Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/08/2009

Je sers Dieu et le diable tout à la fois assez passablement

-Cui-cui! fait l'oiseau !

-Cuit, cuit ! répond le guide !

CUIT.jpg

 En ce beau jour, le père Noël est passé au château de Volti : nous avons reçu une commande qui commençait à trainer, avec en prime son lot de merveilles !

Jugez- en !

Nous avons désormais des Nounours blancs qui ne craignent pas la fonte de la banquise et qui ont une curieuse maladie éruptive : les symboles du logo du CMN, petits châteaux de toutes couleurs et pour que leurs parents adoptifs ne les perdent pas et être en règle avec les recommandations vétérinaires, un superbe "tatouage" sous la plante d'une patte : Centre Des Monuments Nationaux .

Qui dit mieux en matière de promotion ?

Je ne ferai que citer pour mémoire le Nounours mini (porte clé) qui oscille à ma vue entre le chien et l'ours ; chacun peut adopter l'un ou l'autre selon ses affections !

 

Par contre, je vous prie de bien noter que ce château est ouvert tous les jours sauf le lundi et que vous êtes les BIENVENUS, ô touristes si peu nombreux !

Venez, nous vous aimons .... (si après une telle déclaration nous ne sommes pas envahis, je mettrai une photo des guides féminines pour les messieurs et une de moi datant d'il y a vingt ans pour les dames !...)

 

 

 

 

L'ex-amant de la présidente de Bernières commence à prendre l'habitude de voir la place prise par un autre, tout en évoquant ce qu'il aimerait et ce qu'il regrette ; détails ô combien réaliste chez ce Volti qui appelle un chat un chat : Il faut que je sois bien maudit de Dieu pour n’avoir vécu avec vous que quand j’ai eu la gale, et vous la goutte ; et pour être loin de vous lorsque nous nous portons bien tous les deux.

 

« A Marguerite-Madeleine du Moutier, marquise de Bernières

 

 

                            Depuis un mois entier je suis entouré de procureurs [il a attaqué le testament de son père du 19 aout 1721 qui fait de la part de Voltaire une part « substituée » : il en a l’usufruit et dépend d’un tuteur ; un codicille ajouté le 26 décembre supprimant la substitution n’est pas reconnu valable car non signé], de charlatans, d’imprimeurs [on « l’assassine » d’éditions pirates de la Henriade et de Mariamne ; il doit donc faire imprimer cette pièce lui-même], et de comédiens. J’ai voulu tous les jours vous écrire et n’en ai pas encore trouvé le moment. Je me réfugie actuellement dans une loge d’une comédienne pour me livrer au plaisir de m’entretenir avec vous pendant qu’on joue Mariamne et L’Indiscret [créé le 18 août] pour la seconde fois. Cette petite pièce fut représentée avant-hier samedi avec assez de succès. Mais il me parut que les loges étaient encore plus contentes que le parterre [selon Le Mercure d’août, les deux pièces « furent fort applaudies par une très nombreuse et très belle assemblée ».]. Dancourt et Le Grand ont accoutumé le parterre au bas comique et aux grossièretés, et insensiblement le public s’est formé au préjugé que les petites pièces en un acte doivent être des farces pleines d’ordures et non pas des comédies nobles où les mœurs soient respectées. Le peuple n’est pas content quand on ne fait rire que l’esprit, il faut le faire rire tout haut, et il est difficile de le réduire à aimer mieux des plaisanteries fines que des équivoques fades, et à préférer Versailles à la rue Saint-Denis. Mariamne est enfin imprimée de ma façon, après trois éditions subreptices qui en ont paru coup sur coup. Je vous  envoie un paquet de Mariamne par le messager. Il y en a une reliée que je vous prie de mettre dans votre bibliothèque. Je vous supplie de donner les autres que je n’ai pas eu le temps de faire relier à MM de Cideville et M. de Brevedent malgré leur goût pour les vers de M. Houdart. Vous donnerez les autres en mon nom aux personnes dont vous voudrez bien m’assurer la bienveillance. Comme je crois  M. et Mme de Lézeau à la campagne, je mets aussi une Mariamne pour eux ou plutôt pour monsieur votre neveu dans le paquet qui est au messager. Il est à votre adresse, ayez la bonté de l’envoyer retirer. Que ne puis-je vous aller offrir moi-même Mariamne ? Il faut que je sois bien maudit de Dieu pour n’avoir vécu avec vous que quand j’ai eu la gale, et vous la goutte ; et pour être loin de vous lorsque nous nous portons bien tous les deux. Mes maladies, et ma santé sont venues bien mal à propos.

