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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

J'ai imaginé comme un éclair et j'ai écrit avec la rapidité de la foudre . Je tomberai peut-être comme la grêle .

 

 

Note rédigée le 23 août 2011 pour parution le 20 octobre 2010 .

 

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

20 octobre [1761]

 

Ô anges, ô anges,

Nous répétions Mérope (que nous avons jouée sur notre très joli théâtre, et où Marie Corneille s'est attiré beaucoup applaudissements dans le récit d'Isménie que font à Paris de vilains hommes 1) . Elle était charmante .

En répétant Mérope, je disais : voilà qui est intéressant . Ce ne sont pas là de froids raisonnements, de l'ampoulé et du bourgeois . Ne pourrais-tu pas, disais-je tout bas à V..., faire quelque pièce qui tînt de ce genre vraiment tragique ? Ton Don Pèdre sera glaçant avec tes États généraux, et ta Marie de Padille ! Le diable alors entra dans mon corps . Le diable ? non pas, c’était un ange de lumière, c'était vous . L'enthousiasme me saisit . Esdras n'a jamais dicté si vite . Enfin en six jours de temps j'ai fait ce que je vous envoie . Lisez, jugez, mais pleurez .

Vous me direz peut-être que l'ouvrage des six jours est souvent bafoué 2. D'accord, mais lisez le mien . Il y a deux ans que je cherchais un sujet ; je crois l'avoir trouvé . Mais, dira Madame d'Argental, c'est un couvent, c'est une religieuse, c'est une confession, c'est une communion . Oui, Madame, et c'est par cela même que les cœurs seront déchirés . Il faut se retrouver à la tragédie pour être attendri . La veuve du maître du monde des carmélites, retrouvant sa fille épouse de son meurtrier, tout ce que l'ancienne religion a de plus auguste, ce que les plus grands noms ont d'imposant, l'amour le plus malheureux, les crimes , les remords, les passions, les plus horribles infortunes ! En est-ce assez ? J'ai imaginé comme un éclair et j'ai écrit avec la rapidité de la foudre . Je tomberai peut-être comme la grêle . Lisez, vous dis-je, divins anges, et décidez .

Voici peut-être de quoi terminer les tracasseries de la comédie . Fi Zulime ! Cela est commun et sans génie . Donnez la veuve d'Alexandre à Dumesnil, la fille d'Alexandre à Clairon et allez .

Mlle Hus m'a écrit . Elle atteste des dieux contre vous . Qu'elle accouche . J'ai bien accouché , moi, et je n'ai été que six jours au travail . Que dites-vous de Mlle Arnould, 3 et du roi d'Espagne 4?

Ô charmants anges je baise le bout de vos ailes .

 

V, le vieux V, âgé de

soixante et huit commencés . »

 

1 Un personnage, Phanès, qui prend une partie du rôle d'Isménie et notamment son récit dans le V, 6., est ajouté dans une version de Mérope jouée par les Comédiens, et imprimée par Prault en 1758 .

2 Genèse.

3 La cantatrice d'opéra Sophie Arnould avait quitté pour l'amant de Mlle Hus (Bertin) le comte de Lauraguais pendant qu'il séjournait chez V* fin septembre-début octobre ; elle lui reviendra .

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20/10/2010 | Lien permanent

J'ai imaginé comme un éclair et j'ai écrit avec la rapidité de la foudre . Je tomberai peut-être comme la grêle . Lisez,

... Señor météo, lances-tu une alerte ora(n)ge ?

En tout cas je saute sur l'occasion pour mettre en ligne cette lettre, je viens de retrouver un accès Internet, pour combien de temps ? SFR m'ayant joyeusement annoncé, il y a quelques heures, un problème général qui durerait sans doute jusqu'au 10 !! Alors je speede !

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

20 octobre [1761] 1

Ô anges, ô anges,

Nous répétions Mérope (que nous avons jouée sur notre très joli théâtre, et où Marie Corneille s'est attiré beaucoup d'applaudissements dans le récit d'Isménie 2 que font à Paris de vilains hommes ) . Elle était charmante .

