27/11/2020
je préfère la philosophie à la déclamation la plus parfaite
... Et question déclamations nous sommes gâtés ces jours-ci ! Du président de la république jusqu'au dernier péquin du fin fond de radio-trottoir, tout le monde a son mot à dire sur l'évolution du confinement Covid-19 .
Je suis particulièrement touché par le ridicule, -je persiste et signe-, le ridicule disais-je, de mes compatriotes catholiques qui viennent pleurer comme des Madeleine pour avoir le droit d'être plus de trente à la messe . Moi, je dis que c'est une bonne chose d'avoir cette limite, ça évitera de voir ces pieux paroissiens se garer sur les trottoirs impunément ; même pas le courage de faire 200 mètres pour aller sur le parking le plus proche , et ce troupeau chevrotant veut gagner le paradis ! Vu le nombre des mécontents face à la norme légale, je retrouve bien ce caractère de cochon franchouillard, toujours faire le contraire de ce qui est demandé , tout avoir et tout de suite . Les curés n'auront jamais eu autant d'audience depuis des lustres , les quêtes suivront-elles ?
PS - Chapeau aux énarques brindezingues qui ont donné cette limite anti-contagion ! Qu'ils prennent le métro pour comparer les taux de dangerosité !
« A Etienne-Noël Damilaville
28è juillet 1765 1
Si cette lettre vous trouve encore à Paris 2, mon cher ami, je vous apprends qu’un gros paquet, contenant des pièces essentielles pour les Sirven, que j’envoyais à M. Élie de Beaumont sous l’enveloppe de M. d’Argental revêtue encore de celle de M. le duc de Praslin, a été décacheté à la poste, et je ne sais si on l’a rendu à M. de Beaumont avec la taxe énorme de Genève, ou si on l’a retenu, ou si M. d’Argental a été vexé des frais du port. J’ai toujours recours à vous dans mes détresses. Vous verrez sans doute M. d’Argental et M. de Beaumont avant de faire ce voyage, qui fait mon espérance la plus flatteuse. J’ose vous supplier de rendre à l’un ou à l’autre les frais que cette vexation aura pu lui coûter.
Je suis bien plus en peine de l’affaire cruelle que plusieurs avocats ont suscitée à M. de Beaumont. Je ne connais guère d’injustice plus punissable. Ah ! mon cher ami, de combien d’injustices nous parlerons quand j’aurai l’honneur de vous voir ! N’oubliez pas, je vous prie, de voir Archimède, qui sans doute vous chargera d’un petit mot pour moi.
Nous avons demain Mlle Clairon ; mais vous savez si je préfère la philosophie à la déclamation la plus parfaite. Vous savez avec quelle impatience je vous attends. Je suis bien malade ; je ne veux de confesseur que vous.
V. »
1 L'édition Cayrol donne d'Alembert pour destinataire, ce qui est rectifié par Moland.
2 Le 1er août 1765, Diderot écrit à Sophie Volland que Damilaville part pour Genève le lendemain ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_%C3%A0_Sophie_Volland/90
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/11/2020
il songera très sérieusement à tout ce que vous lui faites l’honneur de lui dire ; il est aussi docile à vos avis que sensible à vos bontés
... Gérald Darmanin correspond-il à ces qualificatifs face au président Macron ?
- Non !
- C'est bien ce qu'il me semblait .
https://www.bfmtv.com/police-justice/evacuation-de-migran...
HI ! happy tax payer
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
28 Juillet 1765.
Nous avons été confondus, mes divins anges, de votre lettre du 18 Juillet. Le paquet que le jeune homme vous avait envoyé 1 était adressé à M. le duc de Praslin ; il contenait l’ouvrage de ce pauvre petit novice. J’y avais joint une grande lettre que je vous écrivais, avec un mémoire pour M. de Calonne, accompagné de l’original de l’inféodation des dîmes de Ferney et de la preuve que ces dîmes ont toujours appartenu aux seigneurs. Tout cela formait un paquet considérable, et on croyait que le nom de M. le duc de Praslin serait respecté. S’il n’avait été question que de l’ouvrage du jeune homme, on n’aurait pas manqué de l’envoyer tout ouvert, ce paquet seul pouvant être pour lui comme pour vous ; mais on avait, par discrétion, adressé le tout à votre nom, pour ne pas abuser de celui de M. de Praslin, jusqu’au point de le charger de mes mémoires pour le rapporteur des dîmes de Genève et des miennes. Nous n’avions abusé que de vos bontés . Ce sont nos précautions qui ont occasionné l’ouverture du paquet et probablement aussi l’ouverture d’un autre que je vous adressai huit jours après 2. Ce dernier contenait des pièces essentielles sur le procès des Sirven, que vous voulez bien protéger . Elles étaient pour M. Élie de Beaumont, qui vous fait quelquefois sa cour. Je ne doutais pas encore une fois que ces deux paquets à l’adresse de M. le duc de Praslin ne fussent en sûreté.
