VII de l'Encyclopédie. (CL.)

4 Revue française, mars 1866; tome XIII, page 355.

 

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26/05/2012 | Lien permanent

Il est bon que ceux qui sont nés pour être les soutiens du pouvoir absolu voient les républiques.

 

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[à Madame de La Live d'Epinay, rue Nicaise, place du Carrousel à Paris]


 

8è juillet 1774


 

Quoi ! Ma philosophe a été comme moi sur la frontière du néant et je ne l'ai pas rencontrée ! Je n'ai point su qu'elle fût malade : je ne doute pas que son ancien ami Esculape Tronchin ne lui ait donné dans ce temps funeste des preuves de son amitié pour elle , et de son pouvoir sur la nature. Si cela est, je l'en révérerai davantage, quoiqu'il m'ait traité un peu rigoureusement.[i]


 

Mes misérables quatre-vingts ans sont les très humbles serviteurs de vos étouffements et de vos enflures, et sans ces quatre-vingts je pourrais bien venir me mettre à côté de votre chaise-longue.


 

J'ai reçu, il y a longtemps, des nouvelles d'un de vos philosophes datées du pôle arctique, mais rien de l'autre qui est encore en Hollande [Grimm et Diderot]. Je ne sais pas actuellement où est M. Grimm ; on dit qu'il voyage avec MM. De Romanzof [Roumiantsev]. Il devrait bien leur faire prendre la route de Genève. Il est bon que ceux qui sont nés pour être les soutiens du pouvoir absolu voient les républiques.


 

J'admire le Roi de s'être rendu à la raison, et d'avoir bravé les cris du préjugé et de la sottise.ii Cela me donne grande opinion du siècle de Louis XVI. S'il continue, il ne sera plus question du siècle de Louis XV . Je l'estime trop pour croire qu'il puisse faire tous les changements dont on nous menace [pense-t-il au retour de l'ancien parlement ? cf. lettre à d'Argental du 18 juin]. Il me semble qu'il est né prudent et ferme. Il sera donc un grand et bon roi. Heureux ceux qui ont vingt ans comme lui et qui goûteront longtemps les douceurs de son règne ! Non moins heureux ceux qui sont auprès de votre chaise longue ! Je suis fixé sur le bord du lac, et c'est de ma barque à Charon que je vous souhaite du fond de mon cœur la vie la plus longue et la plus heureuse. Agréez, Madame, mes très tendres respects.


 

V. »

iAllusions à Théodore Tronchin :

-qui réagit dans l'affaire de « l'âme atroce de Calvin » et de l'article « Genève » de l'Encyclopédie ;

-une indiscrétion possible en 1766, concernant le projet d'établissement à Clèves d'une colonie philosophique cf. lettre de 4 août 1766 à Damilaville:

-au bruit que T. Tronchin répandait en 1767 sue la part prise par V* dans la « guerre civile » de Genève et la manière dont ce dernier le desservit auprès du roi (cf. lettre du 3 avril 1767 à Florian) et auprès de Choiseul;

-à la mésentente de 1768 après qu'il eût circulé dans Paris une copie de La Guerre civile de Genève, dans laquelle Th. Tronchin se trouve raillé (cf. lettre du 1er mars 1768 à Mme Denis et du 6 mars à d'Alembert).



ii Le 26 juin : à Cramer et à Ribote-Charron : « … les protestants de la Gascogne ayant fait une assemblée extraordinaire dans laquelle ils ont prié Dieu pour la guérison de Louis XV et ensuite pour la prospérité de Louis XVI , Montillet,archevêque d'Auch, a écrit au roi une grande lettre dans laquelle il lui a remontré que ces prières étaient contre les lois du royaume, et qu'on ne pouvait punir trop sévèrement une telle prévarication. Le roi a demandé quelles étaient ces lois . On lui a répondu que c'étaient d'anciens édits donnés dans des temps difficiles, qu'ils n'étaient plus d'usage et qu'ils dormaient. Le roi a répondu qu'il ne fallait pas les éveiller, et s'est fait inoculer le moment d'après. » Louis XVI fut inoculé (variole) le 18 juin.

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08/07/2010 | Lien permanent

Un homme qui se tiendrait dans l'attitude qu'on me donne, et qui rirait comme on me fait rire, serait trop ridicule.

 

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« A Dominique Vivant Denon

Vivant, baron Denon

 

A Ferney le 24 janvier 1776

 

Je suis bien loin, Monsieur, de croire que vous ayez voulu faire une caricature i dans le goût des plaisanteries de M. Huber.

