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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Et confusion aux fanatiques ennemis de la raison et de l’État

... Eh Oh la Gauche dans Une France apaisée ( ou à baiser ) ! quel pied !!

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« A Etienne-Noël Damilaville

[vers le 2 juin 1761] 1

Autant que je peux me souvenir de Paris, la rue Simon-le-Franc 2 n'est pas loin du logis de monsieur Thieriot . Il me rendra un vrai service de vouloir bien faire parvenir l'incluse à mon avocat conseil . Il ne s'agit pas ici de M. Dardelle, mais bien d'un procès pour une haute justice .

Je plains ce pauvre Térée .

Il est triste que Philomèle 3 soit mal reçue au mois de mai .

On disait que ce M. Lemierre était un bon ennemi de l'infâme . Courage ; qu'il ne se rebute pas .

Et confusion aux fanatiques ennemis de la raison et de l’État . »

1 Sur le manuscrit, suivi par toutes les éditions, une partie de cette lettre et d'une lettre de juin à Damilaville ont été fondues pour donner la lettre du 15 juin 1761 à Damilaville ; le même sort avait déjà été réservé aux précédentes lettres à Damilaville .

2 Où habitait Mariette , avocat au conseil que l'on retrouvera lors de l'affaire Calas .

 

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02/05/2016 | Lien permanent

Je prie M. Girard de ne me point faire de frais

... http://www.linternaute.com/argent/immobilier/clauses-abusives-et-location-immobiliere/frais-de-procedure-a-la-charge-du-locataire.shtml

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 Alors qu'on arrive très vite à la fin de la trêve hivernale pour les expulsions ...

 

 

 

« A Antoine-Benoit Girard de Propiac 1

[vers le 15 février 1759]

Mon secrétaire qui n'était pas instruit a mandé que je payerais le centième denier en temps et lieu du marché fait avec M. le président de Brosses si les ordonnances du roi l'exigent . Mais m'étant informé des ordonnances j'ai su que l'on ne doit pas le centième denier pour un bail à vie, encore moins pour une réparation de château . Je prie M. Girard de ne me point faire de frais, et de vouloir bien me faire tenir copie des ordres de Sa Majesté auxquels on doit se conformer 2. Je lui serai très obligé . J'ai l'honneur d'être son très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi . »

1Écuyer, seigneur de Pichanges .

2Les « ordres de Sa Majesté » étaient -ils déjà explicitement parvenus ? Le 19, apparemment en réponse à une lettre du 12, le Conseil des finances informa Girard (directeur et receveur général des domaines du roi dans la généralité de Dijon de 1744 à 1771) qu'il avait reçu un mémoire de V* demandant à être exempté du paiement du centième denier et qu'il y répondrait dès qu'une décision aurait été prise . Le 27 février 1759, Girard devait écrire à V* : « Messieurs les fermiers généraux, monsieur, m'ont écrit que vous aviez fait donner un mémoire au Conseil au sujet du droit du centième denier qui leur est dû pour raison de la rente à vie que M. le président De Brosses vous a faite . J'écris au commis de ne pas poursuivre le paiement de ce droit jusqu'à la décision du Conseil . »

 

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19/03/2014 | Lien permanent

je plaindrais fort de pauvres troupes éloignées de leur pays

 ... S'il s'agissait de troupes de civils réfugiés loin de leurs pays en guerre , civils affamés par des meutes de leurs concitoyens sans foi (même s'ils disent se battre au nom de la religion) ni loi (autre que celle des armes ) . 

 

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« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.

 Aux Délices, 5 décembre [1757].
Le petit Gayot 1, madame, ne nous apprend rien mais pourquoi ne m'apprenez-vous pas que, le 22, les serviteurs de Marie- Thérèse ont attaqué, en treize endroits, les retranchements des Prussiens sous Breslau, les ont tous emportés, et ont gagné une bataille meurtrière et décisive qui nous venge et qui redouble notre honte ? Les Français sont heureux d'avoir de tels alliés. Si le roi de Prusse avait les mains libres, je plaindrais fort de pauvres troupes éloignées de leur pays, n'ayant point de maréchal de Saxe à leur tête, et ayant appris à faire très-mal le pas prussien, tout étourdis et tout sots de paraître devant leurs maîtres, qui leur enseignent le pas redoublé en arrière. Le roi de Prusse m'avait écrit, trois jours avant la bataille du 5
Quand je suis voisin du naufrage,
Je dois, en affrontant l'orage,
Penser, vivre, et mourir en roi.

