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24/09/2015

Envoyez-moi dans un billet une larme ou deux des cent mille que vous faites répandre

... Tendre et attachant Voltaire !

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015

 

 

« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon

24 septembre [1760]

Voilà ce que c'est que de n’être point à Paris . On ne s'entend point, on joue au propos interrompu . Je reçois un paquet de M. d'Argental avec Tancrède . Je joue Tancrède ce soir . Sachez , divine Melpomène, que je fais pleurer dans le rôle du bonhomme . Il faut un vieillard vert, chaud, à voix moitié douce moitié rauque, attendrissante, tremblotante . Divine Melpomène, je vous conjure par les lois immuables du goût de ne point sortir du théâtre au second acte comme une muette qu'on va pendre 1. Faites-moi l'amitié, je vous en supplie, de réciter le monologue ci-joint . Il est favorable à la déclamation . Il nous tire ici des larmes . Comment ne subjuguerez-vous pas tout le monde en prêtant à ce morceau la force et le pathétique qui lui manquent ?

J'aurais plus de choses à vous dire que je n'ai fait de mauvais vers en ma vie ; mais je plante des arbres ce matin et je joue Argire ce soir . Deux heures de conversation avec vous me feraient grand bien . Mais quoi, Fréron et Poinsinet 2 m'ont chassé de Paris . Il est juste que les grands hommes honorent la capitale, et que je sois dans les Alpes . Envoyez-moi dans un billet une larme ou deux des cent mille que vous faites répandre .

V. »

 

1 A la scène 7 .

2 Voir lettre du 23 septembre 1760 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/19/u... . V* feint d'attribuer à un dégoût son absence de Paris .

Conosco ben' la voce della natura / Je connais bien la voix de la nature

...

 

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Souvenir

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli 1

A Ferney 24 septembre [1760]

Degnate vi moi caro signore di far inirizzare la mia riposta al pilar della natura 2. Non sono sorpreso che il signor don Marzio 3 sia un po maledico . J miei picioli versi non sono eroichi, ma sono la sincera espressione de' miei sentimenti . Conosco ben' la voce della natura . Il valente Goldoni m'a imparato a sentir la .

E capitato al fine il Shaftdburi ? Avete scritto al banchiere Bianchi e Balestrero a Milano ?4 Tout m'avertit monsieur que nous sommes trop loin l'un de l'autre, mais il me semble que mon coeur est auprès du vôtre .

V. »

1 L’édition Cayrol ne donne pas correctement la date .

3 Cayrol donne cette note : « Le manuscrit porte cette note : « Carattere del maldicente nella Bottega del café del signor Goldoni . Cosi il signor di Voltaire chiama egli un certo tale che aveva disprezzato i versi sui in lode .» (Traduction : Caractère du médisant dans la Boutique du café du sieur Goldoni . C'est ainsi que le sieur de Voltaire appelle un homme qui avait méprisé les vers qu'il avait composé à sa louange .

Mais l'autographe ne comporte pas cette note .)

4 « Daignez mon cher monsieur, faire adresser ma réponse au peintre de la nature . Je ne suis pas surpris que le sieur Marzio soit un peu médisant . Mes petits vers ne sont pas héroïques, mais ils sont l'expression sincère de mes sentiments . Je connais bien la voix de la nature . L'excellent Goldoni m'a appris à la sentir . Le Shaftsbury est-il parvenu à son terme ? Avez-vous écrit aux banquiers Bianchi et Balestro à Milan ? »

Vous avez retiré votre patrie des mains des Arlequins

... président Joe Biden ! E basta Trump !

Coronavirus : Joe Biden avertit du risque de morts supplémentaires si  Donald Trump refuse toute coordination

Et bravo à Kamala Harris !

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 24/9/2015

 

 

« A Carlo Goldoni

Au château de Ferney en Bourgogne

24 septembre 1760 1

Signor mio, Pittore e Figlio della Natura, vi amo dal tempo ch'io vi leggo . Ho veduto la vostra anima nelle vostre opere . Ho dette : Ecco un uomo onesto, e buono, che ha purificato la scena italiana , che inventa colla fantasia, e scrive col senno . O che fecondita ! Mio signore, che purita ! E come lo stile mi pare naturale, faceto, ed amabile ! Avete riscattato la vostra Patria dalle mani degli Arlecchini . Vorrei intitolare le vostre Commedie : L'Italia liberata da' Goti . La vostra amicizia m'onora, m'incanta . Ne sono obbligato al sig. Senator Albergati ; et voi dovete tutti i miei sentimenti a voi solo .

