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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il y a dans toute cette indigne affaire, une envie marquée de nous chagriner et de nous nuire, une animosité secrète qu'

 ... François  Hollande en Hitler en une d'un journal marocain :

http://www.ledauphine.com/france-monde/2015/01/30/hollande-en-hitler-en-une-d-un-journal-marocain

OK ! OK ! la liberté d'expression est là ! les Marocains se reconnaissent-ils dans ce journal ? Si oui, ce sont des abrutis profonds . Si non, qu'ils le disent haut et fort , et vite . 

 Heureusement qu'il existe un magnifique contrepoison : Voltaire ! et que , quand même , la folie n'est pas maitresse partout , comme le prouve le succès du Traité sur la tolérance : https://www.actualitte.com/societe/houellebecq-voltaire-charlie-hebdo-2015-annee-de-tolerance-et-d-expression-54766.htm

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

26 [janvier 1760] 1

Voici mon cher monsieur la copie de la déclaration que Mme Denis écrivit 2 hier 25 au soir, et a envoyé à Saconnex le 26 au matin . Je dépêchai hier à l'intendance à Dijon, à M. l'intendant à Paris, à M. le contrôleur général les mêmes mémoires que je vous adressai .

On dit publiquement qu'on nous a fait vivre cette avanie parce que je me mêle, dit-on, de prendre des mesures pour délivrer la province . Je ne sais qui a pu répandre le bruit que nous devons traiter pour le sel avec les fermes générales . On dit que le sieur Sédillot a fort encouragé les employés à faire cette violence à Mme Denis et à moi . Nous avons minuté une requête au roi en cas de besoin . Tout malade que je suis, je n'abandonnerai pas cette affaire . Il est certain par la déclaration de Mme Denis qui est dans la plus exacte vérité, que les commis sont dans leur tort . Mme Denis avait envoyé son secrétaire à neuf heures du matin endosser la permission à Saconnex . Elle le fut publiquement par lui . Et les commis ont supprimé ce fait essentiel dans leur procès-verbal . Il y a dans toute cette indigne affaire, une envie marquée de nous chagriner et de nous nuire, une animosité secrète qu'il est aisé d'apercevoir . On dit que le directeur de Mérin s'est vanté que le sel subsisterait malgré vous tel qu'il est, et que vous vous repentiriez de votre entreprise . J'ignore si la chose est vraie . Je ne suis sûr que de votre amitié et de votre prudence comme vous devez l'être du véritable et tendre attachement de votre très humble obéissant serviteur .

 

V.

 

Copie de la déclaration envoyée par Mme Denis au bureau de Saconnex le 25 janvier 1760, au soir.

Signifiée le 26 au matin

Nous Marie-Louise Mignot Denis, veuve de Nicolas Charles Denis, écuyer, capitaine au régiment de Champagne, correcteur de la Chambre des comptes de Paris, commissaire ordonnateur des guerres, chevalier de l'ordre de Saint-Louis etc. : promettons payer sur tous nos biens la somme à laquelle sera estimée la totalité de nos effets détenus à Saconnex, en cas qu'il en soit ainsi ordonné ; demandons qu'on nous rende nos chevaux et bœufs de labour, qui nous sont nécessaires . Protestant que nous avons envoyé consécutivement trois domestiques au bureau de Saconnex le 24 janvier, pour faire venir notre blé de Ferney pour la consommation de notre maison, avec billets de notre part, passeport de M. l'intendant de Bourgogne ; ordre positif à nos gens munis du dit passeport, d'écrire sur icelui la quantité de blé que nous faisions venir, par nos domestiques de campagne, pour notre usage suivant la permission de monsieur l'intendant ; que nous nous y serions transportés nous-mêmes, si nous n'avions été malades ; que notre secrétaire Jean-Louis Wagnière y a été de notre part, avec un autre domestique nommé Joseph Lyson .

Que le dit secrétaire a endossé l’ordonnance suivant l'usage, en présence de quatre personnes, et du nommé Joseph Lyson, que toutes les formalités ont été remplies.

Que s’il y a quelque erreur, ce que nous ne pouvons concevoir, cette erreur ne peut venir de nous ; et qu'enfin nous nous soumettons à payer ce qui sera jugé devoir l'être, étant prête même à consigner la somme qu'on voudra, entre les mains de tel juge, ou tel gentilhomme qu'on voudra choisir, en foi de quoi, nous avons signé et réservant tous nos droits . »

1 Manuscrit olographe avec pièce jointe originale portant deux additions de V* : « Signifiée le 26 au matin » dans le titre ; « et réservant tous nos droits » à la fin du texte . Sur cette affaire, voir lettre du 24 ou 25 janvier 1760 à Fabry : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/27/le-ble-et-les-equipages-ont-ete-saisis-par-le-brigadier-qui-a-dit-que-je-ne.html

2 V* a d'abord écrit envoya, rayé .

 

 

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31/01/2015 | Lien permanent

Cette excommunication est un reste de la barbarie absurde dans laquelle nous avons croupi

...