 

 

                            Au reste ne croyez pas que je me borne dans Paris à faire jouer des tragédies et des comédies. Je sers Dieu et le diable tout à la fois assez passablement. J’ai dans le monde un petit vernis de dévotion que le miracle du faubourg Saint-Antoine m’a donné.[ Mme Lafosse aurait été guérie d’un « flux de sang » le 31 mai au passage d’une procession du  Saint Sacrement. V* était en relation avec les Lafosse chez qui il alla plusieurs fois en juin en offrant une petite somme d’argent (qui fut refusée) et Mme Lafosse vint remercier V* le 20 août. On dit que V* avait été converti par le miracle ; Mathieu Marais compara V* à St Thomas et dit « Dieu l’a touché et converti… »] .La femme au miracle est venue ce matin dans ma chambre. Voyez-vous quel honneur je fais à votre maison [V* loue un appartement rue de Beaune appartenant aux Bernières], et en quelle odeur de sainteté nous allons être ? M. le cardinal de Noailles a fait un beau mandement à l’occasion du miracle. Et pour comble (ou d’honneur, ou de ridicule), je suis cité dans ce mandement.[en fait il est fait allusion à V* ; on parle « d’un homme connu dans le monde sur qui le miracle avait fait grande impression »] .On m’a invité en cérémonie à assister au Te Deum qui sera chanté à Notre Dame en actions de grâces de la guérison de Mme de La Fosse. M. l’abbé Couet, grand vicaire de Son Éminence, m’a envoyé aujourd’hui le mandement. Je lui ai envoyé une Mariamne avec ces petits vers ci :

Vous m’envoyez un mandement,

Recevez une tragédie

Et qu’ainsi mutuellement

Nous donnions la comédie.

 

                            Ah ! ma chère présidente qu’avec tout cela je suis quelquefois de mauvaise humeur de me trouver seul dans ma chambre et de sentir que vous êtes à trente lieues de moi. Vous devez être dans le pays de Cocagne. M. l’abbé d’Amfreville avec son ventre de prélat et son visage de chérubin ne ressemble pas mal au roi de Cocagne. Je m’imagine que vous faites des soupers charmants, que l’imagination vive et féconde de Mme du Deffand, et celle de M. l’abbé d’Amfreville en donnent à notre ami Thiriot et qu’enfin tous vos moments sont délicieux. M. le chevalier des Alleurs est-il encore avec vous ?[il a remplacé V* auprès de la marquise] Il m’avait dit qu’il y resterait tant qu’il y trouverait du plaisir. Je juge qu’il y demeurera longtemps. Mille respects, je vous en prie, au maître de la maison. Je n’ai pas le temps d’écrire à Thiriot mais il faut qu’il m’écrive, lui qui n’a point de procès à soutenir, de comédiens à conduire, ni de comédiens à corriger. Qu’il me mande de ses nouvelles, qu’il soit votre secrétaire, qu’il m’apprenne comment vont les projets qu’il avait. Adieu ma chère reine, conservez-moi toujours bien de l’amitié. Je pars incessamment pour aller à Fontainebleau. Si j’y trouve un gîte [« adresse chez Mme de Prie »], j’y ferai ma cour à la reine, si je ne suis point logé, j’irai à La Rivière-Bourdet. Je ne donne la préférence sur vous qu’à Marie de Leksinski. Adieu, adieu.

 

 

Voltaire

A Paris à la comédie, ce 20 aout 1725. »                  

19/08/2009

mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses !

Lors de son sejour à Soleure, Volti a -peut-être- eu l'immense joie d'entendre le son du cor des Alpes ? Intrument proche par ses dimensions du fameux Gaffophone et au son tout aussi mélodieux, comme vous pourrez en juger : http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?sid=7149114&am...

 

Ecoutez, ré-écoutez si vous osez ! Si, je vous jure qu'en espace montagneux ça vous donne des frissons .(qui a dit "frissons de trouille"? encore un esprit fort qui craint sans doute les avalanches ! Petit mental d'homme des plaines ! )

 

Je vous laisse maîtres de votre choix, et je vous prie de ne pas me jeter de pierres, j'en ai déjà assez autour de chez moi !...

 

 

 

 

« A François Joachim de Pierre, comte de Bernis

 

 

                            Le vieux Suisse, Monseigneur, apprend dans ses tournées que cette tête qualifiée carrée par M. de Chavigny est ornée d’un bonnet qui lui sied très bien [Bernis recevra le 2 octobre le chapeau de cardinal. Chevigny est ambassadeur de France en Suisse, résidant alors à Soleure]. Votre Éminence doit être excédée des compliments qu’on lui a faits sur la couleur cde son habit que j’ai vue autrefois sur ses joues rebondies, et qui, je crois, y doit être encore.

