07/11/2012
Voudriez-vous avoir la bonté de me faire savoir quel est le parti le plus facile et le moins coûteux ?
... Ah ! sacré Volti, toujours à la recherche du meilleur rapport qualité/prix !..
« A Ami CAMP
Votre cher associé Jean Robert m'a promis monsieur, de faire tenir 130 000 livres tournois pour mon compte à l’Électeur palatin 1. Cela peut paraître plaisant mais cela est vrai . Il m'a mandé qu'il se pourrait servir de la voie de la Hollande . Il serait convenable que son Altesse Électorale les reçût incessamment par Francfort . Vous venez de cette ville . Vous y avez des correspondances ; je vous demande vos avis et vos bons offices . Voudriez-vous avoir la bonté de me faire savoir quel est le parti le plus facile et le moins coûteux ?
Un petit mot d'instruction je vous prie , à votre très humble et obéissant serviteur et correspondant .
V.
Jeudi [9 juin 1757] »
1 Voir lettre du 29 mai 1757 à JR Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/02/j...
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06/11/2012
son esprit a servi à la rendre aimable, qu'il serve à la rendre heureuse
... C'est ce que je souhaite essentiellement et de tout coeur à Mam'zelle Wagnière . Elle le mérite vraiment . Sa foi en Voltaire , son attachement à sa pensée et à son esprit sont irremplaçables, indéracinables, remarquables, admirables comme elle . Avec Volti je vous dis : demeurez respectée, aimée, libre.
Mam'zelle Wagnière, tout feu , tout flamme, lumière d'aurore
« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck
Aux Délices 4 juin [1757] près de Genève
Voici madame de quoi vous faire Suissesse si vous voulez vivre tranquille et cesser de vous ruiner en procès 1. Ayez pitié de madame la comtesse de Bentinck, son esprit a servi à la rendre aimable, qu'il serve à la rendre heureuse . Je suppose que quand vous m'avez ordonné de faire le marché de Monrion vous avez pris une ferme résolution de dégager ma parole et de ne me pas attirer les reproches du propriétaire . Vous avez la préférence sur beaucoup de personnes qui voulaient louer cet ermitage . Quand il vous déplaira je vous en trouverai un autre . Je veux vous faire dame de campagne . Je veux que vous cultiviez des fleurs et des fruits .
Soyez Pomone et Flore au lieu d'être plaideuse . Je vous répète que vous trouverez à Lausanne des personnes de condition très aimables, la belle-fille du marquis de Langalerie, la fille du général Constant et plusieurs autres qui joignent l'esprit et la politesse à la franchise du pays . Je vous répète qu'on vit avec simplicité à Lausanne qu'il n’y a aucun faste . Il y est proscrit par les lois comme par les mœurs . Vous y ferez tant et si peu de dépense qu'il vous plaira . Vous y vivrez avec quatre mille écus de rente, avec trois , avec deux . Vous y serez respectée, aimée, libre , heureuse et moi madame, je me regarderai comme le plus heureux des hommes de vous avoir attirée dans un pays digne de vous et de pouvoir vous faire ma cour .
Signez-donc ou renvoyez-moi la pancarte non signée et en ce dernier cas je pleurerai sur vous . Je pleure aussi sur cette duchesse que vous aimez tant et qui a des procès . Elle ne peut plaider elle-même et elle a affaire à un praticien qui travaille nuit et jour à ses écritures . Je sais qu'elle a un excellent conseil mais bon droit a besoin d'aide . Si vous avez quelque bonne nouvelle touchant ses affaires je vous supplie de m’en faire part . Mais pour vous madame, ne plaidez plus . Mettez fin à un état si cruel . N’achevez point votre ruine, écrivez-moi, donnez-moi vos ordres, comptez sur moi plus que sur les avocats du conseil aulique . Vous savez avec quel tendre respect je vous suis dévoué .
V. »
1 Suite à son divorce : voir par ex . Page 5 : http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=charlotte-s...
23:39 | Lien permanent | Commentaires (3)
J'ai la fantaisie de cultiver dans mon terrain hérétique quelques ceps catholiques
... Cette "fantaisie" renait de nos jours et il est en projet de recréer un petit vignoble là où Voltaire en avait fait planter un au château de Ferney . Rude besogne .
