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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

un prince à qui je voudrais faire ma cour tout le temps de ma vie excepté celui auquel il est occupé à voir tuer des hom

 ... Le seul fréquentable, en tenant compte de ces exceptions, est le prince Albert de Monaco ! Il se contente de courir sur les quais près des corps morts retenant quelques modestes embarcations à deux francs six sous .

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« A Louis-Eugène , prince de Wurtemberg 1

A Lausanne 26 février [1758]

Que fait votre Altesse sérénissime, monseigneur, où est-elle à présent, après tant de vicissitudes ? Vous m'avez donné autant d'alarmes cette dernière campagne, que vous m'avez inspiré de respect et d'attachement depuis longtemps . J'ai reçu des lettres de Mgr le prince de Prusse, et de Mgr le prince Henri, et je n'en ai point reçu de vous il y a six mois 2. Vous savez cependant si votre gloire, votre sûreté, votre bonheur m'intéressent . Je ne suis pas en peine de gloire mais tout le reste m'a donné bien de l'inquiétude . J'ai l'honneur d'écrire à votre Altesse sérénissime par la voie de M. Pictet, d'une des meilleurs familles de Genève, homme plein de mérite, capitaine d'un régiment d'infanterie suisse . C'est le régiment de Diesback, celui qui a fait plus que son devoir à la triste journée de Rosback, et dans lequel M. le capitaine Pictet s'est toujours fait extrêmement considérer . S'il est assez heureux pour être assez souvent auprès de votre personne et pour se signaler sous vos yeux, ce sera un nouveau protecteur que j'aurai auprès d'un prince à qui je voudrais faire ma cour tout le temps de ma vie excepté celui auquel il est occupé à voir tuer des hommes et à courir parmi des corps morts . Ne pourrai-je jamais me flatter, monseigneur, que quand le prince aura assez occupé son courage et ses connaissances militaires dans cette guerre funeste , le philosophe en revenant en France daignera passer par ce petit pays roman, par ces bords agréables du lac de Genève, où elle verrait un ermite qui la recevrait comme Philémon reçut les dieux ? Cette route est toute aussi bonne, et toute aussi courte qu'une autre ; le pays mérite d'être vu par votre Altesse sérénissime; et si le plus tendre attachement, le plus profond respect méritent aussi quelque chose, l'ermite regarderait votre passage ici comme un de ses plus beaux jours . Conservez vos bontés pour cet ermite .

V. »

1 On a longtemps cru que cette lettre était adressée à Frédéric-Guillaume, margrave de Baireuth . Le doute est levé par la lettre du 2 mars 1758 à Pierre Pictet de Sergy : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/06/26/je-remets-a-ce-temps-la-les-remerciements-que-je-vous-dois.html

2 « il y a six mois » est omis dans les éditions antérieures à celle de Besterman .

 

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24/06/2013 | Lien permanent

Quel ouvrage plus digne de vous et quelle plume plus digne de ce héros, pour transmettre sa gloire à la postérité ?

 ... Un film documentaire, par exemple, pour toi petit Zorro Poutine !

http://www.rfi.fr/europe/20120217-russie-poutine-storytelling-russia-2012

 Attention ! méfiance, mafia .

 

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« A Monsieur de Voltaire [de la part de Fedor Pavlovitch Veselovsky] 1