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 http://lesclapotisdunyoyo2.blogspot.fr/2011_05_11_archive...

 

 

 

 

 

« A Henri-Louis Lekain

Au château de Ferney [vers le 7 août 1761] 1

Mon cher Roscius je vous écris rarement, la poste est trop chère pour vous faire payer des lettres inutiles . Je sollicite M. d'Argental pour le jeune débarqué et dégoûté de Prusse . Vous pouvez lui dire que j'ai mieux aimé m’adresser à celui qui tire mes amis de prison qu'à celui qui les y fait mettre 2.

J'ai lu le mémoire de votre avocat contre les excommuniants . Il y a des choses dont il est à souhaiter qu'il eût été mieux informé . J'avais écrit il y a quelques années au confesseur du pape 3, à un théologien pantalon de Venise 4, à un preté buggerone de Florence 5, et à un autre de Rome 6 pour avoir des autorités sur cette matière . Je crois avoir remis les réponses entre les mains de M. d'Argental .

Cette excommunication est un reste de la barbarie absurde dans laquelle nous avons croupi . Cela fait détester ceux qu'on appelle rigoristes . Ce sont des monstres ennemis de la société . On accable les jésuites et on fait bien, ils étaient trop insolents, mais on laisse dominer les jansénistes, et on fait mal ; il faudrait pour saisir un juste milieu, et pour prendre un parti modéré et honnête étrangler l'auteur des Nouvelles ecclésiastiques 7 avec les boyaux de frère Berthier .

Sur ce je vous embrasse .

V. »

1 Editon Lekain : sans date ; édition Lefebvre datée du 8 août 1761 ; la lettre semble avooir été écrite vers la même date que celle du 7 août 1761 à Mlle Clairon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/07/introduire-dans-la-piece-de-sophocle-une-partie-carree-d-ama.html

2 Richelieu .

5 Ce « b... de prêtre » de Florence n'est pas connu . Voir : http://www.omosessuale.it/buggerone.php

6 Non connu .

 

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10/07/2016 | Lien permanent

Qu'on s'est trompé dans tous ses projets, et que la grandeur est entourée de précipices !

... La grandeur ! la grandeur ! si on peut encore parler de grandeur en parlant de la fonction de président de la république quand on évoque Nicolas Sarkozy Ier ou Fanfoué Hollande . Erreurs dans les projets -quand il y en a -, trouille du précipice qu'est  une non réélection, voila bien ce qui définit nos tristounets dirigeants , actuel et passé  .

Je suis pour la déchéance de présidence en cas d'atteinte à la Nation française , suis-je tenté de dire devant le grand-guignolesque débat sur la reforme de constitution, qui c'est sûr, va permettre aux jeunes de trouver du travail, un travail qui ne les laisse pas crever de faim !

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Aux Délices 5è février 1761

Madame, pardonnez encore à un pauvre vieillard malade, prêt à quitter le plus misérable des mondes possibles, pour aller voir s'il est digne d'un meilleur ; pardonnez-lui s'il n'écrit pas de sa main à Votre Altesse Sérénissime, et s'il n'ose lui envoyer un paquet, dont le port serait une indiscrétion avec un comte de l'Empire, mais une princesse de Saxe ne prendra pas garde aux frais ; je ne trouve que cette façon de lui faire parvenir sûrement mes hommages . Elle verra par cette quatrième lettre du commissionnaire Oboussier , combien la voie des chariots de poste est infidèle . Si elle daigne envoyer à Mme de Bassevitz un des deux exemplaires, elle prendra la voie la plus convenable, les princes font tout ce qu'ils veulent, et surtout les princesses . S'il en est ainsi, madame, renvoyez donc les huit mille hommes que Votre Altesse Sérénissime nourrit, à moins qu'ils ne vous paient régulièrement . Je suppose que dans de telles circonstances elle a un agent à Paris, et si elle n'en a point, j'ose toujours lui proposer le Genevois Cromelin à très bon marché .

Est-il vrai , madame, que le roi de Prusse soit dangereusement malade 1? est-il vrai que le roi de Pologne soit mort ? Voudriez-vous du trône de Pologne, madame ? Quel pauvre trône ! Et que tous les rois de la terre sont à plaindre ! Je en connais d'heureux que le roi de Danemarck . Je suis persuadé que la grande maîtresse des cœurs est de mon avis . Voyez quelle serait votre situation si la souveraineté de Dresde était restée dans votre branche ! Ceux à qui Charles Quint donna votre héritage, pensaient-ils que l'électorat ferait le malheur de leurs descendants ? Qu'on s'est trompé dans tous ses projets, et que la grandeur est entourée de précipices !

On prétend madame, que la princesse votre fille 2 fera le bonheur d'un prince d'Angleterre, c'est assurément le plus beau présent qu'on puisse faire à cette nation .

