Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné
être reçu comme on l’est chez ses amis
Bien avant la création de jeux mettant en action des Sylphes et autres personnages bizarroïdes, au XVIIIème on les mettait sur scène ; je vous présente le "sylphe" académicien à qui Volti fait sa cour.
« A François-Augustin Paradis de Moncrif
Mon céleste sylphe, [Zelindor, roi des Silphes, de Moncrif] mon ancien ami, je compte sur vos bontés. Je vous ai cherché à Versailles et à Paris. Je me mets entre vos mains [pour l’élection à l’Académie Française ; V* élu le 25 avril par 28 voix sur 29, reçu le 9 mai], et aux pieds de sainte de Villars [la duchesse est devenue dévote]. Je vous recommande M. Hardion [académicien peu favorable à Voltaire]. C’est peu de chose d’entrer dans une compagnie, il faut y être reçu comme on l’est chez ses amis, voilà ce qui rend une telle place infiniment désirable. Un lien de plus qui m’unira à vous me sera bien cher et bien précieux, et pour entrer avec agrément, je veux être conduit par vous. J’attends tout de la bonté de votre cœur et de l’ancienne amitié dont vous m’avez toujours donné les marques. Comptez sur le tendre et éternel attachement de V.
23 avril 1746. »
Spectacles commandités par Mme la marquise de Pompadour : http://www.madamedepompadour.com/_eng_pomp/galleria/teatr...
25/04/2009 | Lien permanent
On souffre même à Neuilly
Avez-vous cru un instant qu'il pourrait s'agir de la souffrance des nantis de Neuilly, gentille commune qui vota à 87% pour un certain N. S. (Neuilly Seulement ) il y a cinq ans ? Que nenni .
Sous l'Ancien Régime, comme sous notre monarchique république, ce sont toujours les mêmes qui portent les autres . Un bonne ruade serait bienvenue !
« A M. le marquis de THIBOUVILLE.
3 août [1755]
Oui, vraiment, vous seriez un beau Gengis, et nous n'en aurons point comme vous. Je vous sais bien bon gré d'être du métier, mon très-aimable marquis. Le travail console. Il parait, par votre lettre à ma nièce, que vous avez besoin d'être consolé comme un autre. C'est un sort bien commun. On souffre même à Neuilly, même aux Délices. Qui croirait qu'à mon âge une Pucelle fit mon malheur, et me persécutât au bout de trente ans? L'ouvrage court partout, accompagné de toutes les bêtises, de toutes les horreurs, que de sots méchants ont pu imaginer, de vers abominables contre tous mes amis, à commencer par M. le maréchal de Richelieu. J'ai bien fait de ne songer qu'à des Chinois, vos Français sont trop méchants, et, sans vous et sans M. d'Argental, ces Chinois ne seraient pas pour Paris. Je bénis ma retraite, je vous regrette, et je vous aime de tout mon cœur. »
10/03/2012 | Lien permanent
il paraît que la tête tourne à plus d'un héros ou soi-disant tel
... Hélas !
« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
Aux Délices 15 novembre [1757]
Notre nièce, mon cher monsieur, fut baptisée Marie-Louise . Elle vous est bien obligée de vos bontés . Vous avez fait l'oncle genevois et la nièce lyonnaise . Votre dernière lettre me donne de grandes espérances de nos pêchers et de nos abricotiers . S'il arrivait par hasard que le révérend père procureur ou portier ait déjà emballé les arbres ci-devant demandés il n'y aurait point de mal . Tout sera bien reçu . Vos clous dorés feront précisément mon affaire . Tout réussit entre vos mains . Je doute encore pourtant que vous puissiez réaliser les rêves dont je vous ai fait part . Nous attendons des nouvelles d'une bataille 1 et peut-être n'y a-t-il pas eu un qui vive . Dieu les bénisse , il paraît que la tête tourne à plus d'un héros ou soi-disant tel . Heureux qui plante des arbres et qui n'a pas la colique . L'oncle et la nièce vous embrassent bien fort . »
1 La bataille de Rossbach eut lieu le 5 novembre 1757 et rendit temporairement la fortune à Frédéric II ; il ne perdit que 550 hommes contre 7000 côté français . De plus l'armée française découragée ne prit plus une part effective aux opérations militaires en Europe pendant le reste de la guerre de Sept ans .