 Genève le 16 février 1757

 Monsieur,

Je n'ignore pas combien un éloge de la part d'un particulier, quelque juste qu'il soit, doit peu toucher un goût aussi délicat qu'est le vôtre, particulièrement après ceux dont toute l'Europe éclairée vous a comblé ; mais quand j'aurai l'honneur de vous apprendre qu'il n'y a point de pays où votre mérite , vos talents et votre rare génie soient mieux reconnus, plus honorés et admirés qu'en Russie, ma patrie, je me flatte que cette nouvelle connaissance ne vous sera pas indifférente . J'y ajouterai encore que parmi tous vos admirateurs, il est une personne de la cour des plus distinguées par ses vertus, ses lumières et son haut rang qui en est le plus pénétré : c'est monsieur le comte Jean de Schouvaloff, chambellan et lieutenant-général de Sa Majesté impériale . Ce seigneur, zélé pour l'honneur de sa patrie et pour la gloire de Pierre le Grand, est persuadé comme moi qu'on ne pourrait rendre un service plus signalé à la Russie qu'en vous engageant, monsieur, à écrire l'histoire du règne de ce grand monarque. Quel ouvrage plus digne de vous et quelle plume plus digne de ce héros, pour transmettre sa gloire à la postérité ?

Ce seigneur ne pouvant se flatter de vous attirer dans sa patrie pour mettre la main à un tel ouvrage, espère que dans votre retraite ici vous n'aurez aucune répugnance d'entreprendre cette histoire qui ne fera qu'ajouter un nouveau lustre à votre brillante réputation et qui vous sera d'autant plus facile à exécuter que ce seigneur pourra vous envoyer tous les mémoires et tous les matériaux nécessaires ; il y a d'ailleurs une collection de médailles en or des principaux évènements du règne de Pierre le Grand qui pourrait vous aider dans cet ouvrage et qu'il m'a chargé de vous offrir , monsieur, comme une marque d'amitié et d'estime qu'il a pour vous . En vous les faisant parvenir, il serait flatté que vous les agréassiez . Je ne saurais, monsieur, vous exprimer la satisfaction que je ressens de m’acquitter d'une commission aussi flatteuse pour moi ; rien ne peut l'égaler que l'espérance que j'ai de pouvoir réussir dans ma négociation ; vous voudrez bien me faire la faveur de me marquer votre intention, et celle d'agréer les assurances des sentiments de la plus haute estime avec lesquels , j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant » etc.

 

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08/10/2012 | Lien permanent

Je ne suis pas le seul qui parie pour vous.

... Monsieur le président .

J'en connais d'autres, qui misent sur vous, dont une que j'ai fait  attendre en plein soleil samedi (voir la preuve en image suivante), qui sont partie prenante .

 

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Hassan II is alive !!

Note de dernière seconde, sur Antenne 2, le commentateur du résumé de l'étape se terminant à Tournai vient de ressusciter un mort , Hassan II, qui selon lui honore de sa présence l'arrivée du jour . Mort de rire, je suis, d'autant plus que Gérard Holz , emporté par un enthousiasme que je ne partage pas, attribue le titre de "roi du commentaire" au magnifique gaffeur . Je ne sais qui va remporter ce tour, mais la palme de l'autosatisfaction et de l'à-peu-près me semble difficile à enlever à ces deux bazus .Je crois que la boite à coïonneries est largement ouverte !

Quant à Hassan II, il ne lui reste plus, après une bonne douche, qu'à se recoucher dans son cercueil pour récupérer , l'étape de demain ne sera pas facile . Le verra t'on à Boulogne ?

 

 

 

 

« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.

Aux Délices, près de Genève, avril [1756]

Prenez Port-Mahon, mon héros; c'est mon affaire. Vous savez qu'un fou d'Anglais parie vingt contre un, à bureau ouvert dans Londres, qu'on vous mènera prisonnier en Angleterre avant quatre mois. J'envoie commission à Londres de déposer vingt guinées contre cet extravagant, et j'espère bien gagner quatre cents livres sterling 1, avec quoi je donnerai un beau feu de joie le jour que j'apprendrai que vous avez fait la garnison de Saint- Philippe prisonnière de guerre. Je ne suis pas le seul qui parie pour vous. Vous vengerez la France, et vous enrichirez plus d'un Français. Je me flatte que, malgré la fatigue et les chaleurs, la gloire vous donne de la santé, à vous et à M. le duc de Fronsac.
Vous avez auprès de vous toute votre famille. Permettez-moi de souhaiter que vous buviez tous à la glace dans ce maudit fort de Saint-Philippe, couronnés de lauriers comme des Romains triomphant des Carthaginois.
Je n'ose pas vous supplier d'ordonner à un de vos secrétaires de m'envoyer les bulletins mais, si vous pouvez me faire cette faveur, vous ne pouvez assurément en honorer personne plus intéressé à vos succès.
Permettez que les deux Suisses vous présentent leur tendre respect. »