 

J'ai actuellement chez moi le meilleur sculpteur de Rome ii, à qui ma famille a montré votre estampe : il a pensé comme pensent tous ceux qui l'ont vue . On l'a prié d'écrire ce qu'il fallait pour la corriger : je vous envoie sa décision.

 

Il court dans Paris une autre estampe , qu'on appelle mon Déjeuner ; on dit que c'est encore une plaisanterie de M. Huber . J'avoue que tout cela est assez désagréable . Un homme qui se tiendrait dans l'attitude qu'on me donne, et qui rirait comme on me fait rire, serait trop ridicule.

 

Vous m'auriez fait plaisir si vous aviez pu corriger l'ouvrage qui a révolté ici tout le monde ; et s'il en était encore temps, ma famille vous aurait beaucoup d'obligation . Je n'en suis pas moins sensible à votre bonté, et je n'en estime pas moins vos talents . Je vous supplie de ne rien imputer à une fausse délicatesse de ma part. Je sais bien que vous m'avez fait beaucoup d'honneur ; mais je vous prie de pardonner à mes parents et à mes amis, qui ont cru qu'on avait voulu me tourner en ridicule.

 

Je suis honteux de vous fatiguer de nos représentations. Soyez très persuadé du respect et de l'attachement qu'aura toujours pour vous votre vieux confrère iii.

 

Voltaire. »

 

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i Vivant Denon avait vu Voltaire à Ferney et lui avait envoyé son portrait le 5 décembre 1775, reçu le 20 décembre . V* lui avait alors demandé de ne pas le laisser courir : « Je ne sais pourquoi vous m'avez dessiné en singe estropié, avec une tête penchée et une épaule quatre fois plus haute que l'autre. Fréron et Clément s'égaieront trop sur cette caricature » et lui envoie une boîte faite dans on voisinage où il verrait « une posture honnête et décente et un ressemblance parfaite ». Vivant Denon répondit : « Je suis... désolé de l'impression que vous a faite mon ouvrage . Mais ... ici ... chacun se l'arrache, et ceux qui ont l'honneur de vous connaitre assurent que c'est ce qui a été fait de plus ressemblant. »

Vivant Denon : http://www.inha.fr/spip.php?article2281

Voir : Appendix pages 255 et suivantes : http://books.google.fr/books?id=oL4KiwiHlDQC&pg=PA259...

Vivant Denon sera possesseur d'un reliquaire où entre autres choses on trouvera la moitié d'une dent de Voltaire, classée sous le N° 1379 du catalogue : « Description des objets qui composent le cabinet de feu M. Le Baron V.Denon : Estampes et ouvrages à figures »

ii Poncet . Le 10 janvier, Mme Pallatin écrit : « Je trouvai chez moi le sculpteur du pape qui a été envoyé par (dit-il)des cardinaux pour sculpter notre ami.

Poncet réalisera un buste de V* qui figure au château de V* à Ferney ; V* ne le vit pas, car la sculpture arrivera au château alors que V* est parti à Paris en 1778.

iii Vivant Denon est gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, comme V*, et avait argué de ce titre pour se faire recevoir à Ferney.

 

estampe le dejeuné de ferney volt 4 juillet 1775.jpg

 

 

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25/01/2011 | Lien permanent

La vérité luit par sa propre lumière, et on n'éclaire pas les esprits à la lueur des bûchers

Rédigé le 17 mai 2011.

 

 

 

«  A Jean-François Marmontel

 

16 mai [1767]

 

Comment, mon cher confrère, toute l’Académie française ne se récrie-t-elle pas contre l'insolente et ridicule absurdité des chats fourrés qui osent condamner cette proposition 1 : « La vérité luit par sa propre lumière, et on n'éclaire pas les esprits à la lueur des bûchers » ? C'est dire évidemment que les flammes des seuls bûchers peuvent éclairer les hommes, et que les bourreaux sont les seuls apôtres . Ce sera bien alors que , suivant Jean-Jacques, il faudra que les jeunes princes épousent les filles des bourreaux ; et vous êtes trop heureux, après tout, que ces polissons aient dit une si horrible sottise . Il est bon d'avoir affaire à de si sots ennemis 2.

 

Pourquoi ne m'avez-vous pas envoyé sur le champ toutes les bêtises qu'on a écrites contre votre excellent ouvrage ? Vous avez raison de ne point répondre, de ne vous point compromettre ; mais il y a des théologiens qui prendront votre parti sérieusement et vigoureusement . Il ne s'agit plus ici de plaisanter, il faut écraser ces sots monstres . Celui qui s'en chargera déclarera qu'il ne vous a pas consulté, qu'il ne vous connait point, qu'il ne connait que votre livre, et qu'il écrit au nom de la nation contre les ennemis de toute nation .

