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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Cependant j'en passerai par tout ce que vous ordonnerez

... N'empêche que c'est moi qui ai raison ! pourrait affirmer Iana Jdanova ,femen , "tueuse" de la statue de cire de Poutine condamnée à 1500€ d'amende pour exhibition et dégradation et 3004€ de réparation du préjudice matériel . Pour autant que je sache, le dit Poutine, -le vrai-, s'en contrefiche et ne demande pas à ce que la statue de Iana soit réalisée .

 

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« A François Tronchin

conseiller d’État

[vers le 30 septembre 1759]

J'ai oublié de vous dire mon cher confrère qu'il faut un petit pont sous le cledar pour joindre l'avenue au grand chemin .

On ne trouve pas que dix pieds et demi soient assez haut . Il en faut onze au moins . Si nous faisions un parapet cela irait à quatorze ou quinze 1, et c'est alors qu'avec le remuement des terres et celles qu’il faudrait apporter d'ailleurs le tout irait au moins à mille écus . Je vous propose le marché le moins coûteux . Si vous croyez pouvoir donner 25 louis je me charge de faire quelque chose d'assez beau . Si vous aimez mieux ma dernière proposition, c'est-à-dire que la pierre ne vous coûte que le transport, et que nous achetions la chaux en commun, je suis encore prêt .

Il faut encore considérer que ce qui est en face de la maison de la Brandille demande un mur plus élevé et que le berceau doit être au niveau des allées d'ormes . Cela est indispensable . Il paraît nécessaire que la muraille en cet endroit fasse cet effet à peu près :

croquis volti 30 septembre 1759.jpg

 

Voilà des objets qui n'ont point été compris dans le plan de maître Matey .

Tout notre embarras vient de ce que votre chambre n'a voulu élever qu'un mur de sept pieds sous une terrasse de 12 à quatorze pieds d'élévation, et que Mirani a non seulement détruit mes haies , mais a emporté une grande partie de ma terre .

Plus j'y pense plus je crois que monsieur votre frère devrait donner 25 louis et me laisser faire . Cependant j'en passerai par tout ce que vous ordonnerez . »

1 Ou quinze est ajouté entre les lignes .

 

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15/10/2014 | Lien permanent

petit billet d'édification qui est d'un bon catholique romain

... tel que moi ! non pratiquant, ne croyant ni au diable ni au bon dieu pour le repos de l'esprit .

La vie d'humain est déjà assez compliquée sans y ajouter des trouilles irraisonnables d'enfers doublées d'espoirs de paradis utopiques .

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« A Philippe Debrus

Il faut calmer les alarmes de Mme Calas . L'article de la procession abominable dans laquelle on se vante à Dieu tous les ans, d'avoir égorgé il y a deux siècles quatre mille de ses concitoyens 1, est une chose qu'il faudrait graver en lettres d'or à toutes les portes des églises de Toulouse .

Cet article peut déplaire aux bedeaux et aux moines, et même aux marchands de cire qui vendent des cierges pour cette procession : mais tous les honnêtes gens de Paris en sont très contents . Cette procession doit révolter l'esprit des juges . Il est d'ailleurs très essentiel à la cause de faire voir l'excès du fanatisme qui règne dans la ville des jeux floraux et de montrer que c'est ce fanatisme qui s'est emparé de la tête des huit juges qui ont rendu cet arrêt infernal .

Mme Calas doit s’apercevoir qu'on ne pense point du tout dans la capitale de la France comme dans celle des Wisigoths .

Louis ne sait ce qu'il dit 2, il peut aller à la procession tant qu'il voudra, mais j'espère que cette cérémonie d'Iroquois ne subsistera pas encore longtemps .

On peut envoyer à Mme Calas ce petit billet d'édification qui est d'un bon catholique romain .

