20/08/2017
Vous voilà entre Frédéric et Catherine . Voyez de laquelle de ces deux planètes vous voudrez grêler sur le persil d'Omer
... Message codé ?
Plan de table pour le mariage de cousine Berthe ?
Machination pour ruiner les plantations d'HOmer Simpson ?
Allez savoir !
« A Jean Le Rond d'Alembert
25 septembre [1762]
Avez-vous répondu, mon cher philosophe à M. de Shouvalow ?1 Vous voilà entre Frédéric et Catherine . Voyez de laquelle de ces deux planètes vous voudrez grêler sur le persil d'Omer . Vous resterez en France , mais il est bon de faire connaître que si la superstition et la sottise contristent la face de votre beau pays, les Vandales et les Scythes se disputent l'honneur de venger les Socrate des Anitus . Ce misérable Omer et ses impertinents consorts doivent être bien humiliés et moi bien joyeux . Voulez-vous m’adresser votre réponse à M. de Shouvalow , et la donner à notre frère Damila ? »
1Voir lettre du 25 septembre 1762 à Diderot : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/05/correspondance-annee-1762-partie-27.html
09:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/08/2017
Pour peu que j’aie de tête et de loisir
... je poursuivrai la rédaction de ce blogounet voltairien, même parfois en étant un peu à la bourre ( bien que non bourré, évidemment ).
«A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
Au château de Ferney par Genève
23è septembre 1762
Quand j’ai un moment de santé, mes divins anges, j’écris de ma main. Voici par exemple une longue lettre ci-jointe 1, sur laquelle je m’en remets à votre sagesse, et sur laquelle je vous supplie de me faire réponse le plus tôt que vous pourrez.
Je rabote encore un peu Olympie : on n’a jamais fait 2 avec une tragédie. Point de nouvelles encore du factum de Mariette.
Je vous assure qu’Olympie forme un beau spectacle. Tenez, voilà le plan des décorations et du bûcher de Manheim ; amusez-vous de cela, et conservez-moi vos bontés. Pour peu que j’aie de tête et de loisir, je reprendrai Œdipe en sous-œuvre. »
1 Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/18/vous-n-ignorez-pas-combien-cette-famille-est-attachee-a-la-france.html
2 Au sens de « fini » .
21:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/08/2017
Vous n’ignorez pas combien cette famille est attachée à la France
... En particulier celle de Fadwa Suleiman et Omar, et depuis hier Omar seul, sans Fadwa qui est morte trop tôt, sans avoir pu revoir son pays, la Syrie, en paix et la chute du premier fauteur de troubles Bachar Al Assad .
Fadwa, toi qui ne vécus jamais la tête baissée, combattante qui mérite d'être honorée et suivie, tu fais honneur aux femmes, tu es un modèle pour les hommes . Que jamais on ne t'oublie, particulièrement en France, patrie de Voltaire .
http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2017/08/17/l-a...
http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2012/04/06/fadwa-s...
Fadwa Suleiman, un regard attachant, une volonté sans faille, une belle âme .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
23è septembre , au château de Ferney
Mes divins anges, je dois d’abord vous dire combien j’ai été frappé du mémoire de M. de Beaumont. Il me semble que chaque ligne porte la conviction avec elle. Je lui en ai fait mon compliment 1. Je crois qu’il est impossible que les juges résistent à la vérité et à l’éloquence.
Voici une autre affaire dont les objets peuvent être plus importants, quoique moins tragiques. C’est à M. le comte de Choiseul à voir s’il trouvera mon idée praticable . Je la soumets à ses lumières et à sa prudence. Le secrétaire de l’ambassade anglaise est, comme vous savez, l’âme unique de cette négociation, et elle peut avoir quelques épines. Ce secrétaire a un beau-frère et un ami dans un homme de la famille des Tronchin . Vous n’ignorez pas combien cette famille est attachée à la France. Celui dont je vous parle y a tout son bien . Il est fils d’un premier syndic de Genève, homme d’esprit et de probité, comme tous les Tronchin le sont, très capable de rendre des services avec autant d’honneur que de zèle. Son beau-frère a en lui une entière confiance. Peut-être n’y a-t-il pas de moyen plus sûr et plus honnête d’aplanir les difficultés qui pourront survenir, et de faire agréer les insinuations contre lesquelles on serait en garde si elles venaient de la part du ministère de France, et qu’on recevrait avec moins de défiance si elles étaient inspirées par un parent et par un ami. Je peux vous répondre que M. Tronchin servira la France avec le plus grand empressement, sans manquer en rien à ce qu’il doit à son beau-frère. Je n’imagine pas que M. le comte de Choiseul puisse jamais trouver une personne plus capable de répondre à ses vues pacifiques et généreuses, et plus digne de toute sa confiance dans une négociation si importante.