Nous n'avons pas voulu qu'il mourût; mais les généraux autrichiens le veulent. Portez-vous bien, madame, vous et votre digne amie. Mme Denis, qui se porte mieux, vous présente ses obéissances très-humbles. »

                                                           

1 Ou Gaiot : voir lettre du 2 septembre 1753 à la comtesse de Lutzelbourg : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f121.image.r=gayot.langFR

et du 3 septembre 1753 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/02/j...

 

 

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13/02/2013 | Lien permanent

je suis toujours prêt de demander au marquis de Forlipopoli sa protection

... lequel semble furieusement être aussi fiable qu' un certain Fanfoué de Tulle, d'où mon hésitation à passer à l'acte .

 

Interprêté par Sylvain-Emmanuel Jubault , de La Comédie des Délices : https://ddlices.wordpress.com/les-membres-des-delices/syl...

 

 

« A Carlo Goldoni, Avocat

vénitien

près de la Comédie -Italienne

à Paris 1

Aux Délices , 10 mai 1763

Je n'ai reçu que depuis peu de jours, monsieur, vos bienfaits . La personne qui m'avait dit tant de bien de la pièce dont vous avez gratifié Paris, ne m'avait pas trompé 2. Je ne me plains que de la peine que m'ont faite mes pauvres yeux en la lisant ; mais le plaisir de l'esprit m'a consolé des tourments de mes yeux . Je viens de relire L'Avanturiere onorato, Il Cavaliere di buon gusto, et La Locandiera : tout cela est d'un goût entièrement nouveau et c'est à mon sens un très grand mérite dans ce siècle-ci . Je suis toujours enchanté du naturel et de la facilité de votre style . Que j'aime ce bon et honnête aventurier, que je voudrais vivre avec lui ! Il n'y a personne qui ne voulût ressembler au cavalier di buon gusto, et je suis toujours prêt de demander au marquis de Forlipopoli 3 sa protection . En vérité vous êtes un homme charmant .

Quand j'aurai l'honneur de vous faire parvenir mes rêveries, qui ne sont pas encore tout à fait prêtes, je ferai avec vous le marché des Espagnols avec les Indiens, ils donnaient des petits couteaux et des épingles pour de bon or .

Je reçois quelquefois des lettres de Lelius Albergati, l'ami intime de Térence ; heureux ceux qui peuvent de trouver à table entre Térence et Lelius !

Bonsoir ; monsieur, je vous aime et vous estime trop pour faire ici les plats compliments de la fin des lettres .

V. »

1 Une autre main a ajouté à la suite de l'adresse « rue de Richelieu » . Goldoni avait écrit le 28 février 1763 à V* pour lui envoyer L'Amour paternel.

2 C'est Cideville, qui dans une lettre du 7 février 1763 a rendu compte à V* de la représentation de L'Amour paternel au Théâtre Italien le 4 février 1763 .

3 Personnage de La Locandiera .

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05/05/2018 | Lien permanent

finances en fermentation = gueule de bois de l'épargnant

" A Jean le Rond d'Alembert

Mon cher philosophe,vous ne me dîtes point si vous avez reçu le Tolérance. Je ne sais plus où j'en suis. On a arrêté à la poste, consécutivement deux exemplaires de cet ouvrage, que les Cramer envoyaient à M. de Trudaine et M. de Montigny son fils.Comment accorder cette rigueur avec l'approbation que Mme de P*** et plus d'un ministre d'Etat ont donnée à ce petit livret qui est si honnête ? Deux paquets adressés à M. Damilaville sont restés entre les griffes des vautours. Il faut que le votre n'ait point échappé à leur barbarie, puisque je n'ai aucune nouvelle de vous. Tout cela m'embarasse. Je vois qu'on ne tolère ni la tolérance, ni les tolérants. On a beau se contraindre dans des matières si délicates, jusqu'au point d'être sage, les fanatiques vous trouvent toujours trop hardi ; et peut-être dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s'échauffent sur d'autres objets.

On parlait d'un mandement de votre archevêque que le roi a fait, dit-on, supprimer amicalement. Ce mandement n'était pourtant pas tolérant. De quelque côté que vous vous tourniez à Paris, vous avez de quoi exercer votre philosophie. Vous vous contentez de rire des sottises des hommes, ils ne méritent pas que vous les éclairiez ; cependant il est toujours bon de couper de temps en temps quelques têtes de l'hydre, dussent-elles renaître. Ce monstre en se souvenant du couteau, en est moins hardi et moins insolent ; il voit que vous tenez la massue prête à l'écraser, et il tremble.

