Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Les amis doivent passer devant les étrangers

... Et la France avant le Maroc !

 

 

« A Anne-Louise Dumesnil-Morin Élie de Beaumont

et à

Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

24è mai 1767 , à Ferney 1

Vous croyez bien, madame, que je ne perds pas un moment à exécuter vos ordres . J'écris aux personnes à qui vous m'ordonnez d'écrire . Je ne suis pas peut-être trop en droit de prendre cette liberté, mais la cause me paraît si bonne, et je suis si attaché, madame, à M. de Beaumont et à vous que les ministres ne trouveront point ma hardiesse déplacée . Je ne crains que celui qui a fait obtenir des lettres patentes à votre adverse partie . Je ne sais s'il sera comme César qui trouvait très bon qu'on appelât de lui-même à lui-même .

Votre affaire m'intéresse si vivement que j'abandonne celle des Sirven jusqu'à la Pentecôte . Les amis doivent passer devant les étrangers . D'ailleurs, les Sirven sont tellement justifiés aux yeux de l'Europe par l'éloquent mémoire de M. de Beaumont qu'ils peuvent aisément attendre quelques semaines .

Agréez, madame, mes tendres respects, et vous , généreux protecteur des droits de l'humanité et légitime défenseur des droits de votre femme, vous qui plaidez pour votre maison comme Cicéron, j'espère que vous gagnerez votre cause comme lui . Envoyez-moi, s'il-vous-plait, votre mémoire à deux colonnes par M. Damilaville . Je vous embrasse bien tendrement.

Je vais écrire aussi à M. d'Argental ; mais en vérité vous n'avez pas besoin qu'on sollicite en votre faveur .

V. »

1 Original chez Mme Jean de Mézerac, château de Canon .

Lire la suite

14/12/2022 | Lien permanent

Monsieur l’ambassadeur est parti extrêmement affligé

...

 

« A Pierre-Michel Hennin, Résident

de France

En son hôtel

à Genève

Vendredi au soir, 2è janvier 1767 à Ferney

Monsieur l’ambassadeur est parti extrêmement affligé, et Argatifontidas 1, un peu embarrassé. Vous allez être, mon cher conciliateur, chargé d’un lourd fardeau que vous porterez légèrement et avec grâce, car on ne peut nier que les trois Grâces ne soient chez vous 2. Je suppose que c’est vous, mon cher résident, qui m’avez envoyé un paquet de M. le duc de Choiseul ; voici la réponse 3, et voici encore des balivernes 4 pour M. le duc de Praslin.

Je vous prie de mettre tout cela dans votre paquet de la cour demain samedi.

Je pourrais bien dans quelques jours aller rendre à monsieur l’ambassadeur sa visite, à Soleure. Je vous prie, à tout hasard, de vouloir bien m’envoyer un passeport 5, car voilà les troupes qui vont border Versoy.

Maman et toute ma famille vous embrassent tendrement.

Nous sommes ici la victime des troubles de Genève, car nous n’avons point l’honneur de vous voir. Nous savons que le peuple vous aime, mais nous vous aimons sûrement davantage. »

1 Le chevalier de Taulès.

2 Allusion au tableau des Trois Grâces, de Carle Van Loo. (Note de Hennin fils.)

Voir lettre du 1er janvier 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/04/21/c-est-etre-paye-dans-la-monnaie-qu-on-a-frappee-6311171.html

3 Elle manque .

4 L' « Essai sur les proscriptions », ou la dédicace des Scythes , ou les deux ensemble .

5  Le plan des médiateurs a été rejeté par le Conseil de Genève le 15 décembre 1766, la France établit alors le blocus de la République .

Voir réponse de Hennin : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1767/Lettre_6647

Lire la suite

06/04/2022 | Lien permanent

Je serais encore plus curieux, madame, d'apprendre si vous êtes heureuse ; si votre brillante imagination vous fait goût

... A la dame de mes pensées .