C’est une idée qui m’est venue, et qui peut-être mérite d’être approfondie et suivie. Mon suffrage est bien peu de chose ; mais soyez bien persuadé que je ne ferais pas une telle proposition, si je n’étais pas sûr de la probité et du zèle de M. Tronchin.
Si on ne trouve pas mon offre déraisonnable, que M. le comte de Choiseul me donne ses ordres ou par lui-même ou par vous, c’est la même chose ; et que Dieu nous donne la paix. Je ne sais s’il est bien vrai qu’il y ait une guerre commencée en Russie, mais je suis sûr qu’il y a des nuages.
Je n’ai point encore eu de nouvelles de M. le maréchal de Richelieu . Je le crois à Lyon avec madame la duchesse de Lauraguais 2. S’ils viennent tous deux chez Baucis et Philémon, Ferney sera bien étonné d’être la cour des pairs.
Nous avons joué aujourd’hui Olympie devant MM. de La Roche-Guyon 3 et de Villars. Cela n’a pas été trop mal ; mais cela pourrait être mieux. Il n’y avait que moi qui ne savais pas mon rôle, tant je songeais à ceux des autres.
Mille tendres respects.
V. »
1 Lettre du 22 septembre 1762 à Beaumont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/17/vous-avez-une-femme-digne-de-vous-5971865.html
2 Erreur, la compagne de Richelieu n'est pas la duchesse de Lauraguais, Adélaïde de Mailly-Nesle, épouse de Louis de Brancas, duc de Lauraguais ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Diane-Ad%C3%A9la%C3%AFde_de_Mailly
), mais Élisabeth -Pauline de Gand-de-Mérode de Montmorency, femme de Louis-Léon-Félicité de Brancas, comte de Lauraguais, futur duc de Brancas ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-L%C3%A9on_de_Brancas ) .
3 Alexandre de La Rochefoucauld, duc de La Roche Guyon : voir http://clioroche.chez.com/chateau.html
23:09 | Lien permanent | Commentaires (0)
ne se pas jouer du sang des hommes
... Pas plus à Barcelone et Cambrils que dans tout autre lieu du monde ; fanatiques, terroristes, tyrans et dictateurs , vous allez connaitre le prix du sang que vous versez, inéluctablement . Ecrasons les infâmes !
« A Pierre Mariette avocat au Conseil
rue Simon-le-Franc
à Paris
A Ferney 22 septembre [1762]
J'attends votre mémoire, monsieur, et je vous réponds de l'honneur que vous fera cette affaire . Il me paraît qu'elle est déjà jugée par l'Europe . Le conseil sera apparemment de l'avis de tout le public . Vous aurez la gloire d'avoir été le vengeur de l'innocence et d'avoir appris aux juges à ne se pas jouer du sang des hommes . Je suis pénétré des soins que vous prenez . Je vous en dois la plus tendre reconnaissance . L'intérêt que j'ai pris à un malheur si horrible redouble par votre conduite aussi bien que mon estime pour vous, et tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
08:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/08/2017
Vous avez une femme digne de vous
... Monsieur le président .
Et vice-versa .
http://www.france24.com/fr/20170817-brigitte-macron-confirme-charte-transparence-role-moyen-elysee
http://www.20minutes.fr/politique/sondage-6031-charte-tra...
