Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/03/2024

Je ne sais point d’argent plus mal employé que celui d’ôter la vie en cérémonie pour quinze francs

... Plus de deux exécutions capitales par jour en 2022 sur notre globe ! et la tendance n'est pas à la baisse ; Voltaire en serait excédé, révolté , et nous devons l'être aussi .

Voir : https://www.geo.fr/geopolitique/arabie-saoudite-iran-chin...

et : https://www.cnews.fr/monde/2023-10-10/peine-de-mort-quels...

91AQEhUEPEL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpg

... et XXIè siècle encore !

 

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin fils

Avocat en Parlement

à Saint-Claude

21è auguste [1768]

Mon cher philosophe, le pendu ne me coûtera rien 1. Le bailliage de Gex est convenu que ce revenant-bon 2 était pour le roi. Je ne sais point d’argent plus mal employé que celui d’ôter la vie en cérémonie pour quinze francs 3.

Quand vous viendrez passer vos vacances ici, nous ferons dresser les actes en question.

M. de Mailly m’a envoyé des faisans, accompagnés d’une lettre qui vaut certainement mieux que tous les oiseaux du Phase 4.

Bonsoir, très-cher philosophe. »

1 Il doit s’agir d’un pauvre diable pendu pour vol. Comme haut justicier, Voltaire pouvait avoir à payer les frais d’exécution. (G. Avenel.)

3 Somme payée au bourreau, qui, selon ce passage devait être imputée au compte du trésor royal . Voir lettre du 13 août 1768 à de Caire : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/03/03/sans-doute-je-suis-corse-et-je-croyais-mes-compatriotes-arra-6488020.html

Si on peut fermer les écoles de théologie , et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien

... En début de ramadan et pendant le carême, il n'est pas mauvais de le rappeler . Toutes les religions qui veulent sauver votre âme commencent par vous en faire baver en ce monde, y compris le détestable communisme prêché les armes à la main . 

pbl-ecole-est-la.jpg

La morale républicaine , première leçon du matin d'écolier, saura-t-on y revenir bientôt ?

 

 

 

« A Jacob Vernes

19è auguste 1768

Je vous renvoie, monsieur le philosophe prêtre, les remontrances du Gévaudan 1 que vous avez eu la bonté de me prêter ; votre ami Rustan est un peu brutal , c'est dommage, car il ne manque pas d'esprit . Il est vrai qu'il ne sait ni ce qu'il dit ni ce qu'il veut . L'âge le mûrira peut-être ; mais surtout il faut qu'il prenne des leçons de politesse soit de Jean-Jacques soit de sa paroisse de Londres .

Je n'ai point la profession de foi dont vous parlez ; je me souviens de l'avoir vue . Je crois que vous la trouverez chez Chirol où je l'ai faite acheter .

Je crois avec vous que le temps des usurpations papales est passé, c'est-à-dire qu'on n'en fera plus de nouvelles , mais une partie des anciennes durera encore longtemps . Le christianisme, dites-vous 2, est aboli chez tous les honnêtes gens ; oui le christianisme de Constantin, le christianisme des Pères ; mais le christianisme de Jésus subsistera . Vous avez grande raison d'appeler Jésus le premier des théistes, car il ne reconnaissait qu'un seul Dieu, et comme vous avez fort bien dit, si on lui impute des sottises, ce n'est ni sa faute ni la vôtre .

Je vous remercie des sermons de Samuel Bourn sur la religion naturelle 3 . Il n'y a pas un mot dans ces quatre volumes du christianisme d'aujourd'hui . La religion se décrasse tous les jours, le dogme est sifflé, et la vérité reste . Il s'est fait depuis quinze ans une étrange révolution dans l'esprit humain . Si on peut fermer les écoles de théologie , et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien.

Soyez toujours libre et heureux . »

1 Remontrances du corps des pasteurs du Gévaudan à Antoine-Jean Rustan, 1768 , est une réplique aux Lettres sur l'état présent du christianisme et la conduite des incrédules, 1768 , dans les quels Antoine-Jacques Roustan (telle est l'orthographe correcte de ce nom ) prend V* à partie . Quoique Roustan fût ministre de l'église suisse à Londres, la marque de l'ouvrage est fausse, le lieu d'édition réel étant Bâle.

Voir : https://bib.rero.ch/rbnj/documents/487132

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Remontrances_%C3%A0_Rustan/%C3%89dition_Garnier

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k722144.texteImage

2 Ces deux mots ont été fortement biffés sur l'original (sans empêcher toutefois leur lecture) ainsi que le mot oui, un peu plus loin . Manifestement, Vernes n'a pas voulu endosser la responsabilité des paroles que rappelle V*.