Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/03/2022

Il est entièrement opposé à mes principes

... Zemmour the Z, of course . Une déculottée inévitable l'attend, mais il la revendiquera comme un exploit, et détestable comme un furoncle nous promettra des catastrophes sociales que lui seul , évidemment, aurait su nous éviter .

http://www.presseagence.fr/lettre-economique-politique-paca/files/2021/09/liberteegalitefraternite1-8.jpg

En attendant, vive la France !

 

 

« A Anne-Madeleine-Louise-Charlotte-Auguste de La Tour du Pin de Saint-Julien

15è décembre 1766, à Ferney

Charmant papillon de la philosophie, de la société et de l'amour, j'aurais été enchanté de vous voir honorer encore ma retraite d'une de vos apparitions, vous auriez même été mon premier médecin, car il y a environ deux mois que je ne sors guère de mon lit .

Savez-vous bien, madame, que j'ai des choses très sérieuses à répondre à la lettre très morale que vous n'avez point datée . Vous m'apprenez que dans votre société on m'attribue Le Christianisme dévoilé, par feu M. Boulanger 1, mais je vous assure que les gens au fait ne m'attribuent point du tout cet ouvrage . J'avoue avec vous qu'il y a de la clarté, de la chaleur, et quelquefois de l'éloquence, mais il est plein de répétitions, de négligences, de fautes contre la langue, et je serais très fâché de l'avoir fait, non seulement comme académicien, mais comme philosophe, et encore plus comme citoyen .

Il est entièrement opposé à mes principes . Ce livre conduit à l'athéisme que je déteste . J'ai toujours regardé l'athéisme comme le plus grand égarement de la raison, parce qu'il est aussi ridicule de dire que l'arrangement du monde ne prouve pas un artisan suprême, qu'il serait impertinent de dire qu'un horloge2 ne prouve pas un horloger .

Je ne réprouve pas moins ce livre comme citoyen . L'auteur paraît trop ennemi des puissances . Des hommes qui penseraient comme lui ne formeraient qu’une anarchie, et je vois trop par l'exemple de Genève, combien l'anarchie est à craindre 3.

Ma coutume est d’écrire sur la marge de mes livres ce que je pense d'eux . Vous verrez, quand vous daignerez venir à Ferney les marges du Christianisme dévoilé chargées de remarques qui démontrent que l'auteur s'est trompé sur les faits les plus essentiels 4.

Il est assez douloureux pour moi, madame, que la malignité, et la légèreté des papillons de votre pays, qui n'ont ni votre esprit, ni vos grâces, m’imputent continuellement des ouvrages capables de perdre ceux qu'on en soupçonne .

Quant à M. le maréchal de Richelieu, je me doutais bien qu'il n'aurait pas le temps de parler à M. le comte de Saint-Florentin de la famille infortunée qui a excité votre compassion . Il allait partir pour Bordeaux . Votre jolie âme en a fait assez ; cette famille obtient par vos bontés une pension sur son propre bien dont on lui arrache le fond pour avoir donné il y a vingt-six ans à souper à un sot prêtre hérétique .

Quand j'aurai quelque grâce à implorer pour des malheureux, je demanderai votre protection, madame, auprès de M. le duc de Choiseul . Je l'ai importuné quelquefois de mes indiscrètes requêtes, et il a toujours daigné m'accorder ce que j'ai pris la liberté de lui demander . Je craindrais bien de fatiguer ses bontés si je ne savais par vous-même quel est l'excès de sa générosité .

Venez à Ferney, madame,nous chanterons ses louanges et les vôtres pour le prologue de l'opéra de Pandore, et vous serez ma Pandore, mais vous n'ouvrirez point la boîte .

Agréez, madame, le respect et l'attachement du vieux solitaire .

V. »

1 Le baron d'Holbach a en effet publié Le Christianisme dévoilé sous le nom de l'ingénieur Boulanger, à la date de Londres, 1766 alors que l'ouvrage est en fait imprimé à Nancy en 1761 . Sur la page de titre, V* a noté « livre dangereux ».

2 Le mot horloge est encore souvent masculin au XVIIIè siècle, quoique les dictionnaires de Richelet et Furetière le donnent féminin dès le XVIIè siècle .

