Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je n'ai rien oublié de ce qui peut servir à l'honneur de ma patrie et à celui de la vérité

... Garde à vous ! Fermez le ban ! Rompez !

Les quatre ans à tenir/venir ne vont pas être marrants , au train où l'on va .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

5 auguste 1767 1

Mon cher ami, Lacombe me mande qu'il imprime le mémoire 2 que je n'avais présenté qu'au vice-chancelier, aux ministres, et à mes amis. Je compte même en mettre un beaucoup plus grand et plus instructif à la tête de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. Cette nouvelle édition, consacrée principalement aux belles-lettres et aux beaux-arts, est augmentée d'un grand tiers. Je n'ai rien oublié de ce qui peut servir à l'honneur de ma patrie et à celui de la vérité. J'espère que cet ouvrage, aussi philosophique qu'historique, aura l'approbation des honnêtes gens. Mais si M. Lavaysse veut que ce monument, que je tâche d'élever à la gloire de la France, ne soit point souillé 3 par la réfutation des calomnies de La Beaumelle, il ne tient qu'à lui d'engager le libraire à en suspendre la publication, jusqu'à ce que celui qui a outragé si longtemps et si indignement la vérité et moi reconnaisse sa faute et s'en repente. Je ne peux qu'à ce prix abandonner ma cause ; il serait trop lâche de se taire quand l'imposture est si publique.

Je suis très affligé que le coupable soit le beau-frère de M. de Lavaysse mais je le fais juge lui-même entre son beau-frère et moi. Je vous prie de lui envoyer cette lettre, et de lui témoigner témoigner toute ma douleur.

Je vous embrasse bien tendrement.

V. »

1 Edition de Kehl .

2 Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/365

Sur ce mémoire, voir lettre Besterman, D 13358 . Pour sa part Wagnière écrit à Damilaville le 5 août 1767 que ce mémoire le « au désespoir » parce qu'  « on a été puni pour ce dont on se plaint. »

3 Les éditions donnent ne soit point impri[mé avec […].

Lire la suite

12/03/2023 | Lien permanent

On sera réduit à faire la paix . Dieu nous doint cette douce humiliation

... Mais, sacré nom de Zeus, quel gâchis en attendant cette paix, inéluctable pour peu que l'on y réfléchisse , en tout temps, en tout lieu .

 on-n-aime-guere-que-la-paix.jpg

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

conseiller

d'honneur du parlement

rue 1 de la Sourdière

à Paris

Aux Délices 8 mai [1758]

Mon cher ange, il doit y avoir une petite caisse plate qui contient quelque chose d'assez plat à votre adresse au bureau des coches de Dijon . Cette platitude est mon portrait . Un gros et gras Suisse, barbouilleur en pastel qu'on m'avait vanté comme un Raphaël, me vint peindre à Lausanne il y a six semaines en bonnet de nuit et en robe de chambre . Je fis partir ma maigre effigie par le coche de Dijon ou par les voituriers . Une Mme Rameau commissionnaire de Dijon s'est chargée de vous faire tenir ce barbouillage . Je vous demande pardon pour ma face de carême , mais non seulement vous l'avez permis, vous l'avez ordonné, et j'obéis toujours tôt ou tard à mon cher ange . Est-il vrai que La Fille d'Aristide 2 le juste a été aussi maltraitée par le parterre parisien que son père le fut par les Athéniens ? cela n'est pas poli . Heureusement vous aurez bientôt Mme du Boccage 3 qui revient dit-on avec une tragédie . Mme Geoffrin ne nous donnera-t-elle rien ?

Et l'ouvrage bigarré de l'Encyclopédie , comment va-t-il ? Mon divin ange avez-vous vu Diderot ? Veut-il accepter les articles qu'on m'avait confiés ? Avez-vous eu la bonté de donner ces paperasses à Mme de Fontaine ? Notre Tronchin reste trop longtemps à Paris . Il faut le renvoyer au plus vite à Mme de Grolée .4

J'ignore ce qu'on fait sur mer et sur terre . Il paraît que les chiens de la guerre , comme dit Shakespeare 5, cessent de mordre et même d'aboyer . Les Anglais admirent cette expression . Je suis toujours émerveillé de ce qui se passe ; celui que vous appeliez tous Mandrin il y a deux ans, il y a un an, devient un homme supérieur à Gustave Adolphe, et à Charles XII par les évènements . On 6 sera réduit à faire la paix . Dieu nous doint 7 cette douce humiliation . Cependant nous avons une assez bonne troupe aux portes de Genève . La nièce et l'oncle vous baisent les ailes .

