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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Ne doutez pas que je ne fasse ce que vous m'ordonnez

... A regret, certes, mais je le fais, et je compte les jours comme avant la quille . Je vous assure que j'arroserai ça avec des copains/copines et non avec cette sempiternelle et tristounette modération rabat-joie .

 

 

« A Paul-Claude Moultou

à Genève

[11 ou 12 janvier 1765] 1

Les lettres du vendredi, mon cher ami, arrivent je crois le même jour que celles du samedi . Ne doutez pas que je ne fasse ce que vous m'ordonnez . Vous connaissez le voyageur Dampier 2, il dit qu'il a traversé l'Amérique d'un bout à l'autre sans jamais rencontrer un seul sauvage qui trouvât mauvais qu'il fut de la religion anglicane . J'écrirai donc une seconde lettre, quoique je pense fermement que vous n'en avez pas besoin . J'avouerai votre turpitude, puisque vous le voulez ; mais pour vous rassurer je vous dirai que lorsque M. Carbon s'en retourna avec sa famille, je demandai un passeport à M. le maréchal de Richelieu qui m'envoya faire faire 3 avec mon passeport , et qui me dit que pourvu que ce M. Carbon n'ameutât point le peuple et ne priât point Dieu la baïonnette au bout du fusil, il serait le très bien venu . Il est aujourd'hui très tranquille et très heureux dans sa patrie ; et cependant il était violemment soupçonné d’être apôtre . Enfin, puisque vous le voulez je vais avouer votre apostolat . Allez, vous étiez fait pour être ministre d’État et non ministre d’Église .

Je vous embrasse bien tendrement . »

1 Cette lettre est postérieure à celle que V* dut écrire à Choiseul-Praslin le 11 janvier afin de solliciter un passeport pour Moultou et pour son père obligé d'aller à Montpellier pour se soigner , antérieure à celle du 12 janvier 1765 à d'Argental ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-annee-1765-partie-2.html

3 Euphémisme encore en usage pour faire foutre .

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21/03/2020 | Lien permanent

Dans l'énorme quantité de requêtes qu'on vous présente, oserai-je me flatter que vous jetterez un coup d’œil sur la mien

... Lisez Voltaire !

Par exemple, Zadig, le préféré de Mam'zelle Wagnière, qui sera , je le souhaite le "basilic" qui vous guérira, sinon du Covid, mais surement au moins de l'ennui : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/v...

howcase SHOWCASE #MAGAZINE #SHOPPING #VITRINES# PARIS# HIVER 2017 ...

Allons bosser

 

 

« A Thibault Dubois

17è janvier 1765 au château de Ferney

en Bourgogne par Genève 1

Monsieur,

Dans l'énorme quantité de requêtes qu'on vous présente, oserai-je me flatter que vous jetterez un coup d’œil sur la mienne ? Je n'ai marié Mlle Corneille à M. Dupuits que parce que j'ai vu en lui un jeune homme au-dessus de son âge , intelligent, sage, actif, et remplissant tous ses devoirs . Mgr le duc de Choiseul, et Mme la duchesse de Gramont qui protégèrent ce mariage, daignèrent me faire espérer qu'ils ne laisseraient pas dans l'oisiveté son ardeur de servir le roi .

Il a été d'abord mousquetaire noir, il a eu ensuite la cornette de la compagnie de M. le duc de Chevreuse dans la colonelle générale des dragons . Ses supérieurs ont toujours été aussi contents de lui que je le suis, et en ont rendu témoignage . Je l'ai laissé faire des sujets au roi les deux premières années de son mariage . Il demande actuellement à continuer son service de dragon ou de cavalier après avoir très bien fait celui de jeune marié .

Il est prêt de payer l'argent qui conviendra, pour la place qu'on voudra lui donner . Soyez sûr, monsieur, que je ne prendrais pas la liberté de vous écrire en sa faveur , si je n'étais sûr de vous présenter un sujet digne de vos bontés .