 

 

« A Anne-Madeleine-Louise-Charlotte-Auguste de La Tour du Pin de Saint Julien

A Ferney 28 octobre [1766]

Je ne sais, madame, si vous avez reçu une lettre 1 que j'eus l'honneur de vous adresser à la Grange-Batelière il y a environ un mois . Il me souvient que dans le temps où vous honorâtes mon couvent de votre apparition, vous me dîtes que les lettres qu'on vous écrivait étaient quelquefois reçues par votre ex-mari . Il aura vu que je suis un galant presque aussi dangereux que Montcrif, quoique je ne sois pas si bien coiffé que lui, et voilà à peu près tout ce qu'il aura vu . Je crois que je vous parlais encore d’un galérien . Enfin je suis curieux de savoir si ma lettre vous est parvenue . Je serais encore plus curieux, madame, d'apprendre si vous êtes heureuse ; si votre brillante imagination vous fait goûter les plaisirs des illusions, ou si vous en avez de réels ; si vous tuez des perdrix ou si vous vous contentez de tuer le temps ; si vous avez vu Mlle Durancy, et si vous en avez été contente ; si vous avez lu le procès de Hume et de Jean-Jacques, et s'il vous a fait bailler .

N'allez-vous pas mettre M. Thomas de l’Académie ? L'abbé de Voisenon ne lui refusera pas sa voix . Le public lui donne la sienne , pour moi, madame, je vous donne la mienne car vous avez plus de goût et d'esprit que toute notre Académie ensemble .

Je suis bien content de M. le duc de Choiseul, c'est une belle âme .

Je me mets à vos pieds madame .

V. »

Lire la suite

26/01/2022 | Lien permanent

Vous pouvez venir sur mon territoire et je ne puis aller sur le vôtre

... Pense et dit le président Macron à ses opposants ; "Le monde ne vaut que par les extrêmes mais ne tient que par les modérés " dit Paul Valéry . Advienne que pourra .

 

 

« A Gabriel Cramer

[19 janvier 1767]1

Je ne sais pas, mon cher Caro, si M. le duc de Choiseul vous fait du bien, mais il me fait beaucoup de mal . Vous êtes libre et je suis bloqué . Vous pouvez venir sur mon territoire et je ne puis aller sur le vôtre . Vous mangez des truites, mais je me suis dépiqué en mangeant des soles .

Je vous répète que vous me ferez un très sensible plaisir de vouloir bien dire à M. Dupan combien je partage sa douleur 2. Je suis malade dans mon lit, je n'en peux plus . Envoyez-lui ce billet si vous n'avez pas le temps de lui écrire vous-même . »

1 La date est fixée par la mention des soles dans la lettre du 19 janvier 1767 à Beauteville : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/04/correspondance-annee-1767-partie-8.html

2 Allusion quasi certaine à la mort de Gabriel du Commun dont le testament fut ouvert le 20 janvier 1767, ce qui signifie qu'il dut mourir quelques jours auparavant ; voir lettre du 20 janvier 1767 à Claire Cramer : « Je suis très affligé par la mort de M. du Commun . Oui c'était un philosophe ; […].»

Lire la suite

12/05/2022 | Lien permanent

Que chaque famille aisée donne cent ou deux cents ou trois cents livres par an. Serions-nous assez lâches, assez barbare

... Hélas ! La réponse semble bien être "oui" . Sauf exception ...

https://www.lalsace.fr/societe/2023/03/14/comportement-de...