« A Jean-Baptiste-Jacques-Elie de Beaumont
Au château de Ferney par Genève
22è septembre 1762
Monsieur,
Jusqu’à présent il ne s’était trouvé qu’une voix dans le désert qui avait crié : Parate vias Domini 1. Votre mémoire 2 est assurément l’ouvrage du maître ; je ne sais rien de si convaincant et de si touchant. Mon indignation contre l’arrêt de Toulouse en a redoublé, et mes larmes ont recommencé à couler.
Je suis convaincu que vous parviendrez à faire réformer l’arrêt de Toulouse. Votre conduite généreuse est digne de votre éloquence. Cette cruelle affaire, qui doit vous faire un honneur infini, achève de me prouver ce que j’ai toujours pensé, que nos lois sont bien imparfaites. Presque tout me paraît abandonné au sentiment arbitraire des juges. Il est bien étrange que l’ordonnance criminelle de Louis XIV ait si peu pourvu à la sûreté des hommes, et qu’on soit obligé de recourir aux capitulaires de Charlemagne.
Votre mémoire doit désormais servir de règle dans des cas pareils. Le fanatisme en fournit quelquefois. J’ai lu trois fois votre ouvrage ; j’ai été aussi touché à la troisième lecture qu’à la première.
J’ajoute aux trois impossibilités 3 que vous mettez dans un si beau jour, une quatrième : c’est celle de résister à vos raisons. Je joins ma reconnaissance à celle que les Calas vous doivent. J’ose dire que les juges de Toulouse vous en doivent aussi, vous les avez éclairés sur leurs fautes. Si j’avais le malheur d’être de leur corps, je leur proposerais, sur la seule lecture de votre factum, de demander pardon à la famille qu’ils ont perdue, et de lui faire une pension. Je les tiens indignes de leur place s’ils ne prennent pas ce parti.
L’estime que vous m’inspirez, monsieur, me met presque en droit de vous demander instamment votre amitié. Vous avez une femme 4 digne de vous ; agréez mes respects l’un et l’autre, et tous les sentiments avec lesquels je serai toute ma vie,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 Préparez les voies du Seigneur ; Isaïe, XL, 3 : Evangile selon Matthieu , III, 3 ; selon Luc , III, 4 .
2 Le Mémoire à consulter, signé d'Eli de Beaumont et contresigné par quinze autres avocats , dont Mallard . C'est la « requête » dont il était question dans la lettre du 1er août 1762 à Debrus : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/24/encore-une-fois-nous-preparons-les-esprits-nous-mettons-tout-5957090.html
3 Beaumont a argumenté que la culpabilité de Calas se heurtait à des impossibilités morales, physiques et légales .
4 Anne-Louise Dumesnil-Morin, auteur de Lettres [anonymes] du marquis de Roselle, 1761 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Louise_%C3%89lie_de_Beaumont et http://vivmedia.eu/download/lettres+du+marquis+de+roselle+par+madame+livres
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je ne connais point d’assassinat plus horrible et plus punissable que celui qui est commis avec le glaive de la loi
... No comment !
Persiste et signe .
« A Bernard-Louis Chauvelin
A Ferney 21 septembre 1762
Dieu m’a rendu une oreille et un œil ; votre excellence m’avouera que je ne peux pas chanter la chanson de l’aveugle :
Dieu, qui fait tout pour le mieux,
M’a fait une grande grâce ;
Il m’a crevé les deux yeux,
Et réduit à la besace 1.
J’ai lu très aisément la lettre dont vous m’avez honoré 2 ; mais c’est que le plaisir rend la visière 3 plus nette. Je ne sais, monsieur, si vous en aurez beaucoup en relisant Cassandre : elle est mieux qu’elle n’était ; mais je crois qu’elle a encore grand besoin de vos lumières et de vos bontés. Un moine, très honnête homme, doit vous l’avoir remise : vous le connaissez déjà sans doute ; c’est le bibliothécaire de l’infant, qui accompagne M. le prince Lanti 4. Je l’aurais bien chargé d’un paquet de Calas ; mais j’étais à Ferney ; je n’avais plus d’exemplaires de ces mémoires ; Cramer n’était point à Genève. J’ai manqué l’occasion ; je vous en demande pardon. J’envoie chez M. de Montpéroux un petit ballot de ces écritures ou écrits . Il pourra aisément vous le faire tenir ; il y a toujours quelqu’un qui va à Turin : mais je vous avertis que ces mémoires ne sont que de faibles escarmouches . La vraie bataille se donne actuellement par seize avocats de Paris, qui ont signé une consultation. Cet ouvrage me paraît un chef-d’œuvre de raison, de jurisprudence, et d’éloquence. Cette affaire devient bien importante ; elle intéresse les nations et les religions. Quelle satisfaction le parlement de Toulouse pourra-t-il jamais faire à une veuve dont il a roué le mari, et qu’il a réduite à la mendicité, avec deux filles et trois garçons qui ne peuvent plus avoir d’état ? Pour moi, je ne connais point d’assassinat plus horrible et plus punissable que celui qui est commis avec le glaive de la loi.