Qui va bien vouloir s'y coller ? car bien entendu , le Centre des Monuments Nationaux, représenté par l'administrateur François-Xavier Verger, ne veut pas se lancer dans les dépenses . Il est vrai que si l'on peut avoir le beurre et l'argent du beurre , le choix est vite fait ; le moins coûtant emportera la palme .
Il faudra que la nature soit bien généreuse pour moi et qu'un jour vendanges soient faites et que le vin soit dans mon verre . Joli projet .
« A Antoine-Jean-Gabriel Le BAULT
conseiller au Parlement de Bourgogne
à Dijon
Je suppose monsieur que M. Tronchin vous a payé 2 votre bon vin dont je vous remercie et que je bois à votre santé . Je vous supplie de vouloir bien m'en envoyer autant toutes les années tant qu’il plaira à la nature de me permettre de boire 3.
J'ai la fantaisie de cultiver dans mon terrain hérétique quelques ceps catholiques . Serait-ce prendre trop de liberté que de m'adresser à vous pour avoir deux cents pieds des meilleurs vignes ? Ce n'est qu’un très petit essai que je veux faire . Je sens combien ma vilaine terre est indigne d'un tel plan mais c'est un amusement dont je vous aurais l'obligation .
Je m'y prends à l'avance pour obtenir cette faveur . Aussi le principal de ma lettre est de vous remercier du fruit de la vigne que je vous dois plutôt que de vous demander des vignes . Je vous prie de prendre très sérieusement mes remerciements et de ne vous moquer que le moins que vous pourrez de ma proposition .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
Monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 La datation de cette lettre a été faite d'après les références à Tronchin et à la commande de ceps .
2 Voir lettre du 10 mai à J-R Tronchin : « Vous êtes un homme charmant . Il n'y a rien de difficile, rien de long avec vous . Voici deux guenillons mon cher correspondant sur gens peu connus . Votre Sétubal est arrivé . M. Le Bault m’envoie un petit tonneau de bourguignon . Je vous prie de vouloir bien lui faire payer à Dijon 240 livres tournois. On se bat sur terre et sur mer et nous buvons et malgré ma mauvaise santé je me tiens très heureux . Sachez que mon bonheur consiste principalement dans un correspondant tel que vous »
3 Voir déjà une lettre du 16 décembre 1755 à propos d'une commande de vin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/25/je-crois-que-les-cent-bouteilles-de-vin-de-bourgogne-que-vou.html
14:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pour Dieu, faites donner à dîner à Lekain, tout laid qu'il est.
... Pas de délit de sale gueule avec Voltaire !
Il sait reconnaitre les qualités et mérites, il est un avocat qui ne délaisse pas son client et qui, mieux que ça, plaide en faveur de ceux qui en ont besoin avant qu'ils appellent au secours . A ceux qui décrivent un Voltaire flatteur je demande de voir le Voltaire altruiste qui use de la flatterie -banale ne ce temps-là- qui n'engage pas plus que notre "veuillez-agréer, monsieur, madame, l'expression de mes respectueuses salutations" qu'on affiche au bas de nos lettres à des supérieurs .
De plus amusez-vous à prononcer rapidement le titre de cette note . Est-ce que ça vous rappelle quelque chanson ? oui ? pour moi c'est ceci : http://www.deezer.com/track/5515482
« A M. Louis-François-Armand du PLESSIS, maréchal duc de RICHELIEU.
Aux Délices, 4 juin[1757].
Ma conscience m'oblige, monseigneur, de vous présenter les remontrances de mon parlement, ce parlement est le parterre. Je suis assassiné de lettres qui disent que Lekain 1 est le seul acteur qui fasse plaisir, le seul qui se donne de la peine, et le seul qui ne soit pas payé. On se plaint de voir des moucheurs de chandelles qui ont part entière, dans le temps que celui qui soutient le théâtre de Paris n'a qu'une demi-part. On s'en prend à moi; on dit que vous ne faites rien en ma faveur, et on croit que je ne vous demande rien, cependant, je demande avec instance. Je conviens que Baron avait un plus bel organe que Lekain, et de plus beaux yeux; mais Baron avait deux parts; et faut-il que Lekain meure de faim, parce qu'il a les yeux petits et la voix quelquefois étouffée ? Il fait ce qu'il peut; il fait mieux que les autres, les amateurs font des vers à sa louange; mais il faut que son métier lui procure des chausses; il n'a que la moitié d'un cothurne, je vous conjure de lui donner un cothurne tout entier .