 

N.B. Si vous avez lu le livre de la Tolérance, il y a deux pages entières de citations des Pères de l’Église contre la proposition diabolique des chats fourrés .

 

On vous embrasse le plus tendrement du monde. »


1 C'est la trente quatrième proposition des trente sept condamnées par la Sorbonne par son Indiculus propositionum excerptarum ex libro cui titulus : Belisaire ; peu après paraitra XXXVII vérités opposées aux XXXVII impiétés de Bélisaire, par un bachelier ubiquiste, attribué d'abord à V*, en réalité de Anne-Robert-Jacques Turgot . Voir page 212 : http://books.google.fr/books?id=noQ9AAAAYAAJ&pg=RA1-PA212&lpg=RA1-PA212&dq=XXXVII+v%C3%A9rit%C3%A9s+oppos%C3%A9es+aux+XXXVII+impi%C3%A9t%C3%A9s+de+B%C3%A9lisaire,+par+un+bachelier+ubiquiste&source=bl&ots=i7Xjd9uQgN&sig=vpwmbwQCIbgf3uBSpBqLIq0RskU&hl=fr&ei=i0nSTenUN8KKhQf4ocGQCg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8&ved=0CEAQ6AEwBw#v=onepage&q=XXXVII%20v%C3%A9rit%C3%A9s%20oppos%C3%A9es%20aux%20XXXVII%20impi%C3%A9t%C3%A9s%20de%20B%C3%A9lisaire%2C%20par%20un%20bachelier%20ubiquiste&f=false

2 Dans sa lettre du même jour à Damilaville : « J'ai toujours fait une prière à Dieu, qui est fort courte ; la voici : Mon Dieu, rendez mes ennemis bien ridicules !  Dieu m'a exaucé . »

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16/05/2011 | Lien permanent

Je le plaindrai s’il est pendu, mais par pure humanité

Vu émission de Jean-Luc Delarue hier soir avec le don pour sujet : don de sang, plasma, plaquettes, moëlle osseuse, organes.

Mon avis : bon.

Orientée un peu sur le sentimental, cette émission (enregistrée le 10 juin)fait le point sur les besoins et appelle au(x) don(s) bénévoles qui traduisent un engagement personnel pour le bien d’autrui.

Un peu de soi pour une ou des vies sauvées, ce qui semble évident pour les donneurs de sang et autres engagés dans cette voie, doit le devenir pour le maximum des humains.

Je souhaite qu’aucun interdit -dit religieux- ne vienne freiner l’altruisme . Je dis bien –dit religieux- car je ne conçois pas un Dieu qui refuse qu’un humain porte assistance à un autre humain . Ces interdits concernant le sang sont l’œuvre d’humains peureux ou assoiffés de pouvoir, ridiculement attardés et imbéciles, sans capacité d’amour.

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert, des académies etc. rue Michel-le-Comte à Paris

 

 

 

           L’excès de l’orgueil et de l’envie a perdu Jean-Jacques [Omer de Joly de Fleury a dénoncé l’Emile ,le 9 juin, qui sera condamné par le parlement ; V* :  « C’est un fatras d’une sotte nourrice en quatre tomes, avec une quarantaine de pages contre le christianisme, des plus hardies qu’on ait jamais écrites, et par une inconséquence de cette tête sans cervelle, et de ce Diogène sans cœur il dit autant d’injures aux philosophes qu’à Jésus-Christ… » ;  « Il n’y a que lui qui soit assez fou pour dire que tous les hommes sont égaux et qu’un Etat peut subsister sans subordination. »], mon illustre philosophe. Ce monstre ose parler d’éducation ! lui qui n’a voulu élever aucun de ses fils, et qui les a mis tous aux Enfants trouvés. Il a abandonné ses enfants et la gueuse à qui il les avait faits. Il ne lui a manqué que d’écrire contre sa gueuse comme il a écrit contre ses amis. Je le plaindrai s’il est pendu, mais par pure humanité, car je ne le regarde personnellement que comme le chien de Diogène, ou plutôt comme un chien descendu d’un bâtard de ce chien.

 

 

           Je ne sais pas s’il est abhorré à Paris comme il l’est par tous les honnêtes gens de Genève [L’Emile a été saisi à Genève le 12 juin, condamné avec le Contrat Social et J-J. lui-même le 19 juin]. Soyez sûr que quiconque abandonnera les philosophes fera une fin malheureuse.

