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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

est-il juste qu'il n'ait pas de quoi vivre, quand les plus mauvais acteurs ont une part entière ?

 ... A l'heure où commence Masterchef ...

 

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“A M. le maréchal duc de RICHELIEU.

19 février [1757].

Oui, sans doute, mon héros, le secrétaire d'État de la république de Platon 1 aurait ri et dit quelques bons mots, car il en disait mais tâchez de n'en pas dire.
Votre lettre sur ce pauvre amiral Byng lui a valu du moins quatre voix favorables, quoique la pluralité l'ait condamné à la mort 2. Il se passe dans tous les États des scènes singulières, et aucune ne vous surprend.
Je vous attends toujours, ou dans le conseil, ou à la tête d'une armée. Si les services et la capacité donnent les places sous un monarque éclairé, vous avez assurément plus de droits que personne. Mais quelque place que vous ajoutiez à celles que vous occupez, il y en a une que les rois ne peuvent ni donner ni ôter, .c'est celle de la gloire. Jouissez de ce beau poste, il est à l'abri de la fortune.
Je vous assure, monseigneur, que vous prêchez à un converti quand vous me conseillez de ne me rendre ni aux coquetteries du roi de Prusse ni aux bontés de l'impératrice de Russie 3. Je préfère ma retraite à tout, et cette retraite est d'ailleurs absolument nécessaire à un malade qui tient à peine à la vie.
Permettez que je vous envoie ce qu'on m'écrit sur Lekain. S'il a tant de talents, s'il sert bien, est-il juste qu'il n'ait pas de quoi vivre, quand les plus mauvais acteurs ont une part entière ? C'est là l'image de ce monde. Puisque vous daignez descendre à ces petits objets, mettez-y la justice de votre cœur, et protégez les talents.
Mme Denis et le Suisse V. vous présentent leurs plus tendres respects.”

1Le marquis d'Argenson ainsi surnommé par Richelieu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Louis_de_Voyer_de_Paulmy_d'Argenson

 

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04/10/2012 | Lien permanent

le secret de n'avoir aucune passion pour tous ces gens-là : c'est d'être si occupé de mes moutons, de mes bœufs et de me

... Cette sagesse est loin d'être la norme, Closer, Gala, Voici & C° en périraient (et je ne verserais pas une larme, même de crocodile, pour eux ) .

 

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.
Aux Délices, 9 décembre.
Dès que Colini sera prêt à partir 1, madame, je lui enverrai assurément une lettre pour l'électeur palatin, dont on prétend que le pays commence à être exposé aux visites des Hanovriens.
Il faut avouer que jusqu'ici la France ne sert pas trop bien ses amis. Je n'imiterai pas ce triste exemple; je servirai Colini de tout mon cœur. Vous me paraissez depuis longtemps, madame, détachée tout à fait de Marie-Thérèse ; les grandes passions s'usent ; celle que vous avez pour le roi de Prusse s'usera de même.
Je crois avoir trouvé le secret de n'avoir aucune passion pour tous ces gens-là : c'est d'être si occupé de mes moutons, de mes bœufs et de mes blés que je n'aie pas le temps de m'intéresser aux rois. Je vous assure que la vie pastorale est un beau contraste avec la vie horrible qu'on mène auprès d'eux, sans compter la mort ou la pauvreté qu'on va chercher pour eux. La France a perdu cent mille hommes depuis trois ans ; et à présent elle n'a pas plus de vaisseaux que de vaisselle. Notre or et notre sang inondent l'Allemagne. Quiconque avait des effets publics est ruiné. Il faut aimer ses moutons quand on en a ; mais, si j'avais un Silhouette pour berger, ils mourraient tous de la clavelée 2.
Monsieur votre fils va-t-il encore se ruiner et hasarder sa vie ?
Où est-il, madame ? Permettez que je l'assure de mon respectueux attachement, ainsi que votre bonne et fidèle amie. Si vous avez autant de neige que nous, il faudra que le carnage cesse cet hiver. Tâchez d'être heureuse pour vous dépiquer 3.
Je suis à vos pieds pour ma vie.

