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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

ce sont des bagatelles qui échappent, qui font l'amusement de la société pendant quelques jours et dont on ne se souvien

... Qu'il me soit permis de vous montrer/faire écouter Geek bagatelles qui vous prend à rebrousse-poils, c'est le moins que je puisse dire . Fans de Beethoven, vous allez  dire que ce n'est qu'Halloween qui joue les prolongations, et allez vite en consultation chez votre O.R.L. Smartphone et harmonie sont bien décidément inconciliables .

 https://www.youtube.com/watch?v=Qmm_tVa-vm0

Aussi, je vous donne volontiers et recommande un antidote de qualité en compagnie de cet homme exemplaire, Camille Gauthier, merrandier,  modèle de  simplicité qui réconcilie avec le vrai bon travail et la vie : https://www.youtube.com/watch?v=jsei4x9uXH4

 

Cet homme fait plus de bien à l'humanité que ces vedettes people qui grouillent aujourd'hui .

 

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

Au château de Ferney par Genève

11 novembre 1763 1

Les vieillards malades et presque aveugles sont, monsieur, de mauvais correspondants . Je n'ai conservé aucune de ces pièces fugitives dont vous me parlez ; ce sont des bagatelles qui échappent, qui font l'amusement de la société pendant quelques jours et dont on ne se souvient plus . On recueillait autrefois ces petits ouvrages du temps de Voiture et de Sarrazin quand ils étaient rares ; mais à présent on en est inondé . Si j'en retrouve quelques-uns, je me ferai un plaisir de vous les communiquer, quelques indignes qu'ils en soient 2.

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 L'original signé est passé à la vente Alfred C. Meyer à New York en décembre 1943 . L'édition William C. Holbrook , « Voltaire and Blin de Sainmore : an unpublished Voltaire letter », 1934, date de 1768 d'après une lecture fautive . La lettre à laquelle V* répond n'est pas connue .

2 Blin de Sainmore avait dû solliciter le concours de V* pour la composition de son Élite des poésies fugitives, 1764-1770 (voir par ex . : https://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10090873_00009.html

). Lorsque Blin de Sainmore et son collaborateur Luneau de Boisgermain publièrent les deux derniers volumes, 1769-1770, ils contiennent près de quatre vingts poésies de V*.

Voir : http://data.bnf.fr/12207208/adrien-michel-hyacinthe_blin_de_sainmore/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien-Michel-Hyacinthe_Blin_de_Sainmore

et : https://www.idref.fr/030710839

Voir : http://data.bnf.fr/fr/12207206/pierre-joseph-francois_luneau_de_boisjermain/

et : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/533-pierre-luneau-de-boisjermain

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Luneau_de_Boisjermain

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03/11/2018 | Lien permanent

empêchez, si vous pouvez, les araignées de se manger

Donneurs de sang bénévoles de Gex : vous êtes formidables. Vous avez été 168 à répondre favorablement et vous présenter à la collecte de Gex (01170), dont 10 nouveaux.

Vous avez sans doute été sensibilisés, en plus des efforts locaux, par la campagne du dimanche 14 qui était à l’honneur des donneurs de sang du monde entier.

Hier soir, l’équipe de collecte de l’EFS (Établissement Français du Sang) était K.O debout et celle de l’amicale des donneurs de Gex qui assure l’intendance fatiguée et heureuse.

Donneurs nouveaux, donneurs anciens, soyez fidèles au don, au moins deux fois par an.

 

donneurdesang.jpg

Passez d’excellentes vacances, et revenez en pleine forme pour les collectes futures, dont celle du 14 septembre à Gex.

 http://www.rhonealpes.dondusang.net/donami/sang.php

 

 

 

 

Volti, lui ne connut que la saignée qui ne profite à personne, pas même raisonnablement à lui ! En revanche il fût un remarquable donneur d'espoir pour beaucoup...

 

 

« A René-Louis de Voyer de PAULMY,  marquis d’Argenson

 

 

       Eh ! bien, Monseigneur, vous aurai-je bientôt assez importuné, assez assommé de mes paquets [dont la cinquième édition du poême sur La Bataille de Fontenoy] pour les princesses du Nord ? Que direz-vous de mon influence ? Tantôt, c’est pour la princesse de Suède [Ulrique, sœur de Frédérique, qui avait épousé le prince héritier de Suède et venait d’inviter Voltaire], tantôt c’est pour la csarine. Vous êtes bien heureux que je vous sauve le roi de Prusse cette fois- ci. Vous auriez vraiment un paquet pour le pape si vous étiez à Paris. Je suis comme l’Arétin, en commerce avec toutes les têtes couronnées, mais il s’en faisait payer pour les amadouer. Recevez mes  très humbles excuses pour cet énorme paquet  que vous pourrez faire partir par la première flotte que vous enverrez à la pêche à la baleine.

 

           Vous verrez par la lettre ci-jointe à cachet volant que j’adresse à M. d’Alion [Jean-louis d’Usson de Bonac, ambassadeur de France en Russie, par qui il fait parvenir ses œuvres à Catherine II et demande à être admis à l’Académie de Pétersbourg, étant déjà de celles de Londres, d’Edimbourg et Berlin], de quoi il s’agit, vous verrez que je veux des protections depuis Rome jusqu’à Pétersbourg, mais que surtout il me faut la vôtre. Ayez donc la bonté de me recommander à M. d’Alion comme le plus vieux serviteur que vous ayez.

