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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Vous autres, messieurs du conseil, vous n'aimez pas trop les gens qui veulent être libres

... Et vous pondez des lois coercitives autant qu'un curé peut en bénir ou un imam déclarer contraires à la charia , tout comme son frère le rabbin qui ne peut se contenter des six cents interdits ou tabous bibliques . 

 liberté mandela.jpg

 

 

« A Jacques-Bernard CHAUVELIN
A Lausanne, 3 juin 1759
Monsieur, le malingre Suisse, l'importun V., vous demande très-humblement pardon de vous excéder; mais ayez pitié de lui.
Il n'avait pas osé parler de Tournay dans sa requête au roi, parce qu'il ne voulait pas que son nom retentît aux oreilles des monarques. Il a été tout stupéfait et tout confondu de voir que le roi lui accordait, pour lui et pour sa nièce, l'ancien dénombrement de Ferney. S'il avait eu un peu de présomption, il aurait fait aisément insérer Tournay dans le brevet, et tout était fini ; il serait sûr d'être l'homme le plus libre du monde ; sa modestie l'a perdu. Mais, monsieur, que vos bontés secondent cette modestie funeste, et que je vous aie l'obligation de ne point perdre mes droits de Tournay! Si on m'en ôte un, on me les enlève tous.
Je n'ai acheté cette terre à vie que par le seul motif de jouir de ces droits, et à cette condition. M. de Brosses me les a garantis par un billet de sa main, aussi bien que l'exemption des lods et ventes. Me voilà donc dans la nécessité de plaider au conseil contre M. de Brosses, et d'exiger de lui cette garantie. On peut me demander le dixième, la capitation, etc. Il est très-certain que, hors le droit de ressort au parlement de Dijon, Tournay et Ferney sont absolument libres ; je pourrais même, si j'étais calviniste, avoir un prédicant dans mon château. Enfin, monsieur, vous sentez combien des droits si singuliers doivent être chers. Je n'ai pas, en vérité, le courage de demander au roi un second brevet ; mais je suis persuadé qu'un mot de vous vaudrait une patente. Si vous aviez la bonté de dire à MM. Faventine, Douet ou autres, que le roi m'a accordé un brevet de franchise de tous droits à Ferney, et que vous regardez ce brevet comme une conséquence des droits que M. de Brosses m'a transmis à Tournay ; si enfin vous pouviez leur remontrer que, la chose étant litigieuse, on doit pencher du côté de la faveur; si du moins vous daigniez exiger d'eux un délai pendant lequel il se pourrait, à toute force, que je fusse assez insolent pour demander un petit mot de confirmation pour Tournay, je vous aurais la plus sensible obligation du monde.
Vous autres, messieurs du conseil, vous n'aimez pas trop les gens qui veulent être libres ; mais daignez considérer que j'ai l'honneur d'être Suisse, que vous m'avez toujours un peu aimé, et vous pouvez me rendre le plus heureux mortel qui respire. Voulez-vous bien permettre que je vous envoie le mémoire des fermiers généraux noté de remarques de Mathanasius?1
Recevez mes impertinentes prières et mes tendres respects.
Le Suisse V. »

 

1 Christophle Mathanasius est un personnage mythique symbolisant le pédantisme précieux de La Motte, Fontenelle, etc. Sa prétendue réception à l'Académie avait été racontée dans une Relation anonyme (1727) communément jointe au Dictionnaire néologique de Desfontaines ; voir page 254 : http://books.google.fr/books?id=zA4tAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=relation&f=false

. Voltaire laisse entendre que ses remarques sont vétilleuses et de peu d'importance .

 

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22/07/2014 | Lien permanent

Ce ne sont pas les mêmes ministres qui se mêlent des rentes et de la justice

... Ouf ! ça me rassure .

D'un autre côté, un poil d'angoisse due à une certaine Marine Le Pen, experte en rentes , repris(e) de justice, qui a déjà commencé la distribution des hochets pour ses serviles séides .