Je n'écris plus au roi de Prusse, je renonce à lui, il n'a que de l'esprit, et de l'ambition, il ne m'aidera ni à vivre, ni a mourir ; à mon âge on ne doit s'attacher qu'à un cœur comme le vôtre ; je trouve en vous tout ce que je désire en lui . S'il eût eu vos vertus , je l'aurais adoré . Je ne fatigue point cette fois Votre Altesse Sérénissime d'une lettre pour Mme de Bassevitz, je ne veux d'autre consolation dans ma souffrances que celle de vous ouvrir mon cœur, et de mettre aux pieds de Votre Altesse Sérénissime, mes vœux ardents pour elle, et pour toute votre auguste famille .

Le vieux Suisse V. "

1 La duchesse répondra le 28 février 1761 : « Il n'est assurément pas malade . Il se réjouit à Leipzic de ses exploits, de ses succès . Pour le roi de Pologne j'ignore ce qu'il fait et s'il existe . »

2 En fait , ce fut une autre princesse allemande, Charlotte-Sophie von Mecklenbourg-Strelitz, qui épousa George III le 8 septembre 1761 ; la duchesse répondra d'ailleurs le 28 février 1761 : « Pour ma fille je doute extrêmement qu'elle soit destinée à porter une couronne ou à passer la mer . Il est vrai que depuis la mort du roi George second elle a souvent brillé dans les gazettes , mais […] ces messieurs les gazetiers […] marient et démarient selon leurs fantaisies et sans que leurs oracles tirent à conséquence . J'ai eu cependant la faiblesse de m'en trouver choquée plusieurs fois . Par là même vous jugerez monsieur du peu de probabilité qui se trouve dans cette nouvelle . »

 

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05/02/2016 | Lien permanent

Je sais à quel excès pourrait se porter une cabale dangereuse de fanatiques qui n’ont que trop de crédit

... Oui , méfions-nous, car même un crédit légitime issu des urnes n'est pas une garantie de qualité, comme nous l'a montré récemment le parti national-socialiste (nazi) et son chef Adolf de triste mémoire . Extrêmes, qu'ils soient de droite ou de gauche, religieux ou agnostiques sont des plaies pour la santé du monde , espérons que leurs divisions perdurent et les rendent inefficaces .

Pour info :

http://www.histoiredelafolie.fr/psychiatrie-neurologie/fanatisme-article-du-dictionnaire-philosophique-par-voltaire-1838

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Comprenez-vous ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Aux Délices 5è mai 1764 1

Je reçois, mon cher frère, votre lettre du 28 d’avril . J'espère que frère Cramer vous fera tenir bientôt les 24 autres exemplaires qu'il m'a promis de vous envoyer . Il m’assure qu’il a ôté mon nom qu’il avait mis malheureusement à la tête des Contes de Guillaume Vadé, et qu’il n’en paraîtra pas un seul exemplaire avec ce malheureux titre . Je vous demande en grâce de me renvoyer la lettre que je vous écrivis à ce sujet (c'est celle du 18è avril)2 . Ceux à qui vous l'avez montrée l'ont empoisonnée . On lui a écrit que je m'étais plaint à vous de la manière la plus dure et la plus humiliante pour lui . Vous savez qu'il n'en est rien ; rendez-moi , je vous prie, le service de lui mander combien vous êtes indigné contre ceux qui troublent la société par ces infâmes calomnies . Je ne vous ai certainement jamais parlé de lui qu'avec estime et amitié, c'est un de nos frères ; rendez-moi justice auprès de lui, je vous le demande instamment . Cette aventure me fait une peine extrême . Renvoyez-moi ma lettre, et écrivez-lui-en une qui mette du baume sur sa plaie . Au reste, je ne prends nul intérêt à Guillaume Vadé, ni à son recueil, ni aux autres pièces qu’on a pu y insérer ; et pour peu que l’on trouve dans ce recueil des choses trop hardies, qui me seraient sans doute imputées, je vous demande en grâce de dire à M. de Sartine que non seulement je n’ai nulle part à ces pièces, mais que j’en demande moi-même la suppression, supposé qu’on me les attribue. Je sais à quel excès pourrait se porter une cabale dangereuse de fanatiques qui n’ont que trop de crédit. J’avais, dans Mme de Pompadour, une protectrice assurée ; je ne l’ai plus. Je suis dans ma 71è année, et je veux finir mes jours en paix . Je suis une victime échappée au couteau des prêtres 3; il faut que je paisse en repos dans les pâturages où je me suis retiré. Que nos lettres, mon cher frère, ne soient que pour nous et pour les adeptes . Je vous embrasse tendrement, écr l'inf tant que vous pourrez . »



3 Amusante exagération, bien dans le ton des lettres à Damilaville .

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04/06/2019 | Lien permanent

échauffez les tièdes : c’est une belle occasion d’inspirer de l’horreur pour le fanatisme ... Monstres persécuteurs, qu’

... Entendez-vous M. Macron, et tous vos collègues dirigeants de pays dits démocratiques ? Vous n'avez qu'à appeler, et conduire , ainsi qu'il est dit, "sept ou huit" personnes . C'est jouable , souvenez-vous des" Sept Mercenaires" et des "Sept Samouraïs", vous avez les modèles , au travail , même si vous n'en revenez pas tous vivants (politiquement parlant ) . Il y a urgence .