 

           Je n’ai pas encore entendu parler de M. l’abbé de Tolignan, quoiqu’il ait les portraits du saint Père encore dans sa poche [V* recevra le portrait de Benoit XIV, à qui il disait qu’il lisait ses œuvres ; les médailles reçues en août, il dédiera Mahomet au pape]. J’ai peur qu’il soit un peu fâché, car chacun est jaloux, à ce que je vois, de sa petite négociation [pour lui procurer les médailles ; Tolignan était un ami de Mlle du Thil amie de Mme du Châtelet ; le cardinal Acquaviva et l’abbé de Canillac s’étaient aussi entremis].

 

           Je vous prépare une fête [Le Temple de la Gloire] pour votre retour. J’y couronnerai le roi de lauriers. En attendant vous recevrez une septième édition de Lille, et voici la sixième faite à Paris, de ce petit monument que j’ai élevé à la gloire de notre monarque. Dîtes-lui-en un peu de bien et empêchez, si vous pouvez, les araignées de se manger [expression qui revient quand il est question de faire la paix en Europe].

 

 

           Eh ! bien, il pleut donc des victoires ! Le roi de Prusse bat nos ennemis [bataille de Friedberg 8 juin 1745], et fait des épigrammes contre eux. Oh ! la belle et glorieuse paix que vous ferez !

 

 

           Voltaire

           16 juin 1745 au soir. »

 

 

 

Pour les amateurs de BD, avec un relent historique pourquoi pas !Benoit xiv et ses contemporains dans de "folles" (comme les herbes sauvages, indisciplinées ) aventures.Je l'ai pas encore lue, qu'en dites-vous, si vous connaissez ?

siecle des ombres benoit XIV.jpg

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://ombres.stryg...

 

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être à Paris et courir d'un bout de la ville à l'autre c'est la vie d'un fiacre

... ou d'un Premier Ministre nouvellement choisi !

 

 

« A Marie-Louise Denis

7 mars 1769

Il y a , ma chère nièce, dans votre lettre du 28 février un mot qui m'a percé le cœur . Vous voudriez, dites-vous, avoir une terre à une demi-lieue de Ferney ; ajoutez donc qu'il faudrait que Ferney fut dans le climat du Languedoc ou de la Touraine à portée de quelque grande ville . Vous ne pouvez marcher, votre santé se dérange souvent, vous n'aimez ni n'entendez l'agriculture, vous avez besoin de société et de secours ; rien de tout cela ne se trouve dans le pays barbare où je cultive la terre en attendant que je rentre à cinq ou six pieds de sa surface . Je vis absolument seul et cette solitude nécessaire à ma façon de penser serait affreuse pour vous . Vous ne pouvez supporter la campagne qu'avec du monde et des fêtes qui ne me conviennent plus ; je ne peux ni dîner ni souper sans qu'on me fasse la lecture ; la solitude est mon seul partage ; j'aurais voulu achever ma vie avec vous dans un faubourg de Paris et le faubourg serait encore trop éloigné pour vous du centre où vous êtes née . La Sibérie et Ferney sont précisément la même chose cinq mois de l'année . Il n'y a qu'un travail assidu de quinze heures par jour qui puisse faire supporter la vie sous quatre pieds de neige. Le bonheur d'un hibou n'est pas celui d'une fauvette . Je me suis prêté pendant quelques jours à un prince russe 1 que l'impératrice m'a envoyé avec des présents, des lettres charmantes et le livre de ses lois ; mais après lui avoir ouvert ma porte je la ferme à tout le reste de la terre .

Je ne retire rien de Ferney, mais je l'améliore et rebâtit tout le Châtelard . Il sera utile et délicieux ; j'entends délicieux pour six mois, car il y aura toujours six mois horribles à passer . Votre sœur se partage entre la campagne et la ville ; vous savez que je ne puis le faire depuis une certaine lettre d'une certaine femme 2. Il faudrait arranger nos affaires avec notre notaire ; mais c'est le plus plat et le plus opiniâtre de tous les garde-notes . Le jeune vieillard au nez haut qui vous doit de l'argent n'est pas homme à engager la présidente 3 dans mes intérêts . Son insupportable orgueil croit toujours qu'on lui a manqué quand on ne lui a pas écrit tous les huit jours ; il n'est appliqué qu'à son intérêt et à ses plaisirs et n'a jamais fait de bien à personne . Si la présidente avait lu les pages 151 et 180 de l'admirable poème des Saisons 4, si elle pensait comme Saint-Lambert ose penser et écrire, je pourrais en ce cas imiter votre sœur qui a pris le bon parti, et le seul qui puisse contribuer à la douceur de la vie .

Mme Du Deffand, que j'aime depuis plus de quarante ans, m'écrit des lettres charmantes . Elle et son amie 5 désirent fort de me voir ; mais tout cela serait fort difficile à ajuster . Il faudrait avoir une petite maisonnette dans le voisinage, car être à Paris et courir d'un bout de la ville à l'autre c'est la vie d'un fiacre . Et puis comment s'arranger avec ce misérable notaire, l'opprobre des garde-notes 6.