En répétant Mérope, je disais, voilà qui est intéressant . Ce ne sont pas là de froids raisonnements, de l'ampoulé, et du bourgeois . Ne pourrais-tu pas, disais-je tout bas à V..., faire quelque pièce qui tint de ce genre vraiment tragique ? Ton Don Pèdre sera glaçant avec tes états généraux, et ta Marie de Padille ! Le diable alors entra dans mon corps . Le diable ? non pas, c'était un ange de lumière, c'était vous . L'enthousiasme me saisit . Esdras n'a jamais dicté si vite . Enfin en six jours de temps j'ai fait ce que je vous envoie . Lisez, jugez, mais pleurez .

Vous me direz peut-être que l’ouvrage des six jours est souvent bafoué 3. D'accord mais lisez le mien . Il y a deux ans que je cherchais un sujet ; je crois l'avoir trouvé . Mais, dira madame d'Argental, c’est un couvent, c'est une religieuse, c'est une confession, c'est une communion. Oui madame, et c'est par cela même que les cœurs seront déchirés . Il faut se retrouver à la tragédie pour être attendri . La veuve du maître du monde aux carmélites, retrouvant sa fille épouse de son meurtrier, tout ce que l'ancienne religion a de plus auguste, ce que les plus grands noms ont d'imposant, l'amour le plus malheureux, les crimes, les remords , les passions, les plus horribles infortunes ! En est-ce assez ? J'ai imaginé comme un éclair et j'ai écrit avec la rapidité de la foudre . Je tomberai peut-être comme la grêle . Lisez, vous dis-je, divins anges, et décidez .

Voici peut-être de quoi terminer les tracasseries de la comédie . Fi Zulime ! Cela est commun et sans génie. Donnez la veuve d'Alexandre à Dumesnil, la fille d'Alexandre à Clairon , et allez .

Mlle Hus m'a écrit 4. Elle atteste les dieux contre vous . Qu'elle accouche . J'ai bien accouché, moi, et je n'ai été que six jours au travail . Que dites-vous de Mlle Arnould, et du roi d'Espagne 5?

Ô charmants anges je baise le bout de vos ailes .

V, le vieux V, âgé de

soixante et huit commencés . »

1 Date complétée par d'Argental sur le manuscrit .

2 Ac. V, sc. 6

4 Quand le comte de Lauraguais était venu à Ferney en septembre 1761, Bertin avait abandonné Mlle Hus enceinte pour Sophie Arnould, maîtresse de Lauraguais ; mais celle-ci revint à Lauraguais, dont elle eut encore deux enfants, avant de passer entre les bras d'autres amants .

5 Sur le roi d'Espagne : sa femme Marie-Amélie de Saxe était morte le 27 septembre, mais il ne se remaria pas ; le troisième pacte de famille avait été signé le 15 août 1761 et devait conduire à la déclaration de guerre de l'Angleterre à l'Espagne, puis au traité de Paris le 10 février 1763 . voir lettre du 11 octobre 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/11/je-n-ai-nulle-part-a-la-tumefaction-du-ventre-de-mlle-hus-je.html

 

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07/10/2016 | Lien permanent

Il est même difficile de comprendre que ceux à qui cet argent est dû tardent tant à le recevoir

... Recherche gagnant du loto désespérément ?

Je n'ai pas cette chance , le père Noël devrait y pourvoir .

 Par exemple :

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« A François Guillet, baron de Monthoux

au château

d’Annemasse recommandé à M. Mirabaud

Aux Délices 2 décembre 1759 1

Monsieur, les inquiétudes des jurisconsultes de Genève m’en donneraient si votre parole d'honneur me rassurait . Ils prétendent que le contrat n'a point son effet puisqu'on a manqué à la clause principale de rapporter les pièces justificatives qui prouvaient que l'argent à vous prêté monsieur est pour son prix non payé de la terre d'Annemasse . Ils disent que je perds ma sureté et mon hypothèque si je ne fais les diligences nécessaires . Je vous supplie instamment monsieur de nous épargner à tous deux un tel désagrément . Vous êtes le maître d'exiger le reçu de l'argent que vous avez donné . Il n’y a rien de si simple et de si facile . Il est même difficile de comprendre que ceux à qui cet argent est dû tardent tant à le recevoir . Je vous prie monsieur de m'honorer d'une réponse prompte et positive .