J'ai l'honneur d'être bien respectueusement,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Le nom du destinataire est connu par une mention « M. Dubois » d'une autre main, au bas de la première page du manuscrit . Ce personnage est secrétaire du ministre de la Guerre, et secrétaire général des Suisses et Grisons : https://books.google.fr/books?id=ij8oAAAAYAAJ&pg=PA118&lpg=PA118&dq=thibault+dubois+1765&source=bl&ots=Eg_Yq7Awtm&sig=ACfU3U0bnC8t2pTBnR1ObuwKmyfnZnekww&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwirkNH5u8LoAhWQkxQKHfWHANUQ6AEwDXoECBQQAQ#v=onepage&q=thibault%20dubois%201765&f=false

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30/03/2020 | Lien permanent

Je voudrais ne vous entretenir jamais que d'écraser l'infâme

... A tous ceux qui hurlent à la perte de liberté et la mainmise de l'Etat via une application de surveillance informatique, je dis "bandes d'ânes batés, râleurs sans cervelle" de quoi avez-vous peur, vous qui à longueur de temps postez vos scories de vies banales pour signaler vos hauts faits [sic], au monde entier ? Votre inutilité est donc  respectable parce que venant de vous ? Vous êtes bien abrutis pour croire que vous êtes libres, vous qui ne savez plus vivre sans votre dose de médiatisation, contrôlés par vos fournisseurs d'accès qui vous/nous écrêment .

En est-il quelques-uns qui savent encore réfléchir, ou est-ce une espèce en voie d'extinction ? Qui comprend le combat de Voltaire et de ses émules ?

 

Voltaire, écraser l'infâme: Amazon.fr: Borel, Jean-Baptiste ...

https://www.amazon.fr/Voltaire-%C3%A9craser-linf%C3%A2me-...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[vers le 25 janvier 1765] 1

J'ai été obligé d'envoyer mon exemplaire de Corneille à l'Académie française . Le négligent frère Gabriel n'en a plus . J’ai fait partir le mien par la diligence de Lyon , adressé à M. Duclos ; il sera probablement à la chambre syndicale . Pouvez-vous avoir la bonté de le faire retirer par l'enchanteur Merlin, qui le présentera à M. Duclos ? Vous savez que M. de Laleu rembourse tous ces petits frais . Je vous demande bien pardon de vous parler de ces guenilles . Je voudrais ne vous entretenir jamais que d'écraser l'infâme, et de ma tendre amitié pour vous .

Si vous voyez M. Le Clerc de Montmercy 2, je vous prie de lui faire de ma part les plus tendres compliments . »

1 L'édition Clogenson fond cette lettre avec celle du 5 février 1765 ; Cayrol place ce texte en février, alors qu'elle est manifestement contemporaine de celle du 25 janvier 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/04/08/dechainez-des-dogues-d-angleterre-contre-le-monstre-qu-il-faut-assaillir-de.html

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10/04/2020 | Lien permanent

il faut un peu de politique, et il ne serait que ridicule de se sacrifier pour gens qui ne se soucient point du tout du

... Peut-on toujours, -- ou souvent , ou même rarement -- parler de sacrifice pour tous ceux qui se lancent dans une carrière politique nationale ? Je fais sans aucun doute partie de ceux qui ne se soucient point du "sacrifice" des politiciens ;  si sacrifice il y avait, je parie que les candidats seraient moins nombreux ; ils flattent  d'abord essentiellement leur égo , leur peine est mineure face à leurs privilèges . Sacrifice ! mon oeil !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

18 avril [1764]

Ah ! ah ! mon cher frère, vous faites donc de très jolis vers ! et vous les faites sur un bien triste sujet ! Voilà la seule consolation de nous autres pauvres Français : il nous reste de pouvoir gémir avec nos amis, soit en vers, soit en prose.