V. »

3 Pour dissiper ces sujets de mécontentement .

 

 

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17/12/2014 | Lien permanent

Si les choses de ce monde allaient d'une manière un peu plus honnête

...  Honnête ! honnêteté ! comme vous y allez mon cher Voltaire ! cette denrée devient rare, ou plutôt elle est périmée , nous sommes, comme autrefois, gens intéressés (financièrement) mais à la puissance mille semble-t-il . Les accrocs dans les contrats sont des oeuvres d'escrocs à la petite semaine ou au grand pied, toutes les classes en sont capables , hélas . Humains vous êtes doués pour tricher. Humains vous êtes doués pour être floués, humains vous en bavez et ce n'est pas fini d'ici peu !

Miss Lagarde, comment peut-on encore vous confier des missions d'importance en vous payant 380 939 euros par an non  imposables ( soit un SMIC mensuel par jour ! ), négligente vous fûtes, négligente vous restez , pistonnée et absoute, vous en écoeurez plus d'un, à commencer par moi chétif (comme dit mon maître ) . Bel exemple .

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Aux Délices 24è décembre 1761

Madame,

La grande maîtresse des cœurs dira peut-être à Votre Altesse Sérénissime que les yeux ne se trouvent point bien du tout des vents du nord et de la neige . Elle demandera grâce pour moi si je ne vous écris pas de ma main .

Votre Altesse Sérénissime passe donc continuellement en revue des Prussiens et des Français . Votre palais ressemble à la maison de Polémon, du roman de Cassandre 1, dans laquelle les héros des deux partis se trouvent tous sans savoir pourquoi . S'ils y venaient uniquement pour vous faire leur cour, et pour apprendre ce que c'est que la raison ornée des grâces je n'aurais pas de reproches à leur faire .

J'ai mille grâces à rendre à Votre Altesse Sérénissime du paquet de Mme de Bassewitz 2. Je voudrais que cette dame s'amusât à faire des mémoires de tout ce qu'elle a vu, et de tout ce qu'elle voit, car il me paraît qu'elle voit tout très bien, et qu'elle écrit de même. Il faut qu'elle aime bien son château pour y rester exposée aux visites des Prussiens, des Hanovriens et des Russes . Si les choses de ce monde allaient d'une manière un peu plus honnête, nous devrions être à vos pieds Mme de Bassevitz et moi . Ce n'est pas que je me plaigne de ma position ; elle est assurément très agréable, mais elle est trop éloignée de la belle forêt de Thuringe .

Si vous aimez les sermons madame, en voici un qu'on vient de m'envoyer de Smyrne, et qui pourra vous édifier . Si vous étiez reine de Portugal, je ne prendrais pas cette liberté ; mais une duchesse de Saxe philosophe peut très bien lire le sermon d'un rabin, sans scandale .

Je me mets aux pieds de Vos Altesses Sérénissimes avec le plus profond respect .

Le Suisse V. »

1 De La Calprenède ; on s'étonne de voir avec quelle fréquence V* cite ce roman ; il avait pourtant fait les délices d'autres écrivains de son temps, notamment Marivaux .

2 Le 14 décembre 1761, la duchesse de Saxe-Gotha écrit à V* : « Je profite monsieur avec plaisir et empressement de l'occasion que me procure la comtesse de Baswiz par son paquet de traduction , pour y joindre quelques lignes de ma main [,,,]. Tout ce que je puis vous dire dans ce moment c'est que Colberg n'est pas encore pris, que nous avons fortes et grandes compagnies tant ici qu'à Altenbourg […] recevez en même temps mille tendres assurances de l'estime parfaite de ma famille ; l'aimable Buchwald est bien comprise sous ce nom […]. »

 

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23/12/2016 | Lien permanent

Je vous passe l’émétique , comme vous me passez la saignée

... Quel renvoi d'ascenseur sera demandé pour que le plus avide parti d'opposition cède une place prestigieuse et rémunératrice au parti le plus morpionnant ( chacun est libre de répartir ces qualificatifs selon son goût ) : https://www.midilibre.fr/2022/06/22/assemblee-nationale-pourquoi-la-nupes-et-le-rn-tiennent-tant-a-presider-la-commission-des-finances-10389850.php

 

 

 

« A Augustin Marie, marquis de Ximénès

11 février 1767 à Ferney

J’aime tout à fait, monsieur, à m’entendre avec vous. Je vous passe l’émétique 1, comme vous me passez la saignée. Sans doute les deux vers dont vous me parlez sont un peu ridicules, et en général Cornélie vise quelquefois au plus sublime galimatias ; mais aussi il y a de bien beaux éclairs, des traits de génie, des morceaux même de sentiment qui enlèvent.