À l'égard de l'avoine nous n'aurons pas de difficulté sur le prix, et vous me ferez plaisir de m'en envoyer beaucoup . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments qui vous sont dus

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Guillet a noté : « 2 décembre 1759 . Pour le prix de l’avoine de M. de Voltaire m'écrit qu'on n'aura pas de différend. » . Voir lettre du 17 octobre 1759 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/04/j-ai-heureusement-monsieur-trouve-l-argent-dont-vous-avez-be-5482624.html

et du 15 novembre 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/24/comme-le-prix-varie-toutes-les-semaines-il-vaudrait-mieux-qu-5496462.html

 

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08/12/2014 | Lien permanent

Cet étalage est peut-être inutile , puisqu’on ne reçoit point d'argent

...  Doit se dire Nicolas Zébulon Ier en consultant "ToutpourlaFrance.net" . Je vous le recommande : https://www.toutpourlafrance.net/  .

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« A Jacques Pernetti

Ferney, 21 septembre 1761

Vous devriez, cher abbé, venir avec le sculpteur, et bénir mon église . Je serais charmé de servir votre messe, quoique je ne puisse plus dire : Qui laetificat juventutem meam 1.

Je doute qu'il y ait un programme pour l'édition de Corneille . Cet étalage est peut-être inutile , puisqu’on ne reçoit point d'argent, et qu'on ne fait point de conditions . Les frères Cramer donneront pour deux louis d'or 12, 13 ou 14 volumes in-8°, avec des estampes . Ceux qui voudront retenir des exemplaires, et avoir pour deux louis un ouvrage qui devrait en couter quatre, n'ont qu'à retenir chez les Cramer les exemplaires qu'ils voudront avoir, ou chez les libraires correspondants des Cramer, ou s'adresser à mes amis qui m'enverront leurs noms, et tout sera dit . Tout n'est pas dit pour vous, mon cher confrère ; car j'ai toujours à vous répéter que je vous aime de tout mon cœur .

V. »

1 Qui réjouit ma jeunesse ; Psaumes, XLII, 4.

 

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06/09/2016 | Lien permanent

Cet arrangement m'a paru peu convenable. Je n'ai point signé

... Dupont-Moretti , --innocent comme l'agneau qui vient de naître évidemment ,-- n'est pas loin de déclarer cela et dit plus exactement ceci : https://www.bfmtv.com/police-justice/en-direct-proces-d-eric-dupond-moretti-l-interrogatoire-du-ministre-de-la-justice-reprend_LN-202311070261.html

A l'entendre, il faut sortir nos mouchoirs tant sa peine est grande ... Pauvre Chilly Willy, tu t'es fait pincer : 

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« A Pierre-Michel Hennin

J'étais près de signer le traité aujourd'hui, mon cher ministre. On donne deux cent vingt mille livres, en prenant la moitié des meubles, et en me donnant l'autre ; mais on ne paye que soixante mille livres argent comptant, et le reste en dix années. Cet arrangement m'a paru peu convenable. Je n'ai point signé. Il faut un peu plus d'argent comptant. Voyez si vous pouvez rendre ce service à Mme Denis. Voici un état fidèle de la terre. J'ai le cœur navré en la quittant ; mais je ne l'ai bâtie que pour maman, et il faut que la vente la mette à son aise.

Quand vous serez à votre maison de campagne 1, ne pouvez-vous pas pousser jusqu'à Ferney? Car, en conscience, je ne puis aller à Genève.

Dès que vous serez arrangé dans votre petite maison, je quitterai mes confins uniquement pour vous.

18è mars 1768. »

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08/11/2023 | Lien permanent

La destitution de cet homme est l’objet le plus important de cette affaire et le seul qui puisse nous délier les mains

... On peut le supposer à propos du czar Poutine, sans oublier qu'il ne règne pas avec une cour de saints, et que son élimination ne garantit pas d'avoir un.e démocrate à sa place . Dur dur de négocier avec l'ours oriental .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

29 Décembre 1766 (1).

Voyez, mon cher ange, si Homère n’avait pas raison de dire que le destin est le maître de tout.

Premièrement, c’est un étrange effet de la destinée que la femme de votre laquais Lejeune soit la sœur d’un homme qui aurait été peut-être maréchal de France, s’il eût vécu, et qui sûrement aurait mérité de l’être.

Secondement, c’est encore une grande fatalité qu’elle soit venue à Ferney. Mais en voici une troisième non moins forte.