 

 

 

« A Philippe Debrus

Lamarque aura beau dire, il ne se justifiera jamais d'avoir assuré que Marc-Antoine n'avait pas mangé depuis quatre heures 1. Mais c'est beaucoup qu'il assure n'avoir trouvé aucune meurtrissure sur le corps .

Le procureur général de Toulouse 2 ne vaut pas assurément le procureur général de Genève 3. Les affaires de finances ne retarderont pas d'un moment celle de notre veuve . Cela n'a rien de commun . Ce ne sont pas les mêmes ministres qui se mêlent des rentes et de la justice .

M. le marquis de Nicolaï 4, fils de monsieur le premier président qui est bienvenu à Ferney m'a promis de parler et de faire parler fortement monsieur son père à monsieur le chancelier . Je lui ai donné un petit mémoire pour que nous soyons renvoyés au grand conseil . Si nous obtenons ce renvoi, je vous réponds que messieurs les roueurs 5 toulousains seront bien menés .

J'embrasse tendrement les généreux et vertueux M. Debrus , et son digne ami M. de Végobre, aussi bien que M. Cathala, Lasserre et tous ceux qui s'intéressent si noblement à une famille infortunée .

V.

A Ferney 15 juin [1762] »

1 La famille Calas disait que Marc-Antoine s'était suicidé immédiatement après le souper ; Jean-Pierre Lamarque avait signalé qu'il avait trouvé de la nourriture non digérée dans l'estomac du mort, mais avait néanmoins conclu qu'il avait dû manger trois ou quatre heures avant sa mort ; voir Coquerel, page 343 .Voir : https://books.google.fr/books?id=42LHCQAAQBAJ&pg=PA13&lpg=PA13&dq=Jean-Pierre+Lamarque+affaire+calas&source=bl&ots=bcRXmdo_ii&sig=L6HNwopYbBFgTGOkkPZ4rCJtgLs&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwimgt-ioNLTAhXGK8AKHSY8CF8Q6AEIJjAA#v=onepage&q=Jean-Pierre%20Lamarque%20affaire%20calas&f=false

4 Georges, marquis de Nicolaï, fils d'Aymard-Jean de Nicolaï, marquis de Goussainville et petit fils du destinataire de la lettre Best., D43 .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Nicola%C3%AF

5 Ce néologisme n'a pas été admis dans les dictionnaires .

 

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03/05/2017 | Lien permanent

j'ose vous conjurer d'en parler ou d'en écrire à monsieur le chancelier avec cette bonté et cette force dont vous appuye

... Nous dit Voltaire , et moi je dis à François Bayrou d'user lui aussi de bonté et force pour appuyer la justice et bannir le piston et les passe-droit des nantis aux dépens de ceux qui n'ont pas de fortune .

Concernant une plainte contre lui pour diffamation, je suis de son côté, pour avoir connu , bien connu des créateurs/présidents/ membres de conseils d'administration  d'associations internationales (de préférence pour toucher le maximum) et avoir une vie de luxe aux frais de donateurs et des collectivités dispensant des subventions ; El Sistema vit ainsi et ses dirigeants ne sont pas désintéressés, c'est le moins qu'on puisse dire .[http://www.francetvinfo.fr/politique/francois-bayrou/pour...]

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« A Aymard-Charles-François, marquis de Nicolaï 1

Aux Délices près de Genève 2 juillet 1762 2

Monsieur,

Je ne doute pas que M. Tronchin ne vous envoie un exemplaire des pièces ci-jointes . Mais je satisfais à mon devoir et aux mouvements de mon cœur en prenant avec vous cette liberté .

Il s'agit d'une affaire qui étonne l'Europe et qui indigne . Il s'agit d’obtenir justice pour la famille la plus infortunée , et pour une mère qui renonce à son bien, qui fait deux cents lieues pour venir demander la mort ou la justification de son mari . L'innocence de cette famille me paraît démontrée . Si toutes les pièces ci-jointes, monsieur, vous persuadent et vous touchent j'ose vous conjurer d'en parler ou d'en écrire à monsieur le chancelier avec cette bonté et cette force dont vous appuyez la justice . Plus de cent mille hommes vous en auront obligation .