 

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02/07/2012 | Lien permanent

Je veux aussi , Madame, vous vanter les exploits de ma patrie . Nous avons depuis quelque temps une danseuse excellente

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« A Catherine II


7è auguste 1771


Madame,


Est-il bien vrai ? Suis-je assez heureux pour qu'on ne m'ait trompé ? Quinze mille Turcs tués ou faits prisonniers auprès du Danube, et cela dans le même temps que les troupes de Votre Majesté Impériale entrent dans Perecop [#]. Cette nouvelle vient de Vienne. Puis-je y compter ? mon bonheur est-il certain ?


Je veux aussi , Madame, vous vanter les exploits de ma patrie . Nous avons depuis quelque temps une danseuse excellente à l'Opéra de Paris [Anne-Victor Dervieux (?)]. On dit qu'elle a de très beaux bras . Le dernier opéra-comique n'a pas eu un très grand succès [Les Jardiniers, de Davesne, musique de Prudent, joué au Théâtre italien le 15 juillet 1771], mais on en prépare un qui fera l'admiration de l'univers. Il sera exécuté dans la première ville de l'univers, par les meilleurs acteurs de l'univers.


Notre contrôleur général des Finances qui n'a pas l'argent de l'univers dans ses coffres, fait des opérations qui lui attirent des remontrances et quelques malédictions [##].


Notre flotte se prépare à voguer de Paris à Saint-Cloud.


Nous avons un régiment dont on a fait la revue ; et les politiques en présagent un grand événement.


On prétend qu'on a vu un détachement de jésuites vers Avignon [###], mais qu'il a été dissipé par un corps de jansénistes qui était fort supérieur. Il n'y a eu personne de tué, mais on dit qu'il y aura plus de quatre convulsionnaires d'excommuniés.


Je ne manquerai pas, Madame, si Votre Majesté Impériale le juge à propos, de lui rendre compte de la suite de ces grands révolutions.


Pendant que nous faisons des choses si mémorables, Votre Majesté s'amuse à prendre des provinces en terre ferme, à dominer sur la mer de l'archipel et sur la mer Noire, à battre des armées turques. Voilà ce que c'est de n'avoir rien à faire, et de n'avoir qu'un petit État à gouverner.


Je n'en suis pas moins attaché à Votre Majesté Impériale avec un profond respect, et un inviolable dévouement qui ne finira qu'avec ma vie.


Le vieux malade de Ferney. »


#Elle répondra le 4/15 septembre qu'il n'y a eu cet été qu'un combat de ce côté du Danube, et que Bucarest « est toujours entre ses mains, avec toutes les places de la rive du Danube depuis Giurghi (Giurgievo) jusqu'à la mer Noire ».

L'isthme de Perekop sépare la mer d'Azov de la mer Noire.


## L'abbé Terray suspendit le paiement des rescriptions, rogna les pensions et les rentes viagères, prorogea les vongtièmes, augmenta taille et gabelle, emprunta d'autorité aux titulaires d'offices, rétablit la vénalité des offices municipaux …


### Allusion parodique au conflit avec le pape et la reprise d'Avignon par la France à la suite de l'excommunication du duc de Parme en 1768.

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07/08/2010 | Lien permanent

Vous m'avez fait grand plaisir de m'emprunter un peu d'argent

 

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« A Bonaventure Moussinot

Cloître Saint-Merri à Paris.

 

Ce 17 [novembre 1736]

 

J'ai envoyé à Troyes, mon cher abbé, j'ai payé les frais d'un procès que je n'avais pas fait, et j'ai eu mon ballot de livres.