Parmi soixante et dix mille scélérats en commission, qui sont employés à tourmenter la nation dans les bureaux des fermes, il y a entre autres un scélérat nommé Jeannin, revêtu de l’emploi de contrôleur du dernier bureau entre la France et Genève, dans un village nommé Saconnex. Cet homme m’a les plus grandes obligations ; j’ai empêché deux fois qu’on ne le chassât de son poste ; je lui ai prêté une maison, je lui ai prêté de l’argent. Lui et sa femme venaient souvent dîner à la table de notre maître d’hôtel. Il vit plusieurs fois cette pauvre Lejeune, qui n’avait point d’autre nom dans la maison ( car elle n’a pris le nom de Doiret qu’au bureau de Collonges, où elle a été arrêtée, à six lieues de Ferney, sur la route de Chalon.)

L’infernal Jeannin a été son confident ; il s’est offert de la servir, il l’a conduite lui-même de Ferney à Collonges dans mon carrosse, moyennant une récompense 1 ; et c’est là qu’il l’a trahie pour avoir, outre sa récompense, le tiers des effets qu’il a fait saisir.

Cet homme, pour être plus sûr de sa proie, et craignant que nous ne réclamassions le carrosse, les chevaux et les habits qui étaient dans les malles mêlés avec les papiers de madame Lejeune déclara que les papiers m'appartenaient, et Mme Lejeune eut la probité ou l’imprudence de dire, dans son trouble, que les papiers étaient à elle.

Nous ne savions point, quand nous avons commencé la procédure contre des quidams, que Jeannin était instruit du nom de Lejeune. Nous ne pouvons plus continuer la procédure contre ce misérable, trop instruit que madame Lejeune est la femme de votre valet de chambre, et qui ne manquerait pas de le déclarer en justice.

Il est d’une nécessité indispensable de commencer par faire révoquer cet homme ; il n’est pas de la province, et il n’y restera certainement pas. Il n’y a qu’à dire un mot à Rougeot, fermier-général, chargé de la ruine du pays de Gex ; il est de Dijon ; c’est un très bon homme. M. de Courteilles ou quelque autre peut prier M. Rougeot de renvoyer Jeannin sans délai. J’agirai de mon côté. Rougeot m’aime, et il est venu coucher souvent à Ferney.

La destitution de cet homme est l’objet le plus important de cette affaire et le seul qui puisse nous délier les mains. Car ce monstre, n’osant avouer son crime, n’a été qu’un dénonciateur secret, et il n’est fait mention de lui dans le procès-verbal de Collonges que sous le nom d’un quidam. Dès qu’il sera écarté, nous serons à notre aise, et nous informerons contre ce quidam sans nommer Jeannin. Ou si on le nomme, il ne sera plus à craindre 2.

Mme Denis persiste toujours dans la juste résolution de redemander ses chevaux et son carrosse ; car si elle consent à la saisie, elle s’avoue coupable, avec moi, d’un délit que nous n’avons commis ni l’un ni l’autre. Pour moi, je fonde mon innocence sur l’impossibilité morale que je fasse commerce de livres, et qu’à l’âge de soixante et treize ans je me sois fait colporteur pour faire fortune.

Tout ceci est horrible, je le sais, mon cher ange ; mais vous avez du courage et de la sagesse, et vous viendrez à bout de tout. Il y a dans la vie de plus grands malheurs ; il n’y a d’autre chose à faire qu’à les réparer ou à les supporter. Mon âme sera aussi à son aise dans un village de Suisse ou de Hollande que dans celui de Ferney, et partout où sera cette âme, elle adorera la vôtre. Je serais déjà parti, tout languissant que je suis, et je serais actuellement enfoncé dans les neiges, si je n’attendais pas de vos nouvelles . Je ne veux ni partir, ni mourir, sans en avertir mon cher ange.

V. »

2 Phrase ajoutée par V* sur le manuscrit .

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01/04/2022 | Lien permanent

Nous ne laisserons pas d'être assez embarrassés cet été . Ferney sera plein jusqu'au toit

... C'est ce que souhaite François-Xavier Verger -que je salue amicalement- qui travaille pour que vive le château de Voltaire aussi bien que du temps du patriarche, lieu d'accueil et de travail remarquable .

