Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

quand les hommes sont ou méchants ou prévenus, il faut ou les fuir ou les détromper 

...

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

27è juin 1764, à Ferney

27 juin 1764 1

Notre commerce à tâtons devient vif, madame. Votre grand’tante faisait très bien de prendre le temps comme il vient et les hommes comme ils sont 2 . Mais quand le temps est mauvais, il faut un abri ; et quand les hommes sont ou méchants ou prévenus, il faut ou les fuir ou les détromper : c’est le cas où je me trouve. Vous ne vous attendiez pas à être chargée d’une négociation, madame. C’est ici où le quinze-vingts des Alpes a besoin des bontés de la très judicieuse quinze-vingts de Saint-Joseph.

Rousseau, dont vous me parlez 3, m’écrivit, il y a trois ans, ces propres mots de Montmorency : « Je ne vous aime point, vous donnez chez vous des spectacles ; vous corrompez les mœurs de ma patrie pour prix de l’asile qu’elle vous a donné. Je ne vous aime point, monsieur, et je ne rends pas moins justice à vos talents. 4»

Une telle lettre, de la part d’un homme avec qui je n’étais point en commerce, me parut merveilleusement folle, absurde et offensante. Comment un homme qui avait fait des comédies pouvait-il me reprocher d’avoir des spectacles chez moi, en France ? Pourquoi me faisait-il l’outrage de me dire que Genève m’avait donné un asile ? Eh ! j’en donne quelquefois ; je vis dans mes terres, je ne vais point à Genève ; en un mot, je ne comprends point sur quel prétexte Rousseau put m’écrire une pareille lettre. Il a sans doute bien senti qu’il m’avait offensé, et il a cru que je m’en devais venger ; c’est en quoi il me connaît bien mal.

Quand on brûla son livre 5 à Genève, et qu’il y fut décrété de prise de corps, il s’imagina que c’était moi qui avais fait une brigue contre lui, moi qui ne vais jamais à Genève 6. Il écrit à Mme la duchesse de Luxembourg que je me suis déclaré son plus mortel ennemi 7 ; il imprime que je suis le plus violent et le plus adroit de ses persécuteurs 8. Moi, persécuteur ! C’est Jeannot Lapin qui est un foudre de guerre. Moi, j’aurais été un petit père Le Tellier ! quelle folie ! Sérieusement parlant, je ne crois pas qu’on puisse faire à un homme une injure plus atroce que de l’appeler persécuteur.

Si jamais j’ai parlé de Rousseau autrement que pour donner un sens très favorable à son Vicaire savoyard, pour lequel on l’a condamné, je veux être regardé comme le plus méchant des hommes. Je n’ai pas même voulu lire un seul des écrits qu’on a faits contre lui, dans cette circonstance cruelle où l’on devait respecter son malheur et estimer son génie.

Je fais madame la maréchale de Luxembourg juge du procédé de Rousseau envers moi et du mien envers lui . Je me confie à son équité, et je vous supplie de rapporter le procès devant elle. J’ambitionne trop son estime pour la laisser douter un moment que je sois capable de me déclarer contre un infortuné.

Je suis touché si sensiblement que je ne puis cette fois-ci vous parler d’autre chose. Vous aurez sans doute chez vous M. d’Argenson, et vous vous consolerez tous deux du mal que la fortune a fait à l’un et que la nature a fait à l’autre 9. Adieu, madame, pour moi je serai consolé si vous me défendez de l’imputation calomnieuse que j’essuie. Comptez sur mon très tendre et très sincère attachement.