Les 7 Samouraïs

L'Est : à pied ...

 

Les Sept mercenaires en DVD : Les Sept mercenaires DVD - AlloCiné

L'Ouest : à cheval

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

25 auguste [1766]

Le roi de Prusse, mon cher philosophe, me mande 1 qu’il aurait condamné ces cinq jeunes gens à marcher quinze jours chapeau bas, à chanter des psaumes, et à lire quelques pages de la Somme de saint Thomas. Gardez-vous bien de dire à qui il a écrit ce jugement de Salomon. Il faut qu’on tourne les yeux vers le Nord, le Midi n’a que des marionnettes barbares. Vous savez qu’on vient de donner en Scythie le plus beau, le plus galant, le plus magnifique carrousel 2 qu’on ait jamais vu : mais on n’y a brûlé personne pour n’avoir pas ôté son chapeau. Je suis fâché que vous ne soyez pas là. Tout ce que j’apprends de votre pays fait hausser les épaules et bondir le cœur. Je crois que vous verrez bientôt le mémoire d’Élie de Beaumont en faveur des Sirven, et que vous en serez plus content que de celui des Calas.

Je recommande les Sirven à votre éloquence. Parlez pour eux à ceux qui sont dignes que vous leur parliez ; échauffez les tièdes : c’est une belle occasion d’inspirer de l’horreur pour le fanatisme.

Si vous avez oublié l’ami Vernet, voici une occasion de vous souvenir de lui 3. On dit que cette autre tête de bœuf dont la langue doit être fumée 4 mugit beaucoup contre moi. En avez-vous ouï dire quelque chose ? Je brave ses beuglements et ceux des monstres qui peuvent crier avec lui. J’ai peu de temps à vivre, mais je ne mourrai pas la victime de ces misérables. Je mourrai en souhaitant que la nature fasse naître beaucoup de Français comme vous, et qu’il n’y ait plus de Velches.

Je voulais vous envoyer une facétie sur Vernet 5, je ne la retrouve point ; la perte est médiocre.

Ah ! mon cher maître ! que les philosophes sont à plaindre ! Leur royaume n’est pas de ce monde 6, et ils n’ont pas l’espérance de régner dans un autre.

Monstres persécuteurs, qu’on me donne seulement sept ou huit personnes que je puisse conduire, et je vous exterminerai. »

1 Lettre du 7 août 1766 , que V* résume assez exactement ici : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6450

2 Ce carrousel fut le sujet d’une ode que Voltaire intitula Galimatias pindarique sur un carrousel donné par l'impératrice de Russie  ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome8.djvu/504

3 Allusion à une déclaration du 23 août 1766 dont l'original daté et signé par V* est conservé à la BNF ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/507

5 A la suite de La Lettre curieuse de Robert Covelle. La déclaration dont il est question est note 3 ci-dessus .

6 Évangile de Jean , XVIII, 36 : https://saintebible.com/john/18-36.htm

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16/11/2021 | Lien permanent

Vous en userez comme il vous plaira ... Il y a quelque chose en campagne que vous ne devez pas négliger

... Entendez-vous M. le recteur Chems-eddine Hafiz qui jouez une version rebattue du "oui-mais" ; d'accord pour soutenir le président, mais à condition qu'il ne se conduise pas en homme politique, ce qui est, avouez-le, parfaitement impossible. Donc cher recteur , foin d'hyprocrisie, et reconnaissez que vous n'avez ni la volonté ni le pouvoir d'influencer en bien la communauté musulmane , laquelle n'est pas capable d'éradiquer ses extrêmistes . Essayez de vous souvenir, ou d'apprendre, qu'en France, et quelques autres pays catholiques, au XVIIIè siècle, on n'hésita pas à démanteler la sacro-sainte Compagnie de Jésus , puissante mais corrompue. Sunnites, chiites, kharidjistes, etc.,  -j'en passe et des moins bons,- faites le ménage chez vous plutôt que de crier comme des vierges effarouchées dès qu'on tente de laver votre linge sale .

https://www.lepoint.fr/politique/macron-tres-attendu-sur-...

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 3 juin 1765]

Vous me contredites, mon cher Gabriel en écrivant 1 qu'on vous a remis un m[anu]s[crit] etc. tandis que je mande qu'on l'a envoyé de Paris . Vous faites entendre que c'est moi qui vous l'ai donné , et cela peut me compromettre avec M. l[e] D[uc] d[e] P[raslin] mais je tâcherai de réparer cette contradiction qui pourrait me causer beaucoup de désagrément .