J'aimerais mieux vous écrire en faveur de quelque Prussien que vous auriez fait prisonnier de guerre vers Magdebourg mais puisqu'à présent vous êtes occupé d'emplois pacifiques, souffrez que je vous parle en faveur d'Orosmane, de Mahomet, et de Gengis- kan. Les héros doivent-ils laisser mourir de faim les héros? On dit que vos chevaux manquent de fourrages en Vestphalie, et qu'on leur donne du jambon. Pour Dieu, faites donner à dîner à Lekain, tout laid qu'il est.
Vous avez dû recevoir les dernières volontés de l'amiral Byng les miennes sont que je vous serai attaché tout ma vie avec le plus tendre respect. »
1Henri-Louis Caïn dit Lekain : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lekain
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05/11/2012
Je ne suis pas fâché que les Anglais soient punis en Hanovre. Ils ont été assassins en Amérique, pirates sur mer, receleurs sur le Gange
... Et, que je sache, ils n'ont jamais émis le moindre regret . Et pour actualiser la situation, je ne suis pas fâché qu'ils aient du mal à digérer les dépenses des JO .
« A M. Jean-Robert Tronchin, de Lyon
aux Délices, 4 juin [1757].
Nous arrivons aux Délices mon cher monsieur et nous espérons voir M. Camp votre ami .
Nous apprenons que le tonneau de sucre et un ballot pesant deux cents sont arrivés . Vous nous comblez de biens . Nous ne savons où est la pièce de taffetas pour faire robe neuve à Mme Denis . Nous supposons qu'elle est dans le ballot pesant deux cents .
Puisque vous ne vous rebutez point voici nos idées sur les feux . Un d'environ cent livres, trois d'environ soixante livres tournois feront notre affaire . Sans oublier pelles, pincettes et soufflets . Un poêle roulant nous accommoderait bien encore . Il est vrai que si on embarque le tout ensemble ce sera le pot de terre avec le pot de fer . Mais on peut les séparer .
Je vois que nous ne cesserons jamais d'être importuns mais il faut avoir ses aises .
Vous travaillez donc pour les grands comme pour les petits, pour les cardinaux comme pour les philosophes . C'est ainsi qu'en use notre docteur . Il se fait tout à tous .
Je ne suis pas fâché que les Anglais soient punis en Hanovre. Ils ont été assassins en Amérique, pirates sur mer, receleurs sur le Gange. Ils méritaient bien quelque petit châtiment. Pour les affaires de Bohême, je les crois dans le plus grand délabrement.
On est consterné à Vienne . Je crois comme vous que le maréchal de Richelieu pourra bien aussi avoir son armée. La France, en ce cas, aura trois généraux au lieu d'un. Il y a des gens qui prétendent qu'un est plus que trois dans cette arithmétique. Ce qui est sûr, c'est que la France perdra quelques hommes, et prodigieusement d'argent par sa guerre sur terre et sur mer, et que jamais
on n'a fait les choses à plus grands frais.
Voulez-vous avoir la bonté de donner cours à l'incluse ?
Les deux Suisses vous embrassent de tout leur cœur . »
23:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Plût à Dieu que cette raison pût parvenir jusqu'à faire épargner le sang dont on inonde l'Allemagne ma voisine
... Ce que l'on peut encore souhaiter de nos jours en actualisant et remplaçant Allemagne par Syrie, Congo, Mali et cinquante autres pays où le sang coule pour le profit de quelques sordides meneurs , voleurs, fanatiques religieux, en un mot comme en cent de minables abrutis armés . Je leur souhaite de vivre éternellement dans la peur, celle-là même qu'ils ont fait règner pour arriver au pouvoir .
Et pour ne pas rester pessimiste, pourquoi ne pas aller donner un peu de votre sang, aujourd'hui ou un jour proche ? En voilà une idée qu'elle est bonne !!
NB - Ce jour, collecte de sang à Cessy 01170 , venez nombreux
« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.
A Monrion, 2 juin [1757].