 

 

                            Mes trente-huit confrères ont pu vous ennuyer et c’est un devoir à quoi, moi 39è, je ne dois pas manquer. Je dois prendre plus de part qu’un autre à cette nouvelle agréable, puisque vous avez daigné honorer mon métier avant d’être de celui du cardinal de Richelieu. Je me souviendrai toujours et je m’enorgueillirai que notre Mécène ait été Tibulle. Gentil Bernard doit en être bien fier aussi.

 

 

                            J’imagine que Votre Éminence n’a eu ni le temps ni la volonté peut-être de répondre à la proposition qu’on lui a faite sur l’Angleterre [réponse de Bernis datée du 6 aout qui le « remercie de la correspondance qu’il [lui] offre en Angleterre », mais « si nos armées se conduisent bien, nos négociations ne seront pas difficiles »] : si vous ne vous en souciez pas, je vous jure que je ne m’en soucie guère ; et que tous mes vœux se bornent à vos succès. Je n’imagine pas comment quelques personnes ont pu soupçonner que mon cœur avait la faiblesse de pencher un peu pour qui vous savez, pour mon ancien ingrat [Frédéric II] ; on ne laisse pas d’avoir de la politesse, mais on a de la mémoire et on est attaché aussi vivement qu’inutilement à la bonne cause qu’il n’appartient qu’à vous de défendre. Je ne suis pas en vérité comme les trois quarts des Allemands. J’ai vu partout des éventails où l’on a peint l’aigle de Prusse mangeant une fleur de Lys, le cheval de Hanovre donnant un coup de pied au cul à M. de Richelieu, un courrier portant une bouteille d’eau de la reine de Hongrie de la part de l’impératrice à Mme de Pompadour. Mes nièces n’auront pas assurément de tels éventails à mes petites Délices où je retourne. On est Prussien à Genève comme ailleurs et plus qu’ailleurs. Mais quand vous aurez gagné quelque bonne bataille ou l’équivalent, tout le monde sera Français ou François [voir article intitulé « François ou Français » dans l’Encyclopédie de 1757 tome VII].

 

 

                            Je ne sais pas si je me trompe, mais je suis convaincu qu’à la longue votre ministère sera heureux et grand [en fait Bernis sera renvoyé en octobre], car vous avez deux choses qui avaient auparavant passé de mode, génie et constance. Pardonnez au vieux Suisse ses bavarderies. Si elles ne l’amusent pas que Votre Éminence lui conserve les bontés dont le belle Babet l’honorait. Misce concilis jocos [« mêle les plaisanteries aux pensées sérieuses »]. Agréez le profond et tendre respect d’un Suisse qui aime la France et qui attend la gloire de la France de vous.

 

 

                            Voltaire

                            A Soleure, du 19 août 1758. »

 

 

Le Net a ceci d'agréable d'être parfois source d'enseignements divers et renseignements très surprenants comme ceci : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.autremen...

trouvé en cherchant des images sur le cardinal de Bernis . Oh! joie, oh! demi-surprise, ce pourpré fut un abbé libertin auteur de "L'Amour papillon", oeuvre érotique que je vous laisserai le soin de chercher vous-mêmes, bande de coquins patentés !

 

 

A ne pas confondre avec l'Effet papillon de Bénabar : quoique, quoi que ... : http://www.youtube.com/watch?v=bAs8gN0j2Z8

 

libertin bernis.jpg

18/08/2009

tant de mauvais Français ...qui par leurs satires continuelles aigrissent tellement les esprits déjà mal disposés

"Il fait trop chaud pour travailler ..." et comme chantaient les Parisiennes : http://www.youtube.com/watch?v=H8OzttrTLEY&NR=1

 

Complètement rétro, OK, mais du tonus et le cri du coeur !

 

Voyez plutot ce qui me tente :

 

plage cocotier.jpg

 

 

 

 

 

Et pourtant, comme le bon caravanier qui traverse le désert, la langue comme du carton, des mirages plein les yeux, nous amenons les visiteurs à bon port, à savoir la douce fraicheur du vestibule du Château de Volti (dit Voltaire ; venez-y nombreux, à Ferney-Voltaire 01210 France, près de Genève -CH- et de Gex -France-. Pub gratuite !!! )

 

Ah ! Volti, je reconnais bien ton esprit plein de   magnifique espoir : "opposer à tous ces mensonges la vérité représentée avec cette simplicité et cette force qui triomphent tôt ou tard devant l’imposture" ! . Dieu t'entende !...