Voir : https://www.youtube.com/watch?v=HICmoAYVFt0

et : https://www.youtube.com/watch?v=Q7I9p-dCXJU

et : https://www.youtube.com/watch?v=_127cMOZVVc

Voyage de presse à Ferney-Voltaire - Chatillon Architectes

Bienvenue chez Voltaire

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 2 avril 1765]

Voici, mon cher Gabriel, l'ouvrage le plus intéressant pour la philosophie et pour les philosophes, le plus nécessaire, le plus fait pour avoir un prompt débit 1. Heureusement c'est un ouvrage auquel M. le duc de Praslin s'intéressera . On me l'envoie de Paris, et je vous le confie comme à un frère qui va travailler pour les frères . L'entrée dans Paris est sûre . Ne perdez pas un instant ; servez-vous d'un caractère un peu moins gros que celui de la Destruction . Faites travailler, je vous en prie, dès ce jour même . En vérité vous avez bien fait de quitter l'Espagne pour la France . Je vous réponds que tant que je vivrai vos presses ne seront pas oisives . Je vous instruirai la première fois que je vous verrai des choses qu'on exige de vous, comme d'envoyer les premiers exemplaires par la poste, à ceux qu'on vous indiquera .

On a porté à Tournay le peu de meubles qu'on a pu trouver ; on nous a volé des matelas et des couvertures . Nous tâcherons de réparer tout cela . Nous ne laisserons pas d'être assez embarrassés cet été . Ferney sera plein jusqu'au toit .

Savez-vous bien que le parlement de Toulouse s’est assemblé pour faire des remontrances au roi ? Il soutient toujours que Calas a été roué loyalement . Je vous jure, mon cher Gabriel, que je ne voudrais pas me trouver actuellement à Toulouse .

Voici un petit mot pour Mlle Rieux . Je vous embrasse tendrement vous et les vôtres .

Point du tout . J’envoie le billet pour Mlle Rieux en droiture .

On vous recommande mon cher ami secret profond et diligence extrême .

V. »

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13/07/2020 | Lien permanent

dans le temps que je vous parlais de caisses, vous me parliez de Munster ; cet objet est plus important pour moi

 Munster ! mon cher Voltaire ,

Vous avez dit : Munster ?

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 Mon inconscient me souffle irrésistiblement à l'oreille la publicité qui était faite pour le "Munster des Petits Amis" , que les moins de vingt ans n'ont jamais, ni vue, ni entendue .

Kitchissime pub :

http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB32125...

 

Eh bien ! voici des caisses -à savon, de course-, de Munster ... Allez ! roulez jeunesse !!

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 Plus sérieusement, saluons encore ici l'amitié active de Volti qui emploie toutes ses relations pour soutenir une personne aimée , ce sera Munster pour un grand ami !

 

« A Sébastien Dupont

 

 

 

A Prangins, 3 janvier [1755]

 

 

 

Mon cher ami, dans le temps que je vous parlais de caisses, vous me parliez de Munster ; cet objet est plus important pour moi . Je viens de faire un mémoire, sur la réception de votre lettre du 25 décembre . J'écris à M. le comte d'Argenson la lettre la plus pressante ; j'en écris autant au président Hénault 1; je m'adresse encore à un commis . Mme Denis se joint à moi ; mais que peuvent de pauvres suisses comme nous ? Ne feriez-vous pas bien d'engager, si vous pouvez, M. de Monconseil à faire parler madame sa femme ?2 Gare encore que le procureur général ne demande la comptabilité . Je ne suis pas né heureux, mais je le serais assurément si je pouvais vous servir . La poste part ; je n’ai que le temps de vous rendre compte du devoir dont je me suis acquitté . Mille compliments à Mme Dupont . Ne m'oubliez pas auprès de M. et Mme de Klinglin . Adieu . Si vous êtes prévôt, je vous promets de venir vous voir . 

 

 

 

V.»


 

 

2 Cécile Thérèse Rioult de Cursay fut dame d'honneur de la reine de Pologne , femme de Stanislas Lesczinski, au cours de son séjour à Chambord ; elle épousa le marquis et lieutenant-général de Monconseil en 1747, et elle acquit la jouissance du domaine de Bagatelle , au Bois de Boulogne, et y reçut dans les premiers temps la société galante . Dévouée à la reine, et pour faire pendant à Mme de Pompadour, elle favorisa une rencontre entre Louis XV et la princesse de Robecq, obtenant alors comme compensation le pouvoir d'arrondir son domaine déjà étendu . Elle écrira en prose et en vers une relation de la fête donnée par le maréchal duc de Richelieu à son retour victorieux de Minorque en 1756 . Elle donnera des fêtes plus morales, dont celle du 5 septembre 1757 en l'honneur de Stanislas . Elle avait donc de l'influence et des relations importantes.