V. »

1   Suivi de Vivienne sur le manuscrit ; Thieriot à qui V* écrit le même jour habitait rue Vivienne .

2   La pièce de Mme de Graffigny n'eût que trois représentations et ne fut pas reprise .

4   Ce paragraphe omis dans la copie Beaumarchais manque dans l'édition de Kehl et suivantes .

5   Dans Jules César Ac.III, sc. 1,v. 273 :ANTOINE.- « O pardonne-moi, masse de terre encore saignante, … et alors seront lâchés les chiens de la guerre ... »

6  Il semble que V* a d'abord écrit Il .

7 Subjonctif archaïque bien connu du verbe donner ; on le trouve couramment chez Marot et ceux du même style jusqu'au XVIIè siècle, voire au XVIIIè ; on ne doit donc pas le changer en doit comme l'ont fait les éditeurs du XIXè siècle .

 

Lire la suite

14/08/2013 | Lien permanent

c'est un Anglais qui jouera chez moi Jacques Rostbeef , nous voilà d'accord, comme les Russes et les Prussiens

... Brexit voté ! Brexit on a . Une première ministre qui joue le grande scène du II, très mal à la vérité . Voila une des manifestations tardives et inattendues de la maladie de la vache folle . Thanks a lot Brittany !

 Résultat de recherche d'images pour "theresa may  au parlement"

Ils sont faits pour s'entendre : Trump s'est taillé une cravate dans la veste de Theresa, icelle s'étant ceinturée du bord de pantalon du Donald (dites-moi si je me trompe !) .

 

 

« Au colonel David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

à Lausanne

Au château de Ferney 4è avril 1762 1

Un homme de poids 2, monsieur, à qui j'avais écrit une lettre lamentable au sujet de l'abominable aventure de Calas m'a répondu, que nous importe qu'on ait roué un homme, quand nous perdons la Martinique . De minnimis non curat pretor 3. Fort bien messieurs . Mais il fallait savoir défendre vos possessions, et ne pas faire expirer un innocent sur la roue . Plus je réfléchis sur ma pauvre patrie, et plus je regrette Lausanne . Il est vrai, monsieur, que je le regretterai moins à la fin d'avril puisque vous serez en Hollande .

Nous avons ici Lekain qui nous dit que le tripot de la Comédie-Française à Paris, va tout comme le grand tripot de la France, tout est délabré . Vive le petit théâtre de Ferney que vous et Mme d'Hermenches vous avez tant embelli . Je me flatte que nous aurons encore l'honneur de vous y voir tous deux avant votre départ . Nous apprenons nos rôles . Je rapetasse toujours quelque tragédie . Nous faisons un répertoire, nous formons un magasin . Cela vaut mieux que d'équiper des vaisseaux que les Anglais prendraient ; pour moi j'ai fait mon traité avec eux c'est un Anglais qui jouera chez moi Jacques Rostbeef 4, nous voilà d'accord, comme les Russes et les Prussiens . Je voudrais voir les rois qui sont en guerre jouer la comédie ensemble . Le roi de Prusse ne jouerait pas le rôle d'amoureux .

Adieu, monsieur, je vous prie d'agréer, vous et Mme d'Hermenches, et toute votre famille mes très tendres respects .

V.

Nos actrices vous aiment et vous attendent . »

1 L'édition P. Valkhoff de 1930 est limitée au premier paragraphe .

2 Richelieu ou peut-être Choiseul ? La lettre n'est pas connue .

3 Le prêteur ne se soucie pas des petits détails . La faute d'orthographe de prætor est curieuse, si la lecture de Besterman est juste ; V* écrit ordinairement ces mots avec un « e dans l'o » (œ) .

4 Jacques Rostbeef est un personnage du Français à Londres, de Boissy, 1727 . sur l'identité de l'acteur qui devrait jouer ce rôle, voir de Beer-Rousseau, p. 53-54, qui suggèrent que ce pouvait être Crofts . Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56516859.r=

 

Lire la suite

11/03/2017 | Lien permanent

l'arrêt peut n'être point injuste , voilà pourquoi il est très important de ne point accuser les juges

... N'est-ce pas Marine Le Pen ? N'est-ce pas Fanfoué Fillon ? Vous êtes assez aisés pour vous offrir de merveilleux avocats et assez grandes gueules pour crier au charron . J'aimerais que vous vous comportiez en citoyens, mais c'est sans doute trop vous demander , liberté-égalité-fraternité très peu pour vous, dur-dur de se comporter en justiciable commun quand on a si peu de bonne foi et si peu d'éléments à décharge  .

Résultat de recherche d'images pour "fillon le pen mises en examen humour"

 

Y a-t-il eu trêve dans les fraudes ?

 

Non ! alors ...

 

 

« A Henri Cathala

[mai-juin 1762] 1

J'envoie à monsieur Cathala la requête au roi que je viens de composer . Elle suffit s'il est vrai que la veuve Calas, son fils et Lavaysse et le malheureux père ne se sont point quittés depuis ce souper funeste . Ce fait seul dit tout . Il ne faut entrer dans aucun détail . Il ne faut que toucher le roi . Ce mémoire peut faire verser des larmes et effrayer les lecteurs . Si Mme Calas ose le signer, elle est innocente, et elle et son mari et Pierre et Lavaysse 2. Sinon ils sont tous coupables .

