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07/08/2017

On fait des réjouissances à Paris pour la victoire de M. le prince de Condé

... en attendant celles du PSG avec Neymar qui s'entraine avec application à St Trop, histoire de frimer comme tous les footeux . Au passage, je suggère aux maires de France qui râlent devant le blocage gouvernemental de 300 millions de crédits aux collectivités, de s'adresser au dit PSG qui claque plus des deux tiers de cette somme pour un seul gugusse en espérant des rentrées juteuses venant des gogos supporters .

  Neymar ferait passer le PSG dans une autre dimension ! - http://www.le-onze-parisien.fr/neymar-ferait-passer-le-psg-dans-une-autre-dimension/

Vas-y ! tire mon doigt !

 

 

« A Ami Camp, Banquier

à Lyon

10 septembre 1762, aux Délices

J'ai l'honneur de vous envoyer, monsieur, ce petit mandat sur M. de Laleu, pour le paiement du mois d'auguste . Nous allons aujourd'hui à Ferney . Je me flatte que nous trouverons à Meyrin le petit bateau, et l'envoi du sieur Defranc . Tout le vin que M. Le Bault m'avait envoyé est tourné . Je n'ai pas été heureux en vin ces dernières années . On fait des réjouissances à Paris pour la victoire de M. le prince de Condé 1. J'espère qu'on en fera bientôt pour la paix . Mme Denis vous fait mille compliments . Je vous embrasse sans cérémonie .

V. »

1 Louis-Joseph de Bourbon, jeune prince de Condé a remporté une bataille contre le duc de Brunswick à Johannisberg le 30 août 1762 , ce qui est le premier succès français depuis une longue période .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Nauheim

Il est d'ailleurs fort agréable de demeurer près d'une grande ville, où l'on trouve sous la main tout ce qui est nécessaire pour les agréments et pour la vie

... Mon cher Voltaire , tes voeux sont accomplis au delà de ce dont tu te contentais, et le beau pays de Gex , voisin immédiat de Genève, n'a rien à envier à la parvulissime république, car il est autosuffisant pour ce qui touche le "nécessaire pour les agréments de la vie", au point que ce sont maintenant les Helvètes qui viennent en profiter .

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« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck, née comtesse

d'Oldenbourg

Au château de Javer

en Ost-frise

Au château de Ferney par Genève 10è septembre 1762 1

Je ne suis point paresseux, madame, mais je perds les yeux, les oreilles, l'estomac, le sommeil, les jambes, toutes les pièces nécessaires à mon vieux bâtiment s'en vont l'une après l'autre .

Je vous crois dans un vilain climat, et dans un vilain château, mais conservez-y votre santé . Je vous aimerais mieux, sans doute, dans mon voisinage qu'au fond de l'Ost-Frise, dans le château de M. de Tunder-ten-Thronck .

Vous m'avez envoyé une relation un peu romanesque de Petersbourg ; l'auteur ressemble un peu à don Quichotte qui voyait des chevaliers où il n'y avait que des moulins à vent . Il parle d'un combat livré par la Sémiramis du nord, livré à son cher mari ; et ce combat ne s'est donné que dans l'imagination du nouvelliste . Nous sommes un peu mieux informés dans notre petit coin du monde, où nous voudrions vous tenir .

La paix va régner dans l’Europe . Si vous pouvez la faire avec ceux qui vous retiennent vos terres, ce sera un beau chef-d’œuvre . Puissiez-vous perdre moitié comme nous perdons, et vous gagnerez encore beaucoup ; sinon , croyez-moi, venez à Tournay ; vous êtes faite pour les terres libres, et vous y serez souveraine . Il est d'ailleurs fort agréable de demeurer près d'une grande ville, où l'on trouve sous la main tout ce qui est nécessaire pour les agréments et pour la vie .

Je souhaite que vous puissiez vous dégoûter de l'Ost-frise, que vous ayez envie de vous rapprocher de Tübingen, que le goût des voyages vous reprenne . Vous verrez Ferney bâti, vous ne direz plus qu'il n'y a pas de joli château dans le pays de Gex ; vous verrez un très joli théâtre , d'assez bons acteurs, et surtout beaucoup d’envie de vous plaire ; agréez mes châteaux en Espagne, et surtout mon tendre respect .

V. »

1 On ne connait pas la lettre à laquelle V* répond ici .

06/08/2017

Monsieur, on dit que votre parlement va reprendre ses séances ; je vous prie d’agréer mes sincères compliments

... Et quand vous vous dorerez la pilule, pensez à moi !