 

J'ai eu aussi celui où était mon portrait i. Je voudrais qu'il fût un peu plus empâté et plus vif de couleurs. Pourriez-vous en faire exécuter quelque copie un peu plus animée ?

 

On dit qu'il y a un homme à Paris qui fait les portraits en bague d'une manière parfaite. J'ai vu un portrait de Louis XV de sa façon très ressemblant. Vous trouverez impertinent que la même main peigne le roi et moi chétif, mais on le veut, et j'obéis. Ayez donc la bonté de déterrer cet homme. Envoyez de ma part savoir où il demeure à M. le chevalier de Villefort, chez Mgr le comte de Clermont pds ii.

 

Mais pourquoi Chevalier ne pourrait-il pas travailler sous mes yeux iii? On dit du bien de lui, et il n'a pas encore assez de réputation pour être indocile.

 

Si Boucher voulait venir travailler à Cirey, nous lui ferions faire cinq tableaux de La Henriade. Ensuite quinze aunes de courre iv en tapisserie couteraient environ sept mille francs, et 1500 ou 2000 livres tournois pour le peintre ; le tout ne reviendrait peut-être pas à 10 000 livres tournois, mais nous en raisonnerons plus à fond.

 

En attendant, j'accepte le marché que vous me proposez de la succession de La Verchère. Je m'en rapporte à vous. Mais où mettrez-vous les effets ? Ecrivez-moi sur cela vos idées, et suivez les .

 

Vous m'avez fait grand plaisir de m'emprunter un peu d'argent, tous ce que j'ai est à votre service. Si ce chevalier de Mouhy vient vous voir, dites-lui que je suis prêt à lui faire tous les plaisirs qui dépendront de moi. Mais ne lui donnez point des espérances trop positives, et ne vous engagez pas v.

 

Envoyez-moi, je vous prie, par le coche deux belles et très grandes boucles de soulier à diamants, des boucles de jarretières à diamants, deux des grandes ou quatre des petites estampes de mon petit visage.

 

Je vous demande en grâce de renvoyer à M. Berger son billet avec une petite excuse de ne l'avoir point fait plus tôt. Il demeure à l'hôtel Soissons.

 

Je vous embrasse tendrement, mon cher abbé. »

 

i V* a commandé le 12 avril à Quentin La Tour une copie du portrait exécuté vraisemblablement en avril 1735.

ii PDS = prince du sang.

iii Pour travailler aux tapisseries inspirées par La Henriade, selon une lettre du 10.

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iv C'est-à-dire : de chasse à courre.

v Fin novembre, V* écrira à Moussinot de prêter 300 livres tournois à Mouhy, de lui en promettre 300 autres et lui demander d'envoyer «  les petites nouvelles à Cirey, deux fois par semaine, avec promesse de paiement... »

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17/11/2010 | Lien permanent

si les juges se trompent si souvent , c'est que les formes ne leur permettent guère de peser les probabilités . Ils oppo

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Personne n'échappe à ses juges !  http://www.deezer.com/listen-5185371

Les Francs-juges , de Berlioz : http://www.deezer.com/listen-3386925

 

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« A Jean-Baptiste-Nicolas de Lisle

Capitaine de dragons, etc. à Paris

 

30è mars 1775

 

Le vieux Perrin Dandin vous remercie bien, Monsieur, de lui avoir envoyé le dernier mémoire de M. le comte de Guignes 1. Il en reçut un autre le même jour sans qu'il pût savoir à qui il le devait . Il ne présume point du tout que M. le comte de Guignes lui ai fait cet honneur lui-même ; il l'en remercierait malgré ses maladies qui le rendent très souvent incapable d'écrire .