9è janvier [1763]. »

1 Commémorant le massacre des protestants de Toulouse en 1562 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Troubles_de_1562_%C3%A0_Toulouse

et : https://chretienssocietes.revues.org/3536

2 Louis Calas porte témoignage cependant en faveur de ses parents : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040676g/f1.image

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23/11/2017 | Lien permanent

Il n'y a rien que je ne fisse pour tâcher de rendre quelques petits services à un aussi digne magistrat

...Tel est le credo du désagréable Sarkozy qui joignit l'acte aux paroles : https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-politique/20110920....

Ô piston béni, comment ne fus-tu pas usé après tant d'usage ! Inusable instrument qui traverse les siècles , astiqué , briqué , doré sur tranche pour les ministres, étamé pour les fonctionnaires aux concours truqués , éternellement dissonant .

Consolons-nous avec Bourvil :

https://www.youtube.com/watch?v=jIUFKYkQMGA&ab_channe...

 

 

 

« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux, 1

Maîtresse des comptes à Lons-le-Saulnier

Franche-Comté

Madame, mon cher pâté ; je vous souhaite , à vous et à votre cher mari, une vie douce et sans orage . J'espère encore que dans deux ou trois ans, M. le duc de Choiseul pourra obtenir la vétérance pour M. de Vaux . Vous serez alors à votre aise, ce qui est très nécessaire quand on a un petit François à élever . Je vous assure que tant que je serai en vie je m’intéresserai à votre famille .

J'ignore si M. de Vaux est encore à Dôle . En cas qu'il y soit, je le prie de m'envoyer, s'il le peut, le discours prononcé par l'avocat général de la Chambre des comptes . On dit que ce discours est très éloquent, plein d'esprit, et d'une philosophie humaine . On dit que quelques faux dévots ont empoisonné cet ouvrage auprès de monsieur le vice-chancelier . On pourrait aisément faire parler à ce chef de la justice par Mme la duchesse d'Anville, son intime amie . Il n'y a rien que je ne fisse pour tâcher de rendre quelques petits services à un aussi digne magistrat que l'est cet avocat général dont on m'a fait les plus grands éloges .

Si votre mari est à Lons-le-Saulnier, il aura aisément peut-être ce discours par un ami . Sinon, je vous prie de lui envoyer ma lettre . Votre frère est à Paris . Tout ce qui est à Ferney vous embrasse de tout son cœur .

V. 2

13è janvier 1768. »

2 L'initiale est de la main de Wagnière, et une autre main a complété la signature en imitant celle de V*.

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10/08/2023 | Lien permanent

J'embrasse tendrement le ministre de paix . Je lui souhaite un bel olivier pour l’année

... Mais qui est-il ? qui sera-t-il ?

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

[vers le 25 décembre 1766]

J'embrasse tendrement le ministre de paix . Je lui souhaite un bel olivier pour l’année 1767 . A l'égard des myrtes il y en aura autant qu'il voudra . Je lui envoie le fatras latin . Les livres rares sont rarement de bons livres .

Je le supplie de me mettre aux pieds de Son Excellence, quoique ses pieds ne soient pas trop fermes . On dit qu'il ne peut encore marcher, c'est la statue de Nabuchodonosor, tête d'or et pieds d'argile 1 . Dites-lui , je vous en prie, que je lui serai tendrement dévoué toute ma vie .

Ne m'oubliez pas auprès du chevalier béarnais 2 , aussi vif que Henri IV , mon héros, et qui l'emporte, je crois, sur Henri IV en vigueur de tempérament . Je vous souhaite à tous deux que vous partagiez les filles de Genève cet hiver, attendu que cet amusement vaut mieux que celui de la comédie . La pièce suisse de Guillaume Tell n'a pas trop réussi, quoiqu'elle soit, dit-on, écrite dans la langue du pays .

Je suis dans la joie, mon petit de La Harpe vient de remporter le prix de l'Académie 3.

J'attends une autre joie, celle de lire le discours de M. Thomas.»

2 Taulès .

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30/03/2022 | Lien permanent

ayez tout autant de plaisir que vous pourrez ; vous savez qu'il n'y a que cela de bon, de sage, et d'honnête

... Rien à ajouter, ni à retrancher .

That's all folks !