 

 

« A Charles -Augustin Ferriol, comte d'Argental

[vers le 17 juillet 1767]1

Je vous envoie, mon cher et respectable ami, le mémoire d'un homme qui mérite de gouverner tous ceux qui ont des mémoires, et d'être seul chargé d'exécuter tout ce qu'il propose . Son plan est admirable, je voudrais deux choses, la première qu'il le fît imprimer, la seconde qu'un autre citoyen se chargeât de proposer que tous les habitants de Paris contribuent avec le roi à l’exécution de ce beau dessein . Que chaque famille aisée donne cent ou deux cents ou trois cents livres par an. Serions-nous assez lâches, assez barbares pour le refuser ? Une trentaine de Romains nés à Paris donneront l'exemple ; le reste suivra, les avides Hollandais ont bien fait un don libéral pour être mis au joug par le statouder . Et nous, et nous ? Nous plaindrons le dixième de ce qu'il en coûte à la comète, pour embellir notre ville, pour égaler Rome ? Je mettrai le feu à Paris s'il est assez goth pour ne pas saisir cela avec enthousiasme. »

1 Copie contemporaine avec une signature de V* imitée . Cette lettre peut être en rapport avec celle du 17 juillet 1767 à Deparcieux, sans certitude . On sait du reste que V* a toujours été préoccupé pa rle problèmes de l'urbanisme parisien ( voir par exemple la Vision de Babouc ou les Embellissements de la ville de Cachemire ).

Voir : https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/voltaire-le-monde-comme-il-va.html

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Des_embellissements_de_la_ville_de_Cachemire/%C3%89dition_Garnier

Lire la suite

12/02/2023 | Lien permanent

Ses querelles sont petites et longues

... On dirait bien le constat de la vie politique française, tous bords confondus .

Humour : Disputes de couples - Du Rire : Humour, blague, vidéo, photo  comique ...

ô pinaise !

 

 

« A George Keate

Nandos coffe-house

London

Je n'ai reçu, monsieur, que depuis peu de jours vos beaux vers sur la mort de Mlle Cibber 1. Ils m'ont fait tant de plaisir que si j'étais mort je vous prierais d'en faire autant pour moi ; mais je vous assure que j'aime encore mieux recevoir vos ouvrages dans ce monde-ci que dans l'autre . Vous êtes bien heureux de vous occuper des charmes de la poésie, tandis que la plupart de vos compatriotes ne se livrent qu'à l'esprit de parti ; les muses consolent l'âme, et les querelles l'affligent .

Genève est autant qu'elle peut le Gille de l'Angleterre ; elle cherche à l'imiter comme la grenouille voulait ressembler au taureau 2. Ses querelles sont petites et longues ; les Anglais auraient pris toute l'Amérique en moins de temps qu'il n'en faut pour concilier les Genevois .

Adieu, monsieur, j'aurai bientôt besoin d'une épitaphe ; je me recommande à vous . Votre très humble et très obéissant serviteur

V.

23è septembre 1766. »

2 Allusion à la fable « La Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf » de La Fontaine : https://www.iletaitunehistoire.com/genres/fables-poesies/lire/la-grenouille-qui-se-veut-faire-aussi-grosse-que-le-boeuf-biblidpoe_011#histoire

Lire la suite

28/12/2021 | Lien permanent

Mes respects à la noble troupe

... Extrait du discours présidentiel du 14 juillet courant .

 

 

« A Davis-Louis Constant baron de Rebecque, seigneur d'Hermenches, etc., etc.

à Lausanne

17è février 1767 à Ferney

Vous désarmerez les Aristides 1 par l'esprit et par les grâces . À l'égard des Scythes, Mme d'Aubonne n'a qu'à tigrer 2 de la toile . Mme d'Hermenches n'a qu'à mettre quelques fleurs sur une robe blanche, et tout le monde sera bien vêtu ; pour Athamare, je m'en rapporte à lui, il sera bien mis .

Voilà mon cher colonel tout ce que je pourrais vous dire quand je serais le premier tailleur de l'Europe . Vous embellirez le rôle, et j'ose encore espérer, malgré mes fluxions et malgré les Aristides, que j'aurai le bonheur de vous entendre . Mes respects à la noble troupe .

V. »

2 Ce qui signifie « orner de taches pareilles aux mouchetures ou aux bandes du poil de tigre » Littré (qui ne propose aucun exemple d''écrivain.)

Lire la suite

09/07/2022 | Lien permanent

J’ai trouvé toujours des obstacles : mais quand on sert l'innocence et la vérité, il ne faut se rebuter jamais

... Belle profession de foi .