V. »

1 La répétition à Ferney[...]1764 est de la main de V* .

2 Mme Du Deffand écrit le 17 juin 1764 : « Ne parlons plus de bonheur […] on ne se rend point heureux par système, il n'y a de bonnes recettes pour le trouver que celle d'une de mes grand’tantes, de prendre le temps commme il vient et le sgens comme ils sont . »

3 « Avez-vous lu la dernière lettre de Rousseau, où il parle de M. de Luxembourg ? J'ai fait lire à Mme de Luxemb[ourg] ce que vous m'avez écrit pour elle, cela a été reçu couci-couci . Vous êtes, dit-elle, le plus grand ennemi de Jean-Jacques, et elle se pique d'un grand amour pour lui . »

5 Le 19 juin 1762 .

6 Outre que l'affirmation de V* n'est pas exacte ( voir lettre du 22 juin 1764 à Théodore Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/24/l... ) , la raison qu'il donne n'est guère convaincante car il voit assez de genevois à Ferney et aux Délices pour avoir toutes les relations nécessaires à Genève .

7 Il le dit plutôt dans sa lettre du 28 mai , cette phrase de Rousseau n'est pas connue autrement .

8 Voir lettre du 22 juin 1764 à de Château-Lyon .

9 L'un est exilé, et l'autre aveugle .

Lire la suite

11/08/2019 | Lien permanent

Les femmes sont paresseuses elles sont plus longtemps à leur toilette qu'à leur secrétaire

... Hola ! holala ! je viens de faire fuir plus de cinquante pour cent , -statistiquement parlant,- de mes lecteurs, soit cent pour cent des lectrices . Qu'il me soit permis de mettre à part Mam'zelle Wagnière qui est naturellement belle et n'a pas besoin de prendre de longues heures pour s'apprêter ; elle fait remarquablement mentir Voltaire ici, il n'est qu'à voir son beau blog MonsieurdeVoltaire .

De même que Voltaire je suis aussi un peu paresseux sans avoir l'excuse (?) d'une longue toilette et profite de la mode qui est à la barbe de trois jours (et plus si affinité ) . Mon PC , secrétaire du XXIè siècle, chauffe régulièrement pour mon plus grand  plaisir et avale la correspondance de Volti sans rechigner ; pourvou que ça doure !

 Allez, persiste et signe, j'envoie .

Feu origine des mondes

 

feuoriginedumonde.png

 

« A François de CHENNEVIERES

Des Délices 12 septembre 1757

Quand Mme Denis écrit c'est comme si j'écrivais et quand je tiens la plume c'est elle qui parle . Les femmes sont paresseuses elles sont plus longtemps à leur toilette qu'à leur secrétaire . Je suis aussi un peu paresseux mon cher monsieur . Nous autres Suisses nous nous mettons en mouvement avec difficulté mais nous sommes bonnes gens, nous aimons tendrement nos amis et nous vous supplions de vouloir bien continuer les nouvelles . Nous attendons avec impatience le papier 1 dont vous parlez et je me flatte que messieurs des postes ne trouveront pas le contreseing suspect . Voulez-vous bien faire remettre ce petit billet 2 à la poste sous contreseing ? Cela épargnera toujours le port de cent lieues à l'ami Thiériot . »

1 Mysis et Glaucé, ballet représenté en 1748, imprimé seulement en 1764 dans les Loisirs de M. de C***. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/09/en-fait-d-amour-il-faut-parler-et-faire.html

 

Lire la suite

Vous ne voudriez pas que je mourusse avec la do[u]leur de [me] plaindre de l'homme du monde que j’estime le plus

... Ce qui n'arrivera évidemment pas, tant que Monsieurdevoltaire vivra sous la main de Mam'zelle Wagnière .

 

DSC04457 grand if grand homme.JPG

« A George Lyttelton, premier baron Lyttelton

My lord, je ne peux vous remercier de ma main, étant malade, mais je n'en suis pas moins sensible à tout ce que vous me faites l'honneur de mander . Permettez-moi seulement d'observer, que ce n'est point un I say 1, que j'ai fait avoir des passeports à des seigneurs anglais, c'est un It is true 2. J'ai été assez heureux pour faire avoir des passeports au fils de M. Fox, et à toute la famille de M. Campbell 3, aussi bien qu'à trois autres Anglais malades, que M. le médecin Tronchin m'avait recommandés ; c'est pour moi un devoir et un plaisir, de rendre service à tout gentilhomme de votre nation ; c'est le seul droit que j'ai à vos bontés, mais tout homme en a à votre justice . J'ose donc vous supplier de vouloir bien faire imprimer à la fin de votre livre, et dans les papiers publics, le petit billet ci-joint . Vous ne voudriez pas que je mourusse avec la do[u]leur de [me] plaindre de l'homme du monde que j’estime le plus .