J'ai été si dégoûté depuis peu de ce qu'on appelle les choses sérieuses, que je me suis mis à faire des contes de ma mère l'Oye. J'en suis un peu honteux à mon âge ; mais ce qui convient à tous les âges, c'est de vous aimer et de vous admirer.

Voltaire

31 décembre 1763."

Problèmes de courrier au XVIIIème siècle: toujours d'actualité ! N'est-ce pas Jean-Louis, toi qui attend depuis 15 jour un colis envoyé en Colissimo le 12 décembre ( de cette année je vous rassure, camarades syndiqués !) : c'est sûr, il faudra aller le rechercher dans les griffes des vautours à casquette bleue du Géant Jaune . Bonne chasse, ami !

"dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s'échauffent sur d'autres objets." : terriblement d'actualité, il est, n'est-il pas ? Il s'agissait à l'époque d'une réforme entreprise par le nouveau contrôleur général qui pensait rétablir les finances du royaume en trois ans et qui suite à des abus se trouva obligé d'augmenter les impôts, ce pourquoi on le remerciera l'an suivant ! Rien de neuf sous le soleil du dollar : on reprend les mêmes bobards et vogue la galère ; nous n'avons pas fini de ramer !!

"J'ai été si dégoûté depuis peu de ce qu'on appelle les choses sérieuses" : je ne sais pas si c'est le spleen , ou le trop plein d'infos catastrophiques, mais j'envoie  tout envoyer balader : humains guerriers, politiciens prétendument libres face aux partis ou au fric, bigots et fanatiques de toutes confessions, Madagascar 2 et le Che ! Faute d'avoir le talent d'écrire des contes, je vais écluser quelques ver(re)s en bonne compagnie ! A nos femmes, à nos chevaux, à tous ceux qui ...

Bonne année à vous aimables lecteurs ; de toute façon je considère que la nouvelle année pour moi commence à mon jour anniversaire !

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31/12/2008 | Lien permanent

ils se tiennent cachés, propter metum Judaeorum

... Ce qui n'est plus le cas des Emirats Arabes Unis envers Israël . Cet accord de paix étant certainement dicté par des raisons commerciales et non pas sentimentales (on n'est pas au pays des Bisounours  ), mais, bon, un accord de plus dans ce monde de dissensions n'est pas à rejeter : https://www.youtube.com/watch?v=9kadQkW0jB8

Le dieu Dollar fait des merveilles parfois en mettant d'accord Yawhé et Allah , ou plutôt Moïse et Mahomet leurs représentants de commerce .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11è mai 1765

M. de Villette, maréchal général des logis des armées, qui a passé deux mois à Ferney, doit rendre à mon cher frère un petit paquet . C'est un jeune homme qui à la vérité avait fait quelques fredaines ; mais il a beaucoup d'esprit et est très aimable ; il sera un des meilleurs ouvriers de la vigne . Le nombre des frères augmente, mais ils se tiennent cachés, propter metum Judaeorum 1.

Je soupire après l'Encyclopédie . J'embrasse mon cher frère .

Écr l'inf . »

1 A cause de la crainte des Juifs .

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02/09/2020 | Lien permanent

la Corse , suivie de quelques morceaux intéressants

... Mgr Bustillo, cardinal de son état, se plait à afficher des idées indépendantistes en Corse , bien qu'apparemment il n'ait pas une lupara braquée dans le dos . Le peuple corse , tout comme ses chèvres, aime bien être caressé dans le sens du poil .

Ce représentant de luxe de Dieu prêche sans doute pour sa propre gloriole et ne craint pas de mentir comme tout politicard de haut-vol : "Cependant, la politique n’est pas mon domaine"; bien sûr !  car tout le monde doit en être persuadé "Je crois que l'Église doit contribuer à sa manière .  L'Église n'est pas une institution politique." , oui , et le soleil tourne autour de la terre !

A voir :  https://www.corsenetinfos.corsica/Cardinal-Francois-Busti...

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https://www.corsenetinfos.corsica/Le-dessin-de-Batti-Card...

 

Et quelques morceaux intéressants : https://www.corsenetinfos.corsica/Processus-de-Beauvau-Un-texte-commun-presente-a-l-Assemblee-de-Corse-fin-fevrier_a76430.html 

Les pinzutus vont bientôt devoir présenter un visa pour aller en Corse .