Je prends rarement la liberté de vous écrire . Je suis un vieillard hors de combat : mais mon cœur ne vous en est pas moins attaché .

Je suis avec le plus profond respect,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 L'allusion à Tronchin prouve que le destinataire est Nicolaï ; voir d'autres allusions à lui dans la lettre du 15 juin 1762 à Debrus : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/05/03/ce-ne-sont-pas-les-memes-ministres-qui-se-melent-des-rentes-5939558.html

et lettre du 14 juillet 1762 au même : « Ces pièces ont entièrement convaincu M. de Nicolaï premier président de la chambre des comptes . Il l'a mandé à M. le docteur Tronchin et à moi . »

 

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22/05/2017 | Lien permanent

je crois remplir mon devoir en demandant instamment votre protection pour ceux qu'on opprime

... Et combien de Voltaires soucieux de leurs devoirs faudrait-il  pour que le monde s'améliore ?

 Me revient en mémoire un exemple de ce qui pourrit quotidiennement le bon vouloir, le cas Thomas Fabius (je n'ai pas grand mérite à m'en souvenir, c'est récent) qui à mes yeux met en lumière la pourriture du milieu du jeu, même réglementé , et des trafics d'influence dès lors qu'on est près du pouvoir . Laurent Fabius se passerait bien, -du moins je l'espère-, d'avoir un tel énergumène pour fils (là, j'ai mis énergumène, mais je pense trou du cul ). Combien de joueurs réguliers connaissez-vous qui aient fait fortune légalement au jeu ? Je n'en connais pas et la fréquentation de croupiers me confirme que tout est fait pour que ce soit le casino et donc l'Etat qui gagne à coup sûr . Thomas, demande des protections autant que tu veux, arrête de nous prendre pour des jambons, et paye tes dettes, ça ne te coûtera pas grand peine, vu comment tu l'as gagné, escroc !

 http://www.valeursactuelles.com/l%E2%80%99ardoise-sal%C3%...

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Aux Délices , près de Genève

4 juin 1759

Monsieur, pardonnez à mon importunité ; il ne s'agit que d'une vache, c'est le procès de M. Chicaneau,1 mais vous verrez par la lettre ci-jointe d'un procureur de Gex 2 qu’une vache dans ce pays-ci suffit pour ruiner un homme ; c'est en partie ce qui contribue à dépeupler le pays de Gex, déjà assez malheureux ; les procureurs sucent ici les habitants, et les envoient ensuite écorcher aux procureurs de Dijon . Un nommé Chouet, ci-devant fermier de la terre de Tournay, veut absolument ruiner un pauvre homme nommé Sonnet, et ledit Chouet étant fils d’un syndic de Genève, croit être en droit de ruiner les Français ; il a surpris la vache de Sonnet mangeant un peu d'herbe dans un champ en friche, lequel champ je certifie n'avoir été labouré ni semé depuis plusieurs années . Un grand procès s'en est ensuivi à Gex, l'affaire a été ensuite portée au parlement, il y a déjà plus de frais que la vache ne vaut . Je suis si touché d'une telle vexation que je ne peux m'empêcher d'implorer vos bontés pour un Français qu'on ruine bien mal à propos . Voudriez-vous, monsieur, avoir la charité d'envoyer chercher le procureur Larcher . Ce pauvre homme a trois témoins qui peuvent déposer que la vache saisie n'avait commis aucun dégât ; on n'a point voulu les écouter, et tout se borne à demander beaucoup d'argent ; je crois remplir mon devoir en demandant instamment votre protection pour ceux qu'on opprime .

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments les plus respectueux, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

1 Chicaneau est un personnage des Plaideurs , de Racine .

 

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26/07/2014 | Lien permanent

Je suis las d'être dupe au pays de Gex , j'ai tout acheté au poids de l'or

... Constance de faits due à la constance de la richesse helvétique .

Hormis l'alimentation et les produits de première nécessité qui sont à des tarifs ordinaires et en quantité abondante (grosse concentration de grands surfaces), se loger au pays de Gex coûte un bras, une jambe et un oeil pour le moins . Devenir propriétaire est désormais réservé aux Suisses, fonctionnaires internationaux, travailleurs frontaliers, et nouveaux riches russes, arabes et tutti quanti .