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« A Marie-Françoise-Catherine de Beauvau-Craon, marquise de Boufflers-Remiencourt

Ferney , 15 décembre 1764

J'ai l'honneur, madame, d'avoir actuellement dans mon taudis le peintre que vous protégez 1. Vous avez bien raison d'aimer ce jeune homme ; il peint à merveille les ridicules de ce monde, et il n'en a point ; on dit qu'il ressemble en cela à madame sa mère . Je crois qu'il ira loin . J'ai vu des jeunes gens de Paris et de Versailles, mais ils n’étaient que des barbouilleurs auprès de lui . Je ne doute pas qu'il n'aille exercer ses talents à Lunéville : je suis persuadé que vous ne pourrez vous empêcher de l'aimer de tout votre cœur quand vous le connaitrez . Il a fort réussi en Suisse . Un mauvais plaisant a dit qu'il était comme Orphée, qu'il enchantait les animaux ; mais le mauvais plaisant avait tort . Il y a actuellement en Suisse beaucoup d'esprit ; on a senti très finement tout ce que valait votre peintre . S'il va à Lunéville, comme il le dit, je vous assure madame que je suis bien, fâché de ne pas l'y suivre . J’aurais été bien aise de ne pas mourir sans avoir eu l'honneur de faire ma cour à madame sa mère . Tout vieux que je suis, j'ai encore des sentiments ; je me mets à ses pieds, et, si elle veut me le permettre, aux pieds du roi . J'aurais préféré les Vosges aux Alpes ; mais Dieu et les dévots n'ont pas voulu que je fusse votre voisin . Goutez , madame, la sorte de bonheur que vous pouvez avoir ; ayez tout autant de plaisir que vous pourrez ; vous savez qu'il n'y a que cela de bon, de sage, et d'honnête . Conservez-moi un peu de bonté, et agréez mon sincère respect .

Le vieux Suisse, Voltaire . »

1 Le chevalier Stanislas-Jean de Boufflers , fils de la destinataire , est chez V* depuis quelques jours ; voir sa lettre à sa mère du 12 décmbre 1764 (Besterman , D 12240 ) .Voir : http://nancybuzz.fr/histoire-nancy-chevalier-stanislas-de-boufflers/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_de_Boufflers#%C5%92uvres_iconographiques

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16/02/2020 | Lien permanent

Je souhaite que mon nom soit parfaitement oublié

... Afin que ces foutues publicités ne polluent plus mes boites aux lettres .

Mises sur papier elles feraient quelques kilos chaque semaine . Quel temps perdu à les mettre à la poubelle .

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« Voltaire et Marie-Louise Denis

à Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul 1

Monseigneur, M. d'Argental m'a écrit que vous daignez vous souvenir de moi . Deux solitaires habitants des Alpes et du mont Jura vous interrompent un moment pour vous remercier et pour vous demander votre protection .

Nous espérons que vous daignerez faire pour nous ce que M. Rouillé a fait pour le président de Brosses notre voisin, nous ne nous adressons ni à intendant ni à conseiller d’État, nous attendons tout de vos seules bontés . Un brevet du roi suffit , c'est tout ce qu’il a fallu au président de Brosses . L'oncle et la nièce ne viendront pas à la vérité vous remercier à Versailles, mais ils vous béniront dans leur retraite . On est plus reconnaissant dans l'innocence des champs qu'à la cour . Et jamais vos bontés n'auront été mieux senties .

J'ajoute en mon particulier que Mme Denis mérite mieux que moi cette grâce, que la terre lui appartient et non à moi, que je ne suis pour rien dans cette requête au roi . Je souhaite que mon nom soit parfaitement oublié . Je n'oublierai jamais vos bienfaits .

Nous serons avec une respectueuse reconnaissance l'oncle et la nièce pour toute notre vie
monseigneur

vos très humbles et obéissants serviteur et servante

Voltaire, Denis .