 

 

« A Anne-Rose Calas

chez monsieur de Voisin

à l'hôtel de monsieur l'ambassadeur

de Hollande

à Paris

12è janvier 1768

Je suis bien sensiblement attaché de votre souvenir, madame, et très affligé que vous ne soyez pas grand-mère 1. J'espère que Mme Duvoisin réparera la perte qu’elle a essuyée . Je lui présente mes obéissances aussi bien qu'à son mari, et je veux absolument qu'il y ait de leur race dans le monde .

Je crois que Sirven a quelquefois l'honneur de vous voir . Je me flatte qu'enfin sa triste affaire va être rapportée . Il y a cinq ans que je la poursuis . J’ai trouvé toujours des obstacles : mais quand on sert l'innocence et la vérité, il ne faut se rebuter jamais .

J'ai l'honneur d'être, madame, avec tous les sentiments que vous méritez, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

Lire la suite

07/08/2023 | Lien permanent

Tout ce que je puis dire, c'est que quiconque achètera Ferney fera un excellent marché

...Je crois bien que ça se vérifiera , l'Etat a fait une bonne affaire en 1999 en achetant le château du Patriarche , et les quelques millions d'euros investis ne sont pas des perles aux cochons :  https://www.chateau-ferney-voltaire.fr/decouvrir/les-prop...

66d4802a5129-voltaire.jpg

 

« A Pierre-Michel Hennin

15è mars 1768 à Ferney 1

Il est vrai, monsieur, que Ferney est à vendre, qu'on en a déjà offert beaucoup d'argent, et que j'en ai dépensé bien davantage pour rendre la maison aussi agréable et la terre aussi bonne qu'elles le sont aujourd'hui. Il est encore vrai que je la donnerai à celui qui m'en offrira le plus ; le tout, pour faire des rentes à maman car pour moi, je ne dois penser qu'à mourir. Tout ce que je puis 2 dire, c'est que quiconque achètera Ferney fera un excellent marché. Je pourrais en ce cas habiter Tournay, car je ne puis plus passer qu'à la campagne le peu de temps qui me reste à vivre.

Permettez que je vous embrasse le plus tendrement du monde .

V. »

 

1 Voir réponse de Hennin du 16 mars 1768 : lettre 7209 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

2 Ces deux mots sont ajoutés par V* au-dessus de la ligne .

Lire la suite

31/10/2023 | Lien permanent

suspendre toute procédure ; je m'arrangerai à l'amiable

... C'est bien ce que souhaite Benyamin Nétanyahou ce corrompu et détestable premier ministre israelien : https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-pa...

Sans titre.png

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

Procureur

à Gex .1

Ne voulant pas désobliger M. de Chapeau-Rouge pour une bagatelle, je prie monsieur Balleidier de suspendre toute procédure ; je m'arrangerai à l'amiable avec M. de Chapeau-Rouge, et monsieur Balleidier sera content.

Je tâcherai d'arranger aussi l'affaire entre M. Cramer et le Savoyard Monpitan . Ce sont des minuties qu'on peut terminer aisément sans aucun procès . Je m'arrangerai avec monsieur Balleidier pour toutes ses vacations, puisqu'il a renoncé à la petite pension moyennant laquelle il devait faire plusieurs voyages dans mes terres . Je lui fais bien mes compliments.

Voltaire.

7è avril 1768 à Ferney. »

1 Sur le manuscrit signé, Balleidier a noté : « garder . De M. de Voltaire. Du 7è avril 1767 [lapsus pour 1768]. N° 18. Reçus le d[it] jour, par laquelle il promet de payer les frais du rapport contre Fillion et d'arranger l'affaire entre Cramer et Monpitan. »

Voir : https://www.jstor.org/stable/40516898

Lire la suite

05/12/2023 | Lien permanent

Page : 542 543 544 545 546 547 548 549 550 551 552