Je vous assure que les conseils à un journaliste 2 et ce plat panégyrique ne sont pas dignes de votre presse . Vous en userez comme il vous plaira . Mais les journaux de Sheurler 3 m'étaient plus essentiels, et vous seraient d'une plus grande utilité que ces misères, croyez-moi . Il y a quelque chose en campagne que vous ne devez pas négliger . Ou mandez-moi nettement si vous n'avez pas écrit en Hollande pour avoir les journaux depuis 1725 , jusqu'à 1735, ou écrivez, mais ne me laissez pas dans l'embarras où je suis depuis trois mois . Je vous prie de me faire avoir ces dix années de journaux depuis 1725, et l'histoire de Moïse par Gaulmin 4, imprimée à Francfort et à La Haye à vos correspondants . Mandez qu'on adresse ces deux paquets par les chariots de poste à M. Souchay, négociant à Genève , qui paiera les paquets et le port . Mille tendres amitiés .

V. »

1 La lettre de Cramer commence par : « Il y a deux mois que l'on remit entre mes mains un manuscrit plein d'esprit et de raison [...] » ; voir lettre du 1er juin 1765 à Cramer .

2 Il doit s'agir de la Lettre sur les inconvénients attachés à la littérature, composée vers 1740 et qui figure dans le premier volume des Nouveaux mélanges publié en 1765 ; voir : http://laviedoru.over-blog.com/2016/12/voltaire-sur-les-inconvenients-attaches-a-la-litterature-lefevre-critique-theatre-salons-academie-francaise-merite

4 Gilbert Gaulmin a traduit et édité l'ouvrage anonyme De vita et morte Mosis, 1629 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8597417.image

Voir : https://data.bnf.fr/12111437/gilbert_gaulmin/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_Gaulmin

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03/10/2020 | Lien permanent

il est essentiel d'avoir dans Paris une femme active et courageuse qui pare les coups et qui sache parler fortement aux

... Non ! non ! non ! ce n'est certainement pas Anne Hidalgo.

Possiblement l'héroïne de "A Woman of Paris" de Charlie Chaplin , qui a ma préférence ? De 1923 . Qui sait ?

https://www.youtube.com/watch?v=9iSnTixkHos&ab_channe...

Long_Poster_of_A_Woman_of_Paris_A_Drama_of_Fate_(1923).jpg

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

21è mars 1768

Mon très cher et très vrai philosophe, oui je vous avoue que La Harpe m'a fait un tort qu'il ne pourra jamais réparer . Mauvaise honte, fille d’orgueil l'a empêché pendant trois mois de m'avertir du précipice où il m'avait jeté, et c'est de la même source que partit la lettre injurieuse qu'il m'écrivit de sa chambre à la mienne, lettre dans laquelle il me menaçait de faire un mémoire public . Je vous jure que je n'ai pas eu contre lui la moindre aigreur . J'ai plaint son état . J'ai aimé ses talents . Il est tombé avec moi de faute en faute, sans intention de me nuire, conduit d'abord par son imprudence, ensuite inspiré, par une fierté dure, qui tôt ou tard le perdra dans le monde . Mais que voulez-vous ? Lui et sa femme m'ont écrit de Paris . J'ai été touché, j'ai pardonné . Quand je me fâcherais, le mal qu'il fait ne sera pas réparé, je lui nuirais cruellement, sans en souffrir moins, et j'aime mieux souffrir que lui nuire . En un mot son intention n'ayant jamais été de me faire du mal, je ne lui en ferai certainement pas . C'est là votre arrêt, c'est mon avis, il faut être indulgent avec la jeunesse . Cette aventure lui servira de leçon . Qu'il fasse seulement une bonne tragédie, le public pardonne tout quand il a du plaisir, et j'en use de même .

Le voyage de maman était nécessaire . Nous étions ruinés . Des grands seigneurs fort aimables me devaient dix ou douze ans de mes pauvres rentes . Maman avait tout fricassé en bal, ballet et comédie, en festins donnés à deux cents personnes, dont personne ne nous sait gré . Vraiment c'était bien pis que le dîner à vingt-cinq couverts du grand Pompignan, et encore qui que soit n'en a parlé dans la chambre du roi . Les grands seigneurs qui nous doivent nous feront quelques politesses mais il faut qu'ils comptent avec maman .

De plus la fureur de l'homme au mufle de bœuf et au cœur de tigre 1 est si grande, son infâme barbarie est si pleinement développée dans une relation qu'un avocat a imprimé en Hollande, qu'il est essentiel d'avoir dans Paris une femme active et courageuse qui pare les coups et qui sache parler fortement aux ministres . Elle est venue à propos pour adoucir Tronchin qui est au désespoir du second chant publié par La Harpe . Ce qui contribue le plus à ma consolation, mon cher ami, c'est la tendresse que vous me témoignez . Je n'avais connu que Clairaut qui fût un géomètre tendre . Vous êtes le second . J'en suis pénétré.

Soyez sûr que je vous chéris,

De l'amitié dont Toxaris

Veut qu'on aime en son dialogue, etc.

comme dit Chapelle 2.