Tengo l'edizione di Torino, et dio mio guardi da quella di Medebach . Vi auguro mio signore la vita la piu lunga, e la piu felice, giache non potete esser immortale come il vostro nome . Intendente di farmi un onore, e gia mi avete fatto il piu gran piacere .2

J'use, mon cher monsieur, de la liberté française en vous protestant sans cérémonie que vous avez en moi le partisan le plus déclaré, l'admirateur le plus sincère, et déjà le meilleur ami que vous puissiez avoir en France . Cela vaut mieux que d'être votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme de la chambre du roi. »

1 Copie par Albergati ; on a suivi le texte de la copie ,en ajoutant la phrase Tengo […] Medebach, et le titre après la signature que donne seul le second manuscrit de la copie contemporaine de la bibliothèque nationale centrale de Florence .

2« Monsieur, peintre et fils de la Nature, je vous aime depuis le temps que je vous lis . J'ai vu votre âme dans vos œuvres . J'ai dit : Voici un homme honnête, et bon, qui a épuré la scène italienne, qui invente avec l'aide de l'imagination, et écrit avec l'aide du bon sens . Oh quelle fécondité ! Monsieur, quelle pureté ! Et comme votre style me paraît naturel, enjoué et aimable ! Vous avez retiré votre patrie des mains des Arlequins . Je voudrais intituler votre œuvre comique : L’Italie libérée des Goths .Votre amitié m'honore, m'enchante . J'en suis obligé à monsieur le sénateur Albergati ; et vous, vous ne devez mes sentiments qu'à vous seul . J'ai entre les mains l'édition de Turin, et Dieu me garde de celle de Medebach . Je vous souhaite monsieur la vie la plus longue, et la plus heureuse, puisque vous pouvez être immortel comme votre nom . Vous prétendez me faire un honneur, et vous m'avez déjà fait le plus grand plaisir . »

23/09/2015

Cela va beaucoup mieux , mais il faut souper . À demain les affaires

... Revenons à l'essentiel !

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental

Aux Délices mercredi 23 septembre [1760]

à neuf heures du soir

En arrivant aux Délices après avoir répété Tancrède sur notre théâtre de polichinelle dans le petit castel de Tournay, ô mes chers anges ! ô madame Scaliger je reçois votre paquet . Est-il bien vrai 1? est-il possible ? Quoi, vous avez pris cette peine! vous avez eu cet excès de bonté , de patience ! Vous m'avez secouru dans le danger . Mon cher ange, je savais bien que vous étiez un grand général, mais Mme d'Argental, Mme d'Argental ! est le premier officier de l'état-major . Je ne peux entrer ce soir dans aucun détail . La poste part demain matin, et nous jouons demain Tancrède . Tout ce que je peux vous dire, c'est que l'impatient Prault me mande qu'il va imprimer la pièce 2, et moi je lui mande qu'il s'en garde bien, qu'il ne fasse rien sans vos ordres, il me couperait la gorge et à lui la bourse . Mes divins anges, il me faut laisser reprendre mes sens ; je jette les yeux sur la pièce, sur le beau factum de Mme Scaliger . Il faudrait répondre un volume, et je n'ai pas un instant . Tout ce que je vois en gros c'est un étranglement horrible . Je cherche en vain à la fin du troisième acte un morceau qui nous enlève ici quand Mme Denis le prononce .

Comment dois-je te regarder ?

Avec quels yeux hélas ? … avec les yeux d'un père.

Rien n'est changé je suis encore sous le couteau 3 etc.

Cela nous fait verser des larmes, et ce morceau tronqué n'est plus qu'un propos interrompu sans chaleur et sans intérêt . On m'écrit que Brizard est un cheval de carrosse . Je ne suis qu'un fiacre, mais je fais pleurer .

Le second acte sans quelques vers prononcés par Aménaïde après la scène avec Orbassan est assurément intolérable, et il n'y a jamais eu de sortie plus ridicule . Cela seul serait capable de faire tomber la pièce la plus intéressante . Le monologue de Mme Denis attendrit tout le monde parce que Mme Denis a la voix très tendre , qu'il ne s'agit pas là de position de théâtre, de gestes et de tout ce jeu muet qu'on a substitué à la belle déclamation 4. Enfin que voulez-vous, mes chers anges ? On n'a pu me donner le temps de mettre la dernière main à l'ouvrage . C'est la faute de ceux qui l'ont répandu dans Paris ! Mes divins anges ont raccommodé cette faute beaucoup mieux que notre ministère n'a pu réparer nos malheurs . Vous avez sauvé cinquante défauts . Que ne vous dois-je point ! Ah, c'était à vous qu'il fallait dédier la pièce !