Les Deux Frères 7 pourraient fournir une occasion favorable ; mais Les Deux Frères ne pourront être établis à Paris que dans un an. De plus il y a eu du dérangement dans le régisseur de mon bien de Colmar . Il faut guérir cette plaie et cela demandera du temps . J'ai peur que cette affaire ne soit pas terminée avant l'hiver . Pour le Châtelard, il ira plus vite,il sera bâti pour recevoir la récolte et cette récolte sera fort mauvaise ; nous n'avons pu semer que le tiers tout au plus de l'ordinaire et les pluies ont gâté une grande partie de ce malheureux tiers . Le chapitre des accidents est toujours considérable . À l’égard de vos affaires, vous devez voir dix mille francs cette année de M. de Lézeau, en comptant huit mille d'anciens arrérages et de deux mille du courant . Vous devez recevoir autant de M. le maréchal de Richelieu . Il ne vous en coûtera qu'une lettre . Vous êtes sur les lieux, vous êtes à portée de consulter sur l’affaire de la succession de Guise ; mais je sais certainement que vous êtes en doit de demander une contribution sur les biens, sauf aux héritiers à partager entre eux le fardeau.

S'il y a quelques nouveautés dans les pays étrangers, je ne manquerai pas de vous les faire tenir par M. Lefèvre 8.

Je ne crois pas que vous puissiez voir M. de La Sourdière 9 ; mais vous ferez bien en cas que vous le voyiez et que vous lui écriviez de lui insinuer qu'il est d'une belle âme comme la sienne de ne pas absolument oublier ses anciens serviteurs . Je crois vous avoir mandé que je lui ai écrit ; mais certainement il ne me répondra point .

Je n'écris point à l'abbé Binet, il est trop occupé de ses ouvrages ; je ne suis pas mal avec Mme Binet 10, mais je ne la fatigue pas . Les enfants viennent aujourd’hui  dîner avec mon Russe . La maison Racle est presque toute dépeinte ; voilà de l'argent bien mal employé .

Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.

V. »

1 Prince Fédor Alexeievitch Koslowsky ; voir lettre du 26 février 1769 à Catherine II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/08/27/je-ne-sais-pas-ce-qui-est-arrive-a-notre-nation-qui-donnait-autrefois-de-gr.html

2 Mme de Pompadour ; voir lettre du 5 février 1754 à Mme Denis :  « A l'égard du placet que je vous ai adressé, et de la lettre à Mme de Pompadour, je remets le tout à votre volonté, à votre prudence. Peut-être ne faut -il rien faire du tout . C'est trop demander grâce. Il faut faire son paquet, souffrir en silence , et attendre la fin de mes peines de la mort. » .

3 Richelieu.

4Mme du Barry.

5Les numéros de pages renvoient à l'édition de 1769 des Saisons ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Saisons_(Saint-Lambert)

6 Mme de Choiseul ; mais V* se fait des illusions sur les sentiments de ces deux dames à son égard .

7D'après la lettre du 27 février 1769 à Mme Denis, ce « notaire » qui est « l'opprobre des garde-notes », donc des autres notaires, ne peut être que Louis XV, « l'opprobre » des autres rois de son temps . ce nom de code reviendra d'ailleurs pour le désigner .

Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/08/30/les-gens-qui-sont-dans-la-boue-a-ce-que-vous-dit-d-alembert-6512555.html

8Les Guèbres qui pourraient fournir à V* l'occasion de venir à Paris, comme Irène le fera plus tard .

9Marin.

10Sans doute Richelieu qui était sourd .Mme de Choiseul ; l'abbé Binet est Choiseul.

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08/09/2024 | Lien permanent

bannis loin de toi la Superstition, Fille de l'Imposture et de l'Ambition, Qui tyrannise la Faiblesse

...Il est de bon conseil encore ce jour, notre ami Voltaire .

 

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 Ô nom de Dieu ! au nom de Dieu, combien de tyrans ont écrasé/écrasent  les faibles



« A Frédéric II, roi de Prusse

[décembre 1758]

Ombre illustre, ombre chère, âme héroïque et pure,

Toi que mes tristes yeux ne cessent de pleurer,

Quand la fatale loi de toute la nature

Te conduit dans la sépulture,

Faut-il te plaindre ou t'admirer?

Les vertus, les talents, ont été ton partage;

Tu vécus, tu mourus en sage;

Et, voyant à pas lents avancer le trépas,

Tu montras le même courage

Qui fait voler ton frère au milieu des combats.

Femme sans préjugés, sans vice, et sans mollesse,

Tu bannis loin de toi la Superstition,

Fille de l'Imposture et de l'Ambition,

Qui tyrannise la Faiblesse.

Les Langueurs, les Tourments, ministres de la Mort,

T'avaient déclaré la guerre;

Tu les bravas sans effort,

Tu plaignis ceux de la terre.

Hélas! si tes conseils avaient pu l'emporter

Sur le faux intérêt d'une aveugle vengeance,

Que de torrents de sang on eût vus s'arrêter!

Quel bonheur t'aurait dû la France

Ton cher frère aujourd'hui, dans un noble repos,

Recueillerait son âme à soi-même rendue;

Le philosophe, le héros,

Ne serait affligé que de t'avoir perdue.

Sur ta cendre adorée il jetterait des fleurs

Du haut de son char de victoire;

Et les mains de la Paix et les mains de la Gloire

Se joindraient pour sécher ses pleurs.