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[1768]

Monsieur Cramer avait promis d'envoyer les dernières épreuves de l'in-quarto . On n'en a pas entendu parler, et cependant on a travaillé sans relâche au supplément qui doit les suivre. Ce supplément est tout prêt et en très bon ordre . À peine a-t-on achevé cette addition à l’Histoire générale qu'on s'est mis à travailler aux additions qu'on doit faire au Siècle de Louis XV . Ces additions contiennent la bulle de Rezzonico contre le duc de Parme 1 avec tous les accompagnements qui peuvent relever cette aventure, et rendre la cour de Rome précieuse devant Dieu et devant les hommes . Ensuite vient la Corse , suivie de quelques morceaux intéressants .

On se flatte que monsieur Caro, qui n'est pas mal servi, aura de son côté quelque petite attention, et qu'il enverra les dernières feuilles de l'Histoire générale in-4°. »

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15/02/2024 | Lien permanent

Sauve qui peut : c'est depuis quelque temps notre devise

... Dit -on en loucedé au FN qui nous joue l'épisode 22 de la saison 14 de Game of Thrones ; ça va saigner .

Le tyran va se faire déboulonner/déboutonner, l'héritière directe va profiter sans partage du bâti paternel, la petite Marion attendra encore un peu pour remplacer sa tante , l'ancêtre va au mieux être euthanasié, au pire laissé libre d'éructer des conn...

J'attends la suite de cette saga abracadabradantesque (comme disait un futur ex-président ) . Sempé me semble bien imager la situation ...

 

sempé140.jpg

 http://lorgnonmelancolique.blog.lemonde.fr/files/2011/10/semp%C3%A9140.jpg

 

« A Jean-Robert Tronchin

à l'Hôtel de Lyon, rue de Grenelle

Saint Honoré

à Paris

Aux Délices 12 avril [1760]

Je ne suis pas , mon cher monsieur, bien impatient du paquet dont vous avez eu la bonté de vous charger pour moi . Vous pourrez le donner à M. Cromelin, vous pourrez l'envoyer à M. Camp, vous pourriez même le faire contresigner en deux ou trois subdivisions et le faire partir par la poste quand vous aurez eu l'occasion de le faire contresigner . M. Bouret me rend quelquefois ce service . Enfin vous ferez comme vous pourrez, rien ne presse . Si vous faites un tour dans votre patrie, vous trouverez les Délices un peu augmentées 1. Je m'aperçus quand M. de Chauvelin y vint que je n'avais pas assez de logement . Je fais de petits nids à rats où du moins on pourra loger , et où j'aurai de plus une bibliothèque . Tout sera de plain pied . Mais Dieu veuille que ma destinée ne me joue pas encore le tour de m'envoyer à Manheim quand vous viendrez à Genève..

Je serai aussi aise qu'étonné si nous avons la paix cette année . Les Anglais pour préliminaires nous prennent toujours quelque vaisseau . Je crois en vérité n'avoir pas fait assez de provisions de sucre et de café . Il faut se nantir de tout pour des années quand on est en guerre avec l'Angleterre . Les Gaulois ne sont pas marins . Sauve qui peut : c'est depuis quelque temps notre devise . La mienne est de vous être tendrement attaché pour toute ma vie .

V.

A propos je crois qu'il faut 33 livres ou 34 à cette Mme des Ayvelles 2 pour les rogatons de ces cuistres . Si elle s'adresse à vous, voulez-vous bien lui procurer ce petit remboursement ? »

1 Sans doute s'agit-il de l'aile transversale ajoutée par V* au bout de la grande galerie, dont ce qui subsiste aujourd’hui forme une partie de la bibliothèque . Voir : http://www.ville-ge.ch/bge/imv/

2 Marie-Béatrice du Châtelet, marquise des Ayvelles , épouse de Philippe-François d'Ambly des Ayvelles en 1693 , V* avait sans doute connu cette parente de la marquise du Châtelet en Lorraine , elle quittait parfois son hôtel de Bar le Duc pour séjourner à Loisey ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Loisey

 

 

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09/04/2015 | Lien permanent

après tant d’horreurs, je ne m’intéresse à rien

... ou à tout également, ce qui revient au même .

Dis Cortex, tu veux voir quoi cette nuit ? (Année 2020) - Liste de 286  films - SensCritique

Sur ce, ne pas me déranger, je vais chercher un nom à proposer pour les deux bébés pandas du parc de Beauval