Je vous disais, à propos de nos sages dispersés, ce que vous me disiez quand nos lettres se sont croisées. Nous pensons de même en tout. Je vous demande en grâce de penser comme moi sur  Guillaume Vadé et Jérôme Carré. Je vous répète qu’il y a dans ce recueil de Guillaume et de Jérôme deux ou trois pièces que je ne voudrais pas pour rien au monde ni avouer ni avoir faites : car enfin il faut un peu de politique, et il ne serait que ridicule de se sacrifier pour gens qui ne se soucient point du tout du sacrifice.

J’ai très grand’peur que les ouvriers de Gabriel Cramer n’aient mis à la tête de l’ouvrage le titre impertinent de Collection complète des Œuvres de V. Ce V. ne s’accommoderait point du tout de cette sottise, et je ne manquerais pas d’écrire à M. de Sartines pour désavouer le livre, et le prier très instamment de le supprimer. Je laisse aux Rollin 1, et aux Crevier, la petite gloire de faire imprimer leurs noms et leurs qualités en gros caractères à la tête de leurs déclamations de collège . Je n’ai jamais eu cette ambition, et quand de maudits libraires ont mis mon nom à mes ouvrages, ils l’ont toujours fait malgré moi.

Je compte, mon cher frère, que vous avez eu la bonté de donner la lettre à M. Marin. Je souhaite que M. de Sartines sache combien je m’intéresse peu à la plate gloire d’auteur, et au débit de mes œuvres. M’imprimera qui voudra ; pourvu qu’on ne me défigure pas, je suis content.

Avez-vous reçu les 48 exemplaires du Corneille, que Cramer doit vous avoir envoyés ? Je m’attends bien que des gens, qui n’ont que des préjugés au lieu de goût, ne seront pas contents de moi ; mais il faut fouler aux pieds les préjugés dans tous les genres.

Mon cher frère, que ne puis-je m’entretenir avec vous ! »

1 L'édition de Kehl change Rollin en Le Beau .

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18/05/2019 | Lien permanent

il est vrai que ce prêtre boit plus que toute notre maison ensemble . Il fait venir du vin de Champagne qu'il compte pay

... Il en est qui correspondent à cette description et notre période festive les confirment dans cette voie , croyez-moi . C'est humain . Les bergers et les rois mages se chargent du ravitaillement à la crèche pour que nos curés  fassent honneur au premier miracle de Jésus , celui de noces de Cana . A votre santé !

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault, Conseiller

au Parlement

à Dijon

28è décembre 1763 aux Délices

Monsieur,

J'ai reçu la feuillette 1, et je suppose qu'elle est de l'année passée, elle n'en vaudra que mieux . Au moins mon curé n'aura pas la dîme de cette feuillette, et nous la boirons toute sans lui à votre santé ; il est vrai que ce prêtre boit plus que toute notre maison ensemble . Il fait venir du vin de Champagne qu'il compte payer de notre dîme . Son maudit procureur nous persécute . J'ai supplié monsieur le premier président de vouloir bien ne nous point juger sitôt . Comme il y a cent ans que ce procès dure y aurait-il un si grand mal qu'il durât encore quelques mois de plus ? Pourriez-vous, monsieur, avoir la bonté de voir avec monsieur le premier président ce qu'il peut faire ? en attendant qu'il prenne les arrangements qui lui conviendront le mieux avec la cour , sur cette affaire, dans laquelle Berne et Genève interviennent .

J'ai pris la liberté d'envoyer à monsieur le premier président, et à monsieur le procureur général, un petit livre que je crois fait par un huguenot, et dont on n'a tiré que trente-six exemplaires ; j'en ai attrapé deux ; si j'en avais eu un troisième il eût été pour vous ; mais j'ai compté que monsieur le premier président ou monsieur le procureur général vous prêterait le sien .

Il me paraît que les jésuites restent à Besançon . Pour moi j'en ai un qui me dit la messe, et je me flatte que le pape m'en saura fort bon gré .

J'ai l’honneur d'être avec bien du respect, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur  Voltaire.

Je présente mes respects à madame Le Bault . »

 

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27/12/2018 | Lien permanent

que font les parlements ? veulent-ils faire renaître le temps de la Fronde ? ont-ils le diable au corps ?