Je crains aujourd’hui que ceux de M. de Calonne ne soient perdus aussi bien que ceux de M. de Beaumont.
J’ose vous supplier de m’informer de ce que ces paquets vous ont coûté . J’espère qu’on vous rendra votre déboursé. Je suis à vos pieds, et je rougis de tous les embarras que je vous cause ; mais les papiers pour MM. de Calonne et de Beaumont sont si essentiels, que je ne balance pas à vous supplier de vous faire informer s’ils ont été reçus. Il se peut que les commis de la poste aient décacheté la première enveloppe, et qu’ils aient envoyé les paquets à leurs adresses respectives ; il se peut aussi qu’ils ne l’aient pas fait, et que tout soit perdu ; en ce cas, j’en serais pour mes dîmes, et Sirven pour son bien et pour sa roue. Pardonnez à mon inquiétude et agréez la confiance que j’ai en vos bontés.
Cette aventure m’afflige d’autant plus qu’on m’apprend l’affaire désagréable que Beaumont essuie d’une grande partie de ses prétendus confrères, et je ne sais encore comment il s’en est tiré.
On me dit dans ce moment que l’infant est mort de la petite-vérole naturelle 3, après avoir sauvé son fils par l’artificielle. Je me flatte que cette mort funeste ne changera rien à votre état, et que vous serez ministre du fils comme du père. Je suis si affligé, et d’ailleurs si malade et si faible, que je n’ai pas le courage de vous parler de votre jeune homme. J’avais une cinquantaine de corrections à vous faire tenir de sa part ; ce sera pour une autre occasion. Vous pouvez compter qu’il songera très sérieusement à tout ce que vous lui faites l’honneur de lui dire ; il est aussi docile à vos avis que sensible à vos bontés.
Nous avons ce soir mademoiselle Clairon. J’aurai bien d’autres choses à vous communiquer mais vous savez qu’on est privé de la consolation d’ouvrir son cœur.
Respect et tendresse.
V. »
1 Lettre du 15 juillet 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/20/j-aime-mieux-les-romains-que-les-welches-et-les-bretons-du-x-6278609.html
2 Voir lettre du 23 juillet 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/21/une-vehemente-indignation-contre-les-fripons-et-contre-les-fanatiques-qui-o.html
3 Philippe, duc de Parme, gendre de Louis XV, mort le 18 juillet 1765 ; lui succède Ferdinand de Parme .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Ier_de_Parme
et https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Ier_(duc_de_Parme)
D'Argental est ambassadeur de France à Parme .
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/11/2020
Voici le parti que j'ai pris . Un peu de casse qui m'a purgé, sobriété qui me soutient, eau d'orge qui humecte et qui adoucit . Si la maladie augmente je vous supplie de me dire avec quoi vous me purgeâtes
... Ceci est un traitement, que je prescris, moi ignare, qui me mets égal au docteur professeur Donald Trump , -grand thaumaturge, autant de trous dans la cervelle que sur ses golfs ,- qui vient de se faire purger aux bulletins de vote .
« A Théodore Tronchin Professeur
à Genève
[vers le 26 juillet 1765]1
Vous me direz peut-être, mon cher Esculape, qu'après avoir vécu soixante-douze ans avec le corps le plus faible, je dois être fort content de faire mon paquet, partir gaiement, et ne vous pas importuner . Vous aurez raison, mais je ne vous demande que six mois, parce que mes affaires ne peuvent être arrangées que dans ce temps-là .
J'ai à peu près la même maladie qui fit dire il y a trois ans que j'étais mort, après avoir été dûment confessé et communié, même mal de gorge, même pesanteur de cervelle, même fiévrotte . Voici le parti que j'ai pris .
Un peu de casse qui m'a purgé, sobriété qui me soutient, eau d'orge qui humecte et qui adoucit .