 

 

           Avez-vous assisté aux assemblées [de l’Académie] où l’on a lu mes insolences sur Rodogune [dans ses commentaires sur Corneille]? Je dis la vérité et je la dirai, mais toujours avec un petit compliment. Je défie toute la démangeaison qu’on a  de n’être pas de mon avis, de m’apporter une bonne raison contre une seule  de mes remarques. Je me connais un peu au théâtre et j’ai malheureusement cinquante ans d’expérience. Quand vous voudrez rire, trouvez-vous aux séances où on lira l’Héraclius de Caldéron, et le Jules César de Shakespear traduit mot à mot en vers blancs [jugement dur sur sur ces deux pièces].

 

           Frère Thiriot dit que l’abbé mords-les [abbé Morellet] fait un excellent ouvrage. Écrasez tous l’Infâme sans qu’elle puisse vous piquer au talon. Si ce monstre de Rousseau avait voulu, il aurait servi utilement dans les troupes légères. Il se forme partout d’assez bons officiers, mais je trouve les généraux français un peu tièdes.

 

 

           Je vous embrasse avec la plus grande chaleur.

 

 

           V.

           17 juin 1762. »

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17/06/2009 | Lien permanent

Cela est si intéressant pour mille particuliers menacés d’une ruine entière, que vous pardonnerez, à moi particulier, de

... Bref résumé, optimiste, j'ose l'espérer véritable, au résultat du premier tour de notre présidentielle . Un jeune président, ça nous changera , M. Macron on compte sur vous .

Hourrah !

Marine - chef du "premier parti de France" (sic) va encore se faire rembarrer , ou alors je me fais moine ! Je la verrai bien "première partie de France par le premier avion ".

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Fête à confirmer ... et comme le dit si bien la SNCF : "Ne descendez pas En Marche "

 

 

«A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

7 juin [1762] 1

Mes divins anges, vous ne me disiez pas que M. le chevalier de Solare 2 négociait la paix avec l’Angleterre . Cela est si intéressant pour mille particuliers menacés d’une ruine entière, que vous pardonnerez, à moi particulier, de vous parler de mes espérances et de ma joie.

J'ai eu la hardiesse d'écrire à messieurs des postes . Je leur ai remontré qu'ils m’avaient permis d'envoyer des paquets à l'Académie par telle voie, et sous telle enveloppe qu'il me plairait . Je leur demande compte de ce qui 3 vous en a coûté . Cette vexation me tient au cœur .

M. le comte de Choiseul ne sera-t-il point curieux de savoir de M. de Saint-Florentin 4 la vérité touchant l’horrible aventure des Calas, supposé que M. de Saint-Florentin en soit instruit ? Peut-être ne sait-il pas quel effet cela produit dans l’Europe.

Permettez-vous que mademoiselle Corneille prenne la liberté de vous adresser cette lettre ? M. le comte de La Tour-du-Pin 5 a pris l’occasion de la mort de son père pour écrire enfin à mademoiselle Corneille, conjointement avec l’abbé de La Tour-du-Pin. Ils la félicitent, ils l’approuvent d’être chez moi ; ils me remercient ; ils lui témoignent beaucoup d’amitié. Elle leur répond comme elle le doit ; mais elle ne sait point la demeure de M. de La Tour-du-Pin. On s’adresse à mes anges dans tous ses embarras.

La petite poste est d’une commodité extrême pour ces envois.

Je vous demande pardon des extrêmes libertés que nous prenons.

Il est clair qu’on n’a pas voulu souffrir à la tête des hôpitaux des hommes vertueux. M. de Fontanieu 6 veut donc qu’on pille les vivants, les mourants, et les morts.

Lekain nous a enfin écrit, et j’ai répondu 7.

On me paraît très irrité contre Jean-Jacques au sujet de son roman d'éducation que je n'ai point lu .

Mille tendres respects . »

1 L'édition de Kehl est incomplète . Le manuscrit original est daté de la main de Voltaire à la tête de la troisième page ; l'année a été ajoutée par d'Argental . Le 2è paragraphe et la fin à partir de On me paraît […] biffés sur la copie Beaumarchais manquent dans les éditions .