... Posons d'abord la question à Jean Lassalle ; https://www.youtube.com/watch?v=GgdCiF6yQYU

 Résultat de recherche d'images pour "gilet jaune à l'assemblée"

Droit dans ses bottes, a-t-il tout compris ?

Et tout à propos d'infâme : [la] Superstition : https://www.youtube.com/watch?v=aoraAsnW03Q

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

1er décembre 1763 1

Mon cher frère, voici encore quelques quakres qui me sont parvenus je ne sais comment .

Comme il faut un peu s'amuser en faisant la guerre, je joins à ce paquet , un conte à dormir debout 2, que vous n'aurez peut-être pas le temps de lire, mais frère Thieriot en aura le temps après avoir fait sa méridienne, ou pour faire sa méridienne .

Il y [a] ici une lettre bien importante pour M. Mariette 3, que je recommande à la bonté de mon frère . Il y en a aussi d'autres qu'on peut mettre à la petite poste, le tout en faveur de la bonne cause , que nous devons toujours avoir devant les yeux .

Avez-vous reçu une Tolérance ? C'est un ouvrage pour les frères, et on croit que cette petite semence de moutarde produira beaucoup de fruit un jour, car vous savez que la moutarde et le royaume des cieux c'est tout un 4.

Eh bien, que font les parlements ? veulent-ils faire renaître le temps de la Fronde ? ont-ils le diable au corps ? Mais ce ne sont pas là nos affaires ; notre grande affaire est d'écr l'inf .

N.B. – Ne pourriez-vous pas faire tenir adroitement un quakre à Merlin ou à Cailleau ? Il pourrait imprimer icelui . Il est sûr qu'il faut écraser l'infâme mais sans se compromettre . »

1 Une copie de cette lettre est à Darmstadt quoiqu'il n'y en ait pas dans la collection Beaumarchais-Kehl ; mais cette copie est ajoutée au texte de la lettre du 12 novembre 1763, le tout étant daté du 23 novembre 1763 .

2 Ce conte en vers est Ce qui plait aux dames, daté de Partout, 1764, mais imprimé dès 1763 , voir par exemple la lettre du 1er janvier 1764 :  « On m'a envoyé de Paris un conte intitulé, Ce qui plait aux dames . »

3 La plupart des lettres à Mariette concernant l'affaire des dîmes n'ont pas encore fait leur apparition sur le marché des autographes .

4 Allusion à l'évangile de Matthieu, XIII, 31 ; V* montre encore sa passion à proclamer un nouvel évangile et s'opposer concrètement au Christ et aux apôtres, qu'il perçoit comme des adversaires réels et personnels . Voir publication « Voltaire et le Christ » à propos du Pot-pourri .

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23/11/2018 | Lien permanent

il faudra que le roi, Mme de Pompadour, M. le duc de Choiseul etc. aient leurs exemplaires avant que le public ait les s

... Ce privilège de l'Ancien Régime a toujours cours, "selon que vous serez puissant ou misérable etc., etc.", et les prétendus Insoumis et chefs syndicaux ne sont pas en reste .

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Interdit aux culs de prolétaires

 

« A Gabriel Cramer

[novembre-décembre 1763]

Voici un carton nécessaire que je prie monsieur Cramer de vouloir bien faire .

Je le prie aussi de m'envoyer l'épreuve de l’addition qui doit être mise à la fin du 2è volume . Il y a quelques lignes à y joindre ; nous parlerons ensemble de la liste des souscrivants . Je crois que monsieur Cramer ne ferait pas mal d'envoyer lui-même dans les provinces la lettre dont Duchesne est chargé pour Paris .

Vous avez par exemple, M. le prince de Beaufremont auprès de Besançon qui a souscrit pour dix exemplaires et à qui vous pourriez envoyer la lettre circulaire . Je ne doute pas que vous n'ayez eu la bonté de marquer à Duchesne ceux qui ont souscrit sans faire le premier paiement, soit qu'ils habitent Paris, soit qu'ils demeurent dans les provinces .