3Ces deux paragraphes esquissent les deux thèmes des impossibilités et des dangers de l'athéisme sur lesquels V* revient souvent plus tard, notamment dans l'Histoire de Jenny : pages 552 – 575 https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Histoire_de_Jenni_ou_le_Sage_et_l%E2%80%99Ath%C3%A9e

4Effectivement, les réactions de V* à l'égard de cette « impiété dévoilée » sont extrêmement critiques . Voir La Religion de Voltaire, de R. Pomeau .

15/03/2022

ne faisons plus de jugements téméraires, et contentons-nous d'être innocents sans chercher à faire des coupables

... Entendez-vous, ô Corses qui vous comportez , ni plus ni moins comme des djihadistes . Vous êtes vraiment cinglés . Ecoeurants !

https://images.lindependant.fr/api/v1/images/view/622f0b6bce006e17ee7b4b26/large/image.jpg?v=1

Puisque vous êtes si courageux, allez manifester en Russie

 

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

15è décembre 1766 1

Il n'y a que deux hommes au monde, monsieur, qui puissent avoir écrit la Lettre à Pansophe : l'un est l'abbé Coyer, qui était alors en Angleterre, l'autre est de M. de Bordes, Lyonnais de beaucoup d'esprit qui était en Angleterre aussi . Ce M. de Bordes est l’auteur d'une Ode sur la guerre qui m'a été attribuée dans plusieurs journaux . Il pourrait bien m'avoir fait l'honneur de m'attribuer sa prose comme ses vers . N'accusons donc plus M. l'abbé Coyer, ne faisons plus de jugements téméraires, et contentons-nous d'être innocents sans chercher à faire des coupables .

Voici le temps de faire paraître vos proscriptions 2, il n'y a pas un moment à perdre . Je ne me soucie point du tout d'en avoir des premiers . Je vous enverrai incessamment un semblable ouvrage de mon ami 3 dont vous pourrez tirer cinq cents exemplaires ; c'est tout ce qu'il faut dans le temps présent ; et je suis très fâché de vous avoir conseillé d’en tirer 750 du premier . Mais quand je vous aurai fait parvenir la nouvelle pièce de mon ami, ce ne sera qu'à condition que vous ne mettrez pas plus de huit jours à l'imprimer .

Je vous fais mille compliments très sincères.

V. »

1 Original, initiale autographe .

2 Octave .

3 Les Scythes .

Il y a de la destinée en tout : la vôtre est de faire du bien, et même de réparer le mal que la négligence des autres a pu causer

... Qui sera celui/celle qui assumera cette destinée ?

Comment Wole Soyinka, prix Nobel de littérature voit notre actualité guerrière :

https://www.lepoint.fr/livres/wole-soyinka-poutine-donne-dans-l-esclavage-de-masse-14-03-2022-2468139_37.php

Ne pas oublier qu'un autre homme de lettres remarquable, Voltaire, est pro-ukrainien : https://www.lepoint.fr/culture/quand-voltaire-exaltait-l-ame-ukrainienne-14-03-2022-2468151_3.php

Le devoir individuel de santé : simple cygne noir ou véritable changement  de paradigme en droit de la santé ? - Actu-Juridique

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15 Décembre [1766] 1

J’ai reçu à la fois, mon cher ami, vos lettres du 6 et du 8 de décembre. Il y a de la destinée en tout : la vôtre est de faire du bien, et même de réparer le mal que la négligence des autres a pu causer. Il est très certain que si M. de Beaumont n’avait pas abandonné pendant dix-huit mois la cause des Sirven, qu’il avait entreprise, nous ne serions pas aujourd’hui dans la peine où nous sommes. Il ne lui fallait que quinze jours de travail pour achever son mémoire : il me l’avait promis. Ce mémoire lui aurait fait autant d’honneur que celui de M. de La Luzerne a pu lui donner 2. Ce fut dans l’espérance de voir paraître incessamment le factum des Sirven que l’on composa l’Avis au Public. C’est cet Avis au Public qui a valu aux Sirven les deux cent cinquante ducats que vous avez entre les mains, les cent écus du roi de Prusse, et quelques autres petits présents qui aideront cette famille infortunée. J’ai empêché, autant que je l’ai pu, que le petit avis entrât en France, et surtout à Paris ; mais plusieurs voyageurs y en ont apporté des exemplaires ; ainsi ce qui nous a servi d’un côté nous a extrêmement nui de l’autre.