J'ai l'honneur d'être, etc.

Du château de Ferney, en Bourgogne,

par Genève, 10 février 1761.

 

« On s'est trompé , à la page 134 des Dialogues, en disant que M. de Voltaire était banni de France pour ses écrits . Il demeure en France dans le comté de Tournay, dont il est seigneur . C'est un[e] terre libre en Bourgogne dans le voisinage de Genève : il n'a point été exilé . »

1 Je dis .

2 Il est vrai .

3 Choiseul avait adressé aimablement le passeport pour Campbell dans une lettre à V* du 2 août [septembre] 1760 .

Lire la suite

10/02/2016 | Lien permanent

On craint que monsieur le contrôleur général n'indispose toute une nation pour un objet fort mince

 ... "On"... plus précisément les candidats qui brassent, avec leurs partis, des millions pour avoir la première place et qui n'ont décidément pas du tout le même sens des proportions que nous : un "mince" dépassement de dépenses pour eux peut valoir de dix à cent années de SMIC .

Un ex-président à défaut d'être un grand homme d'Etat a été un grand fraudeur, et, les chiens ne faisant pas des chats, son ex-premier ministre l'a copié , plus modestement dans sa sphère privée ; tel maître, tel élève,  et vive le LR/UMP qui vit de  l'argent public (mais je dois reconnaitre qu'il n'est pas le seul ) .

Oui, je me le demande : les comptes de campagne seront-ils justes et légaux cette fois-ci ?

Résultat de recherche d'images pour "dépassement budget comptes de campagne  humour"

Lamentable ...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

7 juin [1762] 1

Mes divins anges j'ai bien peur qu'entre mes paquets et votre sage avertissement , il n'y ait eu encore quelque indigne ouverture de messieurs des postes . Je vous ai écrit samedi 5 à l'adresse de M. de Courteilles avec cette devise :

Voici le mémoire demandé .

Je vous importune encore pour une nouvelle grâce . C'est à M. le comte de Choiseul que j'ai recours pour votre protection . Je suis suisse, je parle pour mes Suisses . On craint que monsieur le contrôleur général n'indispose toute une nation pour un objet fort mince .

M. Tronchin doit vous apporter un excellent mémoire au nom de la nation . M. le duc de Choiseul a lu le mémoire et l'approuve . Nous supplions Mgr le comte de Choiseul de daigner en faire autant .

Il ne m'appartient pas de joindre ma voix rauque à celle de treize cantons mais je présente très humblement le mémoire suisse par vos aimables mains à M. le comte de Choiseul sans avoir l'impudence de me mêler de l’affaire .

Elle sera rapportée au conseil du roi . On ne demande que justice .

V. »

1 C'est la deuxième lettre du même jour aux d'Argental ; bien qu'une tache précédant le quantième puisse faire penser à dater la lettre du 17 ou du 27 juin, le contenu ne laisse pas de doute .

 

Lire la suite

27/04/2017 | Lien permanent

Les gens qui se conviennent sont trop dispersés dans ce monde

...

globe étrange.jpg

 

 