Aux Délices route de Genève 12 février 1759. 2»

1 Étienne-François de Choiseul, connu sous le nom de marquis de Stainville jusqu'au mois d'auguste 1758, époque où il fut créé duc de Choiseul, avait remplacé le cardinal de Bernis aux affaires étrangères, vers la fin d'octobre 1758. De 1759 à 1770, Voltaire fut en correspondance suivie avec ce ministre; mais, par malheur, les lettres les plus intéressantes qu'il lui adressa sont restées inconnues. (Clogenson.)

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Fran%C3%A7ois_de_Choiseul#Citations_de_et_sur_Choiseul

2 Choiseul répond le 27 février 1759 : « Je serai charmé de pouvoir vous en donner une preuve [de mes sentiments pour vous ] dans l'affaire qui intéresse Mme Denis […] Mme la marquise de Pompadour en me remettant la lettre que madame votre nièce lui a écrite à ce sujet [ lettre du 11 février 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/08/ce-que-je-demande-madame-et-qui-ne-tire-a-aucune-consequence-5317731.html ] m'a marqué aussi tout le désir qu'elle a de l'obliger […] il est nécessaire […] que j'aie une copie ou du moins un extrait du contrat d'acquisition […] Sur cette pièce je ferai dresser le brevet que vous souhaitez et je vous l'enverrai aussitôt ; »

 

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11/03/2014 | Lien permanent

Il est triste d'avoir en même temps mal à la bouche et au cul

... Et moi qui n'ai mal ni à l'une ni à l'autre, je me marre en lisant ça . Superbe tête à queue . Pas de langue de bois avec ce sacré Volti .

 Beaucoup plus de franchise que ces élus ou futurs élus à la tête de l'état qui jouent les costauds en camouflant les ratés de leurs faibles machines , Nicolas mou du palpitant, et François pelé de la  châtaigne .

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« A Gabriel Cramer

Il est triste d'avoir en même temps mal à la bouche et au cul, mais la nature humaine est faite pour souffrir par tous les bouts .

Je prie instamment monsieur Cramer de mander à Mme d'Epinay que j'aime mieux donner un louis d'or pour ne pas avoir Lancelot du Lac que de donner quatre louis pour un pareil bouquin , et qu'ainsi elle ait la bonté de rompre le marché ; je ne sais aucune nouvelle .

J'aurais voulu savoir, si on mettra au pilori l'homme qui se plaignait qu'on mit la faucille dans sa moisson 1.

3 décembre [1758] »

1 Allusion à une lettre de Vernet du 15 avril 1754 . comme Gagnebin, le premier éditeur de cette lettre l’avait déjà signalé, V* rapporte dans la Lettre curieuse de M. Robert Covelle que , lorsque Vernet avait appris l'intention des Cramer de publier l'Essai sur les Mœurs, il avait écrit à V* : « Voici encore de nos libraires qui mettent la faucille dans notre moisson [...] » éd. Moland, XXV, 495 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/505

Voir aussi : http://books.google.fr/books?id=2sVDAAAAYAAJ&pg=PA48&lpg=PA48&dq=vernet+voltaire&source=bl&ots=2v_3DeiePD&sig=_478IBc-tXs43XW5zqli1bghbeI&hl=fr&sa=X&ei=rf2yUoTlAYmX1AXqs4GQDw&ved=0CE4Q6AEwBQ#v=onepage&q=vernet%20voltaire&f=false

 

 

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19/12/2013 | Lien permanent

depuis quelque temps je n'aime pas les trônes

Pas plus que Voltaire, je n'aime les trônes où siègent des élus, tant du suffrage universel que les soi-disant élus de Dieu . Le seul avantage (?) pour le peuple est que là-haut ils sont des points de mire, j'allais dire des cibles à quolibets, plus souvent que des objets d'admiration .

Pour le reste , " Hi ! Happy tax payers !!"

 Lorsque j'entends les échos médiatiques des courses aux trônes, je ne peux oublier les Foires du Trône de ma jeunesse , où moyennant finances on est les rois .