Le peu de remarques que j’ai pu faire sur vos remarques sont sur un petit cahier séparé ; j’ai respecté votre ouvrage. Ce que j’ai écrit ne consiste que dans des notes abrégées pour aider ma mémoire lorsque je travaillerai sérieusement à en faire une espèce de poétique de théâtre qui puisse être utile aux jeunes gens. Je pense qu’il y faut mettre beaucoup d’objets de comparaison, tant des anciens que des modernes, et que le tout doit être nourri d’un grand fonds de littérature. Je me livrerai à cet ouvrage avec un très grand plaisir, lorsque vous m’aurez envoyé le reste de vos remarques. Je ne puis rien faire sans ce préalable. Il ne faut pas que vous abandonniez une entreprise qui peut être très avantageuse aux lettres, très honorable pour vous, et me procurer avant ma mort l’honneur de vous avoir pour confrère ; mais dépêchez-vous, je me porte fort mal, et j’entre dans ma soixante-quatorzième année. Je conserverai jusqu’à mon dernier moment les sentiments qui m'attachent à vous .

V. »

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24/06/2022 | Lien permanent

cette unité ferait un trop grand contraste avec les zéros qu'on trouve

... Un peu partout !

Et dire que ces zéros croient dur comme fer que parce qu'ils sont nombreux et unis ils font plus que zéro , défi en toute logique à toute loi mathématique, sauf erreur . Zéros, en pagaille, je sais que vous ne vous reconnaitrez pas, et continuerez à vous prendre pour les guides du peuple, oubliant que vous n'êtes que derrière la virgule, impuissants .

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« A Marie-Françoise-Catherine de Beauvau-Craon, marquise de Boufflers-Remiencourt 1

Aux Délices par Genève 28 décembre 1761

Vous m'avez permis madame d'avoir l'honneur de vous écrire quelquefois . Je profite de cette liberté pour vous dire que le roi ayant daigné souscrire pour la valeur de deux cents exemplaires de la nouvelle édition de Corneille, l'empereur pour cent, l'impératrice pour cent, l'impératrice de Russie 2 pour deux cents, Sa Majesté le roi de Pologne a souscrit pour un 3. Nous allons imprimer les noms des souscripteurs . Je crains qu'il y ait une méprise dans cette unité du roi de Pologne . Il me paraît que cette unité ferait un trop grand contraste avec les zéros qu'on trouve dans la souscription de tant d'autres souverains . Je crains de lui déplaire et c'est le but de ma lettre . Mlle Corneille ne demande point une libéralité trop forte et qui ne puisse être à charge . Mais j'ai peur qu'il ne convienne pas à la dignité du roi de Pologne que son nom paraisse pour un seul exemplaire .

J'ai cru que je ne pouvais mieux m’adresser qu'à vous madame pour savoir ce qui convient, et quelle est l'intention de Sa Majesté .

Pardonnez-moi cette importunité, elle me procure l'honneur de me rappeler à votre souvenir .

Il est vrai que Mlle Corneille n'est pas Lorraine, mais elle est la nièce du grand Corneille . Le roi de Pologne est devenu français, il écrit en français . Il s'appelle le bienfaisant .

J'ai l'honneur d'être avec bien du respect

madame

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

2 V* a écrit puis rayé pour cent .

3 Une note en marge, apparemment de la main du chevalier de Boufflers, selon Cayrol, dit : « M. de Voltaire s'est trompé et le roi de Pologne a souscrit pour 50, qui lui ont été remis . » En fait, le roi Stanislas ne figure pas dans la liste des souscripteurs .

