28/08/2011
on ne se donne pas l'inspiration
Inspiration ...
http://www.youtube.com/watch?v=VcOvqpOWCwM : en délicatesse !...
Ou alors :
http://www.youtube.com/watch?v=jvC0xApNFvo : why not ?
Mise en ligne ce jour d'une lettre du 14 octobre 1765 aux d'Argental pour parution le 14 octobre 2010 :
23:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/08/2011
Je vous en dirais mon avis avant les représentations ; c'est le seul temps où l'amitié puisse employer la critique
Rédigé le 15 septembre 2011 pour parution le 27 août 2011 .
« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville 1
Colmar, 27 août 1754
Oui, je pense plus à vous que je ne vous écris, monsieur ; l'état où je suis ne me permet pas même de vous écrire aujourd'hui de ma main . Mme Denis a fait une action bien héroïque de vous quitter pour venir garder un malade . Il est assez étrange que deux personnes qui voulaient passer leur vie avec vous soient à Colmar . Si la friponnerie, l'ignorance et l'imposture n'avaient pas abusé de mon nom pour donner deux impertinents volumes d'une prétendue Histoire universelle, votre Zulime s'en trouverait mieux ; mais l'injustice odieuse 2 que j'ai essuyée m'impose au moins le devoir de la confondre, en mettant en ordre mon véritable ouvrage . Votre Zulime ne peut venir qu'après les quatre parties du monde,3 qui m'occupent à présent . Ce serait pour moi une grande consolation, dans mes travaux et dans mes souffrances , de voir l'ouvrage dont vous me parlez 4. Je vous en dirais mon avis avant les représentations ; c'est le seul temps où l'amitié puisse employer la critique ; elle n'a plus qu'à applaudir ou à se taire quand l'ouvrage a été livré au parterre .
On avait fait courir un plaisant bruit : on disait que j'avais fait aussi le Triumvirat 5. Je vous assure que je suis très loin d'exciter une pareille guerre civile au théâtre . La bagatelle 6 dont vous a parlé M. d'Argental n'était d'abord qu'un ouvrage de fantaisie, dont j'avais voulu l'amuser aux eaux de Plombières . C'est lui qui m'a engagé à y travailler sérieusement ; j'en ai fait, je crois, une pièce très singulière . Mlle Clairon y aura un beau rôle ; mais il est impossible d’en faire cinq actes . Il vaut bien mieux en donner trois bons que cinq languissants . J'allais presque vous dire que nous en parlerons un jour ; mais je sens bien que je me réduirai à vous en écrire . L'absence ne diminuera jamais dans mon cœur les sentiments que je vous ai voués pour toute a vie .
Le malade V.
P.S. de Mme Denis
Puisque l'oncle ne peut vous écrire de sa main, la nièce y suppléera tant bien que mal . Convenez que mon oncle a raison de ne vous point envoyer Zulime, puisqu'elle n'est pas encore à sa fantaisie , et qu'il n'a pas le temps d'y travailler actuellement . Celle dont M. d'Argental vous a parlé vous plaira d'autant plus qu'il y a deux très beaux rôles pour Lekain et Mlle Clairon . Cette pièce est très singulière, chaude et écrite à merveille ; mais vous n'aurez que trois actes . Nous espérons bien que , lorsqu’il sera question de la jouer, vous y donnerez tous vos soins .
L'Histoire universelle l'occupe actuellement tout entier ; c'est un ouvrage fait pour lui faire infiniment d'honneur ; dès qu'il sera fini, je ferai de mon mieux pour l'engager à reprendre ce théâtre que nous aimons, vous et moi, si constamment . Vous verrez encore des Alzire, des Zaïre, des Mérope, etc., etc. , de sa façon . Son génie est aussi brillant que sa santé est misérable . Adressez-moi toujours vos lettres à Colmar ; nous ne sommes pas encore déterminés sur le temps où nous irons à Strasbourg . Si mon oncle daigne me rendre une partie des sentiments que j'ai pour lui, tous les séjours me seront égaux; l'amitié embellit les lieux les plus sauvages .
Je ne doute pas que votre tragédie ne soit dans sa perfection ; M. de Voltaire serait sûrement étonné de la façon dont elle est écrite . Pourriez-vous la lui faire lire ? Pensez-y bien .
Vous fourrerez-vous cet hiver, dans la bagarre ? J'imagine que non ; vous êtes trop sage . Mon oncle veut aussi laisser passer les plus pressés . Je pense qu'il fera bien froid, cet hiver, au Triumvirat ; qu'en dites-vous ?
Puisque vous voulez savoir ce que je fais, je barbouille aussi du papier ; je travaille mal et lentement ; mon ouvrage 7 n'a pris, jusqu'à présent, aucune forme , et j'en suis si mécontente que je n'ai pas encore eu le courage de le montrer à mon oncle . Je me console en pensant que l'occupation la plus ordinaire d'une femme est de faire des nœuds, et qu'il vaut autant gâter du papier que du fil .