Je reçois, mon ancien ami, votre très-agréable lettre du 25 de mai dans mon petit ermitage de Monrion, auquel je suis venu dire adieu 1. On joue si bien la comédie à Lausanne, il y a si bonne compagnie, que j'ai fait enfin l'acquisition d'une belle maison 2 au bout de la ville elle a quinze croisées de face, et je verrai de mon lit le beau lac Léman et toute la Savoie, sans compter les Alpes. Me voilà habitant du pays roman jusqu'à ma mort 3. Je retourne demain à mes Délices, qui sont aussi gaies en été que ma maison de Lausanne le sera en hiver. Mme Denis a le talent de meubler des maisons et d'y faire bonne chère, ce qui, joint à ses talents de la musique et de la déclamation, compose une nièce qui fait le bonheur de ma vie. Je ne vous dirai pas
Omitte mirari beatæ
Fumum et opes strepitumque Romae,
( Horace., lib. iii, od. xxii, v. 11-12. ) 4
car vous êtes trop admirator Romae et praestantissimae Montmorenciae. 5
Ne manquez pas, je vous prie, à présenter mes très-sensibles remerciements à Mme la comtesse de Sandwich. Il faut qu'elle sache que j'avais connu ce pauvre amiral Byng à Londres 6, dans sa jeunesse j'imaginais que le témoignage de M. le maréchal de Richelieu en sa faveur pourrait être de quelque poids. Ce témoignage lui a fait honneur, et n'a pu lui sauver la vie. Il a chargé son exécuteur testamentaire de me remercier, et de me dire qu'il mourait mon obligé, et qu'il me priait de présenter à M. de Richelieu, qu'il appelle a generous soldier, ses respects et sa reconnaissance. J'ai reçu aussi un Mémoire justificatif très-ample, qu'il a donné ordre en mourant de me faire parvenir. Il est mort
avec un courage qui achève de couvrir ses ennemis de honte. Si j'osais m'adresser à Mme la duchesse d'Aiguillon 7, je la prierais de venger la mémoire du cardinal de Richelieu du tort qu'on lui fait en lui attribuant le Testament politique 8. Si elle voulait faire taire sa belle imagination, et écouter sa raison, qui est encore plus belle, elle verrait combien ce livre est indigne d'un grand ministre. Qu'elle daigne seulement faire attention à l'état où est aujourd'hui l'Europe qu'elle juge si un homme d'État, qui laisserait un testament politique à son roi, oublierait de lui parler du roi de Prusse, de Marie-Thérèse, et du duc de Hanovre. Voilà pourtant ce qu'on ose imputer au cardinal de Richelieu.
On avait alors la guerre contre l'empereur, et l'armée du duc de Weimar était l'objet le plus important. L'auteur du Testament politique n'en dit pas un mot, et il parle du revenu de la Sainte-Chapelle, et il propose de faire payer la taille au parlement. Tous les calculs, tous les faits, sont faux dans ce livre. Qu'on voie avec quel mépris en parle Aubery 9, dans son Histoire du cardinal Mazarin. Je sais qu'Aubery est un écrivain médiocre et un lâche flatteur; mais il était fort instruit, et il savait bien que le Testament politique n'était pas du grand et méchant homme à qui on l'attribue.
Présentez, je vous prie, mes applaudissements et mes remerciements à Gamache le riche10, qui fait de si belles noces. Il donne de grands exemples, qui seront peu imités peut-être par ses cinquante-neuf confrères 11. Je suis très-flatté que mon fatras historique ne lui ait pas déplu. Il est bon juge en prose comme en vers, par la raison qu'il est bon faiseur. Son suffrage m'encouragera beaucoup à fortifier cet Essai de bien des choses qui lui manquent. Les Cramer se sont trop pressés de l'imprimer. On ne sait pas à quel point le genre humain est sot, méchant, et fou on le verra, s'il plaît à Dieu, dans une seconde édition.
Vous me dites que cet Essai 12 a trouvé grâce devant Mmes d'Aiguillon et de Sandwich. La dernière est sans aucun préjugé, la première n'en a que sur le grand-oncle de son oncle 13; elle devrait bien m'en croire sur ce maudit Testament. J'ai examiné tous les testaments, j'y ai passé ma vie, je sais ce qu'il en faut penser. Ce qu'on m'avait dit de l'atroce 14 est une mauvaise plaisanterie qu'on a voulu faire à deux bonnes gens à qui on prétendait faire accroire qu'ils devaient pleurer sur leur patriarche mais ils l'ont abandonné comme les autres. Nos calvinistes ne sont point du tout attachés à Calvin. Il y a ici plus de philosophes qu'ailleurs. La raison fait, depuis quelque temps, des progrès qui doivent faire trembler les ennemis du genre humain. Plût à Dieu que cette raison pût parvenir jusqu'à faire épargner le sang dont on inonde l'Allemagne ma voisine !