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Aux Délices, 8 septembre 1762 1

Monsieur, on dit que votre parlement va reprendre ses séances ; je vous prie d’agréer mes sincères compliments ; la paix va enfin être partout, et tout le monde en avait besoin ; pour moi je suis en guerre avec les dix tonneaux, dont je comptais boire ma part à votre santé . Le tempérament de votre vin est trop différent du mien , vous savez que je suis trop maigre, et il s'est mis à être trop gras, il file 2. Je vous demande conseil . Vous devez, monsieur, être le Tronchin du vin ; dites-moi je vous prie, s'il y a du remède et quel remède vous apportez en pareil cas .

Je suis plus malade encore que mon vin, et c'est ce qui fait, monsieur, que je n'ai pas l'honneur de vous écrire de ma main ; je renonce à engraisser, mais si vous pouvez dégraisser mes dix tonneaux, je vous aurai une extrême obligation .

Je comptais avoir l'honneur de vous voir cet automne et d'aller à La Marche ; il faudra que je me borne à vous renouveler de loin le respect et l'attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Oserai-je prendre la liberté de présenter mes respects à monsieur le premier président à à monsieur le procureur général ? »

1 Selon l'édition Mandat-Grancey qui avait imprimé l'initiale après le post-scriptum .

05/08/2017

Dieu me laisse la grâce de pouvoir, à la fin du mois, venir me réjouir avec vous de la paix que nous allons avoir avec les Anglais

... Et le reste du monde  ?

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Je suis fan de cette petite fille géniale !

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

Aux Délices, 8 septembre 1762

Voilà le mois de septembre venu, monsieur, et je voudrais déjà être à La Marche, mais une descente de pairs du royaume et une fluxion sur les yeux et sur les oreilles me retiendront aux Délices probablement jusqu'à la fin du mois . M. le duc de Villars est ici ; nous attendons M. le duc de Richelieu ; Mme Denis et Mlle Corneille répètent leurs rôles, et moi je ne joue que celui de malade . Dieu me laisse la grâce de pouvoir, à la fin du mois, venir me réjouir avec vous de la paix que nous allons avoir avec les Anglais et de celle que probablement votre parlement aura avec le conseil .

Je suis fort content malgré les critiques de l'estampe d'Othon que M. Le Monnier 1 m'envoie . Je vous renouvelle mes remerciements et je vous prie de permettre que j'insère ce petit billet dans ce paquet . Pardonnez à un pauvre homme, moitié sourd, moitié aveugle, s'il vous écrit si laconiquement ; vous savez combien il serait bavard s'il vous disait à quel point il est pénétré pour vous d'attachement et de respect .

V. »

04/08/2017

N'ayant point reçu d'argent, monsieur, ces jours-ci, et en manquant absolument, je prends le parti de vous adresser une lettre de change

...  Telle est la première phrase de la lettre des 35498 maires de France au président de la république avec copie au premier ministre . La réponse est prévisible : nous devons faire des économies immédiates pour des profits futurs ; ce qui est sous entendu dans la déclaration d'Edouard Philippe :"Je ne suis pas là pour faire plaisir à tel ou tel, je suis là pour mettre en œuvre les engagements du président de la République", (ce qui est une manière d'ouvrir le parapluie au plus haut niveau ) .

 Résultat de recherche d'images pour "communes en manque d'argent humour"

De toute façon ....

 

 

« A Ami Camp, Banquier

à Lyon

6è septembre 1762, aux Délices

N'ayant point reçu d'argent, monsieur, ces jours-ci, et en manquant absolument, je prends le parti de vous adresser une lettre de change 1 de douze louis d'or à l'ordre, et pour solde, de M. Pernessin de Genève .

J'espère de recevoir mardi le group dont vous m'avez flatté . Je crois vous avoir prié déjà de porter à mon compte les trois cents livres données à Mme Calas, dont j’ai donné lettre de change à M. Tronchin .

Vous aurez le temps, je crois de porter toutes ces petites sommes dans le compte final que vous voulez bien faire dresser . Il y a encore le paiement du sieur Defranc, bijoutier à Lyon, qui m'a adressé à Meyrin son ballot . Le paiement se monte , je crois, à cent quatre livres, ou environ ; tout ce que Mme Denis a dépensé jusqu'à présent sera compté dans le bilan que vous m'envoyez ; et dorénavant, toutes ces dépenses seront imputées sur le prêt des mois .

Ainsi voilà toutes nos affaires en règle . Je vous réitère mes très humbles pardons pour tant d’importunités .

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

Si je ne voulais que faire entendre ma voix ...

... Ma parole est-elle une bombe ? Comment êtes-vous devenus assez lâches pour tenter de me faire taire, vous Erdogan et votre clique ?" pourraient dire Loup Bureau et tous les journalistes qui sont arbitrairement arrêtés en Turquie depuis quelques mois .