 Et pourtant, c'est un beau pays que celui où a vécu Voltaire

 pays-de-gex.jpg

 

« A Jean Vasserot de Châteauvieux

[vers octobre 1759]

Mon cher Cicéron, je n'ai que des grâces à vous rendre . Les juges ont bien senti que cette affaire ne pouvait être de leur compétence . Tout doit se faire en France pour les fonds de France . Cela est indubitable . Je ne demande pas mieux que de voir tout accommodé, mais comment faire ? La maison est tombée en échute 1, il y a des saisies ; les champs que Pasteur réclame et qui m'ont été vendus sont au milieu du domaine, et auprès de la maison ; s'ils sont distraits, l'acquisition ne vaut pas le quart de son prix , c'est comme si on revendiquait le jardin des Délices . Que vaudrait alors la maison ? Il faut encore mettre en ligne de compte les dépenses que j'ai faites . Je suis las d'être dupe au pays de Gex , j'ai tout acheté au poids de l'or . Je suis mal payé d'avoir tiré Betens de prison . Trois créanciers font subhaster 2 ce qui fait mon hypothèque . La justice s'engraisse à Gex . Betens 3 meurt de faim, ses créanciers aussi, excepté Mme de Donop 4. Perrin Dandin 5 disait qu'on ne pouvait accommoder les hommes que quand ils étaient las de plaider .

Je vous embrasse bien tendrement .

V. »

2 Vendre par autorité de justice : http://www.littre.org/definition/subhaster

 

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03/11/2014 | Lien permanent

Les hommes aiment à entendre parler du droit des gens, ce sont des malades à qui on parle du remède universel

... Malheureusement, à mes yeux , il est un droit , la grève , dont l'abus mène à la déchéance d'un pays --La France --  face à ceux qui ont le courage de travailler au lieu de défendre des avantages irréalistes . J'en ai marre de ce bordel organisé/fumeux chronique .

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« Au baron Jacob Friedrich von Bielfeld 1

Je crois monsieur, que votre lettre m'a guéri, car le plaisir est un souverain remède, et j'ai senti un plaisir bien vif en voyant que vous vous souvenez de moi . Je ne songe plus qu'à m'amuser et à finir gaiement ma carrière, mais je m'intéresse beaucoup aux ouvrage sérieux que vous donnez au public . J’attends avec impatience celui que vous m'annoncez 2. Apprendre aux hommes à être justes c'est toujours une consolation pour ceux qui souffrent de leur ambition, de leurs caprices, de leurs injustices, de leurs méchancetés . Les hommes aiment à entendre parler du droit des gens, ce sont des malades à qui on parle du remède universel . N'avez-vous pas dit aussi quelque petit mot sur la liberté ? Je m'imagine que vous goutez à votre aise à Hambourg . Pour moi j'en jouis et je suis heureux depuis six ans dans l’ivresse de la jouissance, étant assez heureux pour posséder des terres libres sur les frontières de France, et me trouvant dans une indépendance entière ; vous souvient-il des temps où il ne vous était pas permis d'aller dans vos terres ? C'est bien cela qui est contre le droit des gens .

Je souhaite la paix à votre Allemagne, mais je ne peux exalter mon âme au point de diviner le temps où toutes ces horreurs cesseront . Le secret de prévoir l'avenir s'est perdu avec le modeste président 3 . Je vous embrasse de tout mon cœur, sans cérémonie, il n'en faut point entre les philosophes, c'est assez de dater sa lettre, et de signer la première lettre de son nom

V.