P. S. J'arrive aux Délices. Il faut que je vous dise un mot de Jeanne. Je vous répète que cette bonne créature n'est connue de personne; elle nous amusera sur nos vieux jours. Je n'y pense guère à présent. Il faut songer à son jardin et au temporel. Malheureusement, cela prend un temps bien précieux. Je vous embrasse de tout mon cœur. »
1 V* ne retournera en effet plus à Monrion . Quand il revint à Lausanne, il habita sa nouvelle maison « au Grand Chêne ».
2 Cette maison est située, à Lausanne, rue du Grand-Chêne, n° 6, en montant à gauche, du côté de la promenade de Montbenon. (Clogenson.) .Cette maison a été remplacée par un hôtel au début du XXè siècle .
6 De 1726 à 1728. Il était le fils de George Byng, vicomte Torrington qui était premier lord de l'Amirauté .
7 Anne-Charlotte de Crussol, duchesse d'Aiguillon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Charlotte_de_Crussol_de_Florensac_d'Aiguillon
8 Auteur : l'abbé de Saint Pierre : http://books.google.fr/books?id=wFxEAAAAcAAJ&printsec=frontcover&dq=testament+politique+du+cardinal+de+richelieu&hl=fr&sa=X&ei=P26WUMDsBtCWhQenvIH4Bw&ved=0CDEQ6AEwAA
V* fut soulevé de passion chaque fois qu'on évoqua l'authenticité de ce Testament .
9 Aubery : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Aub%C3%A9ry. Voir : http://books.google.fr/books/about/L_histoire_du_cardinal_Mazarin.html?id=reZaAAAAQAAJ&redir_esc=y
11 Le nombre des fermiers généraux a varié à plusieurs reprises au XVIIIè siècle;Il fut porté à 60 en 1755 . A ce propos, voir Babouc ou Le Monde comme il va : chapitre IV : « quarante rois plébéiens »
13 La duchesse d'Aiguillon était la veuve de Armand-Louis Duplessis Vignerod-Richelieu, petit neveu du cardinal .
14 Voir lettre du 26 mars 1757 à Thieriot : voir page 435 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f439.image.r=.langFR
05:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
03/11/2012
pour saisir ce projet, il faut des hommes actifs, ingénieux, qui n'aient pas le préjugé grossier et dangereux du train ordinaire
... Actif, ingénieux, sans préjugé grossier : je le suis . Aussi vous parlerai-je du bidet ! Tout autant que Voltaire qui en était un partisan , et qui souligne dans sa lettre l'arrivée de son cousin , son petit cousin et leurs deux bidets .
Il est de coutume de dire qu'on ne prête ni sa femme ni son couteau (ni sa voiture ) , et au XVIIIè à chacun son bidet et les fesses seront bien (sauve)gardées .
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bidet
http://clio-cr.clionautes.org/spip.php?article2517
Bidet de la Pompadour avec qui il était à cul et à toi !
Je ne me résigne pas à vous faire écouter "sur mon bidet", mais pourtant je ne vous épargne pas "adada" , Bourvil étant un homme et un artiste que j'aime : http://www.deezer.com/track/8010795
Et une de mes favorites : http://www.deezer.com/track/3132356
PS- Certains esprits chagrins me diront que Voltaire a plutôt pensé à deux haridelles sur lesquelles ont chevauché ses cousins, et non pas qu'ils faisaient suivre dans leurs bagages des meubles de grande nécessité ; eh ! bien qu'ils me le prouvent !
« A Marie-Elisabeth de DOMPIERRE de FONTAINE. et Philippe-Antoine CLARIS, marquis de FLORIAN
Aux Délices, 31 mai [1757] 1.