Où pourrait-on trouver la petite géométrie de Clairaut 3 que j'appelais la Physiométrie naturelle? »

1 Dans son poème de Michel et Michau, dont un fragment est conservé dans la Correspondance littéraire de La Harpe (lettre 147), Turgot a dit de Pasquier :

Deux gros yeux blous, ou la férocité
Prête de l’âme à la stupidité,
L’ont fait depuis surnommer le bœuf-tigre.

Voir : https://www.institutcoppet.org/oeuvres-de-turgot-xii-amis-de-turgot-caractere/#_ftnref14

Et voir lettre du 23 juillet 1766 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/07/23/se-venger-ou-du-moins-de-quitter-un-pays-ou-se-commettent-to.html

3 Voir lettre au futur Frédéric II de Prusse , vers le 1er novembre 1739 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1739/Lettre_1214

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10/11/2023 | Lien permanent

A votre avis, que doivent faire les sages, quand ils sont environnés d’insensés barbares ? Il y a des temps où il faut i

... Le fera-t-on pour s'adresser à Israël, ou plus exactement à Netanyahou ? à Kim Jung un ? à Poutine ? à Xi Jinping et toute la foule de sanguinaires de tous continents  ? Face à des tordus soyons encore plus retors qu'eux !

Et pour l'usage national, hardi Machiavel !

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

1 de mai [1768]

 Mon cher ami, mon cher philosophe, que l’être des êtres répande ses éternelles bénédictions sur son favori d’Aranda, sur son très cher Mora, et sur son bien-aimé Villa-Hermosa !

Un nouveau siècle se forme chez les Ibériens. La douane des pensées n’y ferme plus l’allée à la vérité, ainsi que chez les Velches. On a coupé les griffes au monstre de l’inquisition, tandis que chez vous le bœuf tigre frappe de ses cornes et dévore de ses dents 1.

L’abominable jansénisme triomphe dans notre ridicule nation, et on ne détruit des rats que pour nourrir des crocodiles. A votre avis, que doivent faire les sages, quand ils sont environnés d’insensés barbares ? Il y a des temps où il faut imiter leurs contorsions, et parler leur langage. Mutemus clypeos 2. Au reste, ce que j’ai fait cette année, je l’ai déjà fait plusieurs fois ; et, s’il plaît à Dieu, je le ferai encore Il y a des gens qui craignent de manier des araignées, il y en a d’autres qui les avalent.

Je me recommande à votre amitié et à celle des frères. Puissent-ils être tous assez sages pour ne jamais imputer à leurs frères ce qu’ils n’ont dit ni écrit . Les mystères de Mitra ne doivent point être divulgués, quoique ce soient ceux de la lumière ; il n’importe de quelle main la vérité vienne, pourvu qu’elle vienne. C’est lui , dit-on, c’est son style, c’est sa manière ; ne le reconnaissez-vous pas ? Ah ! mes frères, quels discours funestes ! Vous devriez au contraire crier dans les carrefours :  «  Ce n’est pas lui. » Il faut qu’il y ait cent mains invisibles qui percent le monstre, et qu’il tombe enfin sous mille coups redoublés. Amen.

Je vous embrasse avec toute la tendresse de l’amitié et toute l’horreur du fanatisme. »

1  V* songe à Etienne Pasquier qui joua un rôle dans les affaires La Barre, Lally et autres ; voir lettre du 7 novembre 1754 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/10/11/si-vous-me-conservez-une-amitie-a-laquelle-je-suis-mille-foi.html

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02/01/2024 | Lien permanent

je peins le genre humain assez en laid pour le rendre ressemblant. ... vous savez que la vérité est mon premier devoir ;

... Tout à fait d'actualité en cette période de grogne syndicale face à un gouvernement qui veut mettre un peu plus d'égalité entre les travailleurs de service public et travailleurs du privé . Qui détient la pierre philosophale qui convertira les exigences des uns en or de l'accord ?

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Tout comme la vérité !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux Délices , 9 avril 1763

Mes anges, déployez vos ailes et couvrez-moi. Les frères Cramer se sont avisés de mettre mon nom en gros caractères à la tête de cet Essai sur l’Histoire générale 1, où je peins le genre humain assez en laid pour le rendre ressemblant. Ils m’avaient toujours promis de supprimer mon nom. Messieurs peuvent très bien brûler mon livre comme un mandement d’évêque ; mais j’ai toujours dit aux Cramer que je voulais être brûlé anonyme. Ils me l’avaient promis. Ils me manquent de parole, et leur édition est déjà en chemin . Ils manquent à la foi des traités, et ils me doivent assez pour être fidèles. Je suis outré. J’ai recours à vous. Je ne veux point être brûlé en mon propre et privé nom. Vous avez un Cramer 2 à Paris, vous me direz qu’il n’est point libraire, qu’il est prince de Genève . Mais un prince doit avoir de la clémence. Le fait est que s’ils n’ôtent pas mon nom, et s’ils n’insèrent pas dans l’ouvrage les cartons nécessaires, je demanderai net la saisie des exemplaires fataux ou fatals 3.