 

 

 

« A René-Louis de Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson

 

 

                            Permettez-vous, Monseigneur, que je fasse passer à M. Ch. [Chauvelin] vos sentiments généreux ? Ce sera une consolation pour lui, et un nouvel honneur pour vous. Gros de Boze [directeur du commerce des livres] a tort de ne vous avoir pas marqué de quoi il était question. Il devait pressentir qu’on lit à la hâte ces sortes de brochures et que le trait dont il était question pouvait vous échapper [Il s’agit des Lettres d’un pair de Grande Bretagne à Milord l’archevêque de Cantorbéri sur l’état présent des affaires de l’Europe… Londres , de Langlet-Dufresnoy. V* affirmera le 19 aout qu’il y est « dit tout net que M. Chauvelin eut 100 000 guinées des Anglais pour le traité de Séville » et que la responsabilité de l’impression est rejetée sur d’Argenson.]. C’est par parenthèse un petit piège que vous ont tendu ici ceux qui devaient supprimer ce misérable et calomnieux ouvrage. Au reste j’ai une voie sûre et toute naturelle pour vous faire connaitre à M. Ch. ce que vous pensez. Mais je ne veux point faire cette démarche sans votre permission. En voici une autre qui pourrait avoir votre approbation et votre protection.

 

 

                            J’ai envie de ne point jouir du bénéfice  d’historiographe sans le desservir. Voici une belle occasion. Les deux campagnes du roi méritent d’être chantées, mais encore plus d’être écrites [ l’Histoire de la guerre de 1741 qui deviendra le Précis du Siècle de Louis XV]. Il y a d’ailleurs en Hollande tant de mauvais Français qui inondent l’Allemagne d’écrits scandaleux, qui déguisent les faits avec tant d’impudence, qui par leurs satires continuelles aigrissent tellement les esprits déjà mal disposés, qu’il est nécessaire d’opposer à tous ces mensonges la vérité représentée avec cette simplicité et cette force qui triomphent tôt ou tard devant l’imposture. Mon idée ne serait pas que vous demandassiez pour moi la permission d’écrire les campagnes du roi ; peut-être sa modestie en serait alarmée et d'ailleurs je présume que cette permission est attachée à mon brevet. Mais j’imagine que si vous disiez au roi que les impostures qu’on débite en Hollande doivent être réfutées, que je travaille à écrire ses campagnes, et qu’en cela je remplis mon devoir, que mon ouvrage sera achevé sous vos yeux et sous votre protection, enfin si vous lui représentez ce que j’ai l’honneur de vous dire avec la persuasion que je vous connais, le roi m’en saura quelque gré, et je me procurerai une occupation qui me plaira, et qui vous amusera. Je remets le tout à votre bonté. Mes fêtes pour le roi sont faites [La Princesse de Navarre et Le Temple de la gloire], il ne tient qu’à vous d’employer mon loisir.

 

 

                            Je n’entends point parler de la Russie [par l’intermédiaire d’Alion, ambassadeur de France en Russie, V* fait parvenir ses œuvres à Catherine II et demande à être admis à l’Académie de Pétersbourg ; il a aussi demandé pour sa future Histoire de l’empire de Russie des « particularités intéressantes » de la vie de Pierre le Grand]. Oserai-je vous supplier de vouloir bien me recommander à M. d’Alion ?

Vous me protégez au midi, daignez aussi me protéger au nord, et puisse la paix habiter les quatre points cardinaux du monde et le milieu.

 

 

                            Mme du Châtelet vous fait mille compliments.

 

                            Voltaire

                            17 août 1745.

Et après quelques ouzos bien tassés essayez ceci : http://www.dailymotion.com/video/x2f4_comment-danser-le-s...

Comment, ce n'est pas Zorba le Grec ? 

16/08/2009

lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent,... mon cœur est fait pour les grandes passions

Un air qui me trotte dans la tête, allez savoir pourquoi, je laisse faire mon subconscient et je vous le transmets : http://www.youtube.com/watch?v=CSzMXRjr-zQ   ou http://www.youtube.com/watch?v=0rlB_q6lJ5A&NR=1 ,et je mets le son à fond . Allez-y ! ça fait bouger entre les deux oreilles !!

 

 

Volti lui aura de nombreuses "pretty woman" et sera un vrai "tombeur" qui vous le voyez sait se mettre à la hauteur de l'interlocutrice . 

Embrassons-nous et jouons !!!

Vont-t-ils finir en se roulant sur un tapis ? Vous le saurez en venant au château de Volti à Ferney ....

mlle clairon Jean.Huber.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 N'ayant pu trouver une lettre datée du 15 aout, je vous donne celle-ci .