En fait, comment, tout le monde le sait, pourquoi, également, reste à savoir jusqu'à quand ?

 http://www.lemonde.fr/international/article/2017/08/03/le...

 La Turquie, pays hautement et exemplairement démocratique, à l'égal du Vénézuela tant aimé des Insoumis/soumis de/à Mélenchon ( "Le Venezuela bolivarien est une source d'inspiration pour nous, nous saluons la victoire de Maduro!". Publié en avril 2013 ) sera-t-elle un jour européenne ? Why not , clairvoyant  phare de la pensée Jean-Luc , mais ça sera sans moi .

Loup Bureau, journaliste indépendant, arrêté en Turquie le 26 juillet 2017.

 Loup Bureau, libre dans sa tête, prisonnier politique . A libérer d'urgence !

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, comte de Choiseul

Aux Délices 6 septembre 1762 1

Si je ne voulais que faire entendre ma voix, Monseigneur, je me tairais dans la crise des affaires où vous êtes, mais j'entends les voix de beaucoup d'étrangers, toutes disent qu'on doit vous bénir si vous faites la paix à quelque prix que ce soit . Permettez-moi donc, Monseigneur, de vous en faire mon compliment . Je suis comme le public, j'aime beaucoup mieux la paix que le Canada 2, et je crois que la France peut être heureuse sans Québec . Vous nous donnez précisément ce dont nous avons besoin . Nous vous devons des actions de grâce . Recevez en attendant avec votre bonté ordinaire le profond respect de

Voltaire . »

1 L'édition Renouard donne un texte corrompu . Quand le texte exact fut publié dans le Report of the public archives of the year 1934 ( Arthur Doughty (Autor) , le destinataire fut indiqué comme étant Richelieu .

2 V* qui n'a aucun intérêt économique dans le commerce avec le Canada, sacrifie bien volontiers Québec plutôt que Pondichery qui lui donne plus d'inquiétude .

03/08/2017

malheur aux compliments quand ils sont longs !

... Ils sont souvent l'essentiel des notices nécrologiques !

 Il en est de drôles, fausses et anticipées : http://fr.necropedia.org/

 Les morts insolites dans l'Histoire (Antiquité)

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

6 septembre 1762

Mes divins anges, je prends donc la liberté de faire mon compliment à M. le comte de Choiseul 1. Ce compliment est court, mais il part du cœur ; et malheur aux compliments quand ils sont longs ! D’ailleurs ma fluxion ne me permet pas une éloquence bien prolixe. Je joins à mon paquet un Canning-Calas 2 qui me reste . On peut toujours le placer. J’attends avec bien de l’impatience le mémoire instructif de Mariette 3, et la philippique d’Elie. J’espère que cette philippique fera un très grand effet, et qu’elle sera signée d’un grand nombre d’avocats. C’est un point important. Ces témoignages réunis tiennent lieu d’un arrêt, et dirigent celui des juges. Ah  mes anges, que vos louanges seront chantées, quand vous aurez consommé votre bonne action !

Je vous prie de faire mes compliments à frère Berthier (quand vous le verrez) sur sa résurrection, et sur sa place de sous-précepteur 4. Il faut espérer qu’il sera un jour un petit cardinal de Fleury.

Eh bien ! ce Henri IV 5, dont j’espérais tant, n’a pas même réussi à Bagnolet. Lekain m’en avait dit merveilles . Il m’a dit aussi miracle d’Eponime 6. Je n’ai pas grande foi au goût de Lekain.

Les Délices sont aux pieds de mes anges.

V.»

1  Qui envoyait en Angleterre le duc de Nivernais pour négocier la paix ; voir lettre du même jour à Choiseul : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-25-123225377.html

2 Histoire d’Élisabeth Canning et des Calas ; http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040690r

3 Ici encore V* et également le 14 septembre 1762 ( voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-25-123225377.html ) , prétend qu'il n'a pas reçu ce document ; répugne-t-il à dire qu'il ne l'apprécie pas ?

4 Il venait d’être nommé sous-précepteur des princes qui furent plus tard Louis XVI et Louis XVIII . A propos de cette nomination, voir John N. Pappas : « Berthier's Journal de Trévoux and the philosophes », 1957 (http://www.worldcat.org/title/studies-on-voltaire-and-the-eighteenth-century-volume-iii/oclc/225741944&referer=brief_results )

5 Le Henri IV ou La partie de chasse, de Collé , jouée chez le duc d'Orléans , à Bagnolet ; voir lettre du 17 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html

6 Tragédie de Michel-Paul-Guy de Chabanon de Maugris, représentée le 6 décembre 1762 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Paul_Guy_de_Chabanon

et : http://data.bnf.fr/12451123/michel_paul_guy_de_chabanon/