Monsieur Cathala peut envoyer ce mémoire par la poste à M. Damilaville, premier commis du vingtième . Ne cachetez point le mémoire . Avertissez-le seulement de la demeure de la personne à laquelle il faut le rendre .

Il n'y a qu'à mettre sur un carré de papier

 

  1. Damilaville est prié d'envoyer ce mémoire à …

 

Encore une fois tout dépend de cette grande vérité . La compagnie est-elle demeurée ensemble dans la même chambre depuis le souper ou non ?

J'ajoute à mon billet, que je crois les Calas innocents, et que les juges ont jugé selon les lois . Calas avait menacé son fils, ce fils est trouvé mort chez le père, des chirurgiens déposent qu'il n'a pu se pendre, l'arrêt peut n'être point injuste , voilà pourquoi il est très important de ne point accuser les juges . »

1 D'après le manuscrit olographe, sauf le dernier paragraphe, daté « 1762, fin » et « vers le 24 janvier 1763 » d'une autre main. L'édition Lettres inédites de 1863 la date d'avril ou mai 1762 . Le mémorandum dont parle ici V* ne fut pas composé ; voir lettre du 15 juin 1762 à Damilaville qui permet de dater ici avec une certaine précision .

Le duc de Villars écrit à V* le 26 mai 1762 : « Puisque vous souhaitez, monsieur, que je vous parle de la condamnation de Calas qui a fait tant de bruit je vous dirai ce que j'en sais de bonne part, en vous priant de ne point le répéter . Il n'est que trop vrai que cet homme qui avait déjà beaucoup maltraité le plus jeune de ses enfants, parce qu'il s'était fait catholique, a fait périr l'ainé par le même principe de fanatisme ; les mémoires qui ont été faits pour lui et ses complices ont fait naître dans les esprits des doutes là-dessus, mais ils sont entièrement contraires à la procédure, et c'est sur elle seule que ce malheureux a été jugé ; tout le monde le croit maintenant coupable, les protestants même qui sont à Toulouse n'osent plus en douter […] mais s’il était coupable, les autres l'étaient aussi ? Oui, sans doute, pourquoi donc n'ont-ils pas tous été condamnés à mort ? C'est que leurs juges trop indulgents, à ce qu'on dit, n'ont voulu punir que celui contre qui les preuves étaient directes et dans la crainte même qu'il ne parlât à la question plus qu'ils ne voulaient, ils eurent la précaution de la lui faire donner le plus légèrement qu'il fut possible . Je puis vous assurer que parmi eux il n'y avait point de fanatique, que le rapporteur est très éclairé et très sage et que si les conclusions des gens du roi avaient été suivies, les autres prévenus seraient également morts dans les supplices […] »

V* a noté sur le manuscrit « étrange lettre du duc de Villars qui croit les Calas coupables. »

Voir : http://www.justice.gouv.fr/histoire-et-patrimoine-10050/proces-historiques-10411/laffaire-calas-22774.html

2 François-Alexandre Gaubert de Lavaysse, hôte des Calas le soir du drame, dont le témoignage était loin d'être aussi décisif que le souhaitait V* . Voir lettre du 4 août 1762 à Lavaysse : « Les personnes qui protègent à Paris la famille Calas sont très étonnés que le sieur Gaubert Lavaysse ne fasse pas cause commune avec elles .[...]Monsieur Lavaysse en élevant la voix n'a rien à craindre .[...] »

 

Lire la suite

19/04/2017 | Lien permanent

Qui terre a, et qui plume a, guerre a

... Deux motifs de guerres, l'un n'excluant pas l'autre il est difficile de faire front, et il faut être un Voltaire pour en être capable .

Notre XXIè siècle , dans la suite de l'histoire éternelle, ne nous étonne pas en continuant à donner moult exemples de meurtres pour la conquête/vol de terres qui rapportent, mais est aussi en progrès pour accumuler le meurtre de ceux dont la plume déplait à des fanatiques/trouillards incultes .

pacifisme.jpg

 

 