 « Au baron Frédéric Melchior Von Grimm

 

 

                            Je n’avais pas manqué, mon cher prophète, d’écrire à l’impératrice de Russie, car lorsqu’il s’agit de faire du bien il est permis d’être imprudent [elle avait écrit : « …ce livre (La Philosophie de l’histoire) sera infailliblement purifié par le feu à Paris, ce qui lui donnera un lustre de plus. »]. Cette souveraine qui m’a daigné écrire une lettre aussi philosophique que charmante vient de se signaler par deux actions dont  aucune de nos dévotes n’est capable [« Elle a fait présent de quinze mille livres à M. Diderot » pour l’achat en viager se sa bibliothèque, et lui accordera «  cent pistoles chaque année pour les soins qu’il en prendrait », «  et de cinq mille livres à Mme Calas]. Les philosophes français contribuent à sa réputation, et les Welches ne pourront la ternir.

 

Je suspends ma lettre pour aller entendre Mlle Clairon qui va jouer Électre dans la tragédie d’Oreste.

 

J’en viens, j’ai été dans le ciel pendant deux heures. Il y a eu bien des talents en France, il n’y en a eu aucun qui en son genre ait été poussé à cette perfection. Je suis hors de moi. Il est  convenable, il est juste que Mlle Clairon ait des dégoûts, et que Fréron soit honoré et récompensé.

 

                            Ce qui vous étonnera c’est que cette sublime personne n’a été déparée par aucun acteur tant elle les animait tous [Mme Denis et Mme de Florian, ses nièces, ont très bien joué, écrira-t-il à Cideville].   Je suis bien sûr qu’elle n’a jamais fait plus d’impression à Paris que dans ma masure allobroge où j’avais rassemblé environ cent cinquante personnes, la plupart dignes de l’entendre.

 

                            Malgré tous mes transports [dans ces « transports » il composera une Épître à Mlle Clairon si élogieuse qu’il reconnaitra qu’il a « été un peu trop loin…, mais (il a) cru qu’il fallait un tel baume sur les blessures qu’elle avait reçues au Fort-L’Evêque »,  (où elle avait été emprisonnée.], Mlle Clairon ne me fait pas oublier Mme Calas : mon cœur est fait pour les grandes passions. Dans l’instant, je reçois quelques signatures de souscripteurs [comme V* l’écrira à Collini le 4 octobre  « … on fait dans Paris une très belle estampe de la famille des Calas. On a fait une espèce de souscription… Elle vaut un écu de six livres », au profit des Calas. Suite à l’opposition du parlement de Toulouse,- M. David et huit conseillers-,  V* espèrera « que la démarche inattendue du parlement ne servira qu’à augmenter l’empressement du public. »]. J’espère que cette entreprise ne sera pas infructueuse, et je doute que le nombre d’estampes puisse suffire. Je suis aux pieds de M. de Carmontelle ; il a fait une action digne de ses crayons ; vous en faites une digne de votre cœur. Je présente mon respect à ma charmante philosophe [Mme d’Épinay] que je n’oublierai jamais. Puissent tous les Welches devenir Français ! Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.

 

Voltaire

Ferney vers le 14 août 1765. »

 

 

 

Friedrich_Melchior_Grimm.jpg

Quelques facettes de ce Melchior Grimm : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://web1.radio-f...

 

 

 

 

 

                           

 

 

 

 

 

                           

15/08/2009

Mes méchancetés à moi se terminent

Oh ! joie incommensurable de connaitre les nouvelles d'un petit peuple que Volti a lui aussi fréquenté !

Ce matin, entre deux attentats, la radio RSR 1 (Radio Suisse Romande) m'apprend que les organisateurs de l'éléction de miss Suisse avaient prévu comme épreuve la simulation d'un orgasme dans un restaurant, tel qu'on a pu le voir dans un film dont j'ai oublié le nom . Verra-t-on ces morceaux de haute volée bientôt ? Que nenni !

Cette "magnifique" idée, je dis bien magnifique, suivez-moi bien, aurait amené un public masculin et féminin face à son quotidien intime ; quel homme est vraiment capable de détecter si sa partenaire simule, si ce n'est celui qui est encore assez lucide pour se rendre compte que le résultat est disproportionné par rapport à sa prestation ; quelle femme supportera d'en voir d'autres qui sont meilleures comédiennes qu'elle ?

Toujours est-il qu'une solution moins grivoise a été trouvée ! Ouf ! nous l'avons échappé belle !... Ce sera donc, tenez-vous bien, une épreuve de repassage . Trop top ! Tros sexy ! Non ?

Si on voulait rester dans la logique première, je leur suggèrerais bien de faire accomplir cette tâche ménagère en monokini, ça relancerait l'audimat !

Ah! l'inconscient masculin, décidément depuis Adam et Eve, a du mal à se hausser au dessus du nombril (je dis nombril pour ne pas heurter les plus jeunes d'entre vous, ô innocents si peu nombreux en ce XXI ème siècle!).