 

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30/12/2016 | Lien permanent

il n'y a qu'à suspendre pour quelque temps le débit de ce livre qui aurait le crime d'être utile

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-grâce Bosc du Boucher, comtesse d'Argental

 

Aux Délices près de Genève

le 20 janvier 1764

 

Ce n'est pas un petit renversement du droit divin et humain que la perte d'un conte à dormir debout i et d'un 5è acte ii qui pourrait faire le même effet sur le parterre qui a le malheur d'être debout à Paris. J'ai écrit à mes anges gardiens une lettre ouverte que j'ai adressée à M. le duc de Praslin ; j'adresse aussi mes complaintes douloureuses et respectueuses à M. Jannel, qui étant homme de lettres doit favoriser mon commerce. Je conçois après tout que dans le temps que l'Antifinancier causait tant d'alarmes iii on ait eu aussi quelques inquiétudes sur L'Anti-intolérant iv. Ce dernier ouvrage est pourtant bien honnête, vous l'avez approuvé. MM. Les ducs de Praslin et de Choiseul lui donnaient leur suffrage , Mme de Pompadour en était satisfaite v. Il n'y a donc que le sieur évêque du Puy vi et ses consorts qui puissent crier . Cependant si les clameurs du fanatisme l'emportent sur la voix de la raison, il n'y a qu'à suspendre pour quelque temps le débit de ce livre qui aurait le crime d'être utile, et en ce cas je supplierais mes anges d'engager frère Damilaville à supprimer l'ouvrage pour quelques mois, et à ne le faire débiter qu'avec la plus grande discrétion. Ah! Si mes anges pouvaient m'envoyer la petite drôlerie vii de l'hiérophante de Paris viii, qu'ils me feraient plaisir ! Car je suis fou des mandements depuis celui de Jean-Georges ix. Mes anges me répondront peut-être qu'ils ne se soucient point de ces bagatelles épiscopales, qu'ils veulent qu'Olympie meure au cinquième acte, que c'est là l'essentiel. Je leur enverrai incessamment des idées et des vers. Mais pourquoi avoir abandonné la conspiration x? pourquoi s'en être fait un plaisir si longtemps pour y renoncer ? Si vous trouvez les Roués passables, que ne leur donnez-vous la préférence que vous leur aviez destinée ? Si vous trouvez les Roués insipides, il ne faut jamais les donner. Répondez à ce dilemme, je vous en défie ; au reste votre volonté soit faite en la terre comme au ciel ! Je me prosterne au bout de vos ailes.

 

N.B. - J'ai écrit une lettre fort bien raisonnée à M. le duc de Praslin sur les dîmes xi.

Respect et tendresse. »

 

 

i Les Trois Manières : où l'on trouve : « ...n’exagérer rien, chose assez difficile / Aux femmes, aux amants, et même aux avocats. » ,  «... il n’était point là de prêtre / Et, comme vous pouvez penser, /Des valets on peut se passer  /Quand on est sous les yeux du maître. », « Les dieux sont bons, les prêtres sont cruels. »

http://www.voltaire-integral.com/Html/10/05_Trois_Ma.html

 

 

ii Du Triumvirat ; cf. lettre du 18 janvier .

 

iii Le 13 janvier, V* juge ainsi l'ouvrage : « il est violent et porte à faux d'un bout à l'autre . Comment un conseiller au parlement peut-il toujours prononcer la chimère de son impôt unique, tandis qu'un autre conseiller devenu contrôleur général est indispensablement obligé de conserver tant d'autres taxes ? » Ouvrage écrit par Darigrand, avocat, à Paris : voir page 90 : http://books.google.be/books?id=96d7IwtHmlgC&pg=PA90&...

 

iv = Traité sur la Tolérance.

 

v Le duc de Choiseul a écrit à V* le 27 novembre 1763 : « Mme de Pompadour, Mme de Gramont, tous ceux qui ont lu le livre ... en ont été enchantés... ».

 

vi Le frère de Simon Le Franc de Pompignan ; cf. lettre du 4 novembre 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/11/04/l...

 

vii Réf. au Bourgeois Gentilhomme.