2 Roberto Ignazio Solaro di Breglio, ambassadeur de Sardaigne à Paris ; voir lettre du 18 octobre 1739 qui lui était probablement adressée : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1739-partie-12-111857900.html

3 Sic pour qu'il . La confusion qui repose sur la prononciation est courante à l'époque .

5 Son père avait effectivement demandé une lettre de cachet pour enlever à V* la garde de Marie Corneille .

6 Probablement Gaspard-Moïse de Fontanieu qui mourut en 1767 .

 

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24/04/2017 | Lien permanent

et moi, je suis là comme l’eunuque du sérail, qui voit faire et qui ne fait rien

... Aurait déclaré notre Fanfoué Hollande qui se luge en attendant sa retraite, et se fiche bien de savoir qui va être le challenger made in PS délégué à la déconfiture de mai 2017 .

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A qui s'adressera-t-il en quittant l'Elysée ?

 

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

senatore

à Bologna

Aux Délices 2è février 1762 1

Vous envoyez, mon cher monsieur, une paire de lunettes à un aveugle, et un violon à un manchot. Je sens tout le prix de vos bontés et de votre souvenir, tout indigne que j’en suis. Heureux ceux qui ont aes triplex 2 à l’estomac, et qui pourront manger de vos excellentes mortadelles ... qui ressemblent au phallum des Égyptiens ! heureux les intrépides gosiers qui avaleront votre rossoli !3 Je vais déclarer au grand médecin Tronchin qu’il faut absolument qu’il me guérisse, et que j’aie ma part du plaisir de mes convives. Ils s’écrient tous : « Ah ! la bonne chose que ce saucisson ! donnez-moi encore un petit coup de ce rossoli » et moi, je suis là comme l’eunuque du sérail, qui voit faire et qui ne fait rien 4.

J’ai donné votre recette au cuisinier. Vous dites très agréablement que le docteur Bianchi n’en a pas de meilleure. Ah ! monsieur, je vous crois, et je crois même que tous les médecins du monde sont dans le cas de M. Bianchi.

Si je peux guérir, je fais vœu d'aller à Notre-Dame de Lorette 5 et de là , à votre beau théâtre. Il est bien triste pour moi de n’être pas témoin de l’honneur que vous faites aux lettres.

Quand notre peintre de la nature honorera mes petits pénates de sa présence, il verra mon théâtre achevé, et nous pourrons jouer devant lui ; mais il faudrait jouer ses pièces ; je pourrais tout au plus faire le vieux Pantalon bisognosi 6. J’ai quelquefois deux ou trois heures de bon dans la journée, c’est-à-dire deux ou trois heures où je ne souffre pas beaucoup. Je les consacrerais à M. Goldoni ; et si j’avais de la santé, je le mènerais à Paris avant de faire mon voyage de Lorette .

Je ne laisse pas de travailler, tout malade que je suis . Je broche des comédies dans mon lit ; et quand j’ai fait quelque scène dans ma tête, je la dicte, j’envoie la pièce à Paris, on la joue ; les comédiens gagnent beaucoup d’argent, et ne me remercient seulement pas. On en joue une actuellement dont le sujet est le droit qu’avaient autrefois les seigneurs de coucher avec les nouvelles mariées le premier soir de leurs noces. On dit qu’il y a du comique et de l’intérêt dans cette pièce ; elle réussit beaucoup ; mais je n’en suis pas juge, parce que c’est moi qui l’ai faite. J’aurai l’honneur de vous l’envoyer dès qu’elle aura été imprimée.

Instanto l’amo, l’onoro, la riverisco, la ringrazio.7

V. »

1 Manuscrit original, formule et initiale autographes, mention « fco Milano » . Albergati avait écrit le 5 décembre 1761 à V* en lui transmettant une réponse du docteur Bianchi, « médecin romagnol de Rimini », et en lui envoyant une caisse de mortadelle accompagnée d'une recette pour accommoder celle-ci ; il en demandait des nouvelles à V*, dont il n'avait pas eu de réponse, dans un mot du 22 janvier 1762 en précisant qu'il avait manqué un anglais passé par Bologne avec une lettre de V* à son intention .

2 Un triple airain ; Horace, Odes, I, iii, 9 .

3 Le rosssolis ou rossoli est une liqueur « composée d'eau-de-vie brûlée, de sucre et de jus de quelque fruit doux, tel que celui de cerises, de mûres, etc. » (Littré)

4 Voir Le Despotisme oriental. (Georges Avenel)

5 Albergati a changé de Lorette en plus long qui est passé dans les éditions ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-5-122829498.html

6 Le Pantalone de Bisognosi, dans la pièce de Goldoni intitulée La Femmina puntigliosa, 1750 .

7 En attendant, je vous aime, je vous honore, je vous révère, je vous rends grâce .

 

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26/01/2017 | Lien permanent

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