 

Il semble que les mémoires signés Tort 2, soient des armes parlantes . Jamais aucun tort ne m'a paru plus évident . J'ai la vanité de croire que Dieu m'avait fait pour être avocat 3. Je vois que dans toutes les affaires il y a un centre, un point principal contre lequel toutes les chicanes doivent échouer . C'est sur ce principe que j'osai me mêler des procès criminels affreux et absurdes , intentés contre les Calas, les Sirven, Montbailly, contre M. de Morangiès .

 

Je tiens la cause de M. le maréchal de Richelieu 4 pour infaillible, par le même principe . Je crois même qu'il est impossible à ses ennemis de penser autrement . Je suis persuadé que si les juges se trompent si souvent , c'est que les formes ne leur permettent guère de peser les probabilités . Ils opposent une loi équivoque à une autre loi équivoque, tandis qu'il faudrait opposer raison à raison, et vraisemblance à vraisemblance . Tout procès est un problème, il faut avoir à l'esprit un peu de géométrique pour le résoudre ; la mort est un problème aussi , je le résoudrai bientôt, mais il m'est démontré qu'en attendant je vous sera attaché, Monsieur, avec la plus vive reconnaissance .

 

V. »

 

1 Condorcet écrivit que le comte de Guignes, ambassadeur en Angleterre, fut « accusé par son secrétaire d'avoir joué dans les fonds publics à Londres ».

2 Le 17 mai, V* parlera de ce Tort, adversaire de de Guignes, comme d'un joueur impudent .

3 Le jeune Arouet avait été obligé par son père de suivre des études de droit, et il fut clerc chez maître Alain .

4 Contre Mme de Saint-Vincent qui aurait fait des faux en « calquant sur un verre » pour extorquer à Richelieu une somme considérable .

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30/03/2011 | Lien permanent

il faut acquitter les dettes de l’État . Tout bon citoyen doit penser ainsi .

 

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Je crains bien qu'à notre époque le loup soit l'Etat, et que nous soyons le Petit Chaperon Rouge ci-dessus !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

19 juin [1763]

 

Quelqu'un ayant dit que l'extinction des jésuites rendrait la France heureuse , quelqu'un ayant répondu que pour compléter son bonheur il fallait se défaire des jansénistes, quelqu'un se mit à dire ce qui suit :

 

Les renards et les loups furent longtemps en guerre.

Les moutons respiraient . Des bergers diligents

Ont chassé par arrêts les renards de nos champs ;

Les loups vont désoler la terre.

Nos bergers semblent entre nous

Un peu d'accord avec les loups.1

 

Je vous demande pardon , mon cher frère, de vous avoir demandé si on payait cette année le troisième vingtième . J'ai su qu'on le payait, et je trouve cela très juste car il faut acquitter les dettes de l’État 2. Tout bon citoyen doit penser ainsi .

 

Que fait frère Thieriot ? Vous verrai-je ?

Écrasez l'Inf .

 

Vous noterez qu'Omer a gardé Mme de Lauraguais pendant sa petite vérole, quoiqu'il ne la gardât pas par état 3; et qu’il a fait des vers dignes de sa prose en faveur de l'inoculation 4. Je les aurai ces beaux vers et nous rirons, mes frères . »


1 Vers publiés dans les Nouveaux Mélanges philosophiques, historiques, critiques, 1769, sous le titre « A l'occasion de l'expulsion des jésuites. » http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-71882&...

2 Le 23 mai, V* posait la question, en émettant la réserve qu'on aurait « dû avertir dans l'édit que le 3è vingtième supprimé se payerait cette année ».

3 Mme de Lauraguais avait entamé une procédure pour obtenir la séparation d'avec son mari ; « par état » était une formule utilisée dans les ordonnances du parlement .

4 Le parlement avait promulgué le 8 juin, à la requête d'Omer Joly de Fleury, un règlement interdisant l'inoculation dans le voisinage de la cour . A Richelieu, le 22 juin , V* écrira que « cet ennemi de l’inoculation a ... gardé Mme de Forcalquier et fait des vers pour Tronchin, non pas le fermier général, mais Tronchin l'inoculateur ». V* répondit à la décision du parlement par sa pièce « Omer de Fleury étant entré ... » : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80022x/f322.image.r...