 

viii L'Instruction pastorale de Mgr l'évêque de Paris sur les atteintes ... Cf. lettre à d'Alembert du 31 décembre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/31/f...

 

ix L'évêque du Puy de 1742 à 1774 , Jean-Georges Lefranc de Pompignan ; cf. lettre du 4 novembre 1763 . Frère de Jean-Jacques Le Franc de Pompignan, adversaire des philosophes et de V*.

 

x  A savoir, abandonné le projet de donner Octave ou Le Triumvirat (ses « Roués ») à la Comédie Française sous le nom d'un jeune auteur ; cf. lettre aux d'Argental du 1er aout et 27 septembre 1763 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/09/27/v...

 

xi Toujours sur cette affaire avec le curé de Ferney, que V* veut faire juger par le Conseil du roi ; voir lettre du 1er août, 14 août, 27 septembre 1763 aux d'Argental.

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20/01/2011 | Lien permanent

il y a même bien des choses qui ressemblent assez aux oracles de cette vieille, c'est-à-dire qu'on ne les entend guère

... J'hésite à ce sujet entre Ségolène Royal et Marine Le Pen . Et puis après tout, mettons les dans le même panier quand il s'agit de prévisions .

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Gilet jaune qui marche au gaz hilarant en semaine ( et au lacrymogène le samedi )

 

 

« A Louis Dutens

Au château de Ferney, par Genève,

6 novembre 1764 1

Monsieur,

Vous rendez un grand service à tous les amateurs des sciences, en faisant une collection complète des œuvres du célèbre Leibnitz 2 . Près de la moitié étaient éparses comme les feuilles de la Sibylle ; et il y a même bien des choses qui ressemblent assez aux oracles de cette vieille, c'est-à-dire qu'on ne les entend guère . Vous les enrichirez sans doute, monsieur, de vos judicieuses remarques . Je suis malheureusement peu à portée de vous servir ; je commence même à désespérer de pouvoir lire ce recueil intéressant , car je suis en train de perdre entièrement la vue . L'état où je suis ne me permet pas de vous écrire de ma main ; je n'en suis pas moins sensible à l'honneur que vous me faites , j'en sens tout le prix . J'ai l'honneur d'être, avec la plus respectueuse estime,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi. »

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30/12/2019 | Lien permanent

Je n’ai d’autre spectacle que celui des sottises et des folies de ma chère patrie. Je lui ai bien de l’obligation ; car,

... Je ne sais si les Kataris sont en colère de voir que leur équipe par intérim -le PSG, pour ceux qui l'ignoreraient encore- vient de se faire piler par les Mancusiens ( dénomination que j'ai découverte hier soir pour les gens de Manchester, seul élément de culture que puisse jamais offrir le foot ). Et leurs millionnaires en short, évidemment tristes de voir s'échapper une coquette prime de match , ont montré ce qu'il ne faut pas faire , c'est toujours ça de pris pour l'histoire du foot .

Une claque pour le PSG hier soir, et, je l'espère, une baffe retentissante pour Barbarin aujourd'hui seront bien complémentaires .

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« A Charles-Joseph, prince de Ligne 1

18è février 1764 à Ferney

Monsieur,

Il n’y a  que le bel état où mes yeux sont réduits qui m’ait pu priver du plaisir et de l’honneur de vous répondre. Je suis devenu à peu près aveugle, et je suis dans l’âge où l’on commence à perdre tout, pièce à pièce. Il faut savoir se soumettre aux ordres de la nature ; nous ne sommes pas nés à d’autres conditions. Cela fait un peu de tort à notre théâtre : il n’y a point de rôle pour un vieux malade qui n’y voit goutte, à moins que je ne joue celui de Tirésie. Je n’ai d’autre spectacle que celui des sottises et des folies de ma chère patrie. Je lui ai bien de l’obligation ; car, sans cela, ma vie serait assez insipide. Après avoir tâté un peu de tout, j’ai cru que la vie de patriarche était la meilleure. J’ai soin de mes troupeaux comme ces bonnes gens ; mais, Dieu merci , je ne suis point errant comme eux, et je ne voudrais, pour rien au monde, mener la vie d’Abraham, qui s’en allait, comme un grand nigaud, de Mésopotamie en Palestine, de Palestine en Égypte, de l’Égypte dans l’Arabie-Pétrée, ou à pied ou sur son âne, avec sa jeune et jolie petite femme, noire comme une taupe, âgée de quatre-vingts ans ou environ, et dont tous les rois ne manquaient pas d’être amoureux. J’aime mieux rester dans mon ermitage avec ma nièce et la petite famille que je me suis faite.