30/01/2013 | Lien permanent
Patience ! Vous aurez le susdit manuscrit .
... Monsieur le juge, je ne peux vous en dire davantage avant d'avoir fait (tenté de faire) bonne impression sur le bon peuple de France et bluffé LR " , dixit Fanfoué Fillon .
"Qui s'excuse , s'accuse" me disait ma belle-maman et sa digne fille du temps que nous étions trois .
Tout va bien ! mon portefeuille est toujours sur le coeur !
« A Etienne-Noël Damilaville
[février 1762 ?] 1
Patience ! Vous aurez le susdit manuscrit . J'ai [L’Écueil]du sage . Je vous adore . Dieux ! que cela est supérieur à Nanine et à L’Écossaise . L'agréable et le beau se le disputent . Mais je ne sais ce qu'il veut dire par des vers de six syllabes 2 d'une dureté choquante et insupportable tels que je me suis lassé d'en moquer . Platon sera de mon avis .
À ce soir . »
1 Copie ancienne . Pour la date, voir la remarque sur Le Droit du seigneur . On peut se demander si ce billet est bien adressé à Damilaville . Platon est bien entendu Diderot ; mais on ne peut dire qui est le il dont il est question « ...ce qu'il ...» car nous n'avons pas la lettre à laquelle celle-ci répond .
2 Les vers du Droit du seigneur sont en fait des décasyllabes, parfois césurés 6+4 au lieu de 4+6 .
07/02/2017 | Lien permanent
On assure que ce vin de Beaujolais est fort bon cette année, et qu'il est de garde
... Ouf ! une bonne nouvelle ! à un détail près, c'est la cuvée 1759 ; je serais curieux d'en trouver (façon de parler) pour vérifier la bonne garde de ce picrate .
«A Ami Camp
Banquier
à Lyon
1er mars 1760
Nous n'avons point encore goûté, monsieur, du vin que vous avez eu la bonté de nous envoyer . On assure que ce vin de Beaujolais est fort bon cette année, et qu'il est de garde . Si cela est, monsieur, je vous serai bien obligé, si vous voulez bien m'en envoyer encore quatre tonneaux ; je commence à croire que M. Tronchin ne reviendra point à Pâques comme je l'espérais . Je m'en remets toujours à sa prudence et à son amitié, pour la vente de mes effets . Je n'en augure rien de bon, ni de la paix qui ne se fera pas de sitôt, ni de Pondichéry qu'on peut nous prendre, ni de l'Amérique septentrionale, où nous n'aurons bientôt plus rien, ni de notre commerce maritime qui court risque d'être anéanti, ni de la campagne que nous allons faire en Allemagne contre des gens qui combattent pour leurs foyers, et contre des Anglais qui se battent trop bien . Nous avons reçu votre huile, nous vous remercions ; notre ministère perdra sa peine et son huile .
Votre très humble et très obéissant serviteur.
V. »
02/03/2015 | Lien permanent
Je me flatte que vous ne ferez aucune difficulté de me payer sur le même pied que vous l'avez été . J'attends cette just
... Ce que dans la même veine que la note précédente, je pourrais écrire, élégamment, au cher percepteur du Trésor Public coupable d'une taxation d'office irrégulière et exigeant la paiement de la somme avant d'envisager le remboursement du trop perçu . ô merveilleuses arcanes fiscales !