« A Nicolas-Claude THIERIOT.
26 avril 1760
Je ne vous ai point encore remercié, mon cher et ancien ami, du beau calendrier des crimes des jésuites 1 ; ce n'est pas que je sois mort, comme on l'a dit au roi, mais je suis toujours faible et languissant. Si vous voulez me procurer guérison entière, envoyez-moi aussi le calendrier des insolences janséniennes 2: car encore faut-il avoir son almanach complet. Je tiens les uns et les autres également méchants; mais les jésuites ont des troupes régulières, et les jansénistes ne sont encore que des housards sans discipline. On m'a mandé qu'on avait mis à Bicêtre deux troupes d'énergumènes qui faisaient des miracles 3; il faudrait faire travailler aux grands chemins tous ces animaux-là, jésuites, jansénistes, avec un collier de fer au cou, et qu'on donnât l'intendance de l'ouvrage à quelque brave et honnête déiste, bon serviteur de Dieu et du roi. Vous me demanderez pourquoi je veux faire travailler ainsi jésuites et jansénistes : c'est que je fais actuellement une belle terrasse sur le grand chemin de Lyon, et que je manque d'ouvriers.
M. de Paulmy est-il parti avec M. Hennin, pour aller faire la Saint-Hubert avec le roi de Pologne? Il verra là vraiment une cour bien gaie et bien opulente, et un roi qui a bravement défendu son État.
On parle beaucoup de paix, à ce que je vois ; mais les Anglais envoient dix-huit mille négociateurs en Allemagne pour rédiger les articles, et arment une forte escadre pour en aller porter la nouvelle à Pondichéry.
Le roi de Prusse mettra en vers l'histoire du congrès, et la dédiera à Gresset ou à Baculard; en attendant, il est un peu pressé par les Russes et les Autrichiens. On prépare cependant de beaux divertissements à Vienne, pour le mariage de l'archiduc 4. Il est bien digne de la majesté autrichienne de donner des fêtes, au lieu d'envoyer l'héritier des césars à l'armée du maréchal Daun s'abaisser à voir tirer du canon. Cela est bon pour un petit marquis de Brandebourg, mais non pour le petit-fils de Charles VI.
Il me vient quelquefois des Russes, des Anglais, des Allemands; ils se moquent tous prodigieusement de nous, de nos vaisseaux, de notre vaisselle 5, de nos sottises en tout genre. Cela me fait d'autant plus de peine, à moi qui suis bon Français, que l'on ne me paye point mes rentes. Plaignez-moi, car, depuis quelque temps, je suis en guerre pour des droits de terre : Qui terre a, et qui plume a, guerre a. Cela ne m'empêche ni de planter, ni de bâtir, ni de faire jouer la comédie, ni de faire bonne chère. Je suis seulement fâché que mon ami Falkener 6 soit mort; je perds tous mes anciens amis. Restez-moi, et, puisque vous n'êtes pas homme à venir aux Délices, consolez-moi de votre absence en me disant tout ce que vous pensez, tout ce que vous voyez, tout ce que vous croyez, tout ce que vous ne croyez pas ; et, sur ce, je vous embrasse de tout mon cœur. »

3 Une recrudescence de l'activité des convulsionnaires venait d'être enregistrée à l'époque et cinq personnes avaient été envoyées à la Bastille . On sait que V* a mis en œuvre ces incidents au chapitre XXII de Candide, tout au moins dans la version du manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal .

4 Joseph-Benoit-Auguste, futur empereur, en 1765, sous le nom de Joseph II. Le 6 octobre 1760, il épousa Élisabeth de Parme, petite-fille de Louis XV qui mourut le 17 novembre 1763 ..

6 Sir Everard Fawkener , mort le 16 novembre 1758 .Voir lettre à Keate du 20 juin 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/07/il-me-parait-que-la-derniere-comete-n-a-pas-fait-grand-bruit-5424461.html

 

Lire la suite

26/04/2015 | Lien permanent

l’intolérance est aussi absurde qu’horrible

Suite à une charmante visite de l'équipe clunysienne ce jour au château de Voltaire , une visite "éclairs" ( au chocolat, et je m'en lèche encore les doigts !! ) , je me permets de leur faire un peu de pub pour le grand évènement qui va bien les occuper cette année : cluny a 1100 ans . Mazette ! Ils ont déjà plus de cent mille visiteurs par an, combien vont-ils en avoir cette fois ?

http://www.cluny2010.eu/

http://www.dailymotion.com/video/x98l2f_cluny-2010-en-lum...

moines cluny.jpg

Vous pouvez constater que l'esprit de tolérance est vif chez les voltairiens !

Et l'esprit de moquerie tout autant, ce qui justifie ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=HE1sf-pDoUs

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais dans le style kitch, il est difficile de faire mieux sur le sujet . Je ne sais si je  dois rire ou admirer l'art et la manière de "lire-chanter le Bottin" ou ici, le document de visite .

J'ai peur qu'un jour un trouvère complètement allumé vienne conduire  la visite à Ferney ! Je suis certain que ça aurait son charme, mais bon, nous avons assez de jours de pluie ici, n'en rajoutons pas !

Je m'offre le luxe de faire de la pub pour un monument "diablement"  fréquenté, cible entre autres de colère voltairiennes qui n'appréciait pas du tout le luxe des abbayes ni les taxes diverses qu'elles récoltaient sur le dos des plus pauvres, ceux-ci étant maintenus dans une crainte supersticieuse déplorable.

Autre temps, autres moeurs!  De nos jours l'Etat s'est substitué au clergé : les promesses de paradis laïc valent bien les promesses de paradis clérical ! Non ?

Mieux ou pire ?