Je ne crois pas que Catherine seconde jouisse longtemps de la mort de son mari. Vous savez quel désordre agite à présent la Russie.
Dieu veuille que le duc de Betfort ne vienne pas jouer à Paris le rôle de M. Stanley 5.
Mille profonds respects à Vos Excellences. »
1 Vieille chanson, dite chanson de l'aveugle , que V* arrange ici .
2 Cette lettre n'est pas connue .
3 Sur cet emploi de visière, voir Thomas Corneille cité par Littré : Vous avez les visières mal nettes (Le Geôlier de soi-même, Ac. II, sc. 5 : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.... ). L'emploi est simplement familier .
4 Sans doute Luigi Lanti della Rovere, prince de Belmonte .
5 Il s'agit de l'envoyé dont l'ambassade en compagnie de Bussy l'année précédente avait échoué ; Bedford vient négocier à Versailles en même temps que Nivernais va à Londres .
01:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/08/2017
rien ne peut excuser un pareil discours
... Mr Donald Trump !
http://www.lefigaro.fr/international/2017/08/15/01003-201...
"No matter our color, creed, religion or political party, we are all Americans first. We love our country, we love our God, we love our flag, we’re proud of our country, we’re proud of who we are." dit Don Trump dit "Potus" qui, effectivement peut être fier de lui,-et il est bien le seul-, rabâche sa litanie comme un vulgaire camelot qu'il est toujours au fond . J'adore particulièrement le "our God", NOTRE Dieu, bel instinct de propriété typiquement US, mais peut-être me trompè-je, : point de Père suprême, "our God" c'est le dollar, ce qui explique tout . Non, Mr Trump, votre discours qui fait des racistes de bons patriotes simplement parce qu'ils aiment leur "great American flag" ne me plait pas , et je ne suis pas le seul .
Cervelle d'oiseau , mais pour lequel des deux ?
« A Philippe Debrus
derrière le Rhône près du Lion d'Or
à Genève
[vers le 20 septembre 1762] 1
Si la personne qui a parlé au jeune Lavaysse d'une façon si étrange n'a pas eu dessein de l'éprouver, si elle a parlé sérieusement elle est bien condamnable, et rien ne peut excuser un pareil discours . Il y a grande apparence que le parlement de Toulouse lui a donné cette prévention . Je sais déjà que plusieurs conseillers d’État pensent autrement .
Je parlerai fortement à M. le maréchal de Richelieu quand il sera chez moi . Mais pour l’autre personne à qui on veut que je parle, comme elle n'influera en rien sur les juges, dont elle ne connait aucun, ce n'est point du tout la peine .
Ne songeons qu'aux juges, et laissons là tout le reste .
J'écris à M. Mariette ; je ne crois point du tout que sa bonne volonté se ralentisse . Les erreurs dans lesquelles M. de Lavaysse a laissé tomber M. de Beaumont ne préjudicieront en rien à la cause, et seront aisément rectifiées par M. Mariette .
Je fais mille compliments à M. Debrus, à M. de Végobre, et à M. Cathala . »
1L'édition Lettres inédites place cette lettre fin juin ou début juillet . On la date ici d'après celle du 4 août 1762 à David Lavaysse : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/28/un-avocat-savant-et-estime-est-certainement-au-dessus-de-ceu-5958143.html . Noter en outre que Richelieu arriva le 2 octobre 1762 .
11:33 | Lien permanent | Commentaires (0)