« A Jean-Louis Labat,
baron de Grandcour
à Genève
18 novembre [1759]
Je vous prie très instamment mon cher baron de vouloir bien m'envoyer mon compte et le reste de l'argent qui vous a été remis pour moi . Il reste peu de chose . Il vous sera aisé de solder le tout . Vous avez la date des sommes par moi livrées 1, et dont partie m'a été remboursée par vous en divers temps, avec les intérêts de l'année dernière pour la somme de cinquante mille livres, lesquels intérêts vous ont été payés par les créanciers et dont vous m'êtes redevable, plus les intérêts des sommes ci-devant remboursées par vous jusqu'au jour du remboursement . Je me flatte que vous ne ferez aucune difficulté de me payer sur le même pied que vous l'avez été . J'attends cette justice de votre amitié et de votre régularité en affaires 2. Mes bâtiments me ruinent, et je compte sur vos bontés .
V. »
1 Voir par exemple la lettre du 7 septembre 1759 à Labat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/06/il-est-supplie-de-vouloir-bien-conserver-environ-ladite-som-5462446.html
2 Ce qui n'a peut-être pas été constamment le cas car V* écrira le 25 mars 1760 à la duchesse de Saxe-Gotha : « Un certain La Bat, baron de Grandcour, marchand de Genève, un peu usurier de son métier, m'est venu trouver. Il parle de comptes, de différence d'argent, etc. Fi donc! le vilain n'a été que trop bien payé. »
27/11/2014 | Lien permanent
Je ne suis pas le chien du jardinier
... mais je vous ai à l'oeil !
« A Jean-Robert Tronchin
et
Ami Camp
à Lyon
Aux Délices 12 octobre [1759]
Nous sommes, oncle et nièce, aussi honteux que reconnaissants . Nous remercions nos deux amis de Lyon, les deux protecteurs de nos plaisirs . Trois aunes d'étoffe tout comme il leur plaira . Tout est bon hors ce qui serait trop jeune . Fond cramoisi sera très convenable, à cause de satin cramoisi . Ma face ne l'est pas, mais il est bon que l’étoffe le soit . Tout sera reçu vous dis-je, avec actions de grâces . Tout peut être confié par la poste grâce aux bontés de M. Tabareau 1 et de M. Gallatin 2 .
Je me suis fait moi-même un casque , une cuirasse, mais si monsieur Camp a déjà eu la bonté de commander l'un et l'autre, ils seront encore bien reçus et arriveront par le messager quand ils pourront . Nulle difficulté jamais ni en plaisirs ni en affaires .
Si la personne qui voulait faire remettre à Turin douze mille livres de France aime mieux les recevoir de moi, je les donnerai encore de ma poche, car j'ai de quoi aller fièrement jusqu'au mois de janvier malgré les frais du palais de Ferney et de la masure de Tournay et du théâtre de Polichinelle .
Je ne suis pas le chien du jardinier 3. Tout vin de liqueur me fait mal aux yeux . Je n'en bois plus ; mais je veux bien que les autres en boivent . Nous en donnons pourtant le moins que nous pouvons . Cinquante bouteilles nous suffiront avec ce qui nous reste . Adieu messieurs, l'oncle et la nièce ne peuvent vous dire à quel point ils sont pénétrés de tout ce que vous voulez bien faire pour eux .
V. »
1 Tabareau, directeur du bureau des postes de Lyon .
2 Pierre ou Abraham Gallatin, directeur de la poste à Genève .
3 Proverbe espagnol expliqué par la suite ; le chien du jardinier ne mange pas de choux mais il ne veut pas que les autres y touchent .
28/10/2014 | Lien permanent
Bannissons pour jamais, monsieur, les vaines cérémonies
... C'est un des voeux que je fais en pensant à François Hollande qui se trouve embringué dans une foule de cérémonies qui ne font pas avancer d'un iota le bien être de ses concitoyens ; seuls quelques organisateurs et happy few se souviennent de ces micro-événements, on est bien souvent en dessous du niveau du mouron (les pâquerettes me lassent) et on s'en fait, -du mouron-, pour notre avenir .