Mé pi, pas pi ! comme on dit en Savoie (la "hiaute" ! )

 

Ici, il est d'actualité d'ouvrir le château dès le 3 avril, ce qui nous ferait gagner plus d'un mois d'ouverture. Je vous prie d'y penser et de profiter de cette saison où il n'y a pas encore trop de monde .

 

 

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

24 janvier 1763

 

                            Mon cher frère, on ne peut empêcher, à la vérité, que Jean Calas ne soit roué, mais on peut rendre ses juges exécrables, et c’est ce que je leur souhaite. Je me suis avisé de mettre par écrit toutes les raisons qui pourraient justifier ces juges, je me suis distillé la tête pour trouver de quoi les excuser, et je n’ai trouvé que de quoi les décimer.

 

                            Gardez-vous bien d’imputer aux laïques un petit ouvrage sur la tolérance qui va bientôt paraitre [il l’annonçait déjà le 6 décembre 1762 : « on dit qu’il paraitra quelque chose à l’occasion des Calas et des pénitents blancs », en spécifiant qu'« on attendrait que la révision eût été jugée »]. Il est, dit-on d’un bon prêtre ; il y a des endroits qui font frémir, et d’autres  qui font pouffer de rire ; car Dieu merci, l’intolérance  est aussi absurde qu’horrible.

 

                            Mon cher frère m’enverra donc la petite feuille qu’on attribue à M. Le Brun [La Renommée littéraire ; V* écrira à Le Brun pour lui faire part des fiançailles de Mlle Corneille le 26, et lui propose de signer le contrat (par procuration). Il écrira à Damilaville le 1er février : « C’est une aventure assez comique que j’ai eue avec Pindare-Le Brun en vous envoyant un paquet pour lui dans le temps que vous me dépêchiez ses rabâchages contre moi … Je l’accable de politesses qui doivent lui tenir lieu de châtiment.]. Mais est-il possible que Le Brun qui m’adressait de si belles odes pour m’engager à prendre Mlle Corneille et m’envoie souvent de si jolis vers, ne soit qu’un petit perfide ?

 

                            Nous marions Mlle Corneille à un gentilhomme du voisinage, officier de dragons, sage, doux, brave, d’une jolie figure, aimant le service du roi et sa femme, possédant dix mille livres de rente, à peu près, à la porte de Ferney [Claude Dupuits de La Chaux]. Je les loge tous  deux. Nous sommes tous heureux. Je finis en patriarche. Je voudrais à présent marier Mlles Calas à deux conseillers au parlement de Toulouse.

 

                            On dit la comédie de M. Dupuis [Dupuis et Desronais, comédie de Charles Collé, inspirée d’une nouvelle des Illustres Françaises de Robert Challe] fort jolie : cela est heureux. Le nom de notre futur est Dupuits [à Le Brun , il écrira que cette coïncidence « est d’un bon augure »]. Frère Thiriot doit être fort aise de la fortune de Mlle Corneille. Elle la mérite . Savez-vous que cette enfant a nourri longtemps son père et sa mère du travail de ses petites mains [Jean-François Corneille était « facteur de la petite poste dans les rues de Paris »] ? La voilà récompensée. Sa vie est un roman.

                           

                            Je vous embrasse tendrement, mon cher frère. Ecrasez l’Infâme.

 

 

 

http://www.dailymotion.com/video/x84nla_generique-les-env...

PS. : Si vous regardez bien le petit doigt de la main droite de Gunzo -moine de gauche- (un moine peut-il être de gauche ? oui, si ça lui permet de se retrouver à la droite de Dieu ! ), pour ceux qui ont suivi la série culte "Les Envahisseurs", vous voyez que David Vincent aurait déjà eu du fil à retordre au Moyen Age . Gunzo, envahisseur déguisé en moine ! Trop fort !!

 

 

 

 

Lire la suite

25/01/2010 | Lien permanent

or vous savez qu’il ne faut pas toujours condamner les filles sur les apparences

... Celle-ci par exemple ?

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/el...

 Péril imminent

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

23 janvier 1763 1

Divins anges, vous peignez les seigneurs genevois 2 du pinceau de Rigaud . Nous verrons si le prince 3 fera donner de bons ordres pour les souscriptions.

Je me hâte de justifier mademoiselle Corneille, que vous accusez avec toutes les apparences de raison, or vous savez qu’il ne faut pas toujours condamner les filles sur les apparences. Il est vrai qu’elle a fait plus de progrès dans la comète 4 et le trictrac que dans l’orthographe, et qu’elle met la comète pour neuf plus aisément qu’elle n’écrit une lettre . Mais le fait est qu’à l’aide de madame Denis, qui lui sert en tout de mère, elle est venue à bout d’écrire à son père, à sa mère, et à mesdemoiselles Félix et de Vilgenou 5. Nous avons chargé du paquet, il y a longtemps un citoyen de Genève ( c’est M. Micheli brevet de colonel suisse 6) qui s’en allait à Paris à petites journées, elle ne sait point la demeure de son père . Je crois aussi que mesdemoiselles Félix et de Vilgenou ont changé d’habitation : en un mot, on a écrit, cela est certain. (N.b. que la petite a écrit auparavant deux lettres à son père, à M. Corneille, directeur de la petite poste . Mais où ? elle n'en sait rien )

A présent disons un petit mot du tripot.