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            O mes anges ! après avoir beaucoup écrit de ma main, je ne peux plus écrire de ma main. Je ne m’aviserai pas de vous envoyer corrections additions, pour la tragédie de mes roués [Octave ou le Triumvirat]. Une autre farce vient à la traverse. On prétend que notre ami Fréron, très attaché à l’Ancien testament, a fait imprimer la facétie de Saül et David qui est dans le goût anglais, et qui ne me parait pas trop faite pour le théâtre de Paris [le relieur Pierre Hallé a été emprisonné le 8 août pour avoir eu des copies « de la tragédie du Saül par Voltaire »]. Ce scélérat, plus méchant qu’Achitophel [Achitophel, conseiller de David, complota avec son fils Absalon qui se pendit plutôt que de suivre ses mauvais conseils] a mis bravement mon nom à la tête ; c’est du gibier pour Omer [Omer Joly de Fleury, procureur général du Parlement de Paris]. Je n’y sais autre chose que de prévenir Omer, et de présenter requête, s’il veut faire réquisitoire. Je me joins d’esprit et de cœur à Messieurs, en cas qu’ils veuillent poser sur le réchaud Saül et David, au pied de l’escalier du May [c’est là qu’on brulait les livres condamnés à la requête d’Omer]. C’étaient, je vous jure, deux grands polissons que ce Saül et David, et il faut avouer que leur histoire et celle des voleurs de grand chemin se ressemblent parfaitement. Maitre Omer est tout à fait digne de ces temps là. Quoi qu’il en soit, je déshérite mon neveu le conseiller au parlement [D’Hornoy, fils de Mme de Fontaine, devenue Marquise de Florian, à qui V* écrit la veille :  « Il est important pour votre salut que votre oncle ne soit pas excommunié, attendu qu’étant mon héritier vous seriez damné aussi par le troisième concile de Latran. ». V* avait fermement insisté pour qu’il devint conseiller.], s’il n’instrument pas pour moi dans cette affaire, en cas qu’il faille instrumenter.

 

 

                            Je lui donne tous pouvoirs par les présentes ; et mes anges sont toujours le premier tribunal auquel je m’adresse.

 

 

                            Je vous supplie donc d’envoyer chercher aux plaids mon gros neveu, et de l’assurer de ma malédiction s’il ne se démène pas dans cette affaire.

 

 

                            De plus, j’envoie à frère Damilaville un petit avertissement pour mettre dans les papiers publics, conçu en ces termes :

« Ayant appris qu’on débite à Paris sous mon nom, et sous le titre de Genève [à Damilaville :  « S’il y avait une étincelle de justice dans messieurs de la justice, ils verraient bien que l’affectation de mettre mon nom à la tête de cet ouvrage est une preuve que je n’en suis point l’éditeur, ils verraient que le titre qui porte Genève est encore une preuve qu’il n’a pas été imprimé à Genève. »], je ne sais quelle farce, intitulée Saül et David, je suis obligé de déclarer que l’éditeur calomnieux de cette farce abuse de mon nom, qu’on ne connait point à Genève cette rhapsodie, qu’un tel abus n’y serait pas toléré, et qu’il n’est pas permis de tromper ainsi le public. »

 

 

                            Nul ange n’a jamais eu depuis le démon de Socrate un si importun client ; tantôt tragédies, tantôt farces, tantôt Omer, je ne finis point, je mets la patience de mes anges à l’épreuve. Si l’affaire est sérieuse, je les supplie d’envoyer chercher mon gros cochon de neveu, sinon mes anges jetteront au feu la lettre qui est pour lui ; en tout cas, je crois qu’il sera bon que frère Damilaville fasse mettre dans les papiers publics le petit avertissement daté de la sainte ville de Genève. Il faut être bien méchant pour avoir mis mon nom là. Mes méchancetés à moi, se terminent au Pauvre Diable, au Russe à Paris, aux Pompignades, aux Bertiades [Pamphlets contre Lefranc de Pompignan et contre Berthier], à L’Écossaise ; mais aller au criminel ! ah fi !

 

 

                            Respect et tendresse au bout de vos ailes.

 

 

                            V.

 

                            Et M. le duc de Praslin a-t-il gagné son procès pour le Gazette littéraire ? [V* se réjouira du gain du procès le 1 er février 1764, le duc de Choiseul-Praslin s’étant heurté à l’hostilité du Journal des Savants en particulier ]

 

 

                            14è auguste 1763. »

 

 

Guilleret et matinal :  Bénabar , pour moi campagnard qui ai connu les affres de la ville : http://www.youtube.com/watch?v=P4wy8olSBuk

 

13/08/2009

intéresser des gens qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes,

Cet après-midi, j'ai la surprise et le plaisir -je ne vous le cache pas- d'avoir mon fils ainé dans ma visite . Je ne lui ai pas demandé ce qu'il pense de celle-ci. Je laisse refroidir et je le questionnerai plus tard .