 

Aujourd'hui, fête des pères, fruit issu du croisement de la fête des mères et du pétainisme , matiné de fond bassement commercial ; aussi , n'ayant plus de père en ce monde, je ne crains pas de diffuser cette illustration, au fond gentillette, non ?

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19/06/2011 | Lien permanent

Le Ferry botte ... en touche !

 

Le philosophe Luc Ferry ...

Non décidément, accorder le titre de philosophe à cet individu est au dessus de mes forces . Je ne vois en lui qu'un batard de l'élève Ducobu et du grand Duduche . Batard bavard , même !

Point de travail professoral ! Non ! môssieur est détaché en qualité, -ou par défaut plutôt,- de président/potiche dans le Conseil d'Analyse de la Société , le CAS, le caca . Là, il peut donner la pleine mesure de son talent logorrhéique pour un salaire étonnant , ce qui l'encourage à persister ! hélas , hélas !.

Qu'analyse ce conseil de planqués ? La Société ! Oui , mais laquelle ? Celle qui travaille vraiment ou celle qui profite honteusement de sinécures ?

Quels conseils donne le Conseil au premier ministre ? Nous le saurons dans quelques années, si tout se passe bien . Et je suis prêt à parier que ce seront encore de magnifiques rapports d'enfonceurs de portes ouvertes .

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L'Etre et le Néant , que Môssieur Ferry devrait analyser avec ses élèves, est devenu son mode de vie . De son "néant" médiatique récent, oublié qu'il est face aux candidats aux présidentielles et à Dirty Silly Keutard, il croit "être" en faisant des déclarations scabreuses . M. Ferry, votre demi dénonciation est un aveu de faiblesse, et alors je me suis même laissé aller à vous traiter de couilles molles (je suis généreux en mettant couilles au pluriel) . Un peu de vérité et de sincèrité nous changerait agréablement, mais peut-être est-ce trop demander à un beau parleur ( ara , perroquet célèbre chez les cruciberbistes ) ; ici aussi je me plie à l'usage en mettant beau , ce qui ne correspond évidemment pas à la réalité .

Criminal :  http://www.deezer.com/listen-2430053

 

Pour l'ex-ministre soupçonné , que la justice fasse son travail et qu'on n'hésite pas à faire le ménage correctement au lieu de cacher les déchets/pourris sous le tapis de la peur du scandale/confraternité de nantis .

 Voir :   http://rboussard.canalblog.com/archives/2011/05/31/212756...

Quand sera-t-on débarassé de guignols comme vous ?

Desilusion :  http://www.deezer.com/listen-5664306

 

 

Aussi, je me console avec un homme, un vrai, un courageux : Voltaire .

El mensajero :  http://www.deezer.com/listen-5664312

 

 

 

Faute de lettre du 12 juin, je mets en ligne, en date du 18 avril 2011, une lettre du 1er avril 1766 à Damilaville . Bonne lecture .

 

 

Confianzas :   http://www.deezer.com/listen-1086397

 

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12/06/2011 | Lien permanent

Combattons contre nous-mêmes jusqu’au dernier moment . Chaque victoire est douce

... Il s'agit ici de combats et victoires personnels, intimes, et non électoraux , où les combats fratricides sont courants et où les victoires ont un goût aigre . 

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« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

21 juillet 1762 aux Délices

Lisez cela 1, monseigneur, je vous en conjure, et voyez s’il est possible que les Calas soient coupables. L’affaire commence à étonner et à attendrir Paris, et peut-être s’en tiendra-t-on là. Il y a d’horribles malheurs qu’on plaint un moment et qu’on oublie ensuite. Cette aventure s’est passée dans votre province ; Votre Éminence s’y intéressera plus qu’un autre. Je peux vous répondre que tous les faits sont vrais ; leur singularité mérite d’être mise sous vos yeux.