Aux Délices, le 20 juin 1761

N.B. – Votre lettre du mois de février ne m'a pas été rendue par des gens pressés de s'acquitter de leurs commissions . »

 

1 La lettre à laquelle V* répond ne nous est pas parvenue .

 

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18/05/2016 | Lien permanent

C’est Jeannot Lapin à qui on fait accroire qu’il est un foudre de guerre

... C'est ainsi que Donald Trump se croit maître du monde , lui, grande gueule de roquet qui croit faire plier la Chine et ses 1 390 000 000 habitants à coups de taxes, eux qui détiennent l'essentiel des terres rares dont à besoin l'industrie électronique et donc tout le monde moderne dit connecté, et sont à même de faire plier tout pays industrialisé . Les Américains seront-ils assez niais ( cons) pour garder encore quatre ans ce dangereux escogriffe ? Je le crains bien .

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http://www.crilj.org/qui-sommes-nous-2/page/6/

 

 

« A Pierre-Louis d'Aquin de Château-Lyon 1

22 juin 1764 aux Délices

S’il vous était permis, monsieur, de rendre votre Avant-Coureur aussi agréable que vos lettres, il ferait une grande fortune. Je vous supplie de continuer. J’aurai le plaisir d’avoir de vous ce que vous faites de mieux. Vous me contez très plaisamment des anecdotes fort plaisantes. Ne vous lassez pas, je vous prie : songez que je suis malade. Vous êtes médecin, autant qu’il m’en souvient. Vos lettres sont pour moi une excellente recette.

Je n’ai point lu cette lettre de Jean-Jacques dont vous me parlez 2. Moi, persécuteur ! moi, violent persécuteur ! C’est Jeannot Lapin à qui on fait accroire qu’il est un foudre de guerre. Il y a deux ans que Jean-Jacques, auteur de quelques comédies, s’avisa d’écrire contre la comédie. Je ne sais pas trop bien quelle était sa raison , mais cela n’était guère raisonnable.

Jean-Jacques ajouta à cette saillie celle de m’écrire que je corrompais sa patrie en faisant jouer la comédie chez moi, en France, à deux lieues de Genève 3. Je ne lui fis point de réponse, il s’imagina que j’étais fort piqué contre lui, quoiqu’il dût savoir que les choses absurdes ne peuvent fâcher personne. Croyant donc m’avoir offensé, il s’est allé mettre dans la tête que je m’étais vengé, et que j’avais engagé les magistrats de Genève à condamner sa personne et son livre. Cette idée, comme vous le voyez, est encore plus absurde que sa lettre. Que voulez-vous ? Il faut avoir pitié des infortunés à qui la tête tourne . Il est trop à plaindre pour qu’on puisse se fâcher contre lui.

Permettez-moi de souscrire pour votre Avant-Coureur. Si jamais d’ailleurs j’obtiens quelque crédit dans le sanhédrin de la comédie, je vous ferai recevoir spectateur, et vous pourrez me siffler à votre aise. Sans cérémonie. 

Voltaire.»

2 Le correspondant de V* n'en parle pas dans sa lettre du 5 juin 1764 qui est conservée ; cette mention devait figurer dans une lettre désormais disparue . En tout cas l'allusion vise une lettre de Rousseau à Duchesne, du 28 mai 1764 publiée sous le titre Lettre de M. Rousseau de Genève à M. X*** à Paris [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040081q.image]; voir lettre du 28 mai 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/06/28/vous-n-aurez-encore-aujourd-hui-qu-un-mot-du-malingre-6160977.html

3 Cette lettre fameuse , du 17 juin 1760, est citée partiellement à propos de la lettre du 17 juin 1760 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/06/28/je-voudrais-que-vous-ecrasassiez-l-infame-c-est-la-le-grand-5647116.html

Voir : page 422 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b.texte.r=rousseau.f436

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03/08/2019 | Lien permanent

Il faut espérer qu'on oubliera bientôt toutes ces déclamations et que les effets royaux reprendront la faveur que les re

... dit Marcel Campion, "roi des forains", suite à ses dires sur les "pervers homosexuels" :

https://www.huffingtonpost.fr/2018/09/23/marcel-campion-s... 

Ses arguments de défense me rappellent ceux de feu Jean-Marie Le Pen qui se défendait d'être raciste puisqu'il y avait un maghrébin , proche de lui, candidat FN aux élections . Campion, roi des faux-jetons, lui , est homophile quand sa fortune dépend de l'accord du maire de Paris Delanoé, et homophobe quand on ne lui accorde plus de privilèges . Minable !