La dernière fois qu'il a visité ce château, c'était de nuit , sans les collections, à la lueur d'une lampe de poche , donc fort contraste. Les fantômes de la nuit se font très discrets au soleil, à peine un reflet sur un tableau ou derrière un buste, les visites nocturnes étant réservées aux amis et parents, qu'on se le tienne pour dit .

loveV, vous êtes une amie donc ....

Cette belle journée m'a fait repenser à des vacances lointaines où ce fils ainé et sa petite soeur étrennaient leurs premières vacances à la mer et où j'avais eu le plaisir de rencontrer un artiste peintre et chanteur de talent : Michel Murty : http://www.michel-murty.com/ .

Ah ! le VVF, on ne dira jamais assez le plaisir de ces villages de vacances et de leurs animations qui permettaient à certains de faire leurs premières armes.

 

esperance.jpg

 Je sais que cette photo n'a rien à voir avec ce qui suit, ni ce qui précède , mais , bon ,c'est moi qui publie, des fois en vrac, je dois le reconnaitre, comme la vie pour ce qui nous arrive . Cette photo est une dédicace à kala69 ( http://www.flickr.com/photos/kala69 ) que je vous recommande, il a l'esprit et le coup d'oeil affutés .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Volti courtisan amuseur forcé "honteux à son[mon] age de quitter sa[ma] philosophie pour être baladin des rois". Il s'acquittera bien de ce pensum en ayant recours , sur le tard à J-J Rousseau, qui le croirait en pensant à leur avenir houleux .

 

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

Chez Monsieur de Fontaine, maitre des comptes, rue Pavée derrière la place Royale, à l’hôtel d’Herbouville quartier Saint Antoine à Paris.

 

 

Ma chère nièce, j’aurai bientôt la consolation de vous embrasser ; je quitte la tranquillité de Cirey pour le chaos de Paris. Il faut absolument que je revienne préparer des fêtes [représentation de La princesse de Navarre composée pour le mariage du dauphin avec l’infante d’Espagne ], et peut-être de l’ennui à notre dauphine et une cour pour laquelle je ne me sens point fait. Je me sens un peu honteux à mon âge de quitter ma philosophie et ma solitude pour être baladin des rois ; mais on dit qu’il y avait presse à être revêtu de cette grande dignité, et on m’a fait l’honneur de me donner la préférence [Richelieu l’a chargé de ce divertissement]. Il faut donc la mériter, tacher de faire rire la cour, mêler le noble au comique, intéresser des gens qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes, donner un spectacle où il y ait de tout, et où la musique n’étouffe point les paroles, avoir affaire à vingt comédiens, à l’opéra, aux danseurs, décorateurs, et tout cela pourquoi ? pour que la dauphine me fasse en passant un signe de tête [il espérait plutôt « quelque marque de bonté qu’on me doit pour des bagatelles d’une autre espèce dans lesquelles je n’ai pas laissé de rendre service »]. Allons, il faut partir puisque je vous verrai, et que nous nous consolerons tous deux, vous de vos pertes [Mme Denis est veuve depuis le 12 avril et a des difficultés pour régler la succession], et moi de la ridicule vie que je mène, toute contraire à mon humeur et à ma façon de penser. J’embrasse tendrement votre aimable sœur et son cher mari. Je ne sais, mon enfant, aucune nouvelle d’aucun sous-fermier, et les Montigni [la famille Mignot de Montigny] ne m’ont point mandé l’établissement de Mlle Montigni. Tout ce que je sais, c’est que le plus riche fermier général ne serait pas trop bon pour elle. Encore faudrait-il qu’il fut fort aimable. Elle mérite bien d’être heureuse. Elle a de l’esprit et des talents, et pense tout à fait à ma fantaisie.

 

 

                            En vous remerciant, ma chère enfant, des Mahomet. Je vous prie de dire à votre ami La Porte qu’il me les garde jusqu’à ce que je lui donne une adresse. Présentez-lui bien mes remerciements. Je vous souhaite santé et tranquillité. Adieu ma chère nièce, je me flatte du plaisir de vous embrasser tous incessamment. Mme du Châtelet vous fait mille compliments.

 

 

                            V.

                            Ce 13 août 1744 à Cirey. »

11/08/2009

nous disons prodigieusement de sottises, nous en faisons beaucoup, mais tout cela passe bien vite

 

"Nous sommes actuellement dans la plus belle saison du monde ; voilà un temps charmant pour battre les Turcs"...  Note : mettre qui vous passe par la tête : fanatiques iraniens et  irakiens, al quaïda, dictateurs de tous pays, enfin tous ceux qui d'une manière ou d'une autre font la  honte de l'humanité .