« Au comte Francesco ALGAROTTI.
7è mars 1760, par Genève aux Délices.
Je suis malade depuis longtemps, mon cher cygne de Padoue, et j'en enrage. Le linquenda hoec 1, fait de la peine, quelque philosophe qu'on soit : car je me trouve fort bien où je suis, et n'ai daté mon bonheur que du jour où j'ai joui de cette indépendance précieuse et du bonheur d'être le maître chez moi, sans quoi ce n'est pas la peine de vivre. Je goûte dans mes maux du corps les consolations que votre livre fournit à mon esprit ; cela vaut mieux que les pilules de Tronchin. Si vous voulez m'envoyer encore une dose de votre recette, je crois que je guérirai.
Si tout chemin mène à Rome, tout chemin mène aussi à Genève ; ainsi je présume qu'en envoyant les choses de messager en messager elles arrivent à la fin à leur adresse ; c'est ainsi que j'en use avec votre ami M. Albergati, dont les lettres me font grand plaisir, quoiqu'il écrive comme un chat ; j'ai beaucoup de peine à déchiffrer son écriture. Vous devriez bien l'un et l'autre venir manger des truites de notre lac avant que je sois mangé par mes confrères les vers. Les gens qui se conviennent sont trop dispersés dans ce monde. J'ai quatre jésuites auprès de Ferney 2, des pédants, des prédicants auprès des Délices, et vous êtes à Venise ou à Bologne. Tout cela est assez mal arrangé; mais le reste l'est de même.
Ayez grand soin de votre santé ; il faut toujours qu'on dise de vous : Gratia, fama, valetudo contingit abunde.3
Pour gratia et fama, il n'y a point de conseils à vous donner, ni de souhaits à vous faire.
Vive memor lethi ; fugit hora ; hoc quod loquor, inde est.4
Vive lætus, et ama me.5
V. »

1 S'il faut quitter toutes ces choses ; Horace dans ses Odes, II,xiv,21 emploie la formule linquenda tellus et domus = il faut quitter sa terre et sa maison .

2 A Ornex .

3 Horace, Épîtres, I,iv,10 : faveur, renommée et santé lui échoient en abondance ; Horace a écrit contingat .

4 Perse, Satires , V,135 ; vis en te souvenant de la mort, l'heure fuit, ce que je dis déjà s'en est allé .

5 Vis heureux et aime moi .

 

 

Lire la suite

07/03/2015 | Lien permanent

ut non displiceam / pour ne pas déplaire

... Que ne ferait pas Marine le Pen ? que ne dirait-elle pas ? L'abrutissement, au sens propre du terme, n'est quand même pas un programme si séduisant qu'il amène près de 30% d'électeurs à voter F(outue) N(ana) ? ou me trompè-je ?

et toi marine.png

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 25 janvier 1760]

Reste à savoir caro Gabriele utrum 1 vous avez envoyé à M. l'avoyer régnant d'Herlac un exemplaire complet pour sa peine, utrum vous avez donné le billet d'indulgence signé Ch. 2 dont par parenthèse il faut qu'on m'ait quelque obligation en rues basses et hautes ut non displiceam 3 et encore faut-il que le dit Prévost vienne écrire un petit mot de remerciement au duc, utrum scripseris4 pour avoir un beau Guldoni 5 gros caractère .

Utrum velis restamper la maladie, la mort et l'apparition de fra buggerone, car tout le monde en demande, et cela se dévorerait in omnibus provinciis –et riderem et interim vale 6 . Comment va la glace de M. Philibert ?7 Il devrait marcher jusqu'aux Délices au sortir du bain .

V. »

1 Cher Gabriel si .

3 Pour ne pas déplaire

4 Si tu as écrit

6 Traduction de ces mots latins ou de sabir italien semés dans le texte pour dérouter la censure : Ou si tu veux réimprimer [la maladie, la mort et l'apparition de ] frère bougre [Berthier], [car tout le monde en demande et cela se dévorerait ] dans toutes les provinces – et je rirais ; et en attendant porte toi bien . Et riderem est ajouté au dessus de la ligne . Cramer réimprima effectivement la Berthiade en 1759 et 1760 .

7 Philibert Cramer, frère de Gabriel, souffrant de quelque maladie, devait en guise de traitement « se plonge[r] tout nu dans l'eau froide la tête la première, dans une cuve de quatre pieds », remède « révoltant » qui faisait crier Mme Denis « au meurtre » : lettre de Gabriel Cramer à Grimm le 4 février 1760 .