Dîtes moi si Ximenes demande encore la place vacante 8 à l'académie ; j'en serais fâchée ; ce serait une seconde imprudence . Si j'étais à Paris, je ferais l'impossible pour l'en empêcher . Il se presse trop, et détruit la petite fortune d'Amalazonie par un amour-propre mal entendu qu'on veut humilier .
Adieu, mandez-moi tout ce que vous savez, vous ferez grand plaisir à une solitaire qui aime vos lettres, et qui a pour vous la plus inviolable amitié .
Dîtes, je vous prie, monsieur, à Mme Sonning 9, que j'ai souvent le plaisir de parler d'elle avec Mme la comtesse de Lutzelbourg, qui est ici, et faites-lui pour moi mille tendres compliments. »
1 Thibouville : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri-Lambert_de_Thibouville
4 Sans doute la tragédie de Namir , qui ne sera jouée qu'en 1759 ;
voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f151.image.r=.langFR
5 Crébillon était mort depuis un an quand V* commença à composer sa tragédie du Triumvirat jouée le 5 juillet 1764 .
8 Surian, évêque de Vence, était mort le 3 août et fût remplacé par d'Alembert, le 19 décembre 1754 à l'Académie française, où Ximenes avait précédemment essayé de succéder à Destouches .
9 Marie-Sophie Puchat des Alleurs, sœur de l'ambassadeur à Constantinople, mariée en 1728 à M. Sonning, nommé dans une lettre du 21 mai 1755 à Thibouville :
voir page 376 -377: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f379
23:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
je suis accoutumé à ces petites méprises de la sottise et de la méchanceté humaines
Note rédigée le 14 septembre 2011 pour parution le 27 août 2011 .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
A Colmar, le 27 août [1754]
L'épuisement où je suis, mon cher et respectable ami, m'interdit cinq actes , puisqu'il m'empêche de vous écrire de ma main .
Vous m'avouerez qu'à mon âge trois fois sont bien honnêtes ; j'ai été jusqu'à cinq pour vous plaire 1; mais en vérité, ce n'était que cinq langueurs . Comptez que j'ai fait tout ce que j'ai pu pour m'échauffer le tempérament . Je vous conjure d'ailleurs de tâcher de croire que chaque sujet a son étendue ; que La Mort de César serait détestable en cinq actes, et que nos Chinois sont beaucoup plus intéressants et beaucoup plus faits pour le théâtre . J'aurai, je crois, le temps de les garder encore, puisqu'on va donner le Triumvirat . Le public aura, grâce à vos bontés, une suite de l'histoire romaine sur le théâtre . Vous ferez une action de Romain si vous parvenez à faire jouer Rome sauvée 2.
Les sentiments de Lekain me plaisent autant que ses talents, mais il faut que je renonce au plaisir de l'entendre . C'est une injustice bien criante de me rendre responsable de deux volumes impertinents que l'imposture et l'ignorance ont publiés sous mon nom 3. Je ferai voir bientôt qu'il y a quelque différence entre mon style et celui de Jean Néaulme . On aurait dû me plaindre plutôt que de se fâcher contre moi ; mais je suis accoutumé à ces petites méprises de la sottise et de la méchanceté humaines. Vous m'en consolez, mon cher ange, . Protégez bien Rome et la Chine, pendant que je suis encore sur les bords du Rhin . Mille tendres respects à Mme d'Argental . Je n'en peux plus, mais je vous aime de tout mon cœur . »
1 D'abord partisan de trois actes pour L'Orphelin de la Chine, à la demande de d'Argental, il en fera cinq .
NDLR .- Ayant assisté à une représentation de cette pièce, je peux vous assurer que V* avait raison, trois actes suffisaient amplement .
2 Catilina ou Rome sauvée : http://www.mediterranees.net/histoire_romaine/catilina/voltaire/index.html
La première version de la pièce fut jouée le 8 juin 1752 , rue Traversière à Paris, où logeait V*.
3 Edition incorrecte de deux premiers tomes de l'Histoire universelle ;
voir lettres du 6 août à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/05/croyez-fermement-monseigneur-que-je-vous-mets-immediatement.html
13 août à de Brenles : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/13/cette-meme-philosophie-ne-lui-ferait-pas-hair-un-pays-libre.html
et au comte d'Argenson : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/09/11/permettez-monseigneur-qu-on-prenne-la-liberte-d-ajouter-un-v.html
22:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
Dites à vos fleurs de s'épanouir, à vos blés de germer ; ils vous répondront : attendez
Lettre du 15 octobre 1755 à d'Argental, rédigée le 27 août 2011 pour parution le 15 octobre 2010 :
21:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/08/2011
J'ajoute, car voici le temps de tout dire, que personne ne vous regardera comme le martyr de la liberté
Lu dans le Dauphiné Libéré ... avec commentaires (effectivement ,comment taire mon insatisfaction, mon ire ?)
