Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/02/2011

Si quelque chose pouvait me consoler dans le malheur public,

http://www.deezer.com/listen-8104561

 

Oui, quelque chose peut me consoler dans le malheur public : le rugby français  ! Tant pis pour les Ecossais ... qu'ils écoutent ceci, si ça peut les consoler :

http://www.deezer.com/listen-3862917

 

france-rugby_0.jpg

 

 

 

« A Charles Pictet

 

Au château de Ferney 6 février 1766

 

Monsieur

 

La lettre que j’écrivis ces jours passés à M. Lullin i, est exactement conforme à la copie que vous me faites l’honneur de m’envoyer, elle n’est pas moins conforme à la vérité dans tous les points ii. Il me semble qu’on aurait dû commencer dans toute cette affaire par examiner le fait dont il était question iii. La vérité eût été bien vite reconnue et tout aurait été apaisé, deux ou trois fausses démarches ont causé bien des peines et des inquiétudes qu’on pouvait éviter iv. On s’est détrompé, mais trop tard. J’ai vu avec douleur les tristes suites de cette affaire. Si quelque chose pouvait me consoler dans le malheur public, c’est qu’au moins on me rend justice ; et la lettre dont vous m’honorez, monsieur, est assurément une de mes plus flatteuses consolations.

 

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

 

Voltaire »

 

 

 

i Le 30 janvier 1766 . Pierre Lullin (1712-1789) est avocat et professeur de droit, conseiller de Genève depuis 1756, secrétaire d’Etat depuis 1762 ; il sera syndic en 1782.

 

ii Suite à cette correspondance, V* va se réconcilier avec Charles Pictet qui était partisan de JJ Rousseau.

 

iv V* s'est défendu d'avoir été pour quelque chose dans la condamnation de Jean-Jacques Rousseau par le Conseil genevois . Les divisions entre le parti de la bourgeoisie, les Représentants, qui voient dans le Contrat Social de Jean-Jacques Rousseau un « arsenal de liberté », et les tenants du régime aristocratique, les Négatifs, finiront par paralyser la République ; ainsi, le Conseil général, abusant du droit appelé « ligne de nouvelle élection » qui lui avait été concédé par le

« Règlement de l’Illustre Médiation » en 1738, refusa d’élire les quatre syndics pour l’année 1766 et 1767 : le « quadrille » élu pour 1765 resta trois ans en fonction. Le Petit Conseil finira par solliciter la médiation des Puissances garantes de l’ordre établi en 1738. Cette seconde médiation, à laquelle participa la France, représentée par son ambassadeur auprès des cantons suisses, le chevalier de Beauteville, et les gouvernements de Berne et Zurich, aboutira à l’Edit de conciliation approuvé par le Conseil général le 11 mars 1768. Les choses iront ensuite cahin caha jusqu’à l’explosion de la révolution d’avril 1782 qui entraînera une intervention armée et une troisième médiation, cette fois sans la participation de Zurich mais avec celle de la Sardaigne.

 


 

Les commentaires sont fermés.