A quoi peuvent bien servir ces voeux aux corps constitués ?
Bla Blaaahh Blaaahhh !
Et combien ça coûte ?
Un peu de beauté que nous offre un génie, Bach : https://www.youtube.com/watch?v=bFnW_CrPUlA , pour être raccord avec Noël, et aussi : http://pluzz.francetv.fr/videos/bach_concertos_pour_clavi... , je ne m'en lasse pas
« A François Guillet, baron de Monthoux
Bannissons pour jamais, monsieur, les vaines cérémonies . J'ai reçu l'avoine . Mes chevaux et moi nous vous remercions . Plus vous nous gratifierez de semblables envois, plus vous nous ferez plaisir . Je vous supplierai d'envoyer le plus tôt que vous pourrez les papiers absolument nécessaires pour la consommation de notre affaire , je suis d'ailleurs à vos ordres, et je ne souhaite du loisir, de la santé et de beaux jours que pour venir vous assurer de mon sincère respect, vous, monsieur, et madame votre femme .
V.
Jeudi [décembre 1759] »
25/12/2014 | Lien permanent
Il doit y avoir des frais assez considérables pour l'affranchissement de ces paquets
... Ce qui ne doit pas gêner les candidats à la présidentielle U.-S. , pauvres petits milliardaires en quête d'un siège à la mesure de leur égo : https://www.20minutes.fr/monde/2659739-20191125-president...
Pour les amoureux des petites images qui ne veulent pas les tristes et banales vignettes
« A Henri Rieu
M. de Voltaire et Mme Denis font mille compliments à monsieur de Rieu, et le prient de vouloir bien présenter leurs très humbles obéissances à Mmes et Mlle de Rieu 1.
Il est prié de vouloir bien dire si Michel Rey a reçu le paquet, et quelle est l'adresse de Michel Rey . Il doit y avoir des frais assez considérables pour l'affranchissement de ces paquets . Monsieur de Rieu est supplié de vouloir bien dire à quoi ils se montent . On désire infiniment avoir l'honneur de le voir .
7è octobre [1764 ?] »
1 A savoir la mère d'Henri Rieu, sa femme née Marie-Jeanne Guichard, et sa fille Julie . Voir : https://gw.geneanet.org/rossellat?n=rieu&oc=&p=henri
26/11/2019 | Lien permanent
Il me semble que Bicêtre était plus son fait
... Qui ?
Jair Bolsonaro, président brésilien modèle, modèle de ce qu'il ne faut faire en aucun cas, réussit l'exploit d'être plus malfaisant que le dernier dictateur d'une république bananière .
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/cor...
https://www.humeurs.be/tag/jair-bolsonaro/
« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental
6è mars 1765
Mon cher ange, je dois des compliments à M. de Belloy, que vous protégez. Me permettrez-vous de vous les adresser ? Est-il vrai que l’ami Fréron a frisé le Fort-l’Evêque ?1 Il me semble que Bicêtre était plus son fait.
Vous ai-je dit combien j’ai été content du mémoire d’Elie de Beaumont ? Que je vous suis obligé, mon cher ange, de l’avoir encouragé ! Vous n’aurez pas peu contribué à la justification des Calas. C’est une action bien méritoire et bien digne de vous.
Un officier suisse fort aimable se charge d’un petit paquet pour vous ; je vous supplierai de le partager avec M. Damilaville.
Respect et tendresse aux anges. »
1 La nouvelle a été donnée par d'Alembert le 27 février 1765 : « Fréron a pensé aller au Fort-l'Evêque […] pour avoir insulté grossièrement à son ordinaire Mlle Clairon ; elle s'en est plainte, mais le compère Stanislas et le reine ont intercédé pour ce maraud, qui est toujours cependant aux arrêts chez lui sous la verge de la police . Il est bien honteux qu'un pareil coquin trouve des protections respectables . »
21/05/2020 | Lien permanent