Il est bien difficile que je change d'avis sur Adélaïde ; je trouve une espèce de ridicule et de misère à mettre trois différents écriteaux l'un après l'autre sur ma porte . Je penserai toujours qu'il n'est pas possible d'attribuer en France à un prince de sang, une action horrible, à moins qu'elle ne soit bien constatée, et qu'il n'est pas plus permis de supposer que les Anglais aient demandé à l'un de nos princes le sang de son frère . En un mot, après avoir lu attentivement l'une et l'autre pièce, je ne fais nulle comparaison, et je trouve Le Duc de Foix moins mal écrit, et moins mal conduit qu'Adélaïde . La manière de juger ne dépend pas de nous ; vous savez que c'est un acte involontaire et nécessaire ; je ne peux voir que ce que je vois et sentir ce que je sens . Tant pis pour moi, si je sens, et si je vois mal .

Je suis encore plus inflexible sur l'idée de faire épouser Olympie par Cassandre, sans qu'il la connaisse . Je trouve cela faible, commun, nullement tragique, incompatible avec mon plan . Je me sens la plus mortelle aversion pour cette tournure ; ce n'est pas ma faute ; je me donne à vous comme Dieu m'a fait .

Des préfaces à Zulime, vous en aurez, mes anges, et c’est à mon grand regret ; car, sans me flatter, Zulime est un Bajazet tout pur, sans qu’il y ait un Acomat. Je suis plus difficile que vous ne pensez. Figurez-vous que quand j’envoyai Olympie pour être jouée à Manheim, je faisais correction sur correction, changement sur changement, carton sur carton, vers sur vers, précisément comme autrefois j’allais donner à mademoiselle Desmares des corrections par le trou de la serrure 7.

Donnez-moi quelques jours de délai encore, car je n’ai pas le temps de me reconnaître ; je vous l’ai déjà dit, vous ne me plaignez point ; je suis vieux comme le temps, faible comme un roseau, accablé d’une douzaine de fardeaux. Figurez-vous un ver à soie qui s’enterre dans sa coque en filant ; voilà mon état . Un peu de pitié, je vous prie.

Voilà un bien digne homme que M. le duc de Praslin ! Je suis à ses pieds : je vois que son bon esprit a été convaincu par les raisons des avocats, et que son cœur a été touché. Mais quoi , cette affaire sera donc portée à tout le Conseil, après avoir été jugée au bureau de M. d'Aguesseau ? Je n’entends rien aux rubriques du Conseil. A propos de Conseil, savez-vous que je crois le mémoire de Mariette le meilleur de tous pour instruire les juges ? Les autres ont plus d’itos et de pathos 8, mais celui-là va au fait plus judiciairement : en un mot, tous les trois sont fort bons 9. Il y en a encore un quatrième que je n’ai pas vu .10

Voici bien autre chose. Je marie mademoiselle Corneille, non pas à un demi-philosophe dégoûté du service, mal avec ses parents, avec lui-même, et chargé de dettes, mais à un jeune cornette de dragons 11, gentilhomme très aimable, de mœurs charmantes, d’une très jolie figure, amoureux, aimé, assez riche. Nous sommes d’accord, et en un moment, et sans discussion, comme on arrange une partie de souper. Je garderai chez moi futur et future ; je serai patriarche . Si vous nous approuvez mes bons anges, vous savez qu’il faut, je ne sais comment, le consentement des père et mère Corneille. Seriez-vous assez adorables pour les envoyer chercher, et leur faire signer : Nous consentons au mariage de Marie avec N. Dupuits, cornette dans colonelle-générale ? et tout est dit.

Que dira M. le duc de Praslin de cette négociation si promptement entamée et conclue ? Il m’a donné de l’ardeur. Je pense qu’il conviendrait que Sa Majesté permît qu’on mît dans le contrat qu’elle donne huit mille livres à Marie, en forme de dot et 12 pour paiement de ses souscriptions. Je tournerais cette clause ; elle me paraît agréable ; cela fait un terrible effet en province . Le nom du roi dans un contrat de mariage au mont Jura ! figurez-vous ! et puis cette clause réparerait la petite vilenie de M. le contrôleur-général. J’en écris deux mots à M. le duc de Choiseul et à madame la duchesse de Gramont 13. La petite est charmée, et le dit tout naïvement . Elle ne pouvait pas souffrir notre demi-philosophe 14. Au reste, vous sentez bien que mariage arrêté n’est pas mariage fait, qu’il peut arriver des obstacles, comme mort subite ou autre accident ; mais je crois l’affaire au rang des plus grandes probabilités équivalentes à certitude.