Sa voix célébrerait ton amitié fidèle,

Les échos de Berlin répondraient à ses chants;

Ah ! j'impose silence à mes tristes accents,

Il n'appartient qu'à lui de te rendre immortelle. 1



Voilà, sire, ce que ma douleur me dicta, quelque temps après le premier saisissement dont je fus accablé, à la mort de ma protectrice . J'envoie ces vers à Votre Majesté, puisqu'elle l'ordonne. Je suis vieux elle s'en apercevra bien mais le cœur, qui sera toujours à vous et à l'adorable sœur que vous pleurez 2, ne vieillira jamais. Je n'ai pu m'empêcher de me souvenir, dans ces faibles vers, des efforts que cette digne princesse avait faits pour rendre la paix à l'Europe. Toutes ses lettres (vous le savez sans doute) avaient passé par moi. Le ministre,3 qui pensait absolument comme elle, et qui ne put lui répondre que par une lettre qu'on lui dicta, en est mort de chagrin .Je vois avec douleur, dans ma vieillesse accablée d'infirmités, tout ce qui se passe et je me console parce que j'espère que vous serez aussi heureux que vous méritez de l'être. Le médecin Tronchin dit que votre colique hémorroïdale n'est point dangereuse 4; mais il craint que tant de travaux n'altèrent votre sang. Cet homme est sûrement le plus grand médecin de l'Europe, le seul qui connaisse la nature. Il m'avait assuré qu'il y avait du remède pour l'état de votre auguste sœur,5 six mois avant sa mort. Je fis ce que je pus pour engager Son Altesse royale à se mettre entre les mains de Tronchin elle se confia à des ignorants entêtés, et Tronchin m'annonça sa mort deux mois avant le moment fatal. Je n'ai jamais senti un désespoir plus vif. Elle est morte victime de sa confiance en ceux qui l'ont traitée. Conservez-vous, sire, car vous êtes nécessaire aux hommes. »

1 Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth était morte au moment où Frédéric subissait la défaite d'Hochkirch, le 14 octobre 1758 . Le 6 décembre Frédéric écrivait à V* : « Jugez de ma douleur ... » voir :  « DE FRÉDÉRIC II

 Il vous a été facile de juger de ma douleur par la perte que j'ai faite . Il y a des malheurs réparables par la constance et par un peu de courage; mais il y en a d'autres contre lesquels toute la fermeté dont on veut s'armer et tous les discours des philosophes ne sont que des secours vains et inutiles. Ce sont de ceux-ci dont ma malheureuse étoile m'accable dans les moments les plus embarrassants et les plus remplis de ma vie.

Je n'ai point été malade, comme on vous l'a dit mes maux ne consistent que dans des coliques hémorroïdales, et quelquefois néphrétiques. Si cela eût dépendu de moi, je me serais volontiers dévoué à la mort, que ces sortes d'accidents amènent tôt ou tard, pour sauver et pour prolonger les jours de celle qui ne voit plus la lumière. N'en perdez jamais la mémoire, et rassemblez, je vous prie, toutes vos forces pour élever un monument à son honneur. Vous n'avez qu'à lui rendre justice; et, sans vous écarter de la vérité, vous trouverez la matière la plus ample et la plus belle.

Je vous souhaite plus de repos et de bonheur que je n'en ai. »

Le roi de Prusse ne fut pas content des vers de la lettre présente : « Je désire quelque chose de plus éclatant et de plus public . »; voir lettre du 23 janvier 1759 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f30.image

; et le 4 février 1759, Voltaire lui envoya l'ode suivante , page 462, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411324f/f472.image

2 Le roi de Prusse a adressé à sa sœur, la margrave de Baireuth, plusieurs épîtres en vers. On les trouve dans ses Œuvres posthumes, ainsi qu'une à milord Maréchal, où Frédéric parle longuement de la perte de cette sœur. (Beuchot.)

3 Le cardinal de Tencin que l'abbé de Bernis obligea de signer une lettre qu'il lui envoya pour rompre toute négociation, et cette adroite politique nous a valu la paix glorieuse de 1763. (édition de Kehl)-Voir aussi la lettre à Frédéric, du 19 mai 1759 : page 100 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f112.image

4 Frédéric II à V* le 6 décembre 1758 : « Je n'ai point été malade comme on vous l'a dit ; mes maux ne consistent que dans des coliques hémorroïdales et quelquefois néphrétiques »

 

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27/12/2013 | Lien permanent

Les tracasseries de Genève continuent toujours . Je crois qu’on ne s’en soucie guère à Paris

... Et pourtant, Mme Hidalgo voici un modèle selon votre coeur de bienfaitrice :

https://www.geneve.ch/fr/actualites/defi-quotidien-entret...

caricature anne hidalgo - Le blog de perrico

La poutseuse en chef

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

21 mai 1766 1

En réponse à votre lettre du 15, mon cher ami, je vous dirai que je viens de lire l’article 2 dont vous m’avez parlé ; tout mon petit troupeau et moi, nous en sommes transportés. J’ai fait l’acquisition, dans mon bercail, d’un jeune avocat qui est notre bailli 3, et qui est homme à plaider vigoureusement contre les intolérants.

Le buste en ivoire 4 d’un homme très-tolérant partit à votre adresse le 13 de ce mois. Il est vrai que c’est un vieux et triste visage, mais ce morceau de sculpture est excellent.