Voilà le triste effet de la négligence de M. de Beaumont. Je vous prie de lui bien exposer le fait, et surtout de lui dire, ainsi qu’aux autres avocats, que s’il y a dans ce petit imprimé quelques traits contre la superstition de Toulouse, il n’y a rien contre la religion. L’auteur tout protestant qu’il est, ne s’est moqué que des reliques ridicules portées en procession par les Visigoths . Il n’a dit que ce que tous les gens sensés disent dans notre communion. Si ce petit ouvrage, fait pour les princes d’Allemagne, et non pour les bourgeois de Paris, révolte quelques avocats, ou si plutôt il leur fournit un prétexte de ne point signer la consultation de M. de Beaumont, c’est assurément un très grand malheur. Il n’y a que vous qui puissiez le réparer en leur faisant entendre raison, et les faisant rougir du dégoût qu’ils donnent à leurs confrères. Vous mettez le comble à toutes vos bonnes actions, en suivant avec chaleur cette affaire, qui sans vous échouerait entièrement. Ce dernier trait de votre vertu courageuse m’attache à vous plus que jamais.

Je voudrais bien savoir le nom de l'auteur du petit ouvrage sur les commissions 3, on dit qu'il est de M. Lambert, conseiller du Parlement, mais c'est ce dont je doute beaucoup 4

Adieu, mon cher ami ; il ne reste que la place de vous dire à quel point je vous chéris. »

1 Copie Beaumarchais-Kehl , suivie par l'édition de Kehl . Copie du XIXè siècle conforme à l'édition Correspondance littéraire . Le premier texte a été expurgé, le second semble complet et il est suivi ici ; voir lettre du 11 décembre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/03/11/on-fera-une-partie-de-ce-qu-il-desire-c-est-a-dire-qu-on-exe-6370785.html

2 A la suite de la copie Beaumarchais-Kehl, l'édition Besterman omet et assurément qu'il aurait eu un honoraire plus fort que celui de M. de La Luzerne a pu lui donner . Il faut donc bien le restituer ici .

3Des commissions extraordinaires en matière criminelle, 1766, de Pierre-Louis Chaillou : https://books.google.fr/books?id=LW-F42e8rUsC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4 Paragraphe omis dans l'édition de Kehl .

il est souvent contraint, obscur, insolent, hérissé de sophismes, et plein de contradictions

... Zemmour ? Mélenchon ? Dupont-Aignan ? Poutou ? Roussel ?  Jadot ? Lassalle ? Macron ?

Qui remporte la palme du plus mauvais, détestable  sur le fond ? et sur la forme ?

Amis téléspectateurs , notre purgatoire ne fait que continuer avec un degré de plus en plus désagréable , avec un seul recours salvateur dont il faut user sans remords: la zapette .

Zapette - Home | Facebook

 

 

 

 

« A Charles Bordes

A Ferney , 15 Décembre 1766 1

Je vous suis très obligé, monsieur, des deux livres que vous voulez bien me confier, et que je vous rendrai très fidèlement dès que je les aurai consultés. J’espère les recevoir incessamment. L’abbé Coyer me jure qu’il n’est point l’auteur de la Lettre à Pansophe : c’est donc vous qui l’êtes ? Vous dites que ce n’est pas vous : c’est donc l’abbé Coyer ? Il n’y a certainement que l’un de vous deux qui puisse l’avoir écrite. Le troisième n’existe pas. De plus, vous étiez tous deux à Londres à peu près dans le temps que cette lettre parut. Il n’y a que vous deux qui puissiez connaître les Anglais dont on trouve les noms dans cette pièce. Le style en est parfaitement conforme à la profession de foi très plaisante que vous fîtes, il y a quelques années, entre les mains de Jean-Jacques 2.