Cette tragédie ne m’empêche pas de faire à Cassandre toutes les corrections que vous m’avez bien voulu indiquer . Malheur à qui ne se corrige pas soi et ses œuvres ! En relisant une tragédie de Mariamne, que j’avais faite il y a quelque quarante ans, je l’ai trouvée plate et le sujet beau . Je l’ai entièrement changée . Il faut se corriger, eût-on quatre-vingts ans . Je n’aime point les vieillards qui disent , j’ai pris mon pli. − Eh ! Vieux fou, prends-en un autre ; rabote tes vers, si tu en as fait, et ton humeur, si tu en as . Combattons contre nous-mêmes jusqu’au dernier moment . Chaque victoire est douce. Que vous êtes heureux, monseigneur ! Vous êtes encore jeune 2, et vous n’avez point à combattre.

Natales grate numeras ? ignoscis amicis ?3

E per fine bacio il limbo della sua sacra porpora.4

V. »

 

1Suivant les éditions antérieures il s'agirait de l'Histoire d’Élisabeth Canning , or en fait cet ouvrage n'avait pas encore été publié . Il doit donc s'agir des Pièces originales concernant les Calas dont il est question dans la lettre du même jour à Ruffey  et pour l'édition de Paris dans la lettre du 26 juillet 1762 à Damilaville ;voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-21-123088947.html

2 Bernis, né en 1715 n'avait donc que 47 ans .

3 Comptes-tu sans chagrin les anniversaires ? Pardonnes-tu à tes amis ? ; Horace, Épîtres, II, 210 .

4 Et pour finir je baise le limbe de votre pourpre sacrée .

 

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09/06/2017 | Lien permanent

il faut avoir toujours raison, c'est là une terrible tâche

... Surtout lorsque dans le parti adverse Dum flueret lutulentus, erat quod tollere velles ! Qui habet aures audiendi, audiat !

 

http://lencyclopedix.free.fr/citlat2.php

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

9 juillet [1762] , aux Délices

Votre dessinateur me mande, mon grand magistrat, que vous êtes à Dijon ; puissiez-vous y être le conciliateur de la cour et du parlement ! Je n'ai point reçu le paquet que vous aviez eu la bonté de me promettre . Je l'attends, il s'agit de vos intérêts et de votre repos qui me sont également chers .

Je suis au quatrième tome de Corneille, c'est une occupation bien douce ; mais elle cesse de l'être puisqu'elle me coûte le bonheur de vous faire ma cour à La Marche . Je ne puis quitter un instant, il faut corriger deux feuilles par jour ; il faut souvent comparer l'espagnol et l'anglais au français dans les sujets qui ont été traités chez ces trois nations ; il faut avoir toujours raison, c'est là une terrible tâche . Laissez-moi, respectable ami, à mon atelier cette année, et je vous réponds que, si M. Tronchin me fait vivre, je suis à vos ordres en 1763 .

Permettez-vous que je joigne ici une lettre pour M. de Vosges ? Je commence à douter que je vous aie adressé un de ses dessins que je vous renvoyais . Il aime les grosses figures ; à la bonne heure . Il me paraît qu'il y a du gran' gusto dans sa manière . Je vous remercie encore une fois de m'avoir prêté cet artiste . Vous venez de perdre le boursouflé Crébillon 1.

Dum flueret lutulentus, erat quod tollere velles 2.

Adieu, monsieur, conservez vos bontés à l'homme du monde qui vous est attaché avec le plus tendre respect .

V. »

2 Alors qu'il allait comme un fleuve boueux, il y avait des choses qu'on eût voulu y prendre ; Horace, Satires, I, IV, 2 .

Ce vers est quelquefois compris aussi dans un sens opposé qui ne convient pas ici : « Comme il allait comme un fleuve boueux, il y avait des choses qu'on eût voulu y supprimer. » Au lieu de dum, l'original d'Horace porte cum .

 

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30/05/2017 | Lien permanent

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