Si la maladie augmente je vous supplie de me dire avec quoi vous me purgeâtes . Je suivrai le régime que vous m’ordonnerez, et je ne jouerai pas la comédie avec Mlle Clairon qui arrive je crois demain 2 .
Si je trépasse je vous prie de confondre la calomnie de ce petit coquin de prêtre écossais Brown 3, qui dit à tous les Écossais que je m'applique des reliques pour la fièvre . Je veux bien qu'on sache que je ne m'applique que vos ordonnances .
Je vous supplie d'envoyer un petit mot chez M. Souchay à votre loisir . Vous savez qu'Esculape rendait quelquefois ses oracles par des billets cachetés .
Je rouvre ma lettre pour vous dire qu'on veut que je vous l'envoie et que je n'attende pas à demain . Mais rien ne presse . Je voudrais seulement savoir ce que c'est que certaine bouteille que vous me donnâtes quand on craignait inflammation . Vale et me ama . »
1 L'édition Tronchin ne donne que deux extraits et place la lettre en août ; Gagnebin la met en 1766 .
2 Elle arrivera le 30, ou peut-être le 29, mais ce n'est que le 28 que V* l'attendit expressément pour le jour même, ou le suivant . D'où la date proposée pour la lettre .
3 Voir lettre du 29 mars 1762 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/06/mandez-moi-je-vous-prie-quel-est-le-corps-que-vous-meprisez-5918326.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/11/2020
Le jeune auteur est très-docile
... Le(s) rédacteur(s) des discours présidentiels : Clément Beaune , Jonathan Guémas . Voyons /écoutons ce que ça donne ce soir !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
[vers le 25 juillet 1765] 1
Je me jette plus que jamais aux pieds et aux ailes de mes anges. Voici des papiers dont dépend le sort de la famille Sirven. Je connais leur bonté ; ainsi, je ne leur fais point d’excuse. Je leur ai envoyé, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin, les nouveaux Roués . Il y a encore quelques changements depuis ce temps-là. Le jeune auteur est très-docile . Il est aux ordres de mes anges. Mlle Clairon arrive demain. Le théâtre est rebâti ; mais je n’en peux plus.
Respect et tendresse. 2
J’ai encore pris la liberté de leur adresser un paquet pour M. de Calonne 3, qui renferme la pièce la plus décisive. »
1 D'Argental a mentionné l'année sur le manuscrit, et une main plus tardive a ajouté « janvier » . L'édition Moland cite une note d'Avenel : « C'est à tort que les éditeurs [Cayrol] avaient daté cette lettre de janvier ; elle est du 23 juillet. » . Ce qui est inexact, le 23, V* ne sait pas encore si Mlle Clairon va arriver .
2 V* note un tsvp au bas de la page .
3 Voir lettre du 15 juillet 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/20/j-aime-mieux-les-romains-que-les-welches-et-les-bretons-du-x-6278609.html
A propos de Calonne : https://www.herodote.net/Un_jeune_colonel_aux_Finances-synthese-2120.php
09:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il vous admire d’avoir su réduire les prêtres à être utiles et dépendants
...
« A Catherine II, impératrice de Russie
24 juillet 1765, près de Genève.
Madame, je n’ai pas manqué de chercher le neveu de l’abbé Bazin pour lui communiquer la lettre dont Votre Majesté impériale m’a honoré 1. C’est un homme retiré et obscur, mais votre gloire est venue jusqu’à lui ; elle lui est chère ; il connaît l’étendue de votre génie, de votre esprit, de votre courage. Il vous admire d’avoir su réduire les prêtres à être utiles et dépendants. Si je n’étais pas si vieux que je le suis, je demanderais à Votre Majesté la permission d’assister avec lui au premier carrousel qu’on ait vu dans vos climats. Talestris ne donna jamais de carrousel : elle alla cajoler Alexandre , mais Alexandre serait venu vous faire sa cour.
On n’a point encore incendié le livre de l’abbé Bazin. On croit qu’il l’a composé dans vos États, car la vérité vient du Nord, comme les colifichets viennent du Midi.
Au reste, madame, le neveu Bazin m’a dit qu’il avait été très-attaché à Mme la princesse de Zerbst, mère de Votre Majesté ; il dit qu’elle était aussi fort belle et pleine d’esprit, et que, si elle vivait, elle serait prête à mourir de joie en voyant les succès de sa fille.