Je vous dirai d'abord, ma chère nièce, que vous avez une santé d'athlète, dont je vous fais de très-sincères compliments; et que si jamais votre vieux malingre d'oncle se porte aussi bien que vous, il viendra vous trouver à Hornoy, ensuite vous saurez que Mme Denis était chargée d'envoyer trois cents livres à Daumart 2, dans sa province du Maine, quand il a débarqué chez vous, lui, son fils, et deux bidets. Je vous prie de lui dire que je lui donnerai trois cents livres tous les ans, à commencer à la Saint-Jean prochaine. Je vous enverrai un mandat à cet effet sur M. Delaleu 3, ou vous pourrez avancer cet argent sur les revenus du pupille, et sur la rente qu'il me fait cela est à votre choix, j'ignore ce qui convient au jeune Daumart; je sais seulement que cent écus lui conviendront. Trouvez bon que je m'en tienne à cette disposition, que j'avais déjà faite.
Mme Denis embellit tellement le lac de Genève qu'il reste peu de chose pour les arrière-cousins. Quant à ma bâtarde de Fanime, son protecteur, M. d'ArgentaI, vous dira que je ne prétends pas que cette amoureuse créature se produise sitôt dans le monde. Mlle de Ponthieu 4 y fait un si grand rôle, et ses compagnes se présentent avec tant d'empressement, qu'il faut ne se pas prodiguer. Quand même la pièce vaudrait quelque chose, ce ne serait pas assez de donner du bon, il faut le donner dans le bon temps.
A vous maintenant, monsieur le capitaine des chariots de guerre de Cyrus 5. Vous pouvez être sûr que je n'ai jamais écrit de ma vie à M. le maréchal d'Estrées, et que, s'il a été instruit de notre invention guerrière, ce ne peut être que par le ministère. J'aurais souhaité, pour vous et pour la France, que mon petit char eût été employé, cela ne coûte presque point de frais; il faut peu d'hommes, peu de chevaux, le mauvais succès ne peut mettre le désordre dans une ligne; quand le canon ennemi fracasserait tous vos chariots, ce qui est bien difficile, qu'arriverait- il ? ils vous serviraient de rempart, ils embarrasseraient la marche de l'ennemi qui viendrait à vous. En un mot, cette machine peut faire beaucoup de bien, et ne peut faire aucun mal : je la regarde, après l'invention de la poudre, comme l'instrument le plus sûr de la victoire 6.
Mais, pour saisir ce projet, il faut des hommes actifs, ingénieux, qui n'aient pas le préjugé grossier et dangereux du train ordinaire. C'est en s'éloignant de la route commune, c'est en faisant porter le dîner et le souper de la cavalerie sur des chariots, avant qu'il y eût de l'herbe sur la terre, que le roi de Prusse a pénétré en Bohême par quatre endroits, et qu'il inspire la terreur. Soyez sûr que le maréchal de Saxe se serait servi de nos chars de guerre. Mais c'est trop parler d'engins destructeurs, pour un pédant tel que j'ai l'honneur de l'être.
On a imprimé dans Paris une thèse de médecine 7 où l'on traite notre Esculape-Tronchin de charlatan et de coupeur de bourse. Il y a répondu par une lettre au doyen de la faculté 8, digne d'un grand homme comme lui. Il y répond encore mieux par les cures surprenantes qu'il fait tous les jours.
Une jeune fille fort riche a été inoculée ici par des ignorants, et est morte. Le lendemain vingt femmes se sont fait inoculer sous la direction de Tronchin, et se portent bien.
Je vous embrasse tous du meilleur de mon cœur. »
1 En fait V* ne rentra aux Délices que le 3 juin ; a-t-il antidaté sa lettre pour que sa nièce lui réponde à cette adresse ? .
4 Adèle, comtesse de Ponthieu, pièce de Pierre-Antoine de La Place, jouée le 28 avril 1757 ; voir lettre du 18 mai à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/30/titre-de-la-note.html
7 Maximilien-Joseph Leys , de Saint-Omer, rue Poupée, au coin de la rue Hautefeuille : Utrum ab hygieine sola repetenda sit morborum prophylaxis ? Paris 14 avril 1757 .Voir, auf Deutsch, : http://digisrv-1.biblio.etc.tu-bs.de:8080/docportal/servlets/MCRFileNodeServlet/DocPortal_derivate_00007592/ediss.pdf;jsessionid=1E36842D37003C46301B4C28DA48EB49
8 Jacques-Bénigne Winslow était doyen d'âge en 1757 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-B%C3%A9nigne_Winslow
18:40 | Lien permanent | Commentaires (0)