 

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02/11/2011 | Lien permanent

Il faut un peu se presser d'envoyer cet ouvrage à Paris

... Mais sincèrement je doute que l'ouvrage dont je vais vous parler supporte le voyage , jugez-en : http://actu.orange.fr/societe/insolite/un-pilote-dessine-...

Si j'étais recruteur pour l'Armée de l'air je peux vous assurer que j'engagerais ce pilote, qui, victime de grenouilles de bénitier hypocrites comme seul(e)s savent l'être les Ricain(e)s, risque d'être mis à pied . Ce puritanisme imbécile , source de l'élection d'un Donald Trump, autrement malfaisant que ce pilote, me met en rage et me donne une furieuse envie d'ouvrir la boite à baffes .

 Résultat de recherche d'images pour "photo pénis dessiné par aviateur US"

Oh quel dangereux terroriste ! qui horrifie les petits enfants (and so proud mothers) , lesquels n'ont qu'un malheureux Colt 45 dans leur poche pour chasser le Malin. Un pénis couillu dans le ciel devrait donner une idée de Dieu et comment il a créé le monde, non ?

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 6 janvier 1763]

Monsieur Cramer est supplié de vouloir bien renvoyer la dernière feuille des remarques sur l'Histoire, et d'y ajouter les titres des articles . Il faut un peu se presser d'envoyer cet ouvrage à Paris . Il peut contribuer au prompt débit de l'édition de l'Histoire . »

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18/11/2017 | Lien permanent

méritai-je d'être persécuté pour avoir toujours dit en cent façons différentes qu'on ne fait jamais de bien à Dieu en fa

 

 http://jmomusique.skynetblogs.be/tag/bach

http://www.deezer.com/listen-4175957

 

 "on ne fait jamais de bien à Dieu en faisant du mal aux hommes" : je repense ici aux Roms, -voleurs de poules bien connus, n'est-ce pas !?- qui n'ont pas su se couler dans le moule du monde policé  !

Et je cite un président et son grand (aux deux sens du terme ) ami  Brise Heurtafaux Tunoulé :"Rom ! unique objet de mon ressentiment ! Rom, que je hais ..."

 http://www.deezer.com/listen-2425674

Toutefois, je leur -( tous les sus-nommés )- demande poliment de ne pas trop s'approcher de mon poulailler !

 

 

 

 

 

« A Frédéric , prince héritier de Prusse

 

[septembre 1739]

 

Monseigneur,

 

J'ai reçu à Paris les deux plus grandes consolations dont j'avais besoin dans cette ville immense , où règnent le bruit, la dissipation, l'empressement inutile de chercher ses amis, qu'on ne trouve point ; où l'on ne vit point pour soi-même, où l'on se trouve tout d'un coup enveloppé dans vingt tourbillons plus chimériques que ceux de Descartes, et moins faits pour conduire au bonheur que les absurdités cartésiennes ne font connaître la nature. Mes deux consolations, Monseigneur, sont les deux lettres dont Votre Altesse Royale m'a honoré du 9 et du 15 août, qui m'ont été renvoyées à Paris.

 

Il a fallu d 'abord, en arrivant, répondre à beaucoup d'objections que j'ai trouvées répandues dans Paris contre les découvertes de Neuton. Thiriot doit avoir l'honneur d'envoyer cette réponse [i] à Votre Altesse Royale. Mais ce petit devoir dont je me suis acquitté ne m'a point fait perdre de vue ce Mahomet dont j'ai déjà eu l'honneur d'envoyer les prémices à Votre Altesse Royale. Voici deux actes à la fois. Si j'avais attendu que cela fût digne de vous être présenté, j'aurais attendu trop longtemps. Je les envoie comme une preuve de mon empressement à vous plaire, et pour meilleur preuve je vais les corriger. Votre Altesse Royale verra si les horreurs que le fanatisme entraine y sont peintes d'un pinceau assez ferme et assez vrai . Le malheureux Séide qui croit servir Dieu en égorgeant son père n'est point un portrait chimérique. Les Jean Chatel, les Clément, les Ravaillac étaient dans ce cas et ce qu'il y a de plus horrible c'est qu'ils étaient tous dans la bonne foi. N'est-ce donc pas rendre service à l'humanité de distinguer toujours, comme j'ai fait, la religion de la superstition, et méritai-je d'être persécuté pour avoir toujours dit en cent façons différentes qu'on ne fait jamais de bien à Dieu en faisant du mal aux hommes ? Il n'y a que le suffrage, les bontés, et les lettres de Votre Altesse Royale qui me soutiennent contre les contradictions que j'ai essuyées dans mon pays. Je regarde ma vie comme la fête de Damoclès chez Denys. Les lettres de Votre altesse Royale et la société de Mme la marquise du Châtelet sont mon festin et ma musique.