Mes divins anges, mettez tout cela à l’ombre de vos ailes.

N.B. - Hier il parut que les deux parties s’aimaient. Depuis ma lettre écrite, j’ai signé les articles. Si nous avions le consentement de la petite poste 15, je ferais le mariage demain . Ce n’est pas la peine de traîner, la vie est trop courte. »

1Manuscrit avec date autographe, ainsi que les deux parenthèses du paragraphe 2 (ajouts en bas de page), et toute la fin à partir de Voici bien autre choses ; l'édition de Kehl omet , d'après la copie Beaumarchais les paragraphes 4 et 5, de même que les autres éditions ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-3.html

2 Les Cramer .

3 Philibert Cramer .

4 La comète est un ancien jeu de cartes dans lequel les as sont supprimés, le 9 de trèfle est remplacé par une comète rouge, le 9 de carreau par une comète noire .

5 Les nièces de Titon du Tillet, qui avaient d'abord pris soin de Mlle Corneille .

6 Certainement François-Gratien Micheli qui pourtant ne semble pas avoir atteint le grade de colonel ; le nom de cette famille se prononce à l'italienne , et V* l'écrit Miqueli .

7 Pour le rôle de Jocaste dans Oedipe ; sur la Desmares, voir lettre du 22 octobre 1759 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/06/je-n-ai-point-cette-roideur-d-esprit-des-vieillards-mon-cher-ange-je-suis-f.html

8 Les Femmes savantes, III, 5 ; Molière .

9 Ceux d'Elie de Beaumont, Loyseau et Mariette .

10 Celui de Sudre .

12 et ajouté par V* au dessus de la ligne .

13 S'agit-il de la lettre du 25 janvier 1763 au duc et à la duchesse de Choiseul ? Il paraît plus probable que V* a déjà écrit une lettre antérieure à celle-ci où il évoque spécialement le rôle qu'il attribue au roi .

14 Vaugrenant .

15 Corneille père , voir lettre du 26 janvier 1763 à Cideville : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-3.html

Lire la suite

13/12/2017 | Lien permanent

Je suis à présent à sec, et accablé d’un ouvrage très considérable en faveur de la bonne cause

... Ce que devraient se dire tous les chefs d'états et de gouvernements au retour du G7 .

Ce qu'ils ne se diront pas, trop préoccupés de leur petit train train politique .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

6è juillet [1764] à Ferney 1

Mes divins anges, quoi ! toujours un rhumatisme ! Je conçois bien que nous autres agriculteurs des Alpes nous soyons souvent affligés de ce fléau , mais un ange! une dame de Paris, qui n’est jamais exposée aux malignes influences de l’air ! Non, ce n’est pas là une maladie de dame. Que dit à cela M. Fournier  ?2 Mon cher ange, qui n’a point de rhumatisme, écrit très proprement, quoi qu’il en dise ; et moi aussi, qui ai recouvré la vue jusqu’à ce que je la reperde. Cette vie est pleine de tribulations. Conservez votre santé, mes anges ; cela vaut mieux que des pièces de théâtre, et surtout que les pièces d’aujourd’hui. Je fais donc Pierre-le-Cruel, comme dit très bien M. de Thibouville . Je l’ai même confié à M. de Chimène . Ainsi je ne crois pas qu’on puisse en douter. Pour vous, mes braves conjurés, vous avez employé un jésuite pour faire les Roués. Je ne sais quel nom on donne à la pièce . Je sais seulement qu’elle ne ressemble pas à Bérénice.

Le petit jésuite dit qu’il est très loin de souhaiter qu’on l’imprime sitôt . Il fera tout ce que vous ordonnez pour Lekain . Il désire seulement qu’on donne un honoraire à un jeune homme 3 qui, depuis dix ans, a copié cinq ou six tragédies dix ou douze fois chacune, et à qui le petit jésuite doit quelque attention. Ledit défroqué ne veut jamais être connu, à moins qu’ayant été encouragé l’été par un petit succès, il n’en ait un grand pendant l’hiver, après avoir donné la dernière main à ses Roués.

Vous avez terminé noblement l’affaire du roi de Pologne, et je vous en remercie. Cramer viendra sans doute chez vous, et vous lui recommanderez de presser son correspondant d’Italie de dépêcher les livres qu’il a promis, et alors je les aurai.

Je suis toujours aux ordres de la Gazette littéraire, quoiqu’elle ait mis une certaine note trop flatteuse à l’extrait de Pétrarque, note à laquelle l’abbé de Sade s’obstine, dit-on, à me reconnaître.

Je suis à présent à sec, et accablé d’un ouvrage très considérable en faveur de la bonne cause 4. Mes chers anges, respect et tendresse.

V.

N.B. – Nous sommes perdus maman et moi si M. le duc de Praslin n' a pas décidé l'affaire des dîmes avant la Saint-Martin.