 

Lire la suite

30/01/2015 | Lien permanent

Ils aiment mieux jouer à l'homme-de-brou , souper chez M. le duc de Villars, conduire des dames en cabriolet et se donne

... Tout compte fait, madame, je préfère jouer aux cartes !

Afficher l'image d'origine

 

 

 

« A Gabriel et Philibert Cramer

[août 1761]

On envoie à monsieur Gabriel la feuille L, qu'il faudra un peu remanier . On demande les feuilles précédentes . On trouve cette histoire très amusante, et on est bien fâché qu'il y en ait eu une première édition . On apprend que messieurs Gabriel et Philibert n'impriment plus Mme Belot 1. On croit que messieurs Gabriel et Philibert se donnent beaucoup de bon temps, et on espère qu'ils se donneront un peu plus sérieusement à l'art des Elzévir et des Etienne . On se flatte que l'édition de Corneille leur fera honneur .

Quand monsieur Gabriel aura un peu de temps à lui il est prié de vouloir bien mettre par écrit, un petit mémoire au juste de tous les frais, avec la papier de Divonne, pour 200 exemplaires en beau papier, pour 2000 en papier ordinaire, pour la main-d’œuvre, pour ports et emballages .

Ni monsieur Gabriel , ni monsieur Philibert n'ont voulu voir l’Épître dédicatoire à l'Académie, ni les remarques sur Le Cid, Cinna, Pompée, etc. Ils aiment mieux jouer à l'homme-de-brou 2, souper chez M. le duc de Villars, conduire des dames en cabriolet et se donner du bon temps ; ils ont raison, mais j'en suis fâché et je désespère de les corriger . »

1 Voir lettre à Octavie Belot du 27 août 1761 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-37-122329684.html ; V* lui avait offert l'édition du Droit du seigneur .

2 L'expression n'est pas connue, on pense à un jeu de cartes (édition Bestermann).

NDLR : Effectivement, dans ma jeunesse on jouait à l'Homme noir, jeu de carte où l'on doit constituer des paires pour se débarrasser de celles-ci, faire choisir à l'aveugle une carte de son jeu au joueur le plus proche, et où le perdant se retrouve être le dernier à avoir en main le valet de pique (James).

 

Lire la suite

18/07/2016 | Lien permanent

je suis indigné qu'on me croie assez timide pour me venger ainsi

... Mis en ligne le 18/11/2020 pour le 7/9/2015

 

 

« Au professeur Théodore Tronchin

[6 septembre 1760]

Mon cher Esculape, vous m'écrivez comme si vous me soupçonniez d'être le chrétien auteur des Dialogues 1. Vous avez trop d'esprit et trop de goût pour ne pas sentir que cette rapsodie ne peut être de moi . C'est outrager le bon goût et moi que de m'attribuer une telle sottise 2. L'auteur est bien lâche de n'oser se nommer, et bien méchamment fou de l'avoir fait imprimer avec un V. à la tête, sous le titre de Genève . Ni vous ni moi n'estimons Vernet . Il y a un Genevois qui s'avise d'imprimer que Vernet est un fripon ; mais je le serais moi, si je vous disais que je ne suis point l'auteur de cette brochure, après l'avoir faite . Je suis fâché pour Genève qu'on soit assez peu connaisseur pour me l'attribuer, et je suis indigné qu'on me croie assez timide pour me venger ainsi de Vernet par une brochure . Ce n'est pas Vernet qu'on outrage par cette feuille, c'est moi , quand on a l'insolence de mettre la première lettre de mon nom au-devant de la feuille . On dit que cela fait beaucoup de bruit ; il est à désirer que celui qui a abusé de mon nom, soit connu . Souvenez-vous je vous en prie mon cher Esculape que je vous ai mandé que je souhaitais que l'on brûlât l'ouvrage, et qu'on punît le libraire et l'auteur . Mme Denis est aussi indignée que moi . Nous croyons connaître l'auteur, mais nous sommes plus sages que lui . »

1 Ce soupçon de Tronchin fait pressentir l'hostilité qui va se développer peu à peu en lui à l'égard de V*, et qui se manifestera à la mort de ce dernier .