Plus que jamais  ECR[ASONS] L'INF[AME]

 

 

 

 

 

Volti, ce jour ton parti pris est un peu celui de Gribouille qui se jette dans la mare pour ne pas être mouillé par la pluie. Pour Catherine, d'accord, tu espère avoir quelque influence sur elle et tu es le roi de la flatterie ; il est vrai qu'entre deux maux il faut choisir le moindre, progrès russe ou barbarie turque, le choix est vite fait ; quelques propos excessifs :"Je voudrais avoir du moins contribué à vous tuer quelques Turcs.avec un petit coup de griffe   pour l'Eglise    "  On dit que pour un chrétien c’est une œuvre fort agréable à Dieu"   et rattrappage -après double salto vrillé- sur la pointe des pieds : "Cela ne va pas à mes maximes de tolérance ; mais les hommes sont pétris de contradictions ; et d’ailleurs Votre Majesté me tourne la tête."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 «  A Catherine II, impératrice de Russie

 

 

                            Madame,

 

                            Chaque lettre [la minute conservée à la Bibliothèque Nationale portait avant seconde correction « La lettre du 1er juillet… »] dont Votre Majesté Impériale m’honore me guérit de la fièvre que me donnent les nouvelles de Paris. On prétendait que vos troupes avaient eu partout de grands désavantages, qu’elles avaient  évacué entièrement la Morée et la Valachie, que la peste s’était mise dans vos armées, que tous les revers avaient succédé à vos succès [suite à ces revers, les Russes on gagné sur mer le 7 juillet à Tschesmé et sur les bords du Danube le 8 à la Larga et le 17 à Kagoul]. Votre Majesté est mon médecin, elle me rend une pleine santé. Je ne manque pas d’écrire sur le champ l’état des choses dès que j’en suis instruit. J’allonge le visage de ceux qui attristaient le mien.

 

 

                            Daignez-donc, Madame, avoir la bonté de me conserver cette santé que vous m’avez rendue. Il ne faut pas abandonner son malade dans sa convalescence.

 

 

                            J’ai encore des petits ressentiments de fièvre quand je vois que les Vénitiens ne se décident pas ; que les Géorgiens n’ont pas formé une armée, et qu’on n’a nulle nouvelle positive de la révolution de l’Égypte.

 

 

                            Il y a un Brahilou, un Bender [Braïlov en Valachie sur le Danube et Bender en Moldavie sur le Dniester] et qui me causent encore des insomnies. Je vois dans mes rêves leurs garnisons prisonnières de guerre, et je me réveille en sursaut.

 

 

                            Votre Majesté dira que je suis un malade bien impatient, et que les Turcs sont beaucoup plus malades que moi. Sans mes principes d’humanité, je dirais que je voudrais les voir tous exterminés ou du moins chassés si loin qu’ils ne reviennent jamais.

 

 

Nous autres Français, Madame, nous valons mieux qu’eux ; nous disons prodigieusement de sottises, nous en faisons beaucoup, mais tout cela passe bien vite, on ne s’en souvient plus au bout de huit jours. La gaieté de la nation semble inaltérable. On apprend à Paris le tremblement de terre  qui a bouleversé trente lieues de pays à Saint Domingue, on dit : « C’est dommage », et on va à l’opéra. Les affaires les plus sérieuses sont tournées en ridicule.

 

 

                            Nous sommes actuellement dans la plus belle saison du monde ; voilà un temps charmant pour battre les Turcs. Est-ce que ces barbares-là attaqueront toujours comme des houzards ? ne se présenteront-ils jamais bien serrés pour être enfilés par quelques-uns de mes chars babyloniques ?[lors de la Guerre de Sept ans V* avait déjà proposé les plans d’un char nouveau « …d’une fabrique toute différente de ceux de l’Antiquité » : refusés , bien sûr] Je voudrais avoir du moins contribué à vous tuer quelques Turcs. On dit que pour un chrétien c’est une œuvre fort agréable à Dieu. Cela ne va pas à mes maximes de tolérance ; mais les hommes sont pétris de contradictions ; et d’ailleurs Votre Majesté me tourne la tête.

 

 

                            Encore une fois, Madame, quelques nouvelles par charité de cinq ou six villes prises, et de cinq ou six combats gagnés, quand ce ne serait que pour faire taire l’envie.

 

 

                            Je me mets aux pieds de Votre Majesté Impériale avec le plus profond respect et la plus vive impatience.

 

 

                            L’ermite de Ferney

                            A Ferney 11è Auguste 1770. »