 Image associée

Trouvez Marcel !

 

 

« A Ami Camp, Banquier

à Lyon

28è septembre 1763 à Ferney

La traite de M. Olensshlager, monsieur, dont je vous parlais dans ma dernière lettre, consiste en deux lettres de change, l'une de quatre mille livres, sur Maurin Bruyère et compagnie, signée Maurin et Comp.

L'autre de deux mille cinq cents livres sur Jean-Baptiste Arnd Duc et compagnie, signée frères Mayer .

À Lyon pour le paiement d’août .

Ces 6500 livres sont le paiement de ce que me devait l’Électeur Palatin au 1er juillet . Je vous envoyai ces lettres de change vers 1 le 19è d'août, je les tiens de M. Olensshlager, et je n'ai rien à répéter sur M. Franck ni sur M. Bois de La Tour .

Je vous remercie de la réponse au parlement de Bordeaux 2. Elle paraît sage, équitable et ferme . La lettre au parlement de Rouen imprimée dans les gazettes est beaucoup plus forte . Il faut espérer qu'on oubliera bientôt toutes ces déclamations, et que les effets royaux reprendront la faveur que les remontrances leur ont ôtée .

Vous recevrez, monsieur, un petit paquet, à votre adresse par M. Tabareau, que je vous supplie de vouloir bien faire mettre à la poste ; il m'a été confié par des personnes qui ne veulent point se servir de la voie de Genève, attendu que depuis l'équipée de Jean-Jacques on met souvent à Paris au rebut les lettres qui portent le timbre de Genève, et dans lesquelles on soupçonne qu'il y a des imprimés .

Mme Denis et moi, et toutes la petite famille, nous vous embrassons bien tendrement .

V. »

1 vers ajouté au dessus de la ligne par V*.

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24/09/2018 | Lien permanent

vous daignâtes voir mon théâtre, mais j’eus la modestie de ne pas vous montrer mon église, elle est pourtant assez jolie

...

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

A Ferney , 16 octobre 1763

Monsieur,

Lorsque vous me fîtes l'honneur de vouloir bien passer à Ferney, je crois que vous daignâtes voir mon théâtre, mais j’eus la modestie de ne pas vous montrer mon église, elle est pourtant assez jolie, et je l'ai fait bâtir pour faire plaisir à mon curé qui n'avait qu'une grange, surmontée d'une espèce de clocher dans lequel on avait placé une sonnette . Il peut d'ailleurs se vanter d'avoir les plus belles chasubles de la province . J'ai pris soin de ses terres qui lui rapportent à présent environ douze cents livres de revenu .

Je prends la liberté, monsieur, de vous faire cette petite préface pour vous représenter avec quelle reconnaissance il m'a voulu dépouiller de mes dîmes dès que je l'ai mis par mes libéralités en état de me faire un procès . C'est à propos de ces dîmes, monsieur, que vous avez sans doute reçu une lettre de M. le duc de Praslin de la part du roi 1. Vous savez sans doute sur quoi cette lettre est fondée . Toutes les terres du pays de Gex avaient appartenu aux Bernois au commencement du seizième siècle . Ils vendirent toutes ces seigneuries avec les dîmes , et lorsqu'ensuite ils firent la paix avec les ducs de Savoie, il fut stipulé que tous les seigneurs resteraient en possession des dîmes achetées par eux . On donna ensuite des terres aux curés, ces domaines leur tinrent lieu de dîmes, et ils y gagnèrent beaucoup . Nos rois furent les garants de toutes ces conventions dans tous les traités qu'ils firent avec la Suisse et la Savoie . Henri IV n'acquit le pays de Gex qu'à cette condition . Louis XIV maintint nos privilèges par le traité d'Arau .

Les curés croient que les dîmes sont plus sacrées que les traités ; et malheureusement ces conventions de nos rois n'ayant point été enregistrées au parlement de Dijon, les seigneurs du pays de Gex seraient exposés à perdre la plus belle de leurs prérogatives et le plus essentiel de leur revenu, s'ils étaient jugés suivant le droit commun .