Je ne sais si vous avez lu une Vie de Henri IV, par un M. de Bury, qui s’est avisé, je ne sais pourquoi, de comparer notre héros à Philippe, roi de Macédoine, auquel il ne ressemble pas plus qu’à Pharaon. Je vous ai déjà dit que cet homme s’était déchaîné dans sa préface contre le président de Thou. Nous avons trouvé un vengeur 5 . Un de mes amis s’est chargé de la cause de de Thou contre Bury. Il a inséré dans cette défense quelques anecdotes assez curieuses. Je crois que cet ouvrage peut s’imprimer à Paris. Je le ferai transcrire, je vous l’enverrai, et vous en pourrez gratifier l’enchanteur Merlin.

Croyez-vous qu'en effet M. de Calas vienne faire un tour à Genève ?

Voici un petit mot pour son défenseur et celui des Sirven . Nos pauvres Sirven trouveront la pitié du public bien épuisée ; mais enfin nous serons contents si nous obtenons quelque justice . J'espère toujours que le factum de M. de Beaumont sera un chef-d’œuvre et un coup terrible porté au fanatisme .

J'attends les mémoires pour et contre Lally et le factum pour M. de La Luzerne 6. J'attends surtout le Fréret dont vous m'avez tant parlé .

Je n’ai point encore pu parvenir à me procurer un exemplaire du Philosophe ignorant 7. On dit qu’il est imprimé à Londres. Dès que je l’aurai, je ne manquerai pas de vous le faire parvenir.

Les tracasseries de Genève continuent toujours . Je crois qu’on ne s’en soucie guère à Paris, et je commence à ne m’en plus soucier du tout. Genève est une grande famille qui faisait fort mauvais ménage, et à qui le roi a fait beaucoup d’honneur en daignant lui envoyer un plénipotentiaire ; mais il sera aussi difficile d’inspirer la paix 8 aux Genevois que de remplacer Mlle Clairon à Paris.

Je vous prie, mon cher ami, de vouloir bien envoyer vingt-et-une livres à M. Duclos pour ma quote-part du service que nous avons fait pour monseigneur le dauphin . Il me semble que c'est une dette sacrée dont je dois m'acquitter au plus vite . Je vous aurai bien de l'obligation . Votre amitié sert dans toutes les occasions à la consolation de ma vie ; vous ne sauriez croire à quel point je vous regrette .

Il faut que je vous dise encore que M. le chevalier de Neuville, à qui vous avez eu la bonté d’envoyer à Angers une édition de mes œuvres, ne l'a point reçue ; le paquet devait être adressé, autant qu'il m'en souvient, à M. de Foureau, libraire à Angers . Je me flatte que M. Thomas a reçu le sien, mais pour celui de Racine, je crois que les éditeurs se sont moqués de nous . Je suis bien fâché qu'on n'ait pas commenté ce grand homme .

Ayez encore la charité, je vous en prie, de faire parvenir ce petit billet à Du Molard qui dit que vous savez sa demeure, laquelle j'ignore parfaitement . »

1 Copie contemporaine Darmstadt B., incomplète du début de l'avant-dernier paragraphe, Il faut que je vous dise […] Angers .

2 Sur le manuscrit, ce mot est suivi de tolérance, qui est une glose d'éditeur .

5 Voltaire lui-même, dans son opuscule intitulé le Président de Thou justifié ; voir https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Pr%C3%A9sident_de_Thou_justifi%C3%A9/%C3%89dition_Garnier

6 Henri-Gabriel de Briqueville, comte de La Luzerne, ayant pour adversaire Charles-Joseph Mauger de La Maugerie, aux démêlés durant de 1764 à 1780 . Voir : https://books.google.fr/books/about/Requ%C3%AAte_%C3%A0_M_le_lieutenant_g%C3%A9n%C3%A9ral_de.html?id=ks1BQwAACAAJ&redir_esc=y

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6552979w.r=cardinal+de+richelieu.langFR.textePage

8 Mot remplacé par concorde dans les éditions suivant la copie Beaumarchais-Kehl .

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13/08/2021 | Lien permanent

Je suis presque fâché de mourir quand je vois l'aurore du jour le plus heureux

"Je suis presque fâché de mourir quand je vois l'aurore du jour le plus heureux" : rassurez-vous, mourir n'est pas au programme pour moi (je vais faire attention avant de traverser la rue quand même !) et le jour heureux correspond à celui du vidage de nos guignols des pelouses sud-africaines .

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"Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir", voici ce que j'aurais bien vu écrit en grand sur la porte des chambres accueillant douillettement -beaucoup trop douillettement- ces chochottes de l'équipe de France de foot (je sais ! je sais ! pourquoi préciser le sport ! ) . Mais dès ce jour, ils vont pouvoir rentrer pantoufler et profiter de leur fric sans puiser davantage dans les caisses de la fédération .

Rama Yade , votre tacle était régulier !

Bachelot, Roselyne vous avez encore la vue courte et la myopie démagogique !   Les frais sont payés par la FFF , oui, certainement, mais qui fait rentrer des sous dans ses caisses ?

Je vous invite à voir l'article de Wikipedia sur le sujet : que lisez-vous à la rubrique "budget et financement" ?