Mme Denis a dû vous dire, monsieur, combien votre apparition nous a charmés dans notre retraite ; nous y avons vu des gens de toutes nations, mais personne qui nous ait inspiré tant d’attachement et donné tant de regrets. Daignez encore recevoir les miens, et agréer le respect avec lequel j’ai l’honneur d’être,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire .»

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07/03/2019 | Lien permanent

Le bonhomme Corneille conduit par vous écrasera le monstre

... Puisqu'il en est un qui se réclame de Jean Racine, excusez du peu, pour écarter le poids des critiques, j'en appelle à Pierre Corneille et à Nicomède , tragédie pas si tragique que ça .

Synopsis archi-résumé  avec un happy end : 1651 :

Nicomède , victime de la haine de sa belle-mêre-par-ricochet Arsinoe , aidé d'un homme mystérieux Attale (qui n'est autre que son frère, demi-frère ) gagne le pouvoir et le coeur de Laodice ( sujet de l'amour des deux zigottos ) . La paix familiale ne parait cependant que très peu sincère . The end .

C'est transparent, Corneille était un visionnaire : Nicolas victime de la haine de Rachida ( NDLR : j'ai mis Rachida car je ne peux pas la souffrir, mais ce ne sont pas les femmes, politiques ou non, qui manquent à vouloir sa peau ) , aidé de Jacques Attali, son séide , gagne le pouvoir et le coeur de Carla (aimée de Raphael et Foutriquet ) . L'UMP accouche de Républicains, qui se font la gueule comme de bien entendu dans ces familles recomposées . Too bad !

 

"Et du haut d'un balcon, pour calmer la tempête,

Sur ses nouveaux sujets faisons voler sa tête."

 

 

«  A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

A Ferney 31 janvier 1761

Il est, monsieur, de la plus grande importance de venger le nom de Corneille, et le public . Voici le certificat de Mme Denis 1, et la procuration du sieur L’Écluse 2. Ce chirurgien a droit de demander justice d'un outrage qui peut le décréditer dans l'exercice de sa profession . Je paierai bien volontiers tous les frais du procès . Cet infâme Fréron n'est pas digne de sentir vos beaux vers, qu'il sente la force de votre prose, et le bras de la justice . Le bonhomme Corneille conduit par vous écrasera le monstre . Je vous embrasse avec la plus tendre amitié, et la plus parfaite estime .

V. »

1 Ce certificat n'est pas conservé .

2 Ce document conservé dans la même collection privée que la lettre, est ainsi formulé : « Je soussigné chirurgien-dentiste de S.M . le roi de Pologne exerçant mon art en la ville de Genève où j'ai été […] mandé y demeurent depuis six mois avec la permission de Sa Majesté donne pouvoir à ( en blanc) de pour moi et en mon nom poursuivre réparation dommages et intérêts des outrages personnels à moi faits dans les lignes diffamatoires de la page 164 de l'Année littéraire du nommé Fréron . Fait à Genève ce trente et un janvier mil sept cent soixante et un . / Lécluse Dutilloy. » V* ne néglige rien pour faire punir Fréron . Voir aussi : http://gatinais.histoire.pagesperso-orange.fr/LEcluse.htm

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31/01/2016 | Lien permanent

Mon cher Esculape, vous êtes entouré de vos dévots et dévotes qui accourent dans votre temple d'Epidaure

... Cher Pr Raoult , je ne vous aime pas , mais vous n'êtes pas seul, il faut le reconnaitre !

A juste titre ? Peut-être . Avez-vous bien respecté le commandement "d'abord ne pas nuire " ? Je l'espère .