2 V* a d'abord écrit cette, remplacé par une telle .

Lire la suite

07/09/2015 | Lien permanent

Voilà tout ce que je peux vous en dire pour le présent

... Marre des imbéciles qui se prennent pour des héros de la résistance en contrevenant, le verre à la main et les pieds sous la table, à la loi sur le confinement, qu'ils soient amendés, aient une gastro et pourquoi pas la Covid, ce ne serait que justice .

Revenons à des choses plus sérieuses : les impôts . Que faire, que dire ? Ceci : https://www.boursorama.com/videos/actualites/declaration-de-revenus-2021-ces-grosses-erreurs-a-eviter-2665c8ff2941d56c70f68914d12f53be

99,999% de ce qui est dit ne me concerne pas , heureusement (ou pas ? ).

Combien de fois puis-je sortir de chez moi ? Combien de temps cela va durer  ? Nos réponses à vos questions sur le confinement

 

 

 

« A Jacob Bouthillier de Beaumont

Je vous envoie, monsieur, le double de votre compte, signé de moi 1. Il n'est pas possible que M. Sahler ou un autre négociant vous donne un demi pour cent de commission, outre un demi pour cent d'escompte cela ferait douze pour cent par an, ce qui serait exorbitant et ruineux pour lui .

S'il vous convient, monsieur, qu'on stipule que vous serez toujours payé au bout de trois mois, cela vous fera par an une somme assez honnête . On pourra bien demander qu'il soit permis de vous payer quelquefois au bout de deux mois, mais je crois que cela sera très rare . M. Sahler est , je crois, un négociant de Montbéliard associé du trésorier du comté de Montbéliard et dépendances , je crois que son principal négoce consiste dans les forges du Montbéliard et des terres de Franche-Comté . Voilà tout ce que je peux vous en dire pour le présent . Je lui ai écrit, j'attends sa réponse, et je serai toujours prêt à vous marquer, monsieur, les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire.

16è décembre 1765 à Ferney. »

Lire la suite

11/04/2021 | Lien permanent

Il me semble qu'on aurait dû commencer dans toute cette affaire par examiner le fait dont il est question . La vérité eû

... Plutôt que présenter de plates excuses qui ne ressuscitent personne, le président Macron pourrait emprunter à Voltaire cette phrase titre, et puis passer à des choses plus urgentes,  mettre au point une solution faisant en sorte que l'Afrique cesse d'être une terre qu'on fuit en masse .

Picture

L'ONU présentera-t-elle un jour ses excuses ?

This photo illustrates how during the genocide, Rwanda was pretty much abandoned by the United Nations, specifically in the Democratic Republic of Congo (then Zaire). Now that Rwanda is doing well, the United Nations turn to them in making demands and asking favors. 

 

 

« A Charles Pictet

Monsieur,

La lettre que j'écrivis ces jours passés à M. Lullin est exactement conforme à la copie que vous me faites l'honneur de m'envoyer, elle n'est pas moins conforme à la vérité dans tous les points . Il me semble qu'on aurait dû commencer dans toute cette affaire par examiner le fait dont il est question . La vérité eût été bien vite reconnue et tout aurait été apaisé , deux ou trois fausses démarches ont causé bien des peines et des inquiétudes qu'on pouvait éviter . On est détrompé, mais trop tard . J'ai vu avec douleur les tristes suites de cette affaire . Si quelque chose pouvait me consoler dans le malheur public, c'est qu'au moins on me rend justice ; et la lettre dont vous m'honorez, monsieur, est assurément une de mes plus flatteuses consolations .

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments les plus respectueux

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney 6 février 1766. 1»

Lire la suite

27/05/2021 | Lien permanent

Page : 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175