Les dernières pièces du père Pierre, et les dernières sottises de ma chère nation, ne laissent pas de me gêner ; car, en qualité de critique et d’historien, vous savez que la vérité est mon premier devoir ; et la dire sans déplaire aux gens de mauvaise humeur, c’est la pierre philosophale 4.

Ce qui m’est encore fort amer, c’est que lesdits Cramer ont recueilli tous les traits nouveaux que j’ai ajoutés à la nouvelle édition de l’Histoire générale , et de tous ces petits morceaux ils ont fait un recueil 5 qui se trouve être la satire du genre humain. Ils prétendent donner ce recueil comme un supplément pour ceux qui ont la première édition. Qu’arrivera-t-il ? Les traits qui ne frappaient pas quand ils étaient épars dans huit volumes paraîtront un peu trop piquants quand ils seront rassemblés dans un seul tome . Ce sera là le corps du délit. J’ai souvent représenté que la chose était dangereuse ; mais ces messieurs, en pesant mon danger et leur intérêt, ont vu que leur  intérêt avait beaucoup plus de poids. Ils ont dit que s’ils n’avaient pas fait ce recueil, d’autres l’auraient fait ; et leur maudit recueil est en chemin avec l’édition entière de l’Histoire. Voilà donc dangers sur dangers ; et s’ils mettent mon nom au petit recueil, et s’ils n’y mettent pas les cartons, je me tiens pour brûlé, et, Dieu merci, c’est la seule récompense de cinquante ans de travaux. Messieurs devraient cependant me ménager un peu ; car, en vérité, pourront-il empêcher que leur refus de rendre justice au peuple ne soit consigné dans toutes les gazettes ? pourront-ils empêcher que ce refus ne soit aussi ridicule qu’injuste ? plairont-ils beaucoup au gouvernement en proscrivant des ouvrages où la conduite du roi se trouve, par le seul exposé et sans aucune louange, le modèle de la modération et de la sagesse, et où leurs irrégularités paraissent, sans aucun trait de satire, le comble de la mauvaise humeur, pour ne rien dire de plus ?

Le parlement 6 est puissant, mais la vérité est plus forte que lui. Rien ne résiste à une histoire simple et vraie ; et ce qu’il y a certainement de mieux à faire, c’est de ne rien dire. Vous sentez bien que je parle toujours au ministre d’un petit-fils 7 de Louis XIV, à l’ami de MM. les ducs de Praslin et de Choiseul, et non pas au conseiller d’honneur.

Le but et le résumé de cette longue lettre est qu’il m’importe très peu qu’Omer dénonce mon livre, mais que je ne veux pas qu’il dénonce mon nom, et que je vous supplie, mes divins anges, d’engager le prince Cramer à ordonner à quelqu’un des officiers de sa garde d’ôter ce nom, qui n’est pas en odeur de sainteté. Cette précaution et quelques cartons sont tout ce que je veux.

Si j’étais seulement commis de la chambre syndicale, j’arrêterais le débit d’Olympie jusqu’à ce qu’elle ait été tolérée ou sifflée au théâtre ; mais je ne suis pas fait pour avoir des dignités en France ; je ne veux qu’un titre, et le voici .

Je ne sais quel Anglais fit mettre sur son tombeau : ci-gît l’ami de Philippe Sidney 8 . Je veux qu’on grave sur le mien : ci-gît l’ami de monsieur et de madame d’Argental . »

1 On ne connait guère d'exemplaires de cet ouvrage portant le nom de Voltaire .

2 Philibert Cramer .

3 Rappel de Boursault : Le Mercure galant, IV, 6 :

La Rissole / Nos coups aux ennemis furent des coups fataux, /Nous gagnâmes sur eux quatre combats navaux .

Merlin / Il faut dire fatals et navals . C'est la règle .

4 Terminant la première page par ces cinq mots, V* les répète au début de la troisième .

5 Ces Additions parurent sans nom d'auteur, mais furent publiées sur les directives de V* et sous son contrôle . Ce genre d'affirmations fausses va se multiplier les années suivantes .

6 V* a souligné seulement parle..., intentionnellement semble-t-il .

7 L'infant duc de Parme .

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07/04/2018 | Lien permanent

Je commence à croire que nous devenons trop anglais et qu'il nous siérait mieux d'être français

 Pour paraphraser Volti  :"Je commence à croire que nous devenons trop américains-états-uniens et qu'il nous siérait mieux d'être français"

 

 

 

« A Louis-François-Armand Du Plessis, duc de Richelieu

 

A Ferney 10è octobre 1769

 

Mon héros dans sa dernière lettre a daigné me glisser un petit mot de son jardin[i].Je suis comme Adam exclu du paradis terrestre, et je suis devenu laboureur comme lui. Je vous assure, Monseigneur, que jamais mon cœur n'a été pénétré d'une plus tendre reconnaissance. Oserais-je vous supplier de vouloir bien faire valoir auprès de votre amie [ii] les sentiments dont la démarche qu'elle a bien voulu faire m'a pénétré ? J'ai été tenté de l'en remercier, mais je n'ose, et je vous demande sur cela vos ordres.