- [modifier] ? c'est aussi mon avis, modifier !! Pour autant que je sache, une bonne partie de l'argent vient des jeunes et moins jeunes praticants qui payent leurs cotisations et licences à cette magnifique association à but non lucratif (loi 1901); une autre partie vient de subventions, donc des impôts de tous ordres, le footballeur de base payant donc deux fois pour gaver les instances dirigeantes et des Bleus qui baignent dans le fric à longueur d'année (les Bleus que je préfère ce sont bien sûr les Schtroumpfs  ) .

http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_fran%C3%A7aise_de_football#Budget_et_Financement

M. Domenech, vous et vos sélectionnés, vous entrez dans le livre des records de suffisance et inefficacité, ce qui ne surprend personne de lucide . Faites-vous oublier vite !

 

Revenons aux vraies valeurs de la vie : pour une amie très chère (et pour vous aussi aimables lecteurs ! ) : http://www.deezer.com/fr/#music/rhoda-scott


 

Par contre, souvenons-nous toujours de Volti et de sa pensée et ses actes autrement plus féconds .


« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

18è juin 1774

Mais mon cher ange, écrivez-moi donc. Ne me faites pas languir. Vous ne connaissiez pas le petit ouvrage De la Fatalité [de V* ; 1774, De la mort de Louis XV et de la fatalité]. J'en faisais peu de cas, et je ne savais pas qu'il eût produit un très grand bien.[V* écrivait le 17 à d'Hornoy qu'il lui envoyait « un petit écrit qui n'a pas peu contribué à faire inoculer quelques personnes »]

 

Est-il vrai qu'on a demandé au roi le retour de l'ancien parlement ?

 

Est-il vrai que M. le duc de Choiseul soit revenu ? n'aurait-il pas été plus beau et plus digne de lui de ne se point presser ?

 

Voilà de bons commencements . Je suis presque fâché de mourir quand je vois l'aurore du jour le plus heureux. Je vous ai écrit par M. Bacon [substitut du procureur général, sis Place Royale à Paris] . Vous recevez ce petit paquet par Mme de Sauvigny, et vous pourrez m'ouvrir votre cœur par la même voie. »

 

 

 

 

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18/06/2010 | Lien permanent

ne vous mêlez point de querelles théologiques

... Est-il plausible qu'un quelconque dieu existe et qu'on lui soit soumis ?

 

 

« A Jean-Benjamin Laborde

1er mai 1767

Notre Chabanon arrive ; il a la plus grande opinion de mon Orphée 1 de Versailles. Il nous a trouvés dans un grand embarras. Si mon Orphée trouve des épines dans ce meilleur des mondes, nous y trouvons des loups et des tigres. La boite de Pandore est inépuisable. J’espère que votre belle musique adoucira les mœurs.

J’ai trouvé enfin la brochure que vous demandez 2 ; je vous l’envoie, sachant bien qu’on peut tout confier à un homme aussi sage que vous. Ces petites plaisanteries des huguenots n’ébranlent pas votre religion ; elles n’ont jamais dérangé la mienne. J’ai été toujours bon sujet et bon catholique, et j’espère mourir dans ce sentiment.

Je suis bien fâché que M. Marmontel ait prétendu qu’il pouvait y avoir de la vertu chez les rois et chez des philosophes qui n’étaient pas catholiques. J’espère que la Sorbonne, qui est le concile perpétuel des Gaules, préviendra le scandale qu’une telle opinion peut donner. On dit que le révérend père Bonhomme, cordelier, prépare une censure admirable de cette hérésie 3. Vous qui cultivez avec succès un des plus beaux arts, vous ne vous mêlez point de querelles théologiques ; vous vous bornez à faire le charme de nos oreilles et celui de la société.

Que dites-vous de notre chevalier qui va faire l’éducation d’une mademoiselle de Provenchères ?4 On m’écrit qu’elle est charmante, et la vraie fille d’une mère qui l’était 5. Notre chevalier n’est pas un trop mauvais précepteur. Croyez-vous qu’il lui permette de mettre du rouge ? Pensez-vous que l’esprit qu’on donne 6 à la jeune enfant dégénère entre ses mains ? Faites passer la brochure à ce chevalier, et dites-lui combien je l’aime. »

1 La Borde lui-même. (G.Avenel.)

2 La Seconde anecdote sur Bélisaire .

3 Sans doute les Questions de Zapata.( selon Georges Avenel .)

5 Pétronille d'Avignon, femme de Guillaume Pavée de Provenchères ; Voir : https://www.geneanet.org/fonds/bibliotheque/?go=1&nom...=

6 L'édition Besterman omet le mot donne.

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15/11/2022 | Lien permanent

Vous m'avez mis au désespoir sans pouvoir affaiblir mes sentiments

http://www.deezer.com/listen-2467395

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« A Marie-Louise Denis

 

6è avril 1768

 