Il y a un meilleur parti à prendre, c’est celui d’en être longtemps témoin. Que Votre Majesté impériale me permette de me joindre au petit Bazin pour me mettre à vos pieds.
Je suis avec un profond respect,
madame,
de Votre Majesté impériale
le très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire. »
1 Voir note de la lettre du 16 juillet 1765 à d'Argence : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/21/je-sais-que-les-lois-le-conseil-d-etat-la-france-et-l-europe-6278960.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/11/2020
une véhémente indignation contre les fripons et contre les fanatiques qui ont l’insolence de proscrire un art qu’ils devraient du moins étudier, pour mériter, s’il se peut, d’être entendus quand ils osent parler
... Non seulement l'art théâtral, mais tous les arts distrayants et--ou rendant le monde plus beau , tout ce qu'un humain peut créer qui ne soit pas destructeur, ne pas être stupidement stérile comme tous ces adeptes de l'islamisme et des sectes mortifères en tout genre .
En 1984, le 7 février, Jacques Chancel écrit :"L'Islam enveloppe la planète, l'embrase, l'assombrit . La pureté mobilise les turpitudes . Les fous de Dieu sont en route, les chiites, nouveaux fanatiques de cette fin de siècle, obéissent à la fois à une tradition millénaire et à un diable nommé Khomeyni qui a installé Allah dans ses pièges ... Si nous avons perdu le goût des croisades, les mollahs s'échinent eux, à réinventer la guerre sainte ... les prophètes ont changé de visage, ils ont des masques d'enfer ."[Le Guetteur de rives]
On n'est pas loin de la réalité .
https://sauvonslart.com/1917-2017-un-siecle-diconoclasme/
« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon
A Ferney, 23 juillet [1765]1
Si j’avais pu, mademoiselle, recevoir votre réponse avant de vous avoir écrit mon épître , cette épître vaudrait bien mieux . Car j’ai oublié cette louange qui vous est due d’avoir appris le costume aux Français. J’ai très grand tort d’avoir omis cet article dans le nombre de vos talents . Je vous en demande bien pardon, et je vous promets que ce péché d’omission sera réparé. Ménagez votre santé, qui est encore plus précieuse que la perfection de votre art. J’aurais bien voulu que vous eussiez pu passer quelque mois auprès d’Esculape-Tronchin . Je me flatte qu’il vous aurait mise en état d’orner longtemps la scène française à laquelle vous êtes si nécessaire. Quand on pousse l’art aussi loin que vous, il devient respectable même à ceux qui ont la grossièreté barbare de le condamner. Je ne prononce pas votre nom, je ne lis pas un morceau de Corneille ou une pièce de Racine, sans une véhémente indignation contre les fripons et contre les fanatiques qui ont l’insolence de proscrire un art qu’ils devraient du moins étudier, pour mériter, s’il se peut, d’être entendus quand ils osent parler. Il y a tantôt soixante ans que cette infâme superstition me met en colère. Ces animaux-là entendent bien peu leurs intérêts de révolter contre eux ceux qui savent penser, parler et écrire, et de les mettre dans la nécessité de les traiter comme les derniers des hommes. L’odieuse contradiction de nos Français, chez qui on flétrit ce qu’on admire, doit vous déplaire autant qu’à moi et vous donner de violents dégoûts. Plût à Dieu que vous fussiez assez riche pour quitter le théâtre de Paris et jouer chez vous avec vos amis, comme nous faisons dans un coin du monde où nous nous moquons terriblement des sottises et des sots ! J’ai bien résolu de n’en pas sortir . Mon unique souhait est que Tronchin soit le seul homme au monde qui puisse vous guérir, et que vous soyez forcée de venir chez nous .
Adieu mademoiselle, soyez aussi heureuse que vous méritez de l’être . Croyez que je vous admire autant que je méprise les ennemis de la raison et des arts, et que je vous aime autant que je les déteste. Conservez-moi vos bontés . Je sens tout ce que vous valez . C’est beaucoup dire.
V. »
1 Georges Avenel, suivant les éditeurs, date cette lettre du 23 juillet 1760, en pensant que l'épitre citée est l’Épître à Daphné publiée fin 1760, alors qu'il s'agit de L’Épître à Mlle Clairon , bien différente . On note que le 23, V* n'est pas encore sûr de l'arrivée de Mlle Clairon et il a pu envoyer la lettre à Lyon .
Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtres_(Voltaire)/%C3%89p%C3%AEtre_91
et : https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89p%C3%AEtres_(Voltaire)/%C3%89p%C3%AEtre_95
J'aime particulièrement ces deux vers :
« Une femme sensible, et que l’amour engage,
Quand elle est honnête homme, à mes yeux est un sage. »
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/11/2020
je sais que les lois, le conseil d’État, la France et l’Europe entière le condamnent
... l'autoproclamé reis Erdogan , indigne Turc détestable . L'Europe, qui fort heureusement ne veut pas de lui dans l'UE , envisage enfin quelques mesures de rétorsion : https://www.20minutes.fr/politique/2913711-20201121-union...
Envisager, soit, premier point ; agir , second et dernier point ; point de jérémiades , sinon ...
« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence
Je me hâte, monsieur, de répondre à votre lettre du 5 de Juillet. Non sans doute le parlement de Toulouse ne peut rien contre l’arrêt d’un tribunal suprême nommé par le roi pour juger en dernier ressort, et jugeant au nom du roi même. Je crois l’arrêt des maîtres des requêtes affiché actuellement dans Toulouse par un huissier de la chaîne 1. Toute la famille Calas doit rentrer dans ses biens, dans son état, dans sa bonne renommée ; la mémoire de Jean de Calas est réhabilitée, et il ne manque à cette famille que le pardon que les huit juges fanatiques doivent lui demander à genoux, l’argent à la main. Je ne sais pas ce que fera ce parlement, mais je sais que les lois, le conseil d’État, la France et l’Europe entière le condamnent. On est occupé à présent à tirer du greffe la sentence qui a condamné les Sirven . Si on y parvient, nous aurons bientôt deux grands monuments du fanatisme de province et de l’équité de Versailles.
L’impératrice de Russie a écrit une lettre charmante 2, pleine de raison et d’esprit, au neveu de l’abbé Bazin. On pense dans le Nord comme auprès d’Angoulême.
La nièce a pour vous, monsieur, les mêmes sentiments que moi. Continuez à aimer le bien et à le faire.
Vous savez que ce n’est point à moi d’écrire la lettre que vous voulez bien demander, puisque je n’ai point vu la sottise à laquelle vous croyez qu’il faut répondre . On ne peut écrire au hasard. Je ne peux rien ajouter à ce que j’ai eu l’honneur de vous mander (1)3 à ce sujet.
Adieu, monsieur ; permettez-moi de vous embrasser très tendrement.
16 juillet [1765]4 »
1 L'huissier de la chaîne ou à la chaîne est un officier du Conseil du roi, ainsi nommé parce qu'il porte une chaîne d'or aux armes du roi ; voir : https://sites.google.com/site/doctojuris/_/rsrc/1298762550237/Home/pages-professionnelles/etudie/huissiers-de-justice/ici/03bis/P%20Vente%201775.jpg
2 Lettre non datée, possiblement de mai ou juin 1765 :
« L'impératrice de Russie est très obligée au neveu de l'abbé Bazin de ce qu'il lui a bien voulu dédier l'ouvrage de son oncle qui assurément n'a rien de commun avec Abraham Chaumeix, maître d'école à Moscou où il enseigne l'abc à des petits enfants . Elle a lu ce beau livre d'un bout à l'autre avec beaucoup de plaisir, et ne s'est point trouvée supérieure à ce qu'elle a lu parce qu'elle fait partie de ce genre humain si rempli, et si enclin à goûter les absurdités les plus étranges . Elle est persuadée que ce livre ne manquera pas d'en éprouver sa part, il sera infailliblement purifié par le feu, à Paris, ce qui lui donnera un lustre de plus .
Comme le neveu de l'abbé Bazin a gardé un profond silence sur le lieu de sa résidence, on adresse cette réponse à monsieur de Voltaire, si reconnu pour protéger et favoriser les jeunes gens dont les talents font espérer qu'ils seront un jour utiles au genre humain ; cet illustre auteur est prié de faire parvenir à sa destination ses peu de lignes . Il ne saurait trouver mauvais, en cas qu'il ne connaisse point le neveu de l'abbé Bazin, qu'on lui indique ce jeune homme de mérite, ce qui sera l'excuse de cette démarche. »
3 Lettre du 15 juin 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/08/vous-pouvez-compter-que-les-sentiments-que-vous-m-avez-connu-6275537.html
4 Date complétée par d'Argence .
01:25 | Lien permanent | Commentaires (0)