 

Au reste il n'y a pas d'apparence que j'aie l'impudence de me présenter devant vous dans le bel état où je suis. Il n'est bruit dans le monde que de votre perruque en bourse,[iii] et je ne puis être coiffé que d'un bonnet de nuit. Toutes les personnes qui vous approchent jurent que vous avez trente-trois à trente-quatre ans tout au plus. Vous ne marchez pas, vous courez ; vous êtes debout toute la journée. On assure que vous avez beaucoup plus de santé que vous n'en aviez à Closter-Seven [iv], et que vous commanderiez une armée plus lestement que jamais. Pour moi je ne pourrais pas vous servir de secrétaire, encore moins de coureur ; la raison en est que mes fuseaux, que j'appelais jambes, ne peuvent plus porter votre serviteur ; et que mes yeux qui sont entièrement à la Chaulieu, [sont] bordés de grosses cordes rouges et blanches depuis qu'il a neigé sur nos montagnes. Vous qui êtes grand chimiste [v], vous me direz pourquoi la neige que je ne vois point, me rend aveugle ; et pourquoi j'ai les yeux très bons dès que le printemps est revenu. Comme vous êtes parfaitement en cour, je vous demanderai une place aux Quinze-Vingts pour l'hiver. Je défie votre Académie des sciences de me donner la raison de ce phénomène. Il est particulier au pays que j'habite. J'ai un ex-jésuite auprès de moi qui est précisément dans le même cas, et plusieurs autres personnes éprouvent cette même faveur de la nature. Plus j'examine les choses et plus je vois qu'on ne peut rendre raison de rien.

 

J'ai à vous dire qu'on imprime actuellement, dans les pays étrangers, les Souvenirs de Mme de Caylus[vi]. Elle fait un portrait fort plaisant de monsieur le duc de Richelieu votre père, et votre père véritable, quoi que vous en disiez [vii]; je vois que c'était un bel esprit, et que l'hôtel de Richelieu l'emportait sur l'hôtel de Rambouillet.

 

Permettez-moi, monseigneur, de vous remercier encore au nom des Scythes, de la vielle Mérope et de Tancrède [viii].

 

On vient donc de jouer une tragédie anglaise [ix] à Paris. Je commence à croire que nous devenons trop anglais et qu'il nous siérait mieux d'être français. C'est votre affaire, car c'est à vous de soutenir l'honneur du pays.

 

Agréez toujours mon tendre respect, et mon inviolable attachement. »

 

i Le duc lui a notamment parlé de son beau jardin de Paris ; cf. lettre du 9 février 1770.

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ii Mme du Barry qui a « parlé de (Voltaire) plusieurs fois au roi », sans pourtant « demander précisément (son) retour » ainsi que l'écrit Mme Denis le 7 octobre, en ajoutant : « ...le maréchal (de Richelieu) ... m'a dit : « Regardez la chose comme faite, je la prends sur moi. »... je vous prie ... de faire tout doucement vos préparatifs pour partir. »

http://www.labelleecole.fr/madame-du-barry-2-48871.r.fr.htm

 

iii Le 18 septembre Mme Denis lui en a parlé, la bourse étant un petit sac de taffetas noir où les cheveux sont enfermés par derrière.

iv Les troupes de Hanovre et de Brunswick, commandées par le duc de Cumberland s'étaient rendues à Richelieu en 1757.http://books.google.fr/books?id=zi46AAAAcAAJ&pg=PA298...

 

v Richelieu est membre de l'Académie des sciences.

vi Indiqués Amsterdam 1770, ils ont été édités après correction par V* à Genève.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marthe-Marguerite_Le_Valois_...

 

 

vii V* a lui-même parlé du « père putatif » de Richelieu, par exemple dans la lettre à Mme de Fontaine du 8 janvier 1756.

NDLR : je vous recommande le dernier paragraphe de cette lettre qui vous fera sourire, pour le moins : http://books.google.fr/books?id=vSoTAAAAQAAJ&pg=PA944...

viii V* est instruit que l'on va jouer ces pièces à Fontainebleau devant la cour ; Tancrède sera jouée le 17 octobre, Mérope le 10, mais on ne joua pas les Scythes.

ix Hamlet ; V* très critique écrit à d'Argental le 13 octobre : « Les ombres vont devenir à la mode ; j'ai ouvert modestement la carrière (avec Sémiramis), on va y courir à bride abattue ... J'ai voulu animer le théâtre en y mettant plus d'action, et tout actuellement est action et pantomime . Nous allons tomber en tout dans l'outré et dans le gigantesque ...»

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10/10/2010 | Lien permanent

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