Je reçois, ma chère nièce, les deux procurations, et je réponds tout malade et tout faible que je suis à votre lettre du 1er avril . J'avais à cette date même envoyé à M. Damilaville un gros paquet concernant vos affaires . Il était adressé à M. d'Hornoy . Il y avait une lettre de huit pages pour vous et une autre pour M. de Laleu 1. Je lui ai adressé depuis un nouveau paquet pour le baron de Thun, ministre du duc de Virtemberg . Cette lettre était pour le convaincre et vous aussi que le bruit qu'il a fait courir que son maître m'a payé est très faux . Car quoique l'on ait pris des arrangements pour me payer à l'avenir en commençant au mois de juillet prochain, cependant on n'a pas seulement liquidé le compte de ce qui m'est dû jusqu'à présent . Cette lettre à M. de Thun devait vous faire voir qu'on vous trompe, et que je ne vous trompe jamais . J'ai aussi envoyé à M. d'Hornoy un mémoire qui regarde M. de Brosses 2, et je vous demandais un papier que ce P. de Brosses prétend vous avoir fait remettre il y a plusieurs années par M. Fargès . Ce papier est très important . De Brosses prétend qu'il contient un désistement formel d'une clause infâme qu'il avait glissée dans son contrat, clause par laquelle tous mes effets sans exception devaient lui appartenir, clause subreptice et punissable par les lois . On l'obligerait à se défaire de sa charge si cette infamie était publique . Je me plaignais que vous m'eussiez fait si longtemps un mystère du désistement qu'il prétend vous avoir donné ; et je m'en plains encore . Je priais dans toutes mes lettres M. d'Hornoy d'arranger mes revenus avec M. de Laleu, et de presser un procureur nommé Pinon du Coudray de vous faire payer une somme assez considérable qui doit rentrer au mois où nous sommes . Tous ces paquets ne contenaient que des arrangements pour vous faire toucher exactement votre pension de vingt mille livres indépendamment de M. de Richelieu et de la succession de la princesse de Guise . Vous auriez vu que je n'étais occupé que de vos intérêts et que je rendais à toute ma famille un compte très exact de ma situation .

 

La lettre de huit pages que je vous ai écrite vous marquait à la vérité ma juste douleur sur l'humeur cruelle que vous eûtes avec moi plusieurs jours de suite et à table 3. J'en étais ulcéré, et ma plaie saigne encore, mais le triste état où vous m'avez mis ne m'empêchera jamais de rendre ce que je dois à une si longue et si intime amitié . Il vous échappe quelquefois des traits qui percent le cœur et malheureusement vous me portez dans votre lettre du 25 mars un coup mortel qui n'est point un mouvement d'humeur, et qui n'est que trop réfléchi : je veux quand je verrai le duc de Choiseul pouvoir lui dire que je vous dois tout . Sentez-vous bien ce qu'un tel discours a d’outrageant pour un homme qui assurément ne va pas avec vous, et n'ira jamais au-delà de ses devoirs pour plaire à d'autres qu'à vous seule ? Vous ne doutez pas de l'effet qu'un tel sentiment de votre part a dû faire sur mon cœur profondément blessé . Il est à croire que nous ne nous reverrons jamais, et que je mourrai loin de vous dans ma retraite où je vais m'ensevelir . Mais assurément je ne justifierai pas les défiances outrageantes dont vous avez fait rougir mon amitié . Vous m'avez mis au désespoir sans pouvoir affaiblir mes sentiments .

 

La tracasserie entre Maton et Adam 4 doit vous paraître assez frivole et aussi méprisable qu'à moi . Maton est sensible : elle s'était imaginé très mal à propos qu’Adam insultait à son départ . Adam est un imbécile étourdi qui s'est cru accusé . Il n'a nulle mesure dans l'esprit mais il a le cœur très bon et il ne m'a jamais parlé de vous qu'avec attendrissement . Il faut oublier ces sujets chimériques de chagrin et même les sujets trop réels de ma douleur . Songez à mon âge, à ma faiblesse à mes maladies, pardonnons-nous l'un et l'autre . Les paquets de d'Hornoy vous seront renvoyés . Vous y verrez encore une fois combien j'ai été blessé, combien je vous aime et à quel point j'ai porté mes désirs de vous rendre heureuse . Il ne faut pas que l'humeur gâte ce que l'amitié fait sentir de consolation . »

 

1 Notaire à Paris . Voir lettre du 30 mars , page 86 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80039n/f91.image.r=.langFR

2 Le président de Brosses à qui il a acheté le comté de Tournay-Pregny-Chambésy, et avec qui il a été en procès ; voir lettres de 1761 .

3 Le 4 avril, il écrivait à ses neveux Florian , page 91 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80039n/f96.image.r=...

:

« Vous voyez les tristes effets de l'humeur . Vous savez combien Mme Denis en a montré quelquefois avec nous . Rappelez-vous la scène qu'essuya M. de Florian . Elle m'en a fait éprouver une non moins cruelle ... Je suis persuadé que la cause secrète de ces violences ... était son aversion naturelle pour la vie de la campagne ... »

et à Damilaville le 11 avril : « (La Harpe) avait persuadé Mme Denis de son innocence . Elle me sut très mauvais gré de lui faire perdre dans Mme de La Harpe une complaisante qui pouvait l'amuser pendant l'hiver . C'est à ce sujet que Mme Denis m'a traité bien cruellement ... »

Voir aussi la lettre à Mme Denis du 8 mars 1768 : http://www.monsieurdevoltaire.com/ext/http://voltaireathome.hautetfort.com/

4 La femme de chambre de Mme Denis et le père Adam .

 

 

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07/04/2011 | Lien permanent

j'ai des choses très importantes à vous communiquer, et qui vous feront plaisir

... Monsieur le président, seulement près de deux Français sur trois ont une opinion défavorable sur vous, et tous comptes faits une réélection  est mathématiquement possible, le nombre d'opposants divisant la masse électorale en miettes, un tiers de partisans suffirait . Non ? Je vais demand

 

« A Paul-Claude Moultou

A Genève, 9 décembre [1764] 1

Mon cher philosophe, tâchez de venir quelque jour dîner ou souper avec nous : j'ai des choses très importantes à vous communiquer, et qui vous feront plaisir . Vous pourrez rapporter en même temps le gros manuscrit qu'on vous a prêté . Il est extrêmement édifiant . Mais j'ai des nouvelles à vous dire qui vous plairont davantage . Je vous embrasse sans cérémonie ; je vous aime trop pour vous faire des compliments .