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« A Madame Louise-Dorothée de Saxe-Meiningen, duchesse DE SAXE-GOTHA
Aux Délices, près de Genève, 25 mars [1755]

Madame, je ne suis donc destiné qu'à être de loin le malade de Votre Altesse sérénissime . La grande maîtresse des cœurs a l'avantage de souffrir auprès de vous, et il est sûr qu'elle en souffre infiniment moins. C'est du moins une consolation pour moi d'être dans un lit que monseigneur le prince, votre fils, a mieux occupé que moi, je crois qu'il y dormait mieux. J'ai acheté toute meublée la maison où il a passé un été mais j'ai fait abattre un trône qu'on lui avait fait pour avoir la vue de Genève et de son lac i. Votre Altesse sérénissime me dira que depuis quelque temps je n'aime pas les trônes , je les aimerais si Votre Altesse sérénissime avait un royaume. Mais si je détruis les trônes de sapin peints en vert, j'abats toutes les murailles qui cachent la vue, et monseigneur le prince ne reconnaîtrait plus la maison. Est-il possible, madame, que votre malade plante et bâtisse, et que ce ne soit pas à Gotha ? J'ai appelé ce petit ermitage les Délices; il portait le nom de Saint-Jean. Celui que je lui donne est plus gai. Il n'y a pas d'apparence que je quitte une maison charmante et des jardins délicieux où je suis le maître, et un pays où je suis libre, pour aller chez un roi, fût-ce le roi de Cocagne. Je ne quitterai mes Délices que pour des délices plus grandes, pour faire encore ma cour à Votre Altesse sérénissime. Je n'irai point à Berlin essuyer des caprices cruels, ni à Paris m'exposer à des billets de confession, je crains les monarques et les évêques. Je vivrai et je mourrai en paix, s'il plaît à la destinée, la souveraine de ce monde, car j'en reviens toujours là c'est elle qui fait tout, et nous ne sommes que ses marionnettes. Si je n'avais pas été condamné à passer presque tout le mois de mars dans mon lit par cette destinée, qui prédétermine les corps et les âmes, j'aurais écrit plus tôt à ma protectrice, à ma bienfaitrice, à celle qui aura toujours mes premiers respects et les premiers hommages de mon cœur.
Nous avons , à Genève le premier ministre de Cassel, qui a été autrefois gouverneur du prince, et qui vient demander pardon aux cendres de Calvin de la désertion de son pupille.
Recevez, madame, les profonds respects que je présente à Votre Altesse sérénissime et à votre auguste maison. »

 

 

 

i C'est une constante que V*, dans ses dernières résidences, tient à avoir une « belle vue ».

 

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21/12/2011 | Lien permanent

Les Anglais enchériront le sucre il sera cher à Leipsick mais les bottes y seront à bon marché

 ... Boots are made for walking !

http://www.youtube.com/watch?v=SbyAZQ45uww

Je ne sais si le sucre , par la faute des Anglais, enchérira, mais mes passages à la pompe à essence m'évoquent des dépenses somptuaires . Travailler plus pour pouvoir payer le carburant indispensable au gagne-pain quotidien . Plus dans le réservoir, moins dans l'estomac, drôle d'application des vases communicants .

 

vasescommunicants 4817.JPG

 

 

« A M. Jean-Robert TRONCHIN, de Lyon

Délices, 6 novembre [1756].

Les Anglais enchériront le sucre il sera cher à Leipsick mais les bottes y seront à bon marché, si on vend la garde-robe du comte de Brühl 1. On dit que les Russes avancent mais je n'ai ni foi, ni espérance en eux. Ils n'ont point d'intérêt à la question, et on n'a pas de quoi les payer. Interim Salomon rit, attendons.