Mon curé avait assigné au parlement MM. de Budé dont j'ai acquis la terre de Ferney, n'osant pas attaquer encore ma nièce et moi, dans le temps même que nous l'accablions de bienfaits . Le procès était depuis longtemps au Conseil du roi ; mais MM. de Budé nous ayant vendu , le curé avait aisément obtenu un arrêt par défaut qui le envoyait, suivant ses conclusions, par devant le parlement . Il nous cacha longtemps cette manœuvre, mais enfin elle a éclaté . Permettez-moi donc, monsieur, de vous demander votre protection dans cette affaire , et d'oser joindre mes prières à celles de M. le duc de Praslin, puisque ce qu'il vous dit en général me regarde en particulier . Je ne puis conserver ma dîme qu'à la faveur des traités, et si je la perdais, ma terre serait entièrement dégradée . Elle rendrait au curé beaucoup plus qu'au seigneur : j'aurais perdu toutes mes dépenses et toutes mes peines .

Je vous avoue que je vous devrai, monsieur, une des plus grandes consolations de ma vie si vous voulez bien vous prêter à ce que M. le duc de Praslin vous demande .

Le papier me manque pour vous dire combien je vous aurai d'obligations et avec combien de reconnaissance et de respect j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire . »

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12/10/2018 | Lien permanent

On examine l'ouvrage dans l'idée d'y trouver des choses dangereuses

... Voir , et en particulier à propos de la PMA : https://www.vie-publique.fr/loi/268659-loi-bioethique-pma

Les catho intégristes freinent des quatre fers , comme d'hab' . Je ne me prononce pas pour les autres religions qui ont sans doute elles aussi leurs visions de ce que doit être une famille selon dieu et ses prophètes .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

19è avril 1765 1

Mon cher frère, je suis confondu, pétrifié ; c'est donc un secret que l'expulsion des jésuites, puisqu'il est défendu d'en parler . Point de bruit si je ne le fais est donc la devise des maîtres des actions et des pensées des hommes ? J'espère au moins qu'on ne perdra rien pour attendre, et que dans quelque temps ce charmant ouvrage paraîtra . Les Bazin de Hollande n'étaient pas encore arrivés quand M. Delahaye partit avec les Caloyer 2. Ces Caloyer m'ont paru fort augmentés, et capables de faire beaucoup de bien . Vous avez une petite liste des personnages auxquelles on peut en envoyer, et vous trouverez sans doute quelque adepte qui se chargera aisément du reste .

Les Bazin sont d'un genre tout différent . Ils ne me semblent pouvoir faire fortune qu'auprès de ceux qui connaissent un peu l'histoire ancienne . Je crois qu'ils n’essuieront pas le sort de la Destruction . L'étiquette du sac n'inspire pas la même défiance . Le nom seul de jésuite effarouche la magistrature . On examine l'ouvrage dans l'idée d'y trouver des choses dangereuses . Des fatras d’histoire donnent moins d'alarme . La destruction des Babyloniens par les Persans effarouche moins que la destruction des jésuites par les jansénistes .

L'enchanteur Merlin est très instamment prié de n'en pas faire une édition nouvelle avant de faire écouler celle d'un pauvre diable à qui j'ai donné ce petit morceau pour le tirer de la pauvreté . Je crois que l'enchanteur se tirera bien de sa secondé édition ; l'ouvrage m'a paru assez curieux et assez neuf . Je n'en ai envoyé que quelques feuilles en divers paquets à M. d'Argental, sous le couvert d'un ministre . Mandez-moi, mon cher frère, si je puis en user de même avec vous, en me servant de l'adresse de M. Gaudet 3, et en lui adressant les paquets par Lyon .

Je ne verrai Gabriel que dans quelques jours . C'est un petit voyage d'aller de Genève chez moi, l'allée et le retour prennent une journée .

Mon cher frère, je vous embrasse . Écr l'inf. »

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05/08/2020 | Lien permanent

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