V. »

1 Bavoux et François, éditeurs de Voltaire à Ferney, 1860, lui ayant assigné la date de 1763, Moland l'imprime deux fois [5841, 10279], la première en changeant le quantième de l'année en 1764, sous l'impression que la lettre se rapporte aux difficultés de passeport de janvier- février 1765 . Cela semble peu probable ; néanmoins la lettre peut effectivement dater de 1764 .

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10/02/2020 | Lien permanent

Je ne peux m’imaginer que monsieur le Dauphin soit en danger, puisqu’on donne continuellement des fêtes

... Le prince consort Philip d'Edimbourg qui veut souffler sa nonante-neuvième bougie d'anniversaire , est dit dans un état inquiétant/récupérable, si les petits cochons microbes ne le mangent pas . Pas de Covid sous l'uniforme , ni de grippe aviaire ! Les médecins le disent hospitalisé pour "quelques jours" : voilà le genre de phrase qui me ferait frémir, elle sous-tend qu'il ne vous reste que quelques jours à vivre . Nous verrons , -et on peut le lui souhaiter-, s'il est plus vaillant que le Dauphin de France en 1765 . God save the  queen's husband !

https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/royaume-uni-le-prince-philip-epoux-d-elizabeth-ii-est-hospitalise-pour-une-infection_4308211.html

L'hospitalisation du prince Philip est due à une infection | La Presse

Je vous jure, Majesté, ce n'est pas une MST !

 

 

« A Henri-Louis Lekain  Comédien

ordinaire du roi

près de la Comédie Française

à Paris

J’ai reçu, mon cher ami, votre lettre du 24 Octobre, et vous devez avoir reçu à présent, par M. d’Argental, tout ce que j’ai pu faire pour votre bretonne Adélaïde. Je ne l’ai pas actuellement sous les yeux . Les maçons et les charpentiers se sont emparés de ma maison, et mes vers m’ennuient.

Je vous prie de me mander si vous êtes actuellement bien employé à Fontainebleau, si Mlle Clairon y a paru, et si elle y paraîtra, si on a joué Gertrude 1, et Ce qui plaît aux Dames 2.

Je ne peux m’imaginer que monsieur le Dauphin soit en danger, puisqu’on donne continuellement des fêtes. Sa santé peut être altérée, mais ne doit point donner d’alarmes. Mandez-moi, je vous prie, s’il assiste au spectacle, et s’il a vu votre Adélaïde ; je dis la vôtre, car c’est vous seul qui l’avez ressuscitée.

Adieu, je vous embrasse, et je vous prie de me dire des nouvelles, si vous avez le temps d’écrire.

V.

1er novembre 1765 à Ferney.



Comme on allait porter ma lettre à Genève, j’ai retrouvé quelques lambeaux de cette Adélaïde, que j’ai si longtemps négligée.

1°/ Je suppose qu’on a rayé dans votre copie ces quatre vers du 3è acte :

Mais bientôt abusant de ma reconnaissance,

Et de ses vœux hardis écoutant l’espérance,

Il regarda mes jours, ma liberté, ma foi,

Comme un bien de conquête, et qui n’est plus à moi 3.

Ces quatre vers sont bons à être oubliés.

2°/ Je trouve, dans ce même troisième acte, à la dernière scène, ces vers dans un couplet de Coucy :

Faites au bien public servir votre disgrâce.

Eh bien ! rapprochez-les, unissez-vous à moi , etc.4

Ce dernier vers n'a pas de sens . Il faut que le copiste se soit trompé ; il doit y avoir,

Rapprochez les partis, unissez-vous à moi . 

Je suppose qu’à la scène 5è et dernière du quatrième acte, vous tombez dans un fauteuil lorsque Coucy dit :

Il ne se connaît plus, il succombe à sa rage 5. 

Voilà, mon cher ami, tout ce que je puis vous dire sur une pièce qui ne méritait pas l’honneur que vous lui avez fait. 

Nous avons des pluies continuelles ; si la saison n’est pas plus belle à Fontainebleau, vos fêtes doivent être assez tristes.

 2è novembre [1765] »



2 Inspirés par le conte de Voltaire, Favart et Voisenon ont écrit une comédie : La Fée Urgèle ou Ce qui plait aux dames, jouée à Fontainebleau le 26 octobre 1765, puis au Théâtre-Italien le 3 décembre 1765 . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90674186.image

et https://fr.wikipedia.org/wiki/La_F%C3%A9e_Urg%C3%A8le

3Vers d'Adélaïde du Guesclin, ac. III, sc. 2, supprimés par la suite .

4 Ibid. ac. III, sc. 5 .

5 Cette indication scénique fut maintenue à l'ac. IV, sc. 5 de cette même pièce .

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24/02/2021 | Lien permanent

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