Dites-moi je vous en prie de qui j'ai reçu une lettre cachetée avec un lion qui tient un serpent dans une patte, écriture assez belle, parlant comme si c'était d’après vous , prenant intérêt à la chose ?5 Comme personne ne signe, il faut que je devine souvent . Mais de quoi vous parlai-je là ? Je lis le Mémoire de Mme Scaliger . Il est bien fort de choses , raisonné à merveille, approfondi, et de la critique la plus vraie et le plus fine . Jamais l'amitié n'a eu tant d'esprit . On a seulement été trop alarmé en quelques endroits des clameurs de la cabale . Ces clameurs passent et l'ouvrage reste . Pourquoi Zaïre ne dit-elle pas son secret ? Parce que je ne l'ai pas voulu messieurs, et on n'en pleure pas moins à Zaïre . Ce sera bien pis à Fanime . Mais il faut finir et être à vos genoux .

Je viens de lire le premier acte . Cela va beaucoup mieux , mais il faut souper . À demain les affaires .

Cependant , je ne suis pas content de ce captif, et j'aimais bien mieux Aldamon . N'importe, allons souper vous dis-je . Il est onze heures, je n'ai pas mangé du jour 6.

À minuit.

J'ai soupé tout seul . J'ai un peu rêvé . Voici mes chers anges le monologue du second acte pour Mlle Clairon . Le premier n'était que naturel, mais trop élégiaque . Vous êtes gens de haut goût à Paris . Au nom de la Sainte Vierge faites réciter ce morceau à Clairon . Il favorise tant la déclamation ! je vous en prie, je vous en conjure .7 »

1 Vrai ajouté au dessus de la ligne .

3 Tancrède , ac. III, sc. Vii ; V* fond des passages empruntés aux rôles d'Argire et d'Aménaïde .

4 Témoignage sur l'évolution du jeu au Théâtre français depuis l'époque de Racine .

5 Rien de semblable ne nous est parvenu .

6 La fin de la lettre depuis je viens de lire est écrite au bas de la page 4

7Depuis A minuit, V* a fait cet ajout à l'envers au haut de la page 4 .

Êtes vous bien fâché que les jésuites aient perdu leurs procès contre les apothicaires ?

... Nos apothicaires modernes ne sont pas loin de vendre, eux aussi, de l'eau bénite tant leurs officines sont comme chez Casto : "Y'a tout c'qui faut", jusqu'à des médicaments ! Para-pharmacie = Para-chute de trésorerie .

 

Ludovic tabata mey restaurant les apothicaires - Les Apothicaires

Des Apothicaires selon mon coeur ! https://lesapothicairesrestaurant.com/accueil/ludovic-tabata-mey-restaurant-les-apothicaires/

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

23 septembre [1760]

Je vous envoie donc , mon cher correspondant, l'approbation authentique que vous ne verrez jamais en bas de mes livres . C'est que mes livres ne sont pas si bons que vos comptes .

Je viens de marier le résident à Ferney . En vérité on ne peut être mieux reçu dans un château où il n'y avait encore ni chapelle ni salle à manger .

Je vous ai prévenu de dix mille livres tournois prêtés à mon voisin Pictet Varambé . J'ai fait les lettres de change au nom de M. Gallatin Rola 1 de 2000 livres, de 1000 livres, à trois jours de vue . N'ai-je point abusé de vos bonté en prenant un temps si court ?

Êtes vous bien fâché que les jésuites aient perdu leurs procès contre les apothicaires ?2 Pour moi je ne veux point acheter ma casse chez frère Berthier .

Mme Denis et moi nous vous embrassons .

V . »

2 Cet épisode fameux dont il est question dans Le Russe à Paris, joue également un rôle dans le Pot Pourri, chap. II . Les apothicaires avaient intenté un procès aux jésuites en les accusant de les concurrencer par la vente de certains médicaments . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Pot-pourri

je souhaite que nous autres Français nous cessions d'être brouillés avec le sens commun

... Voeu pieux !

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015

 

 

A François de Chennevières

Mon cher ami, le bruit court qu'on vient de nous prendre Marbourg 1 mais j'espère qu'il en sera comme de la défaite du général Beck 2. On dit aussi les Autrichiens brouillés avec les Russes , je ne crois jamais aucune nouvelle de léger, mais je souhaite que nous autres Français nous cessions d'être brouillés avec le sens commun . Oncle, nièce et confidente 3 nous vous embrassons . Daignez épargner 20 sous à l'ami Thieriot 4.