En forme pour comparaitre devant la commission d'enquête du Sénat (concentré de personnes à risque, faut-il le souligner  ) ?

Portrait de Didier Raoult par ROTH sur Stars Portraits

 

 

 

« A Théodore Tronchin

Lundi soir 20è mai 1765 1

Mon cher Esculape, vous êtes entouré de vos dévots et dévotes qui accourent dans votre temple d'Epidaure . Je mêle mes vœux aux leurs , mais je vous importune le moins que je peux . Je souffre sans me plaindre toutes les misères attachées à la décadence de mon âge, et à la faiblesse de ma constitution . La résignation vaut mieux que la prière .

Mme la duchesse d'Anville arrive 2. Je vous supplie de lui présenter ma lettre, et de faire valoir auprès d'elle tous les sentiments d'attachement et de respect que je lui conserverai tant que je serai en vie . Mon extrême faiblesse ne me permet pas d'aller à Genève . Si je pouvais y aller , ce serait assurément pour elle et pour vous .

Tâchez d'avoir le temps de m'instruire en deux mots si Mme la duchesse de Châtillon 3 vient dans votre temple . Toute ma petite famille vous encense avec moi, mon cher Esculape .

V.

 

J’apprends dans le 4 moment qu'un homme qui était chargé de deux grands ministères 5, les va quitter 6. Il restera toujours très grand seigneur . Je vous demande en grâce de me dire si vous croyez cette nouvelle . Je vous garderai le secret .

Il vient de m'arriver quelque chose de fort plaisant . Je vous ai écrit mon billet à plusieurs reprises 7 . Je venais de me promener au grand soleil, la tête m'a tourné, j'ai été demi-heure sans savoir ce que je faisais . Je me suis fait vomir un peu , j'avais pris de la casse le matin . Je me suis trouvé sans idée . J'ai voulu achever le dernier article de ma lettre et je n'ai pu en venir à bout . Mon pouls était fort élevé, j'avais une petite sueur, et ma vue était fort affaiblie .

Remarquez bien l'endroit de ma lettre que j'ai souligné ; j’avais mis deux mots qui ne signi[fi]aient 8 rien du tout ; c'était Énolph, alnorph 9. Je voulais absolument continuer ma phrase, et je n'en pouvais venir à bout . J'ai pris le parti de me mettre dans mon lit, j'ai bu quelques gouttes d'eau fraîche . Enfin , je suis revenu à moi, j'ai été fort étonné de mon Énolph alnorph . Je l'ai fait effacer proprement , et j'ai mis quelque chose de raisonnable à la place ; mais ça n'a pas été sans peine . Cela m'a fait voir combien l'homme est peu de chose et que nos idées ne dépendant pas plus de nous que notre digestion . Mais il y a longtemps que j'en étais convaincu .

Crescere sentimus pariterque senescere mentem. »

1 L'édition Tronchin B. est incomplète ; ici, version de André Delattre « Lettres à Théodore Tronchin » dans le Mercure de France du 1er octobre 1950 .

2 Le registre du Conseil de Genève mentionne en date du 27 mai 1765 que les syndics ont reçu la visite « de mesdames les duchesses d'Anville, de La Rochefoucauld, et la comtesse de Chabot et celle de M. le duc de La Rochefoucauld. »

3 Adrienne-Emilie-Félicité de La Baume Le Blanc de La Vallière, duchesse de Châtillon

4 V* a biffé mont écrit avant dans le .

5 Ces mots soulignés sont écrits d'une main plus large sur une première graphie qui a été effacée . On notera que V* devait avoir écrit plus que Enolph alnorph qui n'auraient pas rempli plus de la moitié de l'espace .

6 V* pense à Choiseul que la comtesse d'Esparbès de Lussan (qui prétend succéder à la marquise de Pompadour comme favorite) tente de faire disgracier ; ce sera sans succès .

7 Effectivement la dernière ligne semble avoir été écrite après coup et d'une main tremblante .

8 Lapsus de la part de Wagnière .

9Nous sentons notre esprit croître et vieillir en même temps ; Lucrèce, De natura rerum, III, 446 .

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13/09/2020 | Lien permanent

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