Vous avez très grande raison d’avouer que ce Jean-Jacques a quelquefois de la chaleur dans ses déclamations, et qu’il est souvent contraint, obscur, insolent, hérissé de sophismes, et plein de contradictions. Si vous vouliez ajouter à cette confession générale, que vous vous êtes réjoui fort agréablement à ses dépens dans la Lettre à Pansophe, vous auriez une absolution plénière, sans être obligé ni à la pénitence ni au repentir, et vous seriez certainement sauvé chez tous les gens de goût.

Je ne trouve donc dans cette publication de la Lettre à Pansophe d’autre défaut, sinon qu’elle me met en contradiction avec moi-même comme Jean-Jacques. Je dis à M. Hume qu’il y a plus de sept ans, que je n’ai écrit à ce polisson, et cela est très vrai. La Lettre à Pansophe semble me convaincre du contraire. Vous m’avez toujours marqué de l’amitié ; je vous en demande instamment cette preuve. La Lettre à Pansophe vous fait honneur, et me ferait du tort. Vous avouez l’ode 3 que vous avez mise sous mon nom ; avouez donc aussi la prose 4, et croyez qu’en vers et en prose je connais tout votre mérite, et que je vous suis tendrement attaché. »

1 Voir lettre de Bordes du 9 décembre 1766 , et : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_de_Voltaire_%C3%A0_Jean-Jacques_Pansophe

2 Voir : Discours sur les avantages des sciences et des arts prononcé dans l'assemblée publique de l'Académie des sciences et belles-lettres de Lyon, le 22 juin 1751. Avec la Réponse de Jean-J. Rousseau, citoyen de Genève (1752) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k83791d.pdf

et : https://www.rousseauonline.ch/pdf/rousseauonline-0138.pdf

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Borde

et Profession de foi philosophique, 1753 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70706d.pdf

3 L’Ode sur la guerre. (Georges Avenel.)

Cette ode est de Borde. Le Journal encyclopédique du 1er août 1761, dans lequel on trouve cette ode, dit qu’elle a été attribuée à un « illustre auteur », qui la désavoue.

4 V* veut-il que Bordes assume la paternité de la Lettre au docteur Pansophe ? Ou qu'il lui écrive une lettre qui puisse donner l'impression que Bordes est l'auteur ? Sur la Lettre à Pansophe, voir lettre du 2 juin 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/27/puisque-l-ordre-seraphique-se-mele-d-assassiner-il-est-bon-d-6334139.html

14/03/2022

Tâchez que l’enfer où je suis se tourne au moins en purgatoire 

... Telle est la prière de chacun des  Ukrainiens qui, sans être des saints irréprochables, ne méritent vraiment pas d'être tués pour la satisfaction d'un Poutine dont la face me fait invinciblement évoquer une tête de goret ( en notant qu'un porc est plus expressif que ce fléau de l'humanité ) .

Vladimir Poutine La consolidation ou l'escalade | Les Echos

 

 

 

 

 

 

 

Ressources Éducatives Libres - data.abuledu.org | Les ressources libres du  projet AbulÉdu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Confondant , non ?

 

 

"A Philippe-Charles-François-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle

14è Décembre 1766

J’ai reçu votre petit billet de Valence, mon cher marquis, et je vous écris à tout hasard à Valence. Je suis enchanté que vous vous confirmiez de plus en plus dans vos bons principes ; mais la maison du Seigneur est entourée d’ennemis, et il y a bien des indiscrets dans le temple. Vous souvenez-vous d’une réponse que je vous fis lorsque vous étiez à Nancy ? Je faisais vos compliments au brave confiseur qui vendait vos dragées , vous envoyâtes ma lettre à un de vos élus de Paris, et cet élu très indiscret m’a damné en faisant courir ma lettre. J’en ai reçu des reproches de la part des préposés aux confitures, et je crois le confiseur très embarrassé. Tâchez que l’enfer où je suis se tourne au moins en purgatoire : je ne crois pas en effet avoir fait des compliments à un confiseur que je ne connais pas. Mandez que cette lettre 1 n’est pas de moi, car assurément elle n’est pas de moi, et vous ne mentirez pas. Mandez que vous vous êtes trompé ; mandez que ce n’est pas assez d’avoir l’innocence de la colombe, et qu’il faut encore avoir la prudence du serpent 2. Marchez toujours dans les voies du juste ; distribuez la parole de Dieu, le pain des forts ; faites prospérer la moisson évangélique ; recevez ma bénédiction, et vivez dans l’union des fidèles. »

1Lettre au docteur Pansophe .