P. S. N'avez-vous pas ri des réponses du roi de Prusse aux articles de la capitulation des fourches caudines?2 Il se moque de l'univers, et s'en moquera. Il fera sa paix dans un mois, et ira faire jouer dans Berlin un opéra de sa façon.
On dit le pape mourant 3 c'est dommage. Si tous ses prédécesseurs lui eussent ressemblé, il n'y eût point eu de guerres de religion dans le monde.
Qui aurait dit qu'un marquis de Brandebourg aurait renvoyé d'un seul coup un roi de Pologne sur la Vistule, et fait douze mille mendiants sur le Rhône 4? »

1 Le comte de Brühl, premier ministre et favori d'Auguste III, électeur de Saxe, était célèbre dans toute l'Europe par son extravagante somptuosité. Frédéric disait de lui « C'est l'homme de ce siècle qui a le plus d'habits, de montres, de dentelles, de perruques, de bottes, de souliers et de pantoufles. » Tout cela fut la proie du vainqueur de Pirna. (A. F.)

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Graf_von_Br%C3%BChl

et : http://www.archives-aube.com/arkotheque/fonds_de_saxe/html-ead/FRAD010_JC/c00001.html

2 Auguste III écrit dans son journal de campagne en parlant de Frédéric II et ses exigences  : « 

S. M. ne craint point de dire que l'on regarderait avec raison comme un tyran un maître qui en agirait aussi despotiquement avec son vassal. Elle laisse à l'univers entier à décider sous quel titre on doit considérer un souverain qui ose traiter ainsi un souverain son égal... »

3 Benoît XIV , à qui V* avait dédié Mahomet en 1745,ne mourra pas avant 1758 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_XIV

4 La guerre de Saxe nuisait beaucoup à la fabrique de Lyon.

 

 

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30/08/2012 | Lien permanent

On ne peut mieux prendre son temps pour être dévot

... Que le lundi de Pentecôte !

Esprit (saint dans un corps sain ou inversement) es-tu là ?

Si oui, tire la langue (de feu, même si je ne fume plus depuis belle lurette) et donne moi le don des langues (étrangères, surtout si elles sont dans des corps agréables ) .

 

 

 

« A M. DE CIDEVILLE.

A Monrion, près Lausanne, 19 février [1756]

L'oncle et la nièce font mille compliments aux deux philosophes de la rue Saint-Pierre; ils envoient à M. l'abbé du Resnel 1 ce petit sermon qui leur est tombé entre les mains, et qui pourra les amuser en carême. On ne peut mieux prendre son temps pour être dévot. Mais M. l'abbé du Resnel et M. de Cideville seront encore plus persuadés de l'attachement des deux ermites que de leur dévotion 2.

Brisons ma lyre et ma trompette;
Laissons les héros et les rois
Je ne veux chanter qu'Henriette,3
Qu'elle seule anime ma voix.


Muses, désormais, pour écrire,
Je n'ai besoin que de mon cœur;
Mais vous justifierez l'auteur,
Si l'indiscret ose en trop dire.

Eh ! pourquoi craindre que l'Altesse
S'offense des plus tendres soins?
Faut-il, parce qu'elle est princesse,
Que qui la voit l'en aime moins?

Était-ce un crime volontaire
Que de se rendre à tant d'appas?
Mon droit d'aimer ne vient-il pas
D'où lui venait celui de plaire?

Quand on voit l'aimable Henriette,
L'indifférence disparaît;
Quelque respect qui nous arrête,
Est-on maître de son secret?

Les égards que le rang impose
N'étouffent point le sentiment:
Ils font qu'on l'exprime autrement,
Et ne changent rien à la chose.
 »

1 Jean-François du Resnel du Bellay : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Du_Resnel...

2 Ici se termine, dans l'original autographe, le billet d'envoi du Poeme sur le Désastre de Lisbonne, à Cideville et à du Resnel. Quant aux vingt-quatre vers imprimés par nos prédécesseurs, comme y faisant suite, ils sont écrits d'une écriture grosse et assez laide sur les seconde et troisième pages de la lettre. Cette écriture ne m'a pas semblé être celle de Cideville; peut-être est-ce celle de Mme Denis. Dans tous les cas, j'ignore si ces vers, adressés à une princesse Henriette, sont du chantre de Henri. (CL.)

3 Cette princesse Henriette ne serait-elle pas Louise-Henriette de Bourbon-Conti, mariée au duc d'Orléans en 1743 et qui mourra en 1759 ?

 

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28/05/2012 | Lien permanent

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