Comme tout ceci demandera un peu de temps, et qu'il faudra que le roi, Mme de Pompadour, M. le duc de Choiseul etc. aient leurs exemplaires avant que le public ait les siens, il se pourra bien faire que M. Du Clos ne soit plus à Paris, lorsque vous enverrez des exemplaires à cette Brunet-Regnard 1. En ce cas , il me semble qu'il vous a indiqué un académicien qui tiendra sa place .

Bonsoir, monsieur, tout est entre vos mains, mon corps et mes yeux sont en trop mauvais état pour que je puisse me mêler de quelque chose . »

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21/11/2018 | Lien permanent

en rassemblant certains points de l’histoire, on peut démêler les véritables sources qu’on nous a longtemps cachées. Cel

... Toujours vrai !

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9è juillet 1764 1

Dieu me préserve, mon cher frère, d’avoir la moindre part au Dictionnaire philosophique portatif ! J’en ai lu quelque chose ; cela sent terriblement le fagot. Mais puisque vous êtes curieux de ces ouvrages impies pour les réfuter, j’en chercherai quelques exemplaires, et je vous les enverrai par la première occasion.

Frère Cramer vous a dit qu’il y avait un vieux pédant entouré de vieux in-folio , qui travaillait de tout son cœur à un ouvrage fort honnête 2 ; frère Cramer a raison. Je crois que la meilleure manière de tomber sur l’infâme est de paraître n’avoir nulle envie de l’attaquer, de débrouiller un peu le chaos de l’antiquité ; de tâcher de jeter quelque intérêt ; de répandre quelque agrément sur l’histoire ancienne ; de faire voir combien on nous a trompés en tout ; de montrer combien ce qu’on croit ancien est moderne ; combien ce qu’on nous a donné pour respectable est ridicule ; de laisser le lecteur tirer lui-même les conséquences. Il est certain qu’en rassemblant certains points de l’histoire, on peut démêler les véritables sources qu’on nous a longtemps cachées. Cela demande du temps et de la peine, mais l’objet le mérite 3. L’auteur m’a déjà montré quelques cahiers . Il dit que l’ouvrage sera sage, qu’il dira moins qu’il ne pense, et qu’il fera penser beaucoup. Cette entreprise m’intéresse infiniment . Je suis bien loin de songer à des tragédies. On m’a mandé que les Triumvirs dont vous me parlez sont d’un jeune ex-jésuite qui a du talent. Les jésuites avaient au moins cela de bon qu’ils aimaient la comédie, et qu’ils en faisaient. Les jansénistes sont les ennemis de tout plaisir honnête.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Ecr. l’inf. »

1 Copie par Wagnière ; l'édition de Kehl amalgame cette lettre à celle du 13 juillet 1764 suivant la copie Beaumarchais , suivie par les éditions : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-24.html

2 La Philosophie de l'histoire .

3 V* donne là une recette de sa méthode dans le Dictionnaire philosophique, les Questions sur l'Encyclopédie et bien d'autres ouvrages destinés à la lutte anti-religieuse .

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29/08/2019 | Lien permanent

Quel dédommagement aura la famille ?

... La question se pose alors que les blessés de guerre sont à l'honneur aujourd'hui .

Voir : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=2ahUKEwifmebd_7PjAhVD6RoKHUSfC1wQFjAAegQIARAC&url=https%3A%2F%2Fwww.defense.gouv.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F541510%2F9282294%2FGUIDE_INDEMNISATION.pdf&usg=AOvVaw2Km-Ji3zX0hvYDUPF8snyi

 

 

« A Gabriel Cramer,

à Genève

[7 ou 8 juin 1764]1

Monsieur Cramer est supplié de vouloir bien faire avoir à son premier garçon les livres qu'il demande à la bibliothèque . Id est Bochart 2, et Démonstration évangélique de Huet 3, sans quoi le griffonneur ne peut plus griffonner .