2 Évangile selon Matthieu , X, 16 : https://www.aelf.org/bible/Mt/10

13/03/2022

Voyez, monsieur, si vous pouvez et si vous voulez vous charger de cette grande négociation

... C'est d'actualité ... Que celui (ou celle ) qui le veut se mette en avant .

 

 

« A François-Louis-Henri Leriche

12 Décembre 1766, à Ferney

Je voudrais, monsieur, avoir l’honneur de vous envoyer quelques livres pour vos étrennes. Il faut que vous ayez la bonté de me mander comment je pourrai vous les faire parvenir avec sûreté. Je voudrais bien savoir aussi si les lettres qu’on adresse, du pays où je suis, en Lorraine, passent par la Franche-Comté.

Pourriez-vous encore me faire un[e] autre grâce ? Il y a dans votre ville un misérable ex-jésuite, nommé Nonnotte, qui, pour augmenter sa portion congrue, a fait un libelle en deux volumes. Je voudrais savoir quel cas on fait de sa personne et de son libelle. On dit que le père de ce prêtre est un boulanger ; cela est heureux : il aura le pain azyme pour rien, et il distribuera gratis le pain des forts. Il faut que frère Nonnotte soit bien ingrat d’écrire contre moi 1, dans le temps que je loge et nourris un de ses confrères ; mais, quand il s’agit de la sainte religion, l’ingratitude devient une vertu.

Je vous souhaite pour l’année prochaine la ruine de la superstition.

Vous connaissez sans doute à Dijon quelqu’un de vos confrères qui pense sagement. Vous pourriez me rendre un grand service en le priant de s’informer bien exactement quelle est la raison pour laquelle les ex-jésuites de Dijon ne voulurent point voir mon ex-jésuite de Ferney, quand il fit le voyage. Mon ex-jésuite s’appelle Adam. Il dit fort proprement la messe ; il a marié des filles dans ma paroisse, avec toute la grâce imaginable. Il avait le malheur d’être brouillé depuis longtemps avec les jésuites bourguignons quoiqu’il aime assez le vin. En un mot, ni le révérend père provincial, ni le révérend Père recteur, ni le révérend père préfet, enfin aucun ex-révérend cuistre ne voulut voir mon aumônier ; et, comme les jésuites disent toujours la vérité, je voudrais savoir s’ils lui ont refusé le salut parce qu’il dit la messe chez moi, ou si c’est une ancienne rancune de prêtre à prêtre.

Voyez, monsieur, si vous pouvez et si vous voulez vous charger de cette grande négociation. Elle m’aura procuré au moins le plaisir de m’entretenir avec un homme qui pense, ce qui n’est pas extrêmement commun. Je vous prie de compter sur les sentiments qui m’attachent véritablement à vous, etc. »

1 Nonotte a relevé les erreurs, surtout historiques de V*.

12/03/2022

Si le petit ouvrage pouvait être prêt mercredi, ce serait une très bonne affaire

...

 

« A Gabriel Cramer

[12 décembre 1766] 1

Monsieur Caro gagnera certainement le prix de la course aux jeux olympiques . Il devança hier deux carrosses qui coururent après lui . Il a risqué de se faire mal , et je serais bien fâché d'en être la cause .

C'est aujourd'hui l'escalade 2 ; lundi la tenue des états généraux ; par conséquent, on n'enverra chercher que mercredi les ballots . On prie M. Caro d'en faire deux, l'un de sept exemplaires et l'un de huit, un troisième de vingt Pucelle avec L’Avis au public .

Si d'ailleurs il y a quelques Philosophe ignorant il me ferait plaisir de m'en donner .

Si le petit ouvrage pouvait être prêt mercredi, ce serait une très bonne affaire . Les querelles des citoyens ne doivent pas empêcher les natifs de gagner de l'argent . »

1 La date est donnée par la référence à l'escalade .

2 Sur cette fête genevoise fêtée le 12 décembre, voir : https://www.geneve.ch/fr/faire-geneve/decouvrir-geneve-qu...#