A Ferney 23 septembre [1760] »

1 V* veut dire Magdebourg qui n'était pas impliquée dans le Guerre de Sept Ans ; voir Politische Correspondenz, XIX, 592

3 Mlle de Bazincourt .

4 En lui faisant remettre la lettre jointe , voir lettre du même jour à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/19/un-de-ces-anes-de-sorbonne-qu-on-appelle-docteurs-6278442.html

un de ces ânes de Sorbonne qu'on appelle docteurs

... J'ai repensé à cette phrase et à bien d'autres, qui ne sont pas à la gloire des Sorbonnards du XVIIIè siècle, lors des obsèques et de l'hommage de la nation pour ce malheureux professeur Samuel Paty, assassiné par un islamiste et dont le cercueil est passé par la cour de la Sorbonne .

J'ai eu une petite grimace en entendant les journalistes présenter la Sorbonne comme un lieu d'excellence depuis sa création ; ils oublient la somme de croyances ineptes qui ont eu cours dans ces murs , de temps lointains jusqu'à nos jours, de la condamnation de l'inoculation anti-variolique du temps de Voltaire jusqu'à la réception et soutenance de thèse pronant l'astrologie d'Elisabeth Teissier (Docteur ! ).

Vérité et charlatanisme se partagent encore les mêmes murs . Qui l'emportera ?

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 23/9/2015

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

chez M. Baron

Couture-Sainte-Catherine

A Ferney 23 septembre 1760

Monsieur l'habitant du Marais, que n'envoyez-vous chercher des billets de loge et d'amphithéâtre chez M. d'Argental ? Pourquoi dans les beaux jours ne vous donnez-vous pas le plaisir honnête de la comédie ? Je trouve un peu extraordinaire que messieurs les comédiens du roi et les miens vous aient ôté votre entrée . Qu'ils vous en privent quand ils jouent Les Philosophes, à la bonne heure, mais il me semble que ceux à qui j'ai fait présent de plusieurs pièces de théâtre et à qui j'abandonne le profit des représentations et de l'impression devraient vous avoir invité au petit festin que je leur donne .

Je vous prie mon cher amateur des arts de vouloir bien ajouter à tous vos envois, la traduction du Père de famille ou du Vero amico de Goldoni 1 par Diderot avec la préface et l'épître à Me de La Marck .

Si L’Écosseuse 2 est plaisante comme on me le mande, ayez la charité de la mettre dans le paquet car il faut rire . C'est aussi pour rire que je voudrais savoir positivement si c'est l'ami Gauchat qui est l'auteur de l'oracle des philosophes 3 et si ce Gauchat n'est pas un de ces ânes de Sorbonne qu'on appelle docteurs .

On me dit qu'il n'y a pas trop de quoi rire à nos affaires de terre et de mer . Il faut s’égayer avec les lettres humaines et inhumaines pour ne pas se chagriner des affaires publiques . Nous avons aux Délices M. le duc de Villars et un marquis d'Argence, grands amateurs de le science gaie . Ce marquis d'Argence vaut un peu mieux que les d'Argens des Lettres juives . Nous jouons la comédie, nous faisons des noces ; Mme Denis joue à peu près comme Mlle Clairon, excepté qu'elle a dans la voix un attendrissement que Clairon voudrait bien avoir . Mlle de Bazincourt, excellente confidente, et vous un grand nigaud, mon cher ami, de n'être pas aux Délices ou à Ferney .

Et vale .

V.

23 septembre . »

1 Il vero amico de Goldoni fut traduit sous le titre Le Véritable Ami, 1758 . on suppose que le traducteur fut Alexandre Deleyre ; mais selon Diderot, ce serait l’œuvre de Francis Veron de Forbonnais ; la publication à laquelle V* songeait était Il Padre di famiglia, traduite elle aussi par Deleyre sous le titre Le Père de famille, 1758 ; la préface comme la dédicace sont de Grimm ; la confusion s’explique par le fait que la pièce de Diderot intitulée elle aussi Le Père de famille, 1758, fut publiée la même année .

2 L'Ecosseuse est une parodie de L’Écossaise , œuvre non pas de Poinsinet cadet et d'Avesne, comme l'affirme d'Avenel, mais de Charles-François Pannard et Louis Anseaume ; elle fut représentée à la foire Saint-Laurent le 4 septembre 1760 ; Avenel fut trompé pat les initiales P. et A., sous lesquelles fut publié l'opéra-comique en 1761 .

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502871d.image