Lekain et consorts n'ont point reçu de Corneille ; monsieur Cramer est prié de vouloir bien mander s'il a donné ses ordres à ce sujet .

Il sait sans doute que l'arrêt par lequel on avait roué Calas a été cassé d'une voix unanime . Mais les os de ce pauvre Calas n'en ont pas moins été cassés . Quel dédommagement aura la famille ? Si Mme de Pompadour était en vie la pauvre veuve et ses filles auraient une pension 4. »

1 L'édition Gagnebin place la lettre en mai 1764 . Elle est ici datée par la date à laquelle parvint la nouvelle du verdict dans l'affaire Calas . Voir lettre du 9 juin 1764 à Manoël de Végobre .

2 Samuel Bochard est l'auteur de plusieurs livres et brochures ; V* a peu-être demandé ses Opera omnia, 1692 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel_Bochart

4 Le roi n'en agit pas moins généreusement à leur égard . Mme Calas reçu quelques mois plus tard , sur la cassette royale, 12000 francs, chacune de ses filles 6000 et chacun de ses fils 3000 , Jeanne Viguier 3000, plus 6000 pour les frais de justice et de voyage , soit un total de 36000 francs .

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14/07/2019 | Lien permanent

Une malade pleine d'esprit et de raison, est infiniment supérieure à une sotte qui crève de santé

... Je fais des voeux pour que Olga Tokarczuk ne soit pas malade , bien que pleine de raison et d'esprit, elle qui vient de recevoir son prix Nobel avec un an de retard : https://www.huffingtonpost.fr/entry/olga-tokarczuk-a-recu...

Olga Tokarczuk reçoit son Nobel avec un an de retard, mais s'excuse de l'avoir annoncé...

 

 

« A Anne-Marie Cholier, baronne de Verna

11 auguste 1764, à Ferney 1

Nous nous écrivons, madame, d'un bord du Styx à l'autre . Nous sommes deux malades qui nous exhortons mutuellement à la patience . Mais la différence entre vous et moi, c'est que vous êtes jeune et aimable . Vous n'avez pas le petit doigt du pied dans l’eau du Styx, et j'y suis plongé jusqu'au menton . Vous écrivez de votre main, et avec la plus jolie écriture du monde, et moi, je peux dicter à peine . Je vous suis très redevable de votre recette . Il y a longtemps que j'ai épuisé tous les œufs de mes poules, et la couperose, et le nitre, et le sel, et l'eau fraiche, et l'eau de vie . Ayez la bonté de considérer, madame, que des yeux de soixante et onze ans ne sont pas comme les vôtres, et sont fort rebelles à la médecine . J'avoue, madame, qu'on a quelquefois la vie à d'étranges conditions ; mais vous avez une recette dont j'use avec plus de succès que des blancs d’œufs, c'est de savoir souffrir, d'opposer la patience aux maux, de vivre aussi doucement qu'il est possible, et de tenir son âme dans la gaieté quand le corps est dans la souffrance . Je voudrais, madame, pouvoir venir avec mon bâton de quinze-vingts auprès de votre chaise longue . Je vous crois philosophe, puisque vous faites tant que de m'écrire 2. Il faut que vous ayez bien de la force dans l'esprit, puisque la faiblesse du corps en donne très souvent à l'âme . Comptez, madame, que les vraies consolations sont dans la philosophie 3. Une malade pleine d'esprit et de raison, est infiniment supérieure à une sotte qui crève de santé . Vous ne pouvez pas danser, mais vous savez penser ; ainsi je vous félicite encore plus que je ne vous plains . Je souhaite cependant que vos yeux puissent vous voir usant de vos deux jambes . Mme Denis vous dit les mêmes choses, et j'y ajoute mon sincère respect . »

1 Selon l'édition « Trois lettres de Voltaire à Mme la baronne de Verna, à Grenoble », Almanach littéraire, 1786, incomplète comme on verra .

2 L'édition signale ici une omission par deux lignes et demie de points de suspension .

3 Une ligne de points dans l'édition .

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11/10/2019 | Lien permanent

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