 

Mais de la persécution

Le fer, suspendu sur ma tête,

Corrompt les plaisirs de la fête

Que, dans le palais d'Apollon,

Le divin Frédéric m'apprête.

Sans cela ma muse enhardie

Par vos héroïques chansons,

Prendrait une nouvelle vie

Et mêlerait de nouveaux sons

Aux concerts de votre harmonie

En profitant de vos leçons :

Mais quoi sous la serre cruelle

De l'impitoyable vautour

Voit-on la tendre Philomèle

Chanter les plaisirs et l'amour ?

 

 A peine suis-je arrivé à Paris, qu'on a été dire à l'oreille d'un grand ministre [ii] que j'avais composé l'histoire de sa vie et que cette histoire critique allait paraître dans les pays étrangers. Cette calomnie a été bientôt confondue mais elle pouvait porter coup. Votre Altesse Royale sait ce qu'est le pouvoir despotique et elle n'en abusera jamais, mais elle voit quel est l'état d'un homme qu'un seul mot peut perdre. C'est continuellement ma situation. Voila ce que m'ont valu vingt années consumées à tâcher de plaire à ma nation, et quelquefois peut-être à l'instruire. Mais encore une fois Votre altesse Royale m'aime et je suis bien loin d'être à plaindre. Elle daigne faire graver La Henriade ; quel mal peut-on me faire qui ne soit au-dessous d'un tel honneur ?

 

Je viens d'acheter un Machiavel complet, exprès pour être plus au fait de la belle réfutation que j'attends avec ce que vous allez en écrire [iii]. Je ne crois pas qu'il y en ait jamais de meilleure réfutation que votre conduite. Les hommes semblent tous occupés à présent à se détruire, et depuis le Mogol jusqu'au détroit de Gibraltar tout est en guerre. On croit que la France dansera aussi dans cette vilaine pyrrhique. C'est dans ce temps que Votre Altesse Royale enseigne la justice, avant d'exercer sa valeur. M'est-il permis de lui demander quand je serai assez heureux pour voir ces leçons d'équité et de sagesses ?

 

 

J'ai vu les fusées volantes qu'on a tirées à Paris avec tant d'appareil [iv] ; mais je voudrais toujours qu'on commençât par avoir un hôtel de ville, de belles places, des marchés magnifiques et commodes, de belles fontaines avant d'avoir des feux d'artifice. Je préfère la magnificence romaine à des feux de joie ; ce n'est pas que je condamne ceux-ci, à Dieu ne plaise qu'il y ait un seul plaisir que je désapprouve. Mais en jouissant de ce que nous avons, je regrette un peu ce que nous n'avons pas .

 

Votre Altesse Royale sait sans doute que Bouchardon et Vaucanson font des chefs-d'œuvre chacun dans leur genre . Rameau travaille à mettre à la mode la musique italienne. Voila des hommes dignes de vivre sous Frédéric, mais je les défie d'en avoir autant envie que moi.

 

Je suis avec le plus profond respect et la plus tendre reconnaissance, de Votre Altesse Royale ...

 

 

 

M. le prince de Nassau m'a dit que M. de Kaiserling [v] venait à Paris . Plût à Dieu ! »

 

 

iRéponse à toutes les objections principales qu'on a faites en France contre la philosophie de Newton, 1739.

ii Il est question du cardinal de Fleury et du « plan raisonné de l'histoire du siècle de Louis XIV » . l'édition Prault qui contenait ce plan fût saisie ; cf. lettre à d'Argenson du 28 septembre 1739.

iii Le 15 août, Frédéric écrit : « On m'avait dit que je trouverais la défaite de Machiavel dans les notes politiques d'Amelot de La Houssaye et dans la traduction du chevalier Gordon ... J'ai été bien aise de voir que mon plan était tout différent du leur, je travaillerai à l'exécuter dès que je serai de retour. »

iv Cf. lettre à Mme de Champbonin du 20 août 1739 .

v Favori de Frédéric, reçu à Cirey en 1737.

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30/09/2010 | Lien permanent

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