17/02/2009
ils sacrifient le genre humain à un seul homme
Vous avez peut-être remarqué que mes notes ne sont pas quotidiennes ! Pourquoi donc ceci-celà ? Flemmardise ? Non! Manque d'inspiration ? Non !! Manque de liaison Web ? Yes !! Aujourd'hui, fidèle à la RSR 1 (radio suisse romande) j'ai ouï une déclaration de ce gourou -coucou- de Séguéla (j'ai corrigé "Slégela" !) prenant la défense de Sarko qui arborait des montres à épater les minettes dans sa période bling-bling :"si à 50 ans on n'a pas une Rolex, c'est qu'on n'a pas réussi sa vie" !Eh bien moi, Monsieur, à 19 ans j'avais déjà un Solex !Et ça m'était bien plus utile pour aller à la fac qu'une Rolex qui pesait à ctte époque autant qu'un âne mort (un âne au bras ou un(e) bardot, c'est tout comme pour faire de l'épate ).
J'ai aussi une pensée émue (sniff!) pour les habitants de Guadeloupe, Martinique et Réunion qui sont en grève, manifestent contre la vie chère ! Je suis seulement ébahi qu'on s'en soit aperçu . De très mauvaises langues, dont la mienne, disent que vu le travail qu'ils font en temps ordinaire, ne rien faire laisse voir une maigre différence ! Advienne que pourra, mais comme dit JJ : "si tu veux têter, il faut pleurer !"
Ci-dessous, en voici un qui savait défendre son ouvrage en vérité, lui qui excellait dans l'art de la dissimulation pour la bonne cause, -cela va sans dire !.
« A Marie-Louise Denis, rue Traversière, près de la fontaine Richelieu à Paris
Je suis encore obligé, ma chère nièce, de vous importuner au sujet de ces impertinentes éditions d’une Histoire prétendue universelle qu’on a osé mettre sous mon nom. Mon indignation redouble tous les jours. Un des plus savants hommes de l’Europe, M. Vernet, professeur d’histoire à, Genève, que je vis il y a douze ans à Paris chez le cardinal de Polignac, et qui a conservé une copie du commencement de mon véritable ouvrage, me mande qu’il a vu avec horreur combien il est défiguré. L’insolent éditeur de Hollande [ Néaulme ] a mis dans l’introduction ces paroles : Les historiens, semblables en cela aux rois, sacrifient le genre humain à un seul homme ; et il y a dans mon manuscrit : Les historiens imitent en cela quelques tyrans dont ils parlent ; ils sacrifient le genre humain à un seul homme. Il y a cent passages aussi indignement falsifiés ; vous en avez la preuve dans le manuscrit qui est dans ma maison. Je ne puis trop répéter que je vous conjure de montrer ces différences essentielles à M. de Malesherbes. Tout le monde me doit la justice de concourir avec moi pour condamner l’insolence avec laquelle un éditeur de Hollande m’a imputé ses propres sottises, et pour me justifier dans l’esprit des honnêtes gens. J’écrivis il y a six semaines à M. de Malesherbes ces propres paroles : si M. de Malesherbes veut ajouter à ses bontés celle d’empêcher que cette partie de l’Histoire universelle imprimée en Hollande, n’entre en France, je lui aurai une nouvelle obligation.
Je vous écrivis trois lettres consécutives pour vous prier d’exiger cette grâce de M. de Malesherbes [en décembre 1753, le 11 déjà ]; vous étiez malade alors ; et ce fripon de libraire hollandais faisait déjà débiter son impertinent ouvrage à Paris où il l’avait apporté lui-même dans des ballots de toile. M. de Malesherbes ne put donc malgré ses soins empêcher que la France ainsi que l’Europe ne fut inondée de ce livre que j’ai condamné si hautement [ le 5 janvier, édition Duchesne, et le 17 il y a cinq éditions connues de Voltaire : France, Hollande, Genève, Leipzig ; il enverra des errata à Lambert et à Walther ] ; mais assurément sa probité courageuse doit l’engager à faire parvenir au roi mon innocence . On est bien fort quand on demande justice, et surtout quand cette justice se borne à faire reconnaître seulement la vérité. Je vous prie donc avec la plus vive instance de montrer cette lettre à M. de Malesherbes ; il peut parler fortement à M. le chancelier son père ; il peut parler à Mme de Pompadour. Ce n’est point ici une affaire qui demande des démarches délicates et des négociations ; il s’agit uniquement de dire la vérité, et de s’en tenir là. C’est ce que j’attends de votre amitié, et ce que je ne cesserai de vous demander. Je vous embrasse tendrement et je vous prie de m’écrire en droiture.
Je suis trop malade pour vous écrire de ma main.
Voltaire
Seconde lettre du 17 février 1754. »
19:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, denis, malesherbes, vernet, polignac, histoire universelle, pompadour