Aubry : soulagée, et même plus "c'est un IMMENSE soulagement . Nous devons réfléchir dans ce moment à la vérité des faits, au respect des personnes et de la justice " ; réfléchis bien , ma poule, dans "ce moment" et si ce n'est pas trop te demander, dans ceux qui suivront .
Ségolène : "laisser respirer, le laisser tranquille" ; respirer, oui, c'est vital, mais petite précaution, mettre un masque protecteur face à cet individu puant de suffisance et de malhonnêteté .
Cambadélis, soulagé, itou : "Il sort d'un cauchemar . Il est désormais un homme libre" ; si ce qu'il a vécu est un cauchemar, doit-on considérer les sans-abris, et ceux qui meurent de faim comme de doux rêveurs ?
"Homme libre toujours tu chériras la mer" disait Victor H. , je crains moi qu'il n'applique : "homme libre, toujours tu pétriras la chair ".
Delanoë (Bertrand) : clame sa "joie", et , comme Martine, invite à "un examen de conscience" ; ce qui me semble totalement illusoire , la confession sincère n'étant pas le fort de l'homo politicus .
Destot ( j'ai failli écrire "Destop", vu le contexte !) invite Dominique à faire appel à Bouygue sans doute , pour se "reconstruire sereinement" ; je ne vois pas ce qu'il a à reconstruire, il me semble toujours aussi digne de confiance qu'auparavant, avec peut-être un petit bémol, une impalpable allure de planche pourrie .
Longuet se met en valeur par la valeur de ses interlocuteurs ; est-ce bien raisonnable ? "Je considère que c'est un homme intéressant, avec lequel j'ai souvent débattu ", oui, comme on dit "battu, cocu et content !"
Copé est pour le coïtus interruptus et appelle à "la retenue"
Buffet Marie-Georges tacle et se rebiffe : "mauvaise nouvelle pour la justice et pour les femmes", car "la vérité n'est pas dite" ; paroles d'experte ?
Mais à qui pensent-ils en faisant ces déclarations -qui n'ont aucun rapport avec celles des Droits de l'Homme et du Citoyen - ?
A Dirty Silly Keutard, bien évidemment . Bien loin de penser au suicide comme Frédéric, je pense qu'il aura plaisir à écraser quelques têtes , je le crains .
Site recommandable : http://cartoons.courrierinternational.com/node/825488
Mise en ligne d'une lettre du 15 octobre 1757 à Frédéric II, rédigée ce jour pour parution le 15 octobre 2010 :
18:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/08/2011
je règne, et j’ajoute que je plains les esclaves
http://hampatura.blogspot.com/2007/03/je-fais-un-rve.html
No comment .
Lettre à d'Alembert du 15 octobre 1759, rédigée ce jour pour parution le 15 octobre 2010 :
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/25/moi-je-me-suis-fait-libre.html
23:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/08/2011
Je suis trop vieux pour espérer de voir quelque chose, mais je vous recommande le siècle qui se forme .
Non, je n'ai pas encore 72 ans comme Volti lorqu'il écrivit ces lignes, et j'espère quand même voir "quelque chose" de ce "siècle qui se forme" .
Je suis curieux de voir comment vont évoluer les pays dont le peuple vient de chasser leurs dictateurs .
Dur, dur de gérer sa liberté quand on en a perdu l'habitude .
Dur , dur de ne pas se laisser bouffer par les traditions dans ces pays où elles sont reines incontestées , et limite superstitions . A franchement parler, je trouve qu'il y a beaucoup à élaguer .
Dur , dur de ne pas tomber sous la coupe islamiste sous prétexte d'ordre et de sainteté . La sainteté forcée est diabolique , enfin , c'est ce que je pense . Dieu est bien mal servi !
Vous constaterez en lisant la lettre en référence, que Volti était parfaitement de son siècle, avec ce petit plus d'esprit qui lui fait sentir et espérer des changements de société , pour "Ecr l'Inf", pour plus de liberté et de justice . Son espoir fut juste, les moyens d'y arriver furent particulièrement brutaux, le résultat est encore imparfait , mais bon ... à suivre !...
Ils se parlèrent , oui, mais !...
D'autres ne semblent pas avoir été entendus, depuis longtemps, trop longtemps et ils gueulent leur rage , ils sont jeunes ils veulent vivre sans injustice : Babylon Pression (on est loin de La Princesse de Babylone, mais malheureusement ce qu'ils dénoncent est vrai ; reste à essayer d'évoluer sans casse ) ; candidats à la présidentielle, je vous recommande d'en tenir compte, sans sortir le kärcher !:
http://www.reverbnation.com/artist/song_details/7709148
http://www.youtube.com/watch?v=Iz9OCVMaVYU
Lettre du 15 octobre 1766 à d'Alembert, rédigée ce jour, pour mise en ligne le 15 octobre 2010 :
20:11 | Lien permanent | Commentaires (0)