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet , comtesse d'Argental

Aux eaux de Rolle en Suisse par Genève 26 juillet 1766

Je vous importunai, mes anges, par ma dernière lettre, en faveur d’un Ballessert 1, qui en effet a du mérite . Je vous suppliai de daigner lui procurer une audience de M. le duc de Choiseul ; mais aujourd’hui je crois devoir vous prier de n’en rien faire. Je viens d’apprendre que la moitié de Genève a publié un libelle contre l’autre 2; que même on manque violemment de respect dans ce libelle à monsieur l’ambassadeur de France. J’ignore de quel parti est ce Ballessert ; mais il me semble que, dans les circonstances présentes, et au point d’aigreur où en sont les esprits, je ne dois pas compromettre vos bontés. M. le duc de Choiseul est lassé et indigné de toutes les manœuvres des Genevois, et je ne voudrais pas que vous eussiez à vous reprocher d’avoir présenté un homme dont peut-être on serait mécontent. Je retire donc très humblement ma requête . Mais je persiste toujours à vous conjurer de me faire avoir au moins le précis de la consultation des avocats en faveur des Polyeuctes et des Néarques. Je vous envoie un petit extrait des dernières nouvelles d’Abbeville. Vous serez attendris de plus en plus. J’attends le petit paquet en toile cirée 3 adressé à Meyrin par la diligence de Lyon. La tragédie des langues coupées, etc. m’intéresse plus que celle des Roués, ou plutôt, après tant d’horreurs, je ne m’intéresse à rien.

Nous prenons des eaux en Suisse, Mme Dupuits et moi . Elles ne nous feront nul bien , mais au moins ces eaux ne sont point en Picardie. Je suis gonflé d'horreur .

Respect et tendresse.

V. »

2 Il s'agit sans doute du Dictionnaire des négatifs , de Joseph Lamande qui parut, d'après Rivoire le 20 juillet 1766 : https://books.google.fr/books/about/Dictionnaire_des_N%C3%A9gatifs.html?id=Avt8nQEACAAJ&hl=en&output=html_text&redir_esc=y

et faire recherche « dictionnaire » dans https://archives.bge-geneve.ch/ark:/17786/vtae7c6e57d53600fed

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24/10/2021 | Lien permanent

je viens d'expédier aujourd’hui un avertissement au bureau des postes

... Et j'ai pris grand soin de bien timbrer mon mail !

 

 

« Au receveur des postes de Riga

[11 avril 1767]

[Demande si sa lettre et les papiers adressés à l’impératrice ont bien été reçus .1]

1 L'existence et le contenu de cette lettre , ainsi que d'une autre au même du 28 avril 1767 , se déduisent de la réponse du directeur général des postes à la la cour, Marvel Marveevitch von Eck à Voltaire, en date du 27 juin, dont voici le texte :

« A Saint-Pétersbourg le 16-27 juin 1767

Monsieur, / Le directeur des postes de Riga m'ayant mandé qu'il a eu l'honneur de recevoir deux lettres de votre part, monsieur, mais ne sachant pas un mot français, il n'était pas capable d'y répondre, je suis extrêmement charmé, monsieur, que l'ignorance de mon collègue me procure l'honneur de vous assurer aujourd'hui les sentiments d'estime et de la considération la plus distinguée, que je vous porte depuis longtemps, et de vous prier de m'honorer d'une place entre ceux qui aux abords de la Néva n'admirent [pas] moins qu'ailleurs tout ce que l'humanité vous doit à juste titre.

« Possédant par cette heureuse circonstance vos deux lettres du 11 et 28 avril adressées à Riga, j'ai l'honneur de vous assurer monsieur, que toutes vos lettres à l'impératrice ma souveraine, sont bien arrivées, et exactement remises à Sa Majesté impériale . J'espère que vous aurez reçu pareillement les deux lettres de Sa Majesté que j'ai expédiées d'ici le 7 avril et le 16 mai par la voie de Koenigsberg, et affranchis partout jusqu'à votre château. Aujourd'hui, voilà la troisième, que j'ai l'honneur de joindre ici, vous priant, monsieur, d'adresser dorénavant vos lettres en droiture au bureau général des postes à Petersbourg, afin que le port des lettres ne vous gène en aucune façon .

« Quant aux deux paquets pour la Société libre d’Économie de Pétersbourg, dont vous faites mention, monsieur, qu'ils étaient expédiés de Nürnberg, j'ai pris les informations nécessaires sur ce sujet ; mais comme le secrétaire de cette société, M. le conseiller d’État de Staehlin, m'a dit que ces deux paquets n'étaient pas parvenus à destination, je viens d'expédier aujourd’hui un avertissement au bureau des postes de Nürnberg, pour réclamer les deux paquets en question .

« J'ai l'honneur d'être avec la considération la plus parfaite, et un attachement inviolable, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

« D'Eck

conseiller de la cour de S. M. I. de toutes les Russies

et son directeur des postes de la cour.

« Je joins ici le billet de M. de Stählin en original . »

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03/10/2022 | Lien permanent

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