N.B. – J'ai vu le secrétaire parmesan Deleyre 5. Je l'ai reçu comme un homme recommandé par vous . »

1 Date complétée par d'Argental . L'édition de Kehl omet le post-scriptum .

2 Médecin .

3 Wagnière .

5 Alexandre Deleyre : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journalis... . Il a écrit l'article Fanatisme de l'Encyclopédie .

Lire la suite

27/08/2019 | Lien permanent

Il ne faut que vivre pour voir des choses nouvelles

 ... Comme celles-ci !

 

il n y a point de chat6880.JPG

 Je ne sais comment écrit ce chat, mais si je me fie aux traces qu'il laissse sur le toit et le pare-brise de ma voiture, il fait beaucoup de pâtés , plus que la comtesse certainement, quand même .

 

 

« A madame Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.

Aux Délices, 2 juillet [1756]

Vos lettres, madame, sont bien aimables; mais ce n'est pas sans peine qu'on jouit du plaisir de les lire. Il n'y a point de chat qui n'avoue que vous le surpassez beaucoup. Nous avons enfin au gîte ce célèbre Tronchin 1, qui vous était, je crois, très-inutile. Votre régime vaut encore mieux que lui. Ce sera à vous seule que vous devrez une longue vie. Jouissez-en dans le sein de l'amitié avec Mme de Brumath. Si je n'étais pas retenu dans mes Délices par ma famille, j'aurais pu avoir encore la consolation de vous voir à Strasbourg. L'électeur palatin avait bien voulu m'inviter à venir lui faire ma cour à Manheim. Je sens que j'aurais donné volontiers la préférence à l'île Jard. Vous savez d'ailleurs que j'ai renoncé aux cours.
Je ne sais pourquoi les parents du maréchal de Richelieu, qui sont avec lui devant Port-Mahon, ont fait courir le fragment d'une lettre 2 que je lui écrivis il y a plus de six semaines. Ils comptaient apparemment prendre le fort Saint-Philippe plus tôt qu'ils ne le prendront. M. le duc de Villars me mande 3 qu'il vient d'envoyer encore un renfort de six cents hommes et de deux cent cinquante artilleurs. On ne dit point qu'on ait pris un seul ouvrage avancé. Cependant il me paraît qu'on ne doute pas qu'on ne vienne enfin à bout de cette difficile entreprise. Elle deviendra glorieuse par les obstacles.
Vous ne vous attendiez pas, madame, qu'un jour la France et l'Autriche seraient amies. Il ne faut que vivre pour voir des choses nouvelles. Tout solitaire, tout mort au monde que je suis, j'ai l'impertinence d'être bien aise de ce traité. J'ai quelquefois des lettres de Vienne, la reine de Hongrie est adorée. Il était juste que le Bien-Aimé et la Bien-Aimée fussent bons amis. Le roi de Prusse prétend à une autre gloire, il a fait un opéra de ma tragédie de Mérope; mais il a toujours cent cinquante mille hommes et la Silésie.
Adieu, madame recevez mes respects pour vous, pour toute votre famille, et pour Mme de Brumath. »
 

1 Théodore Tronchin , le médecin, de retour de Paris .

2 Les vers qui font partie de la lettre du 3 mai 1756 à Richelieu. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/07/04/l...

3 Le fils du maréchal de Villars était en correspondance avec Voltaire depuis longtemps; mais la seule lettre de ce philosophe au duc, recueillie jusqu'à présent, est du 25 mars 1762.

 

Lire la suite

17/07/2012 | Lien permanent

puisse la paix qu'on demande être accordée, nos rentes sur la Compagnie des Indes être payées malgré les vaisseaux qu'on

... Voilà qui est nécessaire et suffisant, et d'une troublante actualité .

 

 

 

« A Jean-Robert TRONCHIN

à Lyon

Le petit Mathieu âgé de neuf ans et demi est venu tout seul et s'est fait servir sur la route , disant qu'il était à moi et que je payerai tout . Voilà un joli enfant . Je vous demande pardon , monsieur, des inutiles embarras que je vous ai donnés 1 . Il n'y a point de poste où je n'aie des excuses à vous faire .

Il n'est que trop vrai que M. de Richelieu est chargé d'une triste commission 2. Puisse-t-elle être heureuse, puisse la paix qu'on demande être accordée, nos rentes sur la Compagnie des Indes être payées malgré les vaisseaux qu'on nous prend, le crédit subsister malgré les emprunts et le commerce fleurir malgré les Prussiens et les Anglais .

Nous avons bu à votre santé en famille avec toute la tribu dont je suis . Buvez à la mienne qui est bien chétive . Adieu mon cher monsieur .

11 août [1757] »

2 Remplacer le maréchal d'Estrées qui pourtant vient de remporter une victoire : voir lettre du 6 août 1757 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/28/les-francais-ont-eu-l-honneur-de-coucher-sur-le-champ-de-bat.html

 

 

Lire la suite